niamh zola-romanov

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

J'aimerais mourir pour ma famille. J'aurais aimé pouvoir me porter volontaire à la place de mon frère, quand son nom a été tiré au sort, mais j'étais déjà au Un, dans mon uniforme blanc, avec mon double. Et s'il avait été moissonné alors que j''étais encore éligible, je n'aurais pas pu me faire désigner à la place de mon frère, parce que j'en avais deux autres, qui eux allait rester au Quatre. Deux dont mon frère jumeau. Est-ce que vous savez ce que ça fait, d'être jumeau ? D'être lié à une personne sans même le vouloir, avoir l'impression de se voir dans un miroir à chaque fois qu'on tourne la tête, de se sentir divisé et non pas multiplié, comme tout le monde le pense ? Oui j'ai laissé mon frère marcher vers la mort. Mais je n'avais pas le choix. Je ne me sentais pas capable de laisser Sören et nos cadets derrière moi.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Vous vous souvenez sûrement de Key Zola, tribut du District Quatre. Un beau blond, aux yeux foncés, envoyé aux 72e Hunger Games à l'âge de 13 ans. Et même si le District Quatre regorge de carrières, personne n'a voulu se porter volontaire à sa place. J'ai regardé sa Moisson depuis le Un. J'étais là, assis, impuissant derrière mon écran, Sören à côté de moi, tous les deux bouillonnant de rage. On l'a vu courir vers la Corne d'Abondance quelques jours plus tard, alors que le Capitole l'avait officiellement choisi comme chouchou, et on l'a vu se faire massacrer par sa co-tribut, la plus âgée de ceux de cette année là. Il nous avait semblé qu'elle avait été notre maie, avant. Elle est morte aussi, vers la fin. Elle s'est empoisonnée, si ma mémoire ne me trompe pas. J'espère qu'elle  passe un très mauvais séjour là où elle est.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

C'est avec une Vainqueur que j'ai grandi. Enfin, pas tellement, puisqu'elle était rarement là. Mais je la connais quand même, je sais qui elle est devenue, tout en sachant qui elle était avant. Ses anciens amis nous ont parlé d'elle, de la jeune fille pétillante, souriante et guerrière qu'elle était avant de laisser tout ça dans l'arène. Elle est revenue aussi belle qu'avant, il parraît, mais elle n'était plus que crise de paranoïa, histoire d'un soir sur histoire d'un soir, cauchemar et violence. Elle fait partie de ceux qui sont morts d'une certaine manière. Eux, je les méprise. Il y en a qui me font pitié, ceux qui se retrouvent à se prostituer, à jouer dans des soap opera du Capitole. Et ceux que j'admire, ceux qui ont survécu pour vivre et pas pour revivre. Je pense que gagner, ce n'est pas possible. On est forcément perdant. Mais chacun à sa manière;

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

Avec mon uniforme blanc sur le dos. Ma matraque à la main. Mon pistolet à la ceinture. J'ai agi "pour le bien de mon pays", mais srutout pour celui du Capitole. Parce qu'au final, sans la rebelllion, les districts n'ont rien. Pas d'espoir, pas de chances d'obtenir de meilleure condition. Jamais je n'avais pensé comme ça. J'ai vécu dans l'argent grâce à la Victoire de ma mère, et sous la protection du Juge qu'était mon père. On m'a répété que c'était grâce au Capitole que j'étais vivant, et c'était le cas. Je leur suis reconnaissant. Sincèrement. C'est une des raisons pour lesquelles servir Snow me plaît. Et il était évident que je prenne part à tout ça, parce si les rebelles obtiennent ce qu'ils veulent, tout ça qui ne rejoigne pas leur cause risquent de ne pas survivre longtemps. Et je veux survivre. Alors je frappe comme on demande. Plus dort si on riposte. Comme il se doit.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Quand j'étais éligible, je n'avais pas peur. Si mon nom était tiré au sort, je n'étais pas directement condamné comme la plupart des tribut. J'étais un carrière, ma mère était Vainqueur - ce qui voulait dire que le Capitole m'aimait, m'aime toujours, et que si j'avais été amené dans l'arène, il m'aurait sauvé. Et puis, de toute manière, mon père avait ordonné qu'on se porte volontaire à ma place, ou à celle de Sören. On était ses fils, ses héritiers, les seuls qu'il avait. Il en était fier et son but, tout comme le mien, c'est de nous garder en vie. En tant que Pacificateur, désigné chaque année pour accompagner le tribut féminin du District Un jusqu'à l'estrade, ce n'est pas la même chose. Je fais mon travail. Même si plus le temps passe, plus je me sens coupable d'emmener ces gamines à la mort. Parce que c'est bien là où elles vont, pas vrai, comme tous les autres ? Mourir.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM AVAIT peu DE CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'adore ça. JE SUIS DANS LE 1ER DISTRICT. AYANT 27 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je ne m’inquiétais pas de la moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

