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 "Fly away" || feat Talasi

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"Fly away" || feat Talasi Vide
MessageSujet: "Fly away" || feat Talasi   "Fly away" || feat Talasi Icon_minitimeSam 31 Aoû - 20:09

Minuit sonne. L’heure du crime. Une ombre se profile à la lueur blafarde que projette l’astre lunaire sur le district 12. Silencieuse, elle glisse entre les commerces d’un pas tout aussi sourd. Nulle âme qui vive ne saurait être réveillée par cet être de la nuit. Son regard parcourt fenêtres, portes arrières, toute cavité pouvant lui permettre de s’immiscer subrepticement au sein d'un de ces négoces. Pour y faire quoi ? A votre avis ?

Oxzana est encore de sortie. Après une journée à chaperonner sa fratrie, à donner des cours de lecture improvisés, à régler les chamailleries diverses, à trouver de quoi nourrir toute cette marmaille grouillante, l’heure n’est pas encore au repos. Il faut maintenant acquérir de quoi pouvoir subsister. De quoi pouvoir préserver ce fragile équilibre. Cette paix éphémère. Et pour cela, la jeune femme de 17 ans à choisit de voler. Je vous entends déjà venir au loin ! Voler, c’est mal ! Mais je vous assure, que quand votre ventre crie famine en chœur avec 8 autres, cette notion vous parait tout à coup superflue et complètement désuète. Un seul mot vous vient alors à l'esprit, survie. Et il prend toute son ampleur lorsque autour de vous de pauvres hères sont emmenés par Charron dans le royaume d’Hadès, sans possible espoir de retour. N'est pas Orphée qui veut. La vie est dure en ces terres. Et pour les plus malheureux, elle incite à faire des choix. Des choix qui peuvent paraître anormal à ceux qui les regardent d'en haut.

Mais je m’étale. Là n’est pas le but. La jeune fille, elle, se fiche bien de toutes les considérations extérieure. Elle a un devoir. Maintenir sa famille en vie. Et l’accomplir est sa seule préoccupation au moment même où elle pénètre dans l’épicerie du village. Forcer la serrure, faire grincer doucement la porte, des coups d’œil aux alentours, et là voici à l’intérieur de son fournisseur quotidien de nourriture.

Entre ses mains, un paquet d’allumettes et une bougie déjà à moitié fondue. D’un geste devenu presque cérémonieux, elle l’allume, et une clarté relative se fait dans la pièce où l’adolescente vient de s’introduire par effraction.  Ses yeux pâles, vifs, parcourent les coins de l’endroit à la recherche de choses bien précises. Pas de temps à perdre, tout doit aller très vite. Des caisses sont disposées un peu partout, certaines ouvertes, d’autres non. Quelques étagères, et puis c’est tout. Ce qu’elle veut, des boites de conserves. Grosses de préférences. Des condiments. Du très basique en terme d’alimentation. Mais en quantité suffisante pour tenir deux ou trois jours. En étant pas gloutonne bien sûr.  Son sac à dos ouvert, elle y place avec soin, rigueur et calcul, tout ce qui lui tombe sous la main et dont elle pense avoir besoin.  Pourquoi ? Économiser l’espace, répartir le poids, et surtout faire le moins de bruit possible en évitant que les conserves ne s’entrechoquent trop souvent. Logique.

Tenant dans une main l’anse de son sac, elle le soupèse. Ne jamais se charger de trop au cas où il y aurait à s’enfuir. La cupidité, n’est pas bonne conseillère, et nombre se sont déjà fait prendre par sa faute.  Mais pas Oxzana. Prudente, elle sait où est la limite. Toujours. Décidant que s’en est assez, la brune maigrichonne, replace sa charge sur ses épaules frêles, et remercie le ciel que les propriétaires habitent à l’étage. Elle a bien moins de soucis à se faire dans ce cas de figure. Refermant méticuleusement la porte arrière de l’épicerie, la voleuse, s’en va, son larcin sur le dos.

Mais dans sa tête elle médite, tout en marchant d’un pas leste. Tout se passe bien. La nuit est calme, silencieuse. Aucun incident. Aucune course poursuite. Rien du tout ? C’est trop simple. Alors que cette pensée lui vient à l’esprit Oxzana aperçoit à l’angle d’une ruelle, une silhouette féminine en pleine course. Celle-ci se dirigeant tout droit vers elle. Ah. Étrange. Elle semble fuir quelque chose, ou quelqu’un. La voleuse tend l’oreille alors que celle-ci fonce sur sa position. Des cliquetis. Des pas précipités.  Des voix qui vocifèrent.  Oxzana devine déjà à qui elles appartiennent, et cela n’est pas pour lui faire plaisir. Jurant dans son inexistante barbe, la jeune fille, fait un demi-tour vif, et se met à courir, la fuyarde sur ses talons. Même si ce n'est pas elle qui se fait courser, mieux vaut ne pas rester dans le coin.

