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| He looked in the wrong place for redemption - Braeden. | |
| Auteur | Message |
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Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: He looked in the wrong place for redemption - Braeden. Dim 12 Jan - 21:39 | |
| He drank, but finally drown in his sorrow. Son front restait collé contre la vitre. Il n'observait même plus le paysage autour de lui. Pourquoi faire, après tout ? Il le connaissait par cœur, ce putain de trajet. Il l'avait fait tellement de fois. Moins, depuis quelques années, mais qu'importe. Adonis faisait parti de ces privilégiés qui avaient le droit de sortir de leur District. Il avait néanmoins demandé une permission à l'un des autres chefs Pacificateurs et avait attendu la confirmation du Capitol pour sortir du territoire du District 8. Bon petit chien, bon petit soldat à la botte du Capitol. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Malgré le fait qu'il était devenu le chef des Pacificateurs du District 8, il n'en était pas moins surveillé, comme tous les autres. Si ce n'est plus que les autres. Surtout avec ce qu'il avait fait. Personne ne le savait encore mais lui, lui il savait. C'était la première fois, dans toute sa carrière, qu'il avait fait une chose pareille. La première et la dernière fois, il se l'était juré. Mais serait-il capable de résister à aider une nouvelle fois Silk ? Elle ne lui avait rien demandé, elle ne lui demanderait jamais rien. Jamais. Parce qu'elle était comme ça, Preston. Elle n'avait besoin de rien ni de personne. Pas de lui en tout cas. Plus depuis... Plus depuis un moment. Ses sourcils se froncèrent et il se tourna sur son siège pour ne plus avoir à regarder dehors. Il n'était nostalgique. Vivant au jour le jour, il appréciait chaque moment comme si c'était le dernier. Il aimait ce que demain avait à lui offrir. Il ne regrettait rien. Ce n'était pas son style. Pourquoi ces remords alors ? La frustration et la colère firent rapidement place à l'anxiété et la tristesse. Ses lèvres se pincèrent et il posa son coude contre la petite tablette avant de mettre son menton dans le creux de sa main. Plus il y réfléchissait, plus il s'en voulait d'avoir fait ça. Plus il y réfléchissait et plus il se disait que c'était une belle connerie tout ça.
C'était il y a presque un an et pourtant, le fait d'y repenser lui nouait l'estomac. Il aurait pu se faire prendre. Ils auraient pu se faire pendre et crever tous les trois comme des chiens. Pire même. Pourquoi avait-il fait ça s'il en connaissait les conséquences ? Adonis se massa les tempes en expirant longuement par le nez. Il ne fallait plus y penser. C'était du passé. C'était de la trahison. Non. Il secoua vivement la tête. Pourtant, il y avait autre chose qui hantait son esprit : les yeux de Preston. Sa façon de le regarder. Elle ne lui avait jamais adressé ce genre de regard, jamais. Il y avait décelé de la tristesse, de la rage, de la haine peut-être. Une haine profonde et viscérale. Un regard qui lui avait brisé le cœur. Un regard qui l'avait poussé dans ses retranchements. Oh, Silk, le regarderais-tu différemment aujourd'hui ? Après t'avoir épargné ? Après l'avoir épargné, lui ? Il inspira et expira calmement. Ce n'était pas le moment de flanché. Pas après tout ces putain d'efforts qu'il avait fait pour se sortir de ce merdier. On le surveillait comme un animal malgré son statut. Il avait tout perdu. La confiance de ses pairs, le respect d'autrui, son amour propre et la seule personne qu'il considérait comme sa famille. La seule personne avec qui il se sentait chez lui. Cet homme qu'elle avait protégé, s'était-il senti chez lui aussi, lorsqu'il était dans ses bras ? Il ne connaissait toujours pas son nom. Preston ne lui avait rien dit. C'était peut-être mieux ainsi. Sous un coup de folie, de jalousie, il aurait très bien pu le dénoncer. Ca l'avait démangé. Plus d'une fois. Une fois l’autre homme évincé, il aurait pu revenir la voir. Ils auraient pu à nouveau être une famille. Eux contre le monde entier. Silk Preston et Adonis Nightsprings. Rien qu'eux. C'était stupide de croire qu'ils pouvaient encore être tous les deux. Il en rêvait des fois. Il en avait rêvé. Il y avait eu cette fois où, allongés sur le canapé, à fumer clopes sur clopes, à boire bières sur bières, Adonis lui avait raconté un rêve qu'il avait fait la veille : " J'te jure, t'avais la gueule de la femme au foyer parfaite, on avait trois gosses qui jouaient dans l'jardin et y avait même un clébard. J'te jure, hein ! ". Elle avait rit. Il avait bien rit aussi. C'était stupide. Le genre de chose écoeurante qui ne leur serait jamais venu à l'esprit, à l'époque. Aujourd'hui, la seule chose qui le faisait tenir c'était ce rêve utopique qui ne se réaliserait jamais.
