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 Galaad - Fuck you, very much. {terminé}

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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan - 14:45

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Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 324581347 Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 876725680 Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3686848491
Spoiler:
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Moonshine I. Park
DISTRICT 1
Moonshine I. Park
△ correspondances : 2260
△ points : 0
△ à Panem depuis le : 30/05/2012
△ humeur : ۞ idéaliste
△ âge du personnage : ۞ vingt-quatre ans
△ occupation : ۞ vendeuse de bijoux


can you save me?
statut: ۞ mariée à un pacificateur, le coeur appartenant à thybalt
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan - 17:26

Bienvenue sur le fow,
et fighting pour le reste de ta fiche Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3686848491 chou
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan - 17:45

Merci Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3386937465
Et ton avatar quoi Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 239769179 Deux asiat sur ma fiche, c'est le bonheur Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 2774444739
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan - 19:24

Bienvenuuue ! I love you Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3686848491
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Gemma K. Mubstin
DISTRICT 6
Gemma K. Mubstin
△ correspondances : 4141
△ points : 0
△ multicomptes : Ø
△ à Panem depuis le : 16/04/2012
△ humeur : Floue.
△ âge du personnage : Vingt-et-un
△ occupation : Danseuse.


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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan - 19:25

Bienvenue Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3920004554
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Jan - 20:20

Merci Lyhoka (pinaise t'as été le chercher loin ce prénom Shocked il est classe Cool )
Gemma ♥️ Un bienvenue de la dernière gagnante des jeux, si c'est pas un honneur ça Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 2774444739
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Thybalt M. Homens
DISTRICT 5
Thybalt M. Homens
△ correspondances : 8988
△ points : 29
△ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi)
△ à Panem depuis le : 22/12/2011
△ humeur : désabusé
△ âge du personnage : trente quatre ans
△ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles


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statut: the one that got away
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 0:46

Bienvenue sur MJ Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 173490454 chou
Bon courage pour ta fiche & bonne chance avec ce scénario Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 2166578461 Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 4083136502
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http://www.mockingjay-rpg.net/t1349-thybalt-strawberry-fields-forever http://madebyumita.tumblr.com
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 8:21

OMG Wade chou je savais que j'aurais du jouer une femme

Merci !!
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Thybalt M. Homens
DISTRICT 5
Thybalt M. Homens
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△ humeur : désabusé
△ âge du personnage : trente quatre ans
△ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles


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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 12:14

Homme ou femme, ça peut toujours s'arranger Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 2166578461 What a Face
/me s'en va loin avant de se faire frapper par Billie What a Face
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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696
△ points : 2
△ multicomptes : - j. baÿs-galor
△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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statut:
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 15:30

Très bon choix de scénario ! Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 173490454
Bienvenu chez nous et bonne chance pour cette fiche ! I love you

ps: si tu fais du mal à Billie, Kath et moi on s'occupe de ton cas Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 1559427923
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 18:39

Bienvenue ! Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 2496977398
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 19:40

Aiden > Tout d'abord merci mais t'en fais pas pour Billie, je veux lui faire que du bien crac crac :biggrin:
Et pourquoi du dit que ça à moi et pas à l'autre Galaad d'abord Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3490070641 Je fais plus peur c'est ça Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3516571458 (je vais peut-être changer de vava ça doit pas jouer en ma faveur xD)

Gemstone > Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 3686848491 En plus tu as Ben de falling skies alors feel free to rester sur ma fiche autant que tu veux :pervers3: (oui je suis un homme et so what ? J'ai l'esprit très ouvert héhéhé)
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Jan - 21:11

Faute de place, voici mon histoire ...



♠ CHAPTER ONE ► I’ve always known since I was a young boy that in this word everything’s as good as bad ...
Je ne me souviens pas de ma naissance. Cela peut paraître normal et avouons-le, ce n’est pas vraiment très important, ni très intéressant. Je suppose que j’étais un pauvre petit bébé braillard comme tous les autres, et d’après ce que ma mère m’a raconté, j’étais assez chétif, et rose comme un cochon. Rien de très original, et pourtant, je vais tout de même m’efforcer de vous en parler par égard pour ma mère … Elle a toujours été persuadée qu’on est prédestiné dès la naissance à devenir ce que l’on sera un jour, et que rien n’arrive par hasard, de votre premier cri au choix que vous faites lorsque vous prenez à gauche plutôt qu’à droite. Elle appelle cela le destin, mais moi, j’aurais tendance à parler d’éducation.

Lorsque je suis sorti du ventre de ma mère donc, j’étais vraiment très attendu. Mes parents vivaient plus que confortablement au district deux ; ils étaient tous les deux architectes, et adoraient raconter qu’ils s’étaient rencontrés sur un chantier au Capitole. Ils avaient donc l’argent, l’amour –mais cela va de pair n’est-ce pas- la santé, les relations … Il ne leur manquait qu’un enfant. Evidemment maman aurait voulu une petite poupée à déguiser à sa guise, tandis que mon père voulait un garçon bien bâti pour gagner les Hunger Games et couvrir sa famille de richesse et surtout d’honneur. Et c’est moi qui ai débarqué, pas une fille, pas un gros bébé, un poupon chétif de deux kilos trois. C’était sans doute la première fois qu’ils n’avaient pas ce qu’ils voulaient, mais ils étaient heureux.

On pourrait croire que j’ai été élevé avec une petite cuillère dans la bouche. J’aurais bien aimé. Mes parents ne cédaient jamais à mes caprices, et mon père était très dur avec moi, au point que ma mère devait parfois venir me consoler en cachette. Il disait que le monde était dur, et que le seul moyen de faire de moi non pas un survivant, mais un leader, un homme accompli, c’était de me former un caractère dès le plus jeune âge. Aussi j’appris qu’on n’avait jamais rien sans rien, et chaque demande se transformait en négociation. N’oublions pas que je n’avais que trois ans. Les seuls jeux auxquels on me faisait jouer devaient être ludique, ou ne pas être du tout. Je n’étais pas un enfant, j’étais destiné à être une œuvre d’art, celle de mes parents, celle qui apporterait la gloire dans notre foyer. Naturellement, j’étais censé être fils unique. Mais le destin s’en est mêlé.

J’étais le seul à la maison qui sembla accueillir avec une joie non dissimulée la grossesse de ma maman. Mon père ne voulait pas d’un second enfant, il n’avait pas le temps pour un second chef d’œuvre, s’il voulait se consacrer à mon éducation. Mais « le mal » était fait, et ma mère refusa catégoriquement de faire quoique ce soit pour changer le cours de chose. Encore à cause de ses histoires de « rien n’arrive jamais par hasard ». Sa grossesse fut difficile pourtant. Elle était très malade et bien qu’elle faisait de son mieux pour rester forte, elle resta clouée au lit pendant les trois derniers mois de sa grossesse. Un ami de la famille, médecin au Capitole, annonça à mon père que les bébés pouvaient arriver plus tôt que prévu et qu’étant donné la faiblesse de ma mère, son pronostic vital était plutôt faible. A ce qu’il m’a dit plus tard, il n’avait même pas compris la fin de la phrase, bloqué sur « les bébés ». Les jumeaux.

Ma mère fut envoyée au Capitole pour y être prise en charge du mieux que possible, et les médecins parvinrent à sauver les faux jumeaux et notre maman. Je suis certain qu’elle avait un air amusé lorsqu’on lui annonça qu’elle avait une belle petite fille rose et un gros garçon de presque cinq kilos : Danearys et Zekaïa. Dès lors, je n’étais plus le petit animal de cirque de mon père mais bien l’aîné d’une fratrie dont il fallait s’occuper. Mon père me reléguait le travail, et je m’en occupais toujours dans la joie, heureux de pouvoir exercer une certaine influence sur eux. Attention, à cinq ans on n’a pas la maturité de vraiment « guider » ses cadets dans la bonne direction. On peut plutôt dire que je les forçais à m’écouter, parfois par le chantage ou la menace, et d’autre par la force physique. Il fallait que j’en profite, car mon frère était amené à devenir deux fois plus large que moi …

Nous étions très soudés tous les trois, mais ne le montrions jamais devant nos parents, de peur que père imagine que cela pourrait être une faiblesse. Seulement certains évènements ne vous permettent pas de mentir, et s’ils n’avaient pas deviné –mais j’en doute- le lien fort qui nous unissait, la tristesse dans laquelle mon frère et moi furent plongés lorsque ma sœur tomba malade leur prouva notre attachement. Cela faisait plusieurs jours qu’elle ne mangeait pas, qu’elle allait sans cesse aux toilettes et son état de fatigue semblait intense. Lorsqu’elle arriva à l’hôpital, elle était dans le coma. Apparemment elle venait de développer du diabète. D’après les médecins, si elle passait la nuit ses chances de survies seraient bonnes, mais le traitement qui serait nécessaire pour la garder en santé normale serait très onéreux, peut-être même plus que ce que l’on pouvait se permettre. Notre mère insista pour que le maximum soit fait pour la sauver, et cette fois encore, le sort nous fût favorable. Mes parents nous annoncèrent qu’il nous faudrait sûrement des sacrifices pour garder toujours l’argent nécessaire pour soigner notre petite poupée. C’est là que mon grand-père fit son apparition.

