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❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.
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Sujet: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Mar 3 Déc - 11:34
ambre&isaac ◮ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.
Le ciel de 6h est couvert de nuages noirs. La pluie battante offre à la terre de la forêt, des relents acres et humides. Mon regard se promène entre les arbres et les plantes sauvages, qui luisent sous l'averse matinale. Mes mains, bleuies par le froid, sont comme encastrée dans ma hache. Je frappe violemment le chêne massif, ne respectant pas la consigne qui dit que le travail effectué doit être « propre ». Et je frappe encore et encore, comme pour évacuer mon mal. Les éclats de bois viennent s'éclater contre ma veste, et quelques échardes s'enfoncent dans mes doigts. Je suis fou de rage. Les paroles de ce gars, Owen Cartan, se répètent en échos dans ma tête, bien qu'elles remontent déjà à quelques jours. «T'y crois à ça Thorn ? A ce qui se dit, ta jolie petite Laurel n'est qu'une bâtarde ! Ce qui fait de ta mère une putain, et de toi un fils de catin. Enfin tu vas me dire, t'en es déjà un ! Et j'la comprends Laurel, qui voudrais ce toi comme frère ? Surement pas elle ! Et puis de toi à moi, vous n'avez rien en commun. Tu crois qu'elle est comme sa mère, dis ? Je pourrais me la faire ?» Il est venu comme ça dans la soirée, me chercher alors que je tentais de vendre une de mes prises à un bon acheteur. Il m'a regardé dans les yeux et m'a craché ça au visage, tout fier de lui. Les fils de pacificateurs se croient vraiment tout permis. Ils crachent des mots au visage des gens, juste pour leur faire du mal. Par plaisir. Ces mots m'énervent. Me rendent fou. Me donnent envie d'exploser. Oh sa raclée il l'a bien méritée, ça va sans dire, mais j'aurais dû frapper encore plus fort ; qu'il n'y ait pas eu que son nez irrégulier de brisé, mais aussi sa mâchoire imposante, ses dents chevrotantes, ses pommettes saillantes et sa nuque épaisse. J'aurais dû frapper jusqu'à ce qu'il me supplie d'arrêter. Dans ma colère, je frappe à nouveau violemment l'arbre, mais ma hache reste cette fois incrustée dans le bois.
« -hé l'gamin ça va pas, ou quoi ? Tu fais n'importe quoi là ! » hurle mon patron, la hache sur l'épaule, la chemise prête à exploser, contenant avec peine son large ventre. Je feule intérieurement.
« Ouai. Non. J'suis désolé, c'est bon. » Sur ces mots je récupère ma hache.
« J'préfère ça ! Maintenant j'me casse et toi tu bosses sérieusement jusqu'à la relève de 15h! J't'ai pas engagé pour que tu fasses des conneries Thorn, ok? » Je serre les dents. Je ne dois pas hausser le ton contre lui, surtout pas. Ce n'est pas vraiment le moment de me retrouver sans travail.Je détourne donc le regard et remet en place les mèches de cheveux trempés qui tombent et ruissellent devant mes yeux :
« hum. » En réponse à ma réaction, il m'offre son magnifique sourire édenté, vicieux et ironique.
« Bon, l'gamin, faut que tu comprennes une chose une bonne fois pour toutes : tes saut d'humeur, ta petite vie de merde, tout ça j'en ai rien à branler ! J'suis un des seuls dans ce foutu district à avoir accepté de t'embaucher, et c'est pas avec ta belle petite gueule de con que ça va s'arranger. Maintenant t'arrête de faire de malin et tu me montres un peu plus de respect. Si j'te dis de couper cet arbre proprement tu'l'fait et tu dis : oui m'sieu.» Six grossièretés en une phrase, c'est qu'il fait fort. M'intéressant peu à ses propos, je me remets au travail.
« oui m'sieu. » Et à ces mots il me tourne les talons, et rentre dans les scieries.
La journée se fait longue et le froid s'empare de moi à mesure que le temps passe. Seul avec ma hache et les arbres qui m'entourent, la pluie diluvienne qui s'abat sur le district n'aide pas à mon travail. Et j'ai beau faire mon possible pour me concentrer sur ma tâche, les paroles à l'encontre de Laurel me reviennent encore et encore. « Laurel n'est qu'une bâtarde ! » Je bous intérieurement. Que des personnes, même aussi ignorantes, arriérées et simples d'esprit que lui puissent penser ça d'elle, me font perdre toute confiance en la race humaine. Laurel est ma soeur. Le même sang coule dans nos veines. Elle est ma dernière famille. Elle est tout ce qui me reste. Laurel, elle, est toujours là, même après tout ce que j'ai fait. Même après tout ce que j'ai dit. Même après tout ce que j'ai pensés. Je relève brusquement la tête, secouant au passage mes cheveux mouillés, quand une voix résonne près de moi :
« alors Thorn, on rêvasse quand le boss est pas là ? ». La relève de 15h.
Jack et Hunter rient à la plaisanterie de ce dernier, qui a eu dons de me sortir de ma torpeur et de mon apathie. Leur offrant un maigre sourire, je m'empresse de courir vers les scieries pour ramasser mes affaires. Trempé et glacé jusqu'aux os, je profite quelques secondes de l'éthique chaleur de l'endroit avant de me mettre en marche vers la cabane.
La pluie, toujours aussi forte, brouille ma vue et rend mon trajet à travers les bois complexes. J'avance dans la forêt d'un pas prudent. J'ai hâte de rentrer à la cabane et de me reposer. Je suis épuisé. Les journées d'automnal sont longues et difficiles. Les rations s'épuisent de plus en plus vite et ce manque se fait sentir dans tout le district. Le froid aussi fait des ravages ces derniers temps, et je ne parle mêmes pas des centaines de bûches que l'on jette toutes les semaines, car fragilisées par le froid, et donc, invendable au capitole. Le travail dans les bois n'est pas aussi simple que sur les brochures de l'école. Mon carquois sur l'épaule, je me faufile à travers les sapins, en recherche d'une ou deux prises à ramener avant de rentrer. Bien qu'il pleuve, la forêt est calme. Quelques oiseaux passent ça proximité mais le temps de placer mon arbalète, je suis certain qu'ils se seront déjà envolés. Avec le temps cette dernière n'est plus aussi fiable qu'avant. A proximité, j'aperçois un sanglier bien en chair, en train de fouiller la terre ; assez proche pour être certain de mon tir et assez gros pour nous nourrir au moins trois ou quatre jours. Je m'accroupie donc, prépare mon outil et vise. Je prends bien le temps de respirer avant de tirer. « Il faut être certain d'envoyer la flèche sur une expiration pour que le tir soit franc et précis. », disait-mon père en nous faisant de petites démonstrations dans le jardin, de sa « magnifique » arbalète. D'ailleurs, je ne l'ai jamais vu s'en servir autrement que dans ces moments, je ne sais même pas s'il en avait l'occasion, mais une chose est certaine : quand j'expire sur un lancer, je ne rate jamais ma cible. Ce qui était pour lui, un jouet acheté au marché noir servant à effrayer les curieux, est pour moi ce qui me permet de survivre tous les jours. Je jette donc un dernier regard.
Expire. Et tire.
Un bruit sourd se fait entendre derrière moi et avant même que ma flèche ait pu atteindre le flanc de l’animal, ce dernier détale. Je me retourne donc, furieux et anxieux. Je m’attends à voir un pacificateur (ce ne serait pas la première fois, mon dos en garde la preuve) ou à un autre chasseur voulant me voler ma proie. Mais rien. Pas un bruit. Je me retourne donc, cherchant les traces du sanglier. Cette fois, des pas se font entendre derrière moi, de plus en plus proche. Ne sachant pas d'où ils viennent, je me retourne à nouveau brusquement. Toujours rien. Pas âme qui vive.
« Sortez de là ! » Pas de réponse.
« Je sais que vous êtes là ! » Toujours rien.
J'accélère donc, m'enfonçant dans la forêt, peu confiant. Mais au bout de quelques pas, des visages se pointent à deux, peut-être trois mètres de moi. Owen Cartan, le nez entouré d'une compresse, accompagné de deux acolytes. Je les fixe quelques secondes, et, comprenant que la situation est critique, me mets à courir dans le sens opposé. Les branches fouettent mon visage. Mes pieds s'enfoncent dans la boue. Je saute par-dessus un arbre mort qui me barre le passage. Je ne me retourne pas pour savoir s'ils me suivent, leurs souffles proches sont suffisants. Les épines, les rochers, la pluie, rien ne m'arrête, mais ça vaut aussi pour eux. Plus j'avance plus, plus ils sont proches. C'est frustrant. Je slalome donc entre les arbres, toujours plus près les uns des autres. Les branches basses réduisent ma chemise en lambeau et la pluie vient se loger dans les trous. M'approchant contre mon gré de la cabane, je tente de faire demi-tour mais mon idée échoue et je me retrouve face à eux. Leurs regards sont pesants. Ils veulent vraiment me faire la peau. A bout de souffle, je cherche une issue, en vain. Pendant quelques secondes ils restent là, face à moi, reprenant eux aussi leur souffle. D'une main, je palpe le petit canif dans ma poche, mais bien avant que je puisse réellement le toucher, ils sortent les leurs. Le plus grand, à droite d'Owen, donne le premier coup, essayant de m'atteindre au bras, mais je me retire de justesse.