Ce n'était qu'un rêve. Rien d'autre. C'était Panem. C'était le Capitol contre les Rebelles. C'était ça, sa vie. Rien d'autre. Il fallait qu'il remette les pieds sur terre. Quoi de mieux qu'un bon coup de pied au cul après une bonne claque dans la gueule ? Il se frotta les yeux, il était bientôt arrivé. Le voyage lui avait semblé bien plus long que les précédentes fois. Sûrement parce que son esprit était trop occupé à se torturer lui-même. Se ressaisir, c'était la raison pour laquelle il était dans ce foutu train en direction du District 3. Après la mort d'Ydris, son champ d'amis s'était étrangement réduit. Candria, le traitre qui avait trahi tout ses collègues Pacificateurs, qui avait trahi le Capitol et le tout Panem. Il n'avait pas été le seul à trahir ses semblables mais sa mort, en tant que Chef, avait été un exemple. Peu de Pacificateurs avaient alors accordé leur confiance à Nightsprings malgré son nouveau statut. Il ne comptait plus ceux qui lui avaient tourné le dos. Mais quelques uns continuaient à penser qu'il était dévoué à la cause, qu'il était un bon Pacificateur. Désespéré, il avait passé un coup de fil. Cet appel aurait très bien pu l'enfoncer un peu plus ou carrément l'achever mais la voix de son collègue eut l'effet d'une bouée jetée à la mer pour un noyé. Il s'y était raccroché et il était temps d'avancer.
Le train s'arrêta en gare et lorsqu'il se leva, il eut un moment d'hésitation. La facilité, c'était de laisser couler, de se laisser couler, de ne plus prendre de décisions et d'éviter les épreuves. Il pouvait se rasseoir, rentrer, baisser la tête sans affronter. Il était si fatigué... Il se passa une main sur la nuque et décida de descendre. Ses sourcils se plissèrent en même temps que ses yeux, la lumière du soleil le brûlait presque. A force de rester dans le noir, la lumière semblait l'éblouir de trop. Son uniforme était impeccable, indispensable pour circuler à travers Panem. Il tendit ce qui semblait être sa carte d'identité à l'un des Pacificateurs avant d'attendre sur le quai. Un bref sourire traversa son visage. Les quais de Panem se ressemblaient presque tous. En s'asseyant sur l'un des bancs, il put même remarquer que les matériaux étaient les mêmes, peu importait les Districts. Sa main caressa le banc avant de lever la tête au bruit de pas distincts. Il se releva avec difficulté, affichant un sourire qu'on lui connaissait bien :
" - Salut Carter, ça fait un bail. ". |
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| Sujet: Re: He looked in the wrong place for redemption - Braeden. Lun 27 Jan - 3:28 | |
| { one of these mornings } one of these mornings won't be very long they will look for me and I'll be gone
✼ ✼ ✼Parfois je t'assure que je me demandais sincèrement où était encore l'intérêt. Pourquoi s'entêter à arracher à ceux qui n'avaient plus rien à perdre des informations que nous possédions déjà, ou qui ne nous étaient d'aucune utilité. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, bien sûr que chaque être humain qui se dressait contre l'ordre établi méritait une correction, qu'il soit jeune, vieux, homme femme, enfant ou vieillard … Parce que c'était ainsi. Parce qu'il y avait des règles, des lois, et qu'elles étaient là pour être respectées. Il y avait un tel égoïsme dans l'acte de rébellion. Une telle absence de prise en compte de la communauté, au profit de ses propres désirs, de ses propres caprices … Rien que ce simple fait méritait châtiment. Mais à quoi bon perdre un temps toujours précieux à faire parler cette vermine dont nous n'attentions plus rien ? Je n'étais pas un adepte de la torture, tu le sais, même si je la savais parfois nécessaire, et j'aurais mille fois préféré expédier ce genre de situations d'une balle dans la nuque pour qu'on en parle plus. Mais je n'étais pas de ceux qui donnaient les ordres, j'étais simplement là pour les exécuter aussi je faisais ce qu'on attendait de moi, sans broncher, sans me poser de question. Pour tout t'avouer il ne me serait même j'avais venu à l'esprit d'agir autrement … J'avais trop besoin de ce boulot. Pas seulement parce que nous pacificateurs ne préférions