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 the less you reveal the more people can wonder (lyokha)

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MessageSujet: the less you reveal the more people can wonder (lyokha)   the less you reveal the more people can wonder (lyokha) Icon_minitimeVen 9 Nov - 21:48




we are the angry and the desperate,
the hungry, and the cold,
we are the ones that kept quiet,
and always did what we were told

La jeune femme n'était plus sortie du district depuis plusieurs mois, puisqu'il ne semblait pas que cela soit nécessaire pour le moment. D'autres avaient sans doute été envoyé, et personne n'avait fait appel à elle. Aspen n'en voulait à personne ne de pas l'envoyer sur le terrain – bien qu'elle y soit déjà en jouant le jeu dans son district –, elle comprenait très bien que des expéditions de la sorte puissent compliquées à mettre en place et surtout coûteuses. C'était déjà une chance infinie pour elle d'avoir réussi à intégrer les rebelles malgré sa maladie ; des gênes subsistaient pour certains, mais la plupart faisait confiance en son sérieux et en ses médicaments. La preuve, il n'y avait jamais eu aucun débordement de sa part en mission. Absolument aucun. C'était pour ça qu'elle aurait bien aimé être ailleurs qu'au district quatre, en ce moment-même, parce qu'elle s'en sentait capable. La rébellion s'était étendue en quelques mois seulement ; le Douze était tombé, puis le Onze, et le Huit avait été envahi par les rebelles. Cela avait quelque chose d'excitant et de rassérénant de savoir que la cause que l'on soutenait n'était pas vaine, qu'il y avait des batailles et que petit à petit, elle grappillait de l'espace, gonflait ses effectifs et prenait de l'importance. Qu'au fil du temps, elle étouffait un peu plus la côté inhumain du gouvernement en place, et qu'elle finirait par asphyxier les monstruosité encore présentes.

Puis elle avait été appelée, trois jours avant. A sa plus grande surprise, on lui avait confié la mission de se rendre au district Douze, à présent totalement aux mains des rebelles, pour recueillir des informations quant à la mise en place d'un système permettant d'asseoir la rébellion. Elle avait senti l'excitation monter quand elle s'était dit que ça ne pouvait être que pour l'appliquer, un jour, peut-être bientôt, au district Quatre. Elle ne rêvait de rien d'autre que de voir tant de visages qui l'avaient prises en pitié à une époque, ne jurant que par les apparences et la richesses, elle ne rêvait que de les voir tomber. Il était rare qu'elle soit aussi catégorique et se montre elle-même sans pitié, mais s'il y avait bien une situation dans laquelle elle n'éprouvait absolument aucun remords, c'était celle-ci. Vouloir la chute de ces pourris du district Quatre, dressés et engraissés par le Capitole. Sa mission était peut-être le signe que cela allait se produire bientôt. Cependant, elle se savait dans une phase de folle excitation et ne pouvait contenir sa maniaquerie, sa manie de parler fort et de vouloir frapper quiconque osait la provoquer ; sa mission n'était donc pas si risquée que cela, pour que les dirigeants rebelles aient décidé de l'envoyer là-bas... Peut-être que finalement, cela n'annonçait rien d'autre qu'une observation de plus qu'elle devrait rendre sous forme de rapport. Sans doute personne ne lui faisait réellement conscience, après tout.

Mais elle refusait de se laisser piéger par cette pensée, parce que son impatience était bien plus grande que son incertitude. Le district Quatre était le sien, et par bien des côtés elle ne souhaiterait jamais le quitter définitivement ; mais elle avait besoin de changer d'air. Bien trop régulièrement, elle faisait une overdose devant les mêmes visages qui la regardaient toujours de la même façon. C'était si usant. Rien que cela suffisait à la faire rager, et ce n'était pas le meilleur moment pour la pousser à bout. C'était donc avec une joie sans limite qu'elle s'était confectionné un paquetage qu'elle n'avait même pas eu à transporter elle-même puisqu'elle avait été transportée là-bas en hovercraft, étant donné qu'il s'agissait d'une mission officielle, et qu'il n'y avait plus grand chose à craindre quand à une arrivée au-dessus du Douze. Cela allait sans dire que l'on était tout de même pas venue la chercher au milieu du district Quatre, mais qu'elle avait dû en sortir illégalement. Puis, le lendemain, elle était enfin arrivée. Poser un pied dans un milieu qu'elle n'avait pas côtoyé depuis plus d'un an l'avait réellement satisfaite. Laissée par ceux qu'elle appelait ses compagnons dans la cause rebelle, elle leur adressa un signe confirmant que tout était clair, avant de s'enfoncer dans les rues du district. Un an, et cela avait à peine changé. Si les rues étaient auparavant ravagées par la misère, elle l'avait ensuite été par la bataille qui s'était livrée entre le Capitole et les rebelles, et l'apparence extérieure du lieu n'avait donc pas changé. Jamais elle ne s'était plainte de son niveau de vie au Quatre, bien qu'il y existait des pauvres ici, parce que cela n'avait décidément rien à voir avec le district le plus pauvre, de toute évidence. Aspen ne pouvait s'empêcher de retenir ses yeux qui s'écarquillaient devant certaines personnes, qui survivaient plus qu'elles ne vivaient. Voir cela suffisait à la faire embrasser toujours davantage sa cause ; que la misère cesse, que tous les hommes puissent vivre décemment et vivre en tant qu'êtres humains, un jour, était son but. Parce qu'il n'était pas question qu'une fois le Capitole tombé, rien ne change, hormis l'absence de Jeux.

