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 This world is not made for anyone #minial

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MessageSujet: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeVen 30 Aoû - 16:44

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞
Il en a rêvé durant presque cinq interminables journées et c’est arrivé aujourd’hui, aux alentours de 16h15. Niallán s’est imaginé lui enfoncer une lame crantée entre les côtes des dizaines de fois. Il s’est vu atteindre son cœur pour lui montrer ce qu’il a pu ressentir en voyant le couteau déchiqueter la chair pâle et délicate de sa gorge. Le trentenaire s’est vu plonger son regard acide dans celui du monstre qui a égorgée sa gamine en l’étranglant de ses mains abimées par des années de travail. Il a égorgé ce porc. Encore et encore. Il lui a fait subir mille tortures dans son esprit, de jour comme de nuit, au point d’oublier de penser à Cashmere elle-même. Ce qui vaut sans doute mieux puisqu’à présent, chaque fois qu’il pense à la jeune fille, c’est pour l’imaginer baignant dans son sang au milieu de cette foutue grotte. Ses beaux cheveux rose et soyeux devenus rouges et poisseux. C’est ça qu’il voit.
Et aujourd’hui, au cinquième jours des Jeux, le tribut du District 9 est mort. Mattys Hyvittae, dix-sept ans.

Quand Niallán a vu les images, il a cru qu’il allait se mettre à vomir sur ses chaussures élimées. Il n’y a rien de monstrueux dans les yeux du gamin quand il pousse son dernier soupir. Il n’y a que la terreur et l’incompréhension. Il est comme tous ces autres enfants jetés en pâture à la cruauté des adultes censés les protéger. Pourquoi moi ? a-t-il eu l’air de dire jusqu’au dernier instant de sa trop courte vie. Le matelasseur aurait voulu pouvoir lui rétorquer qu’il n’a que ce qu’il mérite après ce qu’il a pu faire à sa Cash, mais les mots se bloquent dans sa gorge et les larmes lui montent aux yeux. Il ne pleure jamais. Mais en voyant la main du môme retomber mollement sur la pierre, échappant à celle de son allié, de son ami, il s’est senti sur le point de fondre en larmes. Il s’est presque senti plus bouleversé qu’au moment de visionner la mort de sa protégée…
S’il s’est senti coupable pour sa mort à elle, ça n’a rien à voir avec ce qu’il éprouve quand il entend le canon signaler la mort de Mattys au restant des combattants en lice. Pas des combattants : des enfants. Des enfants armés qui jouent au pire jeu jamais inventé par l’être humain. Des enfants d’ailleurs déshumanisés, en souvenir d’une dette impossible à rembourser. Une chance que sa gorge soit trop entravée par ses sanglots pour qu’il puisse protester à cette seconde, sinon tous l’aurait entendu hurler un « non ! » tonitruant. Parce que c’est injuste. Parce que ça ne devrait jamais arriver, nul part, et certainement pas de manière si délibérée, si méticuleusement organisée. Parce qu’il réalise, trop tard, que ce n’est absolument pas ce qu’il voulait finalement. Mattys n’est pas le monstre qu’il avait créé dans son esprit pour être capable de mieux assumer la mort de Cashmere. Mattys n’est – n’était – qu’un gamin contraint à tuer pour assurer sa survie. Il n’avait même pas vraiment calculé son geste en égorgeant Cash. Ca avait été… un coup de chance pour lui, un mauvais coup du sort pour elle.
Le sort n’est jamais en la faveur de personne, et surement pas en celle des enfants des districts de Panem…

Et puis cette envie de se soulever disparaît et laisse place à l’écœurement et à la simple lassitude. Le reste de la journée, Nial a l’impression de la vivre de très loin, comme depuis le corps d’un autre. Il continue de travailler comme si de rien était au milieu de ses collègues aussi apathiques, essayant de ne penser à rien. La tâche est rude et l’aide en ce sens au moins. Après avoir pointé, sans prendre une seconde pour réfléchir à ce qu’il va faire, il dirige ses pas vers le village des vainqueurs et s’introduit chez Silk. Le trentenaire sait comment faire pour ne pas se faire prendre en entrant et sortant, et elle lui a laissé une clé pour qu’il le fasse quand bon lui semble. Niallán commence par vérifier l’absence de Swain. Il ne sait toujours pas comment il va s’y prendre pour annoncer sa disparition à sa plus vieille amie, mais à cette seconde, c’est le cadet de ses soucis. Et puis elle a perdu Cash elle, non ? Ils sont quittes, voilà tout. Et puis Swain c’est certainement simplement fait la belle et n’est pas mort, lui…
Le matelasseur fourre les deux bouteilles d’alcool dans sa besace et emprunte un chemin différent de celui pratiqué à l’aller pour rejoindre son chez-lui. Ses pieds le portent tous seuls pendant qu’il revoit malgré lui en boucle la mort du jeune Hyvittae.

Une fois sur place, il ne perd pas un instant. Il met son verrou en place, ferme ses volets et s’installe sur son inconfortable chaise en tirant la première bouteille de son sac. Il en avale une longue gorgée qui lui brûle les entrailles et puis une seconde pour mieux la faire passer. Cela fait, le regard dans le vague, il repense à Cash et aux derniers mots qu’ils ont échangés. Il boit une fois encore. Il repense à Mattys qui, lui au moins, est mort aux côtés d’un ami. Nial avale une nouvelle longue gorgée. Il pense à ce tribut, Calixte, se demandant s’il doit le haïr lui aussi ou pas. Il décide qu’il n’a plus la force de haïr qui que ce soit aujourd’hui. Demain peut-être. Il boit un coup à cette pensée pacifique et continue de lever le coude, encore et encore et encore…    

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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeVen 30 Aoû - 17:24

Daïphné Eolki: Tante de Milalie, 45ans.


Deux heures. C'est le temps qu'il est accordé Nial avant que l'on vienne frapper à sa porte. D'abord des coups discrets, puis, plus violents et enfin incessant. Elle veut qu'on lui ouvre et vite, elle veut le voir avant que la bombe à retardement qu'elle est, n'explose. Ca fait deux jours maintenant qu'elle passe voir sa nièce pour s'assurer de son état. Et deux jours qu'elle ne peut qu'observer en silence sa santé se détérioré. Elle pensait qu'une soupe et du repos suffirait... Mais elle s'était trompé. C'est des médicaments qu'il lui faut et pour ça, elle a besoin d'argent.
Qu'elle aimerait pouvoir les acheter elle même, mais avec ses propres enfants et les temps qui s'annoncent, elle n'a pas de billet à offrir à la fille de sa sœur.
Jamais elle n'aurait été le voir si elle avait eut une autre solution ou si il n'avait pas décidé de brusquement rentrer dans vie. Quatorze ans. Une éternité. C'est trop facile de venir jouer un soir les chevaliers servants. Trop facile d'être vu comme un héros après tout ça. Des années sans rien, pas même un regard ou une main tendu. L'heure est venu de régler ses comptes.

- Ouvres moi ! Je sais que tu es là !

Elle peste, mais garde suffisamment de retenu pour rester digne. Quelques cheveux s'échappent de son chignon serré alors qu'elle continue de frapper à cette maudite porte. Elle ne peut pas partir sans rien, ou Miliale mourra avant les prochains jeux. Rien que d'imaginer son petit corps frêle, si pâle... Et ce sourire stupide qui persiste sur les lèvres de la gosse. A croire qu'elle ne craint pas la mort elle même... En même temps, elle a déjà tant perdu.
Une gamine normale devrait pouvoir se réfugier dans les bras de sa mère pour se sentir mieux, ou compter sur son père pour trouver de quoi la soigner. Dans quel monde vit-on pour qu'une gamine en arrive là ? Elle secoue la tête, maudissant cette pensée. Elle a bien vu où ce genre d'idée menait... droit dans le peloton d'exécution.

