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 ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞

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ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Vide
MessageSujet: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeDim 1 Juil - 10:39


atala & melissandre

Ce matin, je m'étais lever fébrilement. Tous mes gestes n'étaient plus que fébrilité. Je ne savais pas quoi faire de ma peau, à part suivre ce stupide planning affiché sur mon bras. Je m'étais contenté de me diriger vers le centre de soins, où m'attendaient encore les médecins. Comme tous les jours, à vrai dire. Décortiquant mes attitudes et mes paroles, pour savoir si j'ai retrouver ne serais-ce qu'une once de souvenirs. Je passais le seuil de la porte de cette pièce, après tout une suite de couloirs et d'ascenseurs, que je connaissais à présent par cœur, je savais qu'elle ne serait pas là. Atala. Mais je ressentis tout de même une sensation étrange, comme de la déception envahir mon corps alors que mon regard se promena dans la pièce. Elle qui avait été là pendant les premières semaines, mais on l'avait envoyé dans un autre district, on avait besoin elle. Moi, je me contentais d'être ici, à tenter de faire revenir mon ancienne vie dans mon cerveau. Je savais que cela devait être dur pour elle, de me voir, d'avoir ses souvenirs sur la vie que nous avions vécu, sur mon amour pour elle et de voir que moi, je n'ai plus rien de tout cela. Je le regrette. Je regrette ces souvenirs. Ceux qui concerne ma sœur, Posy et elle, ma fiancé, Atala. Les deux seules personnes qu'il me reste. Du moins, qu'il me restait jusqu'à qu'on me ramène dans le treize. Parce que j'ai parfois l'impression d'être enfermé dans cette vie où plus rien ne m'appartient. Que tout m'échappe. J'aperçois une chevelure brune, comme la sienne, dans la pièce, une once d'espoir me traverse. Mais la jeune femme se retourne, je vois que je me suis trompé. Je soupire doucement avant d'aller m'assoir devant un médecin. Je frotte les paumes de mes mains sur mes cuisses, commençant à être lassé de passer à la casserole tous les jours. D'être étudier comme une bête de foire.  « Alors Melissandre du nouveau ? », me demanda t-il, curieux. En clair, est-ce que quelque chose t'est revenu. J'ai envie de lui crier, que dans ma tête, c'est le bordel total, un blackout géant, un merdier sans nom et que je donnerais tout ce que j'ai pour tout retrouver du jour au lendemain. J'ai le visage totalement fermer, il doit le voir que je n'ai rien de nouveau à lui dire, il me sourit en essayant d'être rassurant, j'ai envie de lui coller mon poing dans la figure.  « Votre sœur, vous aide n'est-ce pas ? », continue t-il, en me dévisageant. Je crispe les mâchoires, je sais qu'il parle de Posy.  « Elle fait de son mieux. », j'assène sans gentillesse dans la voix. Il hoche cependant la tête, et griffonne quelques choses sur son carnet.  « Bien. Nous allons faire les ex... », commence t-il.  « Non. Je rentre, j'en ai assez, c'est toujours la même chose jour après jour, laissez-moi souffler. », je lance durement, sans pour autant être agressif. Parce que bien sûr, je sais comment ça se finis lorsque nous sommes trop à cran. Il vous plante une aiguille dans le bras, vous injecte un produit pour vous faire dormir, d'un sommeil de plomb et sans rêve. Je ne préfère pas retenter l'expérience. Je me lève lestement de ma chaise et me dirige vers la sortie sans demander mon reste, sans un regard en arrière, sourd aux protestations du médecin.

Il est déjà l'heure de déjeuner, mes pas me conduisent donc au réfectoire, où je m'assois à la même table qu'à mon habitude, un air las sur le visage. Je m'isole, les conversations sur la rébellion, me sont devenues étrangères car, je ne fais pas partie de la population de rebelle. J'aperçois la chevelure blonde de Posy, mais je ne suis pas d'humeur à l'affronter, je ne voudrais pas dire quelque chose de regrettable alors je me contente d'engloutir mon repas infâme, et quitter les lieux quelques minutes plus tard. Je déambule dans les couloirs, sans but précis, je finis par atterrir dans un coin où je ne suis jamais venu, bien que ces souterrains, ces couloirs soient tous pareils. Sombres, froids et déprimant. J'entends des bruits de pas devant moi, par curiosité, je les suis et finis par déboucher derrière la personne, une jeune femme brune. La même morphologie qu'Atala, les mêmes cheveux, la même démarche.  « Atala ? », je l'appelle. J'espère que c'est elle, un peu comme dans la salle blanche du centre de soin. Et quand je la vois se retourner lentement, c'est bien elle. Un étrange sourire s'étire sur mon visage, je n'ai presque pas sourit ici. Du moins, pas que je m'en souvienne. Je n'ai personne à qui sourire. Et alors que je veux fuir tout ce qui peut se rapporter à ma vie d'antan, je veux parler avec celle qui est censée être la femme de ma vie ? Je ne me comprenais vraiment pas ! Je reprends contenance.  « Alors tu est revenue, ça a été ta mission ? », je lui demande.
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeDim 1 Juil - 16:07

shadows settle on the place, that you left
Our minds are troubled by the emptiness

Midi. Je devrais être au réfectoire à cette heure-ci. C’était marqué sur mon avant-bras, mais pourtant j'étais là, au plein milieu de l'armurerie. Avais-je un jour écouté ce foutu tatouage de toute manière ? Déjà lors de mon arrivée dans les souterrains, je prenais un malin plaisir à désobéir à mon emploi du temps. On m'avait déjà fait plusieurs remarques, mais après tout, qui était d'humeur à punir une pauvre folle comme j'étais devenue. Pauvre folle. Ça faisait toujours aussi mal de penser ça. Même après deux mois, même après m'être rétablie. Je méritais ce surnom pourtant ; après mes crises, mon séjour à l'infirmerie et mon voyage au Neuf. Ils avaient toute les raisons de me considérer comme instable. Mais ce n'était pas quelque chose auquel on s'habituait. Les chuchotements et les regards en coin au réfectoire, l'hésitation des gardes lorsque je souhaitais franchir des zones secrètes, zones dans lesquelles pénétrais sans problème avant ma dépression. J'allais devoir batailler pour retrouver le statut que j'occupais avant. Montrer que j'étais forte. Que ma crise n'avait été qu'une exception. Ça allait prendre du temps, malheureusement.
 
