can't get out of the dark

Some people are just born at the wrong time, the wrong place. ♠ L'orage gronde, comme dans une nuit d'été lorsque la journée n'a été que bien trop chaude et que les âmes ont trouvés refuge à l'abri des maisons aux volets clos. Clic, clac, un bruit répétitif se fait entendre dans les couloirs de la mairie, un bruit de talons qui claquent sur le parquet de bois installé ici depuis de nombreuses années. Clic, clac, une porte lourde se ferme dans un claquement soudain, faisant trembler les murs de la demeure. Une femme à la silhouette fine et élégante se dresse au milieu d'une pièce sombre, dénuée de toute chaleur, de toute lumière, elle laisse glisser ses gants de satin blanc le long de ses doigts avant de les laisser prendre machinalement sur le dossier d'une chaise présente dans cette pièce épurée. « J'espère que le manque de lumière ne vous dérange pas monsieur McKiney, mais je préfère de loin ce genre d'intimité. » La silhouette fait le tour du bureau, effeuillant au passage le reste de ses vêtements, uns à un, dans des mouvements lents qui font renier dans cette chambre une atmosphère électrique, érotique, enivrante. Elle danse, se déhanche dans rythme flâneur, laissant apparaître des morceaux de sa chaire, de ce corps qu'elle vends au plus offrant sous le même toit qui à vu naître ses enfants. Clic, clac, la lumière tamisée qui faisait office de seule et unique source de chaleur s’éteint dans un cliquetis si familier aux oreilles de Flynn qui, le regard apeuré, demeure de marbre derrière la porte de la chambre abritant le lit parental. Il voit tout, tout ce qu'il se passe dans cette maison qui n'est rien d'autre que la mairie du district trois et qui accueil la famille Harlow depuis maintenant plus de deux générations. Flynn, cet enfant à qui rien n'échappe et qui continue de se cacher dans les placards afin d'en apprendre plus sur le fonctionnement de ce monde auquel il ne comprend rien et qui s'évertue à le faire souffrir à chaque secondes de sa misérable existence. Des bruits qu'il ne connais que trop se font entendre de l'autre côté de la porte tandis que des larmes au goût salé s'échappe des paupières closes du jeune garçon à peine âgé de neuf ans. Son esprit est tel un orage qui gronde et qui vous surprend, il peut arriver des instants où le jeune garçon n'arrive plus à se contrôler, où la colère s'empare totalement de son corps amaigri par les crises de folies qui surviennent à chaque fois qu'il entends les bruits de l'autre côté de la porte. Clic, clac, il ferme sa main sur la poignée de la porte sans pour autant réussi à produire le simple geste qui lui permettrait de mettre fin à tout ça. Sa mère, cette femme aux épaules droites, aux cheveux blond ondulants et au regard froid, elle qui lui à enseigné l'art du mensonge, elle qui danse pour des hommes autre que son mari et qui, en plus de tout ça, n'hésite pas à le faire sous le regard fébrile de son fils qui meurt de la voir agir de cette façon si perverse. Il n'a que neuf ans et il porte déjà toute la misère du monde sur ses épaules, comme une cavalier qui n'aurait pas d'autre but à atteindre que celui de sauver inlassablement la même jeune fille en détresse. Clic, clac, des bruits se rapprochent de l'endroit où il se tient, tapis dans l'ombre, des gouttes de sueur perlant sur son front. Il la déteste pour tout ce qu'elle, pour ce qu'elle représente, et pourtant il aime la voir dans cet état, parce qu'elle bien plus heureuse que lorsqu'elle fait semblant d'aimer son mari et ses enfants. Clic, clac, une main se referme sur son épaule et lui arrache un sursaut de frayeur. « Tu ne devrais pas voir ça Flynn, tu ne devrais pas être ici. Allez viens. » Un garçon plus âgé le tire par la manche et l'accompagne de l'autre côté de la mairie qui est leur demeure, de sa main forte il le pousse vers un grand lit aux draps blanc immaculés avant de s’asseoir à son tour sans pour autant lui adresser le moindre regard. « C'était qui cette fois-ci ? » Flynn à la voix agitée, comme si il cherchait à se débarrasser de cette impression de moiteur qui lui colle à la langue et qui le dégoûte un peu plus à chaque fois il humecte ses lèvres. Aïkéo, son frère aînée qui fait toujours ce qu'on lui demande sans poser de questions et qui à toujours été un garçon des plus calmes et des plus patient, Aïkéo se lève et fait le tour de la pièce en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon trop grand. « C'était monsieur McKiney, l'ancien haut-juge pour les jeux. Elle le voit deux fois par semaine, c'est un client habituel. » Un client, une habitude, elle danse pour des hommes qui ne sont pas sont mari, mais des hommes qui peuvent lui offrir bien plus qu'un simple maire ne pourrait jamais le faire. C'est une catin, une femme de joie qui offre ses charmes pour quelques danses lascives et un bonheur éphémère. Elle danse pour eux. Clic, clac.


