Snow… Faire la loi ? Ca le fait doucement sourire. Mais certainement pas autant que la suite de son discours suintant de naïveté. En même temps, ses propos pratiquement indécents de connerie l’agace prodigieusement. Iron est irrité de voir qu’elle croit réellement à sa notoriété et à l’amour du bon peuple de Panem qui l’a contrainte à voir son propre jumeau crever la gueule ouverte, qui l’a obligé à se tâcher les mains d’un rouge vermeille… Elle pense mériter sa place au Capitole, bénéficier d’une espèce d’immunité diplomatique. Prudence Fucking Thornfield pense être son égal et c’est une idée qui lui est absolument insupportable.
Il va falloir qu’il frappe plus fort qu’il ne l’envisageait dans un premier temps. Ce n’est plus contre Elyas qu’il agit, c’est devenu plus personnel, c’est devenu une histoire entre elle et lui. A présent, il ne veut plus la blesser pour atteindre son fiancé débile, mais il veut lui faire mal, à elle. Iron veut la briser, la jeter au bas de ce foutu piédestal qu’elle s’est érigée seule et en toute impunité.
Il ne peut pas laisser passer ça. Il ne peut pas tolérer qu’elle lui parle de cette manière et qu’elle pense en prime être dans son bon droit en le faisant. Prudence n’est rien, elle n’est personne, elle n’est qu’une merde qu’ils ont parfumée et décorée pour la faire passer pour une putain de cupcake au chocolat ! Elle est appétissante mais elle garde un arrière goût de chiotte, cette sale allumeuse. Cette sale petite pute trop maquillée…
Ce qu’il en supporte pas évidemment, c’est qu’elle soit parvenu à l’atteindre, à l’humilier. Il va falloir qu’il sauve la face à présent. Elle l’a pris pour un faible, elle l’a sous-estimé et elle va le payer cher, Iron va s’en assurer, n’empêche qu’en attendant… Prudence à disposer de quelques secondes pour égratigner son armure. Ca le rend fou de rage.
Le capitolien la voit se lever, prête à prendre congé de lui. Il ne s’inquiète pas de la voir prendre la fuite, il sait qu’elle n’ira nul part. La porte est fermée et le staff est de son côté, le trentenaire s’en est assuré. Mais le fait qu’elle Ose lui tourner le dos, qu’elle OSE décidé de mettre un terme à leur échange de cette manière, qu’elle OSE lui parler de cette manière…
Iron ne réfléchit pas à ce qu’il fait, il se contente d’agir, comme souvent. C’est exactement ce que son père lui reproche de faire, ce pour quoi sa sœur chérie, Silver, méprise les trois-quarts de ses actions, mais il n’en a strictement rien à faire. Il a un affront à laver, une garce à corriger comme elle le mérite. Il se lève à son tour et rattrape la rouquine en quelques enjambées. Ses pas coléreux sont évidemment repérés par Prudence qui fait volt face en le sentant arriver dans son dos, mais elle n’a pas le temps de lui échapper.
Elle a du se dire qu’il n’était effectivement qu’un de ces insectes rampants du Capitole, incapable de faire quoi que ce soit par lui-même, simplement capable de – comment a-t-elle dit déjà ? – claquer des doigts pour se faire obéir. La vainqueur des derniers Jeux de la Faim s’est olurdement trompée sur son compte et elle va le payer à présent.
Iron maintient fermement son poignet. Elle tente de se débattre mais il tient bon et lui sourit d’un air carnassier. Il n’a même pas conscience d’arborer cet air si réjouit.
« Allez-y, Miss Thornfield, essayez donc de me frapper et nous verrons qui de vous ou moi est le plus populaire exactement ? Mais je crois que vous êtes assez intelligente pour savoir qu’il est grand temps pour vous de fermer votre claque merde de sale petite menteuse et de vous montrer docile… Ces gens m’ont vu grandir… Je fais partie intégrante de leur vie depuis près de deux décennies et…ils m’adorent » minaude Iron en relâchant le poignet de la rousse, écartant les bras et reculant de quelques pas, comme pour lui présenter le décor. Son putain de décor, qu’il a payé. Ici, il est le roi et elle va devoir s’y faire et se prosterner devant sa suprématie…ou crever. « Vous êtes une bête de foire, un animal qu’ils ont vu massacrer des enfants de sang froid… Essayez encore de mordre en dehors de l’Arène et vous verrez comme le vent peut facilement tourner, comme l’admiration peut tout à coup se transformer en dégoût…en peur… Nous tuons ce qui nous fait peur par ici, Prudence… Nous le tuons, vous entendez ? Faites-moi plaisir et défendez-vous bec et ongles…Frappez-moi, défigurez-moi, tuez-moi donc… Donnez-moi une occasion de faire de vous un monstre sanguinaire, une bête sauvage à abattre pour la sécurité de nos cheeers concitoyens… Vous vous êtes terriblement méprise sur moi, ma chère… Mon public ne m’aime pas pour ma cruauté, Prudence, il ignore même que je suis capable de cruauté » lui glisse le capitolien en revenant lui tourner autour. « Voyez-vous, ils apprécient mon humour, ma légèreté, ma capacité à me moquer du ridicule, ils me considèrent comme un séducteur invétéré et ont parfois désapprouvé mon attitude mais ils m’ont toujours tout pardonné, car je suis comme leur fils, comme leur frère, je suis leur amant, leur modèle… Je suis Iron Flickerman, petite salope, et tu vas avoir le privilège de découvrir mon vrai visage ce soir. Tu es exactement à la place où je voulais que tu sois ce soir. J’ai payé pour ta compagnie et tu vas me donner ce que je veux si tu veux voir le jour se lever et si tu ne veux pas que je m’intéresse de plus près au cas de ton fiancé… » conclut Iron d’un ton entendu, toute trace de son sourire à présent envolé.