Milaan Aleksander Evans

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

Ma mort, j'ai tellement de façon de la voir venir... Bien entendu la première qui me vient à l'esprit sont les prochains hunger games. J'ai encore une chance d'être sélectionné et tiré au sort dans cette urne de malheur. J'ai encore une chance de me retrouver dans ces arènes tordues à me faire dévorer par une mutation quelconque ou de tomber dans un de leur piège ou à me faire poignarder dans le dos par un des autres tributs. Je peux tout aussi bien mourir tous les jours, écraser par une machine. Ca arrive parfois. Quand on met ses mains dans les rouages, on peut se la faire broyer et se faire emporter le reste du corps ensuite. Mais j'espère mourir de vieillesse. Oui j'espère. Je préfère penser que je mourrai ainsi. J'espère qu'on me regrettera un peu... J'espère surtout qu'IL me regrettera...

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Et bien... Je suis dans le district 8 pas dans le 10. Moi la boucherie ça me tente pas tellement. Je déteste avoir à regarder ça, voir une des personnes que l'on connaît se faire décapiter sous nos yeux. Alors je ferme les yeux et j'essaye de me calmer et d'oublier, sinon je crois que je serais énervé ou que j'aurais envie de vomir. Je ne comprends pas pourquoi ils nous forcent à regarder ça. Ceci dit j'aime assez bien l'avant et l'après, lorsque c'est encore assez soft, joyeux et faux. Parfois on a envie que tous les jeux ne soient que mises en scène comme dans ces phases là. Mais les cercueils et les corps nous reviennent bien vite...

QUE PENSES-TU DE LA RÉVOLTE ÉCHOUÉE ET DES REBELLES ?

Je pense que les rebelles ont du courage. Mais je pense que c'est peine perdue. Le capitole est bien trop puissant, bien trop équipé. Ils ont des hovercrafts, des fusils et des nouvelles armes technologiques qui vous tueraient en un rien de temps. Je suis content qu'ils aient échoués au final, je n'aimerais pas avoir à subir les frais d'une rébellion d'une poignée d'hommes seulement. La vie est déjà assez dure comme ça pour qu'ils s'en mêlent. Ils tentent d'améliorer notre sort ? Ils l'empirent.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Si je suis satisfait de vivre dans un taudis en voyant ma sœur vivre dans une superbe maison avec sa superbe petite vie parfaite qui ne peut même pas accueillir toute sa famille ? Bien sûr que non. Mais qu'est ce que je pourrais faire ? M'assoir par-terre et pleurer ? On me laisserait crever de faim. Les temps sont durs mais il faut travailler dur pour améliorer notre sort aussi. Un jour tous les districts seront riches, j'en suis sûr. Il faut juste que les rebelles arrêtent leurs bêtises.

➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ?

En soit c'était une idée pas si bête. Se séparer les différentes tâches pour optimiser les productions selon nos ressources. Seulement... On a le droit d'aller nulle part, de visiter que notre district. On ne voit le reste que par la télévision. J'aimerais voir d'autres choses et voyager un peu. Et puis bon bien sûr, je n'arrête pas de me demander si en ne faisant baisser les revenus du capitole que d'une dizaine de pourcentage, c'est rien quand on voit ce qu'ils ont, et bien la vie de certains districts seraient bien mieux. Mais je préfère ne pas y penser, l'injustice me donne des envies de meurtres parfois.

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE n'est pourtant pas un problème. DU COUP, MON NOM A 6 CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D'ouvrier ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime assez.... JE SUIS DANS LE 8ÈME DISTRICT. AYANT 18 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Je sens une légère pression sur mon épaule et j'ouvre les yeux sur le visage de ma mère qui me sourit doucement avant de sortir de la pièce. Déjà ? Il est déjà l'heure de me réveiller. J'ai l'impression que je viens de me coucher. Même mes muscles me crient de rester allongé. Et pourtant, je me lève tout doucement pour ne pas réveiller mon petit frère qui dort au-dessus de moi dans cette pièce minuscule et qui a école que bien plus tard dans la matinée.