« Trois contre un, et sans armes, vous n’êtes pas sympas les mecs là ! »
Et comme pour me faire « taire », le second acolyte d’Owen tente de m’atteindre à la jambe. Pris d’adrénaline, je riposte et frappe au visage, le prenant au corps à corps. Un coup de pied parvient dans mon dos sans même que je m’y attende et me fait chanceler. Owen, vicieux, tente alors de me donner un coup que j’intercepte de justesse, et que je lui rends en pleine mâchoire. Malheureusement pour moi, j’ai tout juste le temps de me retourner avant de voir la lame du « grand » venir se planter dans mon épaule. Dans l’élan, je roule par terre, l’emmenant avec moi dans ma chute. Voulant se relever, je lui donne un coup de coude dans le visage, mais Owen vient à sa rescousse. Il me frappe au thorax, me faisant tomber sur l’épaule où le canif se casse, laissant la lame brisée dans mon épaule ensanglantée. A chaud, la douleur dans mon épaule, bien qu’abominable, ne me lance pas encore assez pour m’arracher un cri, mais m’affaiblit grandement. Je tente donc de me relever, en vain, intercepté par un coup à la jambe. A terre, ils se lèvent tous pour me cribler de coups. Je tente donc de sortir mon canif de ma poche ou d’attraper mon arbalète mais cette dernière guise déjà à plusieurs mètres de moi. J’essaie donc d’encaissé les coups qui s’enchaînent de mon visage à mes côtes en passant par mon dos. Je me débats comme je peux, bien qu’en silence car je ne devrais même pas être là et que je ne souhaite pas voir les pacificateurs arriver. Owen prend alors la parole en accompagnant ses gestes de coups.
« Ça c’est pour mon nez. » un.
« Ça c’est pour ta putain de mère. » deux.
« Ça c’est pour ta bâtarde de sœur que je vais me faire. » trois.
« Ça c’est pour le plaisir de te voir souffrir. » quatre.
Et comme pour accentuer ses mots, il crache par terre.
Les yeux toujours ouverts, je les regarde partir en courant, fiers d’eux. La pluie qui tombe sur mes plaies me brule. Peu à peu la forêt redevient calme. Je reste allongé ; inspirant et expirant jusqu’à temps de trouver la force pour me lever. Je ferme alors les yeux, essayant de penser à autre chose. A des moments, des jours. Ces jours comme ça, qui inconsciemment, nous marquent plus que d'autres. Ces jours dont on se souvient parfaitement, où chaque minuscule détail revient nous hanter. Un sourire de la part d'une personne aimée, une parole, un compliment. Mais les seuls souvenirs qui me viennent, sont ceux qui me hantent. Je reste immobile. J’ouvre les yeux. La pluie me brule toujours. J’expire et pousse sur mon bras droit pour me relever. Mon épaule gauche me lance. La plaie saigne abondamment. Tout mon corps me fait souffrir le martyre mais (bien qu’avec de grands efforts), je me relève. Le monde vacille. Chaque pas me fait souffrir. Avec la plus grande peine du monde, je ramasse mes affaires. Je passe rudement mon carquois autour de mon épaule droite, avant de découper ma chemise avec mon canif pour m’en faire un garrot précaire. Le tissu est tellement humide qu’il est quasi inutile. Avec effort, je marche vers la cabane. M’appuyant sur tout ce qui se trouve sur mon passage, arbre, branche, rocher ou même buisson, le chemin vers la cabane, habituellement simple et court, se trouve devenir complexe et laborieux.
il y a pas mal "d'insultes" mais à vrai dire, j'voyais pas comment le parton et les gamins qui sont en haine contre isaac auraient pu lui parler plus... sympathiquement.
Ambre L. Galeoni
△ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013△ âge du personnage : 18 y.o
Dav adorait les couchers de soleil. Le ciel semblait de feu ce soir-là, irradiant le district sept avec la même intensité qu’un brasier doucereux. Malgré la pluie habituelle qui régnait en maître, c’était un tableau magnifique, un de ces plaisirs simples qui prouvait que la vie valait la peine d’être vécue. La lumière se reflétait dans chaque parcelle de vie, illuminant même ce qui souhaitait rester caché. Assise près d’un cours d’eau et écoutant le clapotis régulier des gouttes de pluie, Ambre autorisa une nouvelle fois son esprit à la tourmenter, le laissant divaguer au rythme de l’eau qui fuyait hors de sa gourde. Plusieurs larmes s’échappèrent également, comme pressées de partir. Parfois, on tient tellement les choses pour acquis qu’on s’aperçoit de leur rareté une fois qu’elles nous viennent à manquer. Or, son ami n’était pas de ce genre-là : il voyait la beauté dans le banal, et c’est ce qui lui avait plu lors de leur première rencontre. Oui, Dav les aimait terriblement. Il aurait pu en connaître de nombreux autres encore, mais avait seulement pu compter ceux qu’il lui restait. L’adolescente songea alors à tous ces jours où elle fut privée de sa présence, et à tous ceux qu’il lui restait à vivre. Depuis, les couchers de soleil signifiaient pour elle seulement la venue d’un jour aussi pénible que le précédent. Le ciel aurait bien pu continuer de s’embraser, il lui paraissait bien terne. D’autres larmes s’écrasèrent bientôt contre la pierre plate. Mais c’était une tristesse saine, de celle qui nous permet d’avancer. Elle aurait le temps de s’en apercevoir.
La pluie cessa bientôt d’elle-même comme si elle voulait la calmer, laissant la forêt reprendre son droit initial. Ambre tendit la main vers la gourde afin de la refermer soigneusement quand un mouvement attira son attention. Elle stoppa net son geste et se mit à scruter les fourrés. Remarquant enfin un lapin à quelques mètres de là, elle esquissa un sourire qui acheva définitivement de sécher ses pleurs. Cependant, ce moment fragile fut de courte durée. Non pas parce qu’elle essaya de s’en faire son prochain repas – elle était bien incapable de le tuer, tant sur le plan physique que moral – mais plutôt en raison d’individus tapageurs. Ils riaient si fort qu’ils feraient fuir toute bestiole à des kilomètres à la ronde s’ils continuaient. Quelques fois, le rire devrait être condamnable, pensa-t-elle. Il avait beau être railleur, ce rire-là ne lui était pas destiné. Ambre ne les connaissait pas, mais se tient sur ses gardes au cas où ils viendraient l’approcher d’un peu trop près à son goût. Elle espérait qu’ils passent tranquillement leur chemin sans la remarquer, mais aussitôt eut-elle cette pensée que l’un d’entre eux pointa un doigt dans sa direction. Il était inutile de fuir maintenant, ce qui ne l’empêcha pas de sortir le couteau à sculpter qu’elle avait sur elle. Après tout, ils pouvaient très bien être sous influence d’alcool qu’elle n’en saurait rien : prudence est mère de sûreté, comme on dit. « Salut Freaks, la pêche est bonne ? » Il avait parlé d’un ton amical, mais ça ne changeait rien à ses yeux : il était un parfait idiot. Rien ne trainait dans le coin. Ce n’était pas un filet d’eau qui changerait la donne. « Ca dépend. Je n’ai attrapé que vous pour l’instant », répondit-elle sur le même ton. L’autre s’esclaffa de plus belle « Toujours le mot pour rire, hein ? Attends un petit peu et tu devrais tomber sur du gros ». Ambre fronça les sourcils, l’air interdit. A l’évidence, il cherchait à la tourner en ridicule. A présent, ils étaient carrément pliés en deux. Elle ne comprit pas sa remarque, et ne saisit pas non plus ce qui était aussi drôle, mais elle sût qu’il était temps de rentrer. La jeune fille avait encore de la marche à faire.
Cet épisode de la rivière l’ayant obligée malgré elle à faire un détour – dans le cas où ils auraient été tentés de la suivre -, elle espérait arriver avant que la nuit ne tombe. Par un heureux hasard, elle aperçut Isaac, et fut tentée pendant un bref instant de le rejoindre en accélérant le pas pour finir le chemin avec lui. Ce n’était pas non plus sa route habituelle, mais ça ne la préoccupa pas davantage. En revanche, elle se souciait beaucoup plus de la démarche qu’il avait. Quelque chose n’allait pas. Peut-être s’était-il foulé la cheville ? A peine eut-elle fait vingt mètres de plus qu’elle le vit s’effondrer. « Isaac ! ». La jeune fille piqua un sprint à travers bois, se prenant dans les branchages sans en avoir conscience. Il lui semblait ne jamais voir courut aussi vite de sa vie, et c’est toute essoufflée qu’elle arriva devant lui. Complétement paniquée, elle cria une autre fois son nom avant de s’agenouiller. Son vêtement était déchiré par endroits, et ce n’est que lorsqu’ Ambre vu l’immense tâche de sang continuant de s’étendre sur le chemisier qu’elle se mit à additionner deux plus deux. A peine conscient, Isaac était réellement dans un état critique ; et il fallait agir vite. Dommage qu’il tombe sur moi et non sur Laurel, elle serait bougrement plus efficace. Afin de constater les dégâts, elle défit ce qui restait de sa tentative de garrot et eut un haut-le-cœur en voyant la lame d’un couteau encore présente. Elle n’ose pas y toucher par crainte qu’il ne perde plus de sang, pourtant elle sait bien qu’il lui faut le lui enlever. Ambre n’avait rien sur elle, et ils étaient à des kilomètres du potentiel médecin le plus proche. La seule option consistait à retourner chez eux, et aviser ensuite. « Tu peux te lever ? » Elle voit bien qu’il souffre, mais le temps presse. A la seconde tentative et toujours appuyé sur elle, il se redresse dans un ultime effort. Pourtant, il y en avait tant d’autres à faire. Elle ne pouvait ni le porter, ni le traîner. Et pour corser l’affaire, il se remit à pleuvoir. Quelle sale situation, vraiment ! Enchaînant les mots rassurants les uns sur les autres, ils se mirent finalement en marche. Mais déjà, Isaac fit mine de vouloir retourner en arrière. S’il ne mettait pas un peu du sien, ils n’allaient pas s’en sortir. « Quoi ? » demanda-t-elle aussitôt. Thorn n’eut pas besoin de lui répondre, elle vu immédiatement ce à quoi il faisait allusion : l’arbalète. Je reviendrais la chercher après m’être assurée que tu sois sain et sauf, promis. Là, il pleut. On y voit que dalle et il va pas tarder à faire nuit. Couvre-feu ou pas, je suis désolée, mais je te choisis toi.
