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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:32 | |
| pyrrha sisley szymborska❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ Le crépitement des flammes résonne comme en écho à ton existence. La tête rejetée en arrière, tu observes les nuages qui s’amassent dans le ciel. Tu laisses la fumée imprégner tes poumons, effleurer ton visage. Pyrrha. Jamais tu n’aurais pensé qu’un prénom pouvait être le reflet de l’âme de la personne qui le porte, et pourtant il te sied si bien. Il te transcende, comme une évidence, comme un part intégrante de ton être. Il n’est pas seulement une identité, il est la chair meurtrie de ton apparence, l’esquisse qui s’étend sur tes lèvres de braise. Dans un passé qui t’ait inconnu, ses quelques lettres associées étaient le patronyme d’une femme dont l’histoire a été contée, rejoignant quelques semblables dans ce qui était alors nommé la mythologie grecque. Une des seules humaines à avoir survécu au Déluge. Tu ne le sais pas. Pas plus que tes géniteurs devaient en avoir connaissance lorsqu’ils t’ont nommé ainsi. S’ils savaient, alors, qu’ils avaient nommé à merveille l’incandescence dans laquelle s’immole perpétuellement ton âme. Oh Pyrrha, tu sembles affronter ton existence comme un fardeau qui s’alourdit chaque jour un peu plus sur tes épaules. Szymborska. Le nom que tu portes est une oppression. Tu es l’enfant bannie, l’enfant maudite. Tu es la jumelle d’une attardée mentale que tu n’as pas été capable de préserver du mal humain. Tu es la petite sœur d’un jeune homme que tu n’as pas été capable de préserver des convictions trop belles, trop lointaines. Tu es leur cause perdue. La progéniture d’un couple de pacificateurs profondément ancrés dans les valeurs du gouvernement actuel. Ce qui était autrefois qu’une ignorance de l’enfance est devenu un plaisir malsain qui vibre en tes veines comme une drogue dont tu ne peux te lasser. Tu es leur faiblesse, leur malédiction. Tu sembles mettre en évidence les failles de leurs masques immaculés, les souillures qu’ils ont perpétrés, les maux qui les rongent comme le commun des mortels. Ils sont fragiles, par ta faute. Tu as ébranlé les fondations d’une fausse perfection qu’ils préservaient depuis tant d’années. Tu es leur malheur, dit-on autour de toi. Peut-être l’es-tu réellement, maudite. Tu ne leur as apporté que les larmes et la souffrance, la désolation et la haine. Et tu en es profondément désintéressée. Tu ne ressens à leur égard que le ramassis de conneries qu’ils ont engendré. Tu es seule, Pyrrha. Seule contre le monde. Seule contre toi-même.
Âgée de dix-sept années seulement, tu sembles attendre que quelque chose de commun se passe. Quelque chose de banal, la mort sans aucun doute. N’es-tu pas cette adolescente que l’on pointe du doigt au loin, sur qui l’on jetait des pierres quand tu promenais ta sœur aux capacités psychologiquement réduites. C’est plus facile pour tout le monde, de te considérer comme une aberration de la nature que d’apprendre à t’aimer. Et les pensées, les rumeurs, ne sont pas dénudées de tout fondement. Ils ont terriblement raison, petite brindille qui attend le jour où le vent l’emportera, où les flammes lui rendront son état de poussières. Ils ont désigné un terme pour le mal qui te ronge, que tu idolâtres. Névrosée. Une poignée de lettres ridicules. Ils ne peuvent comprendre, après tout. Ils ne peuvent accepter que tu vives un pied entre les deux mondes. Si le sang qui s’écoule dans tes veines atteste ta présence sur cette terre, tes prunelles qui se perdent en permanence au lointain clament le contraire. Le regard que tu portes sur le monde qui t’entoure n’est que