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 SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !

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SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Vide
MessageSujet: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeJeu 29 Mar - 3:04



Spoiler:

« Bon… j’ai plus trop d’idées là. Allez, cap ou pas cap d’aller passer la journée chez Avalon la sauvageonne ? » Silka me regarda dans les yeux d’un air innocent. Bon dieu. Elle n’avait pas d’autre chose à faire sérieusement ? Il fallait toujours qu’elle me trouve des gages sordides, alors que moi… c’était toujours des trucs cent fois plus cool. J’ai levé mes yeux au ciel d’exaspération. Je n’avais pas la moindre envie d’aller chez cette folle d’Avalon, la petite paumée du district neuf qui ne rigolait jamais et qui semblait toujours seule. Et puis à quoi est-ce que Silka s’attendait hein ? Je savais très bien ce qu’il se passerait. Lorsque je me présenterai devant la porte d’Avalon, elle la claquerait brusquement avant même que j’ai le temps de dire son nom. « Silka sérieux… c’est pas cool, réfléchis un peu avant de lancer des gages à tout va. » Va passer la journée chez Avalon, non mais franchement quelle idée ! Je n’avais rien à lui dire en plus. Silka était trop spontanée, et je me souviendrai toujours de ce jour, il y a quelques mois où suite à un énervement elle s’était retourné vers moi en cinglant « Bon, cap ou pas cap de te porter volontaire à la prochaine moisson ? » J’aurais très bien pu lui rire au nez, et refuser tout simplement son stupide cap… Sauf que… il y avait une règle d’or entre nous. Le jeu, passait avant tout. Depuis qu’on était gamin, c’était toute notre vie. Les gages devenaient de pire en pire, si bien qu’on avait presque tout fait. Je me demandais souvent si j’aimais Silka. Mais la réponse était toujours la même… Non, bien sûr que non. Elle était ma meilleure amie, et si je lui demandais d’aller se jeter sous un train, elle le ferait. Sauf que je n’avais absolument pas envie de la perdre, et je savais me métriser moi, je n’étais pas capable de l’envoyer à l’abattoir sur un coup de tête. J’étais absolument certain que tous les jours, elle se mordait les doigts de s’être déchainée comme ça sur moi ; porte toi volontaire à la moisson. Mais oui… C’était probablement le plus difficile des gages qu’elle m’ait demandé, juste après le jour où elle m’avait mis au défi de tuer un cochon avec des cailloux, tout nu, sur la grande place, en pleine nuit. Inutile de préciser qu’un cochon prenait son temps avant de mourir, et qu’un caillou était une arme misérable et de faible puissance. Les cris du cochon, les miens, et peu à peu ceux des habitants ont finis par réveiller tous le district, et je suis passé pour un demeuré complet aux yeux de ma famille, et de tous les autres, qui visiblement ne comprenaient pas cette obsession pour notre jeu datant de mathusalem. Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas le droit de refuser ce que je lui ordonnai de faire, et il en était de même pour moi. On s’était promis de ne jamais abandonner, on avait juré, craché, et il était hors de question que je perde ces foutus gages, parce que si je répondais « pas cap », nous devrions rompre tout contact et ne plus jamais se parler. C’était comme ça, un jeu tortueux qui nous détruisait tous les deux. Une obsession, un besoin… je ne saurais déterminer ce qui nous reliait vraiment, tout ce que je savais, c’est que je ne pouvais pas vivre sans.

« Très bien. A ce soir dans ce cas, pétasse. » Je vis l’ombre d’un sourire sur son visage malicieux. Pas de doute, je ne serai jamais capable de la décevoir. J’ai déposé un baiser amical sur son front, et j’ai quitté les marches d’escaliers sur lesquelles j’étais assis en direction de la maison d’Ava. Bon, il me fallait une excuse solide sérieuse. Je n’allais tout de même pas rentrer chez cette folle et lui dire l’air de rien « tiens salut, j’ai plus de farine chez moi, ça te dirait qu’on fasse un gâteau ensemble ? » Avalon… Silka n’avait rien trouvé de mieux franchement. Elle savait très bien que cette fille m’exaspérait. Depuis longtemps, Avalon, Ska et moi-même avions été dans les mêmes classes, et Ava… toujours toute seule, vous voyez… j’ai toujours été sympa moi. Alors j’ai essayé d’engager quelque chose, de dégager un peu d’amabilité envers elle, mais tout ce qu’elle a su me rendre c’est de l’ignorance pure et totale. Asociale. C’était tout ce que je pouvais dire… elle était bizarre. Et froide, et au final, c’était peut-être mieux qu’elle m’ignore, du coup j’avais moins de culpabilité à être méchant avec elle. J’étais frustré qu’elle ne veuille pas être mon amie, mais je n’ai pourtant pas abandonné, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour la dévergonder un peu ces quelques années, quitte à la prendre pour martyr. Je n’étais pas franchement sûr qu’elle m’aimait beaucoup… mais puisqu’il le fallait, j’ai frappé à sa porte. Une petite brunette à l’expression figée ouvrit. Avalon. « Salut euh, je… j’ai plus de farine. » Merde. Cette excuse était bidon, et ridicule puisque je n’avais jamais de farine. On n’habitait pas au district neuf pour rien après tout, la pauvreté c’était un problème quotidien. J’ai esquissé un sourire, me rendant vite compte qu’avant de sonner, j’avais oublié de forger une excuse digne de ce nom pour justifier ma présence chez elle. J'ai réfléchit en vitesse. Aiden ! Oui j’avais entendu qu’elle fréquentait Aiden depuis quelques temps. « Euh pardon, je voulais juste savoir si…euh tu savais où se trouve Aiden par hasard ? Tu sais j’ai des questions à lui poser au sujet de… » J’ai regardé partout autour de moi, mais le peu de personnes présentes dans la rue semblaient trop pressées pour s’intéresser à moi. Alors j’ai continué, tout bas ; « … la résistance. » Oui bon, il fallait avouer que je n’étais pas le roi de la discrétion. Et qu’en plus je ne savais même pas si Avalon était au courant de toutes ces histoire concernant Aiden, Rumer, et les autres rebelles du district dont je faisais partie depuis que ma petite sœur c’était fait lâchement décapité lors des jeux. J’ai tenté de reprendre de l’assurance, mais j’étais persuadé de ne pas avoir l’air crédible, alors pour ne pas échouer ce pari débile et ne pas qu’elle me claque le porte au nez, j’ai menti. « C’est vraiment important, je ne le trouve nulle part… alors si tu sais quelque chose.. je peux rentrer ? ce serait plus discret de parler de ça à l’intérieur. »
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Avalon R. Sweenage
DISTRICT 9
Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeDim 1 Avr - 19:29


Encore une journée seule à la maison. Rumer était partie, une nouvelle fois et je ne pouvais pas trouver une occupation rémunérée quelques pièces à cause de mon poignet cassé. Il s'était maintenant passé une semaine depuis mon escapade dans la forêt qui avait totalement dérapé. Enfin, pas totalement. Point positif : je pouvais me considérer comme étant avec Aiden. Point négatif : il était cloîtré dans un sous-sol que j’imaginais miteux, à l'article de la mort. La situation n'était pas idéal, c'était le cas de le dire. D'autant plus que tout, absolument tout, devait rester secret. Que ce soit notre relation, les « problèmes » que nous avions rencontrés, mais aussi l'endroit où il se cachait. C'était bien difficile de tout garder devant ma sœur, surtout lorsque je sentais son regard peser sur mon poignet, me laissant comprendre que le lien entre cette blessure et la disparition de son ami était aussi évident que j'étais mauvaise pour mentir. Je restais donc à la maison, n'osant pas mettre un pied dehors et supporter le regard des passants qui, j'en étais persuadée à tort, comprendraient ce que s'était passé dans la forêt, dans les moindres détails. Je devenais quelque peu paranoïaque face à cette situation. Chaque regard, chaque mot, chaque murmure... Mon esprit me criait que tout le monde savait et que nous passions pour les pires abrutis du coin. Et pourtant je savais tout cela faux, ce n'était qu'un délire qui n'avait pour objectif de me rendre malade, encore plus que je ne l'étais par les circonstances pesantes.

Cette journée semblait se profiler comme les dernières. Calme. Inutile. Sans saveur. Depuis que j'avais passé quelques heures avec Aiden, je n'arrivais plus à détacher mon esprit de lui. J'avais besoin de sa présence plus que tout. Je voulais retourner dans la forêt, même si notre rencontre s'était avérée effroyable. Ou bien avancer dans le temps au moment où je pourrais enfin le revoir et me glisser dans ses bras. Je me sentis tout à coup tellement stupide. A peine une semaine avant tout cela, je le traitais mal, pour ne pas dire que je l'insultais ou le regardais de travers dès la première occasion. Et me voilà maintenant totalement dépendante d'une personne que j'avais cru détester. C'était... bizarre. D'autant plus que je n'avais jamais entretenu ce genre de relation auparavant, ni même de relation simple en y réfléchissant plus longuement. J'étais ce qu'on appelait asociale, ou bien seulement réservée pour les plus optimistes sur mon état. La vérité était simple. Je n'aimais pas les gens. Je n'aimais pas qu'on ait pitié de moi. Oui, j'avais perdu beaucoup depuis ma naissance. Oui, je n'étais pas la plus chanceuse du district. Mais je n'avais certainement pas la pire des situations. J'avais toujours ma sœur, et des amis de la famille qui restaient à nos côtés par fidélité envers notre père. Cependant je ne mettais pas beaucoup de cœur pour terminer cette mascarade. Ce n'était que mon comportement qui rendait la situation difficile. J'étais la seule fautive.

Étant seule à la maison, j'avais décidé de prendre mon temps. Je me glissais alors dans la douche assez tard, gardant précieusement mon poignet contre moi pour ne pas me blesser davantage. Enfin, ce que l'on pouvait qualifier de douche. Je ne pouvais donc pas vraiment m'y attarder. Des vêtements toujours aussi disproportionnés prirent place pour recouvrir mon corps frêle et m'apporter un peu de chaleur. J'eus envie de voir à quoi je ressemblais, chose que je ne faisais que rarement puisque je détestais regarder mon état pitoyable, sans parler de ma maigreur qui me donnait l'impression d'être vulnérable au moindre contact. J'entrai alors dans la chambre de Rumer pour m'approcher du miroir qu'elle avait ramené du marché. Je regardais tout d'abord ce corps qui disparaissait sous des vêtements trop amples, marqué à certains endroits d'hématomes dus à ma chute dans la forêt. Je vis ensuite mon visage empreints de fatigue. Les cernes se dessinaient clairement sous mes yeux, n'oubliant pas de me rappeler que mes nuits avaient été bien courtes et agitées. Je me rapprochai du miroir pour observer mieux la petite blessure que je m'étais faite au front en tombant à terre. Elle était quasiment invisible et ne m'avait causée aucune douleur, mais une trace infime restait tout de même présente. Je fus soudain surprise par quelqu'un qui frappait à la porte. Je repoussai alors mes cheveux mouillés en arrière, et prit l'initiative d'ouvrir à l'inconnu.

