Thomas 'Tommy' Braeden Hedges-Carter

❝ Scars have the strange power to remind us that our past is real. ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Il m'est déjà arrivé d'en rêver, de me réveiller avec cette sensation que si je n'avais pas ouvert les yeux je serais mort à nouveau ... à nouveau, c'est étrange, je suis bel et bien vivant mais pourtant j'ai cette étrange impression de déjà savoir ce que ça fait, mourir. Il fera froid, il fera sombre, et partir me semblera la seule façon d'échapper à tant de noirceur et de désespoir ... je ne sais pas pourquoi j'associe forcément la mort à un tel sentiment de désespoir, après tout y'en a aussi qui meurent comme ça, d'un claquement de doigts, presque sans s'en rendre compte. Et il y aura un coup de feu. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'il fait partie du tableau au même titre que le désespoir ou le froid.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Tommy serait mort pour Loop, assurément, parce qu'il s'est toujours fait une mission de veiller sur elle et de faire en sorte qu'il ne lui arrive rien ... peut-être que si tel n'avait pas été le cas je n'en serais pas où j'en suis aujourd'hui, ou eut-être que si ... de toute façon je ne me souviens pas de Loop, et pas plus de Tommy. Aujourd'hui la seule personne pour laquelle je pourrais mourir c'est Hildegarde, pas parce que j'ai un sens inné du sacrifice mais parce que je sais que je lui dois la vie, et que par conséquent j'ai cette dette envers elle, qui ne pourrait pas être remboursée d'une autre manière. Ce temps qu'elle m'a accordé j'ai l'impression de l'avoir emprunté, et si un jour je devais le rendre alors je le ferai sans doute ...

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

Rapide et agile, mes réflexes donnent l'impression que je suis né pour être pacificateur, ou tout du moins que j'y aie été prédisposé. Ayant assimilé presque naturellement le maniement des armes à feu et des armes blanches, c'est pourtant encore au corps à corps que je me débrouille le mieux, sans doute parce que c'est à ce petit jeu là que j'ai la meilleure occasion de mettre à profit cette impulsivité qui semble désormais me coller à la peau. Parfois j'ai l'impression d'en vouloir au monde entier, j'ai la sensation étrange que mon esprit me hurle des choses que je ne suis pas en mesure de comprendre, et tout cela me donne envie de hurler, de plaquer mes mains contre mes oreilles et de supplier que tout cela s'arrête ... alors je me force à la concentration, à diriger mon esprit sur autre chose et de cette manière j'arrive utiliser mes faiblesses à bon escient. Du moins presque toutes.

➺ QUE PENSES-TU DE LA RÉVOLTE ET DES REBELLES ? CROIS-TU A LEUR EXISTENCE ?

Si j'y crois ? J'ai été victime de leur barbarie, de leur volonté stupide de remettre en cause et de détruire tout ce sur quoi nous vivons, toutes les bases en lesquelles nous croyons depuis des décennies ... et tout ça pour quoi ? Je reste persuadé qu'eux ne le savent même pas, que ces habitants du treize jalousent simplement le reste des districts qui peuvent vivre libre et voir le soleil se lever chaque matin et se coucher chaque soir. Le bombardement de leur district ne leur a donc pas servi de leçon, et c'est pour cette raison qu'il est de notre devoir à nous, pacificateurs, de veiller à ce que leur folie ne se propage pas dans le reste de Panem et ne vienne pas gangréner un système dans lequel chacun possède sa place. Toutes ces raisons de me battre je me les répète en me levant chaque matin, Hilda me les a apprises, continue de mes les répéter et pour lui montrer ma dévotion je ne cesse d'y penser, parce que ce temps supplémentaire qu'elle m'a permis d'avoir c'est à défendre cette cause que je dois l'utiliser.

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS ÉVÉNEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

Difficile de ne pas y prendre part quand on porte l'uniforme des pacificateurs, et de toute manière pour rien au monde je ne serais resté les bras croisés alors que le district treize avait tenté à plusieurs reprises d'envahir mon district ; Nous avions résisté, durant de longues semaines nous avions même cru perdre du terrain, mais finalement nous n'avions jamais rien lâché et grâce à notre détermination le district trois reste aujourd'hui encore aux mains du Capitole. Ces rebelles de malheur m'avaient peut-être pris tout ce que j'avais, y compris ma mémoire - du moins c'était ce qu'Hilda m'avait assuré et ne cessait de me répéter comme si elle craignait que je ne perde de vue mes objectifs - mais il était hors de question que je les regarde me prendre ma nouvelle vie sans broncher.

➺ QUELLE EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR RÔLE, LEUR COMPORTEMENT ?