Il travaillait pour le Capitole, et était très proche du président. Du haut de mes dix ans, je ne l’avais encore jamais rencontré, et je fus subjugué par son apparence et son charisme. Il était grisonnant et surement âgé, même si je n’aurais su donner un chiffre à ses années. Cet homme arrivait là comme un miracle, annonçant que ses bons services au Capitole était aujourd’hui récompensés à nouveau, car ils allaient financer intégralement les soins de Danearys. Inutile de préciser que mon frère et moi, même s’il était peut-être trop jeune pour réaliser ce cadeau, étions comblés. Je pense sincèrement que c’est à ce moment précis, ce petit moment de parfait bonheur, que naquit mon dévouement au Capitole. Un gouvernement si bon, si généreux qu’il pouvait sauver ma sœur, méritait qu’on le soutienne, qu’on l’adule et qu’on se batte pour lui. Ce soir-là, mon frère et moi nous firent le serment de toujours servir au mieux le Capitole, en commençant par devenir carrière, et si nous n’étions pas destinés à mourir, de le servir jusqu’à notre dernier souffle.



♠ CHAPTER TWO ► … And I said mama I’m not afraid.


Lorsqu’à douze ans je décidai de rejoindre le camp des carrières, ma mère ne fut pas exactement enchantée. Attention, elle était elle-aussi une fervente admiratrice du Capitole, mais j’étais son fils il fallait la comprendre. Mon père n’était pas non plus enchanté. Depuis la naissance de mes cadets, il avait revu ses projets et faire de moi un vainqueur des Hunger Games n’en faisait plus partie. J’avais développé une grande admiration pour mon grand-père et ce dernier demandait souvent à me voir, appréciant ma compagnie et mes remarques parfois acerbes. C’était pour mon père la preuve que je n’étais pas un homme de combat, mais un cérébral, un leader. Il me voyait au Capitole, en grand politicien tandis qu’il imaginait mon frère, plus simple d’esprit, comme un combattant. Un vainqueur des jeux ou peut-être un pacificateur. Quand à ma sœur, s’il voulait à la base en faire un mannequin au Capitole dans le but de la voir épouser un riche mari qui prendrait soin d’elle –du moins financièrement- il avait abandonné tout espoir depuis qu’elle devait se faire ses injections. Ses bras étaient couverts de bleus des fois où elle piquait dans des vaisseaux, ce qui indépendamment de sa volonté arrivait souvent. Il comptait donc sur moi et mon frère pour obtenir des relations et lui dégoter un mari.

Les premières années au centre des carrières furent difficiles. Je m’imaginais naïvement que tout allait se passer comme dans une grande famille, que l’on s’entraiderait pour servir le Capitole au mieux et fournir des tributs de qualité … Mais j’avais tort. Les carrières étaient divisés en trois grandes catégories : les bouchers –ceux qui n’étaient là que pour tuer du gamin et qui prenaient plaisir à mettre les plus jeunes à terre, les terrorisés –que leurs parents avaient forcés à se présenter, et les jeunes patriotes, qui se battaient pour protéger les autres enfants du district en se portant volontaire le jour venu, ou en se servant de ce qu’on apprenait ici pour servir le pays. C’était souvent cette dernière catégorie qui finissait par se porter volontaire au final. Pourtant, bien que me trouvant dans cette dernière catégorie, je n’étais pas sûr d’être prêt à partir me battre. A douze ans me dire-vous, on n’est vraiment sûr de rien, mais je savais que le jour où mes parents disparaitraient, il faudrait quelqu’un pour veiller sur ma sœur.

Pendant les trois premières années cependant, ma vision des choses évolua beaucoup. Je m’entraînais le plus souvent avec un petit groupe de cinq carrières, deux autres garçons, Seymond et Jördamond, et deux furies, Adalind et Cora. Plus le temps passait plus nous prenions de l’assurance. Partageant les mêmes idéaux, nous étions très zélés et passions le plus clair de notre temps au centre des carrières à nous entraîner. Nous étions tous devenus très forts, et il fallait avouer que ce n’était pas la période de ma vie la plus saine, car je ne vivais que pour me battre, et j’adorais ça. Même en dehors du camp, nous apprécions énormément d’être craint par les autres jeunes du district deux, et profitions de cette peur pour imposer nos lois. La maturité que j’avais à cet âge ne me permettait pas voir à quel point c’était mal. Cora était la plus forte d’entre nous, et aussi la plus belle, si bien que j’ai toujours soupçonné que Seymond, Jördamond et moi étions tous les trois sous son charme. Ce ne fut donc pas une grande surprise pour nous lorsque nos entraineurs vinrent la trouver pour lui dire qu’elle était prête à participer aux jeux alors qu’elle n’avait que seize ans. Nous aurions pu être tristes, mais bien au contraire, nous partagions tous un sentiment de fierté assez violent. Il était pour nous complètement impossible qu’elle ne gagne pas.

Sa beauté fit sensation au Capitole. Le public était derrière elle, elle savait que les sponsors allaient la suivre, d’autant qu’elle était une carrière. Elle était une fine combattante, rapide. Nous avions tenté de la conseiller de notre mieux, sachant le camouflage ne lui servirait à rien par exemple. Elle n’était pas du genre à se cacher. Elle tirait à l’arc brillamment, savait lancer un couteau. Ainsi, c’était sur les pièges et les soins qu’elle se focalisa. Face aux juges, elle obtint une note de dix. Avec la bande, nous ne rations aucune de ses apparitions à l’écran, et nous étions bluffés et particulièrement fiers … Confiants. Son arène semblait facile … Un lac, une forêt, des collines … Idéal pour se cacher. Mais contre toute attente, un carrière du district un avait attrapé un arc à la corde d’abondance après à peine quelques secondes de jeux … Et il lui planta une flèche entre les omoplates alors qu’elle tentait de fuir. Inutile de préciser que nous étions tous inconsolables.

Nous avions tous ce sentiments de peine et à la fois de honte vis-à-vis de sa famille. Je ne compte pas les fois où chacun d’entre nous avons prononcés ces mots : « Ça aurait dû être moi à sa place … ». Je me sentais vraiment comme un meuble chez les carrières, mon sentiment d’appartenance à ce groupe courageux n’en fit que renforcé. Je me souviens que cette année-là, mon frère devait faire son entrée dans les carrières. Il était déjà bien carré pour un enfant de douze ans, mais je l’avais quelque peu délaissé depuis quelques temps, trop absorbé par mon entraînement. Entre temps, il s’était adouci, et n’était plus très sûr de son engagement. Un jour, alors que j’allai le chercher à la sortie de l’école, je le trouvai en pleine discussion avec un camarade de classe.
« Zekaïa, tu ne vas pas quand même pas devenir un de ces monstres qui ne pensent qu’à tuer ? »
Lorsqu’il me vit arriver, le gamin sembla prendre peur. Seulement je calmai rapidement ses inquiétudes. Le menacer ou le punir n’était pas la bonne méthode, non, il fallait le convaincre, pour qu’il puisse en convaincre d’autres comme j’avais moi-même été convaincu. Et pourtant, dieu sait ce que j’avais envie de lui donner une bonne raclée.
« Les carrières ne sont pas des monstres petit. Ce sont des gens courageux, qui sont prêts à se sacrifier pour tous les enfants de leur district. Tu penses ainsi car tu as toujours vécu dans le district deux. Tu n’as jamais eu peur d’être moissonné, et tu n’auras jamais à ressentir cette peur car des garçons courageux comme Zekaïa s’assureront que ce ne soit jamais le cas. Maintenant imagine que tu sois né dans le district douze, ou le six. Chaque année tu tremblerais, sachant que ton nom sera peut-être tiré, et que tu irais vers une mort certaine. C’est ces districts qui sont monstrueux. Ils envoient des gamins de douze ans se faire massacrer sans leur avoir donné ne serait-ce qu’une chance de s’en sortir, aucun entraînement, même basique. Mais toi, tu as les carrières. Tu ne seras jamais tiré car il y aura toujours un courageux carrières, comme Cora cette année, pour se porter volontaire afin que tu puisses avoir une enfance paisible loin de toute cette crainte, sans cette épée de Damoclès en permanence au-dessus de ta tête. Les carrières ne sont pas des monstres petits … Ce sont des héros. »