Come and touch me like i'm an ordinary man, have a look in my eyes ♠ .Le soleil est à son zénith, offrant une aura du lumière qui éclaire l'intégralité de la grande place et de tous les gens qui s'y sont pressés pour admirer le spectacle injuste et pourtant si jouissif que sont devenu les jeux de la faim. Il l'aime, c'est bien plus qu'un simple amour fraternel comme on en voit tant dans les districts où la population n'a pas d'autre choix que de chérir sa famille avant que celle-ci ne finisse pas exploser, Flynn aime son frère comme on pourrait aimer une personne qui fait battre notre cœur et nous coupe le souffle à chaque fois qu'elle entre dans une pièce. Il ne sait pas d'où ce sentiment lui est venu, ni même si il pourra un jour évoluer, il l'aime sans savoir comment ni pourquoi. Les gens s'activent au delà des portes de la mairie, ils vont et viennent en cherchant une raison un moyen d'échapper à ce jour chaotique qui sonnera peut-être la fin de leur vie et de celle des gens qui leur sont proches. Des enfants pleurent dans les bras de leur parents, eux qui prient pour ne pas avoir à entendre le nom de ceux qu'ils ont mis au monde. D'autres s'impatientent et tapent du pied dans l'attente du commencement, le grand jeu, la roulette russe que l'on offre chaque années aux district qui se voient obligés de prendre ce cadeau avec le sourire, pour prouver que leur foi n'a pas d'égale et pour ne pas qu'on leur coupe la tête sur l'échafaud. Il l'aime, et chaque secondes qui les rapprochent du compte à rebours tant attendu lui fait tourner la tête au point qu'il ne sait même plus quand le mal s'arrête, il à cette envie de courir droit dans l'inconnu et de s'y perdre sans jamais avoir à revenir à la raison. C'est dans son esprit, c'est en lui, les voix lui parlent chaque jours un peu plus et il finit par perdre la raison. « Il n'est pas comme toi, il ne ressent rien à part de la pitié à ton égard, tu devrais le jeter sur cette estrade de force et le regarder mourir. » Le jeune garçon ferme les yeux machinalement tout en appuyant le tranchant de ses dents contre sa langue. Le goût du sang, cette infâme sensation qui s'écoule dans votre corps, la chaleur enivrante, Flynn se jette à corps perdu sur ce mal qu'il s'inflige à lui-même et qui lui fait le plus grand bien. « C'est l'heure. » Aïkéo penche son visage dans l'encadrement de la porte sans pour autant adresser le moindre regard à son jeune frère, impatient lui aussi de découvrir les noms des deux nouveaux tributs qui partiront pour une mort certaine sans jamais connaître la gloire qu'on leur à tant promis autrefois. « Si tu es tiré au sort alors je me porterai volontaire, pour toi. » Il à le regard fier, comme si les simples mots qu'il venait de sortir faisaient de lui le plus grand des héros que la Panem n'est jamais connu. Le jeune garçon noue précipitamment le nœud de sa cravate comme sont père lui avait tant de fois montré avant d'adresser un sourire à ce frère qu'il aime plus que tout au monde. « Ne dit pas n'importe quoi Flynn, tu ne tiendrai pas deux minutes dans l'arène de toute façon. » Un joug sanglant et inattendu s'abat sur la tête du garçon de onze ans, comme une baffe prise en plein dans la gueule. Aïkéo sort de la pièce en refermant la porte d'un geste rapide, la faisant claquer contre le montant de bois. « Je t'avais bien dis qu'il ne ressentait rien d'autre que de la pitié pour toi, tu aurai dû m'écouter.» Flynn ferme ses dents contre la chaire de sa langue jusqu'à en faire couler le sang, jusqu'à ce que la voix s'arrête de parler, cette chaleur enivrante ne le quitte plus et il comprend alors que le monde est injuste, perfide, vicieux, et que le seul moyen de s'en sortir c'est d'avancer seul.