Et enfin, la porte s'ouvre. Son regard foncé, contrastant avec sa chevelure blonde, se braque à son regard. Mépris. Haine. Et colère. Quel homme lâche a t-elle devant elle ? Depuis quand ne l'avait elle pas vu ? 15ans... A moins que l'on compte les quelques fois où ils s'étaient croisés, sans se dire plus qu'un regard. - Miliale est malade. Et comme si ce n'était pas assez claire, elle se presse de rajouter. - Il lui faut de l'argent. Comme à tout le monde sans doute, sauf que celui ci ne sera pas dépenser en alcool, comme pour lui qui doit trouver bon de dilapider ses tunes dans de telles boissons.
Cette femme a été belle, c'est indéniable. Elle a été belle, jusqu'à ce que la réalité de la vie la frappe, encore et encore. Ses traits tirés en témoignent et elle aborde le même air que toutes les personnes du district Résignée.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeVen 30 Aoû - 18:29

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

Les coups frappés à la porte l’arrachent à sa léthargie. Niallán se redresse comme un diable tiré de sa boite, renversant du whisky sur ses cuisses. Il reste planté là un moment, attendant que le monde arrête de tourner autour de lui, le regard vitreux. Lorsqu’il se met enfin un mouvement, ce n’est pas pour aller ouvrir à la personne qui tambourine sur sa porte depuis il ne sait quand, c’est pour se précipiter lamentablement vers son évier pour y vomir une partie de l’alcool qu’il a ingurgité cette nuit. Cramponné au rebord du meuble, il se laisse mollement retomber sur le sol et s’appuie au plan de travail le temps de terminer de reprendre ses esprits. Il a la migraine et il se sent encore affreusement nauséeux. Mais au moins, pendant quelques instants, il n’a plus été capable de se souvenir de ce qui l’a conduit à se mettre dans cet état.
Et puis ça lui revient et il se fait l’effet d’être une falaise heurtée avec une violence inouïe par les vagues. Une falaise déjà bien érodée par le temps et les coups, qui se sent éreintée, à bout de force, et n’a plus l’impression qu’elle va pouvoir tenir encore très longtemps. Il se sent s’émietter. Chaque jour, des pans de sa volonté s’effritent et finissent à la mer où ils coulent et disparaissent à jamais. Disparaître à jamais. En voilà une idée tentante… Tellement que le trentenaire se laisse aller à sourire, fermant les yeux en laissant sa tête dodeliner entre ses deux épaules. Il peut presque voir la mer. Pourtant il l’a jamais vue cette foutue mer, autre part que sur les écrans. Mais il la voit et elle l’appelle. Cashmere et Mattys sont sous l’eau. Sauf que l’eau est d’un rouge….  

« Ouvres moi ! Je sais que tu es là ! »
Nial sursaute une fois encore et redresse la tête, se la cognant dans le meuble derrière lui. Il grogne et porte une main qui lui donne l’impression de peser des tonnes à l’arrière de son crâne. Nouveau grognement agacé. Il essuie sa barbe imbibé de ses vomissures dans le revers de sa manche. Au point où il en est…
« Va t’faire foutre » marmonne le matelasseur, sans vraiment savoir à qui il s’adresse.
Quelqu’un qui a décidé de lui casser les burnes en même temps que les oreilles en tout cas.

Sans vraiment réfléchir à ce qu’il fait, juste parce qu’il paraît naturel d’aller ouvrir la porte à une personne qui y frappe, Niallán se force à se remettre debout. Il titube et doit s’appuyer sur sa table en attendant que son vertige passe. Après ça, le cœur encore au bord des lèvres et l’esprit embrumé, il va tourner la poignée. Ca ne marche pas. Il lui faut tirer une fois, deux fois, trois fois, avant de comprendre que la porte a été verrouillée. Logique. Alors il donne un tour de clé et peut enfin faire face au gêneur.
Gêneur qui se révèle être une gêneuse. Il lui semble la connaître. Plutôt jolie pour une femme de cet âge, blonde comme les blés, l’air peu commode. Nial se sent basculer et referme sa main sur le chambranle de la porte pour se maintenir plus ou moins droit. Il se trouve en présence d’une dame après tout.
« Miliale est malade. Il lui faut de l’argent. »
…Ouais, et alors ? En quoi est-ce que c’est censé le concerner cette affaire là ? Il ne connaît pas de Miliale et n’a pas pour habitude de distribuer son argent à tout va. Pas même à ceux qu’il considère comme ses gamins. Pas même à Cashmere… Il leur donne à manger, c’est déjà bien. Et au moins il sait ce qu’ils font de son fric. Qui se trouve souvent être en réalité celui de Silk, mais c’est leur petit secret.  
« Et ? » finit-il par répondre, haussant une épaule, avant d’être pris d’un haut-le-cœur.  
La femme lui répond quelque chose qu’il n’écoute même pas. Elle a l’air énervée et il connaît ce petit air rebuté. Il l’a trouvé fort charmant la première fois qu’il l’a vu apparaître sur son visage, d’une bonne décennie plus jeune. Peut-être deux… Celenia. La jolie et sauvage Celenia qu’il a culbuté y a des années. Pt’être que c’est pour ça qu’elle est fâchée. Peut-être qu’il était censé garder contact ou quelque chose comme ça.
Sauf qu’il n’a pas pu parce qu’elle est morte. Il s’en souvient maintenant. Sa fille a été moissonnée y a des années et…
« C’est toi Cely ? T’étais pas censée être morte ? » demande Niallán, coupant l’apparition dans une tirade contrariée. « La vache, j’dois être encore plus déchiré qu’j’croyais ! »
Là-dessus, il part d’un ricanement distordu et manque à nouveau de perdre l’équilibre et de s’étaler sur le pas de sa porte.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeVen 30 Aoû - 19:22

C'est cinglant. Violent. Incontrôlé. Fort. C'est le coeur qui parle plus que la raison, les émotions qui effacent la lucidité, la colère, le mépris... Et la douleur. La gifle qu'elle lui assène, elle ne le regrette pas. Des années qu'elle en rêvait. Des années qu'elle se voyait venir ici et lui dire ses quatre vérités concernant son mode de vie et la manière abjecte dont il a traité sa soeur. Il insulte sa mémoire, son existence même... Sa mort. Elle est loin d'avoir approuvé tous les gens de sa cadette. Mais elle l'a toujours admiré pour son courage et sa détermination. Même face à la mort, elle a su rester digne. Pas de pleur, pas de supplique. Rien que le silence face à la mort.
La seule question qui reste en suspens, c'est pourquoi lui ? Pour cet homme, ce lâche, qui ne tend même pas la main à sa propre fille. Miliale est malade. Et lui s'en moque. Il pourrait la regarder mourir qu'il n'interviendrait pas. En même temps, de quoi s'attendait elle de sa part ?
Elle secoue la tête, ses doigts se refermant sous la colère. Il empeste l'alcool, le vomit et d'autres odeurs tout aussi désagréable. C'est une honte.

- Comment oses tu ? Combien de verre tu as bu pour en arriver à la voir, ici ?
Elle secoue une fois encore la tête, sourcils froncés. - Je t'annonce que Miliale a besoin de toi et c'est tout ce que tu trouves à dire ? Ma soeur n'est jamais tombé plus bas qu'entre tes bras. Elle se recule, croisant ses bras sur sa poitrine. - Mais peut être que ça t'amuse en faîte ? Tu t'amuses à jouer les héros, pour une entrée fracassante et tu comptes fuir par la porte de derrière ? ça ne sert à rien. Il est ivre et se soucis sans doute plus de son équilibre que de ses paroles. Sans plus hésiter, elle franchit le seuil de sa porte. Et s'avance jusqu'à la cuisine... Elle ne fait aucun commentaire sur l'état des lieux et fait comme chez elle pour trouver quelque chose à lui servir qui ne soit pas de l'alcool, n'importe quoi qui le tire de sa torpeur.

Sans ménagement elle le fait asseoir et qu'importe qui gueule ou se plaigne, elle a eut son lot de jérémiade avec ses enfants. Elle pose devant lui une tasse chaude et s’assoit , son regard braqué dans le sien. - Comment tu as pu, venir ainsi dans sa vie, si c'est pour la laisser quand elle a le plus besoin de toi ? Elle marque une pause légère, comme pour lui laisser le temps d'assimiler. - Tu me remet enfin ? Où je dois encore une fois me présenter ? Et ne m'appelle pas une fois encore Celenia... C'est une menace, elle n'est pas à une gifle prêt.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeVen 30 Aoû - 20:35

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

La gifle lui fait l’effet d’un électrochoc, mais c’était certainement le but et il en avait besoin alors… Nial ne dit rien. Il se contente d’arrêter de ricaner bêtement et ses yeux font enfin la mise au point. Ce n’est pas face à Celenia qu’il se dresse, ivre mort et plein de vomi, mais face à une personne qui lui ressemble fortement. Une version un peu plus brouillonne de la jeune femme. Une version un peu plus âgée et un peu plus mariée surtout. Ce qui n’avait pas empêché le jeune homme impétueux et provocateur qu’il était de proposer à sa sœur qu’ils s’amusent à trois à l’occasion…
Daïphné la moralisatrice. Daïphné la rabat-joie. Le matelasseur avait quelques surnoms pour elle, ça lui revient maintenant. Quand il parlait d’elle de cette manière, Celenia éclatait de ce rire particulier et franc, si communicatif que…que ça lui fait presque mal d’ y penser. Elle le sermonnait après, affichant cette moue butée et charmante qui la caractérisait. Une jolie femme, pleine de vie et pourtant morte. Comme Cashmere qui croyait dur comme fer pouvoir devenir vainqueur et s’est faite égorgée pour les caméras. Un grand sourire sanglant. Comme Mattys, poignardé à mort par Calixte et mort dans les bras de Leafon. Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être toujours favorable, merci bien.
Et alors qu’il se remet à songer à tout cela, voilà que Daïphné la pète-sec recommence l’agresse verbalement cette fois. Elle ne pouvait pas choisir un pire moment que celui-ci pour venir l’ennuyer avec il ne sait quelle histoire à laquelle il ne se sent pas mêlé le moins du monde. Chacun son lot de problèmes. Il ne comprend même pas vraiment ce qu’elle lui veut.

