skandar avery hawthorne

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Rapide, presque invisible. Je tomberais comme une insignifiante goutte de pluie, parmi des centaines et des centaines d'autres, pour m'écraser dans un tout plus grand encore que le monde. Avant, j'ai longtemps imaginé que je finirais comme Elizabeth. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'aurais été balayé, d'un coup de hache ou de couteau. J'aurais peut-être eu une minute de gloire, de paillettes et de luxe, puis je serais retombé dans un anonymat assourdissant. A chaque moisson, je me voyais partir et revenir, inconscient, ma famille pleurant sur mon cadavre. Désormais, je ne vois ni début, ni de fin. Je ne vois qu'un présent lourd et sans horizon.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Sans aucun doute pour ma soeur, Alexiane. Je l'imaginais innocente, fragile dans un monde de brute. Je m'étais auto-proclamé protecteur de son âme pure et ingénue, de son angélique visage. Je ne voulais, et ne veux, en aucun cas qu'il soit sali par les tâches rouges sang si communes ici. Mais j'ai échoué, lamentablement, et je l'ai vu se débrouiller mieux que personne. Aujourd'hui, je ne sais plus pour qui je devrais mourir à part elle, même si souvent je me dis qu'elle s'en sort bien mieux que moi-même. J'ai l'impression d'avoir perdu mes marques.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Je suis connu pour être d'une discrétion incroyable. On a tendance à être surpris dès qu'on me voit, les gens étant souvent peu alerte de ma présence. J'arrive derrière vous sans bruit, et sans le vouloir vraiment. Aucune feuilles ne craquent à mon passage, aucun cailloux ne roule, aucun parquet ne grince sous mes pas. Je suis né avec une circonspection innée, ainsi qu'avec une certaine rapidité. Je ne suis certes, pas le plus fort de tous, mais je me démarque avec ma célérité, beaucoup plus marquée que ma force.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Mes soeurs. Elizabeth fut la première. L'année de ses dix-huit ans, elle a eu la malchance de voir le piège de la dernière anuité se refermer sur elle. Je me souviens de son regard perdu, de ses mains tremblantes et du dernier regard qu'elle nous as adressé. C'était la première, la première à partir à l'échafaud. Puis, comme si les Hawthorne avaient été maudit, Alexiane fut la prochaine. J'ai toujours en tête la voix agaçante d'une femme libre de tout ce spectacle morbide, chargée d'appeler les condamnés, qui prononça le prénom d'Alexiane. Je me rappelle du visage pâle et désolée d'Alexiane. Je me souviens de cet instant comme si c'était hier, l'ayant rêvé et rêvé encore. Je me souviens de ce murmure qui ne me quittait pas, et qui marmonnait qu'elle ne reviendrait pas. Or, Alexiane revint.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je ne sais pas quoi faire. Je suis partagé. Une rébellion, c'est risqué. La dernière rébellion en date nous a conduit à la création de jeux de la mort. Si nous perdons cette guerre, car ça finira en une guerre, qui sait ce qui nous attendra à la fin ? Si nous savons bien une seule chose dans ce monde, c'est que le Capitole regorge d'idées et d'inventions. Certains ne voient rien de pire que les Hunger Games. Moi je dis que ce n'est qu'un amuse-gueules devant ce qui nous attendra à la fin d'un combat perdu d'avance. Pourtant, je me surprends de plus en plus souvent à vouloir me joindre à cette cause. Que dit le vieux dicton, déjà ? Mourir debout et pas à genoux. De plus, le Capitole est à l'origine de toutes mes pertes. J'ai perdu Elizabeth, j'ai perdu mon père, ma mère, et même si Alexiane est encore ici, je sens qu'elle n'est plus la même. Je la vois comme morte, déambulant, victorieuse défaite par les maillons d'un organisme de terreur. Je nous vois tous défaits.

JE VIENS D'UN MILIEU DEFAVORISE, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE TIENT BIEN PLUS DE LA LEGENDE. DU COUP, MON NOM A AUCUNE CHANCE D'ÊTRE TIRE. J'EXERCE LE MÉTIER DE CUEILLEUR ET POUR TOUT VOUS DIRE, CELA M'EST EGAL. JE SUIS DANS LE 11ÈME DISTRICT. AYANT VINGT-SIX ANS JE NE PEUX PLUS PARTICIPER AUX HUNGER GAMES. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