« Aikéo Harlow. » Un silence de mort se fait alors sentir dans l'assemblé, plus personne n'ose ouvrir la bouche ne serait-ce que pour laisser échapper un soupire de contentement. Aujourd'hui ça n'est pas n'importe quel enfant qui viens d'être tiré au sort, ça n'est pas le fils du boucher qui avait si peur qu'il n'osait plus sortir en présence des autres enfants de son âge, ça n'est pas Gavin, ce petit garçon orphelin dont les rebelles de parents on finit torturés et brûlés dans un grand feu, non, aujourd'hui c'est un tout autre garçon qui viens d'être tirer au sort, un garçon qui viens de briser le cœur de son frère et plusieurs morceaux. Ce frère, si fier, ne lui accorde même pas un regard, même pas un geste de soutien, se contentant de mordre sa langue pour ne pas avoir à éclater d'un rire aussi sonore que fou. « Viens n'est pas peur. » La peur, du haut de son estrade et de ses talons au reflets turquoise elle ose nous parler de peur. Personne dans la capitale ne connais la vraie définition de ce mot, quelqu'un qui n'a rien perdu de précieux de ne peut avoir peur, contrairement à tous ces gens qui crèvent la faim et qui continue de mourir sous les ponts, et elle ose nous parler de peur. « Je me porte volontaire, laisser moi y aller à sa place. » La foule retient un soupire de stupeur, c'est bien la première fois qu'un fou ose se porter volontaire, surtout dans le district trois où les gens naissent esclaves, contrairement aux progénitures des districts de carrières qui prennent eux même leur destin à bras le corps. Il s'avance, d'un rapide, presque impatient, et contemple le maire du district d'un œil inquisiteur. « Un volontaire ! Dans le district trois ! Quel courage !! » Flynn sens la main de son frère se refermait sur la sienne et il ne bouge pas, cet amour qui le consumait autre fois s'en est allé à l'instant où Aïkéo à oser douter de lui et de cette volonté de protéger ce à quoi il tient. Rapidement, presque comme si ce contact lui avait brûlé la peau, le jeune garçonnet retire sans main de celle de son frère et s'éloigner de la foule, un dernier regard vers celui qui mourra quelques jours plus tard de la main d'un tribut plus fort et plus entraîné, un regard pour cet adolescent de douze ans qui viens de s'envoyer à la mort pour sauver un salaud.

Il ferme la porte de son armoire d'un geste lent, mesuré, déposant sa main contre le battant en bois ciré afin de vérifier que tous ses vêtements sont bien présent dans le petit meuble. La nuit est tombée bien vitre sur le district trois, les lumières aux fenêtres se font rares en ce jour de deuil, seuls les volets de la mairie sont encore ouvert, offrant une vue d'ensemble sur les terres qui ont vu grandir tant d'enfants envoyés à l'abattoir comme de simple veaux. Sa mère continue ses danses lascives sous les yeux d'un autre homme que le maire, trop occupé à contempler sa propre vanité du haut de son fauteuil en cuir, son frère s'est enfermé dans sa chambre, trop heureux de ne pas avoir à mourir, soulagé de voir qu'un autre à pris sa place, trop fière pour penser à remercier les parents de ce pauvre fou qui s'est jeter dans la gueule du loup sans rien demander en retour. Flynn pousse la porte de la chambre de son frère, prêt à comprendre les sentiments que l'assaillent depuis plusieurs années, prêt à se donner corps et âme. Des voix se font entendre, elles faibles, discrètes, comme si la conversation devait être tenue au secret pour le bien de tous. Il entre, inconscient du spectacle qui va se dérouler sous ses yeux encore trop jeunes pour comprendre le déroulement de la vie. Les garçons aiment les filles, les filles aiment les garçons et lui il aime son frère aîné. Une jeune rousse à la peau pâle se trouve aux côtés d'Aïkéo, elle à sa main sur sa cuisse et semble mettre beaucoup d’énergie à capturer les lèvres du jeune homme dans les siennes, comme si il tentant de l'aspirer par la bouche. Une larme roule sur la joue sèche de Flynn tandis qu'il referme une fois de plus ses dents contre sa langue. Ils ne voient pas, ils ne se doutent pas que le jeune garçon se tient devant eux, prêt à se jeter sur cette fille aux cheveux de feu, il fait craquer le parquet d'un pas en arrière et la visage de son frère se tourne vers lui dans la seconde qui suit. « Flynn ! Tu ne vois pas que je suis occupé ! Allez, va t'en. » La terre tourne sous les pieds du jeune garçon, il ne comprend ni comment ni pourquoi mais sa tête le fait subitement souffrir le martyr, une explosion de colère se fait sentir au niveau de sa gorge, il voudrait crier, crier que le monde est injuste et que sa souffrance n'as pas d'égale, mais aucun sons ne sort de sa bouche encore couverte d'un sang dont il apprécie le goût. Ses mains se balancent d'avant en arrière, avant, arrière, et les voix dans sa tête n'en finissent plus de parler. Il faut que tout s'arrête, s'en est trop, trop pour l'esprit fragile de cet garçon. Une giclée, puis deux, ses mains sont rouges et le corps sans vie de son frère gît à ses pieds, une flaque de sang se forme au niveau de son crâne et il entend. Il entend le cri de cette rousse qui lui déchire les tympans, il entend le bruit du sang qui s'écoule du crâne de son frère, il entend la voix dans sa tête qui jubile, il entend son propre souffle qui se fait rapide, il entend. Il l'aimais.