Niallán se souvient pourtant de Miliale à présent. Une gamine maigrelette aux cheveux blondins et aux yeux semblables à ceux de sa mère. Une optimiste. Une petite idiote dont il a rempli le ventre un soir, après l’avoir tiré d’un mauvais pas. Mais apparemment, elle n’a évité celui-ci que pour mieux sauter à pieds joints dans d’autres ennuis… Encore que c’est différent puisqu’elle est apparemment malade. S’il a bien compris, ce qui n’est pas tout à fait certain vu dans l’état ou i la conscience de se trouver à l’heure actuelle. A croire que lui aussi aime plonger la tête la première dans les emmerdes.
« J’t’emmerde » grogne-t-il alors qu’elle s’invite tout à coup à entrer chez lui.
Le trentenaire n’a même pas le temps de réagir. Niallán essaye de rattraper son bras mais elle est trop rapide, ou bien lui trop lent à la détente. La seconde option est certainement la meilleure et est d’ailleurs confirmé un instant après lorsqu’elle le traine sans trop de difficulté vers sa table pour l’obliger à s’asseoir. S’il la fusille du regard, il ne fait pas grand chose de plus et se laisse guider par la dragonne. De toute façon, qu’est-ce qu’il pourrait bien faire d’autre ? La cogner ? La foutre dehors à coup de pompe ? Il ne serait pas même capable de toucher son propre nez avec ses doigts alors comment espérer lever son pied jusqu’au postérieur osseux de la sœur de Cely ?

A défaut de jouer les mauvais élèves et de lui faire payer son intrusion, il croise les bras sur la table rayée et enfouie son visage dedans, recommençant à somnoler tranquillement. Mais ce n’est qu’une façon de parler puisque très vite, le souvenir de la mort récente de sa protégée et de son assassin remontent à la surface. Il se met même à penser à sa propre mère, morte en couche. Il pense à cette sœur dont on la dépossédé avant même qu’il ait pu la tenir dans ses bras. Il l’aurait protégée. Il aurait empêché que le moindre mal lui soit fait si seulement on lui en avait laissé l’occasion. Il l’aurait protégé, c’est certain… Niallán aurait donné sa vie pour elle.  
Daï vient encore le secouer et dépose une tasse fumante non loin de lui. L’odeur du thé lui donne la nausée et il fronce le nez avant de repousser le breuvage, affichant clairement son mécontentement. Et puis la voilà qui recommence à l’accuser d’être la pire ordure que le monde ait jamais portée. Cette fois, le trentenaire défend son honneur.  
« Va t’faire ! Si j’t’ais pas intervenu ils l’auraient dépouillée et pt’être même violée. J’avais rien d’mandé moi ! Si j’lui ai payé à bouffer, c’parce que… J’étais pas obligé, c’était pas pour m’impliquer ou j’sais pas quoi, c’était juste… J’ai fait c’que j’ai pu et j’ai pas à en faire plus, ok ? J’la connais pas moi c’te gamine ! Tout c’que j’ai fait, c’est coucher avec sa mère y a des années ! »
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeVen 30 Aoû - 21:01

Daïphnée lève ses mains pour applaudir dans le silence qui s'installe. - Bravo. Magnifique. C'est avec des histoires comme ça que tu arrives à dormir sur tes deux oreilles, le soir ? Je lui sauve la mise une fois et ensuite je la laisse se débrouiller. Elle se redresse, plaquant ses deux mains contre la table, son regard ne quitte plus le sien et il bouillonne sous la colère. Un homme comme ça ne devrait jamais être père. Jamais. Sa fille ne passera peut être pas la nuit et il cuve tranquillement son alcool en pensant qu'il a fait ce qu'il avait à faire... - La sauver était peut être louable, mais ça ne t’absous pas de quinze ans d'absence ! Elle fait les cents pas dans la petite pièce comme un lion en cage, l'odeur de bile et de mauvais breuvage envahissant ses pensées. Et dire que Miliale aurait pu arriver ici à la mort de sa mère. Pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire, vu l'état de l'homme en face d'elle. Nial. Nial le beau parleur, le séducteur, Nial le menteur, le lâche. Si Cely le voyait aujourd'hui, approuverait elle son choix ou regrettait elle que Miliale soit sa fille ?

- La faute à qui si tu ne l'a connais pas ? Elle crache presque ses mots, secouant la tête sous le mépris. Quel homme. Franchement. Une épave, oui. - Juste... couché avec sa mère et... voilà ? C'est tout ce que tu as comme excuse ?! Elle le regarde, le détaille de haut en bas, et soudain, le doute lui gangrène le coeur, lui faisant refermer la bouche. - Elle te l'as dit. Elle t'avais prévenue. Mais au vu de ses réactions... Peut on réellement oublier qu'on est père lorsqu'on se noie autant dans l'alcool ? Daï en doute. Fortement. Mais sa soeur le lui a promit. Elle a parlé avec lui, sont tombés sur un accord pour le bien de Miliale... Elle tente de se convaincre mais le doute subsiste et s'installe confortablement. Elle se rassoit tend la main pour attraper la tasse de thé et le porter à ses lèvres. - Dis moi qu'elle te l'as dit... Mais à présent, elle se rend compte de sa propre stupidité... Cely n'a rien dit. Comme à son habitude. Elle savait à quoi s'en tenir avec Nial, leur relation et elle a gardé le secret sur sa grossesse. Sur son enfant. Leur enfant. Elle déglutie péniblement, jouant avec une mèche échappée de son chignon.

Elle doute que l'homme en face d'elle soit en état de faire une quelconque comédie. Ni même de mentir d'ailleurs, et pourquoi le ferait il ? Pour se dédouaner, pour ne pas avoir à passer pour un moins que rien ? Non... L'homme qui l’accueil dans un tel état, n'en a rien à foutre du jugement des autres.
Ses yeux s'apaisent légèrement et elle soupir après avoir bu une gorgée brûlante. Elle les referment quelques secondes, cherchant ses mots. Elle qui d'habitude, ne manque jamais d'éloquence. - Tu... n'as pas fait que juste coucher avec elle, Nialan. Tu lui as donné un enfant. Une fille. Elle se tait, laissant ses paroles tracer un sillon dans ses pensées embrumées. Elle espère qu'il a assez décuvé pour faire tout seul la déduction qui s'impose.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeSam 31 Aoû - 11:02

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

Quinze ans d’absence ? Elle en a de drôles tiens ! D’ailleurs, le trentenaire se laisser aller à sourire, de ce sourire un peu mesquin qu’il adresse aux femmes une fois qu’ils ont terminés leur besogne et qu’il est temps qu’elle décampe. Le sourire « tu croyais tout de même pas que ça allait être sérieux entre nous ? ». Le même qu’il a adressé à Celenia quand ils en ont eu fini, mais ça n’a pas semblé la déranger plus que ça. C’était une fille intelligente et elle avait très vite percuté pour quelles raisons il la percutait elle. Simplement parce qu’il en avait ressenti le besoin à un moment donné et il s’était trouvé qu’elle avait ressenti exactement le même besoin. Ils avaient été en phase et ça avait été un beau moment, auquel il aurait peut-être dû se raccrocher plus souvent tiens.
Peut-être qu’au lieu de penser au cadavre de Cashmere, barbouillé de son propre sang s’échappant à gros bouillons de sa gorge, il devrait penser à toutes les femmes qu’il a baisées. Ce serait sans doute moins déprimant. Sauf que lorsqu’il se fait cette remarque, il est assailli par l’image la plus affreuse qui soit : lui en train de s’enfoncer encore et encore dans le corps désarticulé et barbouillé de rouge de sa protégée.
Niallán est pris d’un haut le cœur qui brûle sa gorge et lui coupe le souffle. Il doit fermer les yeux en serrant les mâchoires pour s’empêcher de vomir à nouveau, aux pieds de Daïphné qui continue de discourir.

S’il était capable de s’exprimer, le matelasseur lui demanderait de partir. Non, il la supplierait. Peut-être qu’il se mettrait à genoux et viendrait pleurer dans ses jupes, la suppliant de l’abandonner à son sort et de ne plus jamais venir l’emmerder avec ses histoires de bonnes femmes. Sauf qu’une part de lui, celle qui tente de raisonner malgré l’alcool qui embrouille ses sens et tente d’anesthésier sa conscience meurtrie, lui rappelle que quelque part, une gamine est malade. Une gamin qu’il a protégé une fois et avec qui il a partagé un repas. Une gamine amoureuse de la vie qui se trouve être la fille d’une femme bien. Une femme qu’il n’a même pas cherché à aller visiter quand sa fille ainée est morte pendant les Jeux de la Faim… Parce qu’il est un lâche. Et le lâche ne lui est en train d’essayer de se noyer dans l’alcool et de ne surtout pas penser à ces choses-là. Il essaye de le convaincre que Daïphné n’est qu’une rabat-joie qui n’a rien à faire chez lui et qu’il devrait fiche à la porte au plus vite, avant qu’elle vienne tout bouleverser.
Parce que le champion en lui – pas celui que sa mère à élevé uniquement pour qu’il apprenne à survivre, mais celui qu’il s’est créée et protégée les plus faibles – a compris que quelque chose était en train de se passer. Quelque chose d’important. Il a activé un système d’alarme que le lâche tente de camoufler derrière des pensées obscènes, des rires gras et des envies d’alcool.