Il était hors de question qu’elle prenne l’arme en plus ; elle avait déjà suffisamment de mal à supporter son poids. Ils n’étaient pas si loin de la Cabane que ça, mais mirent tout de même une bonne heure à rentrer. Ambre se sentit profondément cruche : si elle avait compris la mauvaise blague de l’autre, elle serait intervenue bien avant. Une fois arrivés, elle l’aida à s’asseoir sur son propre lit avant de quitter précipitamment les lieux. Fouillant les placards en vitesse avec pertes et fracas, elle se rendit bientôt compte que l’objet qu’elle désirait n’était pas là. En effet, la trousse de premiers soins avait disparu. « Merde Laurel c’est pas le moment », fut tout ce qu’elle trouva de judicieux à dire. Freaks aurait voulu qu’elle rentre à l’instant même, qu’elle s’occupe de son frère à sa place. Qu’elle lui épargne tout ce qu’elle s’apprêtait à faire. Et qu’elle laisse cette fichue trousse de secours à sa place. Par chance, une bouteille d’alcool blanc trainait dans la pièce. Rassemblant son courage à deux mains, elle mit de l’eau à chauffer avant de retourner dans la chambre d’Isaac. Celui-ci n’avait pas essayé de s’allonger, et Ambre se doutait qu’il devait souffrir le martyre. Elle s’assit à ses côtés et, après l’avoir brièvement regardé dans les yeux, entreprit de déboutonner sa chemise. A la vue de son torse nu, elle ne put s’empêcher de repenser à son dernier rêve. La situation aurait pu être comique si elle n’était pas aussi dramatique.
***
CRAC. Elle venait de déchirer un de ses t-shirts. Une bassine d’eau chaude sur la commode, elle commença par nettoyer la plaie afin d’y voir plus clair, priant toujours Ste Auri pour qu’elle rapplique. Isaac marmonnait de temps à autre, mais elle était trop concentrée pour y prêter attention. Pour finir, elle dilua une bonne dose d’alcool dans l’eau et prit une autre bande de son haut déchiré. « Ça ne va pas te plaire, mais c’est tout ce qu’il y a » Elle aurait aimé rajouter « Remercie ta sœur » mais elle se tût, jugeant que la plaisanterie serait de trop. Du bout des doigts, elle désinfecta progressivement la zone entaillée jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’autre à faire que ce qu’elle voulait éviter. On y était, pourtant. « Okay. J’y vais. Je compte jusqu’à trois. Inspire… » La blessure était plus profonde que ce qu’elle pensait, et le sang continuait de couler. Sa peau tressaillait déjà sous ses doigts. « … et pense à quelque chose d’agréable. » Elle n’avait pas de pince, juste ses doigts. « 1 » Elle venait de se couper en cherchant une prise, mêlant ainsi son propre sang à celui d’Isaac. « 2 » Une seconde s’écoula. Une seconde de trop. 3. D’un coup sec, elle retira la pointe de la lame avec ses ongles, triomphante, lui arrachant également un cri horrible. Elle plaqua sa main libre contre son épaule et se mordit les lèvres : « Tu n’as pas dit 3, putain ! ». Ambre aurait aimé lui dire de ne pas bouger, de ne pas rendre les choses plus difficiles qu’elles ne l’étaient déjà. Mais le plus dur était fait. « Désolée, je suis désolée ! », s’écria-t-elle. Avec les deux dernières bandes de t-shirt, elle s’empressa de lui faire une compresse de fortune avant de plonger ses mains dans la bassine, se débarrassant par la même occasion du liquide rouge qui lui donnait tant envie de vomir. Dans son esprit, il rimait avec la mort. Et elle le planta là, tout maculé de sang qu’il était. Car il lui restait une dernière mission. Retour à la case départ.
Elle n’appréciait pas l’idée d’y retourner la nuit mais elle ne souhaitait pas manquer à sa parole, et encore moins qu’il la prenne pour une froussarde. Il fallait la récupérer avant qu’un autre ne tombe dessus. De plus, cette arbalète représentait un sacré cadeau du ciel et Ambre n’était pas prête d’y renoncer. Malgré ça, elle s’en voulait de le laisser tout seul. Il faisait nuit à présent, et l’adolescente se dirigeait grâce à sa lampe torche. Si on la choppait là, elle serait dans de beaux draps. Elle connaissait le chemin, et son avancée fut bien plus rapide maintenant qu’elle était libre de ses mouvements. Aussi, il avait arrêté de pleuvoir, mais l’humidité et le froid ambiant étaient du genre à vous glacer le sang. C’est avec un immense soulagement qu’elle récupéra l’arbalète sans mauvaise rencontre et s’apprêta à faire sens inverse. Au bout de quelques centaines de mètre néanmoins, le faisceau de lumière se montrait plus timide, s’interrompant carrément par moments. Elle tapa dessus, l’encourageant mentalement à durer le plus longtemps possible. Freaks n’aimait pas l’obscurité. Non, en fait, elle détestait être dans le noir. Il pouvait se passer toutes sortes de choses dans le noir. Et le fait de passer de prédateur à proie en faisait partie. Cherchant à se calmer, elle inspira puis expira profondément à plusieurs reprises avant de reprendre la route, rallumant la lampe torche de temps à autre pour se calmer. Le temps pour rentrer fut subitement beaucoup plus long, si cela était possible. Quand elle rentra, Isaac était déjà debout. Il avait repris des couleurs quand d’autres seraient encore là à se morfondre. Elle était d’ailleurs sûre d’appartenir à cette dernière catégorie. Toujours torse nu, il était occupé à se débarbouiller avec l’eau chaude. Pauvre Isaac, ils ne l’avaient pas loupé. Le sourire aux lèvres, elle enleva son manteau avant de prendre le chiffon entre ses mains. Ou plutôt, avant de reprendre ce qui restait de son t-shirt. « Laisse, je vais le faire ». Tout doucement, elle tapote son visage avec comme si elle ne voulait pas l’abimer davantage. Bientôt, Ambre se rend compte que c’est une situation assez intime : c’est la première fois qu’elle le touche véritablement, autrement que pour une accolade amicale. Sans doute est-ce parce qu’il est à moitié nu devant elle, ou qu’elle a eu peur de le voir mourir, mais elle se sent troublée par toutes les émotions qui la traverse. Et elle est heureuse qu’il ne brise pas ce silence. Tout simplement heureuse qu’il soit là avec elle, bien vivant et relativement en bonne santé. Ambre ne supporterait pas la perte d’un autre être cher. Et voilà qu’elle se sentait proche de lui à nouveau. Il leur en aura fallu, du temps. Je sais que tu n'as habituellement pas le même genre de compagnie... Mais je crois que je vais rester veiller ici cette nuit, du moins, jusqu'à ce que Laurel rentre et examine tout ça. J'espère que tu n'y vois pas d'inconvénient.
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Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Mer 25 Déc - 2:05
ambre&isaac ◮ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.
La pluie cesse brusquement. A chaque pas, mes pieds s’enfoncent lourdement dans quelques centimètres de boue et de feuilles mortes. J’ai d’avantage l’impression de trainer ma carcasse que d’avancer réellement, mais je persiste à mettre un pied devant l’autre. Le gout métallique du sang acre dans ma bouche, m’empêche de déglutir correctement. Appuyant ma main droite contre ma blessure, rattrapant de l’autre mon arme menaçant à tout instant de tomber, je garde le regard fixe vers la direction que je dois prendre, les bras alors croisés en travers de mon torse dans une position désagréable. Ni Freaks, ni Auri ne doivent me voir comme ça, aussi faible et vulnérable ; je dois être à la maison avant la tombée de la nuit. Mais le ciel se teinte déjà des couleurs de la fin du jour : du mauve et du rose viennent rapidement s’ajouter au gris et au noir de l’orage tout juste passé. Je tente en vain d’accélérer le pas, mais la douleur prend le dessus et je me mets à respirer avec peine. Tenant tête à ma conscience qui me dit de faire une pause, je persiste à avancer, encore et encore. Au bout de quelques pas, je titube sans le vouloir. La forêt autour de moi se met à légèrement vaciller. Mes jambes se dérobent sous mon poid. Mes genoux frappent le sol humide avant que mon corps ne s’écoule vers l’avant. Et comme le coup de canon qui annonce la mort imminente d’un tribut, mon nom résonne soudainement dans la forêt.