Certains aiment à nous faire passer pour des monstres, pour des personnes sans cœur ni compassion ... mais ces personnes là ont sans doute toujours quelque chose à se reprocher, bien plus que de choses à nous reprocher à nous. Et si je ne me reconnais pas dans la violence et le besoin d'hémoglobine de certains autres pacificateurs, cela ne m'empêche pas de croire en ce que je fais et de tenter de le faire bien. Nul besoin de violence gratuite, de torture qui ne soit pas nécessaire, mais s'il en est de l'intégrité et du respect de l'autorité qui serais-je pour estimer que le châtiment n'est pas à la hauteur du crime ? Il faut respecter l'ordre établi, voilà ce que je me répète si par malheur j'ai la sensation d'hésiter, d'éprouver du remord vis-à-vis de certaines de mes actions ou de celles commises par un de mes collègues. Si ma conscience en vient à se questionner sur mes agissements je préfère m'en remettre à ma raison plutôt que de chercher à me questionner en mon fort intérieur ... du moins c'est ce qui m'a toujours semblé le plus sûr, jusqu'à présent.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

J'y crois, mais je ne pense pas l'avoir déjà rencontré. Ou peut-être que si, mais puisque je ne m'en rappelle pas à quoi bon après tout ? Je pense que le bonheur existe pour celui qui a su trouver sa place, et moi je cherche encore la mienne ... Comme si cette nouvelle vie que m'avait offerte Hilda ne me semblait pas sonner totalement juste, comme s'il me manquait quelque chose, ou peut-être quelqu'un ... Quelque chose qui me donnerait la sensation d'être entier, quelque chose qui me donnerait l'impression d'enfin savoir d'où je viens pour commencer à savoir où je vais. Mes souvenirs, mon passé, voilà ce qui me manque encore si j'espère un jour pouvoir rencontrer ce qu'on appelle le bonheur ... en attendant je le laisse aux autres, parait qu'on ne peut pas tout avoir.

JE VIENS D'UN MILIEU souterrain, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE n'a jamais manqué mais restait précieuse. DU COUP, MON NOM N'A jamais eut aucune CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE ne me suis jamais demandé si j'aimais ou non. JE SUIS DANS LE troisièmeÈME DISTRICT. AYANT vingt-huit ans JE ne pourrais de toute façon plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'attends la prochaine moisson avec un mélange de dégout et d'indifférence. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

FEATURING jake gyllenhaal © COPYRIGHT dawnoftimes(tumblr)

tell us your story.

❝ The scariest thing about distance is that you don’t know
whether they’ll miss you or forget you. ❞

ANNÉE 2290 ✤ DISTRICT TREIZE
« C'est Loop, elle va vivre avec nous à partir d'aujourd'hui. » Voilà comment on la lui avait présenté la première fois, voilà comment sa sœur - puisqu'il ne lui avait pas fallut longtemps pour la considérer ainsi - était entrée dans la famille comme ça, du jour au lendemain, et n'en était jamais repartie. Tommy devait avoir sept ou huit ans, il ne savait plus trop, un âge en tout cas auquel ce qu'on avait vécu avant paraissait trop loin et trop flou pour que l'on s'en souvienne véritablement, et pour cette raison le jeune homme avait avec le temps eut la sensation que Loop avait toujours fait partie de sa vie. Aussi simple que le « Je m'appelle Tommy. Tu aimes jouer à cache-cache ? » par lequel il avait pour la première fois engagé la conversation avec elle, et attrapé sa main pour l'emmener jouer avec lui, loin des grandes personnes et de leurs discussions ennuyeuses, intrigué par le regard triste et les longs cheveux de la fillette. Tommy ne savait pas ce que c'était que d'avoir un frère ou une sœur, mais il avait promis à son père qu'il apprendrait vite. Et il n'avait pas menti, malgré les presque cinq ans qui les séparaient Loop et Tommy devinrent rapidement aussi inséparables que les oiseaux du même nom, le jeune garçon qu'il était gardant toujours un oeil voir deux sur sa petite soeur, rembarrant les plus médisant à propos de sa situation familiale qu'ils qualifiaient de douteuse, avant de réaliser qu'en grandissant la demoiselle avait largement de quoi se défendre toute seule. Parce que c'était bien ça le truc au fond, Loop était aussi impulsive que Tommy était posé, elle était aussi grande bouche qu'il était diplomate, elle était aussi impulsive qu'il était discipliné ... elle était aussi sauvage qu'il était abordable. Ça aussi il l'avait bien remarqué, surtout à mesure qu'ils avaient grandis, Loop n'était pas le genre à se laisser approcher facilement, et il était bien l'un des seuls à avoir les cartes nécessaires pour la comprendre sans avoir besoin qu'elle parle. « Parfois, souvent, tu me files vraiment la frousse de ma vie, mais tu seras toujours MA Loop. » était sans doute la phrase qu'elle avait le plus souvent entendu sortir de la bouche du jeune homme, mais à mesure qu'ils avaient grandi elle n'avait pas été moins sincère, surtout lorsque l'un et l'autre se retrouvèrent inséparables jusque dans ce qu'ils avaient décidé de faire de leur vie d'adulte ...