Un craquement suspect la stoppa. De temps en temps, elle croisait des habitants, et était loin d'être seule, bien qu'elle se trouve dans une partie encore assez reculée du district. Mais ce craquement était différent. Audible et pourtant discret, juste derrière elle. Ses sens spécialement entraînés lui indiquèrent à peu près où se trouvait la personne ; toutefois, il n'était pas question qu'elle ne fasse quoi que ce soit sans en savoir plus. Un gamin un peu trop curieux n'avait pas à être la victime innocente de sa paranoïa. Elle ne risquait plus rien ici, ou presque, et il était donc inutile qu'elle se méfie tant. Mais elle n'y pouvait rien, tous ses sens s'étaient focalisés sur ce bruit étranger. Elle était plus tendue que jamais, et n'avait qu'un seul désir à cet instant-là : se retourner et sauter sur celui qui osait la suivre sans impunité. Elle était bien trop excessive, mais ne pouvait pas s'en rendre compte ; son trouble parlait pour elle, ces derniers jours. Au bout de quelques mètres supplémentaires, elle ne put pourtant pas se résoudre à rester déconcentrée par ce craquement, et se retourna en une fraction de seconde, jaugeant du regard l'ombre qui disparaissait au coin d'un bâtiment. Lyokha. Elle était quasiment sûre de l'avoir reconnu. Pourtant, elle ne l'avait pas vu depuis un an. Mais la dernière fois, elle l'avait rencontré dans des circonstances similaires, ce qui la poussait à croire qu'il y avait de grandes chances que ce soit à nouveau lui. Sans vraiment savoir pourquoi, elle se sentit irrité de savoir qu'il l'espionnait ainsi, sans gêne. Il savait bien qu'elle était rebelle, ce n'était pas comme la dernière fois où il n'avait pas connaissance de ses agissements, et l'avait prise pour une étrangère. Oui, décidément, cela l'irritait fortement. Tout de suite après s'être retournée, elle n'hésita donc pas et s'approcha rapidement mais silencieusement du bâtiment, rasant le mur. Sa respiration s'accéléra ; elle avait toujours aimé agir, et même si se battre n'était pas son occupation favorite, elle était plus dans l'action que dans l'observation. Bien qu'elle était quasiment certaine que ce soit Lyokha, elle ressentait une certaine pression à l'idée de ce qui allait découler de ce qu'elle prévoyait de faire. Mais elle n'hésitait pas ; parler ne lui donnait vraiment pas envie. De toute façon, ils étaient tous les deux bien trop semblables de ce point de vue là pour aimer s'étaler en longues phrases dégoulinantes de sentiments. Alors qu'elle approchait de l'extrémité du mur, elle fit un rapide pas en avant et balança son bras en même temps. Se retrouva face à lui, un bras sur sa gorge. Et parla d'une voix bien plus ironique qu'agressive, pourtant bien loin d'être aimable. « Alors comme ça, on a arrêté d'être poli ? »
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MessageSujet: Re: the less you reveal the more people can wonder (lyokha)   the less you reveal the more people can wonder (lyokha) Icon_minitimeDim 11 Nov - 22:02




regrets collect like old friends,
here to relive your darkest moments.
and i've been a fool and i've been blind,
i can never leave the past behind.

Juillet. La vie et la mort. Il n'était pas d'un côté où de l'autre de la barrière, il était juste au milieu. Ni trop vivant, ni complètement mort. Il était ce qui pouvait bien rester d'un homme, après tant d'épreuves. Il était un morceau de sa soeur, un morceau de Iugo, un morceau de son père, un morceau de la rébellion. Il était tout et rien à la fois. Paradoxal, pas vrai ? Les yeux bouffés par cette constante haine contre le Capitole, les côtes toujours plus saillantes, Lyokha n'avait pas tellement changé, depuis les jeux. Du moins, s'il y avait une évolution à noter, elle n'était certainement pas positive. Il avait tout perdu, à cause de leur jeu. Il avait perdu Zéphyr, il avait aussi perdu ce qu'il considérait comme un frère. Et bientôt, lui aussi finirait par se perdre, s'il ne se décidait pas enfin relever la tête. Après cette nouvelle session des jeux de la faim, et donc son petit séjour avec Svetlana dans la 3ème zone, Monroe était rentré dans le district douze, sans plus de cérémonie. C'était à peine s'il s'était intéressé au vainqueur. Il ne connaissait même pas son nom, et c'était bien loin d'être nécessaire, désormais. Bien entendu, personne ne s'était inquiété de ne plus le voir à la mine, ou à la Plaque. Personne ne s'inquiéterait plus de son cas, maintenant qu'il n'avait plus personne pour. Relever le menton, garder la tête haute, aller de l'avant. C'est ce qu'ils auraient voulu pour lui, tous, c'est ce qu'ils auraient souhaité qu'il fasse : continuer d'avancer, jusqu'à ce que tout s'arrête. Il avait la volonté, pour y arriver, vraiment. Mais cette haine qu'il vouait au gouvernement, cette rage qui se montrait tellement intense en venait à le consumer de l'intérieur. Cet état second, cette espèce de léthargie sur le long terme dont il était victime, il l'avait déjà connue, quelques années auparavant. À l'époque, il aurait espéré ne jamais avoir à repasser par-là. À croire que le ciel n'avait pas entendu ses prières.

