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 forget the horror here ⊹ (ariel)

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forget the horror here ⊹ (ariel) Vide
MessageSujet: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:12


ariel zipporah embers
❝ IT'S FUTURE RUST AND THEN IT'S FUTURE DUST ❞
Poupée de porcelaine. Ariel, elle est toute frêle. On a peur de la réduire en pièces si on la serre trop fort. On a peur de la briser si on crie trop fort. C'est vrai qu'elle a l'air terriblement fragile, avec sa silhouette fine. Avec ses yeux qui laissent deviner tout ce qu'elle ressent. Avec ce long rideau brun qui cache parfois son visage. Elle a pas la dégaine d'une guerrière. Elle en a même pas le nom. Ariel, c'est le nom d'un astre. Une lune orbitant autour d'Uranus. Mais ça, tout le monde s'en fout. Ariel, c'est le nom d'un ange. Le lion de Dieu, comme le signale l'hébreu. Mais ça, tout le monde s'en fout. Ariel, c'est le nom d'une princesse oubliée. Princesse des océans, sirène rêvant à d'autres horizons. Mais merde, y a pas d'océan, dans le district cinq. District où elle est née, comme toute sa famille avant elle. Les Embers. Un nom parmi tant d'autres, un nom avec sa propre histoire qui ne marque pas celle des autres. Un nom, c'est tout. Un rien parmi le tout, un tout parmi le rien. Comme Ariel. Institutrice de son état, elle n'a pas franchement de quoi attirer l'attention. Elle sourit beaucoup, même quand elle n'en a pas envie. Elle est plutôt gentille et douce, même quand elle n'en a pas envie. Mais derrière la façade lisse, il y a la vraie Ariel. Celle qui sait user du sarcasme avec une facilité désarmante. Celle qui fait parfois preuve d'une impulsivité à laquelle on ne s'attendait pas. Celle qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, en règle générale. Mais ça, c'est quand elle est avec des gens qu'elle apprécie et avec qui elle se sent en confiance. Parce que derrière tout ça, il y a une autre Ariel. L'ultime. La victime. Ce qu'elle n'admettra jamais, à cause de sa fierté. Elle n'appellera jamais à l'aide, parce qu'elle croit toujours pouvoir s'en sortir seule.

Foutaises. Tout ça, c'est que des mensonges. Y a pas que sa fierté qui la bloque. Y a cette peur. Celle qui lui tord les entrailles à chaque seconde. Celle qui la torture à chaque instant. Celle qui menace de la cramer à chaque battement de cœur. Poupée de cire. Quand elle rentre chez elle, le masque tombe. Celui de porcelaine, celui de la belle Ariel. Il est remplacé par celui de cire, ouais. Celui qui lui tire les traits et lui creuse la peau. Celui qui lui donne l'air malade, parce que ça la rend malade. Celui qui fond au moindre coup de chaleur. Au moindre coup tout court. Parce que c'est ça, la vie d'Ariel. La violence. Pas la sienne, non. Celle de Xander. L'homme qui partage sa vie depuis des années déjà. Celui dont elle se croyait amoureuse. Désillusions. C'est toujours le même refrain. Une pluie de coups. Une tempête de cris. Et un océan de pleurs. Le voilà ton océan, Ariel. Princesse des larmes. Elle refuse d'avouer ses faiblesses. Elle refuse d'assumer ce qu'il se passe sous son toit. Elle continue de prétendre que tout va bien, avec son sourire qui sonne faux. Elle nie tout en bloc si on lui pose trop de questions. Elle voudrait fuir, ouais. Mais elle peut pas. Passer d'un district à l'autre, c'est déjà assez compliqué comme ça. Mais quand en plus, on est en couple avec un pacificateur, ça complique d'autant plus la tâche. Elle peut pas s'échapper. Prisonnière. Alors elle subit. En silence. Et elle cache les traces sur son corps, avec de longs vêtements. Elle ment. Aux autres, et à elle-même. C'est plus facile comme ça, n'est-ce pas ?

Non. C'est triste, de vivre comme ça. De toute façon, Ariel, elle est triste. Parfois, ça se lit dans son regard, ou au coin de ses lèvres. Dans sa posture, dans son attitude. Quand on dirait qu'elle porte le monde sur ses épaules, alors qu'elle n'a que vingt-sept ans. Tout ça par la faute d'un homme, un seul. Poupée de bois. Il l'a consumée, calcinée. Et il s'amuse à piétiner les braises mourantes, jusqu'à ce que tout redevienne poussière. Elle a souvent l'impression d'être à l'agonie. De mourir. Comme les fois où il cogne trop fort. Les fois où elle veut courir, loin d'ici, loin de tout. Respirer, enfin. Heureusement, elle a ses bouffées d'oxygène. Quand il n'est pas là. Son travail, pour commencer. Les gamins sont une grande part de sa vie. Elle a besoin d'eux, au moins autant qu'ils ont besoin d'elle. Rayons de soleil dans le ciel apocalyptique, et pourtant, c'est ceux qui sont massacrés. Elle a le dessin. Le crayon qui gratte le papier, les traits qui se tracent presque d'eux-mêmes, les visages qui prennent forme. Mais ça, Xander ne le sait pas. Elle cache ses œuvres. Sinon, il le lui interdirait. Comme il lui a interdit de fumer. C'est dur, de s'en passer. Alors finalement, elle ne s'en passe plus. Parce qu'il y a lui. Isaiah. Elle brave l'interdit et fume avec lui, dans le dos de Xander. Elle brave l'interdit et passe son temps avec lui, dans le dos de Xander. L'oxygène, c'est Isaiah qui le lui transmet, par le simple contact de ses lèvres.