Car ce n’est surement pas ce soir qu’elle se fera prendre à voler. Les coups de fouet sur la place public, aux heures les plus froides (ou chaudes selon la saison) de la journée ne sont pas sa tasse de thé. Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils le deviendront.




Spoiler:


Dernière édition par Oxzana M. Hemmingway le Lun 9 Sep - 3:35, édité 1 fois
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"Fly away" || feat Talasi Vide
MessageSujet: Re: "Fly away" || feat Talasi   "Fly away" || feat Talasi Icon_minitimeJeu 5 Sep - 15:46


FLY AWAY
❝ you better stop talking and start running ❞
Ah, comme tu avais envie de rire en ce moment. Éclater d'un rire à réveiller tout le district douze et tant pis pour les pauvres travailleurs des mines. Rire à t'affaler à terre, incapable de respirer. Mais le moment était mal choisi pour t'affaler par terre et pour gaspiller cette précieuse énergie dont tu avais besoin pour survivre à la nuit. A la place, tu préférais afficher ce sourire goguenard sur tes lèvres ; celui qui les mettait hors d'eux et qui leur donnait encore plus l'envie de t'attraper et de t'étriper sur la place publique. C'était une mauvaise idée, tu le savais...mais c'était comme ça, tu ne pouvais pas t'en empêcher. La tentation était trop grande quand tu revoyais les grimaces de dégoûts déformer leurs visages, quand ils se rendaient compte que c'était encore de ta faute, quand ils lisaient la fierté dans tes yeux. Faut dire, ils l'avaient vraiment cherché. Ils t'avaient rabaissé alors que tu faisais déjà un travail très peu ragoûtant, pour un salaire de misère en plus. Mais t'avais besoin de ce salaire de misère pour dissimuler tes entrées de nourritures conséquentes ; celles que tu devais à tes prises dans la forêt. Alors tu acceptais tous les petits boulots qu'on te refoulait, à condition que tu ne mettes pas un pied dans les mines. Cette fois, tu devais t'occuper des chèvres, nettoyer leurs déjections, les nourrir...tout ça. Tu l'avais fait énergiquement, sous l'air circonspect de leur propriétaire. Comme tout le monde, il connaissait ta mauvaise réputation. Comme tout le monde, il n'avait rien fait quand les Pacificateurs étaient venus te provoquer, dans ces bottes trop grandes pour toi, au milieu du purin. Consciente que tu risquais de perdre ce job si tu répondais à leurs piques, tu t'étais écrasée mais ce n'était que partie remise dans ton esprit.

Et t'avais trouvé la parfaite occasion le soir même. A croire que la correction de la veille ne t'avait pas suffi. Tu sais, celle que t'as reçue parce que tu as mis leur autorité en doute devant la petite foule regroupée sur la place du district. Ça ne t'a pas empêchée de recommencer tes provocations. T'avais placé un seau rempli de fumier en haut de la porte d'un des leurs. Comme prévu, il l'avait reçu en plein sur la tête. Toi, cachée dans l'ombre, tu te gloussais, appréciant le spectacle de cet homme se dépêtrant dans cet amas de boue. T'as admiré ton œuvre pendant plusieurs longues minutes et puis, t'es repartie, discrètement comme si de rien n'était. Bien sûr qu'il savait que c'était toi mais il n'avait aucune preuve qui en attestaient. Sauf que ça ne les avait jamais empêché de faire de ta vie un enfer. Ce n'était pas ta lèvre légèrement fendue qui allait dire le contraire.


Et on en revenait à la raison de ta poursuite, en ce moment. Pour cette revanche. Ils t'avaient retrouvée, presque coincée dans un coin mais t'avais su t'échapper cette fois. Et là, tu courrais, tu courrais comme si ta vie en dépendait. Tu savais que si tu baissais les bras, si tu t'arrêtais, ils se feraient un plaisir de te passer à tabac, encore une fois. Et ça, t'en avais pas vraiment besoin. Alors même si l'hématome qui prenait au moins la moitié de ton ventre te poussait à t'arrêter, tu continuais à courir. T'avais de la chance, les rues étaient dégagées, il se faisait trop tard pour que les autres habitants ne te bouchent le chemin...Quoique..tu aurais pu te servir d'eux pour ralentir tes poursuivants. Heureusement que t'avais encore l'avantage d'aller vite, plutôt très vite même...et t'étais endurante. Comme quoi, l'expérience aidait beaucoup. Et puis, à force de traîner dans les rues du district, tu les connaissais par cœur et tu avisais ton chemin en semant le plus de pacificateurs possible. Parfois, tu en entendais certains chuter, un râle de colère rauque s'échappant de leurs lèvres et tu ne pouvais t'empêcher de sourire, faute de pouvoir en rire. Ils commençaient d'ailleurs à s'essouffler...et tu savais que tu pouvais continuer à courir encore un temps, c'était presque terminé, il fallait simplement réussir à tenir encore un peu..un tout petit peu.