Je ne suis pas bien sûr que le gamin ait tout suivi, mais il partit sans demander son reste. Celui qui n’en avait pas perdu une seule miette, c’était mon père, qui se tenait derrière moi à ce moment-là. Lorsque je pivotai, il affichait un sourire carnacier qui m’effraya un instant. Je sentais déjà le plan monter dans sa tête. Zekaïa me jeta un regard doux avant de partir devant. Je savais que je l’avais convaincu. Me voir si virulent à défendre les carrières l’avait impressionné, et il m’avait toujours pris comme modèle. Alors que je marchais dans les pas de mon frère, père m’arrêta.
« Fils, ne te porte jamais volontaire. Tu peux être bien plus utile à ton pays. Tu dois faire de la politique. »

Je suivi donc ce conseil, et ne me portai pas volontaire. J’étais cependant toujours aussi zélé, adorait le combat. Je passais le plus clair de mon temps à entraîner mon frère, persuadé qu’un jour mon père lui tiendrait un tout autre discours. Je me montrais très dur avec lui, et il rentrait souvent à la maison couvert de bleus. Je faisais la fierté de mon père, mais je devais pour cela subir les regards désappointés de ma mère. C’était une femme, et elle ne comprenait pas que je faisais pour lui, uniquement pour lui.

Lorsque j’eu dix-neuf ans, c’était fini pour moi. Cette année, que je le veuille ou pas, les Hunger Games n’étaient plus une option. C’est cette année que mon frère se porta volontaire. La soixante-dixième édition des jeux. Il avait quinze ans, mais il était très fort. Il se battait mieux que je ne m’étais battu, à ce détail près qu’il ne réfléchissait pas beaucoup avant d’attaquer. Mais il était carré, impressionnant. Rapidement il s’allia avec d’autres carrières dès le camp d’entraînement. Son côté froid impressionna la foule, et je suppose qu’il fit une démonstration de force puisqu’il obtint une notre de onze devant les juges. Cependant, j’étais terrifié. Son arène semblait terrible.

Elle était découpée en deux parties : un désert, et un ancien volcan. Pour ainsi dire, il n’y avait aucun endroit où se cacher. J’étais de plus persuadé que le volcan était loin d’être endormi, mais qui sait, les juges avaient peut-être un peu d’humour. Dès que le départ fut donné, il fonça vers la corde et tua rapidement deux tributs. Le sol était recouverts de sortes de pics … Vu l’arène cette année-là je me doutais que les jeux ne seraient pas bien longs.

En deux jours, il avait éliminé quatre tributs. J’étais très fier, même s’ils étaient assez jeunes, et que deux d’entre eux étaient des gamines. Cela ne signifiait pas qu’ils étaient vulnérables, et il aurait parfaitement pu tomber dans l’un de leur piège. En trois jours, cinq tributs. Ils n’étaient déjà plus que 9 dans l’arène, dont trois autres carrières. Lorsqu’ils ne furent plus que 5, eux et un gamin du district douze, je me dis qu’il allait gagner. Les autres carrières étaient comme lui, taillés pour le combat, et il était plus fort. Si la tactique n’entrait pas en compte, il sortirait vainqueur.

Le volcan commença à lancer des volutes de fumée effrayantes, signe qu’il allait bientôt entrer en éruption. Le douze repéra alors une grotte. Celle-ci était très profonde, et noire. Il allait être pris au piège au fond … Mais la grotte avait deux entrées. Apercevant un énorme rocher, il prit un morceau de bois qui trainait par terre et s’en servit de levier pour bloquer une entrée. La lave commença à jaillir du volcan. Mon frère n’eut pas le temps de ressortir de la grotte que déjà la lave les bloquait au fond. C’est les larmes aux yeux que ma sœur et moi regardions notre frère mourir sous nos yeux.

Je savais qu’il me fallait quitter la maison. Si mon père et moi étions fiers de mon frère, ma mère et ma sœur m’en voulait énormément. Après tout, c’était moi qui l’avais poussé sur ce chemin dangereux. Si ma maison était hostile, c’est au Capitole que j’irais. Je décidai donc de me lancer dans la carrière que mon père avait choisie pour moi, et commençai ma formation de Pacificateur.



♠ CHAPTER THREE ► Now my father told me always speak in true words.

A dix-neuf ans, j’étais révolté. Dans les rangs des pacificateurs, je me sentais vraiment à ma place. Contrairement à moi beaucoup n’avaient pas été entrainés depuis dix ans pour le combat, et je fus rapidement remarqué comme un bon combattant. J’étais chez moi, entouré de personnes qui comme moi admiraient le Capitole et s’apprêtaient à donner leur vie pour lui. Je sens encore mon cœur battre lorsque nous levions le bras en criant dès qu’on nous appelait à exprimer notre rage et notre loyauté. C’était grandiose.

Elevé dans les règles de Panem, je connaissais déjà une bonne partie des lois à savoir, mais il y avait un nombre incalculables de règles « annexes » pour des cas très particuliers à apprendre. J’étais un bon élève et un bon camarade. Là encore, j’ai rencontré des hommes formidables. Les groupes n’étaient pas si différents de ceux du centre des carrières … Certains s’engageaient pour éponger leurs dettes, d’autres parce qu’ils aimaient le pouvoir. Une fois encore, je faisais partie du camp des patriotes. J’étais vraiment bien, je sentais que j’accomplissais mon destin. Si bien que je ne prenais presque plus de nouvelles de ma famille, jusqu’à ce soir d’automne où j’étais à la taverne avec quelques pacificateurs en devenir. Un de mes supérieurs est arrivé, le visage sombre.
« Nightingale, veuillez me suivre je vous prie. »
Je fronçai les sourcils. Qu’avais-donc bien pu faire qui justifie une convocation avec lui ? Je me repassais la journée dans la tête, à la recherche d’une erreur ou d’un manquement à mes devoirs mais rien ne me vint. A l’extérieur, Il se tourna vers moi.
« Monsieur Nightingale … C’est à propos de vos parents. Ils ont toujours été de très bons patriotes, et nous en avons encore eu la preuve la semaine dernière lorsqu’ils nous ont dénoncé des hommes qu’ils soupçonnaient être des rebelles … »
Mes parents … Je me mordis la lèvre. Je n’étais même pas au courant de cette anecdote. Il faudrait que j’aille leur rendre une petite visite. Le temps avait passé, et ma mère n’était pas rancunière ; sans doute m’avait-elle pardonné depuis longtemps déjà …
« Ecoutez mon garçon, je ne sais comment le dire alors je vais simplement le dire. Vos parents ont été assassinés cette nuit. Tout indique que les rebelles sont revenus se venger … Je suis vraiment désolé. Vous pouvez être fier de porter leur nom, car ils étaient de vrais serviteurs du Capitole. »
Soudain, je ne l’écoutais plus. Ma tête commença à tourner et bien que je fasse de mon mieux pour garder une position droite et fière, je dus me retenir contre le mur pour ne pas partir. J’utilisai ce qui me restait de lucidité pour formuler la seule pensée qui tournait en boucle dans ma tête :
« Et ma sœur Monsieur ?
- Votre sœur et saine et sauf. Elle passait apparemment la nuit chez un ami, sans quoi les rebelles lui auraient sans nul doute réservé le même sort funeste.»
Depuis quand ma sœur avait-elle un petit ami ? Je m’étais tant éloigné d’elle … Mais cette réflexion fut bien vite chassée de mon esprit, tourné entièrement vers mes parents. Je ne versai pas de larmes, mais j’étais entièrement dévasté de l’intérieur. Pourtant la peine n’était pas le sentiment dominant à ce moment précis … C’était la colère, la rage, et l’envie profonde de vengeance.
« Puis-je demander si les coupables ont été interpelés Monsieur ?
-Naturellement, je m’attendais à ce que vous nous posiez cette question …»

Il m’apprit que les rebelles n’avaient pas été arrêtés. Je suppliai alors de pouvoir aider à leur capture, mais le commandant m’indiqua que j’avais d’autres choses à faire … Il allait falloir s’occuper des affaires de mes parents, de l’enterrement, de ma sœur … Mais il m’assura que justice serait faite. Je n’étais pas sûr que cela me suffise, mais on ne discutait pas un ordre d’un homme tel que lui.

