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| On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) | |
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| Sujet: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Dim 8 Sep - 19:19 | |
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(ambre&isaac) ▽ L’espoir est la seule chose plus forte que la peur.
« Aller, vient avec nous mon petit Thorn, on va aller boire un coup ! » dit Geoffrey avec qui je travaille. Consentant à cette proposition, je range mes affaires et le suis. L’odeur du petrichor se fait forte dans toute la forêt. La journée de travail a été longue sous le soleil de plomb de ce début de septembre. La fraîche nuit qui tombe est accueillie à bras ouverts par mes compagnons de travail et moi-même ; les lumières du district s’allument peu à peu. La chaude lumière du soleil qui se couche fait rapidement place à la froide lueur de la lune à travers les arbres. Les seuls bruits que l’on puisse entendre dans le district sont ceux du vent qui souffle et des travailleurs qui se revigorent dans l’unique bar du sept. En réalité, c’est plus une sorte d’auberge que réellement un bar comme ceux qu’on pourrait trouver au capitol, mais le soir, la différence est minime pour ceux qui n’ont jamais connu d’autre endroit que celui-là. En tout cas, j’y prête peu attention tant que j’ai de quoi boire dans les mains et de quoi me rincer les yeux. Je ne suis pas très exigeant on va dire ; je noie mon mal-être dans à peu près tous ce qui y remède. L’alcool, les femmes, le travail : tout ce qui me fait oublier quelque temps, le monde dans lequel je vis. Par ailleurs, ce soir est particulièrement fluctuant pour ça. Vous savez ce que ça fait de ce noyer ? C’est un si grand sentiment d’impuissance. On retient sa respiration si longtemps, tellement longtemps, que l’on s’attend à ce que notre tête explose, puis par réflexe on ouvre la bouche et on laisse rentrer l’eau. Ça devient tout de suite moins douloureux. C’est là qu’on sombre et qu’on succombe. Noyer son mal, c’est à peu de chose près pareil. On commence par être impuissant, on se retient, longtemps, trop longtemps, puis au bout d’un moment on craque et on succombe ; c’est là que tout devient moins douloureux… mais ça ne dure qu’un temps. Alors on essaye à nouveau, et encore une fois, ça ne dure qu’un temps ; alors on persiste et on ne se rend même plus compte de ce que l’on fait. L’intention était pourtant bonne : boire un peu avec des gens que j’apprécie en grande partie ; mais même avec toutes les bonnes intentions du monde : je ne sais pas m’arrêter ; et à vrai dire je n’en ai pas vraiment envie non plus. C’est tellement frustrant ; tout à coup on se sent bien, intouchable, immortel. Et, dans ces moments-là, après un certain nombre de verres et une conquête plus ou moins bien choisie, je ne m’en rends même plus comte ; je ne suis plus moi-même. Un peu comme ce soir d’ailleurs.
Lydia n’est pas là ce soir ; je ne me souviens plus bien de ce qu’elle fait. Elle travaille peut-être. Aucune idée, j’ai oubliée. En tout cas, je sais que ce soir, rien ne m’empêche de prendre un malsain plaisir à noyer mes problèmes ; c’est une activité que j’affectionne tout particulièrement. La chaire contre la chaire. Savoir que pour l’un comme pour l’autre, tout ça ne sera plus que du passé demain, qu’un moment de réconfort parmi tant d'autres. C’est drôle : certains disent qu’il y a besoin de sentiment pour ça… et bien, ce n’est absolument pas nécessaire dans mon cas. Dans ce genre de moment, j’ai vraiment l’impression d’être différent. J’ai beau ressentir des choses, parmi les grandes phases que contient ladite émotion qu’est « l’amour », seul l’amour fraternel est passé par moi pour le moment. Et tant mieux d’ailleurs, je n’ai pas envie de m’embarrasser avec des futilités, j’ai assez de problèmes comme ça. Je décide donc d’emmener mon remède du soir à la cabane. Je ne réfléchis absolument pas aux conséquences que ça va avoir et je ne m’en doute pas non plus. À ce moment-là, pour moi, la seule chose qui pourrait poser problème est que je ne sois pas allé chasser aujourd’hui et qu’il ne reste pour le repas que du pain rassis, ainsi un écureuil peu frais.
Je rentre donc d’un pas nonchalant dans la cabane, ouvrant la porte à toute volée et ne la refermant même pas, laissant le froid s’engouffrer dans la petite habitation. Je ne pense plus à rien. Ma partenaire s’adosse au mur alors que je l’embrasse. Ne voyant pas où je mets les pieds, je reverse un pot en terre cuite sur mon passage. Je pose une main au creux de ses reins tandis que l’autre parcoure la distance de son dos à sa nuque. Tout en folâtrant, nous nous dirigeons vers ma chambre ; une petite pièce carrée simple contenant un lit et une commode. -Je n’ai trouvé aucune utilité à m’accommoder de décoration supplémentaire.- Du bout des doigts, je découvre la peau onctueuse de ma partenaire. Elle se laisse choir dans mes bras. Mon étreinte se fait plus forte à mesure que nous avançons. J’oublie tout ce qui m’entoure pour m’abandonner à son enveloppe charnelle avec sensualité. Avec tout l’alcool que j’ai ingurgité, ma tête tourne mais ça a peu d’importance pour le moment. Derrière nous, la porte laissée ouverte claque. Mes lèvres quittent sa bouche pour aller l’embrasser dans le cou ; des gestes qui me semblent anodins maintenant. Ils sont machinales, mécaniques ; sans une once de réelle émotion. C'est tellement plus simple de créer son petit monde, pour ne pas souffrir, tellement plus simple, de se mettre dans sa bulle et d'y croire, que je ne cherche même plus à me sortir de ça ; je m’en contente amplement.
