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Sujet: free like you make me Δ jacin Mer 19 Fév - 20:44
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❝ this is how i show my love ❞
Un, deux, trois. Tout bascule, tout change sans même qu'on s'en rende compte. Car la vie est imprévisible, elle est faite de virage et de retournement de situation. Tout ne tient qu'à un fil. Un tout petit fil qui peut se rompre à tout moment, et nous envoyer dans l'ombre. Quatre, cinq, six. On ne peut pas revenir sur les choses du passé, remonter le temps et réécrire l'histoire. Ce n'est pas possible. Alors on se doit d'avancer, encore et toujours, jusqu'à ce que le sol se dérobe sous nos pieds, jusqu'à ce que notre gueule se retrouve dans la merde. Et même là on ne s'en rend pas compte, on ne veut pas se l'avouer. Notre vie est foutue. Ma vie est foutue, alors à quoi bon vouloir avancer ? A quoi bon vouloir changer les choses, si tout était déjà écrit ? Sept, huit, neuf. Je faisais tourner cette pièce dans la paume de ma main. Et plus elle tournait, plus je voyais mon reflet dans ses faces dorées. Non, on ne pouvait pas changer notre destin, tout était joué d'avance. Et on avait beau se dire que tout était possible, ce n'était que des conneries. Car on ne peut pas changer. Pas comme ça, pas maintenant. Tout était perdu, et il fallait se faire une raison, sans quoi on finirait pas vraiment se casser la gueule. Je tape du poing, encore et encore sur cette pièce. Le sang commence à couler doucement le long de mon poignet. Mais je continue, parce que la douleur est tout ce qui me reste de mon ancienne vie. De mes parents. De lui. Et je dois prendre une décision. Une putain de simple décision. Mais j'en étais incapable. Non, je ne pouvais pas le faire tout seul. Alors j'avais appelé le hasard. Cette chose qui est censé résoudre tout nos problèmes. Mais je ne pouvais pas lancer cette pièce dans les airs. Je n'étais pas prêt, ni mentalement, ni physiquement. Une grimace. Un cri. Je me touche l'épaule, et je cris de plus belle. La douleur était vive, cuisante, comme si ma chair était coupée à vif. Ma vision se trouble. Je perd connaissance, en laissant tomber la pièce qui devait sceller mon destin.
Je cours. Encore et toujours, sans m'arrêter. Car si je m'arrête tout est foutu. Tout disparaît. Et je ne veux pas que tout soit une nouvelle fois de plus arraché, extirpé loin de moi, loin de mon être. Les souvenirs, c'est tout ce qu'il me reste. Le souvenir de leurs visages, de leurs voix, de leur odeurs. Et je les vois s'évaporer, au loin. Plus je cours, moins je me rapproche d'eux. Je peux les sentir souffrir, les entendre. Mas je ne peux plus rien faire. Tétanisé, je m'arrête, à bout de souffle. Les larmes coulent d'elles mêmes le long de mon visage marqué par la peine. Je cris, je hurle. Je vide mes poumons du peu d'air qu'ils avaient avalé. Et je me réveille, en sursaut, allongé dans la rue. Ma tête est lourde, mon épaule me fait toujours autant de mal. Le tissu taché de sang. La plaie s'était rouverte dans ma chute. Je grimace, mais je sors un petit bandage de ma poche trouée. Le dernier, et je l'enroule autour de la blessure, serrant le nœud à la force de mes dents. Le soleil avait continué son chemin dans le ciel. Combien de temps étais-je resté inconscient ? Je n'en savais rien, mais le destin avait donné son verdict. Pile. Je regardais la pièce sans vraiment y croire. Je devais aller le voir, après tout ce temps. Après lui avoir fait tant de mal.