« Isaac ! ».
La voix est stridente, inquiète, elle me surprend.
Dans un ultime effort, je dégage mon arbalète de mon bras et me tourne légèrement. Je vois alors Ambre au-dessus de moi, déraper pour se mettre à genoux. Abasourdi par la présence de cette dernière, j'écarquille grand les yeux, la fixant comme un animal effrayé. Du bout des doigts, je la sens chercher la source de ma faiblesse, et la grimace qui fend son visage à ce moment confirme presque immédiatement mes craintes. Une goutte salée d'eau de pluie vient s'écraser sur ma joue avant de rouler vers la terre ; suivie d’autres aussitôt après. « Tu peux te lever ? » Reportant mon attention sur Freaks, j'hoche légèrement la tête et m'accroche à elle. Poussant sur mon bras droit, je ne me lève qu'au bout du second essai, et avec toute la peine du monde. Pesant de tout mon poids sur elle, nous nous mettons en marche ; j'oublie dans la précipitation de ramasser mon arme. Ce n'est qu'au bout de quelques mètres que je le signal à Ambre, en essayant de rebrousser chemin. « Je reviendrais la chercher après m'être assurée que tu sois sain et sauf, promis. Là, il pleut. On y voit que dalle et il ne va pas tarder à faire nuit. Couvre-feu ou pas, je suis désolée, mais je te choisis toi. » Cette arbalète est beaucoup plus importante qu'elle n'en a l'air pour moi. Mais j'ai beau tenter une autre manœuvre, je suis bien trop faible pour lui tenir tête maintenant.
*** « Ça ne va pas te plaire, mais c'est tout ce qu'il y a ».
Je serre d'avance les dents. C'est le genre de phrases que je déteste entendre, surtout après m'être fait déshabiller par une fille, mais on va dire que le contexte est différent cette fois, et que je souffre trop pour me plaindre. Visiblement peu sûre d'elle, Ambre avance vers moi un « chiffon » humide dans la main. Ne m'attendant absolument pas à ce qu'elle l'ait imbibé d'alcool blanc, elle m'arrache un grognement roque quand elle commence à désinfecter autour de la plaie. Je sens alors les palpitations de mon coeur me lancer violemment dans l'épaule ; je serre donc les dents, arrête de respirer et balance la tête en arrière. Petit rappel à moi-même : ne jamais, JAMAIS, laisser traîner de bouteille d'alcool dans la cabane, à mes risques et périls. Vient alors le moment de l'opération délicate, que nous redoutons autant l'un que l'autre. Tout en suppliant mentalement Laurel d'arriver dans la seconde, je suis les conseils d'Ambre et je me concentre sur un agréable souvenir.
Je dois avoir entre quatre et cinq ans, c’est mon anniversaire. Mes parents et Laurel sont là, autour de moi, ils chantent en chœurs : « joyeux anniversaire Isaac, joyeux anniv… ». En face de moi, les flammes des bougies du gâteau –le seul que j’ai eu la chance de manger jusqu’ici- dansent aléatoirement. L’odeur douce et sucrée du chocolat blanc enivre mes narines. Laurel se penche à mon oreille pour me dire : « tu peux souffler maintenant, mais n’oublie pas de faire un vœu ! ». Je souris. Je prends une grande inspiration mais je me retiens de souffler.
« 1 ».
Doucement, je me retourne vers mes parents et dis d’une voix innocente : « je ne vois pas ce que je pourrais souhaiter… j’ai tous ce dont j’ai besoin avec vous… »
« 2 ».
Et pour la première et dernière fois mon pér… Ambre retire la lame d’un coup sec et rapide. Je lâche alors malgré moi cri de douleur. Sa main vient rapidement se placer sur mon épaule comme pour boucher le trou. Grinçant entre mes dents et m’agitant légèrement, je proteste : « Tu n’as pas dit 3, putain ! ». Mais j’ai beau me révolter, ce qui est fait est fait.
***
Ca fait déjà quelques minutes qu'Ambre s'est absentée pour aller chercher mon arbalète et je n'ai toujours pas bougé de mon lit, les yeux rivés sur le mur d'en face. Ce mur n'a rien d'exceptionnel. Il est en bois comme le reste de la cabane, vide de décoration, mais fixer un point m'aide à oublier la douleur. Je me concentre aussi sur ma respiration, expirant lentement avant de me souvenir qu'il faut inspirer. Le dos vouté vers l'avant, les épaules rentrées et les jambes légèrement écartées au bout du lit, je suis absent physiquement. Au bout d'un certain temps, quand je reprends conscience, je suis dans le noir. La lampe à huile s'est éteinte et seule la lumière de l'extérieur me prodigue de quoi voir un minimum. Baisant alors les yeux sur mes mains pleines de sang séché, je prends conscience de mon état et me lève d'un bout. Dans la précipitation, ma tête se met à tourner mais au bout de quelques secondes, j'empoche aisément la lampe pour la rallumer. Sentant l'accumulation de sang sec, de crasse et de terre sur mon corps, j'empoigne ce qui reste du tee-shirt d'Ambre et entreprend de me nettoyer. Avec l'eau de la bassine -tout juste tiède maintenant-, je commence par décrasser mes bras, puis mes flancs en remontant vers mes côtes. En effectuant ces gestes, je repense à la réaction d'Ambre qui m'a énormément surpris. L'expression que j'ai lue, ou du moins que j'ai cru lire sur son visage, était totalement étrangère de son visage jusqu'à présent -du moins de mon point de vue- ; et la délicatesse dont elle a fait preuve pour le retirer la lame de l'épaule, m'a d'autant plus étonné.
Me tirant de mes frêles pensées, la porte claque signalant le retour de Freaks. Je tourne alors la tête vers elle, m'assurant d'un rapide coup d'oeil qu'elle ait bien récupéré l'arbalète ; car bien que le fait en lui-même de la perdre serait très embêtant, imaginer qu'un pacificateur -bien qu'ils ne viennent jamais par ici- ou qu'un jeune idiot dans le genre d'Owen puisse s'en emparer nous apporteraient à tous des problèmes. Je tente alors en vain de me nettoyer le visage, sans savoir vraiment où frotter. « Laisse, je vais le faire ». Ambre, le sourire aux lèvres -ce qui est plutôt perturbant- s'approche alors de moi pour m'aider ; et en l'espace d'une seconde l'atmosphère change radicalement. Ses gestes, bien qu'anodins à la base, deviennent tout à coup plus protecteurs ; ils me font penser à ceux de Laurel lorsque je suis malade. M'habituant rapidement au silence confortable qui s'installe, la voix d'ambre m'éveille : « Je sais que tu n'as habituellement pas le même genre de compagnie... Mais je crois que je vais rester veiller ici cette nuit, du moins, jusqu'à ce que Laurel rentre et examine tout ça. J'espère que tu n'y vois pas d'inconvénient. »
Je la regarde alors avec malice. Le tee-shirt devenu chiffon, glisse de mon visage vers mon cou, et un frisson se propage alors dans ma nuque. En écartant légèrement les bras pour designer la pièce autour de moi, je dis avec humour : « Pas de problème, fait comme chez toi ! ». Mais le petit rire qui accompagne ma plaisanterie réveil une douleur à niveau de mon abdomen, qui me fait taire presque immédiatement. Je sers alors les dents, me crispant dans une faible grimace qui s’efface presque aussitôt ; j’ai bien trop de dignité pour feindre souffrir davantage devant Ambre, je pense avoir eu ma dose jusque-là. M’écartant alors légèrement d’elle, je me retourne pour prendre un tee-shirt propre. Du bout des doigts, je caresse les motifs en reliefs de la commode en bois qu’elle m’a confectionné et offert il y a déjà quelques années. Ne m’attardant pas à la nostalgie, j’ouvre avec vivacité le tiroir et en sort un tee-shirt gris des plus simples, que j’enfile avec difficulté. Ma plaie me fait souffrir le martyre. Tout en me frottant les yeux, je me retourne vers Ambre et lui demande : « T’as mangé à l’atelier ? Parce que sérieux, j’vais directement essayer de m’allonger moi ! Mais si tu as faim vas-y t’inquiète pas, tu reviendras jouer les gardes dans dix minutes. Il reste de l’écureuil, je crois ! » Et je ponctue ma phrase de sourires. Je ne veux pas qu’elle me prenne pour son boulet. Et comme pour confirmer mes dires, je m’assoie sur le lit, palpant doucement les draps.
Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Dim 29 Déc - 11:09
« Non, j’ai mangé. » Répondit-elle dans un sourire faible en espérant que son mensonge apparaisse tout à fait crédible. Pas question qu’il se dérobe de la sorte. Ce n’était pas non plus nécessaire qu’elle lui pose le même genre de question en retour car elle en connaissait déjà la réponse. En un sens ça l’arrangeait qu’elle soit obligée de rester avec lui cette nuit, car il lui fournissait un excellent prétexte pour qu’elle ne rumine pas seule dans son coin. Mais pendant qu’il continuait de parler, elle s’aperçut bien assez vite que les éléments ne collaient pas entre eux. Ambre tenta alors de l’interrompre –il lui sembla entendre un vague monologue où il était question de qui mangerait quoi- mais préféra finalement le laisser s’embourber dans ses explications, ce qui était plutôt comique quand on y repensait. Oui, c’était comique de le voir prendre sur lui de la sorte alors qu’elle venait de le trouver à moitié-mort. « Isaac, je ne suis pas là demain. » dit-elle, la voix un peu plus grave qu’elle ne l’aurait souhaité. « Tu m'expliques, peut-être ? »
Son sourire s’évanouit presque instantanément. Il n’était pas au courant, il n’y avait pas d’autre explication plausible. Pas au courant qu’on l’avait choisie, elle, pour aller jouer les marionnettes devant la foule racée du Capitole. En l’espace d’une journée, Ambre était devenue une représentante du district sept. Voilà pourquoi elle ne l’avait pas aperçu dans la foule ; il n’était tout simplement pas venu. Cela l’a mît profondément mal à l’aise, car elle espérait secrètement qu’il agisse comme si de rien n’était, comme si rien n’allait changer entre eux à l’avenir. Elle pourrait toujours lui mentir en prétextant rendre visite à ses parents pendant quelques jours, mais cela aussi restait quelque chose d’assez inhabituel. Plus, cela serait stupide de sa part de cacher un aussi gros événement : impossible qu’il n’en entende pas parler dans les prochains jours, s’il ne le voyait pas directement à l’écran. A cette pensée, les yeux de Freaks s’agrandirent. Bien sûr, l’événement allait sûrement être filmé. Elle n’aurait pas le droit à l’erreur. Représentante du district, ils allaient être servis. Il n’était pas difficile d’imaginer l’avis d’Isaac sur la question même s’ils évitaient généralement de parler politique pour ne pas envenimer les choses. Elle le savait déjà anti-capitole. Ou plutôt, elle l’avait deviné à travers diverses petites anecdotes et autres phrases anodines glissées çà et là. Pour Ambre, c’était plus compliqué que ça, mais elle savait ses idées différentes de la population. Et même si c’était plus difficile à admettre, elle avait conscience que certains de ces idéaux la plaçaient directement du côté des pro-capitoles. Est-ce que ses convictions les plus profondes se verraient sur son visage le moment venu, elle l’ignorait. De plus, Freaks avait peur que ce voyage change la façon dont elle voyait le monde d’aujourd’hui, qu’il percute cette forme de stabilité intellectuelle qu’elle appréciait. Elle tâchait de se rassurer comme elle le pouvait en se disant que la mort de Dav n’avait pas radicalement transformé ses idées mais les avait au contraire renforcées. Dav n’était pas un cas isolé, car on perdait tous un proche un jour ou l’autre. Sauf que dans le cas des Hunger Games, on sait exactement à quel moment on va le perdre et c’est ce qui rend le tout aussi difficile à concevoir. Était-ce le fait de changer qui lui faisait si peur ou s’agissait-il de toute autre chose ? Elle aurait pu continuer de réfléchir ainsi pendant des heures, mais la mine interrogative d’Isaac lui rappela qu’il attendait une réponse. Une réponse qu’elle n’était pas sûre de vouloir lui donner. Le train part demain matin. Nous somme six à y aller et comme je n’ai aucune envie de papoter avec les gens du district, je pense occuper la majeure partie du trajet à dormir. Donc tu vois, ça ne me dérange pas de veiller sur toi cette nuit.
Il semblait sous le choc, assimilant peu à peu les informations entre elles. Ambre ne voulait pas l’aider à comprendre plus vite qu’elle ne le faisait déjà : il était suffisamment impulsif comme ça. Pas besoin de chercher à comprendre pourquoi il s’était fait casser la figure ; chercher les ennuis était un trait dominant de sa personnalité, à la manière d’une tendance naturelle dont on ne se débarrassait véritablement jamais. « Ne te mets pas en colère s’il te plait. Je n’ai pas choisi d’y aller. » murmura-t-elle. Il était tout près d’elle à présent, et ses yeux étaient teintés d’une lueur qu’elle ne connaissait pas. La jeune fille supposa qu’il devait ressentir la même appréhension qu’elle, à savoir imaginer ou non si elle en reviendrait vivante. Il était normal après tout de ressentir ce genre de choses vis-à-vis d’une personne qu’on côtoyait tous les jours non ? Elle sentait presque ses poings se contracter. Elle essaya une autre tactique. « Tu imagines la garce arriviste représenter un district qu’elle méprise ? Quelle personne saine d’esprit m’aurait choisie ? Je passe mon tour pour l’année prochaine, impossible que la corvée des petits papiers tombe deux fois sur la même personne. Et ça, c’est une bonne nouvelle non ? » Mais cela ne fonctionna pas, il ne ria pas à sa plaisanterie, trop soucieux pour. Face au silence qui s’installait une nouvelle fois entre eux, elle se mit à scruter son visage. Et si c’était la dernière fois qu’elle le voyait ? Que disait-on à une personne dans ces cas-là ? Y avait-il une sorte de protocole à suivre qui évitait de prononcer les mots dont personne ne voulait entendre parler ? Elle avait peur. Peur de ne pas revenir. Pourtant, elle ne voulait pas non plus déverser tout son mal-être sur Isaac. Mais ça, il s’en chargeait pour elle : « A quoi ça te sert d'aller là-bas Ambre ? ... Ces gens, ils ne sont pas comme nous et nous ne serons jamais comme eux … Alors à quoi bon vouloir vivre leur quotidien ? Pour souffrir d'avantage en revenant à la réalité ? » Isaac venait de prouver une fois de plus qu’il n’avait pas une coquille vide à la place de la cervelle, mais elle lui en voulut presque pour avoir exprimé à haute voix ce qu’elle pensait tout bas. Elle savait déjà tout cela, alors pourquoi le dire ? Les mots faisaient horriblement mal, parfois. Ils vous transpercent de part et d’autre comme des épées joyeuses, faisant ruisseler la parcelle de vie qui vous anime encore. Et ils recommencent. De vraies épées. Ou des épines. Thorn, tu mérites tellement ce surnom à la con. L’adolescente savait qu’elle ne reviendrait pas du Capitole indemne. Tout comme elle avait sût bien des années plus tôt qu’elle n’améliorerait pas fondamentalement sa vie en allant rejoindre une bande d’orphelins dans les bois. La dernière arrivée, la dernière à tenter d’idéaliser un monde pourrit jusqu’à la moelle. Tu es toujours la dernière, Ambre. Le tout était de savoir jusqu’à quel point. Je suis bonne à faire semblant, c’est tout. Ne me demande pas d’agir comme si nous avions plus que ça. Ou comme si il y avait quelque chose d’autre.
Elle ne l’avait pas regardé dans les yeux en affirmant ces derniers mots. Elle était tout bonnement incapable de le faire. A l’inverse, elle sentait le poids de son regard sur elle. Il la fixait intensément, réfléchissant sans doute à toute allure. Son cœur se mit à battre plus vite. Tout comme elle, il attendait une sentence imaginaire. Elle eut l’impression que son corps entier allait imploser, gonflé par la culpabilité et les non-dits. Le silence est préférable. Le silence l’est toujours. Alors vas-y Isaac, parle donc. Que vas-tu trouver pour gâcher ce moment, maintenant ?
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Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Dim 29 Déc - 19:28
ambre&isaac ◮ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.