Arrivée au coin d'une rue poisseuse, tu débouchas sur l'une des avenues commerçantes, deux pacificateurs encore sur tes talons. De loin, tu avisas la silhouette féminine du fille. Sans trop comprendre pourquoi, tu la vis se mettre à fuir à son tour. Sans doute avait-elle des choses à se reprocher. Peut-être même que tu allais la mettre dans de sales draps...ce qui n'était pas ton intention. Certes, tu n'accordais pas d'importance à la vie des autres mais tu n'avais jamais eu envie de les entraîner dans tes histoires. Jetant un regard par-dessus ton épaule, tu aperçus les deux silhouettes de tes poursuivants, un peu à la traîne. L'inconnue devant toi avait l'air chargée d'un sac et tu ne tardas pas à la rattraper. Sans trop savoir pourquoi, tu lui tapotas brièvement l'épaule, juste pour qu'elle fasse attention. Viens par là, lui lanças-tu dans un souffle. Tu pouvais encore réussir à la sortir de là, détourner suffisamment l'attention que pour qu'elle s'échappe. Lui laissant le choix de te suivre ou non, tu bifurquas rapidement dans une ruelle étroite qui empestait le poisson pourri. Tu t'engageas dans plusieurs autres artères du quartier "commerçant", t'assurant de choisir les voies les plus impraticables, te glissant sous des barrières que la carrure imposante des pacificateurs ne leur permettait pas de passer, rasant les murs dissimulée dans l'ombre des bâtisses. Finalement, tu parvins à te cacher dans une allée encombrée de bric-à-brac, plongée dans le noir, et tu t'appuyas sur le mur pour reprendre ton souffle. En théorie, les pacificateurs n'avaient pas pu te suivre mais tu restais toujours en alerte, prête à décamper au moindre doute. Tu ne savais pas si la fille t'avait suivie mais tu le saurais bien assez tôt, si elle arrivait durant les minutes que tu t'étais données pour recharger tes batteries.

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"Fly away" || feat Talasi Vide
MessageSujet: Re: "Fly away" || feat Talasi   "Fly away" || feat Talasi Icon_minitimeLun 9 Sep - 3:34

Dans ta course effrénée, fuite instinctive au devant d’un danger qui s’il se montre de plus en plus lointain, reste bien présent, tu manque de maudire ta compagne d’infortune, lorsque celle-ci tapote ton épaule te provoquant un sursaut.  Quand est-elle arrivée à ton niveau ? Elle court vite, tu ne peux t’empêcher de penser. Tournant vers elle un regard scrutateur, tu prends quelque secondes pour la fixer. Si ce n’est un léger air de déjà vu, son visage jeune aux traits asiatiques, ne te dit absolument rien. Avec aisance, malgré un léger essoufflement, elle se maintient facilement à ta hauteur.  Une pointe de jalousie. Un peu de mauvaise foi. Et une simple pensée : « Salope ». Si elle se croyait rapide, la voilà en face d’une hors la loi tout aussi véloce.  Et si vous l’ignoriez, désormais vous voilà désormais au courant…Ox déteste la concurrence. C’est mauvais pour les affaires.

Viens par là

La voleuse retient un grognement désapprobateur. Elle n’a pas envie de se faire embarquer encore plus dans cette course poursuite dont elle ignore les tenants et aboutissants. Les nombres de Pacificateurs –car il s’agi bien d’eux, elle confirme- à leur poursuite, depuis combien de temps ils courent, et quel est leur degrés de motivation à vouloir choper leur proie. Non, non, Ox ne sait pas tout ça, et ne tiens pas vraiment à le savoir en faite. Tout ce qu’elle désir à l’instant, c’est semer tout ce beau monde et retrouver ses frères et sœurs, sa maisonnette, mais surtout…sa couette. Son lit quel pensait revoir dans peu de temps s’éloigne de plus en plus.

