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 I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)

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I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Vide
MessageSujet: I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)   I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Icon_minitimeSam 12 Avr - 11:10



" Ninth Symphony "

La bouche du juste annonce la sagesse,
Et sa langue proclame la justice.
Chanceux est celui qui endure,
A cause de ces blessures et tentations de la vie.



2303, District 09


Une petite boule de vêtements dépareillés était posée sur le banc adjacent à l'une des boulangeries de la veine depuis maintenant près d'une demi-heure, immobile ou presque. En s'approchant suffisamment, on pouvait néanmoins déceler de vifs tremblements sous la couche de tissus usés qui recouvraient une frêle silhouette. C'est qu'il faisait froid. Horriblement froid. Et ces pauvres habits en fin de vie semblaient laisser passer le vent aussi facilement qu'une passoire... mais il fallait faire avec, que voulez-vous que je vous dise. Cette fichue saison froide. Elle finirait par s'en aller tôt ou tard, certes, et la nourriture se ferait alors moins rare d'ici un mois... mais un mois, c'était quatre semaines. Et quatre semaines, c'était long. Le chauffage au foyer n'était qu'approximatif, il laissait filtrer la moitié des degrés générés par la cheminée par les fenêtres mal isolées des pièces et il était plutôt déconseillé de compenser en se collant aux autres enfants afin de rester un peu plus au chaud, vu que la majorité d'entre-eux tombaient plus ou moins gravement malades en cette saison. Quand à l'absence de repas corrects, n'en parlons même pas. Huit ans, ce n'était pas vraiment un âge auquel on était censés pouvoir supporter très longtemps d'avoir le ventre vide et malgré toute sa bonne volonté, Sky ne faisait pas exception à la règle en cette sainte journée de la famine. Cela faisait maintenant si longtemps que l'enfant était assise sur ce banc que la sensation dans ses jambes semblait s'être envolée. Il ne fallait pas rester ici, ce serait fatal. Oui, mais l'odeur du pain qui provenait de l’échoppe d'en face était si réconfortante...

Non, il ne fallait pas s'attarder ! D'un moment à l'autre, les yeux pouvaient se fermer, le corps se relâcher et alors, toutes ces années de survie n'auraient servi à rien. Pas question que ça arrive ! Allez, debout. Debout !

Le petit animal tout de tissus composé enfonça donc ses bottes dans le sol enneigé, puis se redressa péniblement pour reprendre son errance le long des boutiques. Mais avec la boulangerie qui était juste là... et le pain... la tentation...

Il ne fallait pas faire ça, n'est-ce pas ? Il ne fallait pas tenter le diable. C'était une mauvaise idée, il y aurait des conséquences plus ou moins graves à un acte pareil. Et c'était surtout risqué. Oui, mais... mais qu'est-ce qu'il y avait à perdre de plus que sa vie, dans les circonstances actuelles ?

La petite fille se tourna une nouvelle fois face à la vitrine sur laquelle ses prunelles froides lorgnaient depuis tout à l'heure, puis se mordit la langue dans une dernière hésitation. Quelles étaient les punitions pour le vol de marchandise, ici-bas ? Une réponse : toujours trop conséquentes en comparaison du délité réel. On mettait les gens en garde à vue pour un rien, dans le district, tout le monde le savait et ce n'était pas un gamin à deux doigts de claquer qui allait faire une différence pour les Pacificateurs. Pas dans ce pays.

Malgré la peur qui rongeait les parois de son estomac vide, Sky prit une grande inspiration tremblotante et décidée tout en renfonçant son bonnet de laine sur ses oreilles, ceci pour se donner un peu de courage avant de s'élancer habilement dans sa tentative de larcin. Clic clac, ce fut rapide, net, le premier article suffisamment alléchant à portée de main disparu sous les couches de vêtements, puis la petite bête humanoïde ressorti à toute vitesse pour détaler dans une allée secondaire du quartier. Son rythme cardiaque s'accélérait à chaque instant un peu plus, mais il n'était pas question de s'arrêter maintenant. Rapidement les cris de la patronne se firent néanmoins entendre. Panique. Il fallait aller plus vite. Il fallait se cacher. Malheureusement, c'était toujours dans ces moment-là que le pire arrivait et la situation d'aujourd'hui ne fit pas exception à la règle, puis-ce qu'en posant malencontreusement le pied sur une plaque de glace, notre voleuse en herbe s'étala par terre en laissant s'échapper par la même occasion son butin. Horreur. Horreur ! L'enfant agrandit ses yeux avec effroi tout en se redressant, mais il était déjà trop tard pour faire quoi que ce soit. Avant même de pouvoir ramper vers la miche de pain, son corps fut effectivement soulevé comme on le ferait avec un chat en l’attrapant par l'encolure dans le but de le jeter de l'autre côté du mur de la cour. Seul réflexe de dernier recours : crier de son mieux entre deux quintes de toux et tenter de se débattre, tout en sachant que ça ne servirait à rien.
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MessageSujet: Re: I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)   I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Icon_minitimeDim 13 Avr - 22:27