« Salut euh, je… j’ai plus de farine. » Quel plaisir de le revoir... Skann était vraiment la personne que je ne souhaitais jamais croisé, mis à part les pacificateurs bien évidement. Il se faisait un petit plaisir avec une autre fille de m'embêter dès la première occasion. Pourquoi ? Aucune idée. Sûrement était-il aussi stupide qu'il en avait l'air et s'était juste mis cette résolution dans la tête. Je dus lui faire une tête méprisante lorsque je me dis que la meilleure réponse que je pouvais lui donner était la porte en pleine figure. Mais il alla plus vite que prévu en enchaînant sur des paroles qui attirèrent mon attention. « Euh pardon, je voulais juste savoir si…euh tu savais où se trouve Aiden par hasard ? Tu sais j’ai des questions à lui poser au sujet de… » Aiden ? Que pouvait-il lui vouloir ? Et pourquoi venir ici ? C'était clair, il savait tout. Comme tous les autres d'ailleurs. Mon cœur se mit à battre rapidement, me mettant dans un état de stress inimaginable. Et pourtant je gardais un visage inexpressif, qui dû rosir quelque peu tout de même. Je devais trouver quelque chose à lui répondre sans paraître totalement coupable. Mais il s'approcha de moi pour me dire la fin de sa phrase. « … la résistance. » J'étais bête, évidemment. Il venait parce que c'était un rebelle et qu'il était bien connu qu'Aiden avait un lien particulier avec ma sœur. Il semblait alors tout naturel que si une personne pouvait savoir où il se trouvait, c'était elle. Ou moi. Mon visage se raidit cependant à cette entente. Je n'aimais pas qu'on vienne me parler de cette révolte. Et Aiden m'avait clairement dit de m'en tenir éloignée. « Qu'est-ce que tu lui veux ? » dis-je avec un ton condescendant. Je me doutais qu'il y avait une part de probabilité que Skann fasse tout cela rien que pour m'embêter, mais il se pouvait aussi que sa venue ait une raison valable. « C’est vraiment important, je ne le trouve nulle part… alors si tu sais quelque chose.. je peux rentrer ? ce serait plus discret de parler de ça à l’intérieur. » Je ne sais pas ce qui me prit en l'instant, mais je le laissai entrer par un signe froid. A peine était-il à l'intérieur que je claquai la porte. « Je sais pas où il est... Je crois avoir entendu Rumer dire qu'il partait quelques temps avec son père. » Mon ton ainsi que mon regard étaient secs et froids. « Va demander aux autres, je vois pas pourquoi j'en saurais plus qu'eux. » Ma phrase avait sûrement pour but de vérifier qu'il ne savait rien au sujet de ma relation avec Aiden. Il ne pouvait pas savoir, personne n'était au courant. A moins que Juliet, la fille du Treize que nous avions croisé, soit allée répéter des choses. Ou bien Aiden l'avait dit lui-même. Non. Je me faisais des idées. Skann ne savait rien. Rien du tout.
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeDim 1 Avr - 21:15

« Qu'est-ce que tu lui veux ? » Sa froideur ne m’étonna même pas. Je répondis simplement, et lorsqu’elle m’y invita, j’entrai dans sa maison avec un sourire victorieux aux lèvres, sachant très bien que Silka nous observait quelque part aux alentours. La connaissant, elle allait surement rester planquée dans son trou pendant tout l’après-midi pour être sûre que je restais bien tout ce laps de temps chez la sauvage. Et j’avais l’intention d’utiliser mes charmes et mes dons pour convaincre la jeune fille de me laisser passer ce moment avec elle, il était bien évidement hors de question que je perde quelque chose d’aussi facile qui ne se basait que sur la confiance. Si j’étais suffisamment convainquant, je savais que je pourrais assez troubler Avalon pour qu’elle ait envie de me garder à ses côtés, même si je savais qu’elle ne me portait pas vraiment dans son estime. Bon en même temps, je lui avais déjà fait plusieurs croches-pattes devant tout le monde, je lui avais renversé un sac de boue sur la tête, je lui avais volé ses cahiers de cours pour les lancer dans la rivière… je me rendais finalement compte qu’elle avait des bonnes raisons de me détester. J’ai rigolé intérieurement, essayant de ne pas trop laisser voir mes émotions au moment où elle m’a répondu « Je sais pas où il est... Je crois avoir entendu Rumer dire qu'il partait quelques temps avec son père. Va demander aux autres, je vois pas pourquoi j'en saurais plus qu'eux. » Un sourire intrépide s’accrocha à mes lèvres. Impossible de m’en défaire, je voyais trop bien clair dans son petit jeu de cache-sentiments. « Allez, Ava. Tu ne vas quand même pas me dire que tu ne sais pas où se cache ton amoureux ? Tu te trahis toi-même, t’es rose comme un cochon jusqu’aux oreilles ma jolie. » Bon, la comparaison n’était pas vraiment flatteuse. Heureusement que j’avais ajouté « ma jolie » même si ce terme était également totalement ironique. Je la connaissais assez pour savoir que ce surnom ne lui plairait pas non plus, et que désormais, elle allait essayer de me mettre dehors à tout prix. J’avais appris, en passant tant d’années à l’observer en classe – car nous étions ensemble en cours depuis tout petit – qu’au lieu d’être flattée par tous ces compliments, elle prenait ça pour une moquerie. Alors depuis, je me faisais une joie de lui dire des bêtises à chaque fois. « Tu sais quoi finalement, oublie tout ça. Je n’veux pas savoir où se cache Aiden, et visiblement tu n’as pas non plus envie de me le dire. » Je savais qu’elle allait protester, prétendre qu’elle n’en savait rien et qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait bien faire en ce moment, alors je décidai de changer de sujet. « Avalon. » Je n’ai pas continuée ma phrase, parce que je me suis rendue compte que je n’avais rien à lui dire pour le moment. Il fallait laisser du temps à mon stock de conneries pour se renouveler un peu. J’ai posé les yeux sur son poignet cassé. J’avais envie de rire, en même temps, parce que je m’imaginais bien comment elle aurait pu se faire ça… tomber d’une balançoire, se retrouver à l’hôpital après avoir donné une baffe à quelqu’un. C’était bien son genre ça. La poisse la poursuivait partout. Je me suis alors approché d’elle, au risque de me prendre une claque ou un coup de genou dans l’entre-jambe, et j’ai caressé son plâtre salit en la regardant dans les yeux. Avalon était incapable de mentir. Elle bafouillait, rougissait et posait ses yeux ailleurs lorsqu’il était question de raconter une histoire fausse, et rien qu’à la voir la façon dont elle tentait d’éviter mon regard en ce moment, je devinais que l’histoire de ce plâtre devait rester secrète. Je n’ai rien dit. Je savais garder les bonnes choses à sortit aux bons moments, je n’allais tout de même pas la faire pleurer dès les première minutes.

En y repensant, je n’avais pas eu de nouvelles du chef rebelle du district neuf depuis pas mal de temps. J’étais certain qu’Avalon était au courant de tout. Mon expression est passée de intriguante à intriguée, et j’ai froncé les sourcils. Je ne m’en étais même pas rendu compte plus tôt. Quel affreux rebelle je faisais. Je donnais pas mal de fil à retordre à mes partenaires avec toutes mes histoires de défis, et même si je voulais me donner cœur et âme dans la cause rebelle, je ne pouvais tout de même pas tout plaquer avec Silka, et arrêter de vivre de ce plaisir que représente le jeu pour moi. Un froissement déchirant me heurta le cœur ; je repensai à ma petite sœur. Mon unique amour qu’on avait envoyé se faire écraser par des barbares. Hors de question que je ne la venge pas, il fallait sérieusement que j’obtienne des informations sur le sort d’Aiden durant cet après-midi. Mais j’ai chassé cette pensée d’un revers de main, pour revenir à la réalité. Avalon. Elle m’observait comme si j’étais devenu un spectre et que mon âme avait quitté mon corps. J’ai secoué la tête violement. « Bon ce n’est pas que, mais j’m’ennuie moi. Tu pourrais me proposer à boire quand même. Tu veux qu’on fasse des gâteaux ? » J’ai brandit un sachet d’aluminium de mon sac à dos. Il contenait des superbes framboises que ma petite sœur avait cueillies dans un champ voisin. Heureusement qu’aucun pacificateur sadique ne l’avait vu, sinon, ce serait elle qu’on aurait mangé au déjeuner plutôt que ses framboises. Berk. Bah, sans attendre sa réponse je me suis dirigé vers son espace cuisine. Sa maison semblait vide, et si elle tentait de me virer de chez elle, je pourrais toujours essayer de l’assommer avec une poêle, et attendre tranquillement la fin de la journée pour sortir de cet enfer.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeMar 3 Avr - 11:12


« Allez, Ava. Tu ne vas quand même pas me dire que tu ne sais pas où se cache ton amoureux? Tu te trahis toi-même, t’es rose comme un cochon jusqu’aux oreilles ma jolie. » Il ne me fallut pas une seconde de plus pour passer du teint rosé à des joues brûlantes et écarlates. Ses paroles étaient tombées comme un couperet, confirmant mes pires craintes. Malheureusement pour moi, je sentais que j'étais la seule fautive de sa compréhension sur le sujet. Si je n'avais pas rougi, peut-être que j'aurais eu une chance de m'en sortir. Mais j'avais rougi. Il allait bien sûr se délecter de cette nouvelle pour m'embêter, voire même me faire quelques chantages... Et cette façon de m'appeler, « ma jolie » et toutes les autres choses qu'il pouvait me sortir... Cela m’insupportait à un tel point que je lui aurais volontiers mis ma main sur la joue dans une gifle. Une chance pour lui que j'ai un poignet brisé. « Tu sais quoi finalement, oublie tout ça. Je n’veux pas savoir où se cache Aiden, et visiblement tu n’as pas non plus envie de me le dire. » Pour une fois il en venait vraiment aux faits. Il n'avait jamais voulu savoir où était Aiden, ce n'avait été qu'une excuse bidon pour enter chez moi et me harceler. Et comme une abrutie, j'avais cru que ses intentions d'aujourd'hui n'étaient peut-être pas si mauvaises. Pas étonnant que personne ne me donne de responsabilités quand on voyait mon niveau de naïveté débile. Je lui lançai un regard noir, n'ayant pas le courage de parler d'Aiden pour m'enfoncer encore plus. « Plus rien ne te retient alors... La porte t'attend. »

Je lui répondais très froidement, me doutant cependant qu'il n'allait sûrement pas partir aussi facilement. Je l'aurais bien mis dehors par moi-même, mais il était évident qu'il aurait largement le dessus sur moi. Je restais alors plantée au même endroit, attendant une réaction quelconque qui m'annoncerait que j'en avais encore pour un moment avant de me débarrasser de ce parasite. « Avalon. » Je commençais à paniquer en le voyant se rapprocher de moi tout en me fixant. Qu'allait-il fait encore ? J'espérais profondément qu'il n'allait pas dépasser les limites, ayant tout à coup l'appréhension de me retrouver seule à la maison avec lui. Il se mit à toucher délicatement mon poignet recouvert, avec un regard qui me glaçait le sang. Je restais interdite quelques secondes, cherchant mes mots vivement. Une poussée d'adrénaline me fit tout à coup réagir. « Arrête ça ! » dis-je en me dérobant brusquement à son contact. Il venait définitivement de franchir un niveau cap dans mon sentiment de haine. Il m'avait tout juste provoquée en parlant d'Aiden, et se comportait d'une façon très peu appropriée à la situation. Et je n'allais pas manquer de lui faire remarquer. « A quoi tu joues ?! Tu ferais mieux de faire ça avec ta petite copine là... l'abrutie avec qui tu fais ton jeu débile... » Je savais bien que c'était risqué de lui dire ça, mais je ne comptais pas rester passive à ses attaques.