trop souvent dans le vague, et pourtant si pénétrant. Tu vois au-delà de ce qui se tient devant toi, des images que ta conscience assimile. Tu te perds dans des étendues inconnues qui sont tiennes, que l’on n’accepte pas. Tu relèves tes mains devant toi, dévisageant les sillons d’un sombre vermillon qui s’assèchent sur les pores de ta peau. La fascination que tu éprouves pour les douleurs humaines t’ont isolées des autres, du reste. Solitaire, tu continues d’avancer sans ne t’être jamais sentie à ta place parmi les vivants. Ta peau est constellée d’ecchymoses et de cicatrices. Ils ne comprennent pas comment peux-tu porter ainsi atteinte à ce que tu es. Mais tu ne bafoues pas ta dignité, Pyrrha. La souffrance t’embrase comme une jouissance et purifie ton âme. Le sang est ton extase, tu t’abandonnes aux tourments de ton âme souillée. Torturée, tes pensées s’effilochent dans un flot discontinu d’absurdités et de démence qui est tienne. Tu pourfends ta chair de tes ongles, de tes flammes ou du tranchant d’une lame. Tu la regardes s’ouvrir, se ternir, tu portes à tes lèvres le flot qui s’en échappe, tu embrasses ta délivrance. La souffrance te fait basculer quelque instants de l’autre côté, et l’espace d’un instant la sérénité t’emporte. Tu te meurs parmi les vivants, Pyrrha. Le monde s’essouffle entre tes mains pâles. Destructrice. Violente. Sanguinaire. Pyromane. Et pourtant, si loin du monde. Baignée dans les ténèbres. Tu es constamment surveillée, tu fais des promesses. Tu prends parfois des médicaments, parce que dans leur ignorance, ils pensent que tu es malade. Rien n’a d’effet. Et tant que l’on se tient loin de toi, tu es la seule personne que tu maltraites. Si tu es bel et bien un danger, tu l’es avant tout pour toi-même et non pour les autres. Car si la souffrance te fascine, elle n’atteint son apogée qu’en distillant tes propres sensations.
Tu n’as pas ta place ici. Pas plus que tu ne te prononces lorsque tout le monde se campe dans des positions diverses pour contester ou approuver l’autorité qui assiège Panem. Quelque peu marginale. Tu ne suis ni l’idéologie de tes parents, ni celle des rebelles. Des causes perdues. La manière dont la population se déchire et mine les districts à feu et à sang te distraie, tu te réjouis dans la désolation. Le seul intérêt que tu suis – si on peut le nommer ainsi – est le tien. Tu ne te préoccupes pas de la misère du monde, de la bêtise humaine. On te considère comme antipathique, et ce n’est pas sans raison. D’un naturel impassible, il n’est pas rare que les mots qui traversent tes pensées s’échappent d’entre tes lèvres, quels qu’ils soient. Si tu n’es pas dotée de la faculté de les manier, on ne reviendra pas sur cette franchise que l’on te connait. Pyrrha, un mal. Pour toi, pour les autres. On raconte que tu ne ressens que de la haine, faisant de ta personnalité un tout détestable. Mais tu ne ressens rien, dénudée d’émotions. Définitivement éteintes après tes derniers amours perdus. Tu es comme une coquille vide, un pied entre les deux mondes a-t-on dit. L’enveloppe charnelle ici, les émotions humaines dans l’autre. Paradoxe, quand on sait que tu es apprentie pharmacienne. Une noble cause, pourrait-on dire. Tu n’es pas particulièrement douée dans le domaine, à la fois captivée et désintéressée. Tu ne fais pas d’effort, tu te mélanges les plantes médicinales, tu es juste là. Tu attends. Comme tu sais si bien le faire depuis toujours. Attendre. Apercevoir un éclat de douleur dans les pupilles d’un blessé, rencontrer le teint blafard d’un malade, glisser ses doigts le long des balafres d’un mourant. C’est malsain. Tu t’en fiches. On ne s’en rend pas réellement compte, tant que tu es utile.