Niallán n’a plus aucune envie de rire tout à coup. Son cœur s’est accéléré dans sa poitrine et son souffle est devenu plus court, plus haletant. Son regard bleuté est toujours plongé dans celui de son interlocutrice qui s’est enfin tu. Et il sait que ce n’est pas une bonne chose.
Il la regarde boire, les mâchoires toujours crispées, tendu. Il sait qu’il ne va pas aimer ce qu’elle va ajouter. Le lâche le supplie de trouver un moyen de la faire taire au plus vite tandis que le champion la presse de vider son sac qu’ils en finissent. C’est ce qu’elle finit par faire.

« Tu... n'as pas fait que juste coucher avec elle, Nialan. Tu lui as donné un enfant. Une fille. »
« Non. »
La réponse est venue d’elle-même. Niallán a même l’impression qu’elle vient de quelqu’un d’autre, tellement elle a été spontanée, alors que lui-même se sent évoluer dans un univers en contre temps. Quelque chose vient de tomber dans le fond de son estomac. Son cœur probablement. En tombât évidemment, il a fait remonter son estomac et tout à coup, le trentenaire se retrouve debout près de l’évier. Penché au-dessus, il se vide une fois encore, les épaules secouées de hoquets gras et douloureux. Sa gorge est en feu et ses yeux le piquent et laissent échapper quelques incontrôlables larmes. Il crache à deux reprises et fait couler un peu d’eau pour apaiser sa gorge irritée et se désaltérer un peu. Il répète son action plusieurs fois et finit par s’asperger carrément le visage avant de passer sa main humide dans sa nuque, tournant toujours le dos à Daïphné.
Mais il ne veut pas penser à elle. Penser à elle reviendrait à se repasser le fil de leur conversation et il n’en a absolument aucune envie. Il veut simplement aller s’étendre un peu sur sa couche, fermer les yeux et être mort au monde.
Les yeux de la femme restent cependant braqués sur sa silhouette tremblante et il ne peut pas l’éviter. Il sent son regard l’écraser, le broyer impitoyablement. Niallán souhaiterait avoir le courage de se retourner, de le soutenir, de lui dire encore une fois qu’elle se trompe, lui ordonner de sortir d’ici et de sa vie pour de bon, mais il n’en est pas capable. Le lâche est aux commandes et le pseudo champion qu’il se figure parfois être s’est rendormi. C’est un champion bourré d’orgueil qui se fatigue vite…
Il reste donc cramponné à l’évier, ses jambes branlantes peinant à le maintenir debout, la tête dans le brouillard et ses pensées entremêlées. Il ne faut pas qu’il pense à ce qu’elle vient de dire. Il faut qu’il pense à Cashmere, à Mattys et à tous les autres gosses qui sont morts et vont encore mourir. C’est ce qu’il a de mieux à faire. Se laisser submerger par ces images là vaudra mieux que d’envisager une seule seconde qu’il ait pu donner quoi que ce soit de cette nature à qui que ce soit.

Tout vaut mieux que de savoir qu'il a enfanté.  
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeSam 31 Aoû - 18:22

Le Non lâché reste dans sa tête durant plusieurs minutes et si elle ne le quitte pas de son regard accusateur, elle n'ouvre pas la bouche pour autant. Non ? Comment ça, non ? Le prend elle pour une menteuse ? Affirmes t-il que c'est une erreur ? Ou oses t-il penser que Celi puisse avoir menti ou offert à sa vertu à plusieurs hommes en même temps. Sa soeur n'était pas comme ça. Elle n'était peut être pas toute blanche, mais ses engagements, elle les respectait. Elle savait que ce n'était pas sérieux avec Nial, elle savait que ce ne serait qu’éphémère et que tout ne durerait pas, que la magie du moment qu'ils pouvaient passer ensemble était justement là parce qu'il n'existerait plus jamais. Elle le savait et pourtant, elle n'avait connu aucun entre homme. Et puis, il ne devrait même pas avoir de preuve à donner ! Daï se courrouce presque plus de ce qu'il insinue par sa négation que pour sa réaction. Qu'il vienne la regarder droit dans les yeux de Miliale, si semblable à ceux de cet homme et qu'ensuite il revienne lui dire qu'il n'est pas le père.

Et puis elle percute, que le problème n'est pas là. Sa négation annonce bien pire que des longs discours et un plaidoyer... Avec ce non, il scelle le sort de Miliale. Comme ça. De manière si spontané qu'elle sait que ça ne peut que venir du coeur. Non. Il ne veut pas être père. Non, il ne veut pas de cette responsabilité à laquelle il n'a pas eut le temps de se préparer. Quelques secondes encore pour le silence, avant qu'elle ne l'assassine à la force de sa langue. - A quoi je m'attendais en même temps ? Elle secoue la tête, maudissant une fois encore sa propre stupidité. Elle n'a pas de temps à perdre et sa nière pas d'avantage. Si l'argent ne peut pas venir d'ici, elle doit trouver autre chose ou la laisser mourir. Elle déglutie, avant de se redresser. - Je ne te dérange pas plus longtemps, j'ai autre chose à faire. Merci pour le thé. Sa politesse est glaciale. Un vent sec et froid. - Ne vois plus Miliale. Elle n'a pas besoin d'Homme comme toi dans sa vie. Remarque, ça ne va pas être bien difficile pour toi d'oublier tout ça.

Elle regarde les bouteilles d'alcool. - Quelques verres et il n'y paraîtra plus. Tout le mépris perce dans le son de sa voix alors qu'elle remet sa chaise bien à sa place. Elle ne sait pas si elle doit s’énerver, pleurer, taper du pied ou l'insulter de tous les noms. Elle ne sait pas, alors ne fait rien, partant avec toute sa dignité.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeSam 31 Aoû - 21:31

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

L’idée n’arrive pas à se frayer un chemin dans son esprit. Il reste bloqué, paralysé par la terreur qui s’insinue en lui et vient remplacer tous les sentiments qui ont pu le tarauder depuis la mort de Cash. La colère, le dégoût, la honte, la culpabilité, la rancœur, le mépris, la lassitude : tout est balayé par une simple phrase et ses implications.
Il aurait une fille.
Quelque part dans Panem, dans son propre district, à quelques pâtés de maisons de là, une petite fille a grandi avec une part de son patrimoine génétique. C’est impossible. Il a toujours été contre cette idée révoltante d’infliger ce monde pourri jusqu’à la moelle à qui que ce soit. Niallán se l’ait juré. Il n’a rien donné d’autre que des coups de rein à Celenia. Jamais il n’a été d’accord pour lui donner une fille. S’il l’avait su, il l’aurait obligée à avaler une de ces concoctions qui permettent de résoudre ce genre de problèmes. Ca lui ait déjà arrivé de devoir le faire, et il n’en a pas éprouvé le moindre remords. Il a sauvé ces éventuels futur victime des Jeux et du malheur. Le trentenaire leur a épargné la douleur, la faim, la servitude, l’horreur. Peut-être qu’il les a également privé d’une chance d’être heureux, mais Nial préfère ne pas y songer. De toute façon, personne n’est jamais vraiment heureux, ce n’est pas un sentiment humain. Les gens veulent toujours plus, toujours mieux, toujours ce que possède leur voisin.
Mais s’il se fie à ce que raconte cette sorcière de Daïphné, il n’a pas été capable de sauver tout le monde. Est-ce vraiment si étonnant ? Après tout, depuis le jour de sa naissance, qui a-t-il réellement sauvé ? Personne. Il n’a pas été capable d’empêcher la mort de prendre sa petite sœur dans le ventre de sa mère, morte elle aussi. Il n’a pas pu aider son père ou Celenia, ses voisins ou Cashmere. Quel beau champion il fait, vraiment…

Non. Il ne peut pas être le père de cette gamine. C’est trop…trop gros. Ca ne peut être qu’une mauvaise blague ou pire, un odieux stratagème pour obtenir de l’argent de sa part. Est-ce que l’idée vient de Daï ou bien de la gamine elle-même ? Est-ce qu’elle a eu l’idée de se plan tordu pendant qu’ils mangeaient ou bien plus tard, sur le chemin du retour ? Et si jamais tout ça était prévu depuis plus longtemps encore ? A-t-elle manigancé son attaque au milieu des rues juste pour attirer son attention et lui tendre un piège ?
Le prennent-elles vraiment pour le dernier des imbéciles toutes les deux ? Il a pourtant mis Miliale en garde, l’a prévenue qu’il ne faut faire confiance à personne et qu’il est le premier à être sur ses gardes. En réalité, maintenant qu’il y repense, Niallán a même envisagé ce jour-là qu’il puisse s’agir d’un traquenard. Et voilà que le piège est sur le point de se refermer sur sa pauvre carcasse imbibée de whisky… Les deux femmes ont-elle attendu qu’il se laisse submerger par le chagrin de la perte de Cashmere pour frapper plus fort et obtenir plus d’argent de sa part ? Se sont-elles figurées qu’il serait d’autant plus touché par la maladie de l’adolescente qu’il considérait Cashmere comme un genre de fille spirituelle ?
Si c’est le cas, alors ces deux vautours se sont lourdement trompées. Il n’a jamais été homme à se laisser duper et manipuler. Surtout pas par une gamine, aussi mignonne soit sa bouille. Et c’est à sa mère qu’elle ressemble. Uniquement à sa mère. Son portrait craché ! Elle n’est pas de lui.
Elle ne peut pas être de lui parce qu’il n’en VEUT pas.