Skann faisait bien l'un des pires rebelles que j'avais rencontré. Je pensais même que j'aurais été meilleure que lui. Il semblait se ficher totalement de la cause, ce qui me laissait penser que son engagement était sûrement dû à son jeu stupide avec son acolyte Silka. Ces deux-là aimaient bien embêter tous ceux qu'ils croisaient avec leurs « cap ou pas cap ». Mais il avait au moins remarqué qu'Aiden n'était pas présent depuis quelques temps, je ne pouvais pas le nier. Je voyais Skann changer d'expressions, pour finir avec une proposition pénible. « Bon ce n’est pas que, mais j’m’ennuie moi. Tu pourrais me proposer à boire quand même. Tu veux qu’on fasse des gâteaux ? » Quel bonheur ! Il voulait vraiment faire des gâteaux avec moi ?! Sérieusement... Comme si on faisait des gâteaux chez moi... Et qu'il aille voir ailleurs pour boire et piquer les affaires des autres ! Je ne savais vraiment pas comment me dépêtrer de cette situation. Le mettre à la porte était bien sûr la meilleure des solutions, mais certainement pas la plus facile à réaliser vu ma situation de faiblesse. Malheureusement, Rumer n'allait pas revenir de sitôt. Et il fallait encore moins compter sur la présence d'Aiden qui aurait été radicale pour exterminer le parasite. Je vis Skann sortir un sachet contenant quelques fruits que je n'avais pas tout de suite distingués. Il avait vraiment l'intention de m'embêter jusqu'au bout, quitte à me faire saliver devant des fraises que je n'avais pas souvent l'occasion de manger. « Mais... DEGAGE ! » Je me précipitai pour le rattraper avant qu'il n'entre dans la cuisine pour tout sacager. « C'est quoi ton problème ?! Tu peux pas me foutre la paix ? ... » Je sentais que les larmes tentaient de se frayer un chemin pour couler sur mes joues, mais je ne voulais pas qu'il me voit comme une pauvre petite fille qu'il aimait martyriser. Il fallait que je réprime ces preuves de faiblesse morale qui le rendrait encore plus désagréable. « Dégage. » J'avais un autre plan, qui n'allait bien évidemment clapoter face à sa cruauté mais cela valait le coup d'essayer. D'après ce que j'avais cru voir une fois, Skann ne faisait pas autant le fier quand Aiden était dans le coin. « Sinon je vais chercher Aiden. Et je peux t'assurer que tu le regretteras. » Il était évident que je ne pouvais pas aller chercher Aiden, même si l'envie ne manquait pas. Mais avec un peu de chance je verrais une réaction de Skan que je pourrais utiliser contre lui, ou toute autre chose qui serait bonne à user pour jouer à son petit jeu de provocation.
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« Plus rien ne te retient alors... La porte t'attend. » Hé non, désolée ma belle. Tu ne m’auras pas aussi simplement. Je me suis contentée de la regarder de travers en continuant mon chemin. Elle n’allait pas refuser de si goutteuses fraises quand même ? « Arrête ça ! » J’ai stoppé net. « A quoi tu joues ?! Tu ferais mieux de faire ça avec ta petite copine là... l'abrutie avec qui tu fais ton jeu débile... » Ce jeu débile ? Bordel, pourquoi personne ne comprenait ce besoin. Ce jeu, ne pouvait pas s’arrêter, sinon, c’était toute ma vie qui partait en fumée. J’ai serré des dents en la regardant méchamment. Elle pouvait bien mépriser mon jeu préféré, elle n’avait jamais essayé, et ne savait à quel point la sensation de vide se comblait lorsque j’étais avec Silka, et lorsqu’on inventait des paris absurdes. Si elle me provoquait, je pouvais vite passer du garçon cool au mec haineux, alors j’ai serré les poings en essayant de ne pas lui faire top peur. Elle était sensible, il ne fallait pas oublier. « Faire ça… mais faire quoi Avalon ? Lui caresser le bras ? Voyons je pourrais faire bien plus avec elle. » J’aurais pu rajouter et « avec toi aussi », pour lui faire peur, et la menacer, mais je savais que trouillarde comme elle était, elle serait sortie en pleurs de la maison en criant au voleur. En plus, je ne racontais que des conneries ! Il ne s’était jamais rien passé entre Silka et moi, sexuellement parlant, et ce n’était pas près d’arriver. Mais bon, elle n’avait pas besoin de savoir que ce n’était pas ma « petite copine » et autant clouer le clapet à cette jolie blonde et la laisser dans son délire de petite vierge pure, qui a peur qu’on lui touche le bras. Je me suis écarté d’elle, veillant à ne plus la toucher par la suite.

Lorsque je me suis engagé dans sa cuisine, elle n’a pas semblé plus calme. « Mais... DEGAGE ! » s’est-elle écrié. Elle n’avait plus aucun contrôle sur la situation, et si elle n’était pas aussi pathétique, j’aurai presque rigolé. « C'est quoi ton problème ?! Tu peux pas me foutre la paix ? ... » Je ne savais franchement pas ce qui avait dérapé, et depuis quand. Je n’étais pas un salaud, j’étais sympa. Tout le monde m’appréciait, et j’avais pleins d’amis parce qu’on me trouvait drôle et agréable. J’étais peut-être lourd parfois, mais tout ce que je faisais, c’était dans une bonne intention. Sauf en ce qui concernait le jeu, évidement. Avec Avalon… c’était différent. Elle n’avait jamais pris le temps de me connaitre. Elle ne souhaitait rien avoir à faire avec moi, et ça, depuis toujours. J’aurai du m’en contenter, abandonner mon plan « d’ami-ami » avec elle, mais je ne supportais pas l’idée qu’elle puisse me tenir tête. Je voulais la décoincer, l’aider, la faire devenir sociable et la sortir de sa monotonie. Ce n’était pas possible de vivre toute une vie sans amis quand même ! Je me demandais sérieusement comment Aiden pouvait aimer cette fille frigide et sans conversation. « Dégage. » J’ai agité le sachet de fraises devant elle, espérant la persuader d’en manger au moins avec moi. « Sinon je vais chercher Aiden. Et je peux t'assurer que tu le regretteras. »

Des frissons déchirants me parcoururent la peau. Aiden… il n’était pas bien méprisant, pas vraiment plus grand que moi, un peu plus baraqué certainement, mais c’était probablement la personne que je respectais le plus au monde. Du haut de ses dix-neuf ans, il ne m’inspirait que de la confiance et de la sagesse, et ses traits durs laissaient voir qu’il était parfait pour le rôle de chef rebelle, malgré son jeune âge. Lors de nos petites réunions secrètes, où nous n’étions pas franchement plus qu’une petite quinzaine, c’était toujours lui qu’on écoutait avec admiration. J’admirais son courage, son engagement, et pour rien au monde je n’aurais voulu le décevoir. Je ne le connaissais pas bien, mais j’aurai été trop fière d’être son frère. Il était en quelque sorte mon modèle sur terre, et… je savais que mes petits défauts ne m’emmèneraient jamais aussi loin que lui. Il méritait une vie meilleure, alors que moi, je n’étais qu’un petit branleur né du mauvais côté du district qui ne demandais qu’à exister. Je ne pouvais pas me suffire à ce que j’avais, je voulais plus, toujours plus, je voulais sentir et vivre trop fort… ce stupide jeu. Avalon n’y connaissait rien. Elle était totalement à côté de la plaque et ce n’était tout de même pas de ma faute si je ne pouvais pas me satisfaire avec une vie trop monotone. Elle savait très bien qu’elle avait visé juste. Il n’était pas difficile de comprendre que je m’inquiétais pour Aiden, et que je ne voudrais jamais faire quoi que ce soit qui puisse me faire perdre le peu d’estime qu’il avait pour moi. Je n’étais pas le plus efficace des rebelles, mais je voulais vraiment faire quelque chose de bien au moins une fois dans ma vie. Au moins pour elle. Pour Cyahna, ma petite sœur assassinée pendant les jeux. J’ai baissé les yeux, cherchant une réponse qui pourrait me sauver.

J’ai eu un moment d’hésitation avant de répondre dans un sourire sadique ; « Aiden. Bhen voyons ? Je croyais que tu ne savais pas où il était ? Si maintenant tu veux parler de lui, je t’écoute… est-ce que… il se cache dans ta chambre ? C’est censé être un secret vous deux ? Dans ce cas, je m’excuse d’avance si j’ai déjà avertie la moitié de nos chers camarades de classe. » J’ai vu son visage se décomposer. Assurément cette fille détestait être au centre de l’attention, surtout lorsque sa position était positive. Pitié, faites qu’elle ne se mette pas à pleurer devant moi ! « C’est bon poupée, tu vas faire des jalouses, soit heureuse ! Finalement tu as réussi à faire quelque chose de ta vie. »
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Avalon R. Sweenage
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Avalon R. Sweenage
△ correspondances : 13212
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△ à Panem depuis le : 23/04/2011
△ humeur : mélancolique
△ âge du personnage : vingt-deux ans
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« Faire ça… mais faire quoi Avalon ? Lui caresser le bras ? Voyons je pourrais faire bien plus avec elle. » Skann m'avait toujours énervée, mais là il finissait par me dégoûter. J'avais horreur de ce ton utilisé, du fait qu'il m'appelle « Avalon » alors que je détestais l'emploi de l'intégralité de mon prénom, mais surtout l'idée qu'il ait pu avoir des idées derrière la tête en venant me voir me donnait la nausée. Ce gars était écœurant, et le pire dans l'histoire était que je n'avais aucune idée de la façon dont j'allais pouvoir me débarrasser de lui pour enfin être tranquille. Comme si j'avais besoin qu'un débile vienne chez moi pour m'embêter alors que j'avais de lourdes préoccupations. Je lui fis une mine pleine de dégoût en réponse et ne cherchai pas à aller plus loin sur le sujet. Bien évidemment je n'eus pas le plaisir de le voir se diriger vers la porte pour sortir de la maison. Au contraire, il se baladait comme s'il était en droit de tout. Peut-être allait-il se mettre à cuisiner, ou du moins essayer, pour préparer un gâteau qu'il se ferait sans doute le plaisir de goûter sous mes yeux, sans me convier à la dégustation. Cette façon d'être m'indisposait au plus haut point. C'était clair. Il était tout dans la provocation, uniquement parce que je n'avais pas voulu lui adresser la parole à l'école. Le pauvre petit devait avoir besoin d'être le centre d'attention, et si l'on acceptait pas sa condition on devait la subir. Qu'il aille continuer son jeu ailleurs s'il lui plaisait tant.

A mon énième ordre de partir, il agita le sachet de fraises de la même façon qu'on présente la nourriture à ses animaux de compagnie. Voulait-il vraiment partager avec moi ? Je ne pensais pas vraiment. Même pas du tout. De toute façon je ne comptais pas lui offrir le plaisir de me faire saliver devant quelques petits fruits. Mais c'est lorsque je fis ma menace en feignant vouloir faire venir Aiden que les choses tournèrent plus ou moins à mon avantage. Je vis le visage de Skann changer, passant par plusieurs expressions que j'avais rarement vu dessinées sur son visage, comme le respect, avec peut-être même... une touche d'admiration... ? Ce fut probablement en cet instant que je réalisais que j'avais eu une très bonne idée en l'évoquant. Pour que Skann ait une once de considération envers lui, il devait aussi sacrément craindre toute retombée s'il faisait trop de vagues. Et bien entendu il n'y avait pas besoin d'être un génie pour comprendre que je faisais partie des personnes à ne pas importuner. Pour les plus ignorants, nous pouvions faire passer cela comme une sympathie mutuelle, bien que froide, depuis des années suite à la malchance qui avait frappé ma famille. Mais la vérité était qu'il voulait par dessus tout que je sois en sécurité, que ce soit par rapport aux pacificateurs, mais aussi des petits désagréments que certaines personnes se faisaient une joie de créer.