J'adressai un hochement de tête au gardien de l'armurerie, gardien que je connaissais bien. C'était un de mes endroits préféré au Treize, et j'y passais des heures avant mon départ au Neuf. J'y venais pour m’entraîner, ou juste pour être au calme. Ils ne laissaient pas entrer grand monde – j'avais d'ailleurs dû batailler à mon arrivée pour obtenir le droit de m'y rendre – si bien que l'endroit était généralement désert. Je déambulai parmi les armes, les observais pendant des heures. Il y en avait tellement, de toutes les sortes. Des armes à feu pour la plupart, mais aussi des arcs, des arbalètes, arme de prédilection de Posy, des choses dont je ne connaissais même pas le nom. Et puis bien sur des couteaux. De toutes les formes, de toutes les matières. Ils n’étaient pas faits pour le lancer, mais ils se prêtaient tout de même très bien à l'exercice. Aujourd'hui pourtant je n'avais pas envie de m'entraîner à ça. Pas envie de toucher aux couteaux, après tout j'avais passé deux mois à en balancer contre un mur. C'était ma seule occupation au Neuf. Et m'efforçais tant bien que mal de chasser ce séjour de mon esprit. Je détournai le regard des armes blanches et agrippai un arc. J'avais très rarement manipulée un telle arme, préférant les fusils et autre armes à feu. Je me plaçai devant une cible, encocha une flèche et relâchai ma prise. Cette dernière alla s'enfoncer dans le mur, à plusieurs centimètres de la cible. Ce n'était définitivement pas mon arme de prédilection. Je m’exerçai pendant près de trois quarts d'heures avant d'abandonner. Je n'avais touché qu'une vingtaine de fois la cible, et pas une seule fois son centre. Mon ventre commençait à se faire entendre. Depuis combien de temps n'avais-je pas mangé ? A vrai dire, cela faisait quelques temps que me restaurer était devenu optionnel. Cela expliquait sûrement ma perte de poids ; seule, au Neuf, je n'avalais presque rien. Mais je savais qu'ici on me surveillait, qu'on savait exactement ce que je mangeais et quand je le mangeais. Je ne voulais pas me retrouver une autre fois à l'infirmerie. C'était hors de question. Je soufflai bruyamment, reposant l'arc à sa place, déposant le carquois de flèches en dessous. Je quittai l'armurerie d'un pas lourd, me dirigeant vers le réfectoire. Faute de connaître réellement le chemin, je pris des couloirs au hasard, espérant tomber sur un croisement familier ou un panneau pour m'indiquer. Je laissai mon esprit se perdre, mes pieds me porter là où ils voulaient, et je me plongeai dans mes pensées. Je tâchai de tout oublier, le Treize, la rébellion. Priam. Mel. J'essayais de projeter sur une plage du Quatre, une de ces plages où je ne m'étais pas rendue depuis des mois. Le bruit des vagues, le vent dans mes cheveux, le sable sous mes pieds. Je tâchais d'oublier ce sol trop lisse, cet air trop artificiel. Je m'imaginais à la maison.
 
C'est au bout d'un moment que me parvinrent les bruits de pas. Un pas las comme moi, comme quelqu'un qui déambule sans trop savoir où il va. Plus ils se rapprochent, plus ils sont font hésitant. Avant de se stopper. “ Atala ? ” A mon tour, je me figeai. Je n'avais pas besoin de me retourner. Cette voix je la connaissais. Mon cœur s’emballa, mon esprit s'affola. Mon souffle se fit plus court. Mel. Je savais que j'allais devoir le retrouver un jour ou l'autre, mais je n'espérais pas si tôt après mon retour. Je savais que toute la peine que j'avais réussis à éclipser grâce de mon absence, grâce à Priam, allait resurgir dès que j'entendrais sa voix. Et j'avais vu juste. Cette plaie béante, ce trou dans mon cœur qui avait réussi à disparaître en partie se rouvrit d'un coup. Je sentis les larmes me monter aux yeux, mais je le retins. Je pouvais le faire. Lentement, je me tournai. Je levai doucement les yeux vers son visage, visage qui s'illumina lorsqu'il me reconnut. Un nouveau sanglot m'assaillit, mais je gardai un visage impassible. Etait-il content de me voir ? Vraiment ? Je lui rendis son sourire, à ma plus grande surprise. Je le savais pourtant. Je savais que ce n'était pas Mel, pas le vrai Mel. Mais pourtant je n'avais jamais pu résister à son sourire. Mon expression devait être immonde, mon visage déformé entre mon sourire et mon envie de fondre en larme, mais je m'en fichai. Il était là. Et ça avait beau faire mal, ça avait beau me tuer, j'en étais heureuse. Sa présence m'avait manqué, c'était inutile de se le cacher. “ Alors tu es revenue, ça a été ta mission ? ” lâcha-il en retrouvant une expression neutre. J'ouvrai la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Je baissai les yeux, déglutis. Il fallait que me ressaisisse, merde ! Je hochai la tête comme une idiote, à plusieurs reprises. “ Oui, je … Je … suis revenue hier. Ça s'est … plutôt bien passé. ” déclarai-je, hésitante, ne savant pas quoi dire. Je luttai pour retenir les larmes, et cela devait commencer à se voir. Mais peu importait. Je n'allais pas pleurer, non. Je replongeai mes yeux dans les siens. “ Et toi, comment vas-tu ? ” lâchai-doucement, plus calmement cette fois. Un mince sourire déforma mes traits. “ Ça me fait plaisir de te voir. ”
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeSam 7 Juil - 16:55




Alors que je l'appelais, je la vis se figer. Elle se tourna avec une telle lenteur, que je ne doutais pas un instant du fait, qu'elle ne s'attendait pas à me voir, et qu'elle n'avait sans doute pas envie de me revoir aussi vite. Pourtant, elle m'avait manquée plus que de raison, pourquoi m'avait-elle manquer à ce point, alors que dans ma tête, elle n'avait pas plus d'importance que cela. Enfin, elle en avais, elle était une des personnes qui me rattachait à ma vie d'avant. Celle qui avait fait battre mon cœur autrefois, celle à qui j'avais demander de partager ma vie pour le meilleur et pour le pire. On dirait bien que nous sommes dans le pire, et jusqu'au cou. Je la détaillais assez vite du regard, fixant son visage émacié. Elle semblait avoir perdu du poids, et être au plus bas au niveau physique. Étais-ce du à sa mission ? A moi ? Au deux à la fois ? J'avalais ma salive, alors qu'elle conservait un visage impassible face à mon sourire, l'espace de quelques secondes. J'ai l'impression que des années nous sépares. Que des années ont passées depuis que je l'ai vue pour la dernière fois, je me sens maladroit et déstabilisé devant ce bout de femme. Je ne sais pas trop quoi lui dire. Son maigre sourire me rassure un peu, mais il n'est pas aussi rayonnant que celui qu'elle avait eu lorsque je m'étais réveillé dans le centre de soin, et qu'elle croyait avoir retrouver l'ancien Melissandre, son fiancé, pas simplement son enveloppe charnelle. Je crois que je n'aurais plus l'honneur de le voir s'afficher sur son visage. A mon plus grand regret. Je perdais alors le mien, ne voulant pas faire étalage de mes sentiments face à son retour. En effet, je savais qu'avoir un statut de rebelle était risqué à l'extérieur du Treize, j'en entendais souvent parler, je voyais aussi des hommes entrer dans le centre de soin, couvert de brûlures, de plaies multiples et autres horreurs. Quelques fois, les médecins me montrent des photos de moi, alors que je revenais du quatre. Ils espèrent que me causer un énième traumatisme m'aiderait à me souvenir, mais cela ne marche pas. Rien ne marche, et j'ai le sentiment de perdre mon temps à vouloir rattraper ma vie, au lieu de m'en construire une autre, guidé par Atala et Posy, les seules en qui j'ai confiance. En tant qu'amnésique, et en temps de guerre, je sais qu'il est risqué de faire confiance aux premières personnes venues. Pourtant, je me rappelle leurs expressions, à mon réveil puis à l'annonce de ma mémoire absente. Je sens, je sais qu'elles ne mentent pas. Contrairement, au fait que je ne sais pas dans quel monde, j'ai mis les pieds, je sais reconnaître quand les personnes me mentent. J'ai commencé à comprendre.