ANNÉE 2309, JUIN ✤ DISTRICT TROIS
« Mais qu'est-ce que nous avons là ... » Cours. Voilà ce que son instinct lui avait crié de faire quand son premier réflexe aurait été de se jeter sur l'escalier pour prévenir Loop. Mais c'était faire plus de mal que de bien aussi n'avait-il pas hésité plus d'un quart de seconde avant de lever un bras pour se protéger le visage et de prendre son élan pour se jeter contre la vitre et de passer au travers. Un coup de feu, qu'il senti siffler près de son oreille sans pour autant prendre la peine de se retourner ... puis un second, qui le stoppa en pleine course. Durant ce qui lui sembla durer une éternité Tommy tomba d'abord à genoux puis s'écroula entièrement au sol, ses bras ne l'aidant même pas à atténuer sa chute et son visage mordant violemment la poussière. « C'est ça. A tout à l'heure. » C'était la dernière chose qu'il avait dit à Loop avant de redescendre ces foutus escaliers, c'était la toute dernière chose qu'il lui avait dit et il ne voulait pas que ce soit un mensonge, à tout à l'heure cela voulait dire je vais revenir, alors il ne pouvait pas, il ne pouvait pas mourir maintenant ... Il ne pouvait pas fermer les yeux malgré l'impression de ne plus voir que trouble, malgré la sensation que cet n'était pas simplement du sang qui s'échappait de la plaie causée par la balle qui avait traversé de part en part, mais bien sa propre vie, qui lui échappait comme à un gamin tentant de retenir l'eau avec ses doigts. « Loop. » Elle avait du courir, elle devait certainement courir à cet instant, courir vers cet endroit où ils étaient censés se retrouver, cet endroit où il était censé l'attendre. Enfonçant ses doigts dans la terre pour tenter de rassembler ses forces, malgré l'impression que ses jambes répondaient à peine à ce que son cerveau leur ordonnait de faire, il n'avait entendu que trop tard les pas arrivant dans sa direction et relevé la tête juste à temps pour la regarder dans les yeux, tandis qu'elle s'accroupissait pour se mettre à sa hauteur. Une peau sombre et un regard d'acier ; Sa main fermement serrée autour de l'arme qui avait réduit Tommy à son état de faiblesse, et un sourire carnassier s'étirant sur son visage. « Ta petite fouine de copine m'a peut-être filé entre les doigts mais toi, mon mignon, tu n'iras nul part ... » Éclair de lucidité, geste désespéré ou réponse muette à l'ennemi se penchant sur votre presque-cadavre, Tommy avait émis un grognement sinistre et relevé son bras vers son bourreau, refermant sa main crispée sur le cou de la jeune femme et s'y agrippant, serrant de toute la force qu'il lui était capable de rassembler, la douleur dans son dos le brûlant presque jusqu'aux larmes. Mais que valait la fore d'un soldat blessé dont l'énergie lui échappait tel une simple fumée ? Suffoquant un court instant du fait de la surprise, la pacificatrice s'était reculée presque avec dégoût, repoussant la main du jeune homme comme s'il avait été une vulgaire poupée de chiffon. « Ah tu veux jouer à ça ? » Écrasant sa main du plat de sa botte elle avait arraché à Tommy un cri de douleur, qui se mura soudainement en silence lorsqu'après l'avoir attrapé par le col de son blouson, elle l'avait à son tour regardé dans les yeux avant d'abattre la crosse de son pistolet sur son visage. « Ça mon gaillard, crois-bien que tu me le paieras. » Blackout.