Je vis Skann hésiter avant de prendre la parole. J'avais véritablement touché juste. C'était parfait. Enfin... jusqu'à ce que j'entende ce qui suivait, accompagné d'un sourire qui m'était tellement familier chez lui. « Aiden. Bhen voyons ? Je croyais que tu ne savais pas où il était ? Si maintenant tu veux parler de lui, je t’écoute… est-ce que… il se cache dans ta chambre ? C’est censé être un secret vous deux ? Dans ce cas, je m’excuse d’avance si j’ai déjà avertie la moitié de nos chers camarades de classe. » Je repoussai une mèche de mes cheveux humides qui obstruait ma vue. Il avait décidément l'esprit vif pour un débile. Mon visage dut se décomposer entièrement, ne sachant que répondre. Il n'avait toujours pas compris qu'il se pouvait que nous ayons une bonne raison de tout cacher ? Que, peut-être, mon poignet ne s'était pas cassé en voulant ouvrir une boîte ? Des conséquences dangereuses pouvaient venir si on apprenait que je connaissais l'endroit où était Aiden. Mais non. Il continuait, tête baissée, dans sa provocation. Cherchant sûrement à me mettre à bout pour son petit plaisir égoïste. Sur le coup je ne compris pas pourquoi Skann voulait qu'Aiden soit caché dans ma chambre, mais je me retins de justesse à lui poser la question, comprenant tout à coup ce qu'il insinuait. « C’est bon poupée, tu vas faire des jalouses, soit heureuse ! Finalement tu as réussi à faire quelque chose de ta vie. » Toujours ces surnoms aussi hideux. Puis je repensai quelque peu à ses paroles. Il n'avait pas si tort que cela. Aiden était un jeune homme plutôt attirant qui, en plus, avait une position favorable dans le district. Il était clair que les filles ne manquaient pas autour de lui. Et pourtant, c'était moi qu'il avait choisi. Pourquoi ? Je me posais toujours et encore la question. J'avais beau faire de mon mieux, mes défauts étaient de vrais handicaps, sans parler de mon étroitesse d'esprit qui m'empêchait de voir le bien quand il se présentait devant moi. Mais cette idée qu'on puisse me jalouser me faisait plaisir. Non spécialement par égoïsme, juste parce que j'avais eu de la chance. La deuxième partie était cependant moins flatteuse, mais c'était bien peu venant de Skann. «  Regarde partout si ça te fait plaisir... Il est pas là. » Il pouvait aller partout, vérifier dans le moindre recoin s'il le voulait. Il ne trouverait jamais la personne qu'il cherchait. Mais je compris rapidement que je n'avais pas fait la meilleure proposition. Skann allait fouiller partout, et bien sûr il ne se priverait pas de faire une escale prolongée dans ma chambre. Je le retins alors avant qu'il parte. Lui annonçant que les plans avaient changés. «  Non. En fait, tu vas devoir me croire sur parole. » Je lui barrais la route pour qu'il ne puisse pas sortir de la cuisine qu'il avait tant voulu rejoindre. Je ne voulais pas le laisser se balader dans la maison, j'étais persuadée que c'était ce qu'il cherchait. J'avais envie de lui demander de ne rien dire, et surtout de ne pas chercher à en savoir plus. Mais je ne voulais pas qu'il croit enter dans la confidence. Enfin, la vraie raison était que je ne voulais pas lui demander une faveur. Et encore moins concéder à haute voix qu'il avait vu juste sur cette relation. «  Personne te croira... Laisse tomber. »
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeMer 4 Avr - 22:02

Je me demandais pourquoi j’étais amie avec Silka, déjà. Ah oui, elle était marrante. Et jolie, et elle seule était prête à m’accepter tel que j’étais, avec tous mes défauts et mes petites manies. Mais bon sang, quand j’allais sortir de cette maison, je lui trouverais un gage affreux qui me ferait oublier ce misérable après-midi. Je ne devais être là que depuis quoi… une demi-heure à peine, à tourner en rond et trouver des prétextes pour pouvoir rester là sans passer pour un débile, et il me restait encore au moins trois heures à tenir avec Avalon. Je songeai à tous les surnoms que je lui avais déjà trouvés. Ma jolie, chérie, Avale, Avalanche, Avalon la Sauvageonne… je me rendais de plus en plus compte qu’ils n’étaient pas flatteurs. Alors que pourtant, je l’appréciais la petite. Du moins, tant qu’elle ne me balançait pas des répliques méchantes à la figure en essayant de me claquer la porte au nez. « Va passer tout l’après-midi chez Avalon » Quelle garce cette Silka. J’allais surement lui demander en réponse à ça, d’aller passer toute une nuit chez Nolan. On verrait bien ce qu’elle dirait. Ça lui apprendrait à me faire galérer comme ça !
« Regarde partout si ça te fait plaisir... Il n’est pas là. » Tiens tiens. Je n’avais pas besoin de vérifier. Je la croyais, pour la simple et bonne raison qu’Avalon ne savait pas mentir, et que si elle essayait, je le devinerais tout de suite tant sa confiance en elle était inexistante. Il fallait de l’entrainement pour ça, et même moi parfois, je ne paraissais pas crédible. « Non. En fait, tu vas devoir me croire sur parole. » Evidement, Aiden n’était pas présent. Sinon, Avalon aurait hurlé comme une folle pour le faire sortir de sa cachette. Le chaleureux Aiden aurait alors couru vers sa princesse et m’aurait méchamment jarté de sa maison. Ce n’était pourtant pas le cas. Pas de cris, pas d’Aiden. « Je te crois Chérie, je te crois…. Je sais bien qu’il n’est pas là. » A ses paroles pourtant, je sentis bien qu’elle s’inquiétait. Qu’elle avait peur pour quelque chose. Ce pourrait-il qu’Aiden soit en danger ? Non. Bien sûr que non. Avalon était faible, et si elle se taisait, c’était uniquement parce qu’elle était convaincue que je n’étais d’aucune aide possible. Encore une fois, je n’avais pas envie qu’elle éclate en sanglots alors je me suis contenté de la regarder sans comprendre, et j’ai choisi d’ignorer simplement ces dernières paroles. « Personne te croira... Laisse tomber. » J’ai suivi son conseil, faisait mine de ne pas saisir le sens, et j’ai haussé les yeux au ciel. Bon, peu importe, ce n’était surement pas grave de toute façon. J’irai chez Aiden ce soir pour m’assurer que tout allait bien, et ce serait fini.

C’est à ce moment-là seulement que je remarquai alors ces cheveux mouillés. Je ne l’avais pas vraiment admiré depuis que j’étais entré ici. « Oh Avalon ! Tu viens de prendre une douche ? J’aurai du arriver plus tôt. » Je n’étais pas un pervers, loin de là. Je n’avais aucune envie de toucher à Avalon. Elle était jolie, bien plus que la plupart des filles ici, mais… l’idée de ses lèvres sur les miennes me donnait plus envie de vomir. Pourtant, j’étais pris d’une terrible envie de la manipuler et de la faire trembler, j’adorais quand elle paniquait, ou quand elle semblait s’énerver. Elle était si peu sure d’elle et tellement sensible que ça en devenait marrant. Je lui en voudrais toute ma vie de m’avoir ignoré lors de nos années collège, et j’étais sure que j’aurais pu être un bon ami pour elle… si seulement elle me laissait l’approcher sans frissonner, et arrêtait de sursauter à chacun de mes pas. Puisque visiblement, l’accès à son salon était impossible, j’ai dégusté mes fraises sur place. Elle se tenait debout dans l’encadrement de la porte, essayant apparemment de bloquer la sortie. Avec ses petits os fragiles et son poignet cassé, j’aurais facilement pu la pousser pour partir simplement, mais tant mieux si elle m’enfermait ici. Plus loin j’étais de la porte d’entrée, mieux ça vaudrait. Je me suis assis tout bêtement sur la table, me serrant contre le bord pour lui laisser une place, même si j’étais certain qu’elle ne viendrait pas me rejoindre. « Mon dieu, qu’elles chont délichieuches, tu es chure que tu n’en veux pas ? » J’ai poussé le sachet vers elle pour l’inciter. Elle ne pouvait pas passer à côté d’un si bon fruit tout de même… Et puis, en en mangeant, je venais de lui donner la preuve qu’elles n’étaient pas intoxiquées, alors pourquoi ce retenait-elle ? Je n’avais pas l’air si cruel que ça quand même ? Pour la première fois de l’après-midi, je suis redevenu le Skann d’avant notre rencontre. Mon sourire mesquin et sadique à laisser place à un sourire sincère. Le problème, c’est que j’avais tellement joué la comédie autour de moi, que maintenant, il était impossible de deviner si mes intentions étaient bonnes ou mauvaises.

En croquant dans un des petits fruits rouges, je me suis aperçu que je n’avais pas été gentil avec elle depuis longtemps. Et si je voulais rester ici tout l’après-midi, il fallait au moins que j’essaye. « Au fait, tu t’es cassé le bras comment ? » Elle n’allait surement pas me répondre, mais elle ne pourrait pas dire que je n’étais pas sympa après ça. Je m’inquiétais pour elle après tout ! Ou au moins, je faisais semblant, mais c’était pareil.
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« Je te crois Chérie, je te crois…. Je sais bien qu’il n’est pas là. » Je ne fis que soupirer à ces paroles. Il était encore plus contradictoire que moi, sauf que chez lui cela était voulu dans le but de m'embêter. Mais au moins, il allait me laisser tranquille quelques temps avec Aiden. Juste assez pour que j'essaie de trouver de nouveaux mensonges ou de nouvelles esquives. Et ces surnoms qu'ils me donnaient sans cesse... j'avais fini par arrêter de protester il y a quelques temps déjà. Cependant la « conversation » changea rapidement de sujet, à mon plus grand bonheur. Je n'avais plus besoin de mentir, juste de répondre à ses questions débiles ou plutôt devrais-je dire à ses provocations incessantes. J'espérais juste ne pas avoir soulevé des soupçons que quelque chose se tramait. On ne pouvait pas vraiment dire que la situation présente était à mon avantage avec mon don pathétique pour le mensonge. Je me mettais à bafouiller, cherchant des mots qui ne venaient pas ou alors dans un ordre catastrophique. Et il était évidemment impossible de ne pas remarquer mes joues rougissantes, ainsi que mon regard fuyant. Voilà pourquoi la présence de Skann me plaisait très peu, en oubliant le fait que je ne pouvais pas le voir.

« Oh Avalon ! Tu viens de prendre une douche ? J’aurai du arriver plus tôt. » Il était vraiment exaspérant. Toujours à faire des réflexions dans le genre pour me rendre mal à l'aise. Et pour le coup il avait réussi. L'imaginer arriver alors que je n'étais pas totalement vêtue, ou pire encore... dans la douche. « T'es dégoûtant... » dis-je avec répulsion et mépris. Je n'imaginais déjà pas cette situation avec Aiden, alors ce n'était pas de sitôt que Skann aurait ce privilège. C'était même pire que dégoûtant, c'était... à vomir. J'avais juste envie de partir en courant avant qu'il ne se rapproche trop de moi et se mette à faire n'importe quoi. Je ne l'en pensais pas capable, mais avec lui je pouvais m'attendre à tout. Mais il ne dut même pas remarquer mon état de panique intérieur puisqu'il passa à admirer les fraises qu'il avait apportées. Il s'assit sur un meuble de la cuisine, laissant une place disponible en pensant bien débilement que j'allais me mettre à côté de lui... « Mon dieu, qu’elles chont délichieuches, tu es chure que tu n’en veux pas ? » Il mangeait assez salement, sans parler qu'on ne comprenait peu ce qu'il disait. Mais il avait changé d'attitude. Il n'avait plus cette expression de satisfaction qu'il arborait d'un air sadique dès qu'il était fier de ses petites provocations. Cependant, ce n'était pas cette gentillesse passagère qui allait me faire céder. « Non. Merci. » J'étais très froide, peut-être un peu trop si je ne voulais pas provoquer de nouvelles réflexions, mais j'en avais assez de le voir squatter la maison sans raison apparente. Il avait clairement dit que ce n'était pas Aiden qu'il cherchait, et ne semblait pas avoir véritablement d'objectifs. Peut-être en aurait-il marre de mon mauvais caractère ?