Septembre. Environ un mois s'était écoulé, depuis la tournée du vainqueur. De fin Juillet à ce jour, il s'était reconstruit, il s'était redressé, mais pas seul. Non, certainement pas tout seul. La chute du district douze l'avait beaucoup aidé, avec le passage des rebelles au pouvoir. Plus besoin de se cacher, plus besoin de se taire ou de ramper, il pouvait enfin être lui, sans avoir à craindre qu'un quelconque pacificateur ne l'écoute pour mieux le détruire. Enfin, la révolte était en marche. Enfin, l'espoir renaissait. Enfin, il pouvait se dire qu'il n'était peut-être pas si seul. S'il allait se battre ? Bien sûr qu'il allait se battre, c'était incontestable ! Il était né pour faire partie de cette rébellion, c'était quelque chose qu'il avait dans le sang, une idéologie rebelle dont il ne voulait se séparer pour rien au monde. Il en avait marre, comme tous ces hommes, comme toutes ces femmes. Marre d'être tenu en laisse comme un chien du président. Né pour être libre, c'est ce qu'il était, et il comptait bien le revendiquer. Depuis le temps qu'il l'attendait, ce coup d'état... Il se battrait, au prix de son sang s'il le fallait. Il se battrait pour sa liberté, et pour tout ce qu'il avait perdu.

Il n'avait pas eu de mission en particulier, depuis les jeux. Tout d'abord à cause de cet état dont il avait fait preuve, pendant deux semaines, puis tout simplement car la révolte était venue à lui, et que bien entendu, il fallait du monde au district minier. Sans compter que, même si le district douze c'était un peu 'plus misérable, tu meurs', il ne voulait pas partir, par tout de suite. C'était chez lui. Il était né ici. S'il mourrait ici ? Ah ça, seul le temps le lui dirait. Il n'était pas pressé de mourir, de toute façon. Il voulait voir la fin de cette guerre avant, pour partir tranquille. Car oui, dans son esprit, il n'y avait plus qu'une solution de possible : ils en sortiraient vainqueurs. Il ne voulait pas envisager ce que ça donnerait, si Snow en venait à remporter cette bataille... Les jeux, et ensuite, ce serait quoi ? Non, impossible, tout simplement impossible.

Aujourd'hui. Il revenait de la forêt, comme à son habitude. Il avait égorgé deux lapins, et il pouvait s'estimer heureux ; de nombreuses fois, la nature s'était montrée bien moins généreuse. C'était donc plus ou moins victorieux, qu'il revenait vers les habitations du district douze. Enfin, si on pouvait encore qualifier cela d'habitations. Les cadavres dans la besace, il se rapprochait du coeur du district. Il fit escale chez l'apothicaire du coin, pour récupérer le traitement de sa mère, et y laissa un premier animal. Tout était différent, maintenant que les rebelles avaient le contrôle. Il n'avait plus tant à craindre les rues, ou un quelconque interrogatoire sur comment il avait eu ces lapins. Il restait tout de même discret, par automatisme. Décidé à rejoindre la bicoque qui leur servait de maison, il s'arrêta pourtant net, fronçant les sourcils. Qu'est-ce que... Qui était-ce ? Sur le coup, il ne fit pas le rapprochement ; il ne l'avait tout simplement pas reconnue. Alors, intrigué par un tel comportement, il se décida à suivre la jeune femme, calmement. Rasant les murs, comme une ombre, il essayait de se faire le plus discret possible. Malheureusement pour lui, ça ne suffit pas, puisqu'un léger craquement se fit entendre. Et merde. Serrant les dents, coupant son souffle, il préféra rester plaqué contre le mur, le temps que la demoiselle change d'allée, et qu'ainsi, il puisse se déplacer à découvert sans se soucier d'elle. Il se pencha une fois, sans la remarquer. Toujours plus confus, il resta là, campé sur ses positions.