ANNÉE 2310, JANVIER ✤ DISTRICT TROIS
« A quoi bon ... » C'était un murmure plaintif, résigné, le murmure d'un homme qui n'avait plus le moindre espoir. Et de l'espoir Tommy n'en avait plus. Combien de mois qu'il était ici, combien de temps depuis la dernière fois qu'il avait vu la lumière du jour ? Six mois, peut-être sept ... il ne savait plus, il avait arrêté de compter au bout de quinze jours, difficile de tenir des comptes quand on vivait dans le noir toute la journée et ne se repérait qu'avec les coups, les menaces et les injures distribuées à heures fixes. Il était peut-être devenu fou, sans doute même ... Il avait l'impression que la température de la pièce baissait de plusieurs degrés dès que les pas de son bourreau raisonnaient au loin, parfois il aurait voulu hurler mais il y avait des semaines que plus aucun son ne sortait de sa bouche. Pas lorsqu'elle était là en tout cas. Ses paroles il les réservait à une seule personne, d'une voix basse et que les coups et le manque d'eau avaient enrouée « Je suis désolé. Je suis tellement désolé ... » Une larme avait coulé sur sa joue, et d'autres auraient sans doute suivi s'il avait eut assez de force pour les verser. « Je sais. » Elle était là, assise dans un coin de la pièce, son menton posé sur ses genoux repliés contre elle, ses yeux le fixant d'un air à la fois curieux et résigné. Loop. « T'es pas réelle. Je sais bien que t'es pas vraiment là ... » avait-il finalement murmuré sans oser la regarder dans les yeux, comme par peur de la vexer, ou peut-être même de la voir disparaitre maintenant qu'il mettait des mots sur ce qui durait depuis des semaines ... parce qu'elle apparaissait et disparaissait toujours sans crier gare, parfois alors que Tommy aurait voulu qu'elle reste un peu plus. Parfois elle était encore là quand l'autre arrivait, et Tommy aurait préféré qu'elle s'en aille plus tôt car fruit de son imagination ou non il ne voulait pas qu'elle assiste à ce qui se jouait dans cette pièce, chaque jour que dieu faisait et depuis bien trop longtemps maintenant. « Peut-être. Mais quelle importance, je suis là. C'est ce qui compte. » C'était tout ce qui comptait, c'est vrai. C'était dans sa tête tout cela, mais au moins Tommy n'avait pas l'impression d'être seul, il avait choisi d'en être à l'épilogue de sa vie et il n'était pas seul. Pas tout à fait. « J'ai toujours su que ça serait toi. La dernière chose que je verrai, avant de ... » Il n'avait pas terminé sa phrase. Elle savait de toute façon, ce n'était pas la première fois qu'il se décidait ... c'était simplement la première et dernière fois qu'il savait qu'il n'y aurait pas de retour en arrière possible, que ça fonctionnerait, et que la seconde suivante tout cela serait enfin terminé. Terminé, plus de froid, de cris, de douleur, de menaces, de souvenirs, de regrets ... plus rien, et c'était ce qu'il voulait. C'était ce qu'il voulait depuis le jour où cette folle furieuse l'avait abattu et écrasé du talon de sa chaussure la capsule de cyanure qui lui avait échappé des mains ; Elle avait écrasé sa seule chance d'échapper à tout ça, mais elle ne l'empêcherait pas d'aller au bout cette fois-ci. « Elle m'aura tout pris. Mais pas ça. » Depuis le temps qu'il était là il n'avait toujours pas saisi quel jeu malsain la pacificatrice jouait avec lui, il n'avait pas compris pourquoi après autant de temps elle ne lui avait pas simplement collé une balle dans la tête pour abréger ses souffrances ... ce moment là il en avait rêvé, bien plus que le fait de devoir en finir lui-même, parce qu'une exécution demandait beaucoup moins de courage et que du courage il avait douté d'en posséder assez. Pas assez de courage, et un instinct de survie qui refusait de lui faciliter la tâche ; Retenir sa respiration, garder la tête en bas jusqu'à ce que le sang s'y accumule, cela n'avait pas suffit. Même s'ouvrir les veines avec les dents il y avait pensé, il avait même essayé, mais cette cinglée était arrivée bien trop tôt et avait eut la cruauté de l'empêcher d'y passer une fois encore. Mais pas cette fois, cette fois-ci elle ne pourrait rien faire. « A tout à l'heure, c'est ce que tu avais promis. Tu m'attendras ? » Il avait fermé les yeux, comme on ouvrait la porte vers un souvenir, le souvenir des derniers mots et de la dernière image. Parfois Tommy avait l'impression de s'en rappeler avec une infinie précision, parfois il lui semblait que les mois avaient fait leur œuvre et que tout, jusqu'au visage et à la voix de Loop lui paraissaient plus flous. Et son père, et sa mère ... parfois il pensait se souvenir de leur voix dans un coin de sa tête. Parfois il peinait à repenser à une expression de leur visage. « Le temps qu'il faudra. » Il ne savait pas s'il y avait un après, mais si tel était le cas alors il attendrait Loop, et il tiendrait cette promesse. Et tandis que son crâne allait heurter le mur opposé dans un bruit sinistre, il cru voir encore le visage de sa petite soeur tandis que ses yeux se fermaient, pour de bon.