DIX-SEPT ANS – DISTRICT QUATRE

Le bruit de la porte qui s’ouvre et se referme te tire de tes rêveries. Tu contournes le canapé, traverse le salon à grands pas, avant de courir dans l’entrée pour rattraper ta mère titubante. Elle sentait l’alcool comme un vêtement propre sent le savon. Elle glousse, noue ses bras autour de ton cou et coince sa tête dans le creux de ton épaule. Tu ne sais jamais si elle sait qui tu es, si elle se rappelle que tu es son fils, quand elle agit comme ça. Tu passes un de tes bras sous ses genoux, la soulève, et va l’allonger sur le canapé. Puis tu te rends dans la cuisine, à la recherche de quelque chose à lui donner, fouillant parmi toutes ses bouteilles. Tu entends ton double dévaler les escaliers, et tu lèves les yeux quand il s’approche du sofa, avant de te rejoindre dans la cuisine et de soupirer.

« J’en peux plus de m’occuper d’elle. Elle m’énerve. »

Tu acquiesce, et vous entendez la voix de votre génitrice s’élever depuis le salon, une voix lente, brisée. Son bras s’élève aussi, et ses doigts donnent l’impression de pianoter dans le vide. « Je t’entends Niamh ! J’entends tout ce que vous dites, tout le temps ! » Vous avez secoué la tête en même temps, comme un seul homme. Elle s’était trompée. Encore. Elle était incapable de savoir lequel d’entre vous aviez parlé. Qu’elle soit sobre ou ivre, elle n’avait jamais réussi à faire la différence entre toi et ton frère. Une gentille tape dans le dos de sa part avant qu'il ne marche vers les escaliers.

« J’te laisse avec elle, Key galère à dormir. »

Tu acquiesce encore. C’était encore toi qui t’occupais de ta mère, lui qui s’occupait de votre frère. Elle devrait être là pour vous, et pas l’inverse. Elle n’était rien d’autre qu’ivresse, qu’abus. Désolante. Misérable. Méprisable.


DIX-HUIT ANS – DISTRICT QUATRE

« Niamh Romanov ! »

La presque totalité de l’assemblée s’est tourné vers toi et Sören, sans véritablement savoir lequel d’entre vous avait été appelé. Mais aucun d’entre vous n’avait l’air paniqué ou quoique ce soit. Ton  frère avait été appelé il y a deux ans. Un type de votre classe c’était porté volontaire à sa place. Ils avaient tous l’ordre de vous laisser vivant. Un ordre secret, que votre cher géniteur avait gentiment déployé sur le District Quatre. Il ne vous connaissait pas. Ne vous avait jamais vus. Vous non plus. Mais vous étiez ses enfants, ses héritiers, il fallait que vous viviez. Alors il vous protégeait. Quoi de plus normal. Un garçon, un ami à Kash, votre premier petit frère, a levé la main, a crié qu’il voulait y aller à ta place. Quand il a creusé les rangs et qu’il est passé devant toi, tu lui as adressé un petit sourire, un sourire qui voulait dire merci, et Sören a posé la main sur son épaule pendant une seconde. Tout le monde a pu le voir se dresser sur l’estrade, à la droite de l’hôtesse, à la gauche de ta mère, mentor depuis plus de vingt ans, maintenant. Il allait partir aux Jeux. Avoir l’honneur de représenter le district Quatre cette année. Ça aurait dû être toi. Mais ça ne pouvait pas être toi. Pour le Juge Romanov, ça ne devait pas être toi.


VINGT ANS – DISTRICT UN

Tu reprends ton casque, posé sur la table à laquelle tu étais assis avec ton frère. Tu le coinces entre ton coude et tes côtes, vérifie que ton arme est toujours accrochée à ta ceinture, et tu jettes un rapide coup d’œil sur l’écran. Caesar Flickerman est de nouveau assis aux côtés de Claudius Templesmith. Dans quelques instants, les vingt-quatre tributs de cette année vont se mettre à courir pour leur vie. Key Zola en fait partie. Ton dernier petit frère. Tu inspires un grand coup.