Ariel, elle s'échappe comme elle peut. Tous les moyens sont bons pour s'éloigner de Xander. Cet homme qu'elle s'est mise à détester. Cet homme contre qui elle ne peut rien. Après tout, elle n'est qu'une simple habitante. Elle ne peut rien. Ni contre lui, ni contre le gouvernement. Elle aimerait, pourtant. Stopper sa propre souffrance, et celle des autres. Stopper les massacres. Elle aimerait, ouais. Il lui a volé son innocence, mais elle a gardé son âme de rêveuse, à la limite de l'utopie. Elle croit qu'un jour, ils seront tous libérés de leurs chaînes, quelles qu'elles soient. Elle est trop naïve, évidemment. Mais laissez-la y croire. Parce que ça fait du bien, dans la vie terne de Panem. Ça fait du bien de voir que malgré les ténèbres, Ariel ne se laisse pas engloutir. Jamais. Parce qu'elle a beau paraître si fragile, elle cache une force sans pareille, tout au fond d'elle. Une force qu'elle-même ne soupçonne pas. Une force qui suffoque sous la pression de la peur qui la paralyse. Elle se laisse abimer, parce qu'elle n'a pas de quoi se défendre. Parce qu'elle est effrayée, comme le gosse qui craint qu'il n'y ait un monstre sous son lit. Elle souffre et serre les dents, fermant les yeux quand c'est trop dur d'affronter la réalité. Elle avance comme elle peut, parce qu'ici c'est marche ou crève. Et tant pis si elle doit ramper pour ne pas crever. Parce qu'on a beau la froisser et la tordre dans tous les sens, elle refuse d'abandonner complètement. Ariel, elle est paradoxale. Forte dans toute sa fragilité. Terrorisée malgré tout son courage. Poupée de chiffon.

about games and relative.
Dans la peur et la douleur. Les morts à Panem se font généralement dans la misère, selon moi. La souffrance nous suit de notre naissance jusqu'à l'instant même où la faucheuse nous offre son baiser funèbre. J'ai toujours eu l'espoir de connaître une mort paisible. M'endormir et ne jamais me réveiller. Je sais aujourd'hui que je n'aurai pas ce privilège, comme bon nombre d'habitants des districts. Mon chemin jusqu'à ma mort est déjà tout tracé. Xander en sera le responsable, j'en suis convaincue. Un jour, il frappera plus fort que d'habitude. Et je lui succomberai. Il n'y aura rien de beau dans ma mort. De toute façon, la mort, c'est laid à la base. La mienne se fera dans le sang et les larmes, les cris et la souffrance. Je ne me fais pas d'illusions à ce sujet. Mais au moins, je serai enfin libérée de lui.
Ce n'est que partie remise. Ce n'est pas la première fois que le peuple de Panem se soulève contre le gouvernement. Et ce n'est certainement pas la dernière. Les rebelles retenteront leur chance, un jour ou l'autre. Et s'ils échouent à nouveau, ils recommenceront. Inlassablement. Il y aura toujours des âmes prêtes à affronter ce gouvernement qui nous oppresse. Il y aura toujours des rebelles. Qu'ils soient engagés ou non. Je ne le suis pas, mais je le voudrais. Je suis une rebelle de cœur, je dirais. J'ai les mêmes idéaux qu'eux. Je les admire et les envie. Je crève d'envie de les rejoindre, à vrai dire. Mais Xander le verrait de suite, et je risquerais de tout mettre en péril et de devenir un danger. Alors je reste dans mon coin, mais je n'en pense pas moins. Je garde espoir, encore et toujours. Je sais qu'un jour, les rebelles vaincront. J'en suis persuadée. Mais j'ai également l'intime conviction que lorsque ce jour viendra, je ne serai plus là pour le voir.
Qualifier ma vie ? Misérable, je dirais. Je suis certaine que beaucoup répondraient la même chose. Faut pas se leurrer, à part pour quelques rares privilégiés, la vie dans les districts est loin d'être une partie de plaisir au quotidien. J'ai toujours estimé que je n'avais pas à me plaindre, puisque j'ai toujours eu un toit et suffisamment de nourriture pour vivre. Aujourd'hui encore, je préfère ne pas me plaindre. Même si ce qui se passe chez moi est un véritable cauchemar, je suis consciente que beaucoup sont encore moins bien lotis que moi. Je ne suis pas satisfaite de ma vie, non. Je l'étais, avant. Avant qu'il ne me brise les ailes. Si je le pouvais, j'améliorerais beaucoup de choses, que ce soit dans ma vie ou celle des autres. Mais je ne le peux pas, alors à quoi bon se lamenter ? Ma vie est telle qu'elle est, je ne suis pas heureuse, mais je crois que certains sont plus à plaindre que moi.
Quand j'étais plus jeune, ils me faisaient peur. Avec leur uniforme, leur droiture, leur réputation. A mes yeux, ils représentaient le bâton de Snow pour battre le peuple. Les monstres semant la terreur. Puis j'ai rencontré Xander. Il refusait de me parler de son travail, mais je voyais que c'était loin d'être facile. Alors j'ai été naïve en admirant le pseudo courage des pacificateurs, qui ont un nombre d'ennemis impressionnant, par le simple fait de leur statut. Puis j'ai découvert le vrai visage de Xander. Et j'ai réalisé que tous les pacificateurs pouvaient être considérés comme des meurtriers au vu de leurs actes. Ils participent à l'oppression du peuple en perpétuant l'horreur. Ils tuent et terrorisent en prônant la soi-disant nécessité de faire régner l'ordre. Aujourd'hui, je les méprise. Xander et ses semblables me répugnent. J'ai toujours détesté les généralités. Mais d'après ce qu'il m'a été donné de voir, ils sont réellement tous les mêmes. Ils me donnent d'autant plus envie de rejoindre les rebelles, même si je n'ose pas sauter le pas. Ils mériteraient qu'on leur fasse subir les horreurs qu'ils commettent chaque jour. Et ça finira par être le cas. On récolte ce que l'on sème, comme me le disait ma mère. Un jour, ils connaîtront le revers de la médaille. Et personne ne leur viendra en aide.
Oui. J'y ai moi-même goûté, des années plus tôt. Avant que ma vie ne dérape. Bien sûr, ici, le bonheur a trop souvent un goût amer. Mais il existe, il est bien là. Il ne dure pas éternellement, évidemment. Il y aura toujours quelque chose pour venir le fissurer ou le ravager. C'est pas pour autant que nous sommes tous malheureux. Et si nous le sommes, ça ne veut pas dire que nous le resterons jusqu'à la toute fin. Le bonheur n'est ni parfait, ni ultime. Rien ne l'est jamais. Je l'ai touché du doigt, puis il m'a échappé. Je ne pense pas que j'aurai la chance d'y avoir droit à nouveau, pas avec la tournure qu'a pris ma vie. Mais je ne dénigre pas son existence pour autant. J'ai eu la chance de le connaître pendant un temps. Ça suffit pour que j'y croie.