Le jour de l’enterrement arriva. Tout le monde était désolé pour moi, mais fier également d’avoir vu les Nightingale mourir en héros. Malgré moi, j’avais envie de sourire. Mon père aurait adoré cela … Lorsque j’aperçu ma sœur à l’arrière, elle avait des poches sous les yeux et semblait épuisée. Elle avait dû passer ces trois derniers jours à pleurer … Lorsque je m’approchai pour la prendre dans mes bras, elle me lança un regard que je ne pourrais jamais oublier, à la fois triste mais teinté de reproche, et … D’une haine si intense que je doutais d’en avoir jamais vue de semblable. Je murmurai son nom si bas que je doute qu’elle m’ait entendue. Je lui avais certes pris son frère, mais nos parents ? Je n’étais pour rien dans ce drame ! Je sentis alors une main réconfortante s’appuyer sur mon épaule. Je n’eus pas besoin de me retourner pour reconnaitre cette personne, tant sa présence dégageait une aura.
« Grand-Père. »
Il me donna une accolade assez froide, mais très chaleureuse pour lui. Il me sourit et me jaugea un instant ….
« Tu as bien grandis fiston. Il faut qu’on parle, toi et moi. Je passerais à la maison plus tard. En attendant, reste digne mon garçon. »

Les funérailles furent teintées d’émotions. Chacun donna une anecdote sur combien mon père était fort et loyal, et ma mère douce et maternelle. Ma sœur refusa de parler, je fus donc le seul à m’exprimer. J’avais peur d’entendre ma voix trembler mais il n’en fut rien. Je parlais avec force et assurance, comme mon père l’aurait voulu.
« Mon père était un homme incroyable. Certains diront qu’il était dur et froid, intransigeant. Mais il était aussi dur avec lui-même qu’il l’était avec chacun d’entre nous. Il m’a toujours appris qu’il fallait travailler pour mériter toute chose, et qu’il fallait parfois recevoir des coups pour avoir la force de les donner. Il m’a appris à me battre pour mes convictions, et à aimer ma patrie. Il a fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui et sans lui, je me sens perdu. Mais il aurait voulu que cette épreuve devienne une force. Il aurait certainement trouvé que je me laisse trop abattre, il m’aurait dit : fils, qu’est-ce que tu fais là à parler de sentiments et à ressasser le passer, sors de là et va aider ton pays. Car mon père n’était pas homme à se préoccuper de lui-même. Il n’aurait pas voulu qu’on l’admire aujourd’hui, il aurait voulu qu’on se souvienne de comment il est mort et des erreurs qu’il a commise. Il n’a pas été assez prudent, pas assez attentif. Il faut s’aider les uns les autres, car le danger est partout, avec ces anarchistes qui sont prêts à tout instant à détruire ce pour quoi on se bat, le monde qu’on construit. J’imagine ma mère quelque part en train de rire de tout cela. Elle avait pour habitude de dire que rien n’arrive jamais par hasard, que tout a un sens, un but dans la vie. Maman, je veux que tu saches qu’aujourd’hui je te crois, que j’ai enfin compris. S’ils sont morts, c’est pour nous rappeler que personne, personne n’est à l’abri et qu’il faut se battre pour protéger ce que nous avons. Les rebelles se prétendent protecteurs de la liberté, libérateurs ? En quoi tuer d’honnêtes gens protège notre District ? Ma mère nous envoie un message aujourd’hui. Il faut se battre, se battre pour nos idéaux et mettre un terme aux agissements des vils rebelles qui tuent au nom de la liberté. Pour Panem ! »

J’avais levé et bras sans le vouloir, emporté par mon élan, et j’avais presque crié cette dernière phrase, et tous m’avaient suivi. J’étais moi-même surpris d’avoir soulevé tant de passion chez mon auditoire, et alors que je rentrai chez moi plus tard, mon grand-père me stoppa. Il m’annonça qu’il avait de grands projets pour moi. Que j’étais un fin orateur, et que j’avais l’honneur d’avoir été invité à me joindre au gouvernement. C’était un immense honneur, a à peine 23 ans. J’étais flatté, mais pas vraiment intéressé. Le Capitole avait besoin d’homme comme moi pour se battre, et j’avais besoin de combat. Je ne rêvais que de retrouver les meurtriers de mes parents et … Aussi effrayant que c’était, même pour moi, de les faire souffrir. Enormément.

Mon grand-père su néanmoins trouver les arguments pour me convaincre. Quand bien même je trouverais ceux qui avaient fait ça à mes parents, ce n’était que la partie visible de l’iceberg. Ceux qui avaient ordonné leur mort devaient être plus haut-placés, et si je voulais vraiment servir le Capitole et ses intérêts, je ne devais chercher à éliminer quelques rebelles sans importance. Je devais détruire la rébellion.

Arrivé au Capitole, mon grand-père m’apprit tout ce que je devais savoir et que j’ignorais encore en ce qui concernait la politique. Je participais à des réceptions, des repas … Je n’étais pas vraiment dans mon élément. Mon grand-père m’apprit le charme, la séduction, ce que je n’avais vraiment travaillé pour être honnête. Je n’en comprenais pas vraiment l’intérêt, mais d’après lui c’était essentiel. Je devais apprendre à avoir l’air toujours joyeux, mais pas trop. A afficher de la compassion et de la douceur quand j’étais en colère, à serrer les mains avec respects des gens les plus méprisables, à charmer des femmes que je ne supportais pas. Je savais me battre, je savais parler. Mais j’étais à son sens trop transparent, trop idéaliste, et encore trop naïf. Il se chargea de ce qu’il appelait « ma formation ». Au fur et à mesure que le temps passait, je devins très bon à ce petit jeu. J’y prenais même un certain plaisir, à tester le nombre d’énormité que je pouvais faire avaler aux gens. Mais alors que je commençais seulement à m’acclimater, mon aïeul m’annonça qu’il était temps pour moi de rencontre l’un de ses meilleurs amis : le président.

Là j’avoue que j’étais un peu effrayé, mais mon grand-père m’avait appris à paraître calme et décontracté en toute situation. J’avais toutefois du mal à cacher mon admiration, mais j’espérais qu’il prenne ça pour une marque de respect. Il paraissait doux et simple, mais ses paroles suintaient l’intelligence, comme si chaque mot était pesé avant de passer ses lèvres. Il avait une assurance certaine, mais son charisme était phénoménale, plus encore que celui de mon grand-père, qui me scotchait déjà. Et pourtant, il était simple et accueillant. Il me serra la main avec force et douceur, et je profitais de chaque geste et chaque mot pour m’en imprégner et apprendre de cet homme incroyable. Le temps s’était arrêté.