☞ humans, after all.

Il faisait froid. Et ce n’était pas particulièrement une belle journée. Peut-être Jules était-il encore un peu trop douillet, et trop peu habitué aux conditions météorologiques du district neuf. Peut-être était-ce simplement qu’il faisait vraiment froid, et que le si bel uniforme des Pacificateurs ne préservait pas de cette bise glaciale qui le pénétrait jusqu’à la moelle, lui tirant régulièrement de longs frissons. Il tentait de ne pas claquer des dents, de rester droit en compagnie du reste de la patrouille. Mais ce n’était pas ce qu’il pouvait y avoir de plus simple, bien malheureusement.

Quoiqu’il arrive, cependant, il voulait prendre soin de ne pas se plaindre. Comment aurait-il pu, une fois un regard jeté autour de lui ? Il voyait les habitants de ce pauvre district, recroquevillés au milieu des couches de vêtements miteux et ne gardant désormais plus la moindre chaleur. Ils essayaient de se réchauffer comme ils pouvaient, leurs lèvres bleues témoignant pourtant de leurs difficultés à garder la tête hors de cet état d’hypothermie permanent que pouvait apporter l’hiver. Leurs doigts violacés, engourdis. Et partout, leur misère. Partout, leur pauvreté, affreuse. Pour autant, Jules n’avait pas le cœur aussi douloureux que s’il ne l’avait pas connue. Il savait ce qu’était la vie difficile, l’hiver particulièrement rude, mais la nécessité de sortir tout de même. De travailler, et de tout faire pour continuer. Continuer, la tête haute. Vendre au marché, quelle que soit la température extérieure, quelle que soit la saison, ou la météo. S’il n’y avait qu’un client, en cette matinée d’hiver ? Tant pis. Un était mieux que pas du tout, et cela faisait toujours quelques pièces de gagnées pour trouver de quoi se réchauffer, une fois rentré. Et s’il n’y avait personne ? Impossible de le savoir avant d’y avoir mis les pieds. Et tant pis. C’était comme ça. C’était la vie. Aussi dure que le vent glacial qui pouvait souffler dans les petites allées du marché, le long du port. Jules le savait. Jules l’avait vécu. Des années durant, alors que beaucoup terminaient leurs années scolaires, il s’était immergé dans le monde du travail, dans le seul espoir de pouvoir permettre à sa mère et sa sœur de survivre un peu mieux, un peu plus longtemps. Neela ne pouvait, à cette époque, pas prendre de tesserae, et lui-même ne voulait pas s’en surcharger. Alors, il avait travaillé. Durement. Cela avait plus ou moins payé. Ils étaient encore en vie, non ?

Un regard bref, à sa droite. Une vieille femme se contenta de rentrer rapidement dans une vieille masure, traînant de la patte. Il déglutit lentement, reprenant son chemin, en compagnie de ses deux collègues. La petite vieille lui avait, un instant, fait revivre l’image d’une femme de son district. D’une femme du Quatre. Âgée, sa peau de papier froissé. Et son sourire, si doux et si maternel. Elle n’avait pas vraiment de quoi se payer du poisson. Mais, régulièrement, elle venait. Elle leur en achetait. Pour son petit plaisir, qu’elle disait. Et, lorsqu’elle eût appris le souhait du jeune homme à devenir Pacificateur, elle avait eu ce petit sourire tendre et habituel, et s’était posé, à voix haute, la question : depuis quand un être si bon arborait-il le costume d’un autre si cruel ? Longtemps bien incapable d’apporter la moindre réponse à cette question, ne comprenant pas ce qu’il pouvait y avoir de si bon en lui, Jules n’en avait parlé à personne. Et n’avait jamais pu apporter la moindre réponse. La vieille femme n’en avait pas demandé et était partie, sur ce sourire si frivole et énigmatique. Mais, aujourd’hui encore, il n’avait pas la moindre réponse à cette question. Et n’arrivait pas le moins du monde à se considérer comme un être bon, ou trouver que le costume qu’il endossait était celui d’êtres cruels.