Pyrrha, tu es le fantôme de l’existence de quiconque, passant au détour d’un soupir sans que l’on ne remarque ton existence. Assise aussi près des braises, les flammes viennent bientôt lécher tes jambes dénudées. S’entrelaçant dans un sillon incandescent sur ta peau diaphragme, alors que tu soupires dans ton bien être. Tu as passé un pacte avec le Diable. Une promesse. Parce que tu n’as plus aucune attache désormais. Partir, en ayant dévasté ce qui te tombait sous la main au préalable. Tu es l’incomprise, tu es la sorcière du district cinq. Et tu attends la Mort.
about games and relative.
➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ? Il y a des personnes qui ne se posent aucunement ce genre de question, espérant prendre la mort le plus convenablement possible dans un temps certain, dans un âge avancé. Certains l’attendent patiemment, sont prêts à l’accueillir à bras ouverts. Les autres la craignent, bafouent leurs limites pour la repousser ou au contraire danser avec elle. Et il y a Pyrrha. Pyrrha et ses convictions désaxées, son comportement controversé. Cette adolescente qui ne s’est jamais sentie aussi vivante qu’en fréquentant l’au-delà. Ici, elle n’est qu’une enveloppe charnelle dénudée de présence. Une peau diaphane recouvrant un tas d’os qui se contente de déambuler parmi des gens qu’elle ne perçoit sans réellement prendre conscience de leur présence. Elle ne considère pas réellement la mort comme une renaissance, seulement comme l’accomplissement du préambule de son existence. Quand son âme sera passée de vie à trépas, Pyrrha existera enfin pleinement. En attendant, les délices de son imagination sordide lui donnent de belles idées, de belles envolées. Faire d’elle, de ce monde, des autres, un putain de bûcher géant. Que les flammes lui fassent passer de l’autre côté du voile, de ce côté qui l’attend depuis si longtemps. En emportant avec elle, le reste. Les autres.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ? Personne si ce n’est elle-même, pourrait-on aisément affirmer. Pourtant, ce n’était pas forcément le cas il y a pas plus de six mois. Les liens du sang et de la chair vibraient en son être comme évidence ; les perdre, n’a fait qu’émietter un peu plus cet amas de poussière qui siège dans le trou béant qui a pris le pas sur son organe principal. Avant, il y avait Prishae. Il y avait Alek. Une sœur, un frère. Ses attaches, ses fondations. Sa famille. Elle aurait tout donné pour eux, pour cette sœur qu’on disait souffrir d’un handicap mental, pour ce frère qu’on disait aveuglé par une volonté qui le perdrait. Pyrrha aurait pu tout faire pour préserver la vivacité incandescente de leurs prunelles, leur donner un peu plus de temps. Mais la première est décédée dans les flammes, et le deuxième s’est éteint de la main de sa cadette. Ils étaient ceux qui se complaisaient dans ce monde, elle est celle qui est restée.
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ? La fascination que la demoiselle éprouve pour les Jeux est une incompréhension absurde pour son entourage. Habituée depuis son plus jeune âge à suivre les horreurs retransmises sur l’écran familial de par l’attraction de cet évènement sur ses parents, contrairement à eux, elle n’est pas extasiée par le phénomène de télé-réalité. Ni sur les tenues que les malheureux portent lors de leur défilé, ni la tête de la personne qui en ressort vingt-trois tributs assassinés plus tard. Le bain de sang. La survie. Les meurtres. La manière dont des adolescents s’entretuent en laissant place à la bête qui sommeille en eux. Le regard qu’ils ont, cette lueur qui transperce leurs pupilles l’espace d’un millième de seconde, quand la mort est là. On ne lui dit rien, on ne le sait pas vraiment. On se contente de prendre en considération seulement ce que l’on voit, une jeune fille qui suit le visionnage des Jeux de la faim comme il est de mise dans la famille Szymborska.