Il m’apprit qu’il me suivait depuis un certain temps déjà et qu’il était heureux de voir l’homme que j’étais devenu. J’étais gonflé de fierté et de joie. Il me suivait, moi ? Pourquoi ? Il disait admirer ma dévotion pour le Capitole, et ma ferveur. J’aurais voulu dire que c’était normal mais je n’osais l’interrompre de peur de briser le charme. Il me fixait avec une intensité telle que je ne suis même pas sûr qu’il clignait des yeux. Je soutenais respectueusement son regard. Il m’annonça qu’il avait une mission pour moi, si je l’acceptais. Il disait qu’elle pouvait faire la différence dans la guerre que nous étions en train de mener, et que je serais largement récompensé pour service rendu à la communauté. Récompensé ? Pensait-il que c’était cela qui me motivait ?
« Monsieur le Président, je ne saurais vous dire l’honneur que vous me faites aujourd’hui. »
Il me sourit avant de jeter un regard amusé à mon grand-père. Si j’avais été plus attentif j’aurais peut-être compris qu’il lui disait « C’est bien, tu l’as bien dressé ». Mais je ne voyais pas cela, j’étais aveuglé. La preuve, j’avais accepté une mission sans même savoir de quoi il s’agissait …


♠ CHAPTER FOUR ► Because something burns inside of me, It’s everything I long to be …

On m’annonça alors la couleur : je devais infiltrer les rebelles, me rendre au district treize. De toutes les missions, cette dernière me semblait la plus improbable. Tout le monde savait que j’étais dévoué au Capitole. Comment allais-je leur faire croire que j’avais viré de bord ? Comment justifier un changement si radical, et surtout si rapidement ? J’avais été entraîné à mentir mais là, ce n’était plus un mensonge qu’il me faudrait, c’était un miracle. « Je déteste le Capitole » n’aurait jamais aucun sens dans ma bouche, jamais. Je ne voyais pas la logique là-dedans. Grand-père semblait au contraire tout à fait confiant. Il me présenta un homme, Rourk. Il était censé m’aider à trouver « le rebelle en moi », à me rendre crédible. Je le regardai avec perplexité. Qui était cet homme, un génie ? Car il me faudrait au moins ça pour arriver là où je voulais aller …

Il commença par me faire une sorte de cours sur les rebelles. Qui étaient leur chef, comment était organisée leur hiérarchie d’après leurs sources. Je devais tout savoir, et très vite. Il me conseilla de montrer que j’en connaissais beaucoup moins que ce que je savais à leur sujet au risque de paraître trop bien informé pour être honnête. Je devais adopter leurs idées, leurs idéaux, et y croire dur comme fer. Je devais oublier tout ce que je savais, tout ce en quoi je croyais …
« Mais Rourk, comment adopter leurs idéaux ? La plupart de ces gens sont juste des tueurs, des anarchistes, issus de Districts pauvres. Comment voulez-vous que je me fonde dans cette masse ?
-Tu serais surpris Galaad. Il y a plus de rebelles dans le district un et deux que tu ne le penses … »
Pourquoi ? Comment ? Comment pouvait-on mordre la main qui nous nourrissait et nous protégeait ? Cela me dépassait.
« Il n’empêche que ce n’est pas moi. Je ne vois pas pourquoi j’aurais rejoint les rebelles, ça n’a aucun sens. Personne ne va jamais croire cette histoire sans queue ni tête …
-C’est pour ça qu’il nous faut réécrire ton histoire Galaad. Réfléchi … Commence par ton enfance. Quel a été le premier évènement marquant ? »
Je n’eus pas besoin de réfléchir plus d’une demi-seconde pour répondre à cela …
« La maladie de ma sœur.
-Très bien. Ta sœur est tombée malade. Mets ça dans ta vie de rebelle.
-Mais c’est ridicule, le Capitole est celui qui l’a soignée, qui l’a guérie. C’est lui qui paye ses soins, sans lui elle serait morte ! »
Jamais je n’y arriverais. Pourquoi m’avoir choisi pour ce rôle ? Je devais tout au Capitole, tout … Mais Rourk avait entrainé des gars plus coriaces que moi. Il avait un sourire permanent, et je supposais qu’il était satisfait de voir à quel point ne pas aimer le Capitole me semblait … Impossible.
« Je sais tout ça Gun, mais vois les choses comme un rebelle. Pourquoi le gouvernement protégerait ta sœur ?
- … Je suppose qu’on pourrait s’attendre à ce qu’il demande une contrepartie, quelque chose en échange, comme … »
J’aurais juré le voir sourire lorsqu’il vit l’éclair de génie dans mes yeux. Bien sûr que je pouvais tout imputer au Capitole, si les rebelles le faisaient. Après tout, comment les plus malades d’entre eux recrutaient-il des fidèles ? En mentant. En leur racontant que toute leur peine, tous leurs malheurs étaient à imputer au Capitole. Je relevai les yeux vers Rourk.

« Mes parents n’étaient pas des admirateurs du Capitole. Ils ne l’ont jamais soutenu …
-Pourquoi ? Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien leur reprocher ?
- Parce que … Parce qu’ils ne cautionnaient pas qu’on envoie des enfants se faire massacrer. »
Je cherchais les quelques parcelles d’anti-capitole qui auraient pu être en moi, et aussi loin que je me souvienne, c’est le seul reproche que j’avais sincèrement pu énoncer à l’égard du gouvernement.
« Ils n’imaginaient pas en quoi envoyer des enfants au massacre pouvait servir à calmer les gens et à les protéger, mais cela arriva aux oreilles de mon grand-père, au gouvernement. La maladie de ma sœur fut une aubaine pour lui. Il négocia la fidélité de mes parents et l’étalage de leur loyauté contre les soins de ma sœur. Ils devaient afficher leur foi pour le Capitole, et la rependre. Ils devaient dénoncer des rebelles, les chercher, sans quoi il nous coupait les vivres et ma sœur n’avait plus de quoi se soigner. Je me rappelle de cette fois où un mur a été tagué en face de la maison. Mes parents n’avaient pas vu qui l’avait fait, et on les avait soupçonné de protéger quelqu’un … Ma sœur n’a pas eu de soin pendant une semaine, et a failli y rester … »
Rourk m’apporta un regard approbateur. J’étais sur la bonne voie, mais je n’étais pas encore assez loin.
« Mais encore ?
-Le Capitole a forcé mes parents à nous mettre mon frère et moi au camp de carrière.
-Pourquoi ?
-Pour que tout le monde sache que de bons citoyens sont prêts à se sacrifier pour le Capitole.
-Et qu’est-ce qui s’est passé ?
-Mon amie est morte. Mes amis sont morts. Mon frère a été massacré au nom de Jeux barbares et inutiles.
-Qui les a tués ?
-D’autres enfants … Forcés, comme eux …
-Qui les a tués ?
-Des carrières, nos propres amis.
-QUI LES A TUES ?
-LE CAPITOLE. »

Ca y est, je l’avais dit. On peaufina certains détails. J’avais continué à obéir, était devenu pacificateur pour protéger ma sœur, mais aujourd’hui elle était avec mon grand-père au Capitole. Elle n’avait plus besoin de ma protection. Je craignais bien sûr qu’en me rebellant, on s’en prenne à elle. Pour cela j’avais débord choisi de faire profil bas mais avec la mort de mes parents j’avais compris que personne n’était à l’abri, pas même elle. Mon père m’avait parlé un peu avant sa mort de son désir d’arrêter tout ça, que c’était mal de faire croire aux gens que le Capitole était bon. Que la vérité devenait trop dure à supporter. Je devais trouver cette coïncidence trop grosse et avoir deviné que le gouvernement les avait faits taire. Et je devais tout faire pour savoir qui avait fait ça, pour venger leur mort. Que je devais tout faire que ma sœur et moi puissions vivre dans un monde meilleur happily ever after … Quelles conneries. Mais je ne devais plus penser comme ça. Je devais croire à mon histoire, y croire dur comme faire. Toute ma haine pour les rebelles devait se transformer en haine contre le Capitole, et après avoir répété mon histoire pendant des semaines, je fini presque par y croire moi-même.

Le Capitole m’avait indiqués quelques noms. Des personnes censées être des rebelles, ou tout du moins c’est ce qu’on soupçonnait. De retour au District deux, je les suivi pendant quelques semaines. J’apprenais leurs habitudes, les lieux où ils se rendaient … Ils étaient trois à se retrouver souvent, et assez tard dans la nuit. Le soir lorsqu’ils rentraient, ils passaient souvent derrière la menuiserie, ce qui me fournissait un endroit tout choisi pour faire leur rencontre. Bien sûr, il fallait que ça ait l’air naturel. Ils ne devaient pas soupçonner que je préparais cela depuis des semaines.

Un soir, j’enfilai une capuche et partis à cette usine, avec une bombe. Cela devait paraître vrai. Je me rendis sur place un peu avant l’heure où je savais qu’ils passeraient, et me mettait en position. Lorsque je les entendis, j’allumai la mèche et fit mine de reculer un peu. L’un d’eux m’aperçut de dos et fonça vers le lieu où je me tenais. Il cria.
« Mais qu’est-ce que tu fais tu vas alerter tous les Pacificateurs ! »
Et après avoir sauté sur la mèche pour l’éteindre, il pivota vers moi. Ses amis nous rejoignirent assez vite. Face à moi, l’un d’eux me reconnut.
« Putain c’est Nightingale ! »
L’un d’eux me frappa la tête et je plongeai dans les ténèbres.