Et si jamais s’était vrai ? Pas l’histoire de la paternité, mais celle de la maladie. Peut-être (c’est certain !) que Daïphné ment sur les origines de l’adolescente, mais si elle le fait par désespoir, pour sauver la fille de sa sœur, alors cette affaire prend une toute autre dimension. C’est ignoble de lui faire ça, mais c’est compréhensible et il pourrait pardonner ce genre de mensonge. En réalité, il serait même diablement soulagé d’apprendre qu’elle lui a menti pour sauver la vie de la mioche. Après tout, lui-même aurait été capable de faire pareil…
Parce que trop d’enfants sont déjà morts depuis le début de cette année. Trop d’enfants sont morts aujourd’hui. Et pour celle-ci au moins, Niallán peut faire quelque chose.

Il n’a pas écouté un traitre mot de ce que vient de lui dire la sœur de sa défunte amante. Il imagine qu’elle a plaidé sa cause, celle de la gamine, ou lui a encore fait des reproches sur sa manière de vivre. Peu lui importe. Rassemblant son courage et essayant de convaincre son corps qu’il n’est pas trop ivre pour se mouvoir (vomir l’a aidé à dessoûler… et le choc de la nouvelle également. Vitesse grand V), il se retourne pour faire face à Daïphné et lui faire part de la décision qu’il vient de prendre. Mais quand il parvient enfin à se tourner, ses mains appuyées sur l’évier dans son dos, il constate que la quarantenaire est en train de partir.  
« Attends » la hèle-t-il d’une voix fatiguée.
Elle s’immobilise et, au prix d’un effort qui lui paraît ceci dit moins difficile que els précédents, il parvient à se déplacer sans trop tituber vers la table encadrée de deux chaises vieilles comme le monde. Il se laisse tomber sur l’une d’elle et attrape le thé que la femme à délaissée. Nial en avale une gorgée, puis une autre, et repose enfin la tasse vide sur la table. Il se sent un peu mieux.
« Si…si tu racontes ça juste pour que j’l’aide… C’est pas la peine. J’vais l’aider ta gamine » articule-t-il, plongeant son regard perçant dans celui de la femme qui revient près de lui. « J’vais l’aider parce que trop d’gosses sont morts bêtement aujourd’hui et…et j’veux pas d’ça en plus sur ma conscience. Mais ne mens pas. »
Elle tente de répliquer, mais il lève une main dans sa direction, se grime d’un sourire chargé de sarcasme et reprend la parole.
« Dis rien. J’veux pas… J’vais l’aider, mais tu vas fermer ta gueule. Pigé ? Et pas la peine de monter sur tes putains d'grand chevaux...»    
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeSam 31 Aoû - 22:03

- Mentir ?! Elle n'en a rien à faire qu'il lui a intimé l'ordre de se taire. Rien à faire que ça soit dérangeant pour lui ou même dur. Pendant qu'il se lamente en buvant ses verres, Miliale agonise et ça, elle ne peut pas lui pardonner. Et en prime, il se permet une nouvelle fois d'insulter la mémoire de sa soeur. Jamais elle ne mentirait à ce sujet. Jamais. - Tu crois que je mens? ça serait plus simple pour toi, hein ? Et bien non Niallan, je ne mens pas ! Tu n'as qu'à faire le compte toi même, si tu te souviens encore de quand tu étais avec Celenia et si tu insinue qu'elle a pu le faire avec quelqu'un d'autre...
Ses paroles sont lourdes de menace qu'elle n'hésitera pas à appliquer. Elle le regarde de haut en bas avant de reprendre. - Si j'avais du choisir moi même le père de ma nièce, je peux t'assurer que ça n'aurait pas été toi.

Daï comprend un peu mieux pourquoi Celenia ne lui as jamais rien dit. Si c'était pour se prendre en pleine face une remarque de la sorte tout aussi sanglante qu'une gifle... Elle manque de peu de soupirer, à moins qu'elle n'ait eut peur d'autre chose... Nial ne voulait pas d'enfant, ça se savait et s'était visible, o bien sur il y avait toutes ses femmes qui rêvaient pourtant de le voir comme un père de famille, mais elle n'était pas dupe... Peut être que si il avait su... Miliale ne serait pas là... Est ce que ça aurait été une mauvaise chose ? Durant quelques secondes, elle en doute. Elle n'aurait pas connu la dureté de ce monde, pas perdu sa soeur au jeu de la faim, pas vu sa mère mourir pour avoir rêver et elle ne serait pas allongée dans un lit froid, seule... Est ce que ça valait le coup de la sauver ? Immédiatement après cette pensée, Daïphnée se maudit. Elle a honte tellement, d'autant plus que l'image de sa nièce souriante et si pleine de vie ne s'imprime dans son esprit. Miliale n'a pas une vie évidente, comme toute à chacun, mais elle en profite à chaque instant.

- Et cette gamine, n'est pas la mienne. C'est la tienne.
Et vlan. Elle n'a jamais eut sa langue dans sa poche et tout le monde le sait bien. Elle est froide, dure, sévère, comme la vie, mais elle, est juste. - Tu n'as pas eut le temps de t'y préparer, sans doute que tu ne l'a voulait même pas. Mais elle est là. Et mise à part la laisser mourir dans sa chambre, tu ne peux pas y faire grand chose. Je ne dis pas que tu es un bon père qui prendra ses responsabilités, je te dis juste que tu es un père. Juste un père. Et si ta conscience te laisse en paix, tu peux choisir d'être le mauvais, ça ne manque pas ici. Et ça ne choquera personne. Mais je t'interdit... Ne serait ce qu'une seconde, de douter une fois encore de l’honnêteté de Celenia. Tu peux au moins lui offrir ça.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeDim 1 Sep - 12:31

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

Demander à quelqu’un de se taire au cours d’une dispute, c’est comme espérer qu’un chien affamé ne vous chipe pas le morceau de viande que vous agitez juste sous son museau… Nial aurait mieux fait de simplement se taire et de demander à la sœur de Celenia de l’aider à marcher jusqu’au domicile de la gamine où elle doit se trouver. Elle doit forcément être là-bas. Il doute qu’elle ait pris le risque d’exposer ses propres enfants à la maladie dont souffre sa nièce, malgré l’amour qu’elle parait éprouver à son égard. Les enfants des autres passent forcément après les siens… Est-ce que ça veut dire qu’à partir de maintenant, il devra se préoccuper uniquement de la santé et du bien être de cette adolescente dont il ignore tout ? Est-ce qu’il devra priver tous les autres de leur petit plus quotidien juste pour la nourrir elle ? Niallán n’en a aucune foutue idée et ne compte pas s’appesantir sur la question à l’heure actuelle.
Pour le moment il est trop occupé à se répéter qu’il faut absolument qu’il se maitrise et évite de sauter à la gorge de la chienne qui passe ses nerfs sur lui et le fait sentir plus bas que taire. Il la cognerait bien s’il ne craignait pas de simplement s’étaler à cause de l’état de maladresse dans lequel sa trop forte consommation d’alcool fort l’a plongé. Et puis il paraît qu’on ne frappe pas les dames alors…

Pourquoi faut-il qu’elle insiste si lourdement et se montre si condescendante avec lui ? Est-elle à ce point parfaite ? Une femme parfaite aurait recueillie une orpheline sans défense chez elle et l’aurait élevée comme sa propre enfant. Une vraie sainte dans son genre aurait dû se charger de l’éducation de Miliale et faire en sorte qu’elle n’ait pas à trainer dans les rues à la tombée de la nuit, à la portée de n’importe quel dégénéré. Une vraie bonne femme aurait fait en sorte que leur route ne se croise jamais, puisqu’il est si minable.  
Niallán sert les dents et tente d’occulter la scène qui se passe pourtant sous ses yeux, de faire la sourde oreille et de laisser les reproches glisser sur sa peau tannée. Elle pourra lui faire tous les putains de reproches qu’elle voudra, il n’a pas à se sentir coupable d’avoir ignoré la naissance d’une gamine. Une gamine qui, elle a beau le lui certifier, pourrait encore parfaitement ne pas être la sienne. Et quand bien même se serait le cas, il n’a pas à subir ces attaques injustes et gratuites. Peu importe l’état de la môme, il n’est pour rien dans ce qui lui arrive. Il n’a pas souhaité sa mort, et a encore moins souhaité la voir naitre ! Peu importe la fille de qui elle soit, il n’est pas à blâmer pour tout ça.
Il n’a pas non plus choisi de voir partir Cashmere à l’abattoir. Certes, il est resté passif face à tout cela, n’a pas cherché à contrecarrer les plans du destin, mais il n’est pas RESPONSABLE. Si ça n’avait tenu qu’à lui, Cash serai encore en vie. Si ça ne tenait qu’à lui, les Hunger Games n’existeraient même pas.
Mais il faut un coupable à Daïphné pour le sort de sa nièce, et il est une cible toute choisie.