JE VIENS D'UN MILIEU plutôt favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est suffisante. DU COUP, MON NOM N'A aucune CHANCE D'ÊTRE TIRÉ AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D'institutrice ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime vraiment ce que je fais. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT vingt-sept ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.

bon. je suis nulle aux présentations, j'vous préviens. forget the horror here ⊹ (ariel) 3997798681 stalkeuse de mon état, je tourne autour du forum depuis.. bah depuis trop longtemps, à vrai dire. What a Face et j'ai enfin sauté le pas de l'inscription, fuck yeah. (tremblez bitches.) sinon, mon pseudo c'est idjit mais personne m'appelle comme ça, en fait, donc on s'en fout. certains me connaissent comme étant terminator/iron bitch, et je suis votre pire cauchemar.  forget the horror here ⊹ (ariel) 3686848491 (dishonor on you, dishonor on your cow.) oui bon, j'ai aussi tendance à m'éparpiller un peu partout, m'voyez. mais sinon je suis super gentille. (sisi c'est vrai.) enfin voilà, j'vous gnutgnut tous. forget the horror here ⊹ (ariel) 2166578461
PS : ce smiley me fait mourir de rire, srsly. forget the horror here ⊹ (ariel) 3490070641

FEATURING astrid berges-frisbey © COPYRIGHT tumblr




Dernière édition par Ariel Z. Embers le Mer 24 Juil - 17:54, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:13


tell us your story.