Alors que je la questionnais, aucune réponse ne vint, malgré sa bouche ouverte. J'attendis patiemment, et elle baissa les yeux avant de hocher la tête.“ Oui, je … Je … suis revenue hier. Ça s'est … plutôt bien passé. ”, me répondit-elle. Son visage était fermé, j'avais l'impression qu'elle allait fondre en larmes devant moi, alors qu'elle relevait son regard vers moi. Cela me fendit le cœur, depuis que j'étais revenu, je ne l'avais jamais vu craquer. Trop de questions sur son état se chamboulèrent dans ma tête, je voulais pouvoir y faire quelque chose, pouvoir apaiser sa douleur et son chagrin. Je m'avançais alors doucement vers elle, jusqu'à être à sa hauteur. “ Et toi, comment vas-tu ? ”, me demanda t-elle doucement. Je pinçais des lèvres. Qu'allais-je bien pouvoir lui dire ? Que rien n'était redevenu comme avant ? Que je me contente de déambuler dans les couloirs du Treize chaque jour ? Je n'avais rien d'intéressant à lui dire. “ Ça va. Enfin, rien de nouveau, je passe mon temps au centre de soin et ça commence à me peser, mais bon. ”, dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Je vis de nouveau son sourire, encore maigre, mais présent sur son visage. Elle avait l'air fatiguée, comme si la vie avait été difficile pour elle, c'était bien vrai. Enfermée ici, dans des souterrains, à la place d'être dans le Quatre, sur une plage. C'est ce qu'on m'avait raconter sur le district d'où je venais. Elle avait du prendre la tête des rebelles à ma place, avec Posy. Tout cela à cause de moi. Nous étions ici, à cause de moi. Ce qu'on n'avait dit, je l'avais interprété ainsi. “ Ça me fait plaisir de te voir. ”, continua t-elle. “ Ça n'a pas l'air. ”, lâchais-je alors. Je détournais alors le regard, honteux de ce que j'avais dit. “ Pardon, je ne voulais pas dire ça. ”, me rattrapais-je, du mieux que j'ai pu. Je baissais les yeux, me sentant stupide, les mots ayant dépasser ma pensée. J'espérais de tout coeur, qu'elle ne l'ai pas mal pris, ou qu'elle ne le prenne pas comme une attaque personnelle.
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeSam 7 Juil - 18:59

Il s'était rapproché de moi, doucement, indistinctement. Je ne m'en rendais compte que maintenant. Mais maintenant que je l'avais remarqué, je ne pouvais plus penser à autre chose que la mince couche vide entre nos deux corps. Cela faisait une éternité que je n'avais pas été aussi près de lui. Que je n'avais pas été ne serait-ce que seule avec lui. Avant mon départ, nous étions toujours encerclés d'une dizaine de médecins, soit près de nous, soit caché derrière un miroir sans teint pour « nous laisser un peu d'intimité ». Intimité, tu parles, chaque mot, chaque syllabe que nous prononcions étaient couchée sur du papier par l'équipe médicale. Non, en y réfléchissant bien, c'était réellement la première fois que nous nous retrouvions entièrement seuls. Et à vrai dire c'était une aubaine ; il n'y avait aucune oreille indiscrète pour nous espionner, j'avais récupéré grâce à mon départ. C'était le moment idéal pour lui parler. Le moment pour lui dire ce que j'avais sur le cœur. Mais je ne trouvais rien ; que pourrais-je lui dire ? Je ne le savais même pas moi-même, alors comment pourrais-je le formuler. A la place de tout ce que j'avais rêvé de lui dire, de tout ce que j'avais imaginé dans ma petite chambre du Neuf, tous ces scénarios, une seule phrase m'échappa. Je lui avouai entre autre qu'il m'avait manqué. Je me l'avouais à moi aussi, car j'étais peut être aussi surprise que lui d'entendre ça sortir de ma bouche. Je n’avais jamais été très doué avec les sentiments, ni les relations humaines ; jamais sauf avec Mel. Et apparemment c'était quelque chose qui n'avait pas changé. Parler sans réfléchir, laisser les choses sortir d'elle-même. J'avais dit ça avec un léger sourire, un de ceux que j'étais capable de sortir en la présence de Melisandre. Sourire qui s'effaça quand le jeune homme me répondit.
 
“ Ça n'a pas l'air. ” Sa réponse me fit l'effet d'une claque. D'une baffe en plein dans le visage. Ma bouche se tordit dans un affreux rictus, je luttai pour ne pas éclater en sanglot. Je n'étais peut-être pas très expressive, mais j'aurais espéré qu'il prendrait ça comme une petite attention gentille, pas comme quelque qui mérite une réponse comme celle-là. Je levai les bras, ne sachant pas trop quoi faire, cherchant à riposter mais ne trouvant rien. Encore une fois, aucun son ne sortis de ma bouche. Je l'interrogeai du regard, cherchant à savoir pourquoi il avait dit ça, mais il détourna les yeux. “ Je … ” lâchai-je dans un souffle avant de me taire. Les larmes que je retenais depuis le début m'assaillaient toujours, essayant de passer la barrière de mes cils. Mais je me battais ; je ne voulais pas qu'il me voit pleurer. Je voulais qu'il me voie comme quelqu'un de fort, comme l'ancienne Atala. “ Pardon, je ne voulais pas dire ça. ” s'excusa-t-il en baissant les yeux. Trop tard. Mes mains étaient toujours en suspens au niveau de ma poitrine, mes doigts s'activaient entre eux. A mon tour je baissai le regard, essayant de dissimuler la larme qui avait réussi à se faire la belle. C'était trop tard il l'avait dit. Et je savais que c'était la vérité. Mais je n'y arrivais. Je n’arrivais pas à me montrer enjouée, à montrer joyeuse devant lui. Pas devant ce Melisandre là. Je peinais déjà à le faire avec l'ancien Mel, alors avec lui … Je soufflai bruyamment avant de relever les yeux,  même s'il fuyait toujours mon regard. “ Mel … ” Je cherchais mes mots, je cherchais quelque chose à dire. Mais il n'y avait rien à dire. Il avait raison. Je n'avais aucune raison de lui en vouloir. D'ailleurs je ne lui en voulais pas ; si j'étais en colère ce n'était pas contre lui, mais contre moi. Contre moi même, pour avoir été si idiote de partir ainsi, de le laisser seul avec tous les gens du Treize. De donner l'impression de ne pas m'inquiéter pour lui. La vérité c'est que ça me tuais, ça me tuais de le savoir comme ça ; mais comment lui dire ça ? Qu'il m'obsédait, qu'il habitait mon esprit nuit et jour, et que j'étais plus qu'heureuse de le revoir – ou du moins de revoir Mel, mon Mel. Je ne pouvais pas lui dire ça sans le blesser, mais je devais trouver autre chose ; hors de question que je m'enfuis une fois de plus.
 
“ Melisandre. ” répétai-je pour attirer son attention. “ Mel je suis désolée. ” Soudain les mots me vinrent tous seuls, un a un, doucement. “ Je suis désolée d'être si distante, désolée de ne pas avoir été très présente ... ” Une autre larme s'échappa, puis une autre. “ Je suis désolée d'être partie au Neuf ... ” Je ne prenais même plus la peine de me retenir. Je laissai couler tous les pleurs en silence, les pleurs que je retenais depuis son arrivée. Je laissai les larmes tremper mon visage, mes habits. “ Je suis tellement désolée de t'avoir laissé seul ici, avec les autres. ” Doucement, silencieusement, je lui avouai tout ce que j'avais toujours voulu lui avouer. “ Pardonne-moi, s'il te plait Mel. ” Je portai mes mains au visage, autant pour essuyer les larmes que pour essayer de cacher mon expression hideuse, déformée entre la tristesse et le soulagement. Tous les efforts que j'avais faits pour paraître forte, envolés. Je ne pouvais pas, je ne pouvais plus me retenir. Je me fichai de savoir ce qu'il pensait de moi, je me laissais aller, sentant en même temps un poids énorme s'envoler. Je ne voulais pas qu'il croit que je me fichais de lui ; non, c'était la dernière chose que je désirais. Je voulais qu'il sache que je tenais à lui, peut-être pas le vrai lui, mais quand même. “ S'il te plait ... ” chuchotai-je en baissant les yeux, honteuse de paraître si faible, honteuse d'avoir craqué. J’essuyai sans un mot les dernières larmes de mon visage, l'air penaud, attendant anxieusement sa réponse.
 