De dégoût, je retrousse le nez en sentant cette odeur insistante qui règne toujours dans le district 8. Je m'y ferai décidément jamais. Même l'odeur du petit déjeuner ne parvient pas à masquer cette odeur qui imprègne chaque mur pourri de ce taudis et chaque petit centimètre carré de vêtement. Je croise mon père que je salue d'un baiser sur le front. Le pauvre a les poumons tellement rongés par les produits chimiques qu'il en crache du sang tous les jours. Il est à deux doigts de mourir, je le sais bien. Alors je profite de chaque moment avec lui. Mais bon je me réjouis quand même. Ce matin c'est pomme de terre sautée et bacon au petit déjeuner ! Oui on vient d'une famille pauvre mais la nourriture on n'a pas de problème pour manger à notre faim.

Enfin ça c'est grâce à notre "grande sœur adorée". Enfin surtout à son mari. Il est riche et très séduisant... Enfin euh... Il a les moyens quoi. Je me demande comment cette potiche a pu plaire à un mec comme lui... Et comment elle a pu lui donner des enfants... Ca me.. Ca me... Ca m'énerve voilà ! Bref en tout cas grâce à lui, on a de la nourriture dès qu'on est à court. Et depuis que je lui ai dit que les pommes de terre sautées et le bacon étaient mon plat préféré, bah il arrête pas de nous en apporter. Ce mec est adorable, il est... Parfait quoi. Enfin bon, ahem.

Finalement grâce à cet homme, je n'ai pas eu besoin de prendre de tesserae. Alors je n'ai que très peu de chances d'être tiré au sort lors des Hunger Games ! Parce que bien évidemment mon anniversaire est bien après la moisson. Quelle chance ! En tout cas avec un peu chance, si je m'en fie aux statistiques, il n'y a pas de raisons que je sois sélectionné, certains ont bien plus de chance d'être tirés que moi. Alors je vais passer tranquillement la moisson et ne plus avoir à me soucier si oui ou non je serai tiré !

Après avoir dégusté ce succulent repas, je me prépare rapidement pour aller travailler à l'usine. J'ai eu le temps de sortir de mon nuage de sommeil qui m'embrumait le cerveau alors j'avançais joyeusement vers l'usine en saluant les têtes que je connaissais parmi la file d'ouvriers qui traînaient les pieds vers l'usine. Je ne comprenais pas pourquoi ils étaient si abattus. Au moins ils avaient un travail qui leur permettait de vivre. C'était mieux que rester chez soi à se tourner les pouces en regardant des gens s'entretuer à la télévision. Et puis, on a vécu des périodes plus dures ! Surtout après cette annonce du président pour l'anniversaire de Panem. Ça promettait une belle année ! La plus heureuse qu'on n'ait jamais connu !

Alors je me frayais un chemin parmi eux et alors je le vis. Mon beau-frère. Il était là à avancer vers l'usine lui aussi dans ses beaux habits très classes. Alors je ralentis le rythme, prenant celui de la horde de zombie allant au boulot. Je l'observais de loin comme je le faisais souvent le matin. Il était beau dans ses vêtements classes. Ça faisait vraiment une tâche de luxe parmi cet océan de misère. Il était comme rayonnant. Alors je me mettais à me perdre dans mes pensées en me mordillant la lèvre.

Mon esprit se perdit dans les vains fantasmes qui occupaient mes pensées à longueur de journée. Pourquoi fallait-il que je fasse une fixette sur cet homme ? Je savais que j'étais attiré par les hommes. Mais pourquoi lui ? Pourquoi mon beau-frère ? Pourquoi sur un homme déjà marié et avec une vie de famille si remplie ? Pourquoi fallait il que l'énervement et la tristesse m'agite à chaque fois que je le voyais en train d'embrasser ma sœur ou d'être heureux avec elle ? Pourquoi j'ai ressenti le besoin de lui voler une fiole de ce parfum si cher qu'il se met sur lui ? Pourquoi à chaque fois que je pense à lui, je ressens le besoin de le sentir comme un toc incontrôlable ? Pourquoi je ne cesse de le détailler comme un affamé en le désirant aussi fortement ? Pourquoi...?

Puis, je croise son regard. Ça a le don de couper la moindre de mes pensées. Instinctivement, je porte une main à la poche de ma combinaison. Sentant le toucher de la bouteille en verre sous mes vêtements, je soupire doucement alors que mon cœur s'emballe directement. Je sens mon visage s'empourprer et je détourne le regard comme si rien ne s'était passé. Alors je fais en sorte de me faire engloutir par la foule. Il me perd du regard et je ne le vois plus non plus. Il faut que j'arrête de penser à lui. Je dois arrêter de penser que lui ruiner sa vie maritale me rendra ivre de joie... Je dois arrêter de penser qu'il serait possible qu'on s'aime...