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| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Lun 9 Sep - 17:27 | |
| It could always be worse
La nuit tombait doucement sur le district 7, laissant les esprits les plus fragiles se réjouir d’avoir tenu un jour supplémentaire. Septembre marquait toujours un nouveau tournant dans la vie des citoyens : c’était le temps de l’après-jeux, celui qui donnait la sale impression qu’on avait bien encore une année de plus. Une année de plus à ignorer, bien à l’abri dans les bras d’un sentiment doucereux mais au combien malicieux. Une année de plus à espérer. L’espoir ; cette maladie sournoise. Terriblement invasive et volatile à la fois. L’espoir, c’était pour les faibles, de ceux qui mettent leur vie entre les mains d’une entité inexistante. Il n’y avait rien à espérer, tout comme il n’y avait pas de quoi se réjouir. Mais tout recommencera, inlassablement, impitoyablement. Avec la même certitude du jour qui vient après la nuit. Et puis, il y’avait eu l’annonce du président Snow. Ambre en était toute excitée d’avance : elle aurait enfin un aperçu de ce que signifiait la belle vie, celle où on avait le ventre plein à chaque occasion, qu’elle soit festive ou pas. Oh bien sûr, elle n’était pas la plus à plaindre loin de là. Grâce à son petit arrangement avec Amarinda Carter, elle était assurée d’avoir un petit quelque chose lors de ses visites, qui se traduisait le plus souvent par une embrassade et un échange de biens. La sculpture et son silence contre des biens de première nécessité ; selon elle. A cette pensée, Ambre toucha tristement les rideaux de velours pourpres qui ornaient la fenêtre crasseuse de la petite cabane. Elle ne s’était toujours pas résolue à les vendre. Et quand bien même, qui en voudrait ? Mais Freaks les appréciait car ils venaient du district 1. Et aussi parce que les jours d’hiver -lorsqu’il faisait trop froid pour travailler-, accompagnés d’un feu de cheminée et d’une infusion de pin, leur valeur devenait inestimable. Ils lui procuraient alors la sensation que seul un vrai foyer pouvait procurer. Une sensation de chaleur, des pieds à la tête. Et même au cœur. C’était suffisamment rare pour être souligné. Isaac n’était toujours pas rentré, et elle savait Lydia de nuit ce soir. Aussi, malgré son estomac vide pour la deuxième journée consécutive, Ambre se garda bien de ne pas toucher à la miche de pain qui trônait fièrement sur la petite table. Ce pain-là n’était pas pour elle mais pour Lydia, qui était la seule à assurer un revenu régulier. La seule du groupe à travailler à l’usine, dans des conditions bien moins salutaires que la jeune fille. Celle-ci espérait secrètement que l’absence d’Isaac était porteuse de bonnes nouvelles, à savoir un lapin ou deux coincés dans ses collets. Quelque chose à se mettre sous la dent, juste. Elle aurait pu aller chercher des baies et autre fruits sauvages aujourd’hui, mais elle avait passé la journée à l’atelier, occupée à sculpter un coffre à jouets qui ne trouverait guère preneur ici. Il suffisait de se montrer patient et d’attendre la prochaine visite d’Amarinda. Cette fois, elle était bien décidée à en tirer un bon prix, même si cela revenait à mettre un terme à leur accord. Elle était si capricieuse parfois. Ambre ne supporterait plus un nouveau lot d’oreillers en plume d’oie –et encore, elle avait eu la chance de le refourguer in extremis au plus riche du quartier. De toute manière c’était ça ou crever de faim. Mais il fallait encore avoir la patience d’attendre. D’un coup sec elle ferma les rideaux, allumant par la suite une lampe à huile qui diffusa bientôt une lumière douce à travers la pièce. Puis elle alla s’enfouir sous les couvertures, dans la petite pièce qu’elle partageait avec Lydia pour dormir. Qui dort dîne, on disait. Une fois de plus, elle allait tester le proverbe. Si toutefois elle réussissait à s’endormir. Elle ne parvient pas à trouver le sommeil cependant, et les heures passèrent bientôt sans y changer quoi que ce soit. Le bruit d’une porte qui claque lui fit savoir qu’Isaac venait de rentrer. Il ne pouvait pas faire attention, bordel ?! En général, il ne faisait pas de bruit. Peut-être qu’il avait attrapé quelque chose ? Faites qu’il ait attrapé quelque chose. La faim qui la tenaillait lui fit même oublier qu’elle était en tenue de nuit, une de ces nuisettes légères qui n’avaient de sens qu’au Capitole – encore un cadeau empoisonné de Carter, mais ça aussi, elle ne s’était pas résolue à le vendre. Ou plutôt, à oser le vendre. Elle se leva donc machinalement et se dirigea vers la pièce principale. Elle resta interdite un moment face à la scène qui se déroulait devant ses yeux, complètement abasourdie. Il avait effectivement attrapé quelque chose. « Quelque chose » gloussa au même moment. Une dinde, à première vue. Mais qu’est-ce que tu fous ?!!, s’écria-telle.
- Spoiler:
Dédicace Amarinda
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| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Lun 9 Sep - 20:23 | |
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(ambre&isaac) ▽ L’espoir est la seule chose plus forte que la peur.
Habilement, elle déboutonne ma chemise et doucement, elle glisse ses mains sur mon torse. Mes lèvres descendent lentement vers son cou. Je sens sa poitrine se soulever contre mon corps, son souffle chaud contre ma nuque et ses mains froides revenir vers mon dos. Je savoure avec ardeur et enthousiasme tous ces gestes. J’oublie peu à peu le monde qui m’entoure. Je ne me noie plus, je me dis que tout est bien moins douloureux. C’est là que la réalité décide de me frapper en pleine face. - Mais qu’est-ce que tu fous ?!! s’écrie une voix qui ne m’est des plus agréables à ce moment. Mon rythme cardiaque s’accélère ; je m’arrête en plein mouvement. Je tourne la tête lentement et regarde avec violence l’élément perturbateur qui vient d’élever la voix. Ambre. D’un mouvement brusque, je tourne tous mon corps pour venir me tenir face à elle. Je la domine de ma hauteur. Je la regarde de haut en bas, me demandant une seconde ce qu’elle fait là, avant de remarquer son accoutrement. Une nuisette du Capitol. Fine, légère ; peut-être un peu trop même. Je soutiens son regard quelques instants avant de me décider à répondre : -D’après toi ? Ça ne se voit pas peut-être ? Dis-je sur un ton à la fois ironique et peu mesuré. Et sur ces mots quelque peu inutiles, je m’approche d’elle. Son visage est à quelques centimètres du mien, si bien que je peux presque sentir son haleine. Je plante mon regard de glace dans le sien, la dominant toujours de ma hauteur. Et je souris. Enfin, c’est plus un rictus qu’un vrai sourire ; ce geste est dénué de toute empathie, il est même empli de colère, de rage et de haine. -Oh, mais j’oubliais, tu n’as jamais eu plaisir d’y goûter, ton petit Dav chéri t’a laissé en plan bien avant… quoi que peut-être avec ce gars-là… hum oui, Ethan…Je sais que je lui fais mal, que je tire sur une corde sensible. Mais je n’ai aucun remords. Pas là. C’est bien joli de faire la fille forte qui n’en a rien à faire, quand des sujets ayant rapport à des émotions comme celles-là nous rendent faibles. Par chance, je ne risque pas de devenir faible à cause de ça, je ne laisserais jamais berner par des illusions aussi infantiles et puériles. Derrière moi, ma conquête du soir s’impatiente, elle glisse dans la conversation un : « -et c’est qui elle ? » que je laisse sans réponses de ma part. Je soutiens à nouveau le regard d’ambre. Le mien est froid, dur, d’acier ; alors que j’ai tous le mal du monde à décortiquer le sien. J’ai l’impression qu’un nombre phénoménal d’émotions et d’avis contradictoires la traverse en ce moment même.
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| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Mar 10 Sep - 15:31 | |
| La situation était ridicule, grotesque, inenvisageable. Il n’avait jamais ramené de fille à la maison, ou du moins pas à sa connaissance. A cette pensée, Ambre mesura toute l’horreur de ce que ça impliquait. Il y’en avait eu d’autres. Elle passa rapidement en revue tous les endroits possibles qu’il avait pu souiller avec ces filles de petite vertu. Cela ne servit qu’à l’écœurer d’avantage. Il savait très bien qu’elle serait là ce soir. L’adolescente fouilla frénétiquement dans sa mémoire afin de confirmer ce qu’elle avançait. Non, elle n’avait pas eu l’occasion de le lui dire. En réalité, ça faisait des jours qu’ils ne s’étaient pas croisés : Isaac était toujours le premier à partir le matin, son métier de bûcheron l’obligeant à se lever aux aurores. Quant à savoir depuis quand ils avaient échangé autre chose que des banalités d’usage… Elle était incapable de s’en souvenir. Pas étonnant qu’il considère qu’il n’y avait personne à la cabane. Elle se promit aussitôt de faire un effort vis-à-vis de lui dans les jours à venir. Mais c’étant avant qu’il s’avance vers elle la démarche hésitante. Avant qu’il ne lui lance une réplique acerbe. Il faisait une tête de plus qu’elle, mais ça ne l’empêchait pas de le fixer, les yeux plantés dans les siens. Il n’y avait rien de bon dans le regard d’Isaac. Comment avaient-ils pu arriver à ce point ? Ils n’avaient jamais été particulièrement proches, mais entretenaient tout de même des relations cordiales. Enfin quoi, ils s’entraidaient, bon sang ! Et à croire l’odeur âcre qui se dégageait de lui, il n’était devenu qu’un inconnu. Un inconnu bourré, par surcroît. Là tout de suite, elle ne voyait vraiment pas ce qu’on pouvait lui trouver de désirable.