LES NAVIRES SE DÉCHIRENT
losing what was found

Assise à même le sol, elle tira une latte sur sa cigarette avant de recracher la fumée. Le soleil déclinant donnait une teinte orangée au ciel, alors qu'une légère brise venait faire voler sa chevelure brune. Quelques enfants s'amusaient, se courant après en riant. Ariel les observait, un léger sourire aux lèvres. Ils lui transmettaient toujours leur énergie. Pas pour rien qu'elle avait fait son entrée parmi les rangs des instituteurs. Malgré son jeune âge, elle était plutôt douée dans le domaine. Et puis, elle adorait les gosses, et ils le lui rendaient bien. Alors assise par terre, devant chez elle, elle les observait jouer, en fumant. Bientôt, leurs parents les appelleraient pour rentrer. Elle, elle attendait quelqu'un d'autre. Xander, celui qu'elle aimait et qui partageait sa vie depuis un an déjà. Elle attendait de voir son mètre quatre-vingt-quinze arpenter la rue, le soleil se reflétant sur ses cheveux dorés. Elle attendait de voir ses prunelles céruléennes se poser sur elle, un sourire étirant ses lèvres. Elle attendait d'entendre sa voix lui dire de rentrer, sa main rencontrant la sienne. Elle l'attendait, comme toujours. Être en couple avec un pacificateur, c'était pas forcément facile tous les jours. Il ne parlait jamais de son travail, clamant que ça ne la regardait pas. Il devenait froid lorsqu'elle se risquait à lui poser des questions. Et elle s'inquiétait pour lui, encore et toujours. Après tout, les pacificateurs avaient de nombreux ennemis. Bien qu'au vu de sa carrure, il ne soit pas tout à fait la proie la plus facile. C'était justement la première chose qui lui avait plu chez lui. Sa grande taille et ses bras musclés. Elle adorait se blottir contre lui, se sentant plus protégée que jamais. Protégée contre la misère, contre la douleur, contre la peine. La vie à Panem était loin d'être rose, tout le monde vous le dira. Ariel n'était pas vraiment à plaindre, puisqu'elle avait un toit qui ne tombait pas en ruines, et de quoi manger tous les jours. Mais elle n'était pas immunisée contre la souffrance. Pas étonnant qu'elle rêve de faire changer le gouvernement, pour stopper les massacres. Mais ça, elle se gardait bien d'en parler, surtout compte tenu de la position de Xander. Qui n'était plus qu'à quelques pas maintenant. Se levant en souriant, elle plaça le bâton de nicotine entre ses lèvres pour en absorber à nouveau la substance empoisonnée. Mais son sourire se fana bien vite alors que le blond s'approchait, visage fermé et regard sombre. « Ça va pas ? » Il se plaça face à elle et lui arracha la clope des mains avant de saisir son poignet avec hargne. « Xander ? Arrête, tu me fais mal. » Sans un mot, il la tira pour la forcer à le suivre dans la maison. Son silence commençait à effrayer Ariel, qui ne comprenait pas son comportement inhabituel. Une fois à l'intérieur, il ferma la porte derrière eux avant de se tourner vers la brune. Brandissant la cigarette devant lui, il approcha avec un air de prédateur, alors que la jeune femme faisait un pas en arrière. « Tu sais que j'aime pas te voir fumer. » Fronçant légèrement les sourcils, Ariel hocha la tête, retenant son souffle. Elle ne voyait pas où il voulait en venir. « Alors pourquoi tu continues ? » Il lui avait déjà demandé d'arrêter, mais elle ne l'avait pas fait. Et il n'avait pas insisté. Elle ne comprenait pas pourquoi ça devenait soudain si important. Elle lisait dans son regard à quel point il était énervé. Les colères de Xander étaient généralement imprévisibles, glaciales et violentes, et même s'il l'avait déjà un peu secouée, il n'était jamais allé plus loin. Mais quelque chose lui disait que cette fois-ci, c'était différent. Et elle sentait ses poils se hérisser avec appréhension. « J'adore m'encrasser les poumons, voyons. » Sourire espiègle aux lèvres, elle redevint bien vite sérieuse en rencontrant le regard furieux de Xander, qui n'avait pas l'air d'avoir envie de rire à sa tentative de sarcasme. « Je suis désolée, mais tu– » « T'es désolée ? J'm'en fous, Ariel. J'en ai vraiment rien à foutre ! » Le contemplant en silence, elle sentit son dos buter contre le mur alors qu'il s'approchait encore. Elle s'attendait à ce qu'il lui fasse un discours sur les méfaits de la cigarette. A ce qu'il lui dise que ça faisait mauvais genre. A ce qu'il jette la cigarette en lui faisant promettre d'arrêter. Mais elle ne s'attendait pas à ça. La regardant dans les yeux, il attrapa son avant-bras et le serra entre ses phalanges, avant d'écraser violemment la cigarette au creux du poignet d'Ariel. Un cri s'échappa de ses lèvres alors qu'elle pliait les genoux et se débattait, tentant de se défaire de l'emprise de l'homme. Mais il tenait son bras trop fermement, et elle était incapable de se libérer. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux alors que son cri se transformait en supplique, la douleur se répandant dans son organisme tout entier, allant jusqu'à lui vriller l'estomac. Finalement, il la relâcha, laissant tomber la cigarette avant de l'écraser avec sa godasse, faisant ainsi une tache sur le sol. Tremblante, Ariel ramena son poignet blessé près de sa poitrine en le tenant avec son autre main, regardant Xander au travers de ses larmes. Il la surplombait d'un air menaçant, ne montrant pas une once d'émotion. « Je ne veux plus que tu fumes. Et t'as intérêt à retenir la leçon. » La gorge nouée, elle pleurait en silence, osant à peine croiser le regard du blond alors que la douleur continuait de lui cramer l'épiderme. Il pointa du doigt la clope écrasée par terre, l'air autoritaire. « Nettoie ça. Quand t'as fini, passe ton poignet sous l'eau froide. Et arrête de pleurer, tu l'as mérité. » Puis, sans rien ajouter, il s'éloigna pour aller dans la salle de bains, fermant la porte derrière lui. Ariel se précipita à la cuisine, tremblant toujours. Elle alluma l'eau froide et plaça son poignet dessous, se mordant la lèvre inférieure avec force pour retenir un gémissement de douleur. Les quelques cendres restantes s'écoulèrent dans l'évier, laissant transparaître la peau abîmée par la brûlure. Sentant que ses jambes n'arriveraient plus à la porter bien longtemps, elle referma le robinet et attrapa un torchon avant de se laisser glisser au sol. Enroulant son poignet dans le tissu, elle se recroquevilla, les joues inondées par les larmes. Elle n'arrivait toujours pas à réaliser ce qui venait de se passer. Pourquoi ? Certes, Xander était loin d'être un enfant de chœur. Certes, il avait déjà eu des pulsions violentes. Mais un tel acte ? Purement gratuit, qui plus est ? Elle ne comprenait pas. Elle ne voulait pas comprendre. Elle priait pour que tout ça ne soit qu'un cauchemar dont elle allait se réveiller. Tous ses rêves et ses espoirs venaient d'être calcinés, en un clin d’œil. Non, elle ne pouvait pas désespérer. Après tout, ce n'était sûrement que l'affaire d'une fois. Il avait vécu une journée terrible et n'était pas lui-même. Pas vrai ? Mensonges dont elle essayait de se convaincre pour palier au soudain trou béant se creusant dans sa poitrine. Ah, elle est belle la vie d'Ariel, n'est-ce pas ? Magnifique, éblouissante. Rouge sang. Eh princesse, ton conte de fée qui te revient en pleine gueule, ça fait mal ? Un mal de chien. Insoutenable. Elle avait l'impression d'être en train de tomber en ruines. Perdue et blessée. Brebis égarée. Prends garde au loup, il ne fera qu'une bouchée de toi.