« Au fait, tu t’es cassé le bras comment ? » Sa question m'arriva comme un poing en pleine figure. C'était bien évidemment la phrase que je voulais à tout prix éviter, tout en étant certaine qu'elle tomberait un jour ou l'autre. Malheureusement. Je le fixai pendant un instant, cherchant quelque chose à lui dire. Devais-je mentir au risque d'être grillée directement ? Ou dire la vérité en omettant quelques « détails », c'est-à-dire quasiment l'intégralité de l'histoire ? La deuxième solution me parut plus facile à maintenir. Il me suffisait de broder quelque chose, dire que j'étais tombée et m'arrêter là. Avec un peu de chance il se moquerait de moi, comme d'habitude, et n'irait pas chercher plus loin. Si je ne lui disais rien, il voudrait savoir les moindres détails. Il fallait donc que je choisisse cette attitude. Cependant je me mis à bafouiller avant de sortir des paroles qui étaient pourtant vraies. « Je... je suis... tombée. » Je pris un air honteux, en espérant qu'il prenne ça en tant que la vérité – même si il était vrai que je n'étais pas fière d'avoir chuté aussi bêtement, et bien évidemment de m'être blessée – et qu'il passe à une autre moquerie. « De toute façon ça te regarde pas! » Sans la savoir, il avait touché le point sensible, celui qui pouvait me faire tout avouer sur la situation d'Aiden bien qu'il ne le fallait pas. Heureusement pour moi, cette fois-ci j'avais une détermination à ne rien dire qui ne me ferait pas céder à la pression. Mais il se pouvait que je lâche quelques informations sans m'en rendre compte. Et celles-ci pouvaient s'avérer être dangereuses pour la suite. Essayant de changer de sujet le plus rapidement possible pour me dégager de sa présence, je me dis que prétexter un travail ou je ne savais quoi d'autre pourrait m'aider à faire partir ce parasite. Je tentai alors le coup, après tout je n'avais rien à perdre à essayer de l'expulser gentiment, du moins, pas violemment mais un peu mesquinement. « J'ai des choses à faire. Toi aussi sûrement, les rebelles doivent te donner plein d'occupations. Tu
devrais partir. » Je me dégageais de la porte de la cuisine pour lui faire comprendre que la sortie lui tendait les bras. Il était temps pour lui de partir avant que l'après-midi tourne mal et qu'on finisse par se taper dessus pour n'importe quoi. Il était tellement insupportable que même la vue de son visage seule me donnait envie de le gifler. Alors je vous laisse imaginer ce que j'éprouvais à passer quelques minutes seule avec lui, à encaisser ces provocations puériles et perverses.
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« T'es dégoûtant... » Pffff… mais non ! Elle ne comprenait vraiment rein à rien celle-là. C’était censé être une BLAGUE, elle aurait du rire et me dire ça d’une autre façon, pourquoi ne pouvait-elle simplement pas tout prendre au deuxième degré ? Je me suis mis à fredonner une chanson sans plus vraiment faire attention à elle. Il y aurait bien un moment dans cette journée où j’apercevrais un sourire sur son visage, ou au moins l’ombre d’un sourire. Elle ne pouvait pas être si coincée, même un caméléon était plus marrant qu’elle. J’étais assez fier de ma comparaison d’ailleurs, puisqu’à y réfléchir, la petite Sweenage changeait de couleur presque aussi bien. Tantôt rouge par l’émotion, rose par la honte, blanche à cause de la surprise… bientôt elle allait se fâcher vraiment tout rouge, si ça continuait. J’ai levé les yeux au ciel pour lui faire comprendre qu’elle avait tort de réagir ainsi, que j’essayais juste de la décoincer un peu. J’ai observé mes jolies fraises. « Non. Merci. » a-t-elle simplement répondu a ma proposition. Au moins elle était polie, mais aussi vachement bornée. Quand je lui ai demandé ce qu’elle s’était fait au bras, elle a paru très embarrassé, et elle a répondu simplement « Je... je suis... tombée. » en balbutiant misérablement.

J’ai étouffé un petit rire innocent en l’imaginant glisser sur le rebord de sa douche ou trébucher sur une branche d’arbre. C’était tout à fait son style, et j’étais quasiment sur que si je la poussais, elle se cassait le deuxième bras. « De toute façon ça te regarde pas! » Bhen voyons ! Je m’inquiétais pour sa santé, simplement. J’ai soupiré une nouvelle fois, accablé par le manque de conversations qu’elle avait. A chaque fois que j’essayais d’engager quelque chose, elle se détournait violement et coupait court à toute paroles possible. Je voyais bien qu’elle essayait de se montrer le plus désagréable possible pour pouvoir me ficher dehors le plus rapidement. J’étais vraiment frustré. BORDEL, pourquoi cette jeune fille était incapable de m’apprécier ? Qu’est-ce qu’il fallait que je fasse pour qu’elle comprenne que j’étais SYMPA, et qu il fallait être amis avec les gens sympa ? J’ai fouillé dans mon sachet de fraises, et j’en ai pris une entre mes doigts. Je l’ai balancé sur le front d’Avalon et elle a rebondit pour s’écraser par terre. Quel gâchis. Une fraise de moins. Je ne referais pas ça de sitôt, même si me spectacle était beau à voir en en revanche, et elle y a répondu d’un ton sec en prétendant avoir des ‘choses à faire’.

« J'ai des choses à faire. Toi aussi sûrement, les rebelles doivent te donner plein d'occupations. Tu devrais partir. » Mais oui ! BIENSUR ! EUREKA ! ALLELOUIA ! Le seigneur est parmi nous. « les rebelles doivent te donner plein d’occupations » C’est cette remarque qui m’a fait réaliser que je pouvais toujours inventer des milliards d’excuses. Alors qu’elle s’éloignait de la cuisine pour me laisser passer, j’ai choisi de la suivre docilement, et au lieu de partir simplement comme elle me le suggérait, je me suis assis dans son canapé, qui était presque aussi abimé que le mien. J’ai pris un air impartial. On ne pouvait lire aucune émotion sur mon visage, et heureusement, j’étais très fort à ce jeu-là, je savais mentir comme personne. J’ai baissé les yeux vers le sol et je me suis tordu les mains pour paraitre embêté. « Ecoute Avalon… je.. je ne sais pas comment te dire ça, c’est vraiment gênant. Je voulais garder le secret, mais je pense que je n’ai plus le choix. Ses yeux s’agrandirent dans un mélange de peur et d’inquiétude, qu’est-ce que j’allais encore lui sortir comme imbécilité ? « Aiden… tu vois, en tant que rebelles tous les deux, on s’aide, comme des frères quoi ! » Je racontais n’importe quoi, et j’avais tellement honte de me servir d’Aiden comme excuse, si il l’apprenait, il me tronçonnerait surement en deux, mais puisque je ne pouvais pas rester chez Avalon sans rien dire, j’improviserai au moment venu, comme toujours. « Et bien voilà. En fait, Aiden m’a demandé de veiller sur toi. » J’étais mort de rire à l’intérieur de moi-même, c’était quand même vachement excitant de regarder sa réaction. Puisque j’étais lancé dans mon délire, j’ai décidé de continuer, avec cette même expression navrée sur le visage. « Il.. il s’inquiète pour toi je pense, et il m’a raconté ta chute (j’ai pointé le doigt vers son bras) et il pense que ce serait bien si, avec l’absence de Rumer, quelqu’un s’occupait de toi. Elle avait dit elle-même qu’elle était tombée, je n’avais qu’à prétendre que j’étais déjà au courant. « Il me fait confiance, Aiden. Tu devrais en faire autant. Viens prendre des fraises. » J’ai continué à mâcher sagement mes jolis fruits rouges en attendant de voir si, naïve comme elle était, elle tomberait dans le panneau.

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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeSam 7 Avr - 17:22


J'étais loin d'être agréable avec Skann, mais lui n'était pas mieux. C'était pourquoi nos conversations ne duraient pas très longtemps avant que je les sabote pour essayer de le dégager de la maison. Il se mit alors à chercher une fraise, et je sentis qu'il allait une nouvelle fois provoquer ma colère pour le plaisir de me voir hors contrôle. Skann l'a lança sur mon visage, plus précisément sur mon front, puis elle alla s'écraser par terre. S'il voulait gâcher les fruits pour ces débilités, qu'il le fasse. Ça m'était égal, mais qu'il ne fasse pas ça en m'utilisant comme jeu. Je commençais à m'énerver, mais plutôt que d'essayer de lui trancher la gorge, je bougeai et lui dis sèchement qu'il était largement temps qu'il parte de la maison pour s'occuper à des tâches sûrement bien plus importantes que celle qui consistait à m'embêter. Alors que je crus à ma réussite, je le vis s'installer sur le canapé miteux du salon. Ce parasite était terriblement résistant qu'il me faudrait certainement l'exterminer moi-même pensais-je dans un soupir. Je le vis prendre un air gêné, comme s'il allait m'avouer quelque chose de véritable pour une fois. « Ecoute Avalon… je.. je ne sais pas comment te dire ça, c’est vraiment gênant. Je voulais garder le secret, mais je pense que je n’ai plus le choix. » Mon expression dut paraître très étonnée, et pour cause je l'étais vraiment. Je n'avais jamais entendu ce ton chez lui et, une partie de moi me disait qu'il allait peut-être me dire la vérité cette fois. Je faisais tout pour refuser l'idée et ne pas tomber dans le panneau encore et toujours. J'attendais alors la suite pour juger de ces paroles. « Aiden… tu vois, en tant que rebelles tous les deux, on s’aide, comme des frères quoi ! »

Ça démarrait très mal pour lui. Je levais les yeux au plafond devant sa stupidité et son mensonge grossier. Si Skann et Aiden avait été proches, je l'aurais su. Et bien malheureusement pour lui, j'avais plutôt eu des échos démontrant l'inverse. Il était vraiment prêt à tout pour m'embêter, encore plus à chaque fois. Et maintenant qu'il avait compris pour Aiden et moi, cela ne risquait pas d'aller en s'améliorant. « Et bien voilà. En fait, Aiden m’a demandé de veiller sur toi. » De pire en pire. Comme si Aiden allait le chercher lui, Skann, alors que tout le monde savait qu'il me faisait les pires misères depuis bien longtemps. Je faisais un signe d'exaspération, ne voulant pas répondre à ces débilités mais aussi pour voir jusqu'où il allait aller pour me faire croire ces conneries. « Il.. il s’inquiète pour toi je pense, et il m’a raconté ta chute et il pense que ce serait bien si, avec l’absence de Rumer, quelqu’un s’occupait de toi. » Il montra mon poignet au milieu de ses paroles. Comment pouvait-il savoir ??! Je cachai désespérément mon anxiété passagère, me disant qu'il n'avait fait qu'une déduction évidente face à la situation. Bien sûr Aiden ne pouvait pas lui avoir dit. Il m'avait promis. Je m'éloignai alors de Skann pour cacher ma colère. « Il me fait confiance, Aiden. Tu devrais en faire autant. Viens prendre des fraises. » Mais ces dernières paroles finirent pas me faire sortir de ma pseudo indifférence. « Bien évidemment il est allé te chercher, toi..., pour me protéger ?! C'est trop mignon... Mais, c'est bizarre parce que... il y a à peine cinq minutes, t'es venu me voir pour me demander où il était ... Alors à moins que tu aies une mémoire pourrie, j'ai bien l'impression que tu te fous de ma gueule... » Il ne fallait pas s'étonner que Skann soit désagréable quand on voyait comment je lui parlais, mais ce n'était que ce qu'il méritait. C'était un sale con qui se croyait plus futé que les autres et s'amusait de mon malheur. Comment pouvait-il utiliser Aiden ?! C'était la pire chose qu'il pouvait faire, et il s'en doutait bien. D'où les petits sourires en coin que je croyais voir dès que je le regardais. Il me dégoûtait. Le pire était que j'avais tout de même un doute sur la véracité de ses paroles. Il se pouvait, à quelques petits pourcentages, que ce soit vrai. Mais le doute était trop grand, et je ne tenais pas à prendre le risque d'en dévoiler trop par ma débilité et naïveté flagrantes. J'avais promis à Aiden de ne rien dire. Je n'avais plus qu'à faire sortir Skann de chez moi, et le problème serait réglé. « Dégage. Maintenant. » Le parasite ne bougeait bien sûr pas. Je pris alors mon courage à deux mains, et attrapai son bras avec ma main toujours valide. Je le tirai du canapé, me doutant bien qu'il reprendrait le dessus dans quelques secondes, mais je voulais tenter de le faire sortir. « J'veux plus te voir ! Dégage ! Maintenant ! sinon tu peux être sûr que tu vas finir par le voir Aiden et on verra bien qui rigolera le plus. » J'avais un ton menaçant et un regard noir que je n'avais jamais connus chez moi. Je finissais par me faire peur à moi-même. J'espérais juste que Skann ne verrait pas à quel point je tremblais de colère pour peut-être comprendre que je racontais n'importe quoi moi aussi.
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeDim 8 Avr - 22:56