Lorsque j’ouvris les yeux, je venais visiblement de me prendre un saut d’eau au visage. Après avoir pris une profonde inspiration, j’ouvris les yeux.
« Qui êtes-vous, où suis-je ?
-Ici c’est nous qui posons les questions Pacificateur. »
Un homme seul me faisait face. Il était grand et assez effrayant. Mais on m’avait averti qu’on allait me tester. Mais au final, j’avais quelque chose qu’ils désiraient : un homme fort, entraîné, un combattant de choix, qui connaissait les Pacificateurs et le Capitole. J’étais un allié trop précieux pour passer à côté.
« Qu’est-ce que tu faisais à la fabrique hier soir ? »
Hier ? J’avais donc fait un sacré comma. Mon rôle commençait enfin. Tout ce que j’avais fait, ce à quoi on m’avait entrainé, tout prenait enfin un sens. Je devais sembler au bord du gouffre, désespéré. Ainsi, je commençais à me moquer de lui, feignant de chercher les coups, de ne pas tenir à ma vie.
« Ca me semblait pourtant plutôt évident … »
Premier coup en pleine face. Il avait une sacrée droite, j’aurais un beau bleu le lendemain. Et j’étais persuadé que d’autres suivraient … J’avais baissé la tête, le goût du sang envahi ma bouche. L’enfoiré. Je ris avant de relever la tête et de le fixer, avec un air de défi.
« Vous, vous n’êtes pas un Pacificateur. Vous frappez comme une fille. »
Deuxième coup, plus violent cette fois. Visiblement je l’avais énervé … Parfait.
« Je sais ce que c’est qu’une bombe Nightingale. Ne joue pas au plus malin avec moi, pourquoi voulais-tu faire sauter la fabrique ? Ça c’est notre boulot, tu inverses les rôles …
-Je voulais faire un feu de … »
Troisième coup. Au moins cette fois j’en étais sûr. « Ça c’est notre boulot ». Il était bien un rebelle. Et s’il me le disait ainsi c’est qu’il espérait que j’étais de son côté, sans quoi il me tuerait. Il ne prenait même pas la peine de cacher son visage. Si j’étais un ennemi, il ne me laisserait pas partir vivant.
« Tu ferais bien de parler.
-Commence par me dire pourquoi le Capitole a tué mes parents.»
Il sembla choqué. J’avais désormais son attention. Je pouvais commencer mon histoire. Comment j’avais compris que le Capitole avait mis leur meurtre sur le dos des rebelles, comment j’avais voulu me venger. Il demanda pourquoi le Capitole s’en serait pris à de loyaux sujets et je m’enfonçai dans mon mensonge, parlant de la maladie de ma sœur, du marché avec le Capitole, de tout ce que j’avais perdu. De ma haine pour ces gens, de pourquoi je l’avais cachée, de pourquoi je pouvais la révéler maintenant. J’étais extrêmement convainquant, mais il était suspicieux. Toutefois, il sembla se calmer, et s’assis en face de moi.
« En imaginant que je te crois … Faire sauter une usine, ça ne mène à rien. Tu aurais été attrapé tout de suite.
-J’en doute. Je connais les pacificateurs, leurs méthodes, ce qu’ils font en premier. »
Et voilà, l’appât était lancé. Il me fixa avec intérêt, étonné par la manière que j’avais d’être si sûr de moi. Il se leva et quitta la pièce un moment, se tenant derrière une vitre et parlant avec un autre. Je serais les poings. De leur discussion allait dépendre mon intégration à la résistance. Je cru bien lire sur ses lèvres « Il va falloir le tester. »

Quelques minutes plus tard, il réapparu dans la pièce.
« Je vais me permettre de t’appeler Galaad. Alors, Galaad, ce que tu voulais faire ce soir était irresponsable. Tu aurais pu mettre en danger une organisation qui te dépasse. Faire un geste comme celui-là, une attaque isolée, ça ne sert à rien. Ça n’a pas de sens. Ce qu’il faut ce sont des actes concrets et réfléchis. C’est ce que nous faisons ici. Laisse-moi donc te parler de la résistance. »
Il me raconta sa petite histoire. La même que Rourk m’avait raconté, cependant avec moins de détails, et un point de vue tout à fait différents, mais la même histoire. Simplement là où nous voyions du terrorisme, ils voyaient de l’héroïsme. Je ne montrais rien de mon scepticisme. Au contraire, je montrais dans l’intérêt sans pour autant marcher tout de suite :
« Et tu crois vraiment que cela a des chances de marcher ? Que le Capitole n’a pas dix coups d’avances sur vous ? Ils ont connaissance de la rébellion, ils arrêtent des rebelles tous les jours …
-Mais ils ne savent pas tout. On a quelques atouts qu’ils ignorent. Mais ne me prends pas pour un idiot. Je ne te fais confiance, pas encore. Avant de te raconter toute l’histoire, je veux m’assurer de ta loyauté. On a une mission dans deux jours, et je pourrais utiliser un gars comme toi Galaad. C’est une mission mineure, mais si tu la fais foirer … Ne crois pas qu’on te laissera repartir avec ce que tu sais. »
L’atout, c’était surement le district treize. C’était à moi de savoir jouer mes cartes. Intérieurement je jubilais. Bien sûr que le Capitole le savait, bien sûr qu’il avait toujours un coup d’avance sur eux. Ils étaient bien naïfs de croire le contraire …

Je fus mis au courant de leur mission, et j’en informais immédiatement mon indic. Il le fallait pour que le plan se déroule comme prévu. On devait intercepter un document qui était censé être dans un camion qui arriverait cette nui du district six. Il ne devait pas être protégé, mais il y avait toujours un risque. Et je m’étais assuré qu’il le soit. J’avais suivi les autres, même si j’avais remarqué qu’aucun ne me tournai jamais le dos. Ils me craignaient, ce qui signifiait qu’ils avaient foi en mes capacités. C’était une bonne chose, ils n’étaient pas non plus stupides. Je devais reconnaître qu’ils étaient bien organisés. On arriva sans encombre sur le lieu de l’opération. Seulement sur place, une bande de pacificateurs étaient présente. J’entendis un des rebelles à l’arrière dire à son voisin que j’avais dû les prévenir. Seulement, ils avaient été sur mon dos depuis deux jours, et il semblait impossible que je sois entré en contact avec eux. Leur chef se tourna vers nous.
« Ça n’était pas prévu au programme les amis. On abandonne la mission.
-Ou on improvise. »
Il pivota vers moi.
« Qu’est-ce que tu proposes ?
-Ils me connaissent. Je peux faire diversion.»
Il hésitait. Mais il lui fallait ses documents, il le savait. Il accepta.

J’avançai vers les pacificateurs. Eux n’étaient au courant de rien bien sûr, ils ignoraient qu’ils allaient être sacrifiés.
« Et ben les gars, on prévient pas les copains quand on fait une petite garde ?
-Galaad ! Qu’est-ce que tu fais là on t’as pas vu depuis deux jours. »
L’un lança un regard en arrière et aperçu les deux rebelles qui venaient les prendre par surprise.
« Attention ! »
Je soupirai. L’effet de surprise serait pour une prochaine fois. J’assénais un coup au Pacificateur devant moi, et l’effet de surprise que cela créa chez moi laissa le temps aux deux rebelles de tuer deux d’entre eux. Les trois qui restaient encerclaient notre chef, qui en tua un assez rapidement tandis que les deux autres le pointaient de leurs armes. J’arrivais derrière eux et plantai mon couteau dans le dos du premier alors que le second tirait sur moi. Je me servi de ma victime comme d’un bouclier avant de reprendre mon couteau et de le lancer entre les deux yeux du second. Je me précipitai auprès du chef pour vérifier qu’il allait bien. Il leva des yeux vers moi, brillant de satisfaction. J’avais passé son test.
« Allez Boss, allons chercher ce pour quoi on est venu. »

A mon retour, j’eus droit à quelques missions de routine, mais le premier soir avait suffi à me mettre Jeff dans la poche. Rapidement, il me dit que ce camp de rebelle était trop petit pour moi et qu’il lui fallait me parler du District treize, là où je serais vraiment utile. Là où je pourrais faire la différence. Je ne cachais pas mon enthousiasme de pouvoir servir cette noble cause que la résistance. Le lendemain, je visitai mon nouveau foyer.