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeSam 7 Juil - 20:44

Je me maudissais pour avoir répondu ainsi. Elle avait sans doute voulu être gentille et douce. Simplement aimable avec moi qui lui rappelait sans doute, que l'ancien Melissandre ne reviendrais jamais. L'équipe médicale se voulait rassurante à chaque séance, mais je voyais bien ce qui se tramait. Ils se retrouvaient chaque jour un peu plus dans l'impasse, j'avais passer presque toutes leurs petites expériences aussi désagréables et douloureuses les unes que les autres. Et toujours aucun résultat positif. Je vois à quel point, j'ai pu la blessée avec si peu de parole. Elle venait à peine de revenir ici, au Treize, que je l'attaquais déjà sur un sujet qui l'atteignais au plus haut point. Elle n'était en aucun cas responsable de mon état, mon ancien moi avait pris la décision de faire parti de la rébellion, en l'entrainant, elle dans ce bourbier. J'en avais payer le prix. C'était un risque à courir, j'étais au courant, elle était au courant, tous les rebelles sont au courant. Beaucoup de personnes, ne savent pas si elles reviendront, si elles reverront leur famille un jour. On m'a dit que j'avais eu beaucoup de chance de pouvoir revenir en un seul morceau au Treize, et qu'en plus j'avais réussi à retrouver les miens. Les miens, que je ne reconnaissais plus. Les miens, dont les souvenirs m'avaient été arrachés. Plus rien ne me relie à eux, mis à part, mon ancienne vie. C'était tellement paradoxal. Tout les gens que je croise, se rappelle du rebelle que j'avais été, du fiancé et du frère que j'avais été. Tous ces gens m'inflige un supplice sans précédent, et je voudrais m'enfuir loin pour ne plus avoir à entendre de chose sur ma vie, que je ne revivrais surement jamais. Cette souffrance, malheureusement, je la déverse sur Atala. Je vois qu'elle ne va pas bien, mais c'est celle qui s'est toujours montré la plus forte. A peine, ma réponse énoncé, je me mords la langue, je baisse les yeux et je regrette. Son visage et son expression me frappent de plein fouet et je m'en veux. Elle n'avais pas le choix de partir dans le Neuf, elle y a été envoyé. Je ne peux pas lui en vouloir de continuer sa vie alors que je me trouve au point mord. Mes traits se figent et je baisse les yeux pour ne plus avoir à affronter son regard. “ Je … ”, souffle t-elle. Quelle honte, quelle honte ! Je passe une main maladroite dans mes cheveux. M'excusant platement, je voudrais me faire tellement petit à cet instant. Je me sens impuissant devant la blessure que je viens sans doute de lui causer. Les bras levés, elle souffla bruyamment, attirant de nouveau mon regard sur son visage. Et c'est là que je pris encore plus conscience de ma phrase, qui avait eu un tel effet 'boule de neige'. Elle m'appela, une première fois et je croisais de nouveau ses yeux. Sa voix tambourine dans ma tête et m'étreint le cœur. Je voudrais me mettre à genoux et la supplier d'oublier ces mots qui avaient été de trop dans cette conversation qui venait de débuter. Elle m'appelle une nouvelle fois, mon prénom en entier, cette fois.

“ Mel je suis désolée. ”, commença t-elle. J'étais déconfit, c'était elle qui s'excusait alors que c'était moi qui avait été odieux avec elle …“ Je suis désolée d'être si distante, désolée de ne pas avoir été très présente ... ”, continua t-elle, et les excuses continuèrent. Et les pleurs commencèrent, me brisant peu à peu. Mais je ne l'interromps pas, je la laisse tout me déballer, parce que je sens qu'elle en a besoin. “ Je suis tellement désolée de t'avoir laissé seul ici, avec les autres. Pardonne-moi, s'il te plait Mel. ” finis t-elle en enfouissant son visage dans ses mains. Ma gorge se serra, elle me suppliait de la pardonner pour des actes indépendants de sa volonté, je ne savais pas comment réagir. J'étais pris au dépourvu, je ne voulais pas qu'elle prenne encore plus mal mes paroles, ou que je la blesse encore plus. Je me laissais aller, laissant parler mon instinct. J'attrapais ses mains qui essuyaient les larmes qui striaient son visage, prenant le relais avec les miennes. “ S'il te plait ... ”, chuchota t-elle. Doucement, je l'attirais à moi, la serrant doucement dans mes bras, je ne voulais pas la brusquer par ma proximité. Je chuchotais à mon tour, à son oreille. “ Ne t'excuses pas. Il a fallu que tu partes pour une raison ou une autre. Je … enfin je veux dire … en perdant la mémoire, je t'ai sans doute lester d'un lourd fardeau, et ce serait plus à moi de m'excuser.”, avouais-je doucement, la gorge douloureuse. Je ne savais pas si j'arriverais à trouver les mots justes pour la rassurer ou même juste faire taire ses craintes, et sa tristesse, ne serait-ce que pendant quelques temps. “ Atala, je … j'aimerais tellement retrouver mes souvenirs, me souvenir de toi, de Posy, de ce pourquoi je me battais. Je ne sais pas comment j'aurais réagi à ta place, si toi tu étais revenu sans aucun souvenirs de moi. Alors s'il te plait ne t'excuses pas. J'ai été odieux avec toi, alors que tu ne le méritais pas. J'en ai juste assez qu'on s'acharne à faire des expériences sur moi... ”, finis-je dans un souffle. Je la libérais ensuite de mon étreinte, qu'elle ne souhaitais peut être pas. J'avais déballé ce que j'avais sur le coeur, peut être pas au bon moment, peut être pas à la bonne personne. Mais j'étais à mon tour soulagé de l'avoir fait.
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeLun 16 Juil - 14:34

J'avais craqué. Je n'aurais pas dû, mais pourtant je l'avais fait. Le visage trempé, je n'osais plus le regarder. J'étais faible. Je l'avais toujours été, sûrement. Être, faible, forte, c'était quelque chose qui m'avait toujours obsédé. Ma façon de cacher mes sentiments et de ne m'attacher à personne, c'était la solution que j'avais trouvé pour ne pas être déçu, pour ne pas craquer. Pleurer signifiait être faible. Et je m'étais tellement battue pour ne pas paraître faible devant lui, devant le nouveau Melisandre, que ça faisait mal. J'avais tellement honte de fondre en larme devant lui. De l'avoir évité pendant si longtemps aussi. J'avais tellement honte que je fuyais désespérément son regard, de peur d'apercevoir autre chose qui me rappelle à quel point j'avais été lâche avec lui. Je fermai les yeux, si bien que je ne vis rien venir.
 