Aussi, c’est une œillade meurtrière qui fait office de réponse à cette injonction qui, si elle laisse la place à un refus, emmène toutefois Ox à y obéir. Je vous arrête tout de suite, c’est exceptionnel. Si elle consent à suivre cette commande, c’est qu’en y repensant bien, la jeune femme, semble savoir ce qu’elle fait.  Une seule hésitation dans sa course, sa voix, et Oxzana aurait sans plus d’égard refusé l’invitation. Mais là, elle a le sentiment qu’elle aura plus à gagner en suivant celle qui l’a désormais dépassée grâce à ses foulées rapides, qu’en continuant de son côté. Car à vouloir continuer à courir seule, elle pourrait induire les Peacekeepers, et les mener à elle bêtement, offrant à l’asiatique une énorme porte de sortie. Et ça, hors de question. Quitte à se faire prendre, autant avoir un bouc émissaire sur qui tenter de se décharger de ses chefs d’accusation. Oui c’est salop. Mais la vie elle-même est une belle salope.  La preuve en direct ce soir. Ox aurait put tranquillement rentrer chez elle après son larcin, mais nan, il a fallu que le destin mette sur sa route un autre malfaiteur qui risquait de lui faire rater son coup, voir pire, la faire arrêter. Il y avait de quoi jurer sur la tête de Snow. Que la peste l’emporte.

Attentive toutefois à ne pas laisser passer sa chance Oxzana suit la jeune trouble-fête  lorsque celle-ci bifurque au coin d’une rue. Encore une fois, la slave note son agilité. Insidieusement, un sentiment tout bête s’infiltre dans ses pensées. Jalousie. Est-elle plus rapide que moi ? Connait-elle des cachettes que j’ignore.  Non, je suis la meilleure au jeu du chat et de la souris avec les Peacekeepers.  C’est surement de la chance. La chance du débutant ? Non elle n’y croit pas, mais en tout cas, tout ceci l’intrigue.

Talonnant tant bien que mal, et malgré son fardeau, la fuyarde qui semble décidée à s’engager dans les ruelles les plus inabordables, et malodorantes,  Oxzana commence à être agacée par tous ces détours, mais prend sur elle. C’est le bon moment pour élargir ses terrains de cache et de chasse. Après tout on n’a jamais finit d’apprendre et certaines ruelles lui étaient encore inconnues à ce jour. Note mentale d’aller y faire un tour un autre jour, afin de s’approprier les lieux.  Cela pourra être utile si un jour elle aussi se fait courser par des Gardiens de la paix. Toujours penser pratique, utile.

Raser les murs, se glisser sous des barrières, tout ça c’est facile…quand on ne porte pas un sac de 10 kilos sur son dos. Oxzana est ralentie. Elle voit sa comparse prendre de l’avance alors qu’elle peine un peu. Désormais, elle hésite à abandonner sa prise de la soirée pour être plus légère, et  rattraper celle qui sur le moment, lui fait royalement chier. C’est quoi ce chemin à la con où il faut se trainer par terre sous un grillage ? Oxzana elle, aurait pris un raccourci par les toits, et l’affaire aurait été réglée…mais ce n’est que maintenant que son sac se retrouve coincé sous une grille, quelle y pense.


-Fait chier ! Merde !

Non sans avoir maudit la petite asiatique pour les générations à venir, la voleuse, délaissa le cœur gros,  son sac, promettant de repasser le chercher dans les plus brefs délais. Priant pour que quelqu’un n’ais pas la bonne –mauvaise- idée de s’en emparer. Elle a 9 ventres à nourrir, et ce n’estt pas avec ce genre d’imprévus qu’elle va y arriver.

Enfin, la course poursuite semble se calmer.  La trouble-fête s’est arrêtée dans une ruelle où Dieu semble avoir oublié d’introduire la notion de lumière. Plissant des yeux, méfiante, Ox s’y engouffre, et fait silence. Alors qu’intérieurement elle bout. Sa nuit est gâchée. Et son sac est resté en arrière. Néanmoins chose positive, elle a une nouvelle planque. Pariant sur le fait que même la journée cet endroit est sombre comme l’enfer, l’adolescente le garde en mémoire.

Adossée à un mur, reprenant le plus silencieusement possible son souffle,  Oxzana garde le silence. Règle n°17 : Si on ne t’as pas causé, tu te tais. La parole est d’argent, mais le silence est d’or. Et entre les deux, ya pas photo sur ce qui rapporte le plus. Aussi, la slave se font dans un mutisme boudeur. L’air de dire ; « Toi parler, yeux bridés. Moi pas parler aux inconnus. Et si toi pas parler, nous mal barrés ! »

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"Fly away" || feat Talasi Vide
MessageSujet: Re: "Fly away" || feat Talasi   "Fly away" || feat Talasi Icon_minitimeMer 11 Sep - 22:07