Tu te souviens ? La poussière te piquait les yeux, ce jour-là. Il y avait une odeur insupportable émanant du béton, mélangée à la sueur et aux larmes de certains. Tu marchais aux côtés de tes sœurs, droites comme des piquets, à la démarche presque robotique. Et tu songeais. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, et enfin huit. Tu as réussi à t'épargner l'horreur des moissons pendant huit ans. Désormais, tu demeures spectateur, aux côtés de parents terrorisés, dont les tiens, et d'enfants trop petits pour comprendre ainsi que de quelques jeunes gens, qui, comme toi, ont été chanceux. Tu es ce que tout le monde rêve d'être aujourd'hui. Un rescapé des petits papiers, un survivant de la terreur. Tous ces enfants tremblent, et malgré tout, malgré ton immunité, tu trembles avec eux.
Encore une fois, c'est le début d'un été long, triste, et sanglant. Et d'une moisson interminable. Ta mère se raccrochait presque plus à toi qu'à ton propre père. Lui avait les bras croisés, les sourcils froncés, le dos courbé. Sa dureté apparente cachait sa peur, son inquiétude, tandis que ta mère agrippait ton bras comme si elle espérait, espérait tant, que tes sœurs connaissent le même destin que toi. Quand tu baissais ton regard vers elle, elle ne te voyait pas, se contentant de scruter la foule à la recherche de ses deux perles. Elle ressemblait beaucoup à Alexiane. Tu n'arrivais pas à trouver ta cadette dans la foule, étrangement, mais tu voyais distinctement la silhouette de Elizabeth, tendue à l'extrême, qui avait quand même pris la peine de se retourner et de vous faire un petit geste léger de la main, ainsi qu'un sourire si forcé qu'il t'apparut plutôt comme une grimace. Elle te semblait si faible, si innocente, du haut de ses seize ans. A cet instant, tu te revoyais toi, à sa place, te retournant aussi pour rencontrer le regard optimiste mais terrorisé de tes parents, et celui brillant de tes petites sœurs. Tu te souviens de la pression qui t'écrasait les poumons, ton cœur battant si vite qu'il semblait sortir de ta poitrine, et des minutes, des secondes, que tu comptais inlassablement, avant d'entendre un nom qui n'était pas le tien. Un nom qui ne fut jamais le tien. Un nom qui ne sera jamais le tien... Elizabeth Hawthorne ! Tu sens ta mère lâcher prise, rattrapée par ton père qui semblait s'animer soudainement. Le sang afflue dans ton cerveau, rendant toutes pensées douloureuses. Non. Un murmure, que tu répètes, sous les regards désolés, mais tu le sais aussi soulagés, des autres parents. Comme à l'arrivée, sa démarche est robotique, automatique, comme celle d'un pantin. Elizabeth a réussi à se mouvoir vers l'échafaud. Aucunement maître de son destin, elle se place sur l'estrade et demeure immobile, une larme silencieuse coulant sur sa joue, tandis qu'on annonce le nom du deuxième condamné. Et tu sens au fond de toi qu'elle ne rentrera pas. Tout le monde le sait. Tu veux crier son nom mais il reste coincé dans ta gorge quand son regard vitreux et déjà mort rencontre le tien.
Les au revoir ont été douloureux, ponctués de larmes et de silences partagés. Tout était déjà clair chez les Hawthorne. Une famille aimante, soudée et unie. Pourtant, quand Elizabeth fut partie, tu te sens obligé de te détacher des visages tristes de tes parents, et d'éviter de croiser le regard d'Alexiane. Tu sais que c'est mal, mais tu cours aussi vite que tu peux, profitant de ce court instant de liberté. Ta peine est si grande qu'elle te bouffe, Avery. Elizabeth ne reviendra pas. Elizabeth ne reviendra jamais. Et enfin, lors des jeux, tu la vois essayer de toutes ses forces, toi impuissant, les yeux ne pouvant se détacher de l'écran aux côtés de ta famille, avant de la voir tomber, inerte, libérée. Non, tu chuchotes encore.
Bam !
Et ce fut sa fin.

Hawthorne ! Tu ne relèves pas la tête, même si tu sais pertinemment que c'est toi qu'on appelle. Accroupi dans la terre sèche, tu étais en train de cueillir, comme à ton habitude. Ton dos douloureux semblait comme anesthésié, et tu remplissais lentement une énorme cage de légumes qui te donnait plus envie qu'autre chose. Pourtant, tu t'affairais sous le soleil, tentant de restant insensible à toute cette nourriture qui pourrait te servir bien plus qu'aux gens du Capitole, qui pourrait remplir le ventre de ta famille pour des semaines et des semaines. Le pacificateur te rappelle une seconde fois, t'arrachant à ton mécanisme, et de ta démarche la plus insolente, tu te postes devant lui. Quoi ? Ton père, on l'a retrouvé sous des cages, elles ont du s'écrouler sur lui. Il est mort sur le coup. Tu ne songes plus à essayer de faire le fier, soudainement. Tes bras se laissent tomber le long de ton corps, et toutes les douleurs auparavant ignorées refont surface. Ton dos te tirent, tes muscles hurlent et ton ventre se déchire. Ton père est mort, mais malgré ta tristesse, tu tentes de remettre tes idées en place, et tu doutes de la version du Pacificateur. En fait, tu es persuadé qu'il ment, qu'il ment comme il respire, et qu'il ose le faire devant toi. Tes poings te démangent, tandis que ton messager s'éloigne. Et quand on te remet le corps sans vie de ton paternel, ce soir là, avec ta mère et Alexiane collées à toi, tu en as la preuve. Ton père s'est fait tué, réduisant l'effectif des Hawthorne une fois encore.