« Bien évidemment il est allé te chercher, toi..., pour me protéger ?! C'est trop mignon... Mais, c'est bizarre parce que... il y a à peine cinq minutes, t'es venu me voir pour me demander où il était ... Alors à moins que tu aies une mémoire pourrie, j'ai bien l'impression que tu te fous de ma gueule... » Flute, j’étais persuadée que cette technique allait marcher. Je savais que si je continuais à mentir je pourrais la persuader, mais il s’agissait d’Aiden, et je n’avais pas envie de trop m’enfoncer dans mes mensonges alors que j’avais encore pleins d’idées derrière la tête pour rester à ses côtés cet après-midi. Il suffisait que j’exquise un petit sourire pour qu’elle pense que tout ça n’était qu’une blague. Alors c’est ce que j’ai fait, naturellement, j’ai explosé de rire et me tordant bêtement dans son canapé, et en m’étranglant à moitié je lui ai répondu ; « Ahaha, t’as failli me croire, banane ! Bon allez, détend toi un peu, pourquoi tu rigoles jamais ? A te voir on dirait une paumée qui a perdu toute sa famille dans un attentat kamikaze. » Bon, j’étais peut-être un peu méchant avec elle, mais c’était pour son bien, elle ne le savait pas encore. Je me demandais quand était la dernière fois que je l’avais vu rigoler, ou au moins sourire… et j’étais incapable de me répondre. Je l’avais vu pleurer, bouquiner tristement dans un coin, marcher seule dans une ruelle sombre, mais jamais sourire. Ou du moins, elle ne m’avait jamais adressé un sourire à moi. Quel comble ! Moi qui étais adorable et super gentil avec elle, enfin avant. Elle ne riait pas aux blagues, elle prenait tout pour une agression, et même une fraise balancée en pleine tête, c’était comme si je l’avais tuée ! Non mais. Seriously.

Toujours avachi sur son canapé ruiné, je la regardais faire les cent pas, visiblement à la rechercher d’une solution pour me foutre à la porte. Elle n’y arriverait pas. La seule chose qui pourrait me faire déguerpir serait un pacificateur dans le genre de Serge ou bien… Aiden. J’espérais vraiment qu’il était en mission quelque part dans le 5 ou dans le 7, parce que s’il débarquait, j’étais fichu et je risquais de perdre le très peu d’estime qu’il avait pour moi. Et encore, si j’en avais parce que je pense que la seule chose qu’il était capable d’apprécier chez moi, c’était le fait que j’aies rejoins la cause des rebelles. Pour ma sœur. Uniquement, je voulais la venger elle, et les autres, je n’en avais rien à battre. En penser à ça, je me disais que j’étais très certainement égoïste, mais je m’en foutais aussi, j’avais trop de défauts pour pouvoir me préoccuper de celui-là. En même temps, ces paroles me blessaient. Parce qu’elles étaient la confirmation qu’Aiden me voyait comme un bon à rien incapable de faire des missions pour les rebelles. Il n’avait aucune confiance en moi, pour Avalon, c’était certain. Le seul moment où je la vis faiblir, c’est lorsque je parlai de son bras. Peut-être que j’avais touché un point sensible, et qu’il y avait bien une histoire secrète sous ce platre ? Je m’en occuperai plus tard, pour l’instant, je devais m’accrocher à ce canapé et partir de cette maison seulement à la nuit tombante. « Dégage. Maintenant. » Brrrrou, petite Avalon n’était vraiment pas contente. A ce stade-là, je ne savais vraiment pas quoi faire pour arranger mon cas. Paumé mon vieux, même les cruches de ton district ne t’aiment pas… Pourquoi ne pouvait-elle simplement être sociable, et agréable, et m’offrir un verre d’eau en me demandant comment allaient ma famille et moi-même ? Incroyable ce manque de politesse ! Bon en même temps, je reconnais que je n’avais pas été très intelligent en débarquant chez elle et en prétextant quelque chose sur Aiden sans réfléchir. Elle s’approcha de moi à grands pas. La fureur pouvait se lire sur son visage pâle comme la neige. D’un coup sec, elle me tira de son fauteuil, avec son bras valide. « J'veux plus te voir ! Dégage ! Maintenant ! sinon tu peux être sûr que tu vas finir par le voir Aiden et on verra bien qui rigolera le plus. » Ah, ça y était, le tigre en elle se réveillait enfin. Il était peut-être temps qu’elle se révolte un peu et qu’elle arrête de subir les actions de son entourage ! Elle tremblait de rage et de colère…et moi, je l’observais ne sachant pas trop si je devais l’assommer et lui faire avaler des pilules calmantes de force ou juste rigoler. Pfff… elle n’arrangeait vraiment pas les choses. J’aurai préféré passer l’aprem tranquille avec Silka, à me moquer des autres plutôt que d’être là à chercher des excuses bidon sans arrêt. Si ça continuait, je serai obligé de lui faire une déclaration d’amour pour avoir son attention plus de trois minutes.

« Avalon. » Je me suis détaché violement de ses petits doigts qui m’entrainaient vers la sortie. La pauvre, c’était quand même triste d’avoir moins de force que moi, alors que je faisais déjà 1 mètre 20 pour 40 kilos. Mais bon, je mettais ça sur le compte du bras cassé. Je l’ai obligé à tourner son visage vers moi, alors qu’elle était au bord des larmes de colère, et j’ai continué ma phrase. « Avalon, je ne partirai pas de ta maison. » Elle devait se demander pourquoi, pourquoi j’étais si borné, pourquoi j’avais toujours cet air de trisomique attardé qui ne faisait qu’emmerder les gens… et moi je me disais juste qu’elle ne pouvait pas comprendre, à quel point ce stupide jeu comme elle disait était important pour moi, à quel point ça me faisait vivre et comment je mourrais sans cette activité. Je ne pouvais simplement pas envisager ma vie seul, sans le jeu. A vrai dire, ma vie entière était un jeu, l’amour, l’amitié, tout ça ne voulait rien dire pour moi. Ma propre vie ne m’importait peu, tant que j’avais ces défis tout au long de ma vie. Evidement je ne pouvais pas lui dire ça, j’avais déjà tenter d’expliquer à mes parents et je m’étais pris une baffe, elle, avalon, elle soufflerait probablement en me trouvant encore plus pathétique. Si Silka m’avait dit de planter un couteau dans le ventre de la jeune fille qui se tenait en face de moi, je l’aurai fait, quitte à me faire tuer en retour. Parce que j’étais toujours plus haut que mes limites, toujours plus haut que la réalité. J’avais ma propre vision du monde.

« Avalon. Je ne partirai pas de ta maison avant d’avoir visiter ta chambre enfin. » Elle me détestait déjà et ça ne changerait jamais, alors pourquoi me priver de toutes ces folies ? Sa maison n’était pas bien grande, elle ressemblait un peu à la mienne d’ailleurs. Je ne savais pas où se trouvait sa chambre, mais je pouvais bien ouvrir plusieurs portes. Je suis d’abord tombé sur les toilettes. J’ai refermé vite fait en étouffant un petit rire débile, puis j’en ai ouvert une autre. Un lit très bien fait trônait au milieu. Celui de ses parents très certainement. J’ai refermé également, par respect pour eux, et j’ai ouvert la dernière porte qui contenait trois petits lits, pour les trois filles sweenage. Je ne savais pas lequel était le sien, alors je me suis allongé sur celui du fond, m’imaginant bien que de toute façon, Avalon vomirait aussi bien si j’étais dans son lit que dans celui d’une de ses sœurs. Elle allait avoir bien des peines à me sortir de là, maintenant ! « Avalon, Rumer… et comment s’appelle l’autre déjà ? Bonnie ? Je me souviens d’elle, aussi jolie que vous deux. « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’était bel et bien un compliment, et cette remarque n’était absolument pas méchante et ne visait pas à blesser ava en lui rappelant la disparition de sa grande sœur, loin de là, j'étais juste simplement trop bête pour réfléchir à mes paroles.

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 « Ahaha, t’as failli me croire, banane ! Bon allez, détend toi un peu, pourquoi tu rigoles jamais ? A te voir on dirait une paumée qui a perdu toute sa famille dans un attentat kamikaze. » Il avait toujours ce ton débile à chaque qu'il était fier de ses petites blagues niaises. Sans parler que sa dernière phrase me vint comme un poignard dans le cœur. Il savait très bien que j'avais perdu presque toute ma famille, et il s'en jouait. C'était en fait la pire chose qu'il pouvait faire, s'attaquer à ma famille, comme ça, totalement gratuitement alors que je ne voulais qu'une chose. Être seule et tranquille chez moi. J'essayai alors avec colère et ressentiment de le dégager de la maison. Je ne voulais plus de lui, rien que voir sa tête et son affront de me dire ça, dans ma maison... J'avais envie de lui arracher les yeux pour lui faire comprendre que c'était qu'un pauvre con qui se réjouissait du malheur des autres, qui se servait d'Aiden et des rebelles pour aller plus loin dans son petit jeu avec sa mijaurée nommée Silka. Mais il restait là. Il restait là pour me faire péter les plombs encore plus, si c'était possible. « Avalon. » Il se détacha rapidement de mon emprise et m'obligea à le regarder. Ce qui m'aurait presque donné envie de vomir sur lui. « Avalon, je ne partirai pas de ta maison. » Qu'allait-il encore me sortir pour rester quelques temps de plus ici ? Qu'il était amoureux de moi peut-être ? J'en explosai de rire intérieurement. C'était tellement pathétique. Ou peut-être allait-il se mettre à parler de Billie. Auquel cas, il n'allait pas oublier sa faute.