« Le train part demain matin. Nous sommes six à y aller et comme je n’ai aucune envie de papoter avec les gens du district, je pense occuper la majeure partie du trajet à dormir. Donc tu vois, ça ne me dérange pas de veiller sur toi cette nuit. »
Je ne vois absolument pas de quoi elle me parle. Un train ? Pour aller où ? Et avec qui ? Je la regarde, perdu, avant que tout ne prenne un sens. J’écarquille les yeux, formulant sur mes lèvres les mots, sans les prononcer : Le tirage au sort, la visite au capitole. J’inspire alors un grand coup et balance la tête de droite à gauche en inspirant, avant de poser à nouveau mon regard sur Ambre. Je vois ses lèvres parler, mais je ne l’entends plus. Ma tête s’acharne malgré elle à comprendre pourquoi. Pourquoi veux-t-elle partir là-bas ? Ces gens, bien que riches et fortunés, sont de la pire espèce. Pourquoi veux-t-elle se fondre parmi eux ? Ils se pavanent tous les jours, abordant tours à tours une peau le lundi bleue, et le mardi prune ; ils usent tout l’argent qu’ils ont dans des choses éphémères et sans importance, alors que certains d’entre nous n’ont même pas de quoi s’habiller chaudement pour l’hiver -qui d’ailleurs ne tarde pas à arriver-. Ils passent leur temps dans des hôpitaux, non pour se soigner mais pour changer une énième fois de nez ou de lèvres, alors que nos grands malades auraient besoin de cette technologie avancée pendant qu’ils meurent à petit feu, se voyant chaque jour plus malade à cause des objets mal stérilisés qui se passent de corps en corps –merci Laurel pour les cours de médecine-. Ils vivent dans des maisons luxueuses encore plus « belles » -même si ça reste subjectif- que celles des vainqueurs alors que c’est à peine si nous avons réellement de quoi nous laver dans la cabane. Ces gens, ne savent pas vivre. Ils ne connaissent pas la peine, ils ne connaissent pas la peur ni tous ces hauts et ces bas qui font que la joie est plus intense après le malheur. Ils ont des vies tellement puériles, qu'ils ont besoin d'adolescents s'entre-tuant pour s'amuser. M'acharnant toujours à comprendre pourquoi après la liste que je viens d'énumérer intérieurement ; je lui demande pour réellement comprendre :
« A quoi ça te sert d'aller là-bas Ambre ? ... Ces gens, ils ne sont pas comme nous et nous ne serons jamais comme eux ... Alors à quoi bon vouloir vivre leur quotidien ? Pour souffrir davantage en revenant à la réalité ? »
Je me doute avoir raison, et à la vue de sa grimace, je me doute aussi lui faire du mal en prononçant ces mots ; et j'en suis désolé. Mais comme certains le disent, la vérité blesse -et je ne suis pas le mieux placer pour en parler- ; la réaction que j'ai eue après avoir entendu les propos d'Owen me revient alors soudainement en tête. J'ai été blessé par ces paroles, et ce n'en est pas plus la vérité, c'est même d'ailleurs ce qui renforce le fait que ce soit un mensonge. En même temps, il avait l'air si certain de lui, surtout que dans le district, Laurel n'est pas une personne mal-aimée, au contraire ! Si je n'étais pas là, elle serait très certainement appréciée de tout le monde et aurait peut-être déjà quelqu'un à ses côtés. C'est étrange, j'ai l'impression de lui peser sur les épaules, mais quand je la vois avec nous, le soir dans la cabane, je ne peux pas imaginer sa place ailleurs qu'ici. Elle est toujours là pour nous, autant pour Ambre que pour moi, elle est d'ailleurs la seule personne qui compte réellement pour moi, la seule personne vraie qui me permet de tenir chaque jour, parce que je sais qu'elle est plus que ça, qu'elle ne fait jamais semblant avec moi. Ambre prend alors la parole, me sortant de mes pensées :
« Je suis bonne à faire semblant, c'est tout. Ne me demande pas d'agir comme si nous avions plus que ça. Ou comme s'il y avait quelque chose d'autre. » J'hausse les sourcils, surpris et amusé.
Ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose d'autre ? Oh mais si Ambre, ne le nie pas, il y a quelque chose d'autre pour toi ; où plutôt quelqu'un d'autre. C'est bien vrai, pour faire semblant, tu n'as aucun problème, tu es même très douée ! Alors peut-être que certains sont tombés dans le panneau, mais je ne suis pas idiot. Les yeux toujours rivés sur elle, j'attends quelque chose de plus précis, qui ne vient pas ; et qui ne viendra jamais. Ambre aime le silence, je le sais parfaitement mais il y a trop de blancs, trop de passages à combler pour garder le silence encore une fois. Serrant et détendant les poings, jouant avec mes phalanges, je tente de garder mon sang froid et ne pas lui cracher à la figure ce que je souhaite lui dire ; sans pouvoir me retenir. Je prononce alors bas mais avec ironie, les mots qui débordent eux même de ma bouche :
« Dans ce cas-là, Ethan tu le ranges dans quelle catégorie ? » dis-je tout en lui tournant le dos.
Je n'ai même plus la force de lui faire face. Je souffre, et pas seulement à cause de ma blessure ; c'est frustrant de voir que même après des années de vie commune avec une personne, on peut encore lui découvrir de nouvelles facettes. Mais je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment elle peut accepter ça. Elle le voit. Elle voit ce que ce pauvre garçon n'est plus le même depuis les jeux et le Capitol, tout le monde le dit ; il n'a plus rien du gosse qu'il était avant de partir, et même si je ne peux pas l'affirmer, ça ne m'étonnerais pas que ça soit vrai ; et il faut dire que j'ai tendance à me foutre des rumeurs et à ne pas croire ces dernières, mais là, ça reste possible.N'ayant pas de réponses de sa part, ce qui d'ailleurs ne m'étonne pas, le silence est maitre chez elle, je surenchère, sentant peu à peu la tension et l'énervement monter en moi, bien que je lutte pour rester calme. Toujours dos à elle, j'occupe mes mains en me penchant avec douleur pour rallumer la lampe qui vacille à nouveau.
« Tu as prévenu ton chéri que tu partais ? ... Oh, suis-je bête, vous partez ensemble ! Et d'ailleurs, tu reviens quand ? » Mon ton ironique n'aide pas les choses, mais sincèrement, j'en ai pas grand-chose à faire. Je grommelle alors entre mes dents, bas mais assez fort pour qu'elle l'entende : « enfin, si tu reviens après ça... » Ma soeur appellerait ça de la jalousie, moi j'appelle ça de l'inquiétude, mais chacun sa version de la chose.
Je sais pertinemment qu'elle n'en reviendra pas idem. Elle ne verra plus jamais notre quotidien pareil -du moins si elle revient après ça, ce qui n'est pas certain-, elle se surprendra à rêver à des choses qu'elle ne pourra pas avoir... quoi que, Nash sera surement en moyen de lui fournir ce qu'elle désir. « Ouais, tu as sans doute raison. Peut-être que je vais en apprécier chaque moment. » Mon sang boue jusque dans mes tempes.
C'est la goutte d'eau qui fait déborder la vase. Je lève alors les yeux au ciel. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter une soirée comme celle-là mais sincèrement, quel que soit son nom : destin, providence, ou encore sort ; organisateur de cette journée de merde, félicitations, tu t'es surpassé ! Sérieusement bravo ! Ayant fini de rallumer la lampe, je me lève et m'assois sur le lit, les mains jointes sur mes genoux, silencieux. C'est ce qu'elle souhaitait de toute façon, du silence. C'est tellement plus simple de vouloir jouer un son qui sonne juste à tous les coups que de tenter quelque chose qui pourrait sonner faux. Ah, la solution de facilitée ! Mais ce n'est pas avec ça qu'on va avancer. Etant donné que le plus facile, ça serait de ne plus se lever le matin, pour ne plus travailler, pour ne plus voir personne, pour ne plus laisser cette petite marque -bonne ou mauvaise- que l'on fait en chaque êtres, pour ne plus vivre, tout simplement.
Je reste donc assis, en silence ; et je n'ajoute rien. J'essaie en vain de fixer un point, ce qui n'a que pour résultat de m'énerver davantage. Craquant mes doigts un par un, je désespère d'entendre le bruit d'un papillon de nuit contre la fenêtre, vouloir absolument sortir. C'est frustrant. Ce silence. Ce silence m'étouffe. Je n'en peux plus, il me rend fou. Voyant que ça ne nous mène à rien, je vois ambre se retourner pour sortir. Je me lève alors avec vivacité et pose mes mains sur ses épaules, de sorte qu'elle soit face à moi. Je la regarde dans les yeux, l'obligeant à me regarder pendant que je lui parle.
« Ambre, t'en as pas marre de faire toujours semblant ? Tu ne voudrais pas arrêter une bonne fois pour toute de te cacher derrière ce putain de silence et dire au monde entier ce que tu ressens ? » Peu importe ce qu'elle pense, mais qu'elle le dise : que je suis le dernier des cons, même ! -elle n'aurait d'ailleurs pas entièrement tord-. La voyant se crisper quand je la prends par les épaules, je la lâche aussitôt et baisse les yeux. Je me sens presque immédiatement stupide de lui demander ça ; il y a peu de chance qu’elle me réponde sincèrement. Discrètement, je pose ma main contre mon épaule, essayant d’atténuer en appuyant dessus, la douleur juste réanimée de mon épaule. A force de faire tous ces mouvements brusque, je ne serais pas surpris de voir mon entaille s’être aggravée par rapport à son état d’origine.
Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Lun 30 Déc - 12:09
« Dans ce cas-là, Ethan tu le ranges dans quelle catégorie ? » lui-demanda-t-il. Elle fut tellement estomaquée que son t-shirt encore humide lui échappa des mains avant de s’écraser au sol. Et voilà, on y était. Le rêve avait finalement pris le pas sur la réalité, et ça l’étonnait même que le nom d’Ethan ne soit pas sorti plus tôt. Elle voulut sceller ses lèvres pour qu’il se taise, et la première pensée qui lui apparut fut de l’embrasser ; ne serait-ce pour qu’il évite de prononcer les mots qu’il brûlait de dire. Mais encore aurait-il fallu avoir envie de l’embrasser. A l’évidence, Isaac endossait énormément de rôles à la suite, passant à celui de connard prétentieux avec une facilité déconcertante. Freaks n’avait aucune envie d’avoir ce genre de conversation avec lui. « Tu as prévenu ton chéri que tu partais ? ... Oh, suis-je bête, vous partez ensemble ! Et d'ailleurs, tu reviens quand ? » Il venait de lui faire un coup horriblement bas, et il n’avait même pas la décence de le lui dire en face. Elle eut soudainement envie de lui faire du mal, de se jeter sur lui pour le faire tomber du lit. Qu’il se cogne, qu’il se brûle avec la lampe, qu’importe : l’essentiel était qu’il se fasse mal, qu’il perde ce ton ironique et acerbe qui ne lui ressemblait pas. Parce qu’il ne lui ressemblait pas, pas vrai ? Elle n’arrivait pas à croire qu’il ose jouer à qui sera-le-plus con avec elle, ou qu’il puisse se montrer jaloux quand lui-même ne se privait pas de ce côté-là. Il ne savait absolument rien de la relation qu’elle entretenait avec Nash –si on pouvait appeler ça une relation – et elle-même ne pouvait pas exactement mettre un terme sur ce qu’elle ressentait pour le Vainqueur. Au moins, ce dernier avait tenté de la protéger, et il essayait réellement de construire quelque chose avec Ambre. De plus, Isaac agissait comme si elle partait en vacances. Ou en voyage de noce. Il était à des kilomètres de la vérité, et il ne prenait même pas la peine de la regarder. La lumière continuait de vaciller tandis qu’Ambre eut envie de s’arracher les cheveux, emprise d’une colère monstre. Etait-il possible de haïr quelqu’un à ce point ? Il voulait qu’elle parle ? Très bien, elle allait parler. Elle parlerait si bien qu’il y prendrait rapidement goût. « Ouais, tu as sans doute raison. Peut-être que je vais en apprécier chaque moment ». Elle avait articulé chaque syllabe de manière à qu’il n’en perde pas une miette. Prends-en pour ton grade, Thorn. Elle s’attendait à ce qu’il se retourne, qu’il frappe quelque chose, même. Mais il n’en fit rien. La pièce s’était soudainement réchauffée, et ce n’était en rien dû au poêle à bois de la maisonnée. Il faisait horriblement froid dans cette pièce, tout comme il faisait horriblement froid dans son cœur. Voilà comment elle représentait le district sept. Elle était un morceau de bois au cœur tendre à elle-seule, une brindille qu’un rien pouvait briser. Et quand on frottait suffisamment fort deux morceaux, leur friction générait de la chaleur. A présent, il suffisait d’une étincelle pour qu’ils s’embrasent. Maudit district, voilà qu’elle se comparait à une écorce maintenant. Il était grand temps de lui fausser compagnie, avant qu’elle ne se mette à dire n’importe quoi.
« Ambre, t'en as pas marre de faire toujours semblant ? Tu ne voudrais pas arrêter une bonne fois pour toute de te cacher derrière ce putain de silence et dire au monde entier ce que tu ressens ? » Que pouvait-elle dire ? Que les rares fois où elle s'était exprimée à cœur ouvert et sans artifices ne lui avaient attiré que des ennuis ? Il n'y avait qu'à voir ce que ça avait donné avec Ethan, et où elle en était maintenant : coincée, à la merci d'un pacificateur ou deux et dans l'incapacité d'effectuer un quelconque trafic. Cela signifiait plus de galères pour eux tous, voilà tout. Était-ce ce qu'il voulait entendre ? Que la sculpture atteignait une fois de plus ses limites et qu'elle était devenue complètement inutile à leur survie ? Elle voulait à la fois contenter tout le monde et à la fois partir en courant afin de recommencer tout ailleurs. Quelque part où on ne la jugerait pas immédiatement pour chaque geste ou mot qu’elle prononcerait. Quelque part où sa présence ne serait plus un fardeau. Ce qui se révélait être un non-sens était parfaitement clair dans la tête d’Ambre à ce moment-là, et son court voyage au Capitole serait une bonne occasion de faire table-rase du passé. Là-bas, elle aurait le loisir de réfléchir à sa convenance, sans que personne ne vienne lui embrouiller l’esprit avec des reproches. Elle venait de décider qu’elle vivrait dans sa bulle jusqu’au bout. Elle se créerait une personnalité de toute pièce s’il le fallait. Mais rien ne devrait plus l’atteindre comme maintenant. Il en allait de son propre bien. Arrête de bouger. Quoique, si. Vas –y, bouge et perds donc un litre de sang supplémentaire. Ta voix est juste tellement plus agréable quand on ne l’entend pas.
Elle aurait tout aussi bien pu la boucler une fois pour toutes. Comment souvent, ses mots dépassaient sa pensée. Mais il n’avait pas à critiquer sa façon d’être. Ambre n’irait pas jusqu’à dire qu’elle regrettait de l’avoir sorti de ce mauvais pas, mais c’était tout comme. Elle fut secrètement heureuse de partir pendant ces quelques jours, ne serait-ce que pour éviter une nouvelle confrontation. Dès le moment où elle les prononça, elle sût qu’elle avait touché un point sensible. Isaac n’aimait pas paraître faible. Au lieu de répliquer, il prit sa tête entre les mains, sagement assis en tailleurs sur son lit. Au moins, il avait l’intelligence de ne pas envenimer les choses. La jeune fille était toujours sur le pas de la porte, prête à l’esquive. Il aurait pu s’écouler cent vies qu’elle ne saurait toujours pas ce qu’il convenait de dire ou non. Retour au silence. Retour à l’apaisement. Freaks se détendit peu à peu, car le feu qui la consumait avait fini de brûler pour ne laisser que des cendres. Des cendres, et des morceaux à recoller. C’était répétitif, mais jamais lassant. Elle fut séparée entre deux envies : le planter lui et sa conscience, ou tenter de rendre les choses plus acceptables. Au cas où je ne revienne pas. Elle chassa cette pensée à l’instant même où elle effleura son esprit et pris place à côté d’Isaac, en évitant cependant soigneusement de le regarder « On continue comme ça jusqu’au matin ou on rend les armes pour ce soir ? Je suis fatiguée de me disputer avec toi sans cesse… » Sans attendre sa réponse, elle s’allongea à ses côtés. Ni l’un ni l’autre ne s’excuserait, mais la crise était passée et c’était le principal. « Tu veux toujours jouer les gardes de nuit ? » « C’est ce qui était prévu », répondit-elle d’un ton neutre. Elle lui en voulait toujours, mais la peur de ne pas revenir était trop présente pour déclarer la guerre maintenant. Dans d’autres circonstances, elle lui aurait claqué la porte au nez mais en cet instant précis, elle voulait juste passer une dernière nuit banale à la Cabane, pendant qu’elle en avait encore l’occasion. C’était assez égoïste de sa part étant donné qu’elle ne lui avait toujours pas fourni d’explication digne de ce nom mais ça lui correspondait bien. Ses pensées se mirent une nouvelle fois à divaguer en imaginant à quoi ressemblerait le lendemain. Serait-elle choyée comme un tribut, comme la petite princesse qu’elle avait toujours voulu être ? Et surtout, lui permettrait-on de vivre après cela ? Elle aurait aimé connaître la réaction d’Ethan, mais il ne lui avait pas accordé un regard alors qu’ils étaient sur l’estrade. Son comportement, tout aussi étrange soit-il, était plus compréhensible aux yeux d’Ambre que celui du garçon qu’elle avait à côté de lui. Elle entendait sa respiration lente et profonde soulever sa cage thoracique, et elle prit conscience qu’il s’était allongé à son tour. « Tu entends ? ». Il fit mine de vouloir lui répondre et elle le stoppa dans son élan en posant un doigt sur ses propres lèvres, comme il le faisait parfois quand elle l’accompagnait à la chasse. « Le silence » Il n’y avait rien à entendre. Et tout allait pour le meilleur des mondes.
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Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Mar 31 Déc - 15:59
ambre&isaac ◮ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.
« Arrête de bouger. Quoique, si. Vas –y, bouge et perds donc un litre de sang supplémentaire. Ta voix est juste tellement plus agréable quand on ne l’entend pas. » Je boue d’avantage.
Tu vois que tu l’aime ce petit jeu ! Si c’est ça, pourquoi me sortir de la forêt alors ? Autant me laisser croupir au milieu des feuilles mortes, c’est d’autant plus utile à répondre à ta demande ! Je déteste à un point inimaginable quand elle a raison, et ce n’est pas comme si c’était rare en plus. Sur ce, je m’assoie au bord du lit et prend ma tête entre mes mains, emmêlant mes doigts dans quelques mèches de cheveux trop longues. Je me concentre alors sur ma respiration, inspirant et expirant à un rythme régulier. Toujours près de la porte, je l’entends soupirer. Ambre à cette sale manie de ne pas répondre aux questions qu’on lui pose et d’esquiver par autre chose, qui en l’occurrence à là eu don de retourner le couteau dans la plaie. J’espère au moins qu’elle est fière d’elle après ça.
Contrairement à toute attente, elle vient se placer à côté de moi, visiblement agacée. « On continue comme ça jusqu’au matin ou on rend les armes pour ce soir ? Je suis fatiguée de me disputer avec toi sans cesse… »Sans cesse, c’est exactement l’expression qui correspond ; car j’avoue n’avoir aucun souvenir de moment passé avec Ambre sans dispute, ou même taquineries au de-là de la simple gentillesse amicale. Je n bouge toujours pas, mais je l’entends alors s’allonger sur le lit. Relevant la tête, je lui demande d’un ton las : « Tu veux toujours jouer les gardes de nuit ? ». Sa réponse ne se fait pas attendre : « C’est ce qui était prévu ». Je m’allonge alors à mon tour, posant lourdement la tête contre mon matelas dur. Doucement, je pose ma main droite contre mon épaule gauche, celle qui est blessé, et appuyé sur la plaie comme pour évacuer la douleur. La nuit va être longue. Surtout maintenant que je sais qu’elle va s’absenter pour une durée indéterminée. Je serais surement parti avant qu’elle s’en aille. J’ai beau être bien abîmé, il faudrait vraiment que je ne puisse pas me lever pour que le parton accepte que je reste à la cabane.