Pas pour longtemps, apparemment. La même jeune femme qui avait disparu de son champ de vision quelques secondes plus tôt, surgit alors juste devant lui. Surpris et plaqué contre son mur, il n'eut le temps de réagir qu'elle le bloquait déjà de son bras. Coincé. Il haussa un sourcil avant de finalement sourire. Aspen. Il l'avait rencontrée l'année dernière, dans un même contexte. Lyokha ne pouvait pas s'étonner d'une telle réaction de sa part, il y avait déjà eu le droit. Atypique, comme manière de se saluer ? Oh, si peu pour les deux qui étaient, comme on pouvait l'observer sur l'instant, loin d'être du genre à se jeter dans les bras de l'autre, avec cet aspect guimauve qui le révulsait plutôt qu'autre chose. Respirant paisiblement, et non sans quelques difficultés, il l'écoutait. « Alors comme ça, on a arrêté d'être poli ? » Souriant un peu plus alors que le ton plutôt désagréable qu'employait la demoiselle en disait long sur ses pensées, il reprenait, d'une voix un peu plus faible. « Moi aussi, je suis.. Ravi de te revoir, Aspen... » Son ton à lui était plutôt calme, posé. Glissant ses mains sur l'avant-bras de la brune, il tira d'un coup sec, pour lui faire lâcher prise. Sans ménagement, dans le même enchaînement, il garda son poignet prisonnier pour la plaquer face contre le mur, le bras dans le dos. Il ne voulait pas trop forcer, il ne voulait pas lui faire mal, malgré ce que les passants pourraient en penser, si passants il y avait. Il ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce, après tout. « Piégée. » Relâchant un peu la pression sur son poignet, il ne la lâchait pas pour autant. Il détestait perdre, voilà tout. Alors en plus, perdre face à une fille... Toujours aussi calme, il s'intéressait d'autant plus à elle, reprenant d'un ton clair. « Alors, qu'est-ce que tu fais ici, cette fois ? » Incroyable. Ses réactions étaient telles qu'il aurait pu se croire à leur première rencontre. Certes, la première fois, il s'était certainement montré un peu plus agressif, mais là, il n'avait pas de raison de l'être ; il la connaissait. Cette fois, c'était différent. C'était leur jeu.
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MessageSujet: Re: the less you reveal the more people can wonder (lyokha)   the less you reveal the more people can wonder (lyokha) Icon_minitimeJeu 15 Nov - 20:03


the quiet rush of one breath
is all we're waiting for
sometimes the one we’re taking
changes every one before

Son petit sourire l'agaçait, lui aussi. A croire qu'il s'attendait presque à ce qu'elle réagisse comme ça, et qu'il n'était pas surpris de son sursaut d'agressivité. La dernière fois, il était celui qui l'avait piégé, la prenant pour une inconnue sans doute envoyée par le Capitole, venue fouiner dans les affaires du district douze. Cette fois-là, c'était elle qui le maintenant immobile par une pression de son bras sur sa jugulaire, mais il ne paraissait pas s'en formaliser outre mesure. C'en était presque décourageant. « Moi aussi, je suis... Ravi de te revoir, Aspen... » Elle ne put retenir un petit rire cynique. Elle n'essayait pas de désapprouver ce qu'il venait de dire, puisqu'elle était elle-même plutôt contente de le revoir, mais sa phrase sonnait bien trop exagéré pour ne pas cacher une arrière pensée autre que le sourire calme de façade qu'il affichait. Puis Aspen vit qu'il posait ses mains sur son bras, et l'obligeait à relâcher à la pression. Bien qu'elle se sentait plutôt bien dans la position de domination, elle ne résista pas et s'écarta légèrement. A peine. Déjà trop. Avant qu'elle n'ait pu faire le moindre mouvement ou ne serait-ce qu'ouvrir la bouche pour bien lui demander ce qu'il faisait, il serra son poignet et le retourna, ce qui obligea la jeune fille à tourner à son tour et à se retrouver immobilisée contre le mur. Plaquée et maintenue par une pression forte sur son poignet. « Piégée. » Finalement, il n'était peut-être pas si impassible que ça, et n'avait peut-être pas tant aimé sa petite tentative d'intimidation. Elle se surpris à esquisser un sourire qu'il n'eut pas l'occasion de voir, étant donné qu'elle n'était désormais plus face à lui, ce qui se revélait pratique pour cela. La vie de la jeune fille avait été chargée ces derniers temps, avec son implication dans la rébellion, mais elle n'avait plus eu de vrais contacts humains - d'amis, ni même d'ennemi - depuis si longtemps. Ses anciens amis l'avaient délaissé bien vite dès qu'ils avaient compris qu'elle était susceptible de partir au quart de tour pour un rien et qu'il était fort probable qu'elle puisse leur faire du mal sans s'en rendre compte. Bien qu'elle trouvait que cela reflétait en fait la réelle superficialité de ces personnes, elle devait bien avouer que d'un point de vue extérieur - qu'elle ne pouvait cependant pas approuver - cela se tenait. Elle n'était plus vraiment assez stable pour que quiconque lui fasse confiance. Ou plutôt, moins on lui faisait confiance, plus il y avait de chance que la situation dégénère, puisque tout n'était plus que méfiance et défiance. Même Jared, celui qu'elle pensait connaître par coeur, celui qu'elle ne pouvait s'empêcher de toujours aimer comme le frère qu'elle n'avait jamais eu, n'était plus de taille à être appelé un 'ami'. Il n'était plus qu'un pacificateur, et malgré l'amitié et la tendresse qu'elle ne pouvait s'empêcher de ressentir pour lui, il n'y avait aucune chance qu'elle se montre avec lui comme avant. Elle n'avait plus d'amis, refusait d'avoir affaire plus de deux minutes à ses parents... Elle n'avait plus personne. Et c'était peut-être à ce soudain intérêt qu'était le rapport qu'elle entretenait avec le jeune rebelle qu'était dû le sourire qui s'affichait sur son visage.