« Avalon. Je ne partirai pas de ta maison avant d’avoir visiter ta chambre enfin. » Je n'osais même pas imaginer pourquoi il voulait tant voir ma chambre, il était tellement bizarre que tout pouvait déclencher cette envie. Il se mit déjà en route pour ouvrir toutes les portes, avant même que je puisse l'en empêcher, et de toute façon je n'étais pas en état de le faire. Alors autant le laisser pour qu'il puisse déguerpir rapidement après. Il se trouva tout d'abord en face des toilettes mais referma la porte dans un rire débile. C'est vrai que voir des toilettes étaient tellement drôle. Hilarant même. Puis il se trouva devant la porte de mes parents. Cette salle, je ne l'avais pas vu depuis la mort de mon père. Cela me fit presque monter les larmes aux yeux et avant que je lui fasse comprendre que son geste était plus que déplacé face aux tragédies successives qui avaient frappées ma famille, il referma la porte pour se diriger vers la dernière salle. Il entra dans cette sale qui ne pouvait être que ma chambre et celle de mes sœurs. Skann alla alors se vautrer sur le lit du fond, ne savant même pas où il était tombé. C'était le lit de Billie. Personne ne l'avait jamais touché depuis la Moisson où elle était partie pour ne jamais revenir à la maison. Il avait alors fait une grosse erreur que je voulais m'empresser de lui faire regretter. Mais je n'eus pas le temps de faire ou dire quoi que ce soit qu'il finit par attiser une blessure qui n'avait jamais cicatrisé. « Avalon, Rumer… et comment s’appelle l’autre déjà ? Bonnie ? Je me souviens d’elle, aussi jolie que vous deux. » Il aurait pu me faire tout ce qu'il voulait, les pires choses, les plus dégoûtantes, les plus douloureuses, toutes... Il ne pouvait pas faire pire que d'insulter la mémoire de Billie... Ou Bonnie comme il aimait l'appeler devant moi. J'eus alors un vertige qui avait envahi mon esprit juste avant de me faire vaciller. Et fus contente de ne pas m'être éloignée de l'embrasure de la porte pour me rattraper au mur avec mon main valide. Je sentais déjà les larmes couler sur ma joue, et je ne souhaitais pas les cacher à ce petit con qui les avait provoquées. Je réussis tout de même à formuler quelques mots pour lui faire comprendre ma blessure profonde face à ses mots. « Co...comment tu peux... dire ça ...? ... » Ma phrase était ponctuée de silences pesants dû à mon souffle coupé par le choc. Je ne pouvais pas rester à le regarder s'imposer dans ce lit, après ce qu'il venait de dire. Je pris alors rapidement la sortie de la pièce, puis de la maison. Je n'avais qu'une envie, celle de courir vers la maison du maire pour retrouver Aiden et me blottir contre lui. Mes pas me menèrent même sur la route que je devais prendre pour m'y rendre, mais je me résignais à l'idée que c'était la seule chose qu'il m'avait refusé. Venir le voir comme ça, en plein jour, sur un coup de tête. Je retournai alors à la maison, où Skann était. Il se tenait droit devant la porte d'entrée, à attendre que ma tristesse mêlée de colère passe et que je revienne à la maison pour m'insulter encore plus. Je m'approchai alors de lui, puis rentrai chez moi en le poussant violemment dehors. Tellement fort qu'il n'eut pas le temps de prendre correctement les marches. Skann s'effondra lourdement sur le sol. Je ne cherchais même pas à savoir s'il s'était blessé ou autre. Je m'en foutais totalement, et même encore plus. « Va-t-en. Je veux plus te voir. » J'espérais du fond du cœur qu'il aurait l'intelligence d'esprit de ne pas continuer après ce qu'il avait fait. Je pouvais supporter les sacs de boue sur la tête, les feuilles jetées au lac... Mais les paroles déplacées était de trop. Qu'il se casse. Je ne voulais plus avoir à supporter un abruti chez moi.

(désolée c'est court et nul Arrow SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  178029134)
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« Co...Comment tu peux... dire ça ...? ... » A voir l’expression hébétée sur le visage d’Avalon, je devinai que j’avais frappé fort. Parler de Bonnie n’était peut-être pas la meilleure solution du monde pour m’attirer son amitié, mais je n’avais jamais voulu faire mal. La ville entière était bien placée pour savoir que j’étais le mec avec le moins de tact au monde, et en plus de ça, … je n’étais même plus sûr qu’elle s’appelait Bonnie. Quelque chose dans le genre en tout cas, je l’avais toujours considéré comme la plus jolie fille du district, jusqu’à ce qu’elle se fasse massacrer pendant les jeux. Ah oui ! Voilà, Billie. Je comprenais tellement la douleur d’Avalon, mais dans le fond, je n’avais pas envie de la soutenir. Je voulais qu’elle souffre autant que moi depuis que ma propre sœur était partie. Cyahna avait quinze ans, à sa mort. Et Kathleen, la première fille que j’avais embrassée, même si c’était pour un défi, avait perdu son frère la même année. On était tous dans le même sac, on avait tous perdu des gens qu’on aimait ici, c’était ce qui nous rapprochait. Pourquoi est-ce qu’elle pensait que j’avais rejoint les rebelles, hein ? On avait tous ce point commun, mais Avalon, tellement égoïste et obsédée par son propre univers ne voyait pas plus loin que sa famille. Elle n’était visiblement pas assez intelligente pour comprendre la détresse dans ma voix et le désir de lui faire comprendre que la vie ne s’arrêtait pas là. Avalon quitta la pièce, se mit à courir et je la vis disparaitre le long de la rue devant sa maison. Qu’est-ce qu’elle foutait bordel ? Elle était folle de me laisser seul dans sa maison, elle me connaissait visiblement mal et ignorait que je pouvais faire bien pire que parler de sa sœur chérie. Appuyé sur le pas de sa porte, je réfléchissais. Oui, ça m’arrivait parfois, et je demandais où est-ce qu’elle était partie ? Je n’ai même pas eu le temps de réagir, quelques secondes plus tard, elle est réapparue, les yeux remplis de larmes de colères, une lueur folle dans ses iris verts. Elle s’approcha de moi, et pendant un instant, je me crus dans un de ses dessins animés où le méchant, personnifié en arbre, balance toutes ses branches avec forces pour dégommer l’ennemi. Avalon, avec ses bras de sorcière, (ou plutôt son, parce qu’elle en avait un hors d’usage) s’agrippa à mes vêtements et me jeta dehors sans que j’aie le temps de réagir. Boum, boum. Je me suis explosé la tronche sur le sol. Un gout de sang et de terre me parvint dans la bouche, et je devinai que je m’étais ouvert la lèvre. En me redressant avec peine, je lançai un regard derrière moi.« Va-t-en. Je veux plus te voir. » Avalon claqua la porte avec force. Hé ! Non mais oh, ça va pas ! L’étonnement me cloua sur place.

Elle n’avait pas le droit de ne pas m’aimer ! J’étais un mec génial, le meilleur ami qu’on puisse imaginer ! Si seulement elle me laissait un peu lui montrer ça, elle s’en rendrait bien vite compte. Roh. J’étais profondément vexé que quelqu’un d’aussi jolie me rejette comme ça. Et puis, si je partais maintenant, ça signifiait que je perdais mon défi, hors depuis mes sept ans que je jouais à ce jeu débile, je n’en avais perdu aucun. Je n’allais certainement pas renoncer maintenant !

Ma cheville me faisait mal, bordel, j’avais dû me tordre quelque chose à l’intérieur. Je me suis quand même relevé, et j’ai attrapé une poignée de terre que j’ai balancée avec rage par terre. Grosse erreur, des petits débris m’ont rebondi dans l’œil, ce qui m’arracha encore un nouveau hurlement. Je me suis arrêté trois secondes pour souffler, réfléchir à une nouvelle stratégie, et puis Je me suis jeté sur la porte. Vu comment j’étais maigre et fragile, elle ne céda pas sous mon poids, mais je me fis mal à l’épaule. Avalon devait vraiment me détester pour avoir verrouiller la porte comme ça. Avec la chance que j’avais, elle avait surement planté son canapé devant pour que je ne puisse pas forcer. Le visage ensanglanté, chaque parcelle de mon corps endolorie, mais toujours avec le sourire aux lèvres, je fis le tour de la maison pour passer par la fenêtre de sa chambre. En y rentrant l’instant d’avant, j’avais vu qu’elle était grande ouverte et avec un peu de chance, Ava n’avait pas pensé à la fermer.

Bingo ! Je m’y glissai sans attendre, et je me suis laissé tomber sur le sol dans un bruit sourd, épuisé, à moitié mort –bon en exagérant un peu, quand même. Je suis resté étendu sur le sol quelques minutes, essayant de reprendre mon souffle et de me calmer. Puis finalement, je me suis relevé, et je suis retourné dans le salon, où Avalon était, assise sur le canapé, les genoux repliés dans une position fœtale. La voir aussi faible et seule me donna presque envie de pleurer, et je commençai à me dire que finalement, j’étais peut-être un vaurien idiot et stupide qui venait de faire pleurer une fille. Mon regard croisa le sien, et j’ouvris la bouche, sans pour autant savoir quoi dire. Mais pour une fois, je décidai d’être sincère, enfin certaines vérités étaient quand même bonnes à cacher, donc je n’allais pas lui dire que j’étais venu là parce que Silka m’avait lancé un défi. J’ai croisé mes doigts sur ma poitrine, et j’ai baissé le regard, soudainement timide… « Ecoute, Avalon… je suis désolé d’avoir parlé de Billie… » Billie, pas Bonnie, je n’allais pas faire la même erreur deux fois et risquer de me faire taper dessus encore. « Mais.. t’es trop bizarre aussi, je sais jamais quoi faire avec toi ! Pourquoi tu refuses tout contact ? Je sais bien que tu me détestes, mais tu n’as jamais imaginé que si je t’harcèles à ce point… c’est parce que… je sais pas moi, je t’aime bien ! » Je réfléchis un instant à mes paroles, et je me rendis compte que ça sonnait comme une déclaration d’amour. Or ce n’était pas du tout ce que j’essayais de lui faire comprendre. J’étais très à l’aise pour mentir, mais quand il s’agissait d’exprimer mes vrais sentiments… « La première fois que je t’ai vu, j’ai essayé d’être gentil. T’as un problème avec les gens ou quoi ? Tu veux pas avoir d’amis ? explique moi ce qui te dérange chez moi, sans compter le fait que je sois un gamin obsédé par un jeu qu’apparemment tu méprises… parce que là, j’ai du mal à te suivre. Je n’ai jamais voulu aller trop loin, je veux juste qu’on m’apprécie. Bon, je n’étais vraiment pas satisfait du résultat final. J’étais persuadé qu’elle allait encore me balancer des horreurs à la figure, comme quoi j’étais détestable ou bien que j’étais la dernière personne qu’elle voulait dans sa liste d’amis. Mais, je décidai quand même de la laisser parler.