« Tu me dis à midi si tout va bien, d’accord ? »

Sören hoche vaguement la tête, absorbée par ce qui se déroulait devant ses yeux. Tu repères la place de ton frère avant de sortir de la pièce et de t’aventurer dehors. Quand tu passes, les gens s’écartent, comme si tu avais besoin d’un mètre carré de vide autour de toi. Au Un, là où tu étais désormais Pacificateur, les gens te respectent. Tu es toujours le fils d’Athena Zola, la Vainqueur qui a mal tourné, mais tu es aussi celui qu’on craint. Même si ton frère est le plus cruel d’entre vous, tu l’es aussi. Tu as tué des gens qui méritaient de mourir. Tu arrives sur la grand place, et n’ose pas tourner les yeux. Ty entends un premier coup de canon. Tu déglutis. Encore un.  Key ne doit pas mourir maintenant. Il n’a pas le droit, tu lui interdis Tu t’aventure quand même à regarder l’écran géant qui se dresse contre le mur du palais de Justice, où la foule se presse. Tu te places derrière eux, aux côtés de tes collègues en uniforme blanc, eux aussi. Tu regardes, comme on te le force à faire, jusqu’à ce que le tribut masculin de Un, un jeune, le même âge que Key, s’effondre, égorgé. Tu entends un cri, au-devant de la foule. Sa mère, tu en es persuadé. Elle crie, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle ne comprenne plus ce qu’elle dise et qu’elle lâche quelque chose qu’elle n’aurait pas dû lâcher. « Fils de chien ! Vous avez tué mon fils ! » Ton voisin te jette un regard, tu hoches la tête, et c’est ensemble que vous marchez vers elle. Tu lui prends les cheveux, la force à s’agenouiller, et l’autre Pacificateur s’accroupit en face d’elle.

« Tu ne parles pas comme ça. Tu ne parles pas comme ça de ceux qui tu permettent d’avoir une vie vivable. Tu te tais. Et tu regardes. »

Elle gémit, approuve dans un mouvement de tête. Ton collègue s’éloigne, après l’avoir regardée avec mépris. Tu lâches ses cheveux, relèves tes yeux attirés par un nouveau coup de canon. Et tu vois Key tomber à son tour, le couteau que sa co-tribut vient de lancer planté dans son dos. T’ouvres la bouche, mais ne dis rien. Tu n'es pas en mesure de dire quoique ce soit. Key est censé appartenir à ton ancienne vie, celle que tu as quittée. Et au lieu de laisser la femme là, assise par terre, pleurant toutes les larmes de son corps, tu lui as tendu la main pour l’aider à se relever. Elle l’a saisie, s’est redressée sur ses jambes. Elle te regardais, confuse, et tu lui murmure.

« Mon frère vient de se faire trahir. Vous le voyez, là, c’est le blondinet allongé par terre. Sauf que lui, sa mère, elle ne pleure pas. La connaissant, elle a juste haussé les épaules. Je vous admire. Désolé. »

Tu ne sais pas pourquoi tu as dit ça. Tu ne sais pas pourquoi tu as laissé tomber ton allégeance pour le Capitole l’espace de ces quelques secondes. Tu as soudain eu l’impression d’avoir été trahi aussi. D’être trop chanceux. D’être trop privilégié. Ce n’était pas juste. Pour la première fois, en vingt ans d’existence, tu trouvais quelque chose injuste.


VINGT-SIX ANS – DISTRICT TROIS

Le district Un n’est pas révolté. Le Trois l’est beaucoup plus. Alors on t’y as envoyé. Tu ne sais pas dans lequel est-ce qu’ils ont envoyé Sören. Il doit être quelque chose comme dix heures du soir. La nuit est tombée, certains corps aussi. Ils ont essayé de changer les choses, et vos balles furent là pour laisser les choses telles qu’elles sont.  Ceux qui restaient commençaient à comprendre que c’était fini, qu’ils ne pouvaient rien faire de plus. Tu ne faisais pas partie de ceux qui avaient été désignés pour faire des prisonniers. Toi, tu cherchais les éventuels vaincus de ton camps. Des corps, tout de blancs vêtus, allongés sans vie. Tu sens quelque chose tirer sur ta manche, et tu baisses les yeux, qui croisent ceux d’une gamine. Dix ans. Pas plus.

« Je cherche mon frère. Je ne sais pas où il est. »

Et tu t'es retrouvé à chercher le frère de cette fille. Elle criait son nom. Tu ne t'en rappelles plus. Un des Pacificateurs du Un, qui était venu avec toi, t’a jeté un regard interrogateur auquel tu as répondu par un haussement d’épaule. En quelques minutes, vous aviez retrouvé celui que vous cherchiez. Un grand type brun, dont une partie du visage avait endommagé. Comme si on l’avait frotté contre un mur en crépis. Il a pris sa sœur dans ses bras, et ils t’ont tous les deux regardé. La gamine a laissé un « Merci » s’échapper d’entre ses lèvres,  et tu lui as souri. Avant de vérifier que personne ne t’avait vu sourire à des criminels.