Je sursautai à son contact. Il retira les mains de mon visage, doucement, et commença à essuyer les dernières larmes. Je levai un regard paniqué vers son visage, cherchant une explication. Pourquoi agissait-il ainsi ? M'envoyer en plein visage que je ne montrais pas beaucoup d'enthousiasme, puis me prendre dans ses bras ? Je faisais tellement pitié qu'il se sentait obligé de faire ça ? Pitié, je devais le faire, certes, mais je détestais ça. Je ne voulais de la pitié de personne. Je cherchais des explications, en vain. A vrai dire, j'en avais assez de tout le temps chercher une explication. Assez de tout devoir justifier. Je le suppliai encore une fois, et il m'attira contre lui. Je couru me blottir dans ses bras. Ça m'avait tellement manqué. Il m'avait tellement manqué. Encore une fois, les larmes s'échappèrent de mes yeux, allant s'écraser mollement contre la chemise grise de Mel. Je le laissai m'encercler avec ses bras, m'approcher toujours plus près de lui. Cette étreinte je la connaissais si bien. Elle, elle n'avait pas changé, elle, elle n'avait pas disparu comme ses souvenirs. J'inspirai profondément, m'enivrant son odeur. Plus exactement la même qu'avant ; il lui manquait ce parfum de soleil, du grand air et des embruns marins. Mais elle était malgré tout restée la même, et elle m'avait terriblement manqué. Je fermai les yeux. Fort. Je tentais d'oublier où on était, dans quel état on était ; j'essayais de faire comme si rien ne s'était passé. Plus de souterrain, plus de rébellion. Juste nous, dans ma petite maison du Quatre. Et quand j'allais quitter ses bras, quand j'allais rouvrir les yeux, ma famille m’attendrait dans le salon pour le dîner. Sans un bruit, sans un sanglot, les larmes coulaient en silence le long de mon visage. Je ne voulais plus jamais partir. Plus jamais quitter ses bras, plus jamais avoir à affronter la réalité. Terrifiée à l'idée que d'une seconde à l'autre, il me lâche et me renvoi dans cette vie où je n'avais plus aucunes attaches. Je le serrai fort, plus trop fort que le voudrait le raisonnable. Mais je n'y pensais pas. Rien ne m'importait plus, juste son étreinte, son odeur et sa présence.
 
Doucement, il s'approcha de mon oreille et commença à chuchoter. Je ne sursautais pas ; j'étais bien je n'avais rien à craindre. “ Ne t'excuses pas. Il a fallu que tu partes pour une raison ou une autre. Je … enfin je veux dire … en perdant la mémoire, je t'ai sans doute lester d'un lourd fardeau, et ce serait plus à moi de m'excuser. ” Hésitant, il cherchait ses mots. “ Non... ” lâchai-je dans un souffle. Non. Non ce n'était pas sa faute. Il n'avait rien à se reprocher, après tout je ne pouvais pas lui en vouloir de s'être fait arrêter. Si je devais être en colère contre quelqu'un, et ça je l'étais en colère, c'était le seul et unique responsable. De tout. Le Capitole. Snow et ses marionnettes, ses Pacificateurs. C'était vers eux que ma rage était tournée. Mel n'était que la victime, rien de plus. “ Non, tu n'y es pour rien, tu... ” “ Atala, je … ” m'interrompit-il. “ … j'aimerais tellement retrouver mes souvenirs, me souvenir de toi, de Posy, de ce pourquoi je me battais. Je ne sais pas comment j'aurais réagi à ta place, si toi tu étais revenu sans aucun souvenirs de moi. Alors s'il te plait ne t'excuses pas. J'ai été odieux avec toi, alors que tu ne le méritais pas. J'en ai juste assez qu'on s'acharne à faire des expériences sur moi... ” Je me détachai légèrement de lui, de manière à pouvoir le regarder dans les yeux. C'était idiot ; c'était quelque chose dont je me doutais bien. Et pourtant c'était tellement agréable à entendre. Le fait qu'il aurait voulu se souvenir de moi. Je souris sans y réfléchir, un sourire sincère, bien que mince. Doucement, je sentis ses bras se détacher. Je ne voulais pas le lâcher, mais pas non plus le brusquer. Je tentai de camoufler la paniquer qui envahit mon regard en me reculant, détournant les yeux. Odieux. Il n'avait jamais été odieux. Contrairement à moi il avait été incroyablement coopératif même. Mais ça c'était Mel tout craché, prendre tout sur ses épaule, soulagé les autres. Dans le fond il était toujours le même. C'était juste les souvenirs qui étaient parti ; sa personnalité elle n'avait pas bougé. Je tâchai de lui sourire d'un air rassurant.
 
“ Je parlerais aux docteurs. Je leur demanderais d'arrêter, ça … ça ne sert plus à rien. ” dis-je en perdant mon sourire. Ca faisait mal, mais c'était la vérité. Il fallait enfin que je l'admette. “ C'est sûr que ça ne doit pas vraiment être agréable … Et puis le Centre de Soin est l'endroit le plus déprimant que je connaisse ! ” lâchai-je en retrouvant un mince sourire. Je m'éloignai de lui à contrecœur. “ Melisandre ? ” demandai-je, m'adossant contre le mur, puis glissant de manière à m’asseoir par terre. J’attrapai mes jambes avec mes bras et calai ma tête sur mes genoux. “ Mel, je peux te poser une question ? ” Je tapotai le sol à côté de moi, l'invitant à s’asseoir à son tour. J’enfouissais mon visage entre mes genoux, marquant une pose. Cette question je brûlai de lui poser depuis qu'il avait perdu connaissance. Elle m'obsédait, mais je n'avais pas eu le courage de lui poser. “ Est-ce que tu te souviens de … de ton arrivée ici ? Au Treize ? ” C'était le bon moment, j'en étais sûr. Je sortis la tête de mes jambes, lui lançant un regard timide. “ Tu te rappelles la première fois où tu m'as revu, juste après avoir été secouru ? ”
 

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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeLun 16 Juil - 18:42

La voir aussi démunie, me faisait mal. Elle, que je n'avais jamais vu pleurer depuis mon réveil. Elle, qui conduisait les rebelles du quatre d'un main de maître. Elle, qui supporte en silence ma perte de mémoire. Je savais par expérience, à quel point, il était difficile de tout garder pour soi. La fatigue, les peurs, les craintes. Tout ce qui envahit votre vie en somme. Je sais à quel point, cela fait du bien de se laisser aller de temps à autre. Chose que je ne peux faire ici. Trop peu sûr de moi, dans cette bulle du Treize qui m'étouffe un peu plus chaque jour. Et alors que je l'attirais à moi dans un étreinte que je voulais rassurante, c'est avec soulagement que je la sentis venir se blottir contre moi. J'avais eu peur l'espace d'un instant qu'elle me repousse et parte en courant. Cette étreinte me paru naturelle, même si je n'avais pas été aussi familier avec personne depuis mon arrivée au Treize. Comme si ma place avait toujours été de serrer la jeune femme dans mes bras. Elle continuait de pleurer, je le sentais au travers de ma chemise, qui s'humidifiait au fur et à mesure, se collant à ma peau. Je restais silencieux, même lorsque ses bras me serrèrent encore plus fort. S'accrochant à moi comme à une bouée. J'avais ma joue contre ses cheveux, et si un habitant du Treize passait par là, il n'y verrait sans doute qu'un couple amoureux, s'étreignant comme si leur dernière heure était venue. Pourtant, nous n'étions pas un couple. Du moins, nous n'en étions plus un. Plus maintenant, plus depuis que j'avais disparu et qu'elle avait disparu de mes souvenirs. Bien que je me sentais plutôt à l'aise dans cette étreinte, les battements de mon cœur se faisaient erratique. Dans ma tête, c'est un peu le chaos aussi. J'aimerais tellement rester encore les bras d'Atala, juste pour qu'elle continue de réchauffer mon cœur. Juste pour ne plus retourner dans le centre de soins, pour m'évader en dehors de cette prison qu'est devenu le district treize. Je commençais alors mes excuses, lui exposant mon mal-être, l'interrompant parfois. Cela pouvait paraître égoïste. Car, elle aussi était éprouvé par la situation, de plus, elle venait de revenir d'une mission. Mais, je ne savais pas à qui le dire d'autre. Posy, n'était pas présente non plus. Il était hors de question que je parle aux personnes du centre de soins. Ni même à celles qui avaient tant perdu en venant ici. Tous ici, avait perdu quelque chose, un proche, une maison, une vie … Le treize était un refuge, mais quel refuge ! Un refuge où tout est orchestré au millimètre et au centième de seconde près. Pas de place pour un écart dans l'emploi du temps qui nous colle à la peau de l'avant bras. Pas de place pour un semblant de vie normale. Avant de me détacher d'elle, je vis son mince sourire plaqué sur ses lèvres et je sentis mieux. Comme si elle pouvait apaiser les maux qui m'assaillent.