Tu pues l’alcool, pas étonnant que tu ne distingues plus le gibier d’une femme.
Ses lèvres formèrent lentement le mot « dinde » avec tout l’air dédaigneux dont elle était capable. En guise de réponse, il eut une sorte de rictus abominable qui ne lui ressemblait pas. Mais il avait dépassé les bornes en amenant cette fille ici. A l’époque, ils avaient établit des règles et chacun s’y était plié avec évidence et plus ou moins de bonne foi. Celle de ne pas ramener d’étrangers ici en faisait partie. Peut-être que cette fille était sa copine. Pourquoi pas. Quelque chose lui disait que non, pourtant. Mais aux yeux d’Ambre, elle aurait pu être sa future femme que cela n’aurait rien changé : il n’avait pas à l’amener ici. Tout comme il n’avait pas à dépenser sa paye du jour en alcool de basse qualité.
« Oh, mais j’oubliais, tu n’as jamais eu plaisir d’y goûter, ton petit Dav chéri t’a laissé en plan bien avant… quoi que peut-être avec ce gars-là… hum oui, Ethan… » Il avait touché une corde sensible. A croire qu’il ne connaissait pas la limite entre l’humour, la taquinerie et la méchanceté. Il n’était pas dans son état normal. Son cœur se serra un peu plus, mais elle encaissa le choc. C’était un coup en traître que de comparer Dav à Ethan. Et elle ne voyait même pas comment il avait pu entendre parler de ce dernier. Elle eut envie de l’insulter, mais la provocation ne semblait pas être la meilleure tactique dans l’immédiat.
Ma vie sexuelle est très satisfaisante merci. Et ça ne te regarde pas. Ce que je fais avec Nash non plus. Tu délires.
C’était faux bien entendu. Elle était aussi vierge qu'un têtard sorti de l’œuf, mais ça ne regardait qu'elle. Aussi, elle entendit vaguement la dinde demander qui elle était d’un ton qui se voulait supérieur. Elle eut envie de rétorquer ‘Pauvre cruche, je suis fort heureusement bien supérieure à toi’ mais n’en fit rien. Elle ne voulait même pas lui accorder un regard. Cela rendait les choses moins réelles, moins évidentes. Peut-être qu’au fond, elle avait réussi à s’endormir et que toute cette scène n’était que le fruit de son imagination. Ambre fit un pas en arrière.
Vire-la de là avant que je ne m’en charge. Rien à foutre qu’elle passe la nuit dehors.
En d’autres circonstances, elle aurait pu faire un effort. Mais ce n’était pas un hôtel ici, et Lydia ne l’approuverait pas non plus. Il était sérieusement alcoolisé, mais elle s’en fichait. Elle était affamée. Il avait préféré boire plutôt que de manger, l’entraînant malgré elle dans une diète forcée. Elle avait beau ne pas faire grand-chose en ce moment pour le groupe –Septembre était définitivement une période creuse -, il n’était que trop content lorsqu’elle revenait les poches pleines, car tout ce qu’elle obtenait était destiné à leur confort. Pas de nourriture, mais tout le reste. De la trousse de premiers soins – que Lydia adorait gaspiller en prêchant la bonne parole autour d’elle - aux écharpes, en passant par la commode qui traînait dans la pièce et qu’elle avait elle-même construite pour son anniversaire. Du bois jeune, finement gravé et poli avec soin. Le genre de choses que son père faisait tout le temps. Elle n’était pas qu’une bouche de plus à nourrir, pensa-t-elle férocement. Il devait l’avoir oublié. Sur ce, elle tourna les talons et sentit sa bretelle tomber. Freaks prit soudainement conscience de sa tenue et s’apprêta à le gifler, la main levée. Fini de rire.
Dernière édition par Ambre L. Galeoni le Jeu 19 Sep - 17:46, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Mar 10 Sep - 18:12 | |
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(ambre&isaac) ▽ L’espoir est la seule chose plus forte que la peur.
Son visage se tord dans une expression qui m'est encore inconnue à ce jour. Peut-être, tous simplement parce que je n'ai auparavant jamais eu l'occasion d'aborder un sujet comme celui-là avec elle. Ce que j'aurais qualifié de jolis minois simplet, quelques heures aux parts-avant, -ne m'étant jamais vraiment arrêté longtemps sur ce dernier-, adopte une expression massacrante et dédaigneuse ; qui m'est visiblement, directement désignée. J'ai beau vivre avec elle depuis un certain temps, partager son repas, endurer l'hiver et les jeux avec elle, la seule opinion que j'avais -jusqu'à ce jour- était celle d'une jeune fille silencieuse et politiquement transparente ; qui s'occupait de gérer le confort de la cabane, autant pour ma soeur que pour moi. Imperceptible à mes yeux, néanmoins utile à la communauté. Mais la voir comme ça, la voir souffrir à cause des simples mots bien choisis ; la voir faiblir par ma faute : ça m'est réjouissant dans cet état alors que ça me serait impensable en temps normal. Mes yeux me font défaut, la seule lumière provenant de la chambre éclairée par une lampe à huile. La moitié de son visage est éclairé alors que l'autre reste dans l'ombre. Son regard veut me transpercer. « Ma vie sexuelle est très satisfaisante merci. Et ça ne te regarde pas. Ce que je fais avec Nash non plus. Tu délires. » Ses mots se veulent confiants, froids et sans une once d'hésitation ; bien, si c'est ce qu'elle prône devant témoin autant la croire, de toute façon je me fiche éperdument qu'elle se fasse ou non tout le district, -bien que le nom de Nash me soit inconnu- tout ce que je veux c'est qu'elle me laisse tranquille, maintenant comme après d'ailleurs. Aux mots de celle qu'elle appelle « dinde », Ambre ne peut s'empêcher de poser un ultimatum : - Vire-la de là avant que je ne m’en charge. Rien à foutre qu’elle passe la nuit dehors.Mon rictus se change en moue dédaigneuse mais, je n'ajoute rien pour le moment. Je ne bouge pas non plus d'ailleurs. A vrais dire, je reste figé car, je n'en reviens pas. Elle vient de me donner un ordre. Une obligation. Mon pouls s'accélère et je serre les poings. Le peu de sang-froid qu'il me restait jusqu'à présent s'évapore, comme n'ayant jamais existé. Physiquement, je reste de marbre mais, à l'intérieur, je bous. Mes pensées se bousculent, ma dignité explose et je serre si fort les poings que mes veines deviennent tout à coup saillantes sous l'effet de la contraction. En pleine réflexion intérieure, l'élément déclencheur de ma fureur se présente à moi. Sa main, s'avançant vers mon visage dans l'intention de me gifler. Je suis immédiatement pris d'une rage encore plus folle et agressive que la précédente. Par réflexe, j’attrape violemment son poignet tendu vers moi. Je le tourne et le serre comme on compresse le cou d’un lapin, pour abréger ses souffrances. Avec mon autre main, je fais pression pour la plaquer contre le mur. Je la bloque de manière à ce qu’elle ne puisse quasiment plus bouger. Je serre continuellement son poignet, furieusement et avec dureté, si bien que je ne m’étonnerais pas de voir apparaître là où est ma main, un bel hématome violacé. Je n’ai plus aucunement conscience de l’espace et du temps, seul la rage qui m’anime est présente. En temps normal, je serais résigné à l’idée de lui faire du mal ; mais en temps normal, Lydia serait rentrée plus tôt ; en temps normal, j’aurais pu noyer