Alors qu'elle était toujours plaquée contre le mur, elle sentit que la pression sur son poignet se relâchait. Peut-être avait-il saisi que son action était inutile et puérile ? Non, puisqu'il ne la lâcha pas complètement. Son sourire s'accentua encore davantage, créant un contraste entre l'agacement qu'elle pouvait croire ressentir à l'intérieur d'elle, et le réel amusement qu'elle tirait de la situation. « Alors, qu'est-ce que tu fais ici, cette fois ? » Elle osait espérer que personne n'aurait l'excellente idée de passer pour là dans les minutes qui allait suivre, parce que les apparences commençaient à devenir réellement étranges. A croire qu'il habituel de discuter de tout et de rien avec quelqu'un alors que la personne en question avait son visage écrasé contre un mur. Aspen se décida enfin à lui répondre, espérant qu'il avait fini sa prestation supposée l'intimider, apparemment. Elle railla. « Mauvais joueur. Ne me laisse pas croire que tu avais l'intention d'être discret et que je t'ai surpris. » Elle se tut deux secondes, laissant couler sa remarque, avant de réellement répondre à sa question. Ou presque. « Je suis là pour... » Elle saisit l'instant où il devait sûrement sûrement qu'elle allait finir sa phrase et se tenir tranquille pendant quelques secondes restantes, pour se mettre en avant. D'un coup, elle se jeta sur le mur, duquel elle s'était un peu écarté lorsqu'il avait déserré sa prise. Puis se laissa rebondir et le percuta dans le dos. Profitant du peu de vitesse qu'elle avait, elle tourna très vite son poignet, se libérant sans peine de l'étau qu'il avait cru créer. Oui, elle avait vu bien pire, vraiment pire. Elle avait vraiment conscience que ce n'était qu'un jeu et qu'il avait veillé à ne pas lui faire mal en la tenant ainsi, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être parcouru d'un esprit de compétition qui la poussait à prouver qu'elle aussi, elle pouvait se défendre et même le piéger. Dans le même geste, elle s'aggrippa à son bras et se retourna, de manière à se retrouver face à lui, à seulement quelques centimètres. Elle ne laissa pas la situation s'éterniser et glissa le long de son bras pour se retrouver sur le côté, et le poussa contre le mur. Très fort, du plus fort qu'elle pouvait, ce qui était nécessaire pour arriver à le faire bouger ; elle avait même été un peu trop brusque, à croire qu'elle se battait vraiment. Mais ne s'en rendait même pas compte, toute énergique qu'elle était en ce moment.

Certes, elle ne le tenait pas et il avait tout loisir de tenter quelque chose, et il pourrait même très bien se servir du mur pour faire elle ne savait quoi, mais elle se sentait plutôt supérieure, à cet instant-là. Elle pouvait voir tout ce qu'il faisait, et aussi infantile que cela puisse sembler, elle ne le laisserait pas se tirer de cette situation si vite. « Battu par une fille, tu devrais avoir honte. » Elle avait sourit en disant cela, mais ce dernier n'avait pas tardé à se transformer en une moue cynique. « Je disais donc... » Elle fit un pas en avant, pour être plus proche de lui. Toutefois, il n'était pas difficile de voir que derrière son sourire mauvais de façade, elle avait posé ses pieds à des endroits précis et que sa garde était parfaite. Elle se surestimait largement en pensant cela, mais elle croyait qu'il lui serait bien difficile de tenter la moindre chose sans lui crier ses idées à travers ses gestes et lui permettre d'arrêter ses mouvements. Face à lui, elle n'avait en réalité aucune chance, c'était clair ; il était habitué à vivre beaucoup plus rudement qu'elle, et avait le physique en conséquence. Mais à ce moment-là, la joie de se sentir libre, hors de son district et sans cette pression permanente autour d'elle, dans un territoire qu'elle connaissait déjà un peu, et en compagnie du seul être dont elle appréciait la compagnie et qui ne savait sûrement rien sur elle, la rendait presque euphorique. Si ce n'était un effet secondaire de sa phase. En soit, elle ne le connaissait même pas, ne savait pas s'il était riche, pauvre, s'il était éploré par la perte de quelqu'un de sa famille, s'il était atteint d'une quelconque maladie ou si sa vie se déroulait le plus calmement possible - aussi calme que la rébellion de Panem puisse être. Elle ne savait rien, et c'était peut-être ça qui la rassurait, parce qu'elle n'avait rien à craindre, comme lui ne pouvait se méfier d'elle. Furtivement, l'idée de sa réaction s'il apprenait qu'elle pouvait devenir à moitié folle à une minute la traversa, et elle se demanda comment il réagirait en apprenant ça. Elle espérait qu'il soit impassible. Du peu qu'elle pensait connaître de lui, il ne semblait pas comme quelqu'un qui avait pour habitude de porter beaucoup d'attention aux ragots et qui avait des idées pré-concues sur les gens. Quoi que, elle n'en savait rien. Et c'était ce qui la poussait à profiter de la situation, tant qu'elle pouvait encore le faire. Après tout, l'hovercraft ne viendrait la récupérer que dans trois jours, et ceux chez qui elle était supposée loger ne l'attendait à l'heure près. Elle avait tout son temps pour remettre les idées en place à ce jeune homme qui croyait normal de l'espionner pour ensuite la piéger. Elle aussi, elle savait jouer à ce genre de jeux. « Je suis là pour toi, bien sûr. »
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MessageSujet: Re: the less you reveal the more people can wonder (lyokha)   the less you reveal the more people can wonder (lyokha) Icon_minitimeDim 25 Nov - 15:28



and i don't want the world to see us, cause i don't think that they'd understand.