Des cris retentirent soudain, attirant l’attention du groupe de Pacificateurs. Une femme criait au voleur. Aussitôt, la petite montée d’adrénaline fit son effet, et ils se mirent en chasse. Il ne prit pas le temps de réfléchir, ni le temps de se rassembler. Ils suivirent la direction indiquée par la femme. Jules, lui, suivait à une certaine distance. Il s’arrêta presque lorsqu’il vit la pauvre silhouette glisser et s’effondrer au sol, lâchant par là même son butin, dans une rue. Ses collègues étaient déjà sur elle, aussi prit-il plus de temps pour les rejoindre. L’un d’eux avait déjà soulevé sans ménagement la pauvre petite chose, avant de la jeter contre un mur. Et, sans savoir pourquoi, le cœur du Raine se serra.

Immédiatement, les matraques furent dégainées. Et les coups se mirent à pleuvoir sur la voleuse. Les insultes avec. Et lui ne bougeait pas. Lui regardait la scène sans réagir, totalement amorphe. Matraque en main, mais incapable de participer à ce massacre. Et, alors, les paroles de la vieille femme lui revinrent en mémoire. Il comprit ce que, peut-être, elle appelait cruauté. Une enfant qui visiblement n’avait pas les moyens de se nourrir, et qui ne profitait que peu de la générosité des gens. À celui qui fait plus de pain qu’il n’en vendra jamais, pourquoi ne pas tendre la main aux plus démunis ? Sauf que ça ne marchait pas. Que les plus démunis étaient amenés à voler, et à être battus au milieu d’une pauvre cour, sous le regard horrifié de tous ceux qui n’osaient pas intervenir. La marchande arriva alors, se dandinant, hurlant que c’était bien fait. Que les voleurs n’avaient que ce qu’il méritait. Irrité, Jules attrapa la miche de pain restée au sol, la lui flanqua dans les bras, et lui ordonna de partir. Que ce n’était plus de son ressort. Sous son regard noir et sa mâchoire contractée, elle n’insista pas, et tourna les talons. Il reporta son attention sur l’enfant. Enfant, sur qui les coups pleuvaient toujours. Et, durant quelques secondes, il eut l’impression de voir Neela, lorsqu’elle était plus jeune. C’en fut trop pour lui, et il s’approcha rapidement. « Ça suffit. Arrêtez ça. » Mais ils n’écoutaient pas. Fous de rages, ils hurlaient sur l’enfant. Pauvre enfant. Pauvre petite.

Voir rouge. Et, finalement, intercepter le poignet de l’un des Pacificateurs, alors qu’il armait à nouveau son bras, et le forcer à reculer. « Mais arrêtez ça bordel ! » Sa voix grondait, sourde et menaçante. Les deux hommes le regardèrent, pour le moins étonné. Et hargneux. Irrités.

Ils n’avaient pas terminé. Elle méritait peut-être de mourir pour ce qu’elle avait fait. Mais Jules, lui, n’était pas d’accord. Personne ne méritait de mourir alors qu’il essayait simplement de survivre, à défaut de pouvoir faire plus. Et l’homme avait finalement trouvé sa place, face à ses deux collègues tournant désormais le dos à la petite.
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MessageSujet: Re: I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)   I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Icon_minitimeLun 14 Avr - 10:39



" Ninth Symphony "

La bouche du juste annonce la sagesse,
Et sa langue proclame la justice.
Chanceux est celui qui endure,
A cause de ces blessures et tentations de la vie.