➺ QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ? Pyrrha n’a que peu de considération sur le face à face entre le Capitole et le district treize, si ce n’est la mauvaise satisfaction qu’elle en tire. Aucune prise de position, d’autant plus en étant la progéniture de pacificateurs adulant le Capitole, il est difficile de passer outre la pression familiale. Autant dire que le soulèvement qui a secoué Panem, elle l’a vécu sur tous les fronts, sans jamais en être une actrice. Juste un parasite quelconque, que l’on pouvait apercevoir parfois au détour d’une ruelle, sans comprendre ce qu’elle faisait là. Seulement, elle stagnait entre l’idéologie de ses géniteurs et les convictions de son fraternel. Si son indifférence la préservait de ce conflit muet, il en fut autrement quand son aîné rebelle ancré dans ses valeurs tomba entre les mains des mauvais pacificateurs. Lorsqu’elle dut terminer leur travail en achevant son frère, pour abréger ses souffrances ; mesurant ainsi la chose abjecte qui entravait son âme. Pyrrha aurait pu ne jamais porter d’avis quelconque sur la rébellion, avant de perdre une part d’elle-même. Oh, non pas que les conflits aient perdu leur saveur âcre et de fer, mais quelque part réside la douleur d’une perte, du jeune homme qu’ils ont emporté.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? Les personnes qui peuvent prétendent être de son entourage, de ces personnes qu’elle affectionne sans que cela ne soit forcément évident, de ces individus qui l’ont accepté et qui ont appris la connaître – et Dieu sait qu’ils sont vraiment peu nombreux –, beaucoup se doutent qu’elle n’attend que ça, Pyrrha. Partir pour les Jeux. On la voit trépigner d’impatience, ou d’exaltation, quand les adolescents de son district se rassemblent sur la grande place. Pourtant, les syllabes de son nom n’ont jamais été prononcées des lèvres peinturlurées de leur hôtesse. Chaque fois, quand les épaules des uns et des autres s’affaissent de soulagement à l’idée d’avoir emporté douze mois de répit supplémentaire, un voile s’affaisse dans le regard de la demoiselle. De la déception. Une promesse. Quelques poignées de mots, ce qu’il a suffi à Mans pour qu’il obtienne la sûreté de sa sœur. Qu’elle ne parte pas aux Jeux de son vivant. Ironie du sort, l’aîné n’est plus. Tout comme cette promesse, qui n’a plus lieu d’être.
JE VIENS D'UN MILIEU assez favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est suffisante. DU COUP, MON NOM A six CHANCES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D'apprentie pharmacienne ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE fais simplement avec. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT dix-sept ans JE peux encore PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'attends la prochaine moisson avec impatience. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. reality is here.
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Dernière édition par Pyrrha Szymborska le Sam 11 Mai - 0:14, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:32 | |
| tell us your story. Are you, are you
, Coming to the tree
Wear a necklace of rope, side by side with me Il lui était impossible de respirer convenablement, un poids opprimait sa cage thoracique et ne cessait de s’alourdir tel un amas de plomb à mesure que ces interminables secondes s’écoulaient. La situation lui paraissait invraisemblable, tant elle ne voulait prendre la mesure de ce qu’il se passait. Ne pouvait le faire. Ses pensées s’effilochaient comme une fuite perpétuelle, apeurée de devoir comprendre le drame qui se déroulait. Des sons indistincts lui parvenaient, passant outre le voile lointain qui l’enveloppait. Pyrrha souffrait. Non pas d’un mal être qu’elle appréciait si intensément ordinairement, mais de l’acide qui rongeait ses parois internes alors qu’elle dévisageait en