Il l'avait piégée. Il avait réussi. Il ne pouvait pas s'en venter, puisque, au final, la manoeuvre n'avait pas été aussi compliquée que ce qu'il aurait pensé. D'un côté, il était sur son territoire. Il était tout à fait normal qu'il garde la main, non ? Il en était apparemment hors de question, vu les réactions de la jeune femme. Elle ne comptait pas se laisser faire, docilement. À nouveau, ce serait l'affront. Comme la première fois, comme à leur première rencontre. Ça ferait mal, et aucun des deux n'en ressortirait indemne. Et le pire, dans tout ça, c'est que Lyokha n'allait rien tenter pour l'apaiser, préférant de loin jeter de l'huile sur le feu en répondant à ses attaques. Piégée, à sa merci. Mais il savait parfaitement qu'il n'était pas à l'abri d'une nouvelle offensive, il savait parfaitement que d'un instant à l'autre, il pourrait très bien se retrouver à la place de sa 'victime'. Doucement, il relâchait la pression sur son poignet. Juste un peu, car il ne voulait pas lui laisser trop de liberté non plus. S'il avait peur d'une fille ? Non, il n'avait pas peur, loin de là. Il savait juste de quoi elle était capable alors, il préférait rester sur ses gardes. Qu'est-ce qu'elle faisait là. Ils y revenaient. Cette même question, cette même manière peu douce de la poser. Qu'est-ce qu'elle faisait là. Il la savait dans son camp, il savait qu'elle était une rebelle, tout comme lui. Pourquoi il ne lui faisait pas confiance ? Certainement car il ne faisait confiance à personne. On l'avait déjà poignardé dans le dos une fois ; une fois de trop. « Mauvais joueur. Ne me laisse pas croire que tu avais l'intention d'être discret et que je t'ai surpris. » Remarque bien placée, langue acérée, comme toujours. Il commençait à avoir l'habitude, et pourtant, il ne pouvait retenir ce fin sourire, somme d'un amusement réel et d'un agacement profond. Bien sûr qu'il avait l'intention d'être discret ; comme s'il avait fait exprès de faire du bruit. Il avait tenté d'être silencieux, pour mieux la surprendre par la suite ; il s'était trompé, voilà tout. Hésitant à lui répondre, il laissa finalement couler, juste cette fois. Juste parce que c'était là leurs retrouvailles. Et puis, il pouvait être un peu gentleman, pour une fois.

« Je suis là pour... » Il attendait qu'elle le dise, qu'elle lui réponde. Il voulait sa réponse, comme s'il attendait quelque chose d'extraordinaire, comme s'il attendait qu'elle avoue un crime. Il était curieux, il ne pouvait en démentir, et même si la curiosité avait réputation d'être un défaut, lui cherchait à la maîtriser pour ne pas s'attirer trop d'ennuis. Il en avait assez comme ça. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'embêter Aspen, comme si c'était un petit rituel, leur rituel. Comme un débutant, il tomba dans le piège de la rebelle : elle profita de ce court instant où il était déconcentré pour se libérer de l'étau de fer qu'il avait précédemment créé. Pas mal, il devait le reconnaître, mais jamais il n'irait lui jeter des fleurs aux pieds en l'applaudissant. Bien qu'ayant perdu cette manche - car oui, il considérait cela comme un jeu - il ne perdait pas la face, il comptait bien se rattraper, plutôt que de rester sur un échec. Ce serait juste bien plus dur, cette fois. Elle avait visiblement progressé, depuis la dernière fois. Un an. Une courte année, si vite écoulée. Une année pendant laquelle il s'en était passé, des choses. Une année pendant laquelle il avait dû essuyer les jeux avec horreur, une année à voir l'état médical de sa mère se dégrader, un peu plus. Mais aussi une année où il avait pu se rassurer, en se disant qu'il n'était pas seul, et que la révolte grossissait doucement au fil des jours. Ils y étaient, ils étaient en plein dedans. C'est certainement ce qui expliquait sa bonne humeur, sa manière d'être avec Winchester-Black. Ils étaient en temps de guerre, et ils jouaient comme deux gamins. Que devait-il en conclure ? Qu'il était fort ? Ahah, pour l'être, il l'était. Et malgré la misère ambiante, la pauvreté qu'il respirait tous les jours, il n'avait pas encore connu le pire. Bref. Comme dit précédemment, elle se dégagea donc sans trop de difficultés du piège qu'il avait cru créer. Mais ce n'était pas tout, malheureusement pour lui : elle le poussa contre le mur. Fort, très fort. Peut être un peu trop fort même, puisqu'il en retint une grimace alors que sa colonne vertébrale heurtait le mur violemment. C'était un beau coup, un coup douloureux, vu la douleur qui remontait le long de son échine. Souriant péniblement, il ne voulait pas faire profil bas. Non non, il ne voulait pas faire profil bas, ni même lui céder l'impression qu'elle dominait. Hors de question.