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Avalon R. Sweenage
DISTRICT 9
Avalon R. Sweenage
△ correspondances : 13212
△ points : 2
△ multicomptes : dely, ridley, dahlia
△ à Panem depuis le : 23/04/2011
△ humeur : mélancolique
△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : garde d'enfants


can you save me?
statut: célibataire
relationships:


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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeMar 1 Mai - 18:56


J'avais à peine terminé de prononcer ma phrase que la porte claqua déjà pour mettre enfin une barrière entre Skann et moi. Il était parti, une bonne fois pour toute. Pas vraiment de son plein gré, mais sa petite chute m'avait réglé bien des problèmes. Je n'avais plu à supporter sa tête qui ne me revenait toujours pas - à se demander pourquoi... - ni ses paroles imbuvables qui insultaient toute ma famille. Je repris alors mes esprits, tentant d'effacer toute la colère que le jeune homme avait provoqué chez moi. Mais la frustration de ne pas pouvoir passer mes nerfs sur lui me fit fondre en larmes bien avant d'avoir le temps de comprendre l'évolution de mes émotions. J'allais alors lentement vers le canapé où je pourrais me morfondre tranquillement en pensant à tous les ratés que j'avais eu jusque là. Mais les souvenirs de Billie me rattrapèrent bien trop vite. Je nous revoyais rigoler ensemble avec nos jeux d'enfants, nous faire disputer par Rumer parce que nous avions cassé un verre dans la cuisine alors que nous nous amusions à table. Ces souvenirs effacèrent les larmes quelques instants et réussirent même à esquisser un sourire sur mon visage. Cependant l'arrivée de nouvelles images me fit plonger à nouveau. Me voilà retournée à ma première Moisson. Les soixante-dixième Hunger Games. Billie m'entraînait parmi les jeunes de notre âge, tenant ma main pour ne pas me perdre. Je ne me rendais pas compte à cette époque qu'un seul bout de papier pouvait bouleverser une vie sans aucun retour possible. Et pourtant, le prénom de ma sœur d'à peine un an de plus que moi fut prononcé par la femme du Capitole. C'est à partir de ce moment-là que tout semblait comme figé dans mon esprit. Je me souvenais de Billie lâchant ma main, s'élevant sur l'estrade de l'hôtel de justice, mais c'était tout. La scène était dénuée de sentiments, même si je sentais les larmes couler sur mes joues. Je n'avais pas réalisé qu'elle partait pour toujours et que rien ne pourrait me ramener ma grande sœur. Lorsque je me réveillai de ce souvenir, je me trouvais déjà sur le canapé, serrant mes jambes contre moi pour me consoler comme je pouvais. Personne n'était à la maison. Rumer était partie en exploration ou ailleurs, et Aiden était bloqué chez lui. J'avais pourtant tellement besoin de lui. Je voulais me blottir dans ses bras pour y rester des heures. C'était beaucoup plus simple avant qu'il ne me dise ce qu'il ressentait véritablement pour moi, et que je ne fasse de même. Je rejetais toutes les fautes sur lui, me laissant ainsi un peu de répit entre chaque crise de culpabilité. Mais ce n'était bien sûr pas la solution qui convenait. Et je préférais de loin cette situation présente, même si je devais être seule ce jour.

Je relevai la tête sensiblement, il fallait que je bouge pour sortir de cette prostration qui se faisait de plus en plus lourde. Je croisai alors le regard de Skann, debout en face de moi, dans la maison. Mais qu'est-ce qu'il faisait encore ici bordel ?! Je me souvenais bien l'avoir laissé dehors, de la boue et quelques gouttes de sang au visage ! Et pourtant il se tenait devant moi avec son air d'abruti. Comme si j'avais vraiment envie de passer une journée entière avec lui... « Ecoute, Avalon… je suis désolé d’avoir parlé de Billie… » Désolé. Ça oui il pouvait être désolé d'avoir dit ça devant moi. Qu'est-ce qu'il lui était passé par la tête ? Parler de ma sœur était bien la dernière chose à faire pour s'attirer ma sympathie, surtout sur le ton que Skann avait employé. « Mais.. t’es trop bizarre aussi, je sais jamais quoi faire avec toi ! Pourquoi tu refuses tout contact ? Je sais bien que tu me détestes, mais tu n’as jamais imaginé que si je t’harcèles à ce point… c’est parce que… je sais pas moi, je t’aime bien ! » Ses paroles semblaient tellement hypocrites à mes oreilles. Skann ? Bien m'aimer ? Hum... il y avait sûrement erreur sur la personne. Pourtant je le laissais s'exprimer. Je voulais qu'il aille jusqu'au bout de ses idées pour pouvoir le dégager une nouvelle fois qui serait la dernière. « La première fois que je t’ai vu, j’ai essayé d’être gentil. T’as un problème avec les gens ou quoi ? Tu veux pas avoir d’amis ? explique moi ce qui te dérange chez moi, sans compter le fait que je sois un gamin obsédé par un jeu qu’apparemment tu méprises… parce que là, j’ai du mal à te suivre. Je n’ai jamais voulu aller trop loin, je veux juste qu’on m’apprécie. » A mesure qu'il parlait, je sentais une pointe de sincérité de et mal-être qui me laissait penser qu'il disait peut-être vrai. Et puis, il n'avait pas vraiment tort en disant que j'étais ce qu'on pouvait appeler un cas particulier pour les relations sociales. Des amis ? Je n'en avais aucun. Il y avait bien quelques personnes que j'appréciais, et encore le mot était trop fort pour qualifier ce lien. Pourtant le jeune homme semblait avoir oublié quelques années de sa vie pour me sortir ce genre de choses. « Je savais pas que des sacs de boue sur la tête et mes feuilles dans le lac aidaient à bâtir une amitié... » J'étais quelque peu agacée par son culot de me reprocher de ne pas l'apprécier à sa juste valeur quand il m'avait traité n'importe comment depuis notre enfance. Certes je n'avais pas été très ouverte et résolue à m'en faire un ami, mais je n'avais jamais tenté de l'humilier en public, ou de le provoquer sur sa relation avec Silka qui semblait douteuse à mon goût. Je me levai du canapé pour m'engouffrer dans ma chambre où j'espérais être enfin seule dans le calme. « Maintenant si tu veux bien me laisser tranquille. » Je passai à côté de lui sans même lui adresser un regard. Je ne voulais plus avoir à faire avec lui. Qu'il dégage d'ici et bon débarras ! « Tu connais la sortie. » J'étais froide, et de toute façon je ne comptais pas devenir sympathique après des années d'ignorance et de dédain. J'étais prête à le chasser de la maison moi-même une seconde fois s'il ne voulait pas sortir d'ici. Puis je tins à le menacer calmement avant de refermer la porte de ma chambre. « Et ne reparle plus jamais de Billie. » Si seulement Aiden avait été là, Skann serait partie dès la première seconde, ou aurait fini dans un bien pire état que celui dans lequel il était déjà suite à sa chute.
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MessageSujet: Re: SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !    SKALON ϟ c’est bizarre t’as trop la tête du gars qui croit qu’on en a quelque chose à foutre de ce qu’il dit !  Icon_minitimeDim 13 Mai - 13:27

Je revoyais encore le petit sourire de satisfaction incontrôlée sur le visage de ma victime, lorsqu’elle m’avait jeté la tête la première dans ses escaliers en bois instables. Avalon était bien une fille pour réagir comme ça ; elle était partie dans un délire démesuré et malgré tout ce que je pouvais dire pour m’excuser, elle ne reviendrait pas sur cette idée gênante qu’elle avait en tête : celle que j’étais un démon qu’on devait à tout prix bruler. Pff… Il fallait qu’elle apprenne ce qu’était la vie. Des gens mourraient tous les jours, ma petite sœur à moi aussi était partie aux jeux mais j’avais appris à vivre avec maintenant. Cyan… à la seconde où je pensai à elle, des images encore trop fraiches de son sourire figé m’explosèrent au visage. Finalement, peut-être que la douleur était toujours là, bien cachée, et qu’elle n’allait jamais partir… Je faisais tellement de mal aux gens autour de moi. De toute façon, la moisson approchait, elle serait dans moins de deux mois maintenant, et j’allais crever moi aussi, comme ça tout le monde serait content. A commencer par Avalon.

Son regard croisa le mien alors que je me tenais debout, les bras croisés et les yeux hagards devant son canapé. Un instant, elle sembla ne pas comprendre ce qui arrivait, comme si elle faisait encore de ces cauchemars terrible où elle ne sortirait jamais. J’étais ravi de voir que je lui faisais autant d’effet, néanmoins… Je me rendis compte que j’avais l’air d’un abrutit.

J’étais planté comme un piquet à un mettre d’elle, les yeux grands ouverts, le regard lourd, le visage ensanglanté et la bouche ouverte dans un élan interrompu. Je ne savais pas quoi dire, mais ce qui était sûr, c’est que si j’avais été elle, j’aurais hurlé. J’avais l’allure du psychopathe imperturbable qui se glisse la nuit sous votre lit pour mieux vous égorger. Je ressemblais à ses idiots sans cervelle qu’on croisait dans les films de zombies, et si par malheur l’envie lui reprenait de me frapper, dans l’état de psychose où j’étais, je risquais de m’évanouir en moins d’une seconde. Je me mis alors à déblatérer à toute vitesse toute cette rancœur que j’avais envers elle depuis la maternelle, classe où nous nous étions rencontrés. Au bout d’un moment, je me suis arrêté, songeant qu’elle voulait peut-être parler, elle aussi. Et en effet, après quelques secondes où elle sembla réfléchir à toute vitesse, elle balança ; « Je savais pas que des sacs de boue sur la tête et mes feuilles dans le lac aidaient à bâtir une amitié... » Je me pinçai les lèvres avec mes dents pointues, baissant furieusement les yeux vers le sol. Oui, bien sûr, je n’avais pas souvent été gentil avec elle, mais ça faisait partie du jeu.
« Maintenant si tu veux bien me laisser tranquille. Tu connais la sortie. » Elle passa à côté de moi sans m’adresser un seul regard, et se dirigea vers sa chambre. Je la suivis pourtant, en protestant sans trop savoir quoi dire « mais, mais.. Avalon attend !» Je manquai de trébucher sur une latte défaite de son plancher, et je me rattrapai de justesse à l’un de murs de la maison Sweenage, sans manquer de me cogner la tête dessus au passage. J’étais un abrutit dans toute sa splendeur, et même marcher correctement, je n’en était pas capable. « Et ne reparle plus jamais de Billie. » Encore une fois, elle ne m’a rien laissé le temps de dire, paf, elle a claqué la porte avant d’avoir encore à écouter mes jérémiades. Bon dieu que cette fille avec ses allures supérieurs m’exaspérait en cette instant ! J’essayais de négocier ma culpabilité, et elle m’envoyait paître comme une vache ! Injustice.

Mes petits poings abîmés par les travaux de Sergei se mirent à frapper avec rage sur la porte de la chambre des enfants Sweenage. « Avalon bondieu ! OUVRE. J’ai pas fini, j’suis en train de m’excuser espèce de quiche ! » J’étais enragé, dégoutté, par si peu de considération. Sans réfléchir une nouvelle fois, j’ouvris la porte en tournant la poignée, et mes yeux se plantèrent une nouvelle fois dans le regard d’Ava. Elle semblait épuisée, dévastée, comme si j’étais la pire chose qui ne soit jamais arrivé dans sa vie. Avais-je vraiment été si cruel avec elle depuis tout ce temps ? Pas plus qu’avec n’importe qui d’autre, au D9. Eloïse subissait nos moqueries tous les jours, Riley n’avait pas non plus échappé à nos blagues stupides, tout comme Rumer, Billie, Nolan, Kathleen et tout le reste lorsqu’ils étaient encore là. Avalon était en quelque sorte ma victime préférée, mais il y avait bien d’autres figurants dans ce jeu insupportable auquel nous jouions, Silka et moi. J’étais tout simplement incapable de me contenir, de respecter les autres et de les aimer. J’avais ce caractère autodestructeur accro à l’adrénaline qui me rongeait les lèvres, et finalement, le fait que je sois désolé n’y changeait absolument rien. Je voulais bien reconnaître que j’étais un petit con, mais je n’allais pas non plus m’agenouiller devant elle. « J’ai pas envie de partir. Je m’excuse et toi tu m’ignores ? C’est comme ça que ça marche chez toi ? Ouais, bhen, en tout cas, t’es pas sympa. Je fais des efforts et tout, et toi tu t’en fous. Si tu veux je peux continuer à te martyriser hein ! ça me gêne pas du tout ! » J’avoue, je ne savais pas quoi dire. J’avais l’air d’un gamin capricieux, mais avec tous les adjectifs péjoratifs qui pouvaient me caractériser, « capricieux » semblait adorable. J’esquissais un vague sourire dégouté, et je l’étais vraiment. Je n’avais pas l’habitude de me faire rembarré, et le fait qu’Avalon me rejette ainsi me vexait profondément. « Et puis rend moi mes fraises, déjà. Si t’en veux pas, je vais pas les gaspiller quand même. »

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