« Tu entends ? ». Je tourne la tête vers elle, étonné par sa remarque. Les seules choses que j’entends sont nos respirations, décalées et pour ma part saccadée. J’ouvre alors la bouche pour lui demander ce qu’elle cherche à me faire entendre, mais elle m’arrête presque immédiatement, posant son long index contre ses lèvres et chuchotant entre deux respirations : « Le silence ».
Amusé par sa réponse, je roule des yeux et tourne la tête vers le plafond. Ce dernier, en bois, est gondolé par l’eau qu’il a accumulée avec le temps. Des yeux, je m’amuse à suivre les lignes du bois, tout en calant mes pensées sur ma respiration. Peut-être qu’au fond, elle a raison. Le silence est un son agréable quand les choses ont étés dites. Le petit papillon de nuit qui essayait en vain, il y a quelques minutes, de s’enfuir par la fenêtre désespérément fermée, vient se pose sur ma main droite -cette dernière appuyant sur mon épaule endolorie-. Ses petites pattes, si on peut appeler ça comme ça, me procurent des frissons sur la peau, mais je ne bouge pas, je laisse ambre profiter de son silence. Après ce que je lui ai dit elle a bien droit à ça ; et d’ailleurs, je ne sais toujours pas ce qui ce passe entre elle et ce vainqueur, à mon avis je suis proche de la vérité, mais mieux vaut ne pas remettre ça sur le tapis, nous avons autant besoins de repos l’un que l’autre et je doute réussir à garder si bien mon calme cette fois. Doucement et avec la légèreté dont font grâce les papillons, ce dernier s’envole pour aller tourner autour de la lampe. Mauvaise idée. Je le suis doucement des yeux, tournant alors la tête vers l’extérieur du lit. Ses ailes, projettent de petites ombres rapides sur les murs. La chaleur l’attire. Et comme pour confirmer mes dires, il se pose sur la lampe brulante quelques secondes avant de tomber sur le sol, immobile. Ne prêtant gère plus d’attention à la mort d’un papillon de nuit –rappelons le suicidaire, qui voulait avant de se bruler aller dehors sous la pluie-, je tourne la tête vers ambre et l’observe, concevant ce précieux silence qu’elle aime temps. Et tout en l’observant je souris, pensant à quelque chose qui amuserait certainement Laurel : Et voilà qu’une fille, qui n’est pas une inconnue, partage mon lit uniquement pour dormir. Remarquant mon sourire, ambre affiche un air interrogatif. « Quoi ? » demande-t-elle. Me doutant qu’elle n’apprécierait certainement pas ma pensée, malsaine je l’avoue, mais réaliste, je me contente de dire : « rien, laisse tomber. » Comme quoi, de nous deux c’est elle qui à briser le silence en premier.
Fixant à nouveau le plafond, le bras toujours en travers du torse, je repense à ce que je lui ai dit à propos d’Ethan. Cette histoire me tourmente. Alors oui, elle a droit de faire ce qu’elle veut avec qui elle veut, je suis ne suis certainement pas le mieux placer pour juger les gens là-dessus, mais j’ai comme l’impression qu’il me manque une pièce du puzzle. Ambre n’est pas comme moi. Pour ma part, j’enchaine –bien que moins récemment- les coups d’un soir, simplement parce que je sais parfaitement que je n’aurais jamais droit autre chose. Je suis « Thorn », faut surtout pas que je l’oubli. Mais elle ? Rien ne l’empêche d’avoir droit à plus que ça ; et puis s’il y a une personne capable de supporter son caractère, c’est certainement lui ; après l’horreur des jeux, l’humeur de Freaks est comparable à celle d’un chaton. Et pourtant elle n’a pas répondu quand je lui ai demandé tout à l’heure. Certainement parce que la réponse avait l’air évidente ? Et pourtant je reste toujours perdu. Si elle partage quelque chose de plus que « ca » envers lui, elle n’aurait pas dit : « Ou comme si il y avait quelque chose d’autre. », mais en même temps elle l’a dit elle-même dit, elle sait parfaitement faire semblant… c’est frustrant de ne pas savoir à quoi correspondent les choses. Sans compter qu’une éventuelle relation entre Ambre et le dernier vainqueur du sept ne serait pas à prendre à la légère, quitte à envisager qu’elle quitte le groupe –enfin, le groupe pour ce qu’il en reste…-. Gardant les yeux rivés sur le plafond, je romps alors son précieux silence, perturbé par mes propres pensées.
« Y a un tas de choses qui se disent dans le sept. D’habitude ce n’est pas mon genre d’y croire, et puis, je vous ai vu dans les bois... Je ne sais pas ce que tu as en tête, si tu comptes quitter les lieux ou... ? Parce qu'on... On a besoin de toi ici, Ambre. » En disant ça, je suis sincère. Il n’y a pas que moi qui ai besoin d’elle. Auri la considère comme se sœur de substitution et sans compter toutes les fournitures qu’elle nous rapporte à la cabane ; Ainsi que, d’un point de vue non matériel : les choses ne seraient pas exactement les mêmes sans elle.
« Je croyais qu'il ne fallait pas écouter les racontars du sept. C'est ce que ... C'est ce qu'on m'a dit un jour ». Je déglutis.
Dav. C’est ce que Dav disait, et pas qu’un jour. Si ce gars-là n’était pas disparu aux jeux, il aurait été en tous points ce qui ressemble le plus à un modèle pour moi. Il était parfait, en tous points. J’entrouvre légèrement la bouche, pour respirer, pris quelque peu par l’émotion. Je déteste me souvenir de lui, il me rappel toujours que les meilleurs partent en premier. Tournant la tête vers ambre, j’observe son expression. Dav ne l’a jamais vraiment laissé indifférente, au contraire. Mais avec ça elle ne répond pas vraiment à ma question, au contraire, elle sème davantage le doute dans ma tête. Elle ne peut s’enticher d’Ethan après ce qui s’est passé avec Dav, et si c’est le cas, ça ressemble à la plus grande incohérence auquel j’ai fait face. Voulant justement lui rappeler ça, je termine la phrase que disait habituellement Dav, revenant au passage sur ma demande première :
« Il ne faut pas écouter les racontars, on ne peut croire que ce que l’on voit... »
Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint. Mar 28 Jan - 21:31
« Il ne faut pas écouter les racontars, on ne peut croire que ce que l’on voit » Est-ce que ce qu’il avait vu correspondait-il à la réalité ? Qu’était la réalité au juste, et surtout, comment arriver à démêler le vrai du faux ? Ambre était épuisée. Trouver le sommeil devenait de plus en plus difficile par les temps qui courraient. En cet instant précis, la tiédeur des draps doublés de la proximité d’Isaac l’invitaient seulement à passer une nuit sans rêves. Juste un moment fragile, perdu entre deux espaces temps où elle s’abandonnerait volontiers. Rien qu’une trêve, un pacte avec le diable avant d’affronter ce qui allait venir. Rien qu’une poupée de chiffon aspirant à devenir velours. Dès lors, peut-être que demain changerait. Peut-être la ferait-on reine ; borgne parmi les aveugles. Ses paupières se firent masse, son corps se détendit imperceptiblement. Dehors, l’écho de la pluie mouvait en un son indistinct. La réalité serait moins pénible dans des draps de soie. La vérité apparaitra dans un bain de lumière, réconfortante et soyeuse ou n'apparaîtra pas. C’était bien la seule chose qui comptait. La jeune fille battit des cils une dernière fois avant de lasser ses yeux se fermer pour de bon. Pour une fois, elle n’eut pas besoin de lutter face à Isaac. Elle aurait aimé lui dire qu’il n’avait pas à s’inquiéter, qu’il n’avait pas à redouter le changement. Seulement, cela aurait été une affirmation des plus bancales visant plus à se rassurer elle-même qu’autre chose. Un comportement égoïste, en somme. Se laisser bercer par des illusions était bien plus simple. Demain sera un jour meilleur. Il suffisait de le répéter assez de fois pour se donner constance. Jusqu’à ce que le message rentre et soit une évidence. Demain sera un jour meilleur. Il en sera bientôt convaincu, lui aussi. Elle aurait également aimé lui dire proprement au revoir au lieu de parler des sujets qui fâchent. Au lieu d’évoquer Ethan, et au lieu de penser à Dav. Parler à Laurel aussi, et la remercier pour tout ce qu’elle avait fait pour elle, de près comme de loin. Les remercier tous les deux pour ne pas l’avoir fichue à la porte à la minute même où leur ami était parti. A présent, c’était son tour. Qui sait ce qu’elle trouvera à son retour, si toutefois il y’ en avait un.
Quand les yeux d’Ambre se rouvrirent, le lit d’Isaac était désespérément vide. Il n’y avait ni mot d’au revoir, ni lot de consolation. Aussi vide que sa tête. Mais après tout, les mots n’avaient de sens que lorsqu’on les utilisait à bon escient.
RP terminé.
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Sujet: Re: ❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.
❝ Soit il ment et il se teint, soit il ne ment pas et il s’éteint.