2303, District 09
m u s i c


C'était dans ces moments-là qu'on aurait aimé savoir que quelqu'un allait arriver pour faire cesser le processus déclenché. Qu'une voix portante finirait par se faire entendre pour couper court à l'action et éloigner la menace. Et surtout chasser, au moins en partie, la peur, à défaut des blessures déjà occasionnées. Malheureusement, il ne fallait pas se leurrer : ce luxe n'était pas caractéristique de beaucoup de gens, par ici. De tous les démêlés avec la justice auxquels Sky avait eu l'occasion d'assister jusqu'à présent, seuls quelques uns d'entre-eux s'étaient soldés par l'intervention d'une tierce personne. Et généralement, c'était soit des frères et soeurs qui protégeaient leur fratrie, soit des parents qui accouraient pour leurs enfants. Lorsque vous n'aviez ni l'un, ni l'autre, c'était donc peine perdue, car les héros n'existaient pas... pas dans le neuf. La plupart du temps, les habitants se contentaient de regarder la scène en baissant la tête d'un air énervé mais non moins résigné, puis on amenait le blessé chez un soigneur.

Mais qu'est-ce qui pouvait bien pousser les pacificateurs à se montrer si violents ? Certaines rumeurs prétendaient qu'ils n'étaient pas tout à fait humains, que le Capitole leur avait injecté des puces électroniques et qu'ils avaient été formatés d'une certaine façon à partir de là. D'autres émettaient la théorie qu'il s'agissait en fait de drones. Les dernières, enfin, se contentaient de vous faire hausser les épaules ; peut-être était-ce des pratiques normales, finalement, et qu'il fallait simplement les accepter comme telles.

Pourtant, comment accepter ça ? Comment accepter le fait que deux hommes suréquipés puissent vous battre sans vraiment compter les coups ? Si l'assaut n'était peut-être pas létal, il restait tout de même trop violent pour ne pas être sans séquelles sur un enfant et à défaut de pouvoir bravement s'indigner devant la pratique des uniformes blancs, en les dardant d'un regard courageux par exemple, la gamine cessa de hurler pour se contenter de se rouler en boule. L'avantage de la douleur, c'est qu'elle faisait au moins disparaître la sensation de froid avec plus d'efficacité que quoi que ce soit d'autre. Et puis ça finirait par s'arrêter... non ? Si seulement... si seulement il n'y avait pas eu cette plaque de glace, alors... « Ça suffit. Arrêtez ça. » La voix portante. Les injures enragées des Pacificateurs se poursuivaient depuis une minute, mais elles avaient fini par se transformer en bruit de fond au fur et à mesure des blessures, si bien que lorsqu'il y eu l'intervention d'un nouveaux timbre dans la mêlée, celui-ci fit rouvrir les yeux à l'enfant. « Mais arrêtez ça bordel ! » Plus rien. Les coups avaient cessé. Qu'est-ce qui pouvait bien être en train de se passer, tout à coup ? Qui était assez fou pour s'opposer à deux représentants de la justice ? Et surtout pour le faire au profit d'un cul-terreux sans intérêt ? En redressant un peu la tête pour apercevoir la silhouette d'un troisième homme en uniforme, Sky se retrouva dans un état d'incompréhension totale. Que venait-il faire ici, celui-là ? Depuis quand les pacificateurs avaient-ils des discordances entre-eux ? C'était des robots, pourtant, non ? Et ils n'avaient pas d'états d'âme, les robots.

Sous la douleur aigüe était donc apparue la confusion. Et les yeux clairs de la petite scrutèrent tant bien que mal le visage de ce sauveur sorti de nul part. Non, décidément, elle ne l'avait jamais vu nul part, il n'avait aucune raison valable de faire ce qu'il était en train de faire. Mais au moins, son intervention permettrait de gagner un peu de temps, pendant que les deux autres avaient le dos tourné face à lui, c'est donc dans un élan instinctif que la petite fille choisi de profiter de ce break pour tenter une évasion discrète. Oh, oui, c'était une bonne idée dans la théorie, mais malheureusement impossible à appliquer dans la pratique, car malgré toute sa bonne volonté, notre voleuse en herbe ne parvint pas à faire plus d'un demi-pas à quatre pattes avant de retomber par terre. Il n'y avait donc rien à faire, c'est ça ? Juste... attendre la suite ? À défaut de pouvoir agir, c'est ce qu'elle fit donc après avoir récupéré son bonnet devenu blanc dans la neige. Et plus les secondes passaient, plus tout cela devenait surréaliste. En contrepartie, les bras et les jambes semblaient avoir décidé de ne plus envoyer de signaux sensoriels au cerveau.
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MessageSujet: Re: I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)   I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Icon_minitimeLun 14 Avr - 13:18



NOBODY ASKS TO BE A HERO.