Niallán frappe du poing sur la table, son regard bilieux planté comme deux lames incandescentes dans celui de la quarantenaire qui s’est invitée chez lui, apparemment dans le seul but de l’insulter copieusement. Il la toise un moment, agacé de la voir soutenir son regard, mais quand il fait mine de se lever et – miracle, sans avoir l’air sur le point de vomir, tourner de l’œil ou perdre l’équilibre – elle paraît un peu moins fiérote. Il faut dire qu’il la dépasse d’une bonne tête et sur ses poings sont scellés avec assez de force pour blanchir ses jointures. Les muscles de ses mâchoires elles aussi serrées, travaillent sous la peau de son visage rouge de colère. Peut-être que sa consommation d’alcool y est également pour quelque chose ceci dit.
« Je t’ai demandé… de fermer… ta gueule, Daïphné. Je l’ai demandé très clairement, sous mon propre toit » articule-t-il froidement, le nez légèrement retroussé par la grimace coléreuse qu’il est incapable de refreiner. « Je t’ai dis que j’allais aider la môme et aussi aberrant que ça puisse te paraître, sache que je tiens mes promesses. »
Il marque un léger temps d’arrêt, pour s’assurer que cette fois, elle a comprit le message. Et puisqu’elle se tait, les lèvres si pincées par la rage qu’elles disparaissent presque complètement, Niallán en déduit que c’est le cas et enchaine.  
« Si tu dis vrai, alors sache que je ne dois rien à ta sœur. Si elle a osé… me cacher une chose pareille… Alors cette femme n’a pas d’honneur. LA FERME ! » vagit-il alors qu’elle s’apprête à défendre la mémoire de sa cadette disparue. « TU ES CHEZ MOI ICI ! TU VIENS FRAPPER A MA PORTE AU MILIEU DE LA NUIT POUR M’ANNONCER QUE J’AI UNE GAMINE MALADE ET TU VOUDRAIS QUE JE GARDE MON CALME ET REMERCIE LES DIEUX POUR CE CADEAU ? »
Il renverse la table et tout son contenu sur le sol, dans un bruit de verre brisé. La tasse y ait passé, mais la bouteille d’alcool quasiment vide qu’il y a laissé également. Niallán respire plus fort et pointe un index menaçant vers le visage de Daï, avant de pousser un grognement frustré et de lui tourner le dos.
Qu’elle aille se faire voir. Que toutes les femmes de ce monde aillent se faire voir ! Toutes les mêmes ! Toutes des manipulatrices sans cœur, d’abominables harpies castratrices, avides et vénales ! Toutes des briseuses de cœur et des dévoreuses d’âme !

Sans plus lui accorder d’attention, le trentenaire se dirige vers le coin qui lui sert de chambre et va ouvrir son armoire. Il dégage quelques babiole du fond, donne un petit coup sec du poing dans le bas du meuble et révèle une petite trappe dans laquelle il pioche une bourse. Il la glisse dans le haut de son vêtement et revient dans la pièce principale de son habitation et, sans prendre la peine de prévenir Daïphné, la quitte. Sa démarche n’est pas encore très assurée, mais il fera avec.    
Après quelques instants, il entend la porte de chez lui se refermer et la femme arrive à sa hauteur.
« Tu sais précisément c’qu’elle a et ce dont elle a besoin ou je dois conduire une guérisseuse jusqu'à elle ? » demande-t-il du ton le plus glacial qu’il possède dans son répertoire.  
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeLun 2 Sep - 18:51

- Pneumonie.
Lâche t-elle sur un ton au moins aussi froids que le sien. Sans plus de détail. Son regard est tout aussi glaciale, mais elle ne rajoute rien d'autre. Elle se contente du minimum vitale, surtout depuis qu'il a renversé sa table et pousser sa gueulante. Daï est une femme raisonnable. Et elle sait qu'elle a dépassé toutes les limites avec Niallan, même si elle ne regrettait et pensait, chacune de ses paroles. Le but est atteint de toute façon. Il va aider Miliale. C'est tout ce qui compte, sa rancoeur acerbe, ses paroles mauvaises et le reste, elle aura tout le temps de lui déverser plus tard. Enfin, si ils sont amenés à se revoir, elle doute qu'elle fera de nouveau appel à lui et elle en vient presque à regretter d'avoir du lui raconter tout ça... Rien que quand il avait fallut aller frapper à sa porte pour lui demander de l'aide...
Elle frissonne légèrement avant de réajuster le gilet qu'elle portait sur ses frêles épaules. Elle ne lui dira même pas merci, après tout n'est ce pas normal qu'un père veille aux soins de sa fille ? Certes, il vient de l'apprendre, mais ce n'était pas une raison à ses yeux...

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J'ai froid. Je crois que c'est ça qui me tire de mon sommeil. Je tremble, je transpire et avant même que j'ouvre les yeux, une quinte de toux me secoue le corps. ça brûle, ça pique, ça fait mal... Mais je serre les dents. Je ne sais pas si Daï est passé ce matin. Je pense que oui. J'ai comme un vague souvenir dans la brume qui me sert d'esprit. J'aime pas ça. J'aime pas être malade. J'ai des tas de chose à faire que je dois reporter à plus tard. Je dois rester sagement dans mon lit, à compter les fissures au plafond, alors qu'il faudrait que j'aille travailler. Je ne peux pas me permettre de ne rien gagner. ça fait déjà trois jours et ma tante ne pourra pas continuer longtemps à m'apporter à manger, déjà qu'elle n'en a pas beaucoup pour ses propres enfants.
Je finis par me redresser, souffle vacillant. Ma tête me tourne, mais... Il faut que je me lève. Ou du moins que j'essaie. La bile me monte aux lèvres mais je la ravale rapidement, je ferme les yeux quelques secondes, tentant de faire le vide dans ma tête, à défaut de pouvoir reprendre mes esprits, et c'est seulement après que je me redresse. Mauvaise idée, très mauvaise idée. Je retombe aussitôt, m'étalant au sol dans une nouvelle quinte de toux qui me coupe la respiration. Les larmes me montent aux yeux et j'ai plus du mal à les faire disparaitre que tout le reste.

Restant à terre, j'attrape d'une main tremblante la couverture pour me nicher dedans. Et a défaut de pouvoir me redresser, je me traine lamentablement jusqu'à la fenêtre. M'allongeant un peu plus convenablement sur le sol, je relève mes yeux vers le ciel. Les étoiles sont rares, mais je peux en apercevoir quelques unes. Un sourire, bref, et je referme les yeux. Je suis tellement fatiguée. Je lutte, du mieux que je peux, tentant de me raisonner, tentant d'être plus forte que le mal qui me ronge... Mais c'est peine perdu. Avant même d'en avoir conscience, je sombre de nouveau, disparaissant sous le drap pour tenter d'y trouver la chaleur qui me manque.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeMar 3 Sep - 8:33