LE GOÛT DES TRAGIQUES
cold water surrounds me now

Tasse qui vole en éclats sur le sol. Juste comme ça. C'est drôle. Ça la faisait penser à sa vie. Le récipient blanc qui se brise en mille morceaux, le liquide chaud qui tache le sol. C'était elle. C'était ses rêves fracassés, ses espoirs déchus. C'était sa vie démolie, qui ne rimait plus à rien. Son dos heurta une surface dure derrière elle, et elle vint poser ses paumes à plat contre le mur, son regard ne quittant pas le sol. Sensation familière qui ne devrait pas l'être. Elle admirait le massacre de la vaisselle explosée sur le parquet. Elle admirait le massacre de son innocence ravagée sous ses yeux. Tel un animal apeuré, elle restait paralysée, tête baissée pour ne pas avoir à affronter son bourreau. Elle savait qu'il la regardait. Elle sentait son regard furieux la transpercer. Elle entendait son souffle, rendu saccadé par la colère. Elle visualisait mentalement ses phalanges se serrer et se desserrer en un poing qui la réduirait en bouillie. Promesse de l'agonie. Elle savait ce qui l'attendait. Elle y était résignée. Bordel, c'était pas normal. Elle devrait pas y être habituée. Et pourtant, c'était devenu son quotidien. Toute cette violence, toute cette douleur. C'était sa prison, sa cage dorée entourée par les flammes de l'Enfer. Elle avait beau crier à l'aide, personne ne l'entendait. Personne ne venait l'aider. Y avait juste le néant. Une grande pièce. Elle, contre un mur. Une table. Et Xander, de l'autre côté. « Viens ici. » La course folle de son cœur lui donnait l'impression de devenir sourde. Pourtant, elle avait entendu ses paroles. Cet ordre prononcé de sa voix si grave, qui la faisait frissonner à une époque. Mais ce temps était révolu. Elle frissonnait toujours au son de cette voix. Mais pas pour les bonnes raisons. La secousse qui lui traversait l'échine n'était qu'une preuve de plus de la terreur ancrée en elle. « Ariel. M'oblige pas à répéter. » Clignant des yeux à plusieurs reprises, elle finit par lever ses prunelles sur celles, inquisitrices, de Xander. Elle ne bougeait toujours pas, comme clouée au sol. Crucifiée par sa douleur. « Ariel. » Elle détestait l'entendre prononcer son nom. Elle détestait l'entendre tout court. Sa voix qui descendait dans les basses quand il s'apprêtait à déverser sa colère. Menaçante. Comme un monstre rampant dans le noir avant de vous sauter à la gorge. Littéralement. Il était vraiment ce monstre. Elle l'avait deviné petit à petit, alors qu'il lui révélait son vrai visage. Tout avait commencé avec cette brûlure de cigarette. Celle qui restait sur son poignet, pour lui rappeler le début de l'Enfer. Celle qui aurait dû être la première et la dernière cicatrice. Mais elle avait été rejointe par une myriade de camarades. Sur ses bras. Son dos. Ses jambes. Ses épaules. Son crâne. Son ventre. La plus horrible de toutes. Cicatrice infectée qui ne guérirait jamais, douleur diffuse qui resterait en elle pour toujours. Elle connaissait à présent le vrai visage de Xander. Et il était le plus laid qu'il lui ait été donné de voir. Tellement qu'elle ne supportait plus de le regarder, préférant fixer le sol à nouveau. Mais c'était sans compter sur le pacificateur, qui vint serrer le menton d'Ariel entre ses doigts pour la forcer à relever la tête. « Regarde-moi. » Avalant difficilement sa salive, elle se borna à éviter son regard. Xander desserra son emprise, libérant le menton de la brune, avant de finalement poser sa main contre sa gorge, exerçant une légère pression. « J'ai dit, regarde-moi. » Sentant sa respiration s'accélérer, Ariel se retint de hurler, comme bien trop souvent. Elle continuait de regarder par terre en silence. Elle ne pouvait pas l'affronter. Elle ne pouvait plus. Pas après ce qu'il s'était passé. Pas après qu'il ait commis un tel acte. Il était un assassin, elle le savait déjà. Tous les pacificateurs l'étaient, ou le devenaient. Dure réalité qu'elle avait apprise à ses dépends. Que Xander tue des rebelles, c'était un secret pour personne. Plusieurs fois, lui et ses camarades avaient passé à tabac ceux qui se faisaient dénoncer. Ceux qu'Ariel avait appris à admirer et envier. Ceux qu'elle désirait désormais rejoindre. Lutter contre Snow, contre les jeux, contre le gouvernement et toute cette misère. Elle voudrait, vraiment. Mais Xander la tuerait. Il l'avait déjà réduite en pièces. Il ne manquait plus grand chose avant qu'il ne l'achève. Oui, il était déjà un meurtrier. Mais il avait franchi une nouvelle limite, il avait commis le pire. Il avait tué la vie qu'Ariel portait en elle. Son enfant. Leur enfant. Elle était tombée enceinte. Il s'était calmé, au début. Puis ses coups avaient repris, plus violents que jamais. Comme s'il ne supportait pas de savoir qu'elle allait engendrer sa descendance. Comme s'il ne supportait pas de voir naître la chair de sa chair, le sang de son sang. Il était allé jusqu'à commettre l'irréparable. Elle était à terre quand il l'avait rouée de coups, au niveau de l'abdomen. Évidemment, le bébé n'avait pas survécu. Ça faisait déjà six mois. Six longs mois qu'elle avait perdu cet enfant. Et si elle faisait plus ou moins bonne figure à l'extérieur, comme toujours, ce n'était pas la même chose chez elle. S'enfermant dans le mutisme, elle faisait toujours en sorte d'éviter Xander et de ne pas se trouver dans la même pièce que lui. Même les fois où il l'avait frappée, elle avait gardé le silence. Pas une larme, pas un cri, rien. Elle se sentait trop vide pour ça. Elle refusait de reconnaître la présence de Xander. Elle était immunisée contre lui, parce que ses coups n'étaient rien en comparaison de la douleur qui la déchirait de l'intérieur. Il n'avait plus un pouvoir sans borne sur elle, puisqu'elle lui était indifférente.  