Il y aurait, selon toute probabilité, des représailles à ses gestes. Mais, pour autant, il n’avait pu s’en empêcher. Il n’était pas du devoir des Pacificateurs de battre à mort un enfant qui avait faim ; pas dans l’idéologie de Jules. Et il était bien connu qu’une telle idéologie faisait lever les yeux au ciel pour plus d’un. Les soldats du Capitole étaient ce qu’ils étaient : des soldats. Ils étaient faits pour frapper, martyriser, et faire comprendre que la cruauté du Capitole existait, et que les gueux étaient faits pour rester à leurs places pauvres et miséreuses, tandis que les plus riches se prélassaient en toute impunité. Sauf que cette idée, Jules ne la partageait pas. Il la haïssait même. Il voyait son activité comme visant à faire en sorte que le délit n’existe pas, et ne passe pas. Une simple police, une surveillance, qui aurait dû être impartiale. Et juste. Ce que précisément, à cet instant, elle n’avait pas été. Et c’en avait été trop pour lui. Bien trop.

Il regardait ses deux collègues. Il n’avait pas eu le cran, ni la connerie, de prendre place dos à la petite, et face à eux. Il ne s’était pas entièrement interposé, et restait ainsi simple Pacificateur. Qui venait, certes, de s’opposer volontairement à la déontologie que lui imposait l’uniforme. Mais tout de même Pacificateur. Il vit la pauvre enfant tenter de s’enfuir, et ne lui jeta qu’un très bref regard. Ses muscles s’étaient tout de même passablement contractés, sur le coup. Pour autant, il avait bien vite compris que dans cet état, elle n’irait pas loin. Et, en effet, elle se tassa sur elle-même, et attendit la sentence. La fin du procès, qu’il soit juste ou pas. « C’est quoi ton problème, Raine ? » Jules les connaissait. Tous les deux. Il savait qu’ils n’étaient pas stupides, et qu’ils n’avaient pas uniquement des biceps et des couilles. Il était bien placé pour savoir que ces deux hommes étaient intelligents, mais simplement aveuglés par une folie meurtrière que le Capitole les autorisait à avoir. Alors, il choisit de la jouer intelligente, lui aussi. De sourire patiemment à ses collègues, en secouant la tête, et d’adopter une voix calme et conciliante. « Elle a payé pour ce qu’elle a fait, je crois. » Il ne fallait pas se monter trop contre eux. Il ne fallait pas bafouer leur autorité. Pas entièrement. Sans quoi cela lui retomberait dessus, et il pouvait risquer le renvoi. Mais sur l’instant, il n’y avait pas pensé. Pas assez, du moins. Il s’était contenté de les empêcher de frapper davantage, sans se soucier des ennuis qu’il s’attirerait par la suite. Ce qui était un acte délibéré de stupidité. Mais, d’un autre côté, il n’avait pas tort. La gamine avait payé, et continuer de la battre ne ferait qu’attiser la haine de ces pauvres citoyens du neuf, qui regardaient la scène avec de grands yeux effrayés. Et qui se demandaient si cette gamine allait survivre à tous les coups qu’on lui avait infligés.