Je savais où il se trouvait. Je m'étais renseigné, et on m'avais indiqué les champs. Il s'occupait de chevaux, appartement. Plus je me rapproche de lui, et plus mon estomac se noue, se tortille. J'étais terrifié à l'idée de le voir, de lui parler. Je savais qu'il allait demander des explications sur mon comportement. Je le savais, mais je ne savais pas si je pourrai lui les procurer. Alors je ralentis les pas, je retarde l'échéance. Car je ne savais faire que ça, au final. Me défiler. Fuir tous mes problèmes, tirer définitivement un trait dessus. J'avais simplement été incapable de le renier, lui. Sa silhouette se détachait sur le soleil couchant. Il était là, à quelque pas devant moi, et appréhension n'en fût que plus grande. Je pouvais sentir les sucs de ma salive s'activer dans ma bouche, prêt à vomir. Mais je ne pouvais plus reculer. Pas maintenant, pas devant lui. Alors je m'arrêta, juste derrière. Je pouvais le toucher, lui parler, mais j'étais terrifié. Terrifié à l'idée qu'il me rejette, comme je l'avais fait avec lui. « Alors comme ça mon petit frère fait un boulot de gonzesse. T'as perdu tes couilles ou quoi Austin ? »
Invité
Sujet: Re: free like you make me Δ jacin Sam 1 Mar - 15:18
A six heures ce matin-là, Austin émergea du sommeil aussi frais qu’un pinson. Il essaya lamentablement de se rendormir pour glaner quelques précieuses minutes, mais c’était sans compter sur les ronflements de Gavins. Il plaça l’oreiller sur sa tête, faisant mine de ne plus rien entendre. Cause perdue un jour, cause perdue toujours : il n'arriverait pas à dormir plus. Alors le gamin s’étira de tout son long avant de quitter le dortoir, fit rapidement une toilette sommaire à l’aide d’un seau et n’attendit pas plus longtemps pour ficher le camp. En fait, Austin ne voulait tomber sur personne capable de le retenir. Les horaires de l’orphelinat étaient assez stricts ; du moins, ils l’étaient suffisamment pour que le bonhomme se soit retrouvé plus d’une fois dehors à la nuit tombée. Bizarrement, il était bien plus difficile d’en sortir que d’y entrer, et le dimanche était un de ces sacro-saint jour où les règles appliquées avaient la sale manie de se dédoubler « par respect pour la tranquillité des autres ». Mais Austin n’avait que faire de la prétendue tranquillité des autres. Jamais cela ne l’avait aussi peu intéressé. Son seul regret résidait dans le fait qu’il louperait le petit déjeuner cette semaine encore, véritable institution chez les mômes les plus affamés. Faites pas semblant d'être triste, vous battez pas trop pour ma part. Dans sa hâte, il manqua de se prendre les pieds dans le vieux tapis aux franges pourpres, celui-là même qui avait accueilli ses pleurs bien des années plus tôt. Poussant un juron, il finit de lacer ses chaussures d’une main et entreprit d’ouvrir la porte de l’autre, qui trembla de tout son saoul dans un vacarme familier. Et contre toute attente, au lieu de partir sans demander son reste il s’attarda sur le perron pendant quelques secondes, frappé par la beauté des premières lueurs de soleil qui pointaient timidement, comme trop farouches pour se montrer telles qu’elles étaient vraiment. Son regard pris du recul, il chercha à voir et non plus regarder. Il balaya des yeux les grandes plaines à l’horizon, imagina derrière encore des champs neufs à perte de vue. Des terres inexploitées, vierges de tout pacificateur. Cela devait encore exister. Les joues rosies par le froid matinal, Austin s’arracha à sa contemplation des lieux. Il est vrai que le district dix était un bien joli endroit. Surtout quand on tâchait d’ignorer les relents de fumier. N’ayant qu’une seule couche de vêtement pour toute source de chaleur, Austin entreprit de se frictionner les membres supérieurs tout en piétinant sur place jusqu’à ce que ses muscles fussent assez chauds pour être sollicités. Il se sentait presque trop vieux en agissant de la sorte, mais c’était une précaution à prendre : il n’oubliait ni la douleur du dernier claquage et l’immobilisation quasi forcée à laquelle il avait dû consentir, ni l’accès de folie qui avait failli s’en suivre due à ce trop-plein d’énergie. Et après un moment qui lui parût interminable, le gamin se mit à courir. Il savait qu’il devait être l’un des premiers arrivés s’il voulait avoir une chance d’être pris pour le premier tour à l’usine. Il y avait toujours du travail pour qui souhaitait travailler, c’était l’une des règles d’or du district. Seulement, il fallait souvent se montrer plus malin que les autres afin d’enchaîner les heures les mieux payées. En comptant la dizaine de gaillards venus pointer aujourd’hui, certains à peine plus âgés que lui, il eut envie de faire demi-tour. Il prit cependant son mal en patience et alla se placer derrière la file. Maintenant qu’il avait arrêté tout effort physique, son corps était plus enclin à chopper la crève. Et alors qu’il fut pris d’une chair de poule digne de ce nom, il pria presque pour qu’on le laisse entrer dans le tunnel de la mort. Il suffisait que le chef soit mal luné pour en refuser un. Cela ne tenait pas à grand-chose. D’autres avaient déjà commencé à bosser ; il les vit traîner une carcasse à même le bitume, ce qui n'avait rien de très hygiénique en soi. Ce n'était pas ses affaires. De toute manière, cette viande, il n'y toucherait pas. « Désolé gamin, la prochaine fois ? » Austin venait de se faire recaler pour la troisième semaine consécutive.