FLY AWAY
❝ you better stop talking and start running ❞
Adossée au mur de cette ruelle qui sentait bon le rat mort, tu reprenais lentement ta respiration. Expirant et aspirant longuement, comme si tu exécutais un vieux rituel. T'avais les poumons en feu, cette course t'avait bien éreintée. Tu gardais malgré tout ce sourire fiché sur tes lèvres. Tu te sentais bien malgré l'odeur nauséabonde qui se dégageait de cette cachette, malgré les hématomes qui recouvraient ton corps meurtri, malgré la fraîcheur de la nuit. Tu te sentais puissante, invincible, intouchable. T'avais l'impression de voler au-dessus du sol, trop haut pour que les bassesses de ce monde puissent t'atteindre. Et tu savais que ça n'allait pas durer, que tôt ou tard t'allais perdre tes ailes et t'écraser comme une crêpe sur sol alors t'en profitais, retenant tout de même ce rire moqueur qui te tenaillait depuis des heures maintenant. Enivrée jusqu'au sang, plongée dans cet état second, tu appréciais cette petite victoire. L'adrénaline pulsant dans tes veines, tu ne tenais plus en place mais tu t'efforçais de garder ton calme, de garder les pieds sur terre pour ne pas retourner sur tes pas et fanfaronner devant tes poursuivants. Et ce n'était pas l'envie qui manquait. T'en avais même oublié la jeune femme. Et ne la voyant pas arriver, tu te demandais si elle ne s'était pas faite attraper par ta faute. Si elle n'allait pas payer les pots cassés. Elle semblait chargée et ça ne t'étonnerait pas qu'ils aient pu lui mettre la main dessus pour se défouler alors tu te décolles de ton mur, prête à faire marche-arrière et à te jeter dans la gueule du loup. Tu ne sais même pas pourquoi cette envie soudaine d'aider ton prochain te tombe sur la tête. Après tout, t'en avais rien à faire des autres en temps normal, comme eux n'en avaient rien à faire de toi. Tu ne lui devais rien à cette inconnue...Ah si, en y repensant, c'était de ta faute si elle avait du prendre ses jambes à son cou. Grimaçant légèrement, tu t'apprêtes à sortir de l'ombre.

Mais tu n'auras pas à le faire finalement. Tu la vois débarquer silencieusement. Et quelque chose cloche. Tu plisses les yeux pour vérifier...Ouais, elle n'a plus son sac sur le dos. Prise dans ta course, tu n'avais pas été attentive aux contraintes que son chargement lui posait. Et là, tu te sentais bête et un peu égoïste aussi. T'aurais pu te trouver une excuse, dire que t'avais pas pensé sous le feu de l'action mais là, t'avais sacrément merdé et ça, tu pouvais pas le nier. Sauf qu'il était hors de question que tu le reconnaisses à haute voix. Toi et ta fierté mal placée.  Tu te demandes si elle a du l'abandonner quelque part ou si elle a du s'en séparer car ces chiens du capitole l'avaient attrapée...Pourtant, elle avait l'air particulièrement agile, elle t'avait rattrapée et Dieu sait comme tenir la distance contre toi est difficile...mais elle l'a fait et sans cracher ses poumons. Plissant un peu plus les yeux, t'essayes de mettre un nom sur son visage, peut-être que tu l'as déjà croisée quelque part...Mais malgré tous tes efforts, son visage ne te dit rien. Et ce n'était pas elle qui allait se présenter spontanément. Plongée dans un mutisme, elle s'était adossée à son tour contre le mur de la ruelle. Tu ignorais la raison de son silence, t'en voulait-elle de l'avoir entraînée dans une telle situation ? Reprenait-elle simplement ses esprits ? Dans tous les cas, vous ne pouviez pas rester là indéfiniment. Non pas que t'ais peur que les pacificateurs vous retrouvent mais il allait bien falloir que quittiez la planque un jour ou l'autre. Tu l'as laissé où ?, lui demandes-tu dans un murmure. Tu n'estimes pas nécessaire de préciser que tu parles de son sac ; elle a l'air intelligente et t'as pas envie de lui faire cet affront mais t'as pas non plus envie qu'elle pense que t'attendes un truc en retour. Tu l'as foutue dans la merde, tu te doutes bien que tu dois être l'une des personnes les plus méprisables pour elle en ce moment. La moindre des chose serait que tu l'en sortes, de préférence avec le contenu de son sac et en un seul morceau surtout alors tu continues sur le même ton. Si c'est pas trop loin, on peut encore le retrouver. Tu t'avances lentement vers l'entrée de la ruelle, rasant toujours les murs, tu te fonds dans l'obscurité et à cet instant, tu n'es plus Talasi, tu es une ombre. D'un coup d'œil rapide, tu t'assures qu'il n'y ait pas de traces des deux hommes et tu te retournes vers l'inconnue. Je peux y aller en éclaireur si tu veux. Et là encore, t'as pas envie qu'elle s'imagine que tu vas attraper son butin et te barrer avec comme une malpropre. Ou si tu préfères, on y va et je te couvre. En attendant sa réponse, tu te mordilles nerveusement la lèvre et tu sens le goût ferreux du sang dans ta bouche, alors que mentalement, tu te prépares déjà à courir, passer les obstacles et à en découdre dans le pire des cas. Même si au fond, t'espères juste que ces deux crétins de peacekeepers aient lâché l'affaire pour retourner se terrer dans leur lit. Et encore une fois, tu ne peux t'empêcher de te questionner sur cette soudaine pulsion altruiste. T'as beau répéter que tu lui dois bien ça, ce n'est quand même pas toi qui l'as poussée à courir. Elle aurait pu continuer tranquillement son chemin et peut-être que, trop focalisés sur toi, les deux pacificateurs n'auraient même pas fait attention à elle.