Les deux Pacificateurs échangèrent un regard bref. S’aperçurent de la scène que cela avait provoqué. L’un d’eux s’éloigna de quelques pas, vers les badauds, et poussa la voix : « Allez, tirez-vous ! Qu’est-ce que vous regardez ? » Les coups pouvaient être un spectacle. Mais l’affront entre trois Pacificateurs ne le devait surtout pas. « Tu vas t’attirer des ennuis, Raine. » murmura simplement le deuxième homme, avec un léger sourire. Sourire que Jules lui rendit, hochant la tête. « Elle a payé pour le vol. Elle n’a pas à payer en plus pour sa misère. Laissez-la vivre avec. » « J’avais oublié que tu venais des bas-quartiers. » Un léger rire moqueur. Jules ne répondit pas, se contentant d’arborer ce sourire calme et patient, qui acquiesçait de lui-même. Son collègue se tourna vers la gamine d’un regard noir. Assez intelligent pour ne pas continuer à la frapper, malgré l’envie visible de le faire. « Essaie encore une fois de voler quelque chose, et je te jure que la prochaine fois c’est l’exécution sommaire sur la place publique. C’est clair ? » Il n’avait pas ajouté de mot comme vermine, ou gueuse. Et pour cela, Jules l’en remercia intérieurement. Son supérieur se tourna ensuite vers lui, et il se raidit, presque au garde-à-vous. « Raccompagne-la chez elle. Ou –le. Je sais pas. » Naturellement, pour notre Pacificateur, ç’avait été une petite fille. Mais à la vérité, les traits d’un enfant à cet âge pouvaient parfois être difficiles à distinguer. « Bref, démerde-toi, raccompagne c’te gosse et préviens ses parents, que l’idée de voler ou de jeter une pierre ne lui passe pas par la tête, en chemin. » Lentement, Jules hocha la tête. Les deux hommes s’éloignèrent à pas lents. Le Raine, lui, s’approcha de la frêle silhouette, et sans même s’agenouiller ni s’abaisser à sa hauteur, tentant de ne pas lui proposer de la porter ou de l’aider, il s’adressa à elle, en quelques mots simples. « Allez. C’est bon, relève-toi. » Ce n’était pas sympathique, ni compatissant. C’était un ordre. Il allait escorter cette pauvre chose jusque chez elle, comme demandé. Et il l’abandonnerait là-bas, avec sa misère et ses plaies, l’humiliation cuisante et la honte. Comme sa déontologie le lui ordonnait. Comme il le fallait. Mais certainement pas comme il le voulait.
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MessageSujet: Re: I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)   I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 9:47



" Ninth Symphony "

La bouche du juste annonce la sagesse,
Et sa langue proclame la justice.
Chanceux est celui qui endure,
A cause de ces blessures et tentations de la vie.



2303, District 09
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C'était la première fois que des Pacificateurs semblaient avoir une réelle discussion entre-eux. Vive discussion, qui plus est. Malgré ce temps mort aussi perturbant que soulageant, l'ambiance restait incroyablement lourde dans la ruelle et Sky ne parvenait pas à se dire que la séance de remise en place était terminée. Les hommes se tenaient encore là, après tout, armés et suffisamment proches pour reprendre le cours de leurs actes de violence, dans le cas où leur collègue ne parvenait pas à se montrer suffisamment convaincant. Intérieurement, la petite priait pour qu'il y parvienne, mais même ça, elle peinait à y croire. Ca semblait tellement surréaliste, après tout. Premièrement de se rendre compte que ces gens avaient une conscience et deuxièmement 'Pourquoi' ? Pourquoi diable faisait-il cela, le plus jeune des trois ? Est-ce que c'était pour mieux donner le coup de grâce par la suite ? Ecoutant attentivement la conversation et tâchant de se faire invisible au possible, la fillette se rassembla sur elle-même jusqu'à ce que la crise passe, quitte à devoir supporter de vilains regard pour ça, regards qui lui firent d'ailleurs baisser la tête très rapidement, comme pour disparaître. « Essaie encore une fois de voler quelque chose, et je te jure que la prochaine fois c’est l’exécution sommaire sur la place publique. C’est clair ? » Le coeur de la gamine s'emballa à la simple énonciation de cette idée et par la force des choses, ses yeux se brouillèrent dans l'eau salée, bien qu'elle hocha la tête. Ces pacificateurs faisaient peur et ils le faisaient très bien, on ne pouvait pas leur reprocher d'être efficaces.

Lorsque les deux plus vieux finirent par s'en aller, Sky n'en revenait donc pas. Son souffle était encore coupé par ce qui venait de se dérouler ici et son corps refusait presque de répondre, si bien qu'elle eut un mouvement coûteux de recul immédiat lorsque l'homme qui avait prit sa défense s’avança pour lui ordonner de se lever. Il n'était même pas question de lui désobéir, sans doute pas, mais il fallait encore arriver à faire ce qu'il demandait. Non, non, ma petite, tu n'avais pas le choix, il était temps de te forcer un peu et de te mettre debout, autrement, il allait perdre patience et s'énerver comme les autres, le monsieur.

