i really don't know why it is such a big deal though

Et merde. Elle avait craqué. Ça avait été plus fort qu’elle, depuis que Braeden avait laissé entendre qu’il aurait une surprise à lui donner elle avait envie d’en savoir plus. Pour une fois que quelqu’un allait lui offrir quelque chose sans qu’elle n’ait rien eu à demander elle ne pouvait pas rater ça. Quelque part elle avait un peu l’impression que Braeden commençait à se jouer d’elle. La jeune femme avait beau faire de même avec lui depuis toujours, il était hors de question que les rôles s’inversent. Elle menait la danse, les hommes n’avaient plus qu’à suivre. C’est ce qu’elle n’avait cessé de se répéter tout le long du repas, qu’elle y allait juste pour voir, qu’il n’aille pas se mettre dans la tête qu’elle était faible ou quoi que ce soit de ce genre. Leur dernière entrevue avait d’ailleurs mit sa faiblesse en avant, le pauvre avait été incapable de lui résister plus de cinq minutes. Il fallait dire qu’elle était irrésistible : une petite moue et le tour était joué. M’enfin bon ce soir c’était plutôt lui qui avait réussit à l’avoir. Braeden devait sûrement être en train de se réjouir de cette petite victoire.

Maïwenn l’attendait derrière son immense demeure comme ils en avaient convenu, elle avait réussi à convaincre de la laisser sortir, baragouinant une histoire de mal de tête dû à l’alcool. Son cher papa lui avait d’ailleurs gentiment demandé de rentrer le plus rapidement possible, les Jeux étaient peut-être finis mais c’était toujours mal vu de traîner dehors en pleine nuit, même pour la fille du maire. Tous deux savaient parfaitement qu’elle ne tiendrait absolument pas compte de sa remarque et rentrerait quand bon lui semblerait. En face d’elle on pouvait apercevoir la grande place où un peu moins d’une centaine personnes avaient été exécutées il y a avait bientôt un an. Et ils l’avaient bien cherché. Le fait de savoir que des habitants de son propre district, des gens qu’elle avait parfois connu, avaient comploté en secret pour mettre en place un régime se basant sur un système d’égalité totalement stupide la mettait hors d’elle. Le régime actuel lui convenait très bien et il n’était pas question d’en changer simplement parce qu’une poignée d’imbéciles se sentaient l’âme révolutionnaire. Le Capitole était plus fort que n’importe quel ramassis de rebelles, il l’avait déjà montré en détruisant le district 13 une première fois et se ferait une joie de le montrer à nouveau. Si des personnes naïves étaient assez bêtes pour tomber entre les mains de cette espèce de secte qu’était les rebelles, tant mieux pour eux, mais que ça ne vienne pas les déranger eux, tous les autres civils qui ne voulaient rien avoir à faire avec cette histoire. C’était dans ces moments là qu’elle était contente d’avoir des pacificateurs intransigeants, certes ils passaient plus de temps à l’emmerder pour des histoires de couvre feu qu’à traquer les rebelles, mais au moins on pouvait compter sur eux en temps de crise. Alors que tous se terraient derrière leurs belles bâtisses, elle-même comprise, les pacificateurs ramenaient l’ordre. La jeune femme se demandait si les services qu’ils rendaient à la nation étaient bien rémunérés, le peu qu’elle avait pu voir du minuscule appartement où vivait Braeden tendait à lui faire croire que non, mais l’immense baraque des autres pacificateurs plus haut placés lui faisaient penser le contraire. Tout devait être une affaire de grade, et maintenant qu’il était devenu l’esclave de la rouquine il gagnerait sûrement beaucoup mieux sa vie. Tant mieux, parce qu’il était hors de question qu’elle lui rende visite s’il continuait de vivre dans cet espèce de taudis. Il y avait des jours où elle se disait que ce n’était pas très correct de refuser tout contact avec les personnes moins chanceuses qu’elle, mais elle chassait bien vite ce genre de réflexions lorsqu’elle apercevait les loques qui déambulaient dans les rues, parfois même à côté de son quartier. Leur interdire l’accès à certaines parties de la ville lui avait parut être une bonne idée, mais son père l’avait tout de suite refusé, déclarant « qu’en ces temps-ci mieux valaient ne pas donner au peuple matière à révolte ». En gros ce n’était qu’un lâche qui n’osait pas mettre en place des réformes utiles et qui embelliraient la vie à bon nombres de personnes. Et puis son intention n’était pas mauvaise, ne pas voir les autres nager dans le bonheur remonterait sûrement le moral des « pauvres »… non et puis qui est-ce qu’elle trompait ? Elle en avait juste ras le bol de devoir les côtoyer tous les jours, ils donnaient une image pitoyable à certains quartiers qui auraient pu être très sympathiques sans leur présence. Il n’était d’ailleurs pas rare qu’elle le leur fasse savoir à l’aide de remarques rarement polies, ça pouvait paraître inacceptable aux yeux de certains mais bon, c’est pour ça qu’on l’aimait. Maïwenn commençait à en avoir marre d’attendre l’homme à l’uniforme blanc et se préparé à rentrer lorsqu’elle le vit arriver depuis le fond de la rue, pas plus pressé que s’il avait eu une heure devant lui. « Heureusement que tu t’es dépêché, ça aurait été bête d’arriver avec trois quart d’heure de plus. » Il lui avait demandé d’être gentille pendant le repas mais n’avait rien spécifié pour après, tant pis pour lui.

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