Oui, mais pour combien de temps ? « Regarde-moi ! » Hurlement témoignant de sa patience qui s'était évaporée. Il perdait son calme olympien. Elle perdait son envie de vivre. « Non. » Syllabe qu'elle avait prononcée dans un murmure résigné. Qui eut l'effet d'une bombe. Immédiatement, Xander serra plus fort, rendant la respiration d'Ariel laborieuse. Il fit claquer sa tête contre le mur derrière elle et approcha son visage du sien, leurs souffles venant à se heurter. « Tu crois quoi ? Que tu peux me défier ? » Il laissa échapper un ricanement qui tordit les entrailles de la jeune femme, alors que son regard quittait le sol pour rencontrer le plafond. Immobile, ses mains restaient ballantes contre ses flancs alors qu'elle ouvrait la bouche en grand, dans l'espoir de faire entrer plus d'oxygène dans ses poumons. Sans succès. Elle suffoquait. « Tu gagneras pas, Ariel. Pas face à moi. Et tu le sais. » Continuant de fixer le plafond, elle sentit les larmes perler au coin de ses yeux. « Ça, ta façon de m'ignorer, ça durera pas. T'as pas ça en toi. T'as pas cette force. Arrête tes conneries. » Finalement, elle vint enrouler ses deux mains autour du poignet de Xander, qui appuyait toujours sur sa gorge. « Tu l'as tué. » Elle avait parlé sans réfléchir, et à la seconde où les mots avaient quitté ses lèvres, elle savait qu'elle allait le regretter. Mais ça n'avait plus d'importance. Plus maintenant qu'il avait tué une part d'elle. Brusquement, il la relâcha. Ariel en profita pour venir poser ses mains contre son cou, toussant légèrement alors que l'air qui s'engouffrait soudainement dans sa trachée lui donnait l'impression d'avaler des braises. « C'est ta faute. » Levant finalement les yeux sur lui, elle sentit les larmes tracer des sillons humides sur ses joues creusées. Il avait l'air perdu, et plus en colère que jamais. Instable. Capable du pire. « Tout est de ta putain de faute ! » La rage émanant des paroles du blond glaça le sang d'Ariel, qui eut à peine le temps de fermer les yeux alors qu'une main venait s'abattre contre sa joue avec force. Le coup la fit chanceler alors qu'elle portait sa main à son visage, ses larmes continuant de couler silencieusement. « C'est toi qui l'as tué, pas moi ! » Il emprisonna violemment ses poignets entre ses doigts puissants, la forçant à avancer jusqu'à lui, sa fine silhouette butant contre son torse musclé. Elle posa finalement son regard sur lui, se mettant à trembler de tous ses membres à cause de la peur et la douleur. « C'est toi, Ariel. Toi et ta putain de faculté à me pousser à bout. Toi et toute cette rage que tu m'insuffles. C'est toi qui me fais en arriver là. C'est toi qui me forces à être comme ça. C'est toi ! Alors arrête de pleurer ! » Se contentant de le contempler en silence, elle continua de pleurer, incapable de stopper le flot de ses larmes. Il avait fait de sa vie un Enfer de chaque instant, la réduisant à l'état de victime. Elle, qui avait tant de rêves en tête, était devenu ce tas de morceaux retenus ensemble par la force de son propre sourire mensonger. Mais un rêve persistait. Un jour, elle serait libérée de son emprise, que ce soit par la vie ou la mort. Et un jour, tout le peuple de Panem serait libéré de ses chaînes. En attendant, ils étaient tous dans le même bateau. Subir, encore et toujours, et apprendre à se taire pour ne pas provoquer le courroux du bourreau. Ce qu'Ariel n'avait pas fait, juste aujourd'hui. Et les conséquences se faisaient ressentir. La pluie de larmes sur ses joues n'était qu'une réponse à la pluie de coups se déversant sur elle. Recroquevillée, bras postés en protection contre son visage, elle attendait que ça passe, alors qu'il lui tirait les cheveux pour la forcer à se lever. La projetant contre la table. Faisant perler le sang. Souffrance de son âme devenue palpable jusqu'à la moelle. Il l'avait atteinte à nouveau. Il lui avait arraché un cri. Le premier depuis six mois. Celui de trop. Celui qui redonnait à Xander son statut de maître absolu. Celui qui signifiait la chute d'Ariel vers le néant. Elle était seule face à lui, face à sa violence et les démons qui l'habitaient. Seule face à la torture. Tu me tueras, je le sais bien. Chaque seconde était synonyme d'un morceau d'elle massacré, partant en fumée. Cramée par le brasier d'une haine qui n'était pas la sienne.