C'est donc en silence que l'enfant s'appuya contre la paroi de la maison et se redressa tant bien que mal sur ses jambes qui n'avaient pourtant plus de forces, puis qu'elle s'approcha un peu du pacificateur sans oser le regarder dans les yeux, la tête à moitié dissimulée sous son bonnet. Il allait la ramener au foyer, c'est bien ça ? Mais elle ne voulait pas aller là-bas. Mrs. Gallagher la punirait si elle apprenait ce qui s'était passé. Coup d'oeil à l'uniforme blanc et sévère. Pas d'autres choix que de retourner là-bas. Après avoir reniflé pour ravaler ses larmes et son rhume, la petite fit quelques pas en avant pour indiquer la direction à prendre à son « chaperon », mais les tremblements de ses muscles ne tardèrent pas à faire obstacle à sa bonne volonté et c'est par pur réflexe qu'elle s'accrocha à la jambe de son homologue pour ne pas retomber au sol une nouvelle fois. Huit ans, mais les conditions de vie actuelles lui en donnaient peut-être six. C'est qu'il était risqué pour le corps de trop se développer lorsque les ressources venaient à manquer... mais cet été, ça irait mieux. Une inspiration paniquée s'engouffra dans les poumons de Sky suite à son propre geste et elle lâcha aussitôt prise en s'excusant auprès de l'homme dont elle appréhendait déjà les représailles. Un effort, faire un effort. Les pieds se remirent à marcher dans la neige pendant quelques minutes, plus ou moins hésitants suivant la douleur occasionnée, puis au bout de la troisième allée vide, l'enfant s'arrêta. Bientôt, ils seraient arrivés. Mais là-bas, il n'y aurait pas de réconfort pour panser les blessures, si ce n'est peut-être un bol de soupe sans saveur. Il ne fallait pas que le Pacificateur vienne et apprenne à tout le monde ce qui s'était passé, il ne fallait pas.

Malgré les frissons, la fillette se résigna tout de même à reprendre la marche tant bien que mal, avec cette pensée entêtante que peut-être, il y aurait moyen de négocier avec le Pacificateur. Peut-être. Alors elle tourna ses grands yeux vers lui en solution de dernier recours, mais le sol se mit à tourner de lui-même autour d'elle à ce moment précis et après une recherche brève d'équilibre, ses genoux lâchèrent une nouvelle fois, immédiatement suivie par une déconnexion du système sensoriel plus généralisée.

Et puis, plus rien.
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MessageSujet: Re: I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried)   I'm sure, the sky above us saw it all (Siegfried) Icon_minitimeMer 23 Avr - 10:06



'CUZ IT'S A VERY MAD WORLD.


Ce n’était pas dans les habitudes des pacificateurs que de défendre ainsi la cause des habitants. De là à dire que Jules n’était pas comme le reste de ses collègues, ce n’était peut-être pas le cas ; et, à leur manière, tous étaient uniques. Mais, en l’occurrence, prendre le parti d’une voleuse ainsi, l’empêcher de mourir sous les coups portés, voilà qui était plutôt inhabituel, davantage encore dans un district aussi pauvre. Les forces de l’ordre étaient craintes, et il n’était pas rare que des exécutions aient lieu. Mais cette fois, c’était trop. Cette fois, le ciel en était témoin, les hommes avaient dépassé les bornes. Peut-être les dépassaient-ils souvent ; mais Jules n’avait pas supporté. Cela lui retomberait sûrement dessus, par la suite, mais il n’en avait cure. Fait était que cette petite ne méritait pas la mort pour avoir essayé de trouver de quoi survivre. Elle ne pouvait pas être exécutée pour si peu. Et la punition avait été pour le moins sévère, et justifiée, non ? N’avaient-ils pas été suffisamment clairs ? Recommence, et ce sera l’exécution sommaire. Quoi de plus clair ?

Il avait fait se lever l’enfant. L’espace d’un instant, il se demanda s’il n’allait pas lui falloir prêter un coup de main à cette pauvre petite chose, qui tenait à peine sur ses pieds. Mais elle sembla parvenir à rester debout sans son aide. Il la surveilla du coin de l’œil toute la durée de leur petit trajet. Sans faire le moindre commentaire. Son cœur se serrait. Saignait. Il sentait l’envie de la prendre dans les bras, et de la porter, le tirailler. Mais il ne pouvait pas se permettre le moindre élan d’amour supplémentaire envers cette gamine qui en avait pourtant besoin. Car qu’était-ce, si ce n’était de l’amour ? Il lui avait empêché d’être tuée, et avait négocié un semi-pardon. Il la raccompagnait chez elle, le cœur plus léger que s’il avait fallu la laisser là, abandonnée sur les pavés froids et hostiles, sous le regard malveillant et les quolibets des passants. Il ne voulait pas penser à l’instant où il devrait expliquer aux parents de l’enfant qu’elle avait volé, et qu’il ne valait mieux pas pour elle qu’elle soit reprise un jour. Il se contentait de veiller sur elle, à distance, ne brisant pas les frontières imposées par sa profession ; de cet amour paternel et chaleureux qu’il pouvait lui donner à cet instant, de cette compassion de l’homme qui aurait pu, quelques années auparavant, si aisément vivre la même chose.