pas savoir ce qu'il advenait de ceux à qui cette occupation ne convenait plus, mais parce qu'être pacificateur c'était tout ce que je savais faire de ma vie. Je n'étais peut-être pas né pour ça, je ne savais pas pourquoi j'étais né et j'avais fini par accepter qu'à ces questions je ne trouverais sans doute jamais de réponse, mais en tout cas je vivais pour ça désormais, entièrement. Et le fait de m'être détourné d'Hildegarde n'avait rien à voir avec mes convictions, ou ma volonté de rester engagé dans cette cause que je considérais désormais comme la mienne. J'étais reconnaissant envers Hilda, sincèrement, je savais que je lui devais absolument tout, y compris la vie … Toi aussi, tu pensais que j'avais fait une erreur en la trahissant de cette façon ? Parce que c'était ça, au fond, de la trahison. Mais une trahison nécessaire, tu le verras toi aussi, un jour. Pour l'heure je n'avais pas besoin d'elle pour faire ce que l'on attendait de moi, et ce même si je n'approuvais pas la solution imposée. Alors je prenais mon temps. Essuyant méthodiquement mes mains je jetais un coup d’œil machinal par la fenêtre, observant le vent qui secouait la végétation aux alentours, et le soleil hivernal qui se cachait derrière. Je pensais au calme qui semblait régner dehors, quand tant de choses se passaient ici dans les sous-sols ; Je pensais à la lumière du jour que j'étais en train de contempler quand cette fille ne la reverrait elle jamais plus. Elle avait le même âge que moi, à peu de chose près je dirais … Et pourtant je ne me l'expliquait pas. Comment elle avait pu basculer ainsi dans l'illégalité, quand je me trouvais moi du côté de la loi. Peut-être que ça ne tenait à rien, peut-être que ce n'était qu'une question de force de caractère … Pourtant elle n'en manquait pas, tu sais. Tellement que lorsque j'étais réapparu elle m'avait regardé dans les yeux, sans hésitation. Elle savait pourquoi j'étais là pourtant, elle savait. « Je n'ai pas peur. » m'avait-elle d'ailleurs lancé presque par défi, tandis que mes doigts se resserraient autour de la crosse de mon pistolet. Refermant la porte derrière moi j'avais pointé le canon de mon arme sur son front, sans me presser, mais sans hésiter. « Je sais. » Coup de feu. Et de l'hémoglobine qui gicle sur mon uniforme. Et merde. C'était du gâchis, une fille avec un tel caractère, elle aurait eu tellement plus d'avenir dans nos rangs. J'avais laissé à un autre le soin de nettoyer, et par nettoyer j'entendais débarrasser la pièce du corps inerte de la fauteuse de trouble. Je faisais déjà ce qu'on appelait le « sale boulot » alors je pouvais bien laisser les miettes à un autre … Tu n'étais de toute façon pas sans savoir que j'avais à faire ailleurs, et que j'avais désormais besoin de me changer avant de rejoindre la gare. Pas que Nightspring plus qu'un autre pacificateur s'embarrasse d'un peu de sang, mais le reste des habitants en revanche … Ce n'était pas le moment de mettre de l'huile sur le feu. Officiellement tout était rentré dans l'ordre, c'était ce que s'évertuait à renvoyer le Capitole, c'était ce que nous nous forcions tous à faire croire, persuadés qu'à force de persuasion la chose finirait tout simplement pas devenir vraie. C'était d'apaisement que Panem avait besoin, après que les rebelles l'ait mis à feu et à sang. Et nous, nous qui ne faisons que notre boulot et n'avions à cœur que la protection de ce pays, nous serions les premiers à sauter si quoi que ce soit devait se passer … C'était tellement ironique. Tu crois que je ne les avais pas entendues, ces rumeurs à propos de ces pacificateurs dont les convictions avaient été questionnées ? Ceux qui avaient disparu, comme ça, et qu'on avait jamais revus … Mutés ailleurs, officiellement, mais nous n'étions pas dupes. La suspicion était partout, elle s'était insinuée dans chacun de nos esprits y compris dans le mien. Mais au fond ce n'était pas comme si j'avais un jour fait confiance à mes collègues ; J'avais autant confiance en eux qu'eux en moi, la plupart du temps. C'est à dire assez peu. Mais je n'avais rien à me reprocher, et rien à cacher … Alors j'étais confiant. A vrai