♠ CHAPTER FIVE ►And lies they only stop me from feeling free.
Je fus très bien accueilli. Si les premières semaines certains avaient des doutes, aujourd’hui je pense que la plupart me fait confiance. J’ai donc pu commencer mon opération. Il fallait que je crée des liens, que je me rapproche. J’avoue que j’ai d’abord eu un peu de mal. J’étais fasciné par ce petit monde, et j’ai passé beaucoup de temps à visiter. Au bout de quelques mois, j’étais envoyé sur les missions les plus dangereuses, toujours volontaires. Je ne le faisais pas pour me faire accepter, je savais que c’était déjà fait, mais j’adorais l’adrénaline, pouvoir sortir du district treize qui m’opprimait. Bientôt, on m’appelait le kamikaze, et certains avaient même parfois peur d’aller en mission avec moi. Pas parce qu’ils avaient peur que je me retourne contre eux, non, mais parce qu’ils disaient que j’étais parfois aussi dangereux que l’ennemi, à foncer tête baissée dans le danger.

Je me souviens de cette soirée où notre mission était capitale. Il nous fallait récupérer une arme qui pouvait clairement être un gros atout dans cette guerre, et nous avons été coincés. Les ennemis nous avaient encerclés, et notre chef avait ordonné un repli dès que possible. Plutôt abandonner la mission que de perdre nos troupes. Evidemment pour moi c’était hors de question. On ne m’avait pas appris que l’échec était une possibilité, et je refusai de reculer. J’avais foncé entre les tirs pour récupérer l’objet de notre convoitise, et évidemment je l’avais eu. Mais en rentrant, si toute mon équipe me félicitait et que chacun y allait de sa tape le dos, notre commandant était arrivé face à moi et m’avait frappé au visage. J’avais baissé la tête, essuyant ma bouche en sang du revers de ma manche.
« La prochaine fois que tu désobéis à un ordre direct de ton commandant en chef Gun, tu finiras aux corvés de nettoyage des chiottes. Je me suis bien fait comprendre ?
- …
- JE ME SUIS BIEN FAIT COMPRENDRE ?
- Oui mon commandant. »

C’est à ce moment-là que l’alarme retentit, et les lumières rouges commencèrent à clignoter.
« On nous attaque capitaine !
-Tout le monde à son poste. Léopolde, vas vérifier la machinerie. Tad, tu vas voir à l’arrière, vérifie que tout le monde est dans la grande salle. Gaalad, tu vas à l’infirmerie, vois que tout le monde bouge.
-Mais …
-EXECUTION ! »
Je voulais aller à l’avant bien entendu, mais l’heure n’était pas à la discussion. J’allais donc à mon poste. Je ne m’étais jamais rendu là-bas, car je ne m’étais encore jamais blessé. En chemin, je croisai quelques visages connu que je tentai de rassurer de mon mieux en les dirigeant vers la salle prévue. Finalement, j’atteignis l’infirmerie. Elle était bondée, visiblement nous avions déjà quelques blessés. Là, je croisais le regard d’une jeune femme que je n’avais jamais vue auparavant. Nos yeux se croisèrent un long moment. Ou peut-être était-ce une seconde, je ne saurais le dire tant le temps s’était arrêté. Quelqu’un passa entre nous, rompant le charme et me rappelant à mes obligations. Je pressais la foule vers la salle, accompagnant le groupe. Quand je me retournai pour lui jeter un dernier regard, elle avait disparue.

Quelques jours plus tard, le calme était revenu dans le District treize. J’étais de nouveau en mission au district trois. Il s’agissait de libérer l’un des nôtres qui avait été capturé et qui devait être en train de se faire torturer par les pacificateurs. C’était une mission dangereuse, car il nous faudrait aller jusque l’affrontement. J’avais pris les devants, nous étions trois sur cette mission. Les deux autres devaient sécuriser le couloir que je devais emprunter pour récupérer notre camarade. Seulement, lorsque j’arrivai dans la salle, le pacificateur qui se tenait à côté de Taz n’était autre que … Seymond, mon ami d’enfance. Le combat fut rapide. J’avais toujours été plus fort que lui … Mais lorsqu’il fut à terre devant moi j’eus la faiblesse d’hésiter avant de le tuer. L’occasion pour lui de me pousser et de tirer sur moi. J’esquivai le coup, mais il me frôla l’épaule, m’arrachant un cri. D’un geste, je lui lançai mon couteau et il atteint sa cible. M’approchant de lui alors qu’il rendait son dernier souffle, je ne pus m’empêcher de lui murmurer : « Je suis désolé. »

De retour au treize, j’étais un peu secoué. Mon camarade avait raconté à mon boss ce qui c’était passé, et au lieu de me passer un savon, il m’avait posé la main sur l’épaule et m’avait un regard bienveillant. Mais moi j’y voyais de la pitié … Lorsqu’il posa sa main sur mon épaule, j’eus un mouvement de recul. Voyant ma petite blessure, il me dit que je devrais aller faire vérifier ça. Une lumière s’alluma alors dans mon esprit : l’infirmerie.

J’arrivai devant la salle et attendis patiemment qu’elle me remarque. Elle me sourit, je fis de même. Au fond de moi je savais qu’elle était une rebelle, une sale rebelle qu’il faudrait que j’abatte. Mais même si j’envoyais des messages réguliers à un indic, les échanges étaient parfois longs et irréguliers, et les faux liens que je tissais ici étaient pour ainsi dire les seuls que j’avais depuis des mois. Je n’arrivais donc pas toujours à penser de cette manière. Lorsqu’elle me soigna, j’oubliai rapidement ma mauvaise journée. Elle était méticuleuse et très appliquée, mais je remarquai également qu’elle lancer quelques sourires, que je lui rendais sans y penser. Elle semblait amusée …
« Serais-tu en train de te moquer de moi ?
-Pas du tout. Enfin, difficile de croire que le kamikaze Galaad vienne ici pour une égratignure. Je t’aurais cru plus dur que ça.»
J’éclatai de rire. Un rire sincère, comme je ne me souvenais pas en avoir eu depuis longtemps. Elle me taquinait, elle avait de l’humour. Et elle était très belle également. Elle était donc extrêmement dangereuse.
« Ah, alors tu connais mon nom. Ravi de savoir que j’ai fait forte impression. »
Elle se mordit la lèvre, comme gênée. Je la gratifiai d’un regard malicieux.
« Mais c’est injuste tu sais.
-Quoi donc ?
-Tu connais mon nom alors que moi … Je suis encore à t’appeler l’infirmière.
-Un soldat aussi haut placé que toi devrais facilement pouvoir trouver cette information classée, n’est-ce pas ? »
Et alors qu’elle me soignait, nous continuèrent à nous taquiner longtemps, jusqu’à ce que je sois appelé. Je la laissai à regret.

Dans les semaines qui suivirent, je passai plusieurs fois à l’infirmerie en revenant de mission. Quand je n’étais pas blessé, j’allai parfois jusqu’à m’inventer des maux de tête pour y passer quand même. C’était une sorte de jeu entre nous, un jeu caché. Elle faisait mine de croire à mes maux et prétendait me soigner, alors que nous profitions de ce temps pour discuter. Nous parlions toujours de sujets assez futiles, la prochaine mission, le dernier patient. Je me refusais à parler d’autre chose de peur de découvrir en elle une rebelle pleine de haine contre tout ce que j’admirais.

Un soir, alors que j’arrivais pour une visite quotidienne à l’infirmerie, je la trouvais en pleurs. Au moment où j’entrais, elle jeta une fiole par terre qui éclata en mille morceaux. Alors qu’elle se penchait pour ramasser, j’arrivai derrière elle. Elle s’était coupée. Silencieusement, je la soulevai jusqu’au lit avant de sortir le nécessaire pour désinfecter sa plaie. Elle sanglotait … Je n’osais lui demander pourquoi, après tout elle me le dirait si elle en ressentait le besoin. Après avoir pansé sa blessure, je m’allongeai à côté d’elle avant de la prendre dans mes bras et de la bercer doucement. Au fur et à mesure des minutes, sa respiration se fit plus lente, et alors que je posai les yeux sur elle, je vis qu’elle s’était endormie.