Elle recula et détourna les yeux, je me demandais alors ce que j'avais de nouveau fait de mal. “ Je parlerais aux docteurs. Je leur demanderais d'arrêter, ça … ça ne sert plus à rien. ”, me dit-elle. Je vis son sourire se faner. Je savais à quel point, cela devait être dur de se dire que je ne retrouverais jamais un semblant de souvenir de ce que l'on avait pu vivre ensemble. Admettre que plus rien ne serait jamais comme avant. Je ne fis pas un geste, me contentant de la regarder, impassible, avant de baisser le regard à mon tour. “ C'est sûr que ça ne doit pas vraiment être agréable … Et puis le Centre de Soin est l'endroit le plus déprimant que je connaisse ! ” , ajouta t-elle, un mince sourire ayant refait surface sur ses lèvres. Je relevais les yeux et la vit s'éloigner. J'haussais les épaules. “ C'est le Treize qui est déprimant plutôt. ” , répondis-je, doucement. Elle s'adossa au mur, avant de s'y laisser glisser et finir par s'assoir par terre. Elle m'appela de nouveau. Mon prénom en entier. J'attendis la suite, me demandant quelle était la question qui taraudait son esprit. “ Mel, je peux te poser une question ? ” , me demanda t-elle en m'invitant à m'assoir à ses côtés. Je ne me le fis pas dire deux fois et m'installait en la regardant. “ Bien sûr. ” , lui dit-je dans un souffle. Elle semblait torturée par cette question, comme si elle l'avait rongé depuis un bout de temps déjà. Je fronçais les sourcils, curieux de savoir. “ Est-ce que tu te souviens de … de ton arrivée ici ? Au Treize ? ” , commença t-elle. Je sentis mon cœur se faire lourd. Elle se redressa, me lança un regard … timide ? “Tu te rappelles la première fois où tu m'as revu, juste après avoir été secouru ?” , finis t-elle. Je déglutis difficilement, et ce fut à mon tour de détourner le regard. Je passais une main nerveuse dans mes cheveux. Les médecins avaient longuement travaillé sur mon arrivée ici. Disant que me focaliser sur des événements récents seraient plus facile pour moi, pour retrouver par la suite les plus anciens. “ C'est flou, en fait. Juste la foule, l'impression d'être dans un univers parallèle et de ne pas comprendre ce qui se passe. Des cris. Je … je suis désolé, j'ai dis ou fait quelque chose ?” , tentais-je de lui expliquer avant de me faire interrogateur à mon tour.
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeSam 8 Sep - 23:11


Sa remarque me fit sourire. Le Treize était sans aucun doute l'endroit le plus déprimant de Panem, oui. De la couleur des murs à l'odeur chimique de l'air qu'on respirait. Du teint pâle de la totalité des habitants à la l'incomparable dureté des traits de Coin, comme si elle avait été sculpté dans une de ces pierres du Deux. Tout était froid, triste et semblait pousser ses habitants à la dépression. Pas étonnant que tout le monde tire une tête d'enterrement. Si seulement ils pouvaient voir le Quatre. J'avais longtemps rêvé d'emmener quelques gamins natif du Treize dans mon district natal, les emmener voir la plage, l’océan. Je me souviens même l'avoir proposé à la Présidente ; elle avait sèchement refusé, trop risqué, pas de budget, trop de travail, pas assez de temps. J'étais partie en claquant la porte évidement. Priver quelques gosse du bonheur d'une journée à la plage par manque de budget … Quand j'avais fait cette demande, j'avais pensé à Mel. A quel point il aurait été heureux d'accompagner ces enfants sans cesse terré dans les sous terrain voir un coucher de soleil. Mais maintenant qu'il ne souvenait même plus à quoi un coucher de soleil ressemblait, à quoi ressemblait nos coucher de soleil, sur la plage du Quatre … A l'idée de l'emmener un jour redécouvrir ce moment que nous appréciions tant, mon cœur se serra. Je devais faire un effort. Un effort, et je pourrais vivre des moments comme celui-là. Je m'assis, et il m'imita, glissant à mes côté. Et après une courte hésitation, je lui demandai ce que j'avais toujours voulu lui demander.

Mais qu'est-ce que j'avais en tête. Elle me brûlait, bien sûr, cette question, mais comment avait-elle réussi à franchir la barrière de mes lèvres ? Ce n'était pas une question à poser ; pas à un amnésique. Lui demander s'il se rappelait, c'était comme remuer le couteau dans la plaie, lui rappelant d'une manière des plus crue qu'il n'était plus qu'un infirme émotionnel, amputé de ses souvenirs. S'il se sentait un tant soit peu concerné par ces trous dans son esprit, ça devait lui paraître tellement désagréable. Idiote. Je ne voulais pas briser ce moment que nous avions eu la minute d'avant, je ne voulais pas qu'il se sente mal à l'aise. A peine sortie, je suppliai silencieusement les mots de revenir dans mon esprit, sans grande réussite. C'était dit. A vrai dire, je ne savais même pas pourquoi je demandais. Qu'est-ce que j'attendais exactement ? Qu'il me confirme que non ? Que s'il avait prononcé mon surnom, c'était une simple coïncidence ? Peut-être ne m’appelait-il même pas, c'était peut-être juste deux syllabes mis bout à bout sans aucun sens. Et si c’était réellement moi qu'il appelait, il l'avait sûrement fait dans un éclair de lucidité, le choc de revoir un visage familier ; choc vite balayé par son amnésie, ayant supprimé tout souvenir de moi, ou de sa Lily … Même s'il se rappelait m'avoir appelé comme ça, qu'est-ce que ça changerait. Lui, il n'avait pas l'habitude de m’appeler comme ça. Lui ne connaissait même pas mon premier prénom. Non, c'était l'autre Mel qui le faisait.