mon mal comme bon me semble ; en temps normal, je n’aurais pas se discourt. Sa tête appuyée contre le mur, je m’approche près d’elle, si bien qu’il n’y a aucune raison qu’elle rate un semblant, une fraction, une infime partie de mes paroles. - Tu te crois maline, hein ? à me donner des ordres là ! Tu crois que juste pour toi, je vais me gêner ? Surtout alors que Lydia n’est pas là ? mais pour qui tu te prends ? pour une personne supérieure à celle que je suis ? plus… forte peut-être ? ; mais te voile pas la face, ma pauvre fille, sous tes airs de sainte nitouche, « j’ai tout vu, tout connu » on voit parfaitement bien que tu es faible ! Oui, Ambre, faible. Et tu sais pourquoi ? non, bien sûr que non… parce que tu as peur ! Peur de passer à autre chose, d’oublier et de laisser en arrière ces moments douloureux où je ne sais pas quoi qui fait de toi ce que tu es maintenant ; tout ce que tu es : cette fille qui se croit mieux que tout le monde… c’est ça, hein ? tu penses que ta petite vie est plus précieuse que celle d’une autre ou peut-être bien, que la mienne ? C’est donc pour ça… tu crois que c’est en enfilant ta jolie petite nuisette de putain et en m’ordonnant de t’obéir que je vais le faire ? eh bien je suis désolé pour toi, mais le temps des jeux est terminé et j’ai bien peur de devoir te dire non. Tu vois cette personne que tu traites de dinde ? c’est grâce à elle que je ne vais pas péter un câble et que t’auras de quoi becqueter demain ! Alors peut-être que ça te déplaît, mais je ne changerais pas pour toi, ni maintenant, ni jamais. Jusqu’à preuve du contraire, je vis aussi ici, à moins que ça ait changé entre-temps ou que je sois définitivement trop inférieur à toi pour ça !Je dis ça d’une traite, sans coupure ni interruption. Le silence plane dans la cabane et ses alentours. Même les oiseaux se sont tus. Je lâche alors le poignet meurtri d’Ambre et m’appuie d’une main contre le mur derrière elle pour résister à la tentation de cogner dans quelque chose, plus précisément dans le mur. Mais rien n’y fait et je donne quand un même un coup dans la cloison. J’entends mes phalanges craquer sous le choc. Je me mets à respirer bruyamment. Toute cette impulsivité m’a déjà valu plus d’une cicatrice de la part des pacificateurs, mais c’est la première fois que je l’use contre Ambre. Je reste sans bouger quelques secondes, me contentant d’inspirer et d’expirer. La jeune femme que j’ai ramenée est plus que gênée par la situation et ne dit pas un mot. Je garde la tête baissée et comprends que je n’aurais jamais dû ouvrir ma grande gueule. La tension dans l’air est plus que palpable mais je n’y fais rien. D’ailleurs, la seule chose que j’ai envie de faire là, maintenant, c’est de me vider une bouteille d’alcool et de m’enfoncer encore plus dans cet état second dans lequel je suis. Oublier continuellement, peut-être jusqu’à oublier complètement. Ne jamais me souvenir de ces moments, ni d’aucun d’autre d’ailleurs ; remonter jusqu’à l’état de fœtus et vivre à l’abri dans 37°c d’amour pur. Mais à la place de ça, je soutiens son regard.
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| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Jeu 12 Sep - 18:59 | |
| En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, Ambre se retrouva dans l’incapacité totale de bouger le haut du corps. Son bras était tordu dans une position très inconfortable, et le choc de sa cage thoracique contre le mur l’empêcha de respirer sur quelques brèves secondes. Mais plus que tout, elle était profondément choquée qu’il se montre violent envers elle. C’était comme si une bulle c’était formée autour d’eux, et elle oublia tout le reste. Une bulle en béton armé que rien ne pourrait faire éclater. Une bulle où se mêlaient tension et destruction. Elle aurait pu montrer que toute sa tirade ne l’atteignait pas. Alors comme ça elle était faible parce qu’elle vivait dans le passé ? Ou parce qu’elle était momentanément sans défense et soumise à lui ? Mais qui de l’autre était saoul comme un porc, au point de ne même plus savoir ce qu’il disait ? Au point de s’emporter parce qu’elle contrariait ses plans miteux ? Le regard venimeux contre celui qu’elle considérait à présent comme un total étranger, elle ne pensait plus qu’à lui faire mal, à faire souffrir chaque centimètre de son corps. Cette sensation était tout aussi nouvelle pour elle. Ah, si elle avait eu un couteau en cet instant précis…Elle n’aurait pas hésité à s’en servir. D’ailleurs, ne s’était-elle pas laissé faire uniquement parce qu’elle ne s’y attendait pas ? Elle se jura mentalement qu’on ne l’y reprendra plus.
Il n’aura pas la satisfaction qu’elle réponde à ses attaques. Et quand il l’eut enfin lâchée, elle se massa doucement le poignet. Ce garçon n’était pas Isaac. Il n’était qu’une vulgaire imitation, une pâle copie de l’adolescent qu’elle côtoyait. Il avait beau être impulsif, jamais il ne l’aurait plaqué contre le mur de cette manière si il n’avait pas été sous l’emprise de l’alcool. Ils s’entendaient certes moins bien depuis la mort de Dav – l’équilibre routinier étant rompu, le trio était passé par des crises compulsives afin de redéfinir un rôle à chacun -, mais il avait pris une sorte de relève en continuant de la protéger. Toujours furieuse, elle se précipita dans la pièce d’à côté et enfila un pantalon et un pull. Elle eut vaguement l’impression qu’il la suivait, mais elle n’en avait que faire de ses jérémiades et insultes. Elle ne passerait pas une minute de plus avec lui.
Si Lydia se demande où je suis, je serais à l’atelier.
La sculpture. Il n’y avait plus que ça pour la sauver désormais. Ca et le silence, gage de sérénité. En sortant, elle jeta un coup d’œil à la miche de pain et faillit la prendre avant de se raviser. Puis elle partit, le plantant là. Elle ne s’abaisserait pas à lui et n’en touchera pas un mot à Lydia. Elle ne retournerait pas non plus chez ses parents. Elle pouvait bien tout perdre, renier ses principes, mais jamais elle ne ravalerait sa fierté. Demain matin, dès l’aube, elle se rendra vers la place publique, là où sont entassés tous les nécessaires à paperasse. Et y prendra ses premiers Tesserae.
Oubliant le chemin principal, elle préféra opter pour un raccourci à travers bois. Ambre y voyait que dalle, mais ça n’avait pas d’importance. Se prenant les pieds dans les racines, elle trébucha. Elle eut la soudaine impression de tomber dans un puits sans fond. Les yeux grands ouverts, la pièce se stabilisa enfin. Sur les couvertures, une silhouette assise la regardait. Isaac. Sans réfléchir d’avantage, elle le serrât contre elle. Il sentait bon la sciure de bois. Pas d’alcool. Elle avait réussi à s’endormir en fin de compte. C’était juste un rêve. Note pour plus tard : ne plus jamais dormir le ventre vide.
Dis-moi que tu es bien réel.
Dernière édition par Ambre L. Galeoni le Jeu 19 Sep - 17:47, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Sam 14 Sep - 19:03 | |
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(ambre&isaac) ▽ L’espoir est la seule chose plus forte que la peur.