dire il y avait bien peu de pacificateurs à qui j'estime pouvoir faire à peu près confiance – quand bien même dans mes derniers retranchements je savais très bien qu'il n'y avait qu'en moi et en moi seul que je serais foutu de croire, inutile que je t'explique pourquoi. Il y avait, c'était bien le mot. Salem et Hilda, il n'y avait jamais vraiment eu qu'eux, et si l'un était mort l'autre était … Peu importe, je crois que ni toi ni moi n'avions envie de savoir où elle était actuellement. Je ne vais pas te dire que je me méfiais donc automatiquement d'Adonis, c'était même une agréable surprise que de savoir qu'il passait dans le coin pour une durée indéterminée, mais tu comprendras qu'on ne peut pas faire pleinement confiance à quelqu'un que l'on a pas vu depuis … Depuis quand, d'ailleurs ? J'avais l'impression que c'était il y a une éternité. Mais il n'avait pas changé d'un pouce, pourtant, du moins c'était la réflexion que je m'étais fais quand je l'avais trouvé sur un banc, après un signe de tête à Boyld et Marsters postés aux extrémités de l'entrée principale. « Salut Carter, ça fait un bail. » Et comment. Maintenant que je l'avais en face de moi je pouvais dire que si, il avait un peu changé … Il avait vieilli. Comme moi j'avais vieilli, je suppose, parce qu'il n'y avait pas de raison que l'un d'entre nous y échappe. Quoi qu'il en soit j'avais fait le calcul, et ça faisait … « Trois ans. Presque. » Ouais. En fait maintenant que je prenais le temps d'y réfléchir il faisait partie des premiers pacificateurs que j'avais côtoyé … Le plus triste était sans doute que si le pays avait eu le temps de changer, ma situation à moi n'avait pas vraiment avancé. J'avais toujours la tête vide, et toujours l'impression de devoir justifier chacune de mes actions quand je n'étais pourtant pas moins capable qu'un autre pacificateur. « Fais pas attention, il est comme ça depuis qu'on l'a relégué à la surveillance de la gare. » avais-je en tout cas ajouté tout en lui faisant signe de me suivre en repassant devant Marsters qui nous fixait d'un air suspicieux. Il n'avait pas digéré d'avoir été saqué de cette façon, de toute évidence, et je me disais qu'à sa place je tirerais peut-être aussi une tronche de trois kilomètres … Mais bon, contrairement à lui je n'avais rien fait pour me retrouver dans cette situation. Disons qu'on lui reprochait d'avoir des fréquentations un peu douteuses, si tu vois ce que je veux dire … Ça te donnait un peu une image de l'ambiance dans nos troupes actuellement, quand on n'était pas occupé à soupçonner son voisin on l'était généralement à être soulagé de ne pas être à sa place. « Alors, qu'est-ce qui t'amène au trois ? » avais-je en tout cas fini par lui demander. J'espérais pour lui qu'il n'était pas venu pour rencontrer la nouvelle pacificatrice en chef du district, entre nous soit dit … Parce que moi mis à part, les autres ici en venaient tous à regretter la froideur d'Hildegarde. Bien moins inquiétante que l'air de grande fêlée d'Orod. Le genre dont on suivait les ordres par obligation, mais aussi un peu en se disant que dans le cas contraire elle serait tout à fait capable de venir nous assassiner dans notre sommeil avant de coller cela sur le dos du premier habitant dont la tête ne lui reviendrait pas. Oui, c'était à ce point … Parfois, je me demandais sincèrement si j'avais bien fait de tourner le dos à Hilda. hj ; désolée c'est un peu nul, je me rattraperai au prochain
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| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: He looked in the wrong place for redemption - Braeden. Lun 24 Fév - 23:24 | |