Comme moi quelques instants plus tôt il détourna le regard. Gênée d'avoir posé une telle question, je sentis mes joues s'empourprer. Me sentant coupable, je me reculai le plus possible contre le mur, me serrant toujours plus en boule, essayant de disparaître tant bien que mal. Si seulement j'avais su ternir ma langue. “ C'est flou, en fait. Juste la foule, l'impression d'être dans un univers parallèle et de ne pas comprendre ce qui se passe. Des cris. ” Je baissai le regard. Non il ne se rappelait pas. Mon cœur se serra, et le dernier espoir fut balayé aussi facilement que les autres. Il avait oublié. Tout. Pourquoi se rappellerait-il de cet infime détail ? Aussi important fut-il pour l'ancien Mel, lui n'était pas cet ancien Mel. Et pourtant au fond de moi, j'espérais qu'il se rappelle au moins de son retour à défaut de se rappeler de sa vie d'avant la prison. Qu'il se rappelle que j'avais été là pour lui, que je l'avais défendue bec et ongle, même contre ceux de notre camp. Que je n'aurais jamais laissé personne lui faire du mal. S'il ne se souvenait pas de moi, j'aurais voulu qu'il me voie pour la première fois comme je l'avais été ce jour-là, et pas la pauvre pleurnicharde que j'étais devenue depuis son réveil. Regardant le sol, je le sentis s'agiter. “ Je … je suis désolé, j'ai dit ou fait quelque chose ? ” Un petit rire nerveux, à peine perceptible m'échappa. Il était si … si lui. Sa réaction, c'était tellement Melisandre. Et pourtant je n'arrivais pas à le voir comme tel. Mon regard chercha le siens à nouveau, plus tendre cette fois, comme pour le rassurer. “ Non, non tu n'as rien fait. ” J'hésitais à continuer ; après tout je n'étais plus à une question idiote près. J’étais partie pour m'enfoncer dans mon malaise, autant y aller franco. “ Ou plutôt si ... ” Je marquai une pause, cherchant mes mots en fixant un point invisible sur le mur devant. “ Tu ... Tu m'as appelé par mon premier prénom. Ou plutôt par le surnom que tu- je butai sur le tu, après tout ce n'était pas réellement lui qui me surnommait de la sorte-m'avais donné à l'époque. ” Sans le regarder, comme absorbé par le mur qui me faisait face, je restai figée, essayant d'ignorer les souvenirs de cette journée. “ Tu m'as appelé ... ” je chuchotai presque à présent, mais il avait dû comprendre ; car ce ne fut pas moi qui finit ma phrase, mais lui.

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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeMer 12 Sep - 15:06

Ses questions, je ne les prenais jamais comme celle des médecins ou des gens trop curieux du Treize. Comme si, je pouvais tout accepter de sa part, comme si elle était immunisée contre ma mauvaise humeur et mes soudaines crises de nerf. Sans doute parce que nous étions au même stade, détruit et malade du district Treize. Je ne cesse de me demander à quoi est-ce que cela ressemble dehors. A quoi ressemble ces plages dont on ne cesse de me parler, ces couchers de soleil que l'on me décrit. Mais je ne sais pas ce qu'est une plage, l'océan, ni même le sable. Je n'ai jamais vu le soleil depuis mon entrée dans le Treize autant dire que je ne sais pas non plus à quoi cela peut bien ressembler. C'en était navrant. De ne plus pouvoir suivre une conversation correctement sans avoir à se demander à quoi ressemble, ce dont parle les gens. C'est lourd comme si j'étais un handicapé. Bien sûr, mon corps était en 'pleine forme', mais on m'avait amputé de mes souvenirs. Amputé d'Atala, de ma sœur et de tout le reste, de tout ce qui pouvait bien constitué ma vie d'avant. Je voyais la jeune femme comme une fille forte, qui se battait pour ce qu'elle croyait juste quand bien même, elle semblait particulièrement fatigué aujourd'hui. En même temps, la guerre ne fait de bien à personne, encore moins à celles qui ont perdus une partie de leur proche. Son teint pâle n'enlève rien à sa beauté mystérieuse. Ses cheveux brun durcissent ses traits, mais son visage reste doux et tendre, presque grave. Elle est une jeune femme qui a presque tout connu, la peine, la douleur, la perte, la guerre, et les joies de la vie aussi. Et je devrais avoir les mêmes connaissances si je ne lui avais pas été arraché, et si on ne m'avait pas formaté pour que tout mon cerveau soit réduit en miette. Coin, était venu me voir, une fois pendant les soins. Elle m'avait asséné avec une voix aigre : Ce qui ne vous tue pas vous rends plus fort M. Rowblade. Je comptes sur vous pour être encore plus fort que vous ne l'étiez avant votre arrestation. Aussi clair et dur que cela. Et dire que c'était elle qui dirige la rébellion, et le district Treize, j'avais compris à quel point ma nouvelle vie allait être déprimante ici. Le présence d'Atala égayait tout de même, ma 'captivité', quand bien même, elle souhaitait que mes souvenirs d'elles et de ma vie passée ressurgisse.

Et alors, qu'elle m'interrogeait, je ne pus m'empêcher de tourner mon regard vers le mur en face de moi, pour trouver mes mots, pour ne pas la blesser. Pourtant, je me montrais interrogatif à mon tour, comme si nous jouions au ping-pong, chacun renvoyant la balle à l'autre. Son léger rire me déstabilisa. Il n'était dérangeant, ni désagréable, mais je ne connaissais pas la cause, je fronçais un peu les sourcils, en la regardant une nouvelle fois dans les yeux. Je rencontrais ses prunelles et mes traits se détendirent. « Non, non tu n'as rien fait. », commença t-elle. Je la vis hésiter et j'attendis la suite, continuant de la fixer droit dans les yeux. « Ou plutôt si ... ». Notre contact visuel se rompit alors qu'elle fixait le mur avec la même intensité que moi, il y a quelques instants à peine. Je me demandais à présent ce que j'avais bien pu faire en arrivant dans le Treize. Je fouillais dans le peu de mémoire que j'avais, mais rien ne me vint, un flou artistique quoi. Je passais une main sur mon visage, un peu fatigué. Je n'ajoutais rien à son discours, je ne voulais pas la brusquer ni même coupé court à ses pensées. « Tu ... Tu m'as appelé par mon premier prénom. Ou plutôt par le surnom que tu - », et je fronçais de nouveau les sourcils, elle semblait être aspiré par ce souvenir, comme si il était précieux ou quelque chose dans ce gout-là. Elle persistait à regarder ce mur en face d'elle, et non plus me regarder, moi. « - m'avais donné à l'époque. », finis t-elle. Elle voulait que je me souvienne de ce que j'avais fait à mon arrivée – mouvementée – ou plutôt ce que j'avais dit, elle semblait attaché à ce souvenir, peut être une voix de guérison à mon amnésie. « Tu m'as appelé ... », commença t-elle, la voix aussi forte qu'un chuchotis. « Lily. », la coupais-je en la fixant de nouveau. Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris. Ce nom avait flotté dans mon esprit avant de franchir la barrière de mes lèvres sans que je puisse les retenir. Et si ce n'était pas ce qu'elle voulait entendre ? Si c'était celui d'une autre ? Je coupais le contact visuel et détournais la tête. J'avais peur de ce que je pouvais bien voir dans ses yeux, à l'entente de ce que j'avais dit. J'avais peur d'y lire de la tristesse, de la peine, de la déception, comme je l'avais vu dans ses yeux à mon réveil, quand je lui avais demandé qui elle était et j'en avais assez de la décevoir sans cesse, de lui ramener le fait que je ne retrouverais sans doute jamais les souvenirs que j'avais partager avec elle auparavant. Je pinçais les lèvres et m'enfonçais dans le mur où reposais mon dos.
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MessageSujet: Re: ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞   ATALA & MELISSANDRE ❝ call my name and save me from the dark ❞ Icon_minitimeLun 3 Déc - 18:45