ANNÉE 2311, SEPTEMBRE ✤ DISTRICT TROIS
Braeden. Il s'appelait Braeden et devait la vie à Hildegarde Falk-Lawson, c'était à dire vraies les deux seules et uniques choses qui soient des certitudes le concernant. « C'est la seule chose que tu répétais dans ton sommeil. Ton prénom. » C'était faux, il parlait dans son sommeil mais ce n'était pas ce qu'il disait, et s'il pouvait s'entendre il en apprendrait bien plus que tout ce qui sortait de la bouche de cette pacificatrice. C'était faux, mais il la croyait les yeux fermés parce qu'après tout, elle lui avait sauvé la vie. Elle avait arraché le pauvre bougre qu'il était à une brochette de rebelles trop heureux d'exercer leur cruauté sur un innocent en appelant cela dommage collatéral ou mal nécessaire, à une rébellion que Braeden avait appris à haïr. Tout cela Hilda le lui avait appris, et chaque jour il se le répétait parce que c'était, il le pensait, le seul moyen qu'il avait pour le moment de la remercier de ce qu'elle avait fait pour lui. « Ce sont des barbares, et tu en as été la victime. Victime de leur volonté stupide de remettre en cause et de détruire tout ce sur quoi nous vivons, toutes les bases en lesquelles nous croyons depuis des décennies ... et tout ça pour quoi ? Ils n'en savent rien, ces habitants du treize jalousent simplement le reste des districts qui peuvent vivre libre et voir le soleil se lever chaque matin et se coucher chaque soir. Le bombardement de leur district ne leur a donc pas servi de leçon, et c'est pour cette raison qu'il est de notre devoir à nous, pacificateurs, de veiller à ce que leur folie ne se propage pas dans le reste de Panem et ne vienne pas gangréner un système dans lequel chacun possède sa place. » Ce discours Braeden le connaissait par coeur ou presque, et Hilda n'avait cesse de le lui répéter quasiment mot pour mot, à chaque fois qu'il posait la question de trop, à chaque fois qu'il reléguait involontairement au second plan sa dévotion envers elle ou les pacificateurs, qu'il avait intégré là encore grâce à celle qu'il considérait comme un mentor ou un professeur, sans jamais se douter qu'elle ne voyait en lui qu'un instrument de vengeance, un jouet dont elle s'amusait sans doute régulièrement comment elle s'en débarrasserait une fois le moment venu. « Je sais tout ça, je sais ... mais ... » Mais quoi ? Il ne savait même pas. Mais qu'en était-il de sa vie d'avant, de qui il était, de ceux qu'il avait connu, et d'où il venait ? Toute ces questions se bousculaient dans sa tête presque aussi souvent que le reste, et par dessus tout il voulait trouver un moyen de prouver à Hilda qu'elle n'avait plus besoin de le couver et de lui cacher ainsi les choses ... Elle ne le pensait pas assez fort pour entendre la vérité, c'était ce qu'il pensait. « Personne ne t'a cherché Braeden. J'ai fait tout ce que j'ai pu, mais personne ne t'a jamais cherché, on t'a oublié ou on espère ne jamais te revoir. Et c'est ça, c'est ça que tu voudrais retrouver ? » Ça faisait tellement mal, ces mots, ils tranchaient avec plus de précision qu'un rasoir mais faisait bien plus mal encore. Mais elle avait raison, Hilda avait raison comme à chaque fois, et lui était stupide de remettre en cause tout ce qu'il avait grâce à elle, toute cette nouvelle vie qu'il avait construit avec son aide, dans cet uniforme qu'il portait avec fierté. « Tu as raison. » Et le sourire de satisfaction sur le visage de la pacificatrice suffisait à comprendre que c'était tout ce qu'elle espérait de lui, qu'il lui reste docile et dévoué. Et dans l'attente de lui trouver utilité plus cruelle, ses capacités faisait de lui un pacificateur sur lequel elle pouvait compter pour faire en sorte que contrairement à d'autres le district trois ne passe jamais aux mains de l'ennemi. Les rebelles étaient l'ennemi, c'était tout ce qui importait, c'était tout ce que Braeden avait besoin de retenir. Et en s'endormant Tommy avait laissé le champ libre à un homme qui à défaut de penser par lui-même brisait des phalanges avec bien plus de dextérité que lui.

Spoiler:

Rebienvenuuuuuue
Bonne chance pour cette fiche