À NOS CŒURS ESSOUFFLÉS
my pain will mark you

Le silence régnant dans la pièce était quasiment parfait. Quasiment, ouais. Uniquement effrité par le son de la mine grattant le papier. Le crayon s'agitant sur la feuille. Les traits noircissant le blanc immaculé. Seule, assise dans sa cuisine, Ariel dessinait. Elle respirait. Xander absent, elle s'adonnait à sa passion. A cet art qui venait éclater sa bulle de misère pour la remplacer par une bulle protectrice, le temps d'un instant, le temps d'un croquis. Deux bouffées d'oxygène réunies en une seule. Le dessin, et Isaiah. Oh non, il n'était pas présent – bien qu'elle aurait aimé que ce soit le cas. Plus ça allait, plus elle se surprenait à avoir envie de le voir. Ne serait-ce qu'un instant. Ne serait-ce que le temps de reprendre sa respiration avant de repartir en apnée pour finalement aller se noyer dans sa souffrance. Tout ça avait commencé avec une cigarette. Comme la violence de Xander. Sauf que rien n'était comparable. Là où Xander la tuait, Isaiah l'apaisait. Alors dès qu'elle le pouvait, elle passait un peu de temps avec lui. Le plus souvent, ils restaient côte à côte sans rien faire, sans rien dire. Sa simple présence suffisait à rassurer Ariel, bien qu'elle refuse de se l'admettre. Pourtant, c'était la pure vérité. Rien que le fait de le voir dans la maison d'en face parvenait à calmer sa douleur. Tellement qu'elle restait souvent assise devant chez elle, à l'observer fumer en face d'elle. Quand ils ne fumaient pas ensemble. Elle avait passé tant de temps à l'observer qu'elle avait retenu le moindre de ses traits, la moindre de ses mimiques. La façon dont il fronçait les sourcils quand il apercevait un nouveau bleu sur la peau de la jeune femme. La façon dont il souriait en coin quand il venait lui donner une cigarette. La façon dont il la regardait comme s'il pouvait lire en elle. Elle n'avait qu'à fermer les yeux, et elle le voyait en détails. Lorsqu'il avait emménagé dans la maison d'en face, elle l'avait dessiné, une fois où il fumait, assis par terre. Dès qu'elle en avait l'occasion – quand Xander était absent – elle dessinait ce qu'elle voyait. Et Isaiah, c'était une constante dans son champ de vision. Avec la force de l'habitude, elle parvenait désormais à le dessiner de mémoire. Comme elle était actuellement en train de le faire. Son regard sombre, la fumée qui le suivait comme son ombre. Ariel noircissait la feuille avec les ténèbres émanant d'Isaiah. Et c'était beau. Elle était si concentrée sur sa tâche qu'elle n'entendit pas la porte d'entrée s'ouvrir, ni les pas s'approchant. Elle sentit soudain une présence, aperçut une grande silhouette, et se redressa rapidement, l'air apeurée. Levant la tête vers le nouveau venu, elle retint son souffle, s'apprêtant à rencontrer l'air furibond de Xander. A la place, elle fut accueillie par les prunelles d'Isaiah. La tension dans ses muscles disparut et elle se relaxa, soulagée que ce soit lui et non son tortionnaire. Il baissa les yeux vers la table, un sourire étirant la commissure de ses lèvres. La brune suivit la direction de son regard, réalisant qu'il venait de découvrir qu'elle le dessinait donc. Les joues légèrement rougies, elle s'empressa de retourner la feuille, l'air gênée. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Question posée de sa voix douce, elle préférait faire comme si de rien n'était vis-à-vis de son œuvre. L'observant, il conserva son petit sourire en s'avançant dans sa direction. Contournant la table, il se dirigea droit vers elle, alors qu'elle se tournait pour lui faire face. « T'étais pas dehors comme d'habitude. Tu viens pas prendre ta dose de nicotine aujourd'hui ? » Isaiah Sharps, fournisseur officiel de cigarettes pour votre plus grand plaisir. Ouais, celui d'Ariel surtout. Xander le lui avait interdit des années plus tôt. Mais elle passait outre cet ordre dès qu'elle le pouvait, Chester lui offrant souvent des cigarettes. Mais depuis qu'il y avait Isaiah, c'était devenu quotidien. Leur routine à eux. Fumer ensemble, se détruire ensemble. Et pourtant, chacun de leur côté. « Ça t'plaît tant que ça, de m'empoisonner ? » Doux sarcasme, qu'elle se donnait l'autorisation de manipuler en l'absence de son bourreau, un sourire fendant son visage en deux. Ricanant légèrement, il vint poser ses doigts sur la table, contre le papier. Lorsqu'il l'attrapa pour le tourner, Ariel posa sa main contre la feuille également, empêchant Isaiah d'aller au bout de son geste. Sourcil arqué, il l'observa avec le même petit sourire, renforçant la gêne de la demoiselle. « Quoi, j'ai pas le droit d'voir ? C'est ma face pourtant. » Pour toute réponse, elle secoua la tête en signe de négation et poussa la main d'Isaiah, conservant la sienne posée sur le dessin retourné. Puis elle se décala pour appuyer le bas de son dos contre la table, forçant l'homme à faire un pas en arrière. Face à face, ils se contemplaient en silence. Elle pouvait sentir son cœur battre bien trop vite, comme chaque fois qu'il était là. Sensation qu'elle n'avait plus ressenti depuis trop longtemps. Depuis Xander. Cet homme qu'elle avait appris à détester. Elle se complaisait dans sa misère, mentant à la face du monde alors que tous se doutaient de ce qui se passait sous son toit. Puis Isaiah était arrivé. Et il avait brisé cette façade, ne se gênant pas pour mentionner les blessures maculant la peau fragile d'Ariel. Et ils s'étaient mis à passer du temps ensemble, dès que Xander n'était pas là. Trop de temps. Tellement qu'Ariel s'attachait véritablement à Isaiah, alors qu'elle n'en avait pas envie. Mais elle n'y pouvait rien, évidemment. L'importance qu'il prenait peu à peu dans sa vie l'effrayait, mais elle était incapable de s'en détacher. Surtout quand il la regardait comme ça. Surtout quand seuls quelques centimètres les séparaient. Il fit un pas en avant, puis un autre. Leurs corps étaient si proches qu'elle sentait la chaleur rassurante émanant de lui. Épaule d'Ariel dénudée, Isaiah concentra son regard à cet endroit, visage fermé. « Il t'a fait ça quand ? Hier ? » Baissant le regard vers l'endroit qu'il avait indiqué du menton, elle s'empressa de remettre son t-shirt en place, de façon à cacher l’hématome. Il crispa ses mâchoires avant de lever le bras dans la direction du visage de l'institutrice, qui eut le réflexe de rentrer la tête dans les épaules, comme pour se préparer à recevoir un coup. L'habitude. Le visage d'Isaiah s'assombrit encore un peu plus, mais il termina son mouvement pour caler une mèche de cheveux d'Ariel derrière son oreille. Il laissa sa main sur la joue de la brune, avant de finalement se pencher vers elle. Pulvérisant les derniers centimètres qui les séparaient, il écrasa ses lèvres contre les siennes. Se crispant de tout son être, elle songea immédiatement à Xander, se disant qu'il les tuerait tous les deux s'il venait à l'apprendre. Puis elle réalisa que de toute façon, il finirait par la tuer quoi qu'il arrive. Et elle se surprit même à songer qu'elle s'en fichait pas mal. Fermant les yeux, elle lui rendit son baiser, même si ses mains se bornaient à rester appuyées sur la table. Isaiah prit le visage d'Ariel entre ses phalanges avec une douceur qu'elle ne lui connaissait pas. Leurs lèvres se mouvaient en rythme alors que leurs bassins entraient en collision, leurs souffles se mêlant et se perdant l'un dans l'autre. Elle avait la sensation de renaître. Il lui insufflait l'air qui lui manquait pour survivre. Il lui réapprenait à respirer sans avoir l'impression d'être consumée. Par sa simple présence, par le moindre contact, il l'empêchait de crever. Pourtant, elle avait l'impression de sombrer. Ariel, tu vas t'noyer. Elle le savait. Elle s'en foutait. Elle avait envie de se laisser couler dans ce gouffre que représentait Isaiah. Énigme abyssale, équation insensée. Tout ça avait commencé avec une cigarette. Un simple bâton de mort qui partait littéralement en fumée. C'était ça, c'était eux.