s’efforçant de ne pas le percevoir, le corps agonisant de son aîné. Etendu dans cette ruelle comme une vulgaire poupée de chiffons. Et les coups qui continuaient, et les injures qui ne cessaient. Inspiration. Expiration. On lui secoua le bras sans ménagement, maintenue qu’elle était de part et d’autre, mais elle se fichait bien des doigts qui s’enfonçaient dans les fibres de sa peau pour le permettre. L’haleine fétide de son paternel vint lui heurter le visage, alors qu’il saisit de ses doigts souillés du sang de sa chair, le menton de sa fille pour l’obliger à dévisager le presque cadavre qui gisait dans un angle impossible. Mans. Mans qui avait participé à la rébellion, et qui y avait survécu. Mans qui avait échappé aux premières exécutions de la purge. Mans dont les convictions si belles ont été découvertes par son géniteur. Et qui s’était fait tabasser à mort, ou presque. La lueur ne voulait s’éteindre dans ses prunelles, alors qu’il les dévisageait comme un signe de défiance à leur égard. À la mort. L’étreinte empoisonnée s’estompa, et quelques pas hagards amenèrent Pyrrha à se laisser tomber aux côtés de son frère aîné. Dans la douleur et l’agonie, il était encore capable de lui sourire. De porter sa main à son visage, que sa sœur pressa contre sa joue. Qu’importait le sillon de sang qui s’immisçait désormais sur sa peau si frêle. Qu’importait le froid qui imprégnait déjà les muscles de son frangin. Qu’importaient les regards malsains qui les dévisageaient. Il était beau, il était fier. Il ne devrait pas être celui qui se battait si ardemment contre la douleur alors que son existence s’échappait doucement. Trop lentement. « Pyrrha … » À peine parvenait-il à aligner encore quelques sons, et le tressautement de sa voix frappa la jeune fille. Les syllabes de son prénom prononcées si souvent, dans l’amour et la tendresse, dans la déception et la colère. Mans était celui qui donnait vie à ces quelques lettres trop froides. Là, elles n’étaient qu’un amas de pierre qui lui arracha une grimace indescriptible quand le son sembla sortir douloureusement de ses entrailles. Un frémissement lui secoua l’échine, ne se doutant que trop bien qu’elle ne pouvait sauver son frère. Ne pouvait prendre sa place. Alors, elle se contenta de se pencher sans omettre le moindre mouvement brusque, bien qu’elle avait conscience qu’il ne percevrait même plus un mauvais geste de plus à son égard. Et elle lui sourit, avec tendresse. De ces sourires dont seuls quelques privilégiés possédaient le privilège d’apercevoir sur les lèvres d’une demoiselle perturbée au-delà de la raison. Les secondes suspendues dans l’infinité du temps, une brise vint caresser leurs jours ensanglantés. Prishae, présente elle-aussi, pour accompagner sa fratrie décimée. Présente de l’au-delà. La jumelle perdue il y a tant d’années déjà. L’esquisse des lèvres vermillon de l’adolescente lui était destinée également, mais il n’y avait que Pyrrha pour percevoir la présence de ce fantôme qui accompagnait son existence depuis la disparition de son enveloppe charnelle. Ce fantôme présent à chaque coin de ruelle, sur chaque visage, dans chaque caresse du vent. La famille Szymborska. Maudite jusqu’à l’os. Un échange silencieux, et le temps s’altéra. Pyrrha se redressa, dans un enchaînement d’actions aussi floues que l’état dans lequel elle se trouvait. Ce qu’il était certain, c’est qu’elle détenait désormais entre ses doigts une arme à feu. D’un quelconque pacificateur qui se trouvait là. Pyrrha ne cilla pas au coup de feu, pas plus au corps de son frère qui s’affaissa définitivement, les prunelles encore posées sur sa petite sœur qui venait de mettre un terme à son agonie. Une simple adolescente, rongée par un démon indistinct. Dont la conscience revint lui vriller les tympans, alors que la haine de son paternel s’écrasait avec violence et fracas sur son visage.