« Battu par une fille, tu devrais avoir honte. » Elle souriait, et autant dire qu'à cet instant, il lui aurait bien fait ravaler son sourire. « C'est ça, méfie-toi, car on sait très bien qui de nous deux, a vraiment le dessus... » Lui aussi, souriait. Espiègle, peut-être un peu mauvais aussi, puisque, comme elle lui avait si bien rappelé, il venait de perdre face à une fille. En deux mots, il s'était un peu rapproché d'elle, la surplombant facilement d'une tête. Il était un homme, elle était une femme. Il était du district douze, elle était du district quatre. Il ne fallait pas être un grand physicien pour savoir lequel dominait l'autre. Méfiant, Lyokha n'était pas du genre à écraser la concurrence - si concurrence il y avait, bien entendu - il préférait de loin laisser couler, quitte à blesser avec les mots. Et puis, au mot de trop, il frappait. Bien entendu, il n'allait pas frapper une fille... Enfin, bref. « Je disais donc... » Toujours aussi attentif, bien qu'un peu plus sur ses gardes, Monroe attendait avec une impatience candide sa réponse. Quelque part, ce n'était pas un important, pas tellement... C'était juste pour suivre le schéma de leur jeu. Elle fit un pas en avant, il ne recula pas, calme. « Je suis là pour toi, bien sûr. » Il ne retenait pas ce sourire qui venait flotter sur ses lèvres. Là pour lui ? La bonne blague. Ses lèvres s'étiraient encore un peu plus. Sa mission était-elle aussi confidentielle ? Attendait-elle de lui qu'il la secoue pour avoir des réponses ? Il n'en avait aucune idée. Et pour le coup, il n'était plus du tout sur ses gardes. « Juste pour moi ? Est-ce que je dois en être flatté ? Ou peut-être est-ce quelqu'un qui veut ma mort qui t'envoie ? Si c'est la seconde option, on sait toi comme moi que c'est une sale idée. » Il perdit un peu de son sourire, laissant place à une moue agacée. Il voulait savoir la vérité. Elle pouvait bien lui dire, non ? Ils étaient dans le même camp après tout. « Ta mission est-elle aussi confidentielle que cela ? Ou peut-être dois-je de te faire parler ? Allez, crache le morceau, j'aime pas taper les filles. » Taper, frapper. Deux bien grands mots, car en réalité, il ne se serait jamais permis de la frapper, directement du moins. Il se serait juste contenté de répondre aux attaques, par quelques gestes défensifs, rien de plus. C'est pas comme si ce petit morceau de femme pouvait quelque chose contre lui. Une mission, pourquoi avait-il parlé de mission ? Simplement car, Aspen n'était pas d'ici. Et il en venait à conclusion qu'elle était en mission. Lui aussi, bientôt, devrait partir. Ce n'était plus qu'une question de jours. Où ça ? Dans le district huit, à ce qu'on lui avait dit. Pour aider il ne savait encore trop à quel niveau... Mais bref, là n'était pas le sujet. Le sujet, c'était bel et bien la jeune femme qui était plantée devant lui. « Si tu me dis ce que tu fais ici, je me tiens à carreaux. » Il était sincère, en plus. S'il avait sa réponse, il n'avait plus de raison pour la taquiner. Elle pourrait lui demander de le dégager, ou même le virer directement, il n'aurait plus son mot à dire. Mais à nouveau, il était bien trop curieux pour partir sans sa réponse. Soupirant profondément, il se laissa retomber dos contre le mur, patient. « J'attends. » Et il pouvait attendre, Aspen semblait plutôt têtue, comme fille. Il voulait la faire céder. Pour avoir sa réponse d'une part. Pour prouver que c'était lui le plus fort d'autre part. Non non, il ne perdait pas le nord, le rebelle.


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MessageSujet: Re: the less you reveal the more people can wonder (lyokha)   the less you reveal the more people can wonder (lyokha) Icon_minitimeMer 16 Jan - 19:31


is there a chance ?
a fragment of light at the end of the tunnel ?
a reason to fight ?