***
Il ne sût pas exactement en quoi son refus y avait contribué, mais Austin était bien décidé à faire travailler Jody d’arrache-pied ce jour-là. Le yearling n’avait toujours pas accepté d’être monté, ni même d’avoir un poids sur son dos. Pour être plus précis, il n’y avait pas grand-chose que la pouliche acceptait, si ce n’est le fait qu’on la laisse tranquille. Sur ce plan-là du moins, ils se complétaient parfaitement. Il réagissait bien aux ordres cependant, mais peut-être n’était-ce que parce qu’il se souvenait qu’il avait failli y passer, lui aussi. Le fait est qu’Austin avait beau aimer son cheval comme un dingue, il savait qu’à ce rythme-là et au nombre de tesserae qu’elle lui avait coûté il avait plus de chances de vivre les jeux que de monter son propre canasson. Il n’avait malheureusement pas les moyens d’engager quelqu’un pour la dresser, et le vieux était trop occupé avec sa marmaille pour lui filer un coup de main aussi souvent que nécessaire. Mais Austin ne rejetait la faute sur personne. Après tout, on n’était jamais mieux servi que par soi-même. Il fut particulièrement content de la séance d’aujourd’hui même si cela avait plus ou moins consisté à laisser Jody s’épuiser toute seule dans le paddock. Après lui avoir couru après une longe à la main pendant près d’une demi-heure, Austin s’efforça de reprendre son souffle. Adossé aux planches, une voix maligne retenti désagréablement à ses oreilles. « Alors comme ça mon petit frère fait un boulot de gonzesse. T'as perdu tes couilles ou quoi Austin ? » Cette fois, le rouquin dû bien avouer qu’il n’avait rien vu venir. Il fût tellement abasourdi qu’il ne prit pas la peine de se retourner. Cette voix, il la reconnaitrait entre mille. Il ignorait depuis combien de temps il était là, s’il venait juste d’arriver ou s’il avait pris son pied en le surveillant. Son corps se raidit à sa remarque. Il n’arrivait pas à croire qu’il daigne se montrer après tout ce temps. Ou qu’il l’appelle encore son frère. Austin avait fini par le croire mort parmi les morts. Mort et enterré. Cela avait fini par devenir plus simple. « Je vois que tu as finalement reçu ma carte postale » ironisa-t-il. Sûr qu’il n’avait rien envoyé. Ce n’était pas à lui d’écrire, et comment aurait-il pu le faire de toute manière ? Jacob n’avait rien laissé derrière lui, il avait entraîné toute sa vie dans une rafale aussi facilement que le feu, détruisant tout sur son passage. Et il revenait comme s’ils s’étaient quittés la veille sur une boutade, comme ils avaient l’habitude de le faire. Austin n’avait certainement pas le cœur à rire, et c’est d’un ton las qu’il s’exclama « Qu’est-ce que tu viens foutre là, Jacob ? » avant de se tourner vers son ancien ami. Quels mots étaient les siens, et comment le définir autrement désormais ? Il l’étudiait du regard, les sourcils un peu froncés. Il aurait aimé qu’il le trouve dans une posture plus cool qu’il ne l’était, et de préférence sans la sueur qui lui collait au dos. Il n’arrivait pas à le regarder dans les yeux. Affronter son regard le briserait un peu plus. Jody continuait de s’ébrouer au loin. Austin n’avait pas envie d’aller la chercher. En fait, il ne désirait pas faire un pas de plus. En cet instant précis, il se désespérait ne pas être seul. Sa pouliche avait toujours été un réconfort pourtant. Et voilà qu’à présent, Jacob lui gâchait même cela. La barrière les séparant toujours, il se hissa par-dessus afin de prendre contenance, profitant de sa hauteur pour juger Jacob du regard. Sans doute pour l’impressionner, ou le faire réagir. Il n’était pas une gonzesse. Il se détestait par avance de se comporter de la sorte, de montrer que son jugement l’affectait toujours. Le traître n’avait pas bougé d’un iota. « Tu t’es perdu en cherchant l’orphelinat ou quoi ? Si tu t’en souviens encore. » Assis ainsi, sa position était loin d’être confortable. Mais il avait connu pire.