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

Une pneumonie ? Qui au juste, attrape une pneumonie en plein milieu de l’été ? En réalité, Niallán n’y connaît pas grand chose. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il a connu sept enfants atteints (tous en hiver) depuis sa propre enfance et que six d’entre eux sont morts, dont l’un de récidive. Les deux autres petits veinards sont restés alités durant de longues périodes avant de se remettre tout à fait… S’il devait donner un pourcentage du taux de chance que Miliale survive et s’en remette, d’après ce qu’il a pu voir de son train de vie et de sa physionomie, il dirait qu’il avoisine le zéro. Il ne l’a même pas encore retrouvée et il envisage déjà sa mort imminente. Et pourquoi aurait-elle le droit de survivre alors que d’autres, plus combatifs à ce qui lui semble, sont tombés ? Pourquoi devrait-elle s’en tirer alors que Cash est morte ?
Il sait qu’il ne devrait pas raisonner comme ça et pourtant, le trentenaire ne voit pas comment tout ça pourrait finir autrement que de manière tragique. On lui a pris sa sœur, sa mère, sa meilleure amie (qui certes respire encore, mais n’est plus la Silk qu’il chérissait tant), on lui a arraché des tas d’enfants auxquels il s’était juré de ne pas s’attacher et a largement échoué dans cette tâche. On vient de lui prendre sa dernière protégée en date, celle qu’il a entrainé durant des années, alors pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et lui prendre aussi cette fille là ? Cette file qui, à en croire Daïphné, lui est attachée biologiquement ?
Mais il n’a pas le droit de penser de cette manière et il le sait. La gamine mérite d’avoir une chance, aussi infime soit-elle. C’est pour ça qu’il essaie d’avoir une allure rapide malgré son état d’ébriété avancée, tout en se repérant dans les rues qu’il connaît par cœur pour les avoir fréquentées depuis l’enfance. De temps à autre, il jette un œil en direction de la femme qui l’accompagne et qu’il méprise de toutes ses forces. Et finalement, ça l’aide un peu à oublier l’état de Miliale en lui-même. Il la hait viscéralement pour ce qu’elle est en train de faire et ce qu’elle lui a dit. Niallán pourrait détester Celenia pour lui avoir caché une chose pareil, mais finalement, tant qu’il n’était au courant de rien, il pouvait continuer à vivre sa vie. C’est Daïphné qui a fait éclater sa bulle et elle seule. C’est elle qui est venu l’arracher de chez lui au beau milieu de la nuit pour lui apprendre non seulement qu’il a une fille, mais qu’elle est en train de mourir, seule chez elle. Et si il venait à la perdre – ce dont malheureusement, il est loin de douter – alors elle sera l’entière responsable du déchirement qu’il en viendra à éprouver. Elle l’aura inutilement torturé.

Et tout en marchant, Nial se met à penser malgré lui à son père qui a perdu une femme et une fille au cours de la même soirée. C’était un homme digne et pas courageux. S’il pouvait sembler aller bien auprès du restant du monde et acceptait la sollicitude de ses voisins avec un sourire, dans l’intimité, il n’était plus qu’une épave. Le gamin qu’il était avait tenté de se raccrocher à lui après la perte de sa mère, mais il avait rapidement réalisé que sa planche de salut était aussi froide et indifférente à sa survie que le reste de l’étendue d’eau glaciale dans laquelle il avait l’impression de se noyer depuis. Est-ce qu’il allait finir comme lui ? Est-ce qu’il allait se laisser porter par le courant jusqu’à disparaître lui aussi ? N’est-ce pas finalement déjà ce qu’il est en train de faire ? Est-ce qu’il ne sombre pas depuis des mois, si ce n’est des années, sans même s’en rendre compte ? Silk pourrait répondre sans doute. Mais Silk n’est pas là. Silk n’est plus jamais là pour lui et il ne l’est pas plus pour elle.  

« On y est » réalise-t-il tout à coup, désignant l’immeuble où habite la guérisseuse qu’il connaît. « Elle ne va pas aimer être tirée de son lit. Et elle aimera encore moins se faire insulter sous son propre toit, alors reste ici, je vais y aller seul. »
C’est un coup gratuit duquel il ne parvient même pas à tirer la moindre satisfaction.
Sans attendre de réponse cinglante de sa part, Le matelasseur pénètre dans le hall et va rencontrer la vieille femme qu’il connaît depuis l’enfance. Il la prenait pour une sorcière à l’époque – en grande partie à cause de son œil de verre – et était toujours terrifié par la simple idée de la croiser. Aujourd’hui, c’était lui qui envoyait les mômes mal en point qu’il rencontrait chez elle, en espérant que sa magie opère une fois encore.  
Comme il l’avait prévu, la vieille Bishop s’agace d’être tirée du lit au beau milieu de la nuit et le sermonne tout en le questionnant sur les symptômes de la gamine qu’il ne connaît évidemment pas de manière spécifique, ce qui lui vaut d’autres remarques. Peut-être qu’il aurait dû laisser Daïphné voir avec elle en fin de compte… Mais il a l’habitude de l’entendre aboyer plutôt que mordre et prend son mal en patience. Elle lui donne des consignes, le sermonne pour l’odeur qu’il dégage et l’oblige à boire une immonde tisane contre la gueule de bois, pendant qu’elle rassemble de quoi soigner la petite. Dix minutes plus tard, il peut enfin redescendre, après avoir promis à la vieille de lui amener Miliale si jamais la situation empirait.
Daïphné l’a attendu, plus ou moins patiemment (il s’en moque) et elle le presse pour qu’ils accélèrent leur allure jusqu’au domicile de la petite. Niallán ne se fait pas prier et ravale ses nausées et les quelques remarques acerbes qui lui viennent par la même occasion, alors que la femme le questionne sur ce qu’il a récupéré. Le tout en ne cessant de sous-entendre qu’il a pris son temps là-haut et qu’elle aurait mieux fait de monter. Quand toute cette histoire sera terminée, si par malheur leur chemin se recroise, il lui collera directement son poing au milieu du visage.

Après une éternité, ils arrivent enfin devant le bâtiment qu’il a déjà eu l’occasion de voir en raccompagnant Miliale le jour de leur rencontre. Il brûle de poser sa première question au sujet de l’adolescente à Daïphné mais n’en fait rien. Il ne veut pas savoir si la gamine est au courant de cette histoire de paternité supposée et a orchestré cette rencontre l’autre fois.
Nial est essoufflé mais ne se fait pas prier pour grimper les escaliers jusqu’à l’appartement de la blondinette, derrière sa tante qui lui ouvre la porte et se précipite à l’intérieur. Le trentenaire lui emboite le pas et dépose rapidement ce que la guérisseuse lui a confi pour rejoindre la femme, agenouillée près d’une forme emmitouflée sous une couverture. Miliale, évidemment.
« Qu’est-ce qu’elle fout par terre ? » grogne-t-il, s’attirant les foudres de la tante transformée en Cerbère. « Elle va bien ? » ajoute le trentenaire avec un peu plus de sollicitude.
Il n’a pas envie de se laisser envahir et dévorer par l’inquiétude. Il ne connaît pas cette fille. Il l’a vue une seule fois et elle l’avait agacé à quelques moments. C’est de ça qu’il doit se souvenir. Il doit garder en tête qu’elle n’est rien pour lui, c’est important. Pour son équilibre mental, c’est primordial…  
« Pousse-toi, je vais la remettre dans son lit » finit par soupirer Niallán en s’approchant de la forme endormie et pelotonnée dans la couverture.
Ployer le genou n’est pas simple dans son état, mais se relever avec le corps frêle l’est encore moins. Pas parce qu’elle pèse lourd, c’n’est absolument pas le cas, mais il essaye de se montrer un minimum doux et sa consommation d’alcool le rend gauche. Sans trop de casse, il parvient à reconduire Miliale sur sa couche et sa tante le bouscule presque pour la border convenablement.
« J’vais m’occuper d’l’infusion. Faut garder ses pieds et sa poitrine au chaud qu'elle a dit. C'est les parties les plus sensibles » marmonne-t-il en retournant près des fioles que lui a filé la vieille, non sans jeter un dernier regard sur le visage tourmenté de la gamine fiévreuse qui commence à marmonner.  

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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeMer 4 Sep - 10:46

Même quand je dors, je crois que j’ai mal. Je peux sentir des picotements glacials me lacérer l’intérieur du corps, comme des petites aiguilles qui me piqueraient, mais de l’intérieur. Y a mon souffle aussi. Je peine à chaque expiration, parfois, j’aimerai juste pouvoir arrêter de respirer. Je pense que comme ça, ça irait mieux. Mais y a toujours ce petit quelque chose, un brin de lucidité qui me siffle que si je cède, ça sera pour toujours. J’ai le choix je crois : lutter de toutes mes forces pour survivre, jusqu’à la prochaine fois, ou juste… Me laisser aller. Ça n’aurait rien de très glorieux, ni d’extraordinaire, je ne serai pas la première gamine emporté par la maladie mais ça me conviendrait. J’aurai plus jamais froid, plus jamais faim et surtout, je ne serais plus jamais seule. Je retrouverai ma sœur, et ma mère, je rejoindrai enfin ma famille. Pour toujours. Jusqu’à la fin des temps et ça, l’air de rien, c’est vachement loin.
ça serait tellement facile, j’aurai plus à lutter, j’aurai même plus à craindre les jeux de la faim, rien. Je mourrai comme je le voulais. Avec tous mes rêves et mes espoirs.