Allait-elle trouver du réconfort dans les bras d’un véritable père, en rentrant ? Il n’en savait rien. Ne pensait pas. Le désespoir apparent de l’enfant lui laissait plutôt présager qu’il n’y aurait rien d’autre que des représailles et de la froideur, une fois le pas de la porte de chez elle passé. Elle ne trouverait rien ; rien hormis de la distance et du désintérêt. Ce qui lui faisait dire cela ? La manière dont elle marchait, bien que fraîchement rouée de coups. La manière dont sa petite colonne vertébrale ployait, comme si tout son organisme avait voulu fuir dans l’autre sens, loin de cet endroit où elle l’amenait. Il se reconnaissait là. L’ignorance et la distance d’un père, le désintérêt total d’un parent pour son enfant. Mais, aussi longtemps que Jules se prenait à réfléchir à toutes ces choses, pas une fois il ne se le demanda : avait-elle seulement des parents ?

Blackout. Un battement de cœur de travers, et un spasme du moindre de ses muscles. Son sang ne fit qu’un tour dans ses veines, et en une fraction de secondes, avant que la tête de l’enfant ne touche le sol, il l’avait rattrapée. Il ne put tout éviter, mais une once de soulagement passa au fond de son cœur lorsqu’il se rendit compte qu’il avait pu éviter le choc du petit crâne et des pavés. Et, durant quelques secondes, il ne sut plus quoi faire. Plus quoi penser. Perdu, égaré. Devait-il attendre qu’elle reprenne connaissance. Devait-il la porter ? Mais il ne savait pas où l’emmener ; elle seule connaissait le chemin de son domicile, et il n’avait pas la moindre idée d’où l’emmener. L’une de ses mains attrapa par réflexe celles de la petite. Elle était frigorifiée. Il ferma les yeux, serra les dents. Si on le voyait ainsi, les représailles fuseraient de plus belle. Mais il n’était pas question de la laisser agoniser sur les pavés. Et encore moins de la laisser s’étouffer avec sa langue, faute de l’avoir mise dans une position adaptée.

Le bras de l’homme passa sous la pliure du genou, et il la souleva délicatement, calant la tête de l’enfant contre son épaule. Il s’approcha du mur, contre lequel il s’installa au mieux, s’asseyant, et la blottissant contre lui. Il fallait qu’elle se réchauffe. Il fallait qu’elle reprenne connaissance. Les lèvres bleutées lui faisaient peur, et il apercevait le début des contusions infligées par les Pacificateurs. Son cœur se serra de plus belle. Et, dans le même temps, ses bras s’enroulèrent un peu mieux autour de l’enfant. Elle l’avait fait passer dans une petite ruelle, déserte pour le moment. Ainsi, personne ne les voyait. Personne pour les déranger, crier haro, ou les dénigrer. « Reviens… » se prit-il à lui murmurer. D’une main, il rajusta le bonnet sur la tête de la petite, l’emmitouflant comme il le pouvait.

Lentement, Jules déglutit. C’était irréel. Mais il n’en avait que faire. Il fallait qu’elle se réchauffe. Il fallait qu’elle revienne. Et si elle ne le pouvait pas, alors il irait trouver un toit et de la chaleur pour cette petite, dusse-t-il frapper à la première porte venue, dusse-t-il demander aux passants où elle habitait.

La culpabilité, quelques secondes. Il n’y était pas pour rien.
Peut-être les gens avaient-ils raison.
Peut-être l’uniforme blanc n’était-il là que pour faire souffrir ceux qui avaient déjà été blessés par la vie, et les achever de la manière la plus cruelle qu’il soit.
Mais un uniforme blanc serrant contre lui un enfant, voilà un spectacle alors bien incongru qui aurait peut-être fait tiquer, et secoué les pensées.
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