Aspen ne put empêcher un sourire espiècle et éclatant d'envahir son visage lorsqu'elle vit Lyokha sourire aussi, en réponse à ses mots flatteurs. « Juste pour moi ? Est-ce que je dois en être flatté ? Ou peut-être est-ce quelqu'un qui veut ma mort qui t'envoie ? Si c'est la seconde option, on sait toi comme moi que c'est une sale idée. » Elle espérait qu'il plaisantait. Un instant, le doute frôla sa conscience, mais elle le repoussa bien vite, sachant pertinnemment que Lyokha savait qu'ils faisaient partie du même camp et qu'elle n'avait absolument aucune raison de lui vouloir du mal. Et ce n'était pas la meilleure justification pour dire qu'elle n'était pas là pour le tuer. Le plus logique aurait été de penser qu'elle n'était de toute manière pas de taille, et que ce n'aurait sûrement pas été une femme envoyée pour tuer un rebelle du district 12. Mais cela, elle n'allait surtout pas lui avouer, ou il le prendrait pour un compliment et lui le rappelerait sans cesse, c'était certain. Aspen ne le connaissait pas assez pour l'affirmer, mais il lui avait toujours semblait du genre à se servir de chacun des mots que les autres prononçaient pour s'encenser et les retourner contre eux, même si visiblement, il n'était pas vraiment du genre à s'auto-complimenter, et qu'il ne le faisait que par plaisanterie. Néanmoins, ça n'était tout de même pas une bonne idée de lui faire miroiter quelque chose d'autre dont il pourrait se servir pour se moquer d'elle. Toujours près d'elle, il ne semblait pas lâcher le morceau. C'était précisément pour cela qu'Aspen tirait une certaine joie de le regarder en souriant sans proférait le moindre son. Il n'avait pas l'air au courant de sa mission, qui était pourtant relativement banale, et c'était pour la jeune femme l'occasion de le tenir en grippe. « Ta mission est-elle aussi confidentielle que cela ? Ou peut-être dois-je te faire parler ? Allez, crache le morceau, j'aime pas taper les filles. » Aspen laissa échapper un rire cristallin, tandis que le jeune homme s'éloignait et s'appuyait sur le mur juste à côté. « Si tu me dis ce que tu fais ici, je me tiens à carreaux. J'attends. »

N'y tenant plus, elle se décida enfin à parler ; de toute façon, elle n'était pas obligée de lui dire ce qu'il voulait savoir. « Si tu dois en être flatté ? Disons que cela paraîtrait étrange que tu le prennes mal, si tu veux mon avis. » Elle croisa ses bras sur sa poitrine, laissant s'effacer son sourire, sans pour autant se départir d'un air mutin. « Est-ce qu'un certain Monroe se croit assez important pour que quelqu'un prenne la peine d'envoyer un rebelle d'un autre district pour le tuer ? J'espère que cette personne n'existe pas, parce qu'elle surestimerait un peu son importance, alors. » Elle ne connaissait pas sa vie, en soit. Peut-être que ce qu'elle était en train de dire lui semblerait beaucoup plus méchant que cela ne l'était dans l'esprit de la jeune femme. Pourtant, pas un instant elle ne songea à retirer ce qu'elle avait dit. Il maniait les mots comme des armes, et elle n'avait aucune intention de se laisser blesser par les siennes. Sans attendre, elle continua. « Et si je te les dis pas, tu va me frapper quand même ? Allez, amène-toi, même si t'aime pas, c'est toujours un entraînement à ne pas négliger. Tu pourrais même avoir plus de mal que la dernière fois, j'ai progressé, tu sais. » Joueuse, elle plaça ses mains devant son visage en position de défense sommaire, sans vraiment y prêter attention. « T'es sûr que t'as te tente pas de me mettre une raclée ? T'en crève d'envie, j'en suis sûre. » Ce dont elle était sûre, c'est qu'elle n'allait pas lui donner tout de suite la raison de sa venue, ou du moins le but de sa mission, même si cette dernière n'avait absolument rien de confidentiel parmi les rebelles, ni une importance capitale. Elle rabaissa ses mains doucement. « Le fait que tu tiennes à carreaux m'intéresse pas trop, je trouverai ça un peu ennuyeux. C'est pour ça que j'ai pas vraiment l'intention de te répondre tout de suite, pour tout t'avouer. Ca te donnerai l'impression d'avoir gagné, et j'aime pas cette idée. » De nouveau, elle sourit, puis s'approcha de lui. Non, vraiment, elle n'avait pas envie d'arrêter de jouer. « Pourquoi l'idée que je sois venue pour toi te semble improbable ? » Elle fixa son regard dans le sien, avant de murmurer presque, étant donné qu'il était vraiment proche. « Les missions et les combats avant les relations humaines, hein ? » Elle avait perdu son sourire, et son expression était dorénavant sérieuse, et même sincère. « Etre rebelle, c'est tout ce qui te pousse à te battre dans la vie ? » Une fois de plus, elle ne le connaissait pas, et ne savait donc pas si elle était allée trop loin. Il pourrait lui rire au nez comme lui en vouloir, avoir un accès de colère et vraiment lui mettre une raclée - même si elle en doutait, elle n'était sûre de rien - et elle ne doutait qu'elle regretterait bien vite ses paroles si cela venait à se produire. Habituellement, elle savait se tenir et taire quand il le fallait. Peut-être qu'il n'aimait pas parler, et surtout pas à elle. Mais Lyokha était une énigme, quelqu'un qu'elle n'avait jamais réussi à comprendre l'intérieur. Extérieurement, elle voyait bien sa manière de parler, de se comporter, mais elle ne savait rien de la vraie personne qui se cachait au fond de lui. Contrairement à bien d'autres qui laissaient transparaître leur personnalité à travers leurs actes et leur parole, il lui semble opaque, indéchiffrable. Et cela était ce qui l'intriguait plus que tout. Avec ses longs cils, peut-être.

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