| Sujet: CEARYL † People help the people Jeu 20 Sep - 22:41 | |
| Une petite cigarette du haut de mon toit, ce n'est pas de refus après cette journée à courir dans tous les sens. Vous allez me dire, cette connerie là ca te pourrie la santé. Mais à mon humble avis, ce qui importe le plus n'est pas de vivre longtemps, mais plutôt de vivre pleinement le temps de notre existence. Profitons de ce que cette Terre à a nous offrir, somptueux ou non. De là ou je me trouvais, je pouvais voir la vie du 12 aussi loin que la nuit m'en donnait la possibilité. J'apercevais deux trois rues au nord les pacificateurs sortir de leur quartier général, soit pour s'accorder une petite pause, pour rejoindre leur petite famille ou leur foyer vide, ou soit pour entamer leur ronde parmi le district. Ces gens là fourraient leur nez de fouine partout où il était possible, à chercher des complots contre le Capitole là où il n'y en a pas, ou encore à réprimander les quelques personnes trop sûres d'elles qui ne suivaient pas la loi de Panem au doigt et à l'oeil. Bien évidemment, en ma position de rebelle et en ma qualité – ou défaut selon l'opinion – de confiance débordante, je faisais partie de ce dernier lot. Les observer farfouiller pendant que moi j'étais tranquillement appuyée contre le muret à tirer quelques taffes, en statut de clandestine la plus pure, ca me procurait un malin plaisir et une once de pouvoir. C'était comme voler les biens d'un aveugle juste sous ses yeux, puis rester à le fixer sans qu'il ne vous remarque. Ce sentiment de puissance, je l'appréciais peu importe sa grandeur. Cela changeait des fois incalculables où je me faisais toute petite lorsque je marchai dans les rues, pour ne pas qu'ils me remarquent...
C'est drôle. Le ciel ici n'est pas aussi bleu que celui de la forêt. Les étoiles devrait commencer à faire leur apparition et pourtant, on n'observe qu'une légère brume recouvrant et obscurcissant toute la beauté de la nuit. C'est bien dommage. Quand je dors en forêt, j'aime pouvoir admirer les étoiles et la reine lune avant de fermer les yeux et m'endormir sur l'herbe fraiche. Bien sûr, ceci a lieu les fois où le temps ne fait pas des siennes, où la pluie se retient de tomber par exemple. N'empêche que, à la place d'avoir un spectacle aussi déprimant, j'aurais préféré avoir un toit. Mais je me dis chanceuse, nous ne sommes pas encore en période de grand froid. L'été est une belle saison. Elle n'a qu'un seul et gros défaut, c'est la soif. La chaleur donne envie de boire, et il finit souvent par ne plus me rester d'eau dans mes provisions pour mes voyages... Enfin, ce n'est pas ces quelques difficultés et inconvénients quotidiens qui vont me gâcher la vie. Et encore moins, qui vont me donner envie de tout arrêter. Au contraire, ca me pousse à continuer et à sentir la vie couler un moi à son état naturel.
Même si ce district 12 offrait une vue tout à fait ravissante... je préférais celle de la forêt. Je traversais le toit et me retrouvais de l'autre coté, les arbres juste sous mes yeux. La vie n'y est pas de tous repos, mais ils me manquent rapidement. Il suffit de quelques jours hors d'eux, des rochers, de mes pieds sur l'herbe, la terre, pour que je ressente comme un vide. En un sens, c'est ma petite drogue à moi... Ce qui est bien avec le D12, c'est que les pacificateurs sont négligents. Avec l'annonce de l'arrivée des rebelles, le courant a été remis sur tous les grillages de ''sécurité'' de Panem, mais les trous passant sous n'ont pas été corrigés. Écrasant ma cigarette sur le rebord, j'entendis quelqu'un jurer, pas loin. Emportée par la curiosité, je marchais le long du toit, le temps de voir qui était cette personne, où elle se trouvait, et pourquoi elle répétaient des injures. Le peu de divertissement que je peux avoir, je le prends volontiers, et qu'importe ce que c'est. Un môme courant dans la rue, une vieille nourrissant les pigeons comme s'ils étaient ses animaux de compagnie, ou dans ce district-ci, les hommes partant à la mine.
C'était un jeune garçon, environ dix-sept ou dix-huit ans. De ce que je voyais d'en haut, il n'avait pas l'air en grande forme. Vraiment pas. Et l'âme bienveillante que je suis se décida à descendre du bâtiment pour voir de plus prêt. Ou plutôt, mon coté morbide était attiré par les tâches de sang qu'il voyait sur son haut. « Tu sors d'où gamin ? » Lui faisant face, je pouvais admirer la magnifique coup de couteau reçu au niveau du foi, ou à peine quelques millimètres, je l'espère pour lui. En prime, il avait un jolie coquard qui se commençait à se former au niveau de son oeil gauche. Et je n'imaginais pas les bleus qu'il pouvait avoir autre part. « T'es au courant qu'on t'a bien amoché ? File donc au centre de soins au lieu de trainer ici. Vu tes fringues, t'as l'air d'avoir les moyens de te les payer. » |
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