i was born at the wrong time

Dans les villes, dans les campagnes, moi je vais comme un assassin en campagne, et je taille au couteau des sourires sur les joues des princesses. ♠ Une enseigne taillée à même le bois, ce bois si tendre et si coûteux que l'on trouve dans les forêt du district sept, ce bois qui trône maintenant au dessus du porche de la maison, comme une incitation à entrer, une main tendue vers l'inconnu. Il jette sa cigarette du bout des doigts et l'écrase nonchalamment de son pied tandis qu'il enfonce ses mains dans les poches de son costumes taillé sur-mesure, comme cette enseigne qui dresse au visage des habitants du district trois. Provocation, tout est dans l'art de mettre les gens mal-à-l'aise alors qu'ils seront les premiers à ce rendre dans cet endroit, dans cette maison où les pêchés sont maintenant à la portée de tous. « Vous voulez vraiment ouvrir ce genre d'endroit monsieur Harlow ? Ça va beaucoup faire parler dans le district.» L'ouvrier éponge son front du revers de la main et y dépose sa casquette de tissu tandis que Flynn lui adresse un regard amusé. Ils vont tous y courir sans attendre, se jeter dans la gueule du loup bien ouverte qui n'attend que de voir leur faiblesse éclatées au grand jour. Les hommes sont faibles par instinct, rien de les retient de trahir, de tromper, de faire du mal, ils se disent honnête alors qu'ils se tirent dans les pattes au moindre faux pas. C'est un monde d'hypocrites, un monde trompeur et sans scrupules, un monde où les femmes de pouvoir se permettent de cracher sur les hommes, ces hommes assez faibles pour s'abandonner dans leurs bras pour quelques minutes d'un plaisir brut. Quand elles vous montent au ciel, qu'elles vous disent qu'elles sont belles, elles ont toutes l'odeur des chrysanthèmes et elles sont prêtes à écraser votre cœur à grand coups de talons aiguilles. « Je suis sur de vouloir ouvrir cette maison, et je suis persuadé qu'elle aura beaucoup de succès. » L'homme, maintenant âgé d'un vingt-cinq ans, monte les marches du perron tout en contemplant la devanture de sa nouvelle maison, de son nouveau gagne-pain qui fera frémir les plus innocents et succombez ceux qui sont trop tentés par le pêché.

L'obscurité à élu domicile dans la forêt qui borde les district trois, loin de là le fait qu'il soit réputé pour ces hauts arbres et ses plaines verdoyantes le district offre tout de même un petit bosquet idéal pour les journées d'été où la chaleur frappe trop pour rester cloîtrer à l'intérieur. L'on entend que lui bruissement des feuilles mortes qui volent au grès des brises de vent, rien d'autre que ce bruit sifflant et apaisant qui fournit à Flynn l'énergie nécessaire pour se mettre en chasse. La chasse, l'une des seules choses qui lui fassent encore un peu de bien, c'est devenu comme une évidence, simple, facile à atteindre et pourtant si compliqué à mettre en œuvre. Il y à des filles à tous les coins de rues mais le plus souvent il prend celle qui se trouve dans sa maison, celles qu'il achètent à des marchants, les filles de ceux qui ne voulaient pas d'enfants à jeter en pâture au gouvernement et aux jeux, les femmes trop vieilles ou plus assez jolies pour leur époux. « Celle-ci devrait être facile à attraper Flynn, tu as choisi la plus chétive. » L'homme sourire, narquoisement, continuant son périple dans la petite forêt, son fidèle marteau accroché à la ceinture. Il chasse, tel un lion parcourant la terre, foulant les feuilles et l'herbe de son pas léger, il chasse. Un frémissement, presque inaudible pour une tout autre oreille que celle de Flynn, se fait entendre quelques mètres plus loin, la gazelle apeurée c'est jeté d'elle même dans le piège qui se referme lentement sur son corps maigre et frémissant. « Rien ne sert de t'enfuir, tu ne vas pas mourir ce soir. » L'homme s'avance, son sourire toujours accroché sur les lèvres, dégainant son marteau d'un geste lent et mesuré, ce marteau qui lui as servi tant de fois et qu'il s'approprie dans un amour incontrôlable. La chevelure rousse de la demoiselle apparaît au détours d'un arbre et la main froide de Flynn s'abat sur son épaule. « Trouvée. » Un cri, une demi-seconde de peur et la voilà dans les bras de Morphée pour une poignée d'heure. Il chasse, il les enferme dans la cave et les laisse mourir tout en jouant avec leur esprit, leur volonté. Il chasse et, quelques fois, il tue. « C'est bien Flynn, ne te laisse pas piétiner le cœur une nouvelle fois pour un regard ou pour une main sur ton visage. Chasse, tue, vis. »