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"Fly away" || feat Talasi Vide
MessageSujet: Re: "Fly away" || feat Talasi   "Fly away" || feat Talasi Icon_minitimeJeu 12 Sep - 3:22

Au fur et à mesure sa respiration laborieuse redevient aisée. Ses muscles restent encore tendus, prêtes à bondir au moindre bruit. Mais dans le silence de cette nuit de méfaits en tous genres, les faits sont là, têtus. Cachée dans une ruelle, surement la plus sordide et reculé de cette bourgade du district 12, deux scélérates ont réussis à échapper –pour l’instant- à une punition qui aurait put s’avérer dure et douloureuse. La plus jeune remercie le créateur des armures de leurs poursuivants, de les avoir fait lourdes. Elle note aussi que sa maigreur, sa vélocité, et son habitude à courir, lui on été bien utiles dans cette course poursuite. Course où la meneuse, elle, a rivalisé d’ingéniosité pour leur dénicher une cachette. Tours, détours, retours. Oxzana ignore même dans quelle partie de la ville elle se trouve à force de croiser rue sur rue. Mais elle ne s’en plein pas, elle finira bien par retrouver son chemin. Mais tout d’abord, récupérer son sac. Tendant l’oreille à l’affut du moindre bruit alerteur d’une approche des Gardiens de la Paix, c’est sans surprise qu’elle sursauta lorsque l’asiatique brisa sans préavis le silence.

Tu l'as laissé où ?

A ces paroles, murmurées dans un souffle, Oxzana darde des yeux revolvers sur sa compagne d’infortune mais finit par hausser un sourcil perplexe. Pourquoi lui demander ça ? Quelle importance cela a-til pour elle ? Tient-elle à l’aider. Méfiante, elle lance une œillade indécise à l’asiatique qui semble vouloir lui porter assistance. Comprenez là, dans ce genre de coup, l’arroseur peut se retrouver arrosé, le voleur volé. Et elle ne tiens pas à perdre le fruit de son travail au profit d’une autre. Elle en a trop besoin. Aussi elle ne répond pas de suite, préférant jauger son interlocutrice.

Si c'est pas trop loin, on peut encore le retrouver.

Oxzana ricane. Ce n’est pas dans son habitude d’émettre de genre de sons. Ceux qui méprisent, ceux qui moquent. Elle aime en général rester neutre et ne rien montrer, mais là c’est trop fort. Elle n’arrive pas à croire une seconde que cette fille puissent vouloir l’aider. C’est impensable. Elle a toujours agit seule. Toujours tout fait toute seule. Elle n’a jamais demandé de l’aide, et jamais personne ne lui en a jamais proposé. Alors c’est tout naturellement qu’elle pense à une entourloupe. Par automatisme. Parce qu’elle se méfit. Parce que quand on vit dans la rue, on apprend à ne jamais faire confiance à personne. On utilise les autre pour son propre profit, et chacun fait en sorte d’y trouver son compte au maximum, quitte à mentir et trahir ses associés pour ça. C’est chacun pour soit, Panem pour tous.