Pyrrha se dégagea discrètement de la main portée à son visage, indifférente à la question qui brûlait les lèvres de de l’homme. Elle se détourna, sans pour autant lui tourner le dos. « Je me suis pris un mur, Rae. C’est tout. » Son regard s’égara quelque part sur le mur de l’habitacle, bien que ce que ses prunelles dévisageaient se trouvait au-delà des fissures se profilant sur ce pan de béton. Combien de fois, cet homme s’était-il retrouvé avec cette gamine dans les pattes, recouverte de blessures ? Au fond, on ne se demandait plus qu’elles étaient celles qu’elle s’infligeait, ou les coups qu’elle pouvait se prendre des autres. Rae était de ces quelques personnes qui ne la connaissait que trop bien, faisant partie intégrante de sa famille. Et même plus, si tant était qu’on pouvait percevoir ce que ressentait l’adolescente à l’égard de cet homme. Il avait accepté Pyrrha telle qu’elle était, au-delà de ce qu’elle laissait percevoir ou des dires colportés à son égard. Il était celui qu’elle aimait et qu’elle détestait. Un doux mélange douloureux de ces deux émotions. Encore capable de ressentir quelque chose pour quelqu’un, en l’occurrence celui qui avait toujours fait son possible pour la préserver de ses disfonctionnements de la conscience. Mais comment pouvait-elle lui dire, ce qui s’était passé il y a pas moins d’une trentaine de minutes ? Que son père avait finalement découvert que son enfant préféré était un rebelle. Qu’il s’était fait attrapé et tabasser. Qu’elle était là, qu’elle y avait assisté. Et qu’il en était mort. Par sa faute, désormais. On ne l’avait pas retenue, malgré qu’elle ait tué un homme. C’était le sort qui l’attendait, de toute façon. Mais on ne prenait jamais la peine de s’intéresser plus que cela à la dérangée qui faisait office de fille à un pacificateur pourtant apprécié par ses comparses. On estimait qu’elle se punissait parfaitement par elle-même, et que tôt ou tard, elle se perdrait définitivement. Seul son père avait pris la peine de la frapper, de marquer de son empreinte de fer le visage de progéniture. Et c’était par cet écart de sa part, que Pyrrha s’était réfugiée auprès du dernier qui comptait. Du dernier qui restait. Rae, son ancre. Non pas parce qu’elle venait de mettre un terme à l’existence de son aîné. Qu’elle était désormais la dernière de la fratrie d’une famille souillée. Malgré tout ce que l’on racontait d’elle, et ce que laissait souvent supposer son comportement, Pyrrha n’était pas une meurtrière. L’était, désormais. Il y avait une différence entre des rats et des êtres humains. Il y avait une différence entre observer la mort agir et être son bras d’action. Mans n’était plus, elle venait de le tuer. Il était le premier. Et pour celui-là, elle ne prenait aucun plaisir. Non, elle avait mal. Trop mal. D’une souffrance qui vint altérer ses perceptions et apaiser son myocarde. Le monstre s’était éveillé. Personne ne pouvait comprendre, la sérénité qui circulait dans ses veines en cet instant. Aussi bien que lorsqu’une lame venait perforer sa peau diaphane. Rae était le dernier qui pouvait la protéger du monde. D’elle-même. Mais pour combien de temps, maintenant ?
Dernière édition par Pyrrha Szymborska le Sam 11 Mai - 11:07, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:33 | |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:35 | |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:40 | |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:42 | |
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Dernière édition par Pyrrha Szymborska le Ven 10 Mai - 23:46, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:45 | |
| (tu t'es trompée de jumeau. Je te renie. ) REBIENVENUE PYRRHA D'AMOUR. Tu sais déjà ce que j'en pense Hâte de la voir... Mourir. |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:47 | |
| (omg, j'ai honte je t'ai dit, je perds la tête.) (j'ai édité pour le coup ) MERCIII MI AMOOOOOR |
| | | Swain Hawkins △ correspondances : 5710 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 18/06/2012 △ humeur : I'm a fucking monster. △ âge du personnage : 38 y.o.
| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:48 | |
| Re-bienvenue sur MJ |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Ven 10 Mai - 23:55 | |
| MERCIII les loulous Lise merci on va pouvoir s'entretuer |
| | | Silk Preston △ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ âge du personnage : 32 ans
| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Sam 11 Mai - 0:15 | |
| Rebienvenue |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Sam 11 Mai - 0:38 | |
| Merci |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Sam 11 Mai - 0:42 | |
| re |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) Sam 11 Mai - 6:28 | |
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| Sujet: Re: dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) | |
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| | | | dig up her bones but leave her soul alone (pyrrha) | |
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