Je cligne consciencieusement des yeux. Le regard de Geoffrey me fait comprendre que je n'ai toujours pas répondu à sa question, étant perdu dans mes pensées depuis un certain temps. « Alors, mon petit Thorn, tu viens, ou tu ne viens pas ? ». Je range ma hache dans mon sac et passe mon carquois en travers de mon dos. Je lui réponds sur un tons las : « Non, j'ai pas vraiment envie de ça là. » il place alors ses mains devant lui, comme le ferait un coupable pour prouver son innocence. « Au moins tu pourras pas dire que je ne t'ai pas demandé ! Aller, à plus l'gamin. » Sur ce, il s'éloigne avec ses coéquipiers, me laissant là. Je le regarde s'éloigner jusqu'à ce qu'il ne reste plus de son corps grassouillet qu'un lointain point, et m'enfonce dans la forêt. Les rations de nourritures étant tellement faibles à la cabane, je me dois au moins de ramener de quoi faire un repas digne de ce nom pour Ambre et moi ;Lydia n'étant pas là ce soir. La nuit tombe vite sur le district, et j'ai à peine le temps de prendre un jeune lièvre pris dans un de mes collets et de tuer un dindon sauvage (ce qui équivaut quand même à deux belles prises) que je n'y vois déjà plus rien ; seule la lune qui me fait part de ses rayons entre les branchages, me permet de voir un minimum. Mes pieds me guident sans que j'aie vraiment besoin de prêter attention aux alentours. Je ne suis plus attentif qu'au bruit, celui possible d'un pacificateur, mais la forêt garde la douce mélodie qu'est le silence lors de mon trajet. Je me déplace donc aisément entre les pins et les bouleaux, si bien que je suis rapidement à la cabane. J'entre sans faire de bruit, me doutant qu'Ambre doit être en train de dormir vu l'heure. Déposant mes affaires dans l'entrée, j'amène avec moi mon pactole dans ce qui nous sert de cuisine. Je dépose le tout dans ce qu'on pourrait appeler le « stock », n'étant pas très bon cuisinier et ne voulant pas me risquer à gâcher de si belles prises. J'entreprends alors d'aller dormir et de me reposer, de relâcher tous mes muscles après cette longue journée. La lumière dans la chambre de Lydia, -qui est aussi celle d'Ambre- attire mon regard et je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d’œil. Ambre est là, allongée dans le lit, elle ne bouge pas. C'est la première fois que je la vois comme ça. Elle à l'aire si fragile, si innocente, si différente de la fille que je connais. D'ailleurs, quand je la vois comme ça, j'ai l'impression de ne pas vraiment la connaitre. Je m'assois donc à côté d'elle, et l'observe dans cette enveloppe si paisible. J'observe les courbes de son corps, les traits de son visage constellé de taches de rousseurs, l'ondulation de ses cheveux flamboyant à la lumière rougeâtre de la lampe, j'observe ses paupières s'agiter dans son sommeil. C'est la première fois que je l'observe ainsi et j'ai vraiment l'impression de découvrir une autre personne. Je me risque même à poser le bout de mes doigts sur sa peau quand elle commence à s'agiter. Sa respiration ce fait saccadée, comme une personne en train de courir. Des frissons parcourent sa peau. Elle fait un cauchemar. Je dis alors d'une voix calme et posée : -Ambre… eh… je suis là… c’est rien… Elle ouvre soudainement les yeux. Une expression effrayée s’affiche sur son visage jusqu’à ce qu’elle pose les yeux sur moi. J’ai alors à peine le temps de lui demander si ça va qu’elle me prend dans ses bras. Pris au dépourvu, je mets quelques secondes pour refermer à mon tour une étreinte sur elle. Je pose délicatement mes mains dans son dos, me demandant ce qui a pu le mettre dans cet état. Je me dis alors qu’elle a dû revivre la mort de Dav. J’ai moi-même été hantée par la scène pendant plus d’un an. ça me parait évident, c'est normal qu'on ressente des trucs parfois, surtout vis-à-vis de ça. Heureusement, ces périodes-là sont souvent éphémères, elles passent aussi vite qu'elles sont arrivées... pour la plupart d'entre nous. Car il existe certaines personnes qui n'arriveront jamais à totalement s'en débarrasser ; surtout quand on connais le lien fort qui unissait Dav et Ambre. Mais toute mon hypothèse tombe en ruine en une phrase : -Dis-moi que tu es bien réel.J'écarquille les yeux de surprise. Elle doit se tromper, me prendre pour un autre. Je reste sans rien dire quelques secondes. Pourquoi me demande-t-elle ça ? Me prend-elle pour Dav ? Peut-être. Pourtant je n'ai physiquement rien à voir avec lui. Mais je sens de l'inquiétude dans sa voix, quelque chose la perturbe. Peut-être qu'elle a simplement besoin qu'on la rassure ? Peut-être que je devrais arrêter de me poser autant de questions ce soir ? Certainement. -Oui, c’est bien moi, Isaac. Qu’est-ce que tu as, ça ne vas pas ? Tu veux manger quelque chose ? J’ai ramené un dindon sauvage et un…Mais je baisse les yeux vers son visage, car il est toujours sur mon épaule. C’est la première fois que nous sommes aussi près l’un de l’autre. Je souris et je me demande pourquoi. Dans la vie, il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Peut-être n'ont-elles pas de réponses, ou alors, si elles en possèdent, elles sont enfouies, cachées très loin car leur importance est infime. Et j’ai beau chercher une raison à cette étreinte, a ce sourire, je n’en trouve pas. A moins que ça ne soit quelque chose de complètement différent. Peut-être que ça n'est pas si simple. Enfin, à quoi bon chercher puisque la réponse est dissimulée là où je n'irai jamais la chercher.
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| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Dim 15 Sep - 18:47 | |
| La tête enfouie dans la nuque d’Isaac, elle se laisse bercer au rythme de sa respiration lente et profonde. C’est comme écouter les battements d’un cœur ou le ronronnement d’un chat, ça a quelque chose d’apaisant, à la fois silencieux et sonore. Ce silence ; Ambre donnerait cher pour qu’il perdure, car on écoute jamais aussi bien que lorsque il n’y a rien à entendre. Peu à peu, elle desserre son étreinte tout en ramenant les couvertures sur elle. Faisait-il si froid ou était-ce elle qui était gelée de l’intérieur ? Elle n’était pas sûre de vouloir connaître la réponse. Aussi, elle percuta à peine quand il lui dit avoir chassé, située dans un était second et encore trop occupée à discerner le rêve de la réalité. Elle n’y voit alors que l’occasion de se réchauffer en faisant un feu, puis d’observer les flammes lécher le petit bois jusqu’à le réduire à l’état de cendres. Et se rendormir dans un sommeil sans fin. Ambre hésite même s’il lui assure que c’est bien lui. Après tout, elle pourrait tout aussi bien être encore en train de rêver ; ce ne serait pas la première fois. Il lui avait semblé si réel… Et elle allait prendre des tesserae pour enfin être la fille indépendante qu’elle voulait être ? Parce qu’il l’avait traité de faible, ou était-ce pour une autre raison ? En tous points ce rêve avait été très perturbant, et son « moi » inconscient lui faisait peur. Elle avait peur d’en arriver-là, de se retrouver seule pour de bon.
J’y étais.
Pas besoin de faire de dessin, et cela expliquait largement le pourquoi de sa peur. Quelque chose qui justifiait son besoin si soudain de le prendre dans ses bras. Une embrassade contre la peur de mourir, ça le valait largement, non ? Pas besoin de réfléchir à son mensonge, pas besoin d’en parler non plus, et c’était tout ce qu’il lui fallait. Tu parles, il devait déjà la trouver assez bizarre, pas besoin d’en rajouter inutilement. En agissant ainsi, elle croyait se protéger.
Dans l’arène. Et toi aussi. Ce n’était pas un rêve très agréable… Mais il y’a peu de chances que ça arrive, hein ?
Elle espérait secrètement que cette pensée seule occupe suffisamment son esprit pour qu’il la laisse tranquille. Il y avait effectivement peu de chances que cela se produise, statistiquement parlant. Et puis, ils allaient bientôt avoir 18 ans. Plus qu’un an, et ils seraient définitivement débarrassés de la corvée des petits-papiers, comme Ambre avait l’habitude de les appeler pour métaphorer l’éternel tirage au sort des Hunger Games. Lydia avait déjà eu la joie de profiter de ce soulagement, même si elle s’inquiétait continuellement pour son frère. De toute manière, qu’il participe ou pas aux Jeux, tout le monde savait qu’Isaac était une cause perdue. Tout comme Ambre, ils n’étaient que mauvaise herbe parmi d’autres, si bien que c’était devenu une sorte de blague entre eux. Toujours là à se lancer des piques, à créer les rumeurs, même. Parler avant les autres était la seule manière de se protéger des remarques blessantes. Bien qu’elle déteste à présent le surnom de Freaks quand on l’utilisait à mauvais escient, elle n’était pas sûre qu’il en soit de même pour Isaac. Peut-être bien qu’il aimait réellement ce surnom, ne serait-ce que pour le sentiment d’importance qu’il lui conférait.