Je revoyais encore l'agitation du centre de commandement ce soir-là. Les soldats qui toussaient, blessés, chancelant. J'entendais les plaintes, rauques, les gémissements. Des infirmières s'agitaient de tous les côtés, tâchant d'emmener les blessés jusqu'à l'infirmerie plus loin à cet étage. Ce souvenir avait beau dater de plusieurs mois maintenant, mais il était plus clair que jamais. Et plus que tout, je me souvenais de la joie qui m'avais parcouru quand j'avais entendu sa voix pour la première fois. Comme un coup d'abord. Comme si on m'avait frappé fort, frappé dans le cœur, dans tout le reste du corps. Les quelques secondes qu'il m'avait fallu pour réaliser, pour me rendre compte que c'était lui. Puis, la joie. Rien que de la joie. Une poignée de seconde certes, mais depuis quand n'avais-je pas ressentis une telle joie ? Tout s'était envolé, évaporé dans l'air. La tristesse, le manque, la révolte, l'enlèvement, la solitude, les batailles, les nuits passées à pleurer, à crier. Rien. Plus rien, seulement cette joie qui me transportait. Flottant dans un autre monde, un monde où il était là, un monde où il m’appelait Lily. Ce moment ne m'avait jamais quitté depuis. Il me hantait et me réconfortait à la fois. Je tentais de l'enterrer tout en m'accrochant à lui, sombrant à mon tour. La vérité n'en avait été que plus dure quand Mel s'était révélé amnésique, et pourtant, au fond de moi, ces retrouvailles m’avaient toujours donné l'espoir que mon Mel était toujours quelque part à l'intérieur de ce Melisandre là. Et tout en posant cette question, je me rendis compte que ce n'était pas seulement pour savoir s'il se rappelait de ce surnom idiot, non c'était plus que ça. Sans me l'avouer je cherchais une dernière prise pour m'accrocher à l'idée que ses souvenirs étaient bel et bien intacts quelque part au fond de lui. Fantaisiste comme idée, certes, puisque ça ne voulait rien dire. Mais dans des temps si désespérés, j'étais prête à me contenter d'un rien.

Alors lentement, pesant chacun de mes mots, je m'aventurais à lui poser la question. Bien sûr je craignais sa réaction. Allait-il mal le prendre ? Allait-il s'énerver devant une énième tentative de sauvetage du vrai Mel ? J'avais longtemps pensé à cela, seule au Neuf. Je m'étais mise à sa place, réalisant à quel point cela devait être insultant de tout le temps chercher à retrouver l'ancien Mel, comme si le Mel actuel n'était qu'une malheureuse conséquence, un état passager voué à disparaître, à redevenir ce qu'il était censé être. De ne pas s’intéresser à ce nouveau Mel tel qu'il était, de ne pas chercher à le connaître lui au lieu de chercher désespérément un moyen de revenir en arrière. Toute ces thérapies, ces questions, devaient être tellement épuisantes… J'en avais conclu que si ça m'étais arrivé à moi, je n'aurais pas tenu le coup. Que si Melisandre était toujours là, toujours à l'écoute et toujours si gentil avec moi, c'était parce qu'il était Mel. Simplement. Qu'il était le même et qu'il avait toujours été si dévoué à ceux qu'il aimait. Cette idée ne me réconforta pas entièrement, et alors que je peinais à exprimer la fin de ma pensé, il m'interrompit. Pas pour s'énerver, non, c'était loin de toute réactions que j'avais imaginé. Si loin. “ Lily. ” lâcha-t-il dans un souffle.

D'un coup, la pièce semblait s'être vidée de tout son air. Mon regard se tourna d'un coup vers le jeune homme à mes côtés, si vite que je faillis basculer. Comment ? Pourquoi ? Les questions bataillaient dans mon esprit, incompréhensibles, sans réponses. Je peinai à respirer, sous le choc. Figée, je me contentai de le fixer, les yeux écarquillé, l'air surpris. Les secondes défilèrent les unes après les autres, mais j'étais incapable de faire quoi que ce soit, incapable de remettre de l'ordre dans mes idées. Contrairement à la dernière fois que j'avais entendu ce surnom sortir de sa bouche, ce n'était pas une joie pure qui m'envahissait. C'était un subtil mélange, le plus déroutant de tous, entre le bonheur extrême, la surprise, la panique et bizarrement la peur. Il me fallut encore quelques secondes avant de reprendre mes esprits. “ Lily ... ” chuchotais-je enfin en écho pour toute réponse. Melisandre avait depuis longtemps détourné le regard, et la tête baissé, il tentait de se faire le plus petit possible. Comme un gamin effrayé. Je me sentis perdre le contrôle de mon corps, petit à petit. Perdu, à deux doigt de recommencer à pleurer, ma main bougea d'elle même pour le réconforter. Impossible de l'empêcher, incapable de rien faire, elle vint se caler doucement sur la joue du jeune homme. “ Oh Mel ... ” murmurais-je en couvant mon fiancé du regard. Je commençai à caresser sa joue, doucement, lentement, sans que je ne puisse rien faire. Impuissante, je me contentais de le regarder, intensément. “ Mon Mel … Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?” Un mélange d'émotions traversaient mon corps, par vague. La pitié surtout, la colère contre Snow, contre le monde. Mais encore plus étrange, c'était qu'en le voyant comme ça, je m'en rendais enfin compte. J'étais amoureuse de lui. Je l'aimais et l'avais toujours aimé. Pas un seul instant je n'avais arrêté. Et devant moi, ce n'était pas le Mel d'avant ni le nouveau Melisandre. C'était tout simplement Mel. Je cherchais son regard avant de déposer ma main libre sur son autre joue. Comment avais-je pu un seul instant en douter ? C'était Mel, avec ou sans souvenir il resterait l'homme que j'aimais.

Puis tout se passa très vite. Sans réfléchir, j'attirai son visage d'un coup contre le mien et plaquai mes lèvres contre les sienne. Ne retenant maintenant plus les larmes, je les laissais couler le long de mon visage, sans relâcher la pression de mon étreinte, l'embrassant toujours. Le temps semblait s'être figé, et suspendu dans l'air, je ne pouvais dire si le baiser avait duré trois secondes, trois minutes ou trois heures. Mais mes lèvres ne semblaient pas vouloir quitter les sienne, et je ne pouvais me décider à arrêter de l'embrasser. Différent de nos baisers d'avant, moins tendre, moins complice, celui-ci n'avait rien à leur envier. Maladroit certes, mais tellement agréable. Tellement … familier. Au bout d'un moment, sans arrêter de pleurer silencieusement, je m'écartais de quelques centimètres, sans relâcher son visage. Je plongeai mon regard dans le sien pendant un instant, juste le temps que la réalité s'impose violemment. Je paniquai d'un coup, ne savant quoi dire après une telle idiotie. Mais qu'est-ce que je foutais putain ? Mes mains tombèrent mollement sur mes genoux, et je sautai d'un bond sur mes pieds. Mes larmes silencieuses se transformèrent en sanglots alors que je me relevais. “ Je suis désolée ! ” marmonnais-je maladroitement en regardant Melisandre. Je me tournai d'un bon et commençai à courir dans le couloir. “ Désolée ... ” lâchai-je une dernière fois en m'éloignant. Le rythme de mes pas résonnait dans le corridor étroit, seulement interrompu de temps en temps par mes sanglots incessant.

Perdue dans le labyrinthe qu'était le Treize, je couru longtemps, très longtemps. Je trébuchai, à bout de force au bout d'un moment et atterris sur les genoux, haletante. Je me roulai en boule dans un coin, perdue dans mes pensées, impossible de sortir Mel de mon esprit. Et à force de sanglot, à force de larme et de chagrin, je sombrais enfin dans le sommeil et dans l’oublie, à mon grand réconfort.


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