Je peux y aller en éclaireur si tu veux

A ces mots le sang de la jeune fille ne fait qu’un tour. Ais-je précisé qu’elle est plus ou moins impulsive ? Non ? Bon ben désormais vous le savez. L’idée même que l’asiatique puisse partir devant, et la laisser seule derrière, dans cette rue qu’elle ne connait pas, pour aller voir si son sac est toujours là, lui donnait la simple envie de lui répondre un « Tu te fous de moi ? ». Pour faire simple, c’est hors de question. Et si elle récupérait son sac à sa place et partait avec sans plus de considération ? Ox serait dans de sales draps, obligées de retrouver son chemin, seule, avec les peacekeepers qui rôdent. Mais surtout sans rien à pouvoir donner à manger à toute sa marmaille. Impossible. Impensable. Hors de question. C’est déjà assez difficile comme ça…

Alors qu’elle tend sa main dans le but d’agripper le bras da l’asiatique et la retenir, la voleuse se rend compte que celle-ci ne l’a pas attendue et s'est déjà rapprochée de l’entrée de la ruelle, se fondant dans l’ombre. Non…devenant une ombre. Elle est douée. C’est la pensée qui traverse l’esprit d’Oxzana alors que sa comparse prend les devant. Un pique d’admiration mêlée d’une pointe de jalousie, un poing qui se serre. Oui l’on connait tous ce sentiment. On l’a tous expérimenté un jour où l’autre, cet esprit de compétition. Ce besoin de savoir qui est le meilleur, de comparer ses capacités à celles d’un autre. C’est parfois stupide. Là tout de suite c’est stupide. Et heureusement, la voleuse s’en rend vite compte. Elle n’a pas besoin d’être la meilleure. Elle a juste besoin d’être assez bonne pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais c’est tout de même chiant, de savoir qu’il y a une concurrence –et pas des moindres- à côté qui peut vous mettre des bâtons dans les roues si elle le désire. Les Peacekeepers le font déjà assez bien au goût d’Oxzana.

-Ou si tu préfères, on y va et je te couvre.

Froncement de sourcil. Etonnement. Puis un visage fermé qui se détend. Ce n’est pas encore la fin de la guerre froide mais on y arrive. Scrutant le visage de son acolyte « accidentelle », la brune pèse le pour où le contre. « On », « je te couvre », ces mots lui sont si étrangers. Elle qui, depuis le décès de ses parents et de son frère ainé, agit toujours en solo. Elle a perdu l’habitude de ce mot, « on ». Mais pourquoi pas. Pour cette fois seulement. Après la vie reprendrait son cour…N’est-ce pas ? Après quelques secondes d’hésitation, aussi silencieuse qu’un de ces vieux matous roublards habitués du coin, elle s’avance vers l’entrée de la ruelle. Les oreilles grandes ouvertes, ses sens aux aguets, elle prend la parole pour la première fois, depuis le début de leur échappé belle. Toujours de cette voix douce, neutre, mais ferme. Un murmure.

-C’est d’accord.

Mais…après ça tu disparais, et moi aussi. Ce sont les mots que la voleuse s’est retenue de dire. Inutile de parler de ce qui de toute façon va finir par arriver. Pas besoin de mots inutiles. Oxzana est une louve solitaire. Chasser en meute ? Elle ignore ce que c’est. Et pas question de faire amis-amis, c’est la loi de la jungle qui règne. Les plus forts survivent…les plus faibles crèvent. C’est comme ça à Panem. Faut faire avec. D’ailleurs, elle se demande maintenant si elle n’aurait pas mieux fait de ne pas courir. Après tout, ce n’était pas sur elle que les Peecekeepers étaient focalisés. Ils auraient très bien put passer leurs chemin et ne pas s’occuper d’elle. Car voilà que maintenant, c’est elle qui est en mauvaise posture. Mais c’est trop tard désormais. Alors comme toujours, elle fait avec.

D’un pas précautionneux, veillant à faire le moins de bruit possible, Oxzana prend la tête de cette expédition impromptue. Le silence est désormais de mise.
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"Fly away" || feat Talasi Vide
MessageSujet: Re: "Fly away" || feat Talasi   "Fly away" || feat Talasi Icon_minitimeVen 27 Sep - 16:46


FLY AWAY
❝ you better stop talking and start running ❞
L'inconnue garde les lèvres closes. Tu n'as pas manqué son léger sursaut quand tu l'as apostrophée. Sans doute était-elle perdue dans ses pensées. Mais à quoi pensait-elle au juste ? Au mille et une façons de mettre fin à tes jours dans la plus atroce des souffrances ? Elle ne serait pas la première ni même la dernière. Et tu te félicites d'avoir encore réussi à te mettre quelqu'un à dos dans le district...tes bonnes résolutions, ce sera pour la prochaine fois. Ou peut-être prend-elle le temps de peser le pour et le contre de ton idée. Ce qu'elle gagnerait à s'engager dans cette nouvelle aventure. En soi, elle n'y gagnerait rien. Si vous parveniez à récupérer son butin alors elle serait simplement de retour à la case départ, un peu plus fatiguée peut-être. D'ailleurs, il faudrait que vous fassiez vite, cette expédition ne pouvait pas durer des heures, car les pacificateurs seraient plus nombreux au lever du jour. Et quand bien même cette sombre poussée d'altruiste t'incitait à réparer ton erreur, tu ne comptais tout de même pas te faire attraper et passer à tabac juste pour les beaux yeux d'une inconnue qui, en plus de cela, semble te voir comme la pire chose qui lui soit arrivé dans la vie. Et rien que d'y penser, tu te sens idiote, te répétant sans cesse que tu ne l'as pas forcée à courir, qu'elle aurait pu s'éviter tout ça...mais il n'y a rien à faire. Tu sais que si tu la laisses tomber maintenant, la culpabilité te rongera pour les mois à venir et franchement, tu préférais éviter ces crises de conscience lors de tes méfaits.