| Trois ans. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Une éternité s'était écoulée. Adonis se massa le menton en souriant, les yeux baissés au sol. Il s'en était passé, des choses. Trop peut-être. Ils avaient tellement de choses à se dire, Adonis, lui, avait tant à lui raconter et pourtant, aucun son ne parvint à sortir de sa bouche. Il voulait tout déballer. Soulager sa conscience. Mais rien. Rien était capable de s'extirper de ses lèvres. Alors, il avançait, suivait le Pacificateur du District 3 comme son ombre. Ses doutes et sa culpabilité avaient eu raison de lui et pour écraser ce silence pesant, il eut presque envie de parler du beau temps. Ses yeux se relevèrent pour observer Carter qui n'avait pas changé. Peut-être ses cheveux, sa façon de les coiffer. Non. Il était resté le même. Adonis n'avait même pas pris le temps de se regarder dans un miroir tant sa vue l’écœurait au point de se faire gerber. S'il avait eu le courage de se retrouver face à lui-même, qu'aurait-il vu ? Un homme faible, vieillit par ses actes et son manque de courage. Son manque d'amour propre. Son manque de tout. Sa vie lui glissait entre les doigts et il n'avait plus rien à quoi se raccrocher. Son boulot peut-être ? Sa nation ? Sa nation si fière... En guerre contre elle-même... La glorieuse Panem, où était-elle passée ? Lorsqu'il regarda autour de lui, lui qui avait connu un District 3 sublime, à faire pâlir les autres avec sa technologie, il y eut envie de remonter dans ce fichu train, de repartir chez lui. Si les Districts comme le 3 se retrouvaient avec une gueule pareille, que leur restait-il ? Que c'était triste... Un tel spectacle... Il n'y avait plus que de la boue, sale, prête à les engloutir. Il se passa une main sur le front, adressant un bref regard à Masters ainsi qu'un signe de tête que l'homme ne lui rendit pas. J'aurais pu être à sa place, pensa t-il. J'aurais pu.
« - J'comprends, ouais... ».
Il comprenait parfaitement. D'un autre côté, Masters pouvait se sentir chanceux. Beaucoup de Pacificateurs n'avaient pas eu la chance d'être relégués à la gare. Ils avaient été exécutés. Déportés. Disparus. Annihilés. Leurs noms avaient été oubliés. Il ne restait plus qu'un vague souvenir d'eux, les classes qu'un homme ou un autre aurait pu faire avec eux, de vieilles photos de famille, peut-être même une once d'ADN qu'ils auraient laissé ici et là. Adonis se souviendrait-il de Candria dans quelques années ? Qui voulait se souvenir d'un traître ? Ses yeux se fermèrent longuement alors que ses lèvres se pincèrent, cherchant à chasser ce qui meurtrissait ses pensées. Il secoua brièvement la tête dans un ricanement à peine audible.
« - Il s'en remettra... ».
On s'en remet tous. Adonis avait rêvé de la place qu'il occupait depuis toujours. Passer Pacificateur en chef dans le District 8 était une aubaine. Plus jeune, il avait songé à gravir les échelons pour atteindre ensuite le Capitol. Devenir important, riche, célèbre. Là où il ne manquerait de rien. Plus il amassait du pouvoir et plus il se sentait comme une merde. S'élever jusqu'au ciel pour finir plus bas que terre. Bordel. Il y avait des hommes qui aspiraient à tellement mieux. L'idée d'une famille lui était obsolète à l'époque. S'il avait su, c'est ce qu'il aurait cherché depuis le début.
Ses pas s'arrêtèrent brusquement. Son cerveau lui hurlait pourtant de continuer à avancer. Ne pas attirer l'attention. La tête basse, il serra les dents et déglutit, le regard vague. Ce qu'il foutait ici ? Il profitait du paysage. Il profitait du fait d'être un anonyme parmi tant d'autres. Il profitait du fait qu'il ne pouvait pas la voir. Il en profitait pour être loin. Il leva les yeux au ciel. Ici, il ne neigeait pas. Une tempête se préparait pourtant. Il s'humidifia les lèvres, ses mains dans les poches de son uniforme immaculé. Il reprit sa marche aux côtés de son collègue :
« - Je doute, Braeden, je doute. C'est pour ça que je suis là. Je doute et j'ai peur d'être le prochain Masters ou Candria sur la liste. J'ai besoin que l'on me remette sur le droit chemin pour que je puisse continuer ma mission pour le Capitol. ».
Un long frisson lui parcourut l'échine alors qu'il réprima un hoquet. Si fragile. Lui qui avait longtemps été le monstre dans les contes pour enfant, pour les effrayer. Il était désormais le petit garçon effrayé de l'histoire. Effrayé par la mort. Effrayé par le Gouvernement. Effrayé par lui-même. Il inspira profondément, fixant l'horizon comme se donner un peu de force.
« - J'ai besoin d'aide Carter. J'ai besoin de reprendre pieds avec la réalité. ». |
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