Je pensais que ça serais simple… Mais en faîte ça ne l’est pas autant. Y a quelque chose en moi, qui veut lutter, quelque chose qui me dit que ce n’est pas finit. Que ça ne doit pas finir. Qu’entre la misère, la peur, la famine, et tout le reste, il y a la joie, le bonheur, les rires. Que je ne peux pas dire adieu à tout ça, aussi stupidement. Que ma sœur voudrait que je me batte, et que ma mère attende de moi que je sois aussi forte qu’elle l’a été. Parce que je n’ai pas le choix. Parce que je ne dois pas mourir comme ça.
Alors je lutte, tentant de percer les brumes de l’inconscience du mieux que je peux, me raccrochant à la seule chose qui peut me ramener à la réalité : la douleur.
- Elle est brûlante.
Est-ce que je rêve ? Est-ce que tante Daï est là ? Mais si, oui, à qui parle t-elle ? Je tente de me concentrer d’avantage, repoussant cette sensation poisseuse qui me clou sur place, je n’arrive même pas à ouvrir les yeux, ils sont comme collés. Et puis je me sens plus légère, comme si je m’envolais pour ensuite regagner une couche plus moelleuse, mais loin des étoiles.

On s’affaire, je le sens bien. On s’agite. Oui, mais qui ? Au fur et à mesure des secondes, j’arrive un peu à ouvrir les yeux, croisant pour quelques seconde le regard de ma tante. Elle affiche un sourire qui se veut serein, mais son visage est si crispé… Et elle à l’air, comme en colère. Peut être qu’elle finit par en avoir marre de venir ici, alors qu’elle a bien d’autre chose à faire. T’es pas obligé que j’aimerai lui dire, mais rien ne franchit la barrière de mes lèvres.
Allez encore un effort. Je rouvre mes yeux qui venaient tout juste de se refermer, papillonnent des paupières avant d’apercevoir une silhouette un peu plus loin, qui s’affaire elle aussi. Qui c’est ? Elle me semble familière, mais en même temps si lointaine. – Reste allongé, Miliale. Hein ? Une pression sur l’épaule et je retombe sur le lit, je ne savais même pas que j’avais voulu me redresser. Je lutte, je force, essayant de garder les yeux ouverts pour savoir qui peut être avec Daï. Cette carrure… Cette voix. Réfléchis. Une sensation presque apaisante, comme celle d’un ventre bien remplie. – Nial… Nial… Ici. Oui mais… Pourquoi ? Et pourquoi avec  Daï ? Depuis quand est ce qu’il se connaisse ? Quand je lui avais raconté, elle m’avait dit que, d’après les rumeurs, il n’était pas homme qu’on fréquente. Alors pourquoi ? Je referme les yeux, prise par une quinte de toux qui me brûle l’intérieur du corps. J’arrive pas à réfléchir. J’arrive pas à grand-chose pour dire vrai, même pas à me lever. De toute façon, Daï me laisserai jamais faire… Tout ce que j’arrive au final à faire, c’est ouvrir une bouche pâteuse pour parler. Au moins, un peu. – J’ai… J’ai pêché un.. poisson… La dernière fois. Quand, je ne sais plus vraiment. Si ça a de l’importance ? Oui. Je tenais à lui dire, même si je ne suis pas sur qu'il soit réellement là, avant de refermer une fois encore les yeux.
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MessageSujet: Re: This world is not made for anyone #minial   This world is not made for anyone #minial Icon_minitimeMer 4 Sep - 12:04

run boy run
❝ Run boy run ! This world is not made for you
Run boy run ! They’re trying to catch you
Run boy run ! Running is a victory
Run boy run ! Beauty lays behind the hills ❞

Il essaye de suivre les directives de la vieille à la lettre, sentant déjà le point des responsabilités sur ses épaules. Et s’il se trompe ? Et si jamais elle meurt parce qu’il n’a pas été assez rapide, assez adroit ou quelque chose de ce genre ? Il ne supportera pas le poids d’un mort de plus sur sa conscience. Pas en cette période de deuil déjà difficile à assumer. Il voudrait que Silk soit là pour guider ses mains tremblantes, mais elle est à des kilomètres delà, au Capitol. Il ignore ce qu’elle y fabrique encore, vu que ses deux tributs sont morts à présent… Enfin peut-être qu’elle est déjà sur le chemin du retour. Et lorsqu’elle rentrera, elle trouvera sa maison vide, Swain disparu et lui… Lui, complètement à côté de ses pompes, rongé par la culpabilité, les frustrations et sa bonne vieille colère. Quelque chose lui dit qu’elle sera plus contrariée par l’absence de son petit protégé que par ses états d’âme et autres mésaventures. Cette pensée l’agace encore un peu plus, mais il préfère l’irritation à la torpeur. Elle le maintien au moins en état de marche, elle lui donne une raison de rester debout et de continuer à se battre.
Pour le moment, c’est pour Miliale qu’il doit lutter puisqu’elle est trop faible pour le faire elle-même. Niallán prend donc une longue inspiration et se sert de sa rage pour rester concentrer sur ce qu’il fait et ne pas perdre le fil. Il ne doit pas se laisser aller à rêvasser ou ressasser. Le trentenaire ne doit pas non plus envisager l’avenir. Parce qu’envisager la mort de la gamine est trop insupportable, mais se laisser aller à espérer une totale guérison serait également trop dangereux. Il doit juste mélanger ces foutus herbes, porter l’infusion à la gamine et advienne que pourra.

Quand il est satisfait, il retourne auprès de la gamine et de sa tante. Elle marmonne quelque chose à propos d’un poisson qu’il ne comprend pas dans un premier temps. Nial doit se concentrer un peu pour se souvenir de leurs échanges et du fait qu’il l’ait envoyé prendre conseils auprès de Jeelana pour apprendre à pécher. Un sourire apparaît malgré lui sur ses lèvres, tandis qu’il s’accroupit au chevet de l’adolescente qui referme déjà les yeux.
« T’apprends vite, gamine » lui dit-il, sans vraiment savoir si elle peut l’entendre ou pas.
Niallán la regarde alors vraiment pour la première fois depuis qu’il a pénétré dans l’appartement et son cœur manque un battement. Elle est absolument minuscule. Si elle lui a semblé plus jeune qu’elle ne l’est en réalité lors de leur première rencontre, cette nuit, le visage baigné par la pâle lueur de l’astre nocturne, elle lui semble n’être qu’un bambin chétif. Il voit ses yeux s’agiter sous ses paupières closes, ses lèvres presque bleutées aussi serrées que celles de sa tante auparavant lorsqu’elle contenait sa rancœur à son égard. Il a du mal à ne pas détourner le regard des cernes sous les yeux fermés de la gamine, ses joues marquées par son affaiblissement… Son sourire a été très rapidement remplacé par une grimace terrifiée. Elle fait peur à voir et il a l’impression désagréable que c’est de sa faute. C’est exactement ce qu’il a toujours voulu éviter. Son pire cauchemar est en train de prendre vie devant lui et il est aussi impuissant qu’il s’imaginait l’être.
Si Daïphné dit vrai, si Celenia a bien donné naissance à cette gamine après avoir couché avec lui… S’il est le géniteur de Miliale… Alors c’est son rôle de veiller sur elle et il a une fois encore lamentablement échoué. Il savait que ce jour viendrait si jamais il enfantait. Il savait qu’on lui arracherait la chair de sa chair aussi sûrement que sa mère l’avait imaginé avant lui. Et elle ne s’était pas trompée. On lui avait bel et bien arraché un enfant, sauf que ça avait été sa fille et pas son garçon.  

Niallán n’a même pas conscience de retenir son souffle avant que la tête commence à lui tourner un peu. Il dépose le plateau qu’il tenait entre ses mains sur la table de chevet auprès de Miliale dans des gestes mécaniques et se laisse aller contre le meuble un instant, portant ses deux mains à son visages, les genoux relevés devant lui. Il tente d’inspirer et expirer lentement par la bouche en espérant que son malaise passe, mais il n’arrive pas à s’ôter le visage squelettique de la gamine de l’esprit. Cette image le hantera toute son existence, il le sait, qu’elle s’en sorte ou non. Daïphné a eu plus que raison de le traiter comme elle l’a fait. Il mérite en fait qu’elle fasse pire que ça.  
Et il mériterait un bon coup dans l’entrejambe pour ce qu’il est en train de faire en cette seconde, c’est à dire : rien du tout. Niallán pousse un dernier soupir et rouvre les yeux pour croiser le regard de Daï qui paraît furieuse. Sans doute s’imagine-t-elle simplement qu’il se sent nauséeux à cause de tout le whisky qu’il s’est enfilé avant qu’elle ne vienne bouleverser sa routine à tout jamais. Foutue bonne femme.  
Il la fixe un instant avec au moins autant d’animosité qu’elle puis se redresse pour la toiser de toute sa hauteur.
« Il faut lui faire boire ça. J’imagine que tu seras plus douée qu’moi pour ça. Et elle m’a donné ce truc » explique-t-il en désignant un pot contenant un onguent odorant. « Il faudra lui en appliquer sur le torse. C’est censé apaiser… Ca c’est clair que c’pas moi qui vais l’faire donc… »
Manquerait plus qu’elle le prenne pour un pédophile incestueux.  
« J’vais aller lui chercher quelque chose à manger. Elle a besoin de prendre des forces. »
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