Et alors que les secondes s'écoulent, tu attends sa décision. Peut-être refusera-t-elle et dans ce cas, tu t'éclipserais dans la forêt ; il n'était pas encore prudent de retourner dans cette vieille bicoque en ruine qui était sûrement encore sous surveillance. De ton regard froid, tu la fixes, la dévisages. Tu retiens chaque trait de son visage de poupée, du moins tu essayes dans cette noirceur presque totale. Tu ne risques pas de l'oublier et au fond de toi, une petite voix te dit que si tu n'as jamais entendu parler d'elle, c'est qu'elle devait être foutrement douée. Assez pour s'effacer, rentrer dans le moule, pour qu'on ne la soupçonne jamais de rien. Oui, elle a cette aura qui se dégage d'elle. Et l'espace d'un instant, tu lui envies cet anonymat, ce don de transparence qui te fait défaut...car elle peut voler, tricher, mentir mais jamais personne ne la soupçonnera...à part toi, maintenant. Et quand bien même, ta parole n'aura aucun poids face à la sienne. Tu étais fichée, c'était fini ; jamais plus tu ne pourrais effacer cette image que le district a de toi. Mais pour le bien de la suite des opérations, tu enfuis ces pensées au plus profond de ta cervelle.

Et finalement, elle réagit. Tu lis l'étonnement sur son visage mais elle se reprend vite et affiche à nouveau ce masque d'indifférence que tu as revêtu toi aussi. Et dans un sens, vous vous ressemblez. Sauf que tu ne l'admettras jamais ; tu aimes penser que t'es unique dans ton genre, que rien ne te lie aux autres alors tu fais comme si de rien n'était. Dès que votre objectif sera atteint, tu t'évanouiras dans la nature et elle fera pareil. C'est comme ça que les choses se passent ici. Elle parle peu ; tu as parlé plus qu'elle, chose qui est rare. Faut croire que tu as trouvé plus taiseux que toi. Une phrase pour annoncer qu'elle acceptait ta proposition. Tu hoches simplement la tête et tu la laisses prendre les devants. Tu la suis d'un pas feutré, te préparant mentalement à ce qui va suivre. L'envie te démange de foncer. Tu ignores si elle sait où elle va, tu pourrais y aller en éclaireur mais vu sa réaction à ta proposition, tu évites. T'as pas envie qu'elle te plante un couteau dans le dos...malgré tout, tu restes tiraillée par cette tentation. Et puis tu entends une poubelle qui se renverse. Tu te tiens prête à filer mais ce n'est qu'un gros chat qui apparait au coin de la rue. Levant les yeux au ciel, tu maudis ta nervosité. Finalement, vous vous enfoncez dans le dédalle des rues de ce district que tu connais par cœur. Et pas après pas, tu te détends un peu...non sans pouvoir t'empêcher de penser que tout est trop calme pour être normal...et là, tu le vois. Le sac. Votre but. Tu lances un regard en biais à ta complice du jour. Ce regard suspicieux parce que tout est trop facile et que c'est définitivement pas net. Alors tu te plaques contre les parois froides du mur, t'avançant vers le croisement qui vous mène droit vers le butin tant convoité. Tu as l'affreuse impression d'être prise dans un traquenard et tu te maudis du plus profond de ton être ; jurant intérieurement que l'altruisme, c'est fini pour toi. Dardant ton regard méfiant sur la jeune femme qui t'accompagne, tu vérifies qu'elle ne fonce pas tête baissée. Chose que tu es sûre qu'elle ne fera pas ; trop intelligente pour ça. "C'est pas une bonne idée d'y aller comme ça.", murmures-tu tout de même à son attention. Et les échos de deux voix rauques te donnent raison ; ils vous attendent. "Il nous faut un plan.", continues-tu sur le ton de la conversation car pour toi, il est désormais hors de question d'avoir parcouru ce chemin pour rien. Certes, tu serais repartie bredouille dans les deux cas mais tu ne voulais pas donner satisfaction à ces chiens galeux qui vous pensaient assez stupides que pour tomber dans leurs pièges.

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