Allons voir ce que Thorn la-bonne-fée a rapporté aujourd’hui, dit-elle en esquissant un sourire.
Elle se leva et l’incita à la suivre, se faufilant pieds nus vers la pièce principale, pièce qui faisait office d’entrée, de salon, de cuisine, et parfois même de salle d’eau. Il y avait peu à manger sur le lièvre –lui n’avait pas eu la chance de passer l’année -, mais en comparaison, le dindon sauvage était une sacrée belle prise. Et Ambre avait tellement faim qu’elle aurait pu le vider sur place, sans se soucier des plumes ou de la chair crue. Elle soupesa la bête avant d’attraper une marmite pleine d’eau, qu’elle plaça au-dessus du bois de cheminée après y avoir allumé un début de feu à l’aide d’une allumette et d’un peu de foin sec. Ici, rien ne se perdait, et elle mettait un point d’honneur à toujours avoir de l’eau propre. Pas question donc de laisser l’eau stagner dans un récipient pendant plusieurs jours. Isaac la questionnait du regard.
J’ai mis de l’eau à chauffer au cas où tu aurais envie de te débarbouiller un peu avant d’aller dormir. Je crois qu’il doit nous rester de la menthe aussi… Je ferais une tasse ou deux d’infusion, ça nous aidera à tenir d’ici là.
A peine elle eut prononcé ces mots qu’elle ressentit le besoin de s’asseoir. Elle s’était levée trop vite et sa tête commençait à tourner, mais ça allait. Elle en avait plus ou moins l’habitude. Deux jours qu’elle n’avait rien avalé. Ça elle ne l’avait pas rêvé. Le fait est qu’Ambre ne supportait pas l’idée de ne rien faire et de se laisser vivre, même si ce n’était pas le cas. La jeune fille était trop loyale au groupe pour ça, trop attachée à cette notion de survie. Dernièrement, elle mangeait le strict nécessaire pour tenir debout - et pour continuer à sculpter sans se tailler un doigt au passage. C’était sa manière de se sacrifier, car chacun ici donnait du sien. Lydia travaillait bien de nuit ce jour-là pour compenser, et Isaac lui-même serait à nouveau debout dans quelques heures. Tout ceci serait tellement plus simple s’il lui apprenait à chasser, mais il n’en avait jamais le temps. Dav non plus n’en avait pas eu le temps. Et les pacificateurs veillaient au grain depuis les arrestations en masse des rebelles. Il était inutile de leur fournir une raison supplémentaire en vagabondant inconsciemment dans les bois. Pour justifier son geste, elle se mit à plumer l’oiseau.
J’ajouterais un peu de sirop d’érable dans la mienne. Et ça ira.
« Ambre, combien de temps ? Depuis combien de temps n’as-tu pas mangé ? ». Il lui avait parlé assez froidement. Voilà maintenant qu’il endossait le rôle paternel avec brio. Elle continua de fixer l’animal tout en répondant sèchement.
Ça ira, je te dis.
Dernière édition par Ambre L. Galeoni le Jeu 19 Sep - 17:49, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Mar 17 Sep - 19:31 | |
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(ambre&isaac) ▽ L’espoir est la seule chose plus forte que la peur.
Elle reste dans mes bras un long moment, me racontant son cauchemar : les jeux. Au final, je n'avais pas entièrement tort, les jeux ont un rapport indirect avec Dav ; mais je laisse passer. De nous deux, je suppose que ni l'un ni l'autre n'a vraiment envie d'approfondir le sujet. Pour tout dire, cette étreinte me surprend autant qu'elle me fascine. « Allons voir ce que Thorn la bonne fée a rapporté aujourd'hui, dit-elle avec un léger sourire. » Étrangement, qu'elle m'appelle par mon surnom ne m'arrache pas ma grimace habituelle ; peut-être parce que contrairement à d'autres, elle ne l'utilise pas contre moi. Je la suis donc avec plaisir dans ce qui nous sert de cuisine, avec la hâte de voir l'expression de son visage quand elle va apercevoir le dindon sauvage. Cette chose va pouvoir nous nourrir pendant plusieurs jours si on fait attention à ce qu'elle ne se perde pas. À la vue de la bestiole, le regard d'Ambre laisse à supposer qu'elle est affamée. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se met à préparer à manger ; je regarde ses mains s'activer, ses pieds nus sur le sol faire des allers et retours entre la cheminée et le coin cuisine. La chaleur du feu réchauffe rapidement la cabane ; je n'avais pas remarqué à quel point il faisait froid jusqu'à maintenant, ma veste en peau me tenant suffisamment chaud jusqu'à ce que je la retire. J’ai mis de l’eau à chauffer au cas où tu aurais envie de te débarbouiller un peu avant d’aller dormir. Je crois qu’il doit nous rester de la menthe aussi… Je ferais une tasse ou deux d’infusion, ça nous aidera à tenir d’ici là.Je souris. C'est gentil de sa part d'avoir pensé à ça ; mais j'ai à peine le temps de la remercier que je la vois vaciller sur place. Rien n'y fait, elle entreprend de s'occuper de l'oiseau. Malgré ça, je vois la fatigue et la faim s'afficher sur son visage. Je soupire, déjà qu'en plus de beaucoup travailler, elle dort peu, mais si elle fait des cauchemars comme ça, je ne devrais pas m'étonner de la voir dans cet état. Le monde des rêves est cruel. Il nous laisse entrevoir la magie de ce monde le temps d'une nuit, nous faisant la plupart du temps oublier à notre réveil. Et quand on n'a pas la chance de s'en souvenir, c'est toujours l'horreur la plus totale ou le bonheur suprême qui s'offre à nous. Et à ce moment-là, on se rend compte qu'on est cruel envers nous-mêmes. Et c'est exactement le cas pour elle : elle se fait du mal à si peu dormir, si peu manger, si peu se reposer. « J'ajouterais un peu de sirop d'érable dans la mienne. Et ça ira. » Je rêve ! Elle pense vraiment pouvoir continuer sur cette voie ? J'ai envie de rire. Je ne suis pas dupe, je vois bien que si elle pouvait, elle viderait le volatile sur place. Ambre, combien de temps ? Depuis combien de temps n’as-tu pas mangé ?Elle ne me regarde pas, toujours concentrée sur la bestiole qui n'a déjà quasiment plus de plumes. Je m'approche alors d'elle d'un pas décidé, prêt à prendre la relève en attendant sa réponse. Une journée ? Deux, trois ? Depuis combien de temps se prive-t-elle comme ça ? « Ça ira, je te dis. » J'écarte ses mains de la volaille pour les prendre dans les miennes, un geste si inhabituel qui l'oblige forcément à me regarder dans les yeux. Tu crois vraiment pouvoir me faire gober ça ? Ambre, dit moi depuis combien de temps tu uses juste le strict nécessaire pour tenir debout ? Même Lydia ne ferait pas ça ! Tu n’as pas à faire ça ! Et si tu ne veux pas répondre, fait moi au moins le plaisir d’aller t’assoir dans le fauteuil, c’est moi qui fais à manger ce soir.Sur ce, je la lâche et entreprends de finir de plumer l'oiseau moi-même. Je lui lance de temps à autre de petits regards en coins et commence à vider la volaille. Quand l'eau commence à bouillir, je la retire du feu pour la verser dans deux tasses où je laisse infuser de la menthe. À la place de la marmite, j'embroche la volaille et la mets à cuire. Discrètement, je sors du placard le pot de miel offert par Lydia pour mon anniversaire et y enfonce une bonne cuillerée que je dépose dans la tasse d'Ambre. De temps en temps, je me déplace pour déplacer un morceau de bois dans la cheminée. La fumée danse jusqu'au plafond. Le vent souffle dans les arbres tandis que je souffle sur le feu. Les gens auront beau dire ce qu'ils veulent, je suis peut-être une cause perdue, je n'en suis pas moins pour autant humain. Quand je vois ce que certaines personnes disent et font contre moi, ou même contre ambre, ça me donne envie de rire. Le rire est un instrument puissant, tout comme le sourire. Mais le rire montre la joie tandis que le sourire se contente parfois de la cacher. Dans une vie, il nous arrivera de voir plus de faux sourires que de joies sincères. Cela aussi ça me donne envie de rire ; parce que la vie est trop courte pour se cacher derrière des faux-semblants ; qu'elle est trop cruelle pour qu'on n'essaie pas de la contredire en lui montrant quand elle viendra chercher son dut, qu'on a su profiter de ses merveilles jusqu'au bout. Mais je ris aussi parce que je n'ai plus la force d'avoir mal ; qu'endurer toute la misère du monde n'est pas pour moi et que profiter de chaque instant est plus important que de les dénigrer. Alors je regarde ambre qui se laisse vivre, et je lui souris. Je m'approche doucement d'elle, comme je le ferais avec Lydia, et lui tend son infusion. Ambre, il va ne va pas falloir que ça dure, d'accord ? J’vais t’apprendre à chasser.