Viens, on va se perdre dans les ténèbres, toi et moi.
Ensemble.


Dernière édition par Ariel Z. Embers le Mer 24 Juil - 15:22, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:25

District 5 I love you
Bienvenue sur MJ, bon courage pour ta fiche forget the horror here ⊹ (ariel) 2774444739
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:28

haha, merci mofo. What a Face forget the horror here ⊹ (ariel) 3686848491
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:33

MOFO MON MOFO ? LE MOFO DE TOUS LES MOFOS ?
IS THAT YOU ?
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:35

t'es nul aux devinettes, j'suis trop déçue. forget the horror here ⊹ (ariel) 1559427923
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:38

La bitch coincée ? What a Face
Non mais jouez pas avec mes émotions comme ça forget the horror here ⊹ (ariel) 1559427923
I may have no power here, mais ça va chier pour vos têtes ailleurs What a Face
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:40

crac crac crac crac crac crac crac crac (t'es vilaine de jouer avec les nerfs des gens. What a Face)
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:44

swain ⊹ tu mérites qu'on joue avec tes émotions, vous nous torturez constamment là-bas. :kathleen: et t'as pas le droit de faire de l'abus de pouvoir yo, je proteste. forget the horror here ⊹ (ariel) 1559427923
isaiahcrac crac crac crac crac crac crac crac (ouais mais t'aimes quand je suis vilaine. What a Face)
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:47

Bienvenue sur MJ Ariel forget the horror here ⊹ (ariel) 1201105100 forget the horror here ⊹ (ariel) 2774444739
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:57

Crap, Swain the biatch a posté en mm temps que moi et mon message était pas passé, j'avais fermé sans voir... DIE !

Anyway : bienvenue dans le coin crac crac 
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 18:01

Bienvenue crac crac
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 18:04

Bienvenue chou
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 18:04

MEURT BITCH MEURT ! :kathleen:

I love you iron bitch, content de te voir ici What a Face
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MessageSujet: Re: forget the horror here ⊹ (ariel)   forget the horror here ⊹ (ariel) Icon_minitimeJeu 11 Juil - 19:59

LOVE OF MY LIFE YOU ARE DA BEST AND I FREAKIN LOVE YOU ET TU ROXXES ET NOTRE RELATION VA ROXXER :kathleen:
bienvenue crac crac crac crac crac crac
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