Je l’avais observée un moment avant de la remettre sur le lit, et lorsque je rentrai au dortoir, Alyannah était adossé au mur. Elle était comme moi un espion du capitole. Nous avions été formés ensemble, et nous retrouvions souvent pour des missions, ou même pendant notre temps libre. Il était agréable de ne pas avoir à mentir avec quelqu’un. Naturellement, elle avait remarqué mes longs séjours à l’infirmerie et ne cessait de me taquiner à ce sujet. Je prétextais autant pour elle que pour moi, qu’il fallait jouer l’infiltration jusqu’au bout et que cela pouvait nous apporter des informations précieuses. « C’est bien connu, ce sont les infirmières qui connaissent tous les secrets des rebelles » me taquinait-elle gentiment. Mais ce soir-là, alors que je rentrai, elle secoua la tête.
« Tardif comme mission Gun. Tu joues un jeu dangereux. »
Je savais qu’elle avait raison mais je refusai de l’admettre, craignant de mettre fin à mes passages chez Billie.
« C’est une amie Aly, rien de plus. »
Je ne sais pas pour elle mais moi, je ne me trouvai pas très convaincant.


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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Jan - 0:19


♠ CURRENT CHAPTER ► Like a hobo from a broken home nothing’s gonna stop me.

J’étais persuadé qu’on pourrait rester comme ça jusque la fin de ma mission, que je passerais tous les jours pour une raison stupide et que rien n’avait besoin de changer. Parce que rien ne pouvait changer. Elle était une rebelle, et je ne pourrais jamais rien ressentir pour une rebelle, je ne devais pas. Heureusement il semblait qu’elle et moi étions sur la même longueur d’onde. Elle n’avait jamais montré qu’elle pensait à autre chose. Enfin, si bien sûr, elle l’avait montré, mais je suppose que je ne pas la blâmer. J’étais persuadé qu’inconsciemment, j’envoyais aussi ce même genre de signaux … Mais le fait est qu’on ne l’avait ni l’autre exprimé à voix haute. Jusqu’à ce fameux soir …

J’étais encore resté tard un soir à l’infirmerie, et nous parlions depuis plus d’une heure lorsqu’elle a dit … Je ne sais même plus ce qu’elle a dit. Quelque chose de drôle certainement, comme d’habitude. Nous avions éclaté de rire, et la folie passée, nous nous étions retrouvés proches, si proches que c’en était indécent. J’avais baissé mes yeux mes yeux vers ses lèvres avant de me reculer, de me cacher derrière un sourire gêné. Je m’étais levé et avait commencé à jouer avec le matériel sur le meuble comme si je n’avais jamais rien vu d’aussi intéressant. Un léger silence c’était installé, mais je sentais son regard sur mon dos. Je l’entendis se lever, avant de tourner un peu dans la pièce. Je m’étais retourné, l’avait regardé. Je savais qu’elle allait parler. Elle s’était tenu les mains comme pour s’étirer avant de se lancer maladroitement.
« Tu sais Gale, je me disais qu’on devrait sortir de cette infirmerie, on en a fait le tour quand même. On pourrait, je sais pas, faire un tour dans le Treize … »
Sans réfléchir, j’avais ri, un brin moqueur.
« Fin un tour dans le treize, on peut pas dire que la vue soit terrible. »
Quel con. Lorsque je la regardai, je compris seulement ce qu’elle voulait dire. Elle leva les yeux au ciel, et je suis à peu près sûr qu’elle devait repenser à une phrase dite par sa mère ou sa grand-mère peut-être, comme quoi les hommes n’étaient pas très subtils et qu’il fallait tous leur écrire noir sur blanc. J’avais entendu ma mère la sortir plusieurs fois à ma sœur. Evidemment elle ne voulait pas vraiment « trainer » dans le District treize. Elle aurait voulu trainer avec moi dans le treize. Pour officialiser en quelque sorte. Elle voulait que notre relation évolue. Tout ce que je refusais, et à quoi j’espérais qu’elle ne pensait pas. Mais c’était de ma faute après tout. S’il n’y avait pas eu cet obstacle, qui était loin d’être un détail négligeable, je lui aurais certainement déjà sauté dessus. Dans « la vraie » vie, ce genre de comportement était assez clair. Après tout, on n’était pas « ensemble », mais simplement parce qu’on ne s’embrassait pas. On se voyait tous les jours, on se racontait tout –ou du moins ma version de tout que je pouvais lui raconter-, et on allait même jusqu’à se faire des câlins. C’était la suite naturelle des choses, elle ne pouvait pas savoir, pas comprendre. Je baissais les yeux. J’avais honte d’avoir été aussi loin. C’était horrible au fond, car j’aurais dû accepter, faire comme si ça pouvait marcher, même en profiter peut-être. Je n’avais pas touché une femme depuis longtemps, et sincèrement depuis que je connaissais Billie, voire depuis la première fois que je l’avais vue, ça n’avait pas fait que me traverser l’esprit. Ça aurait pu marcher si elle était juste jolie, mais le problème était qu’avec le temps, je m’étais attaché à elle. J’arrivais parfois à m’imaginer qu’elle n’était pas une rebelle, puisqu’on n’en parlait jamais. Pourquoi l’aurait-on fait après tout, c’était implicite. On partageait les mêmes idéaux.

J’avais relevé les yeux vers elle, qui me regardait, perplexe. Sa question n’était pourtant pas compliquée. Je secouais la tête, incapable de lui donner un refus. Lâche.
« Je … Il est tard, je devrais rentrer on a une mission tôt demain. On … »
J’allais dire on en reparlera mais j’avais peur qu’elle le prenne comme une invitation. Parce que les hommes ont du mal à comprendre que les femmes, elles, comprennent la subtilité.
« Bonne nuit Billie. »
Elle ne m’avait pas répondu.

J’avais pensé qu’elle était vexée, et qu’elle allait m’en vouloir. Aussi le lendemain, j’hésitai à passer la voir. Je n’aurais pas dû, mais j’en avais très envie. Je rebroussai chemin deux ou trois fois avant de finalement me retrouver devant sa porte. Je frappai. Elle ouvrit la porte et m’accorda un large sourire.
« Depuis quand tu frappes toi ? »
Puis elle se retourna et alla s’assoir sur le lit, comme si rien n’avait changé, comme si rien ne s’était passé. Comme si je l’avais imaginé. La tension que j’éprouvais s’évapora aussitôt. J’avançai dans la pièce et la discussion commença. Tout était normal, tout, sauf cette boule dans ma gorge. J’ignorais pourquoi, mais j’aurais voulu qu’elle soit en colère. Qu’elle m’interdise de la voir. Ça aurait été tellement plus simple.

Les jours ont passé, et on dirait que tout est redevenu comme avant. Je fais mes missions, j’informe le Capitole, je parle à mes supposés « amis », je passe presque chaque soir voir Billie. Parfois je me sens faiblir. Mes idéaux ne faiblissent pas, ni mes croyances. Je reste persuadé que le Capitole est nécessaire, qu’il n’est pas mauvais mais que les rebelles préfèrent tout lui mettre sur le dos plutôt que de se remettre en question. Qu’il ne veut que le bien du peuple, qu’il protège, et que les rebelles sont justes des anarchistes. Je sais qu’ils sont bien pires que cela, ce sont des meurtriers. Ceux de mes parents, mais de bien d’autres encore. Mais parfois, il faut que je me le répète plusieurs fois dans ma tête pour ne pas me faire avoir, pour ne pas me laisser attendrir par les sourires dans les couloirs, les tapes sur l’épaule, les poignées de mains, les blagues et les dangers partagés, … Ou encore par les doux yeux de Billie.


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Avalon R. Sweenage
DISTRICT 9
Avalon R. Sweenage
△ correspondances : 13212
△ points : 2
△ multicomptes : dely, ridley, dahlia
△ à Panem depuis le : 23/04/2011
△ humeur : mélancolique
△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : garde d'enfants


can you save me?
statut: célibataire
relationships:


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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Jan - 14:34

Et bien ça c'est de la fiche Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 4209083858 Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 1881463262
Comme on en a déjà parlé un peu (enfin c'était sur la cb mais pas avec moi je crois, mais bon j'espionne les archives What a Face), ça sera la meilleure fiche d'après Billie. Cependant, si l'autre personne qui tente ne finit pas avant son délai, il y a des chances que tu sois prioritaire I love you
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http://www.mockingjay-rpg.net/t19-avalon-why-does-my-heart-cry http://www.mockingjay-rpg.net/t82-avalon-can-t-live-without-you http://www.mockingjay-rpg.net/t74-avalon-journal-de-bord
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MessageSujet: Re: Galaad - Fuck you, very much. {terminé}   Galaad - Fuck you, very much. {terminé} - Page 2 Icon_minitime

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