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| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Jeu 19 Sep - 17:41 | |
| Fatiguée. C’était le seul constat véridique qui lui apparut quand Isaac pris ses mains résolument froides. Un geste qui la mit subitement mal à l’aise. Bordel, qu’avaient-ils tous à vouloir la toucher comme ça ? Elle se dégagea doucement en laissant filer ses doigts, et ses mains à lui n’offrirent aucune résistance. Ils n’avaient pas souvent l’occasion d’imposer leur présence vis-à-vis de l’autre, voire même l’occasion de se retrouver en tête à tête tout court. Peut-être qu’il pensait qu’elle lui avait donné une sorte de feu vert en le prenant dans ses bras tout à l’heure. En ce cas, il se trompait lourdement, car il n’y aurait jamais de feu vert pour qui que ce soit. « Tu n’as pas à faire ça ! » Ou peut-être qu’inversement à celui de son rêve, le vrai Isaac se rendait tout simplement compte qu’elle était exténuée. Elle aurait pu nier et camper sur ses positions, mais son corps avait parlé pour elle. Non, elle n’avait pas à faire ça. Alors pourquoi le faisait-elle quand même ? Docilement installée sur le fauteuil, elle ramena ses jambes contre elle en le regardant s’activer. Ambre ne voulait surtout pas risquer de provoquer une scène en piquant une crise, au cas où Violent Isaac se manifesterait à nouveau. Elle le vit verser une généreuse cuillerée de miel dans l’infusion. Bientôt, elle plongea ses lèvres dans ce nectar délicieux, se forçant à n’avaler qu’une petite quantité à chaque fois pour ne pas se bruler la langue. Fatiguée et reconnaissante. Un châle sur les épaules, elle se sentit tout de suite mieux alors que la chaleur du liquide irradiait peu à peu son corps entier. Dans d’autres circonstances, elle aurait préféré l’insulter que de l’écouter. Mais peu importe, c’était son temps de sommeil après tout, qu’il s’épuise donc pour la communauté. Pour la communauté, ou pour son bien-être à elle. Qu’il rende donc les choses un peu plus difficiles qu’elles ne l’étaient déjà. « Ambre, il va ne va pas falloir que ça dure, d'accord ? J’vais t’apprendre à chasser. » Fatiguée, reconnaissante et inutile.
Tu ne peux pas. Et tu le sais, murmura-telle, ses yeux fixant un point imaginaire entre les braises et la bête qui cuisait.
Ce n’était pas la peine de faire une promesse qu’il ne tiendrait pas. Il avait sûrement envie de la tenir, puisqu’il l’avait proposé, mais le fait est qu’il ne le fera pas. Et elle ne lui en voulait pas. On ne pouvait pas être au four et au moulin, pas vrai ? Elle se demandait déjà ce qu’il avait bien pu faire pour avoir une arbalète – ces armes-là coûtant horriblement cher. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, il l’avait toujours eue : ça l’avait même carrément intimidée lors de leur première rencontre. Ils n’avaient alors que 14 ans, et il habitait déjà depuis un moment avec Dav. Encore une chose qu’elle ne saurait probablement jamais, même si elle devinait plus ou moins que son arme devait être un héritage de famille. Quoique, il était suffisamment casse-cou pour l’avoir volé. Où et à qui, elle l’ignorait. Respectant ce manque d’information de sa part, Ambre avait eu la délicatesse ne pas le questionner dessus. Il chassait avec, et c’était l’essentiel. Son estomac se contracta douloureusement en pensant à Ethan et à ses tentatives calamiteuses de tirer à l’arc. Elle ne l’avait pas revu errer dans les bois depuis ce moment-là, la mort d’Eden et Athos devant y être pour quelque chose. Ou peut-être qu’il évitait simplement les endroits qu’Ambre avait l’habitude de côtoyer. Reste qu’il avait plutôt semblé enclin à l’aider à l’époque. A l’époque.
J’ai réfléchi et… Je ne veux pas revivre la situation de l’hiver dernier. Celle où le bois était tellement gelé et humide qu’on ne pouvait même pas en faire un feu correct. On était juste incapables de s’en sortir sans Lydia.
C’était parfaitement vrai. Lydia, encore et toujours. Lydia qui avait pris les tesserae, année après année. Lydia qui se débrouillait toujours pour ramener quelque chose. Ironiquement, le district 7 vivait du bois mais était aussi complètement impuissant face aux aléas de la nature. Aussi dépendant du soleil et de la haute saison que la cigale l’était. Il y’avait toujours du stock sec dans les entrepôts, mais celui-là était réservé au Capitole et à son bon-vouloir. Et quand la température atteignait des records de médiocrité, il était bien difficile de faire quoi que ce soit avec. Personne n’avait besoin d’un sculpteur ou d’un bûcheron aux mains gelées en hiver. Là non plus, Amarinda n’avait pas daigné passer, sans doute trop occupée avec son petit confort personnel pour. Et ils avaient crevé la dalle.
C’est notre dernière année. Peut-être qu’un coup de pouce ne nous ferait pas de mal.
Son rêve, ses peurs, les tesserae. Et la boucle était bouclée.
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| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Dim 22 Sep - 21:48 | |
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(ambre&isaac) ▽ L’espoir est la seule chose plus forte que la peur.
Je m’assois non loin d’elle, assez près pour l’entendre parler, mais assez loin pour ne pas avoir à croiser son regard dès que je lève la tête. Ma tisane entre les mains, je la laisse longtemps refroidir avant de me décider enfin à boire dedans. Mes yeux sont rivés sur le ballet de flammes qu’offre le feu dans la cheminée. Tu ne peux pas. Et tu le sais.Je ne relève pas la tête, ne dit pas un mot, le regard toujours fixe. Elle a, à la fois raison et à la fois tort. À l'évidence si, je peux ; mais uniquement si ça à l’efficacité d’aider notre situation à tous. Mais, il est aussi vrai que le temps me manque pour ce genre de choses ; bien qu’Ambre soit à ce que j’ai vu, une fille des plus déterminées –ceci dit, elle a l’avantage supplémentaire d’avoir déjà une arme- ; enfin, l’arc de Dav qui lui appartient à présent. C’est déjà une bonne chose, les collets et le reste seront beaucoup moins longs à enseigner que le maniement d’une arme. Bien que j’aie beau penser de telles choses, ayant appris seul ce que je sais, j’ai lamentablement échoué un nombre considérable de fois avant de ramener de réelles prises et le temps est effectivement toujours une chose contraignante. J’ai réfléchi et… Je ne veux pas revivre la situation de l’hiver dernier. Celle où le bois était tellement gelé et humide qu’on ne pouvait même pas en faire un feu correct. On était juste incapables de s’en sortir sans Lydia.Je pique du nez vers ma tasse. Lydia. Sans ma sœur, ni ambre ni moi ne serait là. J’ai du mal à m’imaginer ce que je serais devenu : un tribut ? Un orphelin au foyer ? Aucune vraisemblable idée ne me parvient, et mieux vaut ne pas y penser. Elle travaille dur c’est vrai, mais comme chacun de nous : les marques sur mes mains en sont la plus pure et simple preuve. Malgré ça, l’hiver dernier, je suis bien obligé d’accorder raison à Ambre : la faim nous tiraillait tellement que j’en ai failli me résoudre à manger mes bottes –une idée complètement idiote, je l’avoue-. C’est notre dernière année. Peut-être qu’un coup de pouce ne nous ferait pas de mal.Pas besoin de chercher longuement pour comprendre qu’elle parle de tesserae. Après tous ce temps à les éviter, c’est maintenant qu’elle veut en prendre ? Si près de la fin ? À mon avis c’est idiot. Je vois bien que cette vie ne lui convient pas, elle n’est pas vraiment heureuse ; d’ailleurs, à qui l’est ici ? À Panem, les gens vraiment heureux ne se posent pas de questions de ce genre, ils se contentent de se trouver des problèmes qu'ils n'ont pas. Ceux qui vivent un amour parfait préfèrent rester sur leur petit nuage et n'en descendent pas, ce que je trouve particulièrement idiot, car ils rêvent d’une chose si subjective que ça en devient comique. Ceux qui ont de l'argent restent chez eux dans leur luxe, pour prétendre qu'ils sont heureux comme cela. Moi, je n'ai rien acquis, je n'ai pas une vie parfaite, loin de là. Mais j'ai vu. J'ai ri, j'ai appris. J'ai fait des erreurs. J'ai avancé, même quand j'ai eu l'impression de reculer et de couler. J'ai chanté mes malheurs, j'ai vu mon esprit se fendre, tant de fois. Et même si ça ne fait pas de moi quelqu’un d’exceptionnel ou d’heureux, je suis quelqu’un de vrais. Je ne suis personne pour te juger et encore moins te donner des ordres mais si tu veux mon avis, c’est idiot de faire ça justement si près de la fin. Et si tu ne le fait pas pour toi, pense un peu à Lydia : Je ne mets pas en doute l’immense force dont elle fait preuve, mais elle ne supporterait pas perdre à nouveau ou même simplement de voir partir une personne de son entourage aux jeux. Il y a des moyens plus simples pour résister à l’hiver. Je te l’ai dit, soit je veux apprendre à chasser, mais uniquement si tu le souhaite, soit je peux essayer de voler plus qu’habituellement cet hiver mais… Sur ces paroles je me lève et fais tourner le dindon dans la cheminée. Les effluves de ce dernier me parviennent et je prends le temps d’en profiter quelques secondes tellement c’est enivrant. Je me rappelle alors les plats de ma mère, l’ambiance chaleureuse de la maison quand mon père n’était pas là, les photographies au mur adoptant d'étranges expressions au gré des flammes. Je déteste ces souvenirs. C’est ton choix, bien que je ne le consente pas.
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| | | Ambre L. Galeoni △ correspondances : 852 △ points : 0 △ multicomptes : tris fanshawe (d2) △ à Panem depuis le : 24/08/2013 △ âge du personnage : 18 y.o
| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) Dim 29 Sep - 15:04 | |
| Des moyens plus simples pour résister à l’hiver, bah voyons ! C’était facile de dire ça au mois de septembre, quand le district était encore dans les récoltes de dernière minute. Elle-même attendait avec impatience la prochaine pluie qui annoncerait l’arrivée imminente de champignons. Dans ce cas-là, oui, il suffisait de « planter sa tente » et d’être le premier arrivé sur place afin d’être le premier servit. Facile d’être le premier quand d’autres travaillent. Si facile de se dire qu’on passerait l’hiver quand on avait le ventre plein durant la belle saison. Les champignons ne duraient pas cependant. Pas plus que les baies et les plantes comestibles. Si bien qu’il y’avait réellement deux enjeux à passer chaque année : l’hiver, et les Hunger Games. Dès lors, qu’est-ce qui était idiot ? Isaac était bien trop pragmatique. Ou alors il devait avoir la mémoire sacrement courte pour oublier que sa sœur s’était sacrifiée pour eux. Maintenant qu’elle était majeure, qui lui rendrait la pareille, hein ? « Et si tu ne le fais pas pour toi, pense un peu à Laurel : Je ne mets pas en doute l’immense force dont elle fait preuve, mais elle ne supporterait pas perdre à nouveau ou même simplement de voir partir une personne de son entourage aux jeux ». Voir partir une personne de son entourage… Elle avait peur pour sa famille, bien entendu. Pas sûr qu’Ambre fasse partie de cette définition. A son humble avis, elle devait plutôt se dire qu’un tessera de plus ou de moins ne changerait pas grand-chose. Preuve qu’elle avait eue raison, puisqu’elle était libre de ce poids. Pourtant, il avait touché un point capital en émettant cette idée : Laurel tenait-elle réellement à elle ? Après tout, c’était la sœur d’Isaac, et non la sienne. Ambre n’était pas particulièrement proche de la jeune fille, mais celle-ci devait suffisamment tenir à Dav pour continuer de prendre des tesserae pour elle. Sa gentillesse la perdrait.
C’était juste une idée en l’air Isaac. Une idée comme une autre.
Une idée comme une autre de payer sa dette grandissante vis-à-vis de ces deux-là. Vivement qu’Amarinda se pointe, pensa-t-elle férocement. Et vivement que le festin promit par Panem rapplique également. Ambre attendait énormément de ces deux derniers, mais quelque chose lui soufflait qu’elle serait inextricablement déçue. Elle espérait juste que ce ne soit pas par les deux en même temps. « C’est ton choix ». Non ce n’était pas son choix. Pourquoi diable ne comprenait-il pas ? Elle n’était pas sa sœur, ni même son amie. Ils plaisantaient ensemble, se taquinaient, s’engueulaient comme des amis. Quelques fois, ils se parlaient réellement, sérieusement, comme maintenant. Peu importe. Ils entendaient, mais ne s’écoutaient pas. Jamais elle ne s’amuserait à lui dire qu’elle enviait le Capitole par exemple. Ils savaient comment fonctionnait l’un et l’autre, mais ne savaient rien de leur passé respectif. Ni de leur avenir. C’était comme si on les avait plantés là, personnages d’un livre imaginaire destinés à partager quelques chapitres ensembles avant de vaquer vers une vie meilleure. Elle n’était personne.
Je prends la relève, va dormir.
Cette fois, il n’opposa aucune résistance. Il leva les mains en signe de reddition avant de se diriger vers sa chambre. Peut-être avait-il cerné qu’il ne fallait pas la contrarier davantage, maintenant qu’elle était suffisamment folle pour signer avec la mort. Tant mieux. Du coin de l’œil, elle le vit faire un pas de recul comme s’il s’apprêtait à ajouter quelque chose. Mais il était juste revenu prendre la marmite d’eau chaude.
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| Sujet: Re: On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) | |
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| | | | On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir. (ambre) | |
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