Avery ? Sa voix est douce, presque mélodieuse. Elle s'éveille doucement, s'étirant sous ses draps. Tu ne lui réponds pas tout de suite, mais tu finis par te retourner. Assis de l'autre côté du lit, tu redécouvres le visage de ta belle. Elle a de longs cheveux blonds, un teint pâle et un nez tout fin, et elle semble ravie de la nuit que vous avez passé. Ca fait quelques temps que tu as dit adieu à ton père, maintenant, mais la douleur reste vivante, ronflante dans ton estomac, triturant ton cerveau. Elle, elle ne s'imagine pas que tu souffres tout le temps, que tu t'inquiètes tout le temps, que tu ne vis pas réellement. Elle se contente de se coller contre ton dos, murmurant à ton oreille un bonjour sensuel auquel tu réponds à mi-voix. J'ai très envie qu'on recommence... J'ai pas le temps, désolé, je dois aller bosser. Il est encore tôt. Elle laisse ses doigts défaire ta chemise, mais tu l'arrêtes. Tu lui adresses un demi-sourire, un peu navré, un peu amusé, mais pas vraiment, avant de lui expliquer qu'il y a d'autres femmes dans ta vie. Elle rigole légèrement, sachant pertinemment que tu entends par là Alexiane et sa mère, et finit par te laisser partir. Pourtant, dans quelques temps, elle comprendra douloureusement qu'Avery n'a que deux femmes, et qu'il n'en aura toujours que deux. Car tu noies simplement ton chagrin dans des courbes voluptueuses, Avery, dans des danses charnelles qui te laissent respirer un court instant.



Tu te souviens ? La poussière ne t'atteignait pas, ce jour-là. Alexiane se tenait à tes côtés. Elle avait bien grandi depuis. Et malgré toutes ces choses dont elle, dont vous aviez du faire face, elle restait la plus positive de vous deux. Il ne lui reste que toi, il ne te reste qu'elle. Les deux survivants du clan Hawthorne. Il y avait déjà deux ans qu'avec ta petite soeur, vous aviez retrouvé le corps sans vie de votre mère, sur un lit d'herbe verte, jonché de bois et de feuilles. Elle semblait paisible, désormais, là, endormie, dans son lit de mort. Ses sourcils n'étaient plus froncés, ses yeux n'étaient plus décorés de sombres cernes, et son corps était détendu. Vous étiez dépendants l'un de l'autre, désormais, combattant ensemble les méandres d'une famine toujours plus prononcé, d'une fatigue omniprésente et d'un deuil continu. Pauvre enfants Hawthorne. Rien de pire ne pouvait leur arriver, désormais. Pourtant, Alexiane était encore éligible, et même si le sort ne tape jamais deux fois, il semblerait qu'il appréciait de retenter le coup sur leurs têtes. Avant de vous séparer, tu lui déposes un léger baiser sur le front. Elle s'éloigne, tandis que tu essaies d'installer sur ton visage un sourire tendu, mais confiant. En y repensant, tu te fais rire. Tu te trouves pitoyable.
Alexiane Hawthorne ! Tu lui avais dit que prendre des tessarae encore une fois seraient risqué. Tu aurais du lui dire qu'ils allaient serrer la ceinture encore un peu, que tu allais travailler plus, que tu allais trouver une solution. Tu aurais du insister, et tu aurais du avoir été plus ferme. Tu aurais du ne pas te laisser berner par son côté si positif. Tu aurais du savoir, Avery, qu'un papier de trop signerait sûrement sa perte. Alex' ! Alexiane ! Cette fois, tu ne restes pas immobile. Tu arrives à bouger tes lèvres, à essayer de te frayer un chemin et à laisser s'échapper le nom de ta sœur. Elle monte les marches, te rappelant Elizabeth. Elle semble désolée, et tu commences à bouillonner, à t'écrouler. Elle exécute une petite révérence. Toujours égale à elle-même, toujours si positive, mais le seul impact sur toi est la panique. Alexiane ! Ne me laisse pas seul, tu as envie d'hurler. Ne me laisse pas, ne meurs pas. Mais au fond, tout comme avec Elizabeth, tu sens qu'Alexiane est déjà foutue. Tu croises son regard vert, et tu tentes de lui faire passer un message positif. Mais tout ce qui transparaît dans ton iris, c'est ton inquiétude, c'est ta folie soudaine, ta solitude désormais indéniable. Tu paniques, Avery. Tu n'arrives plus à te contrôler, tu ne sais plus rien, et tu n'as personne à qui te rattraper.
Tu es tout seul, Avery.

Tu vas et tu viens. Elle semble heureuse, ton grand corps la recouvrant entièrement. Tu vas de plus en plus vite, ton visage enfoui dans le creux de son épaule dénudée, soupirant, tandis que ses mains s'accrochent, griffent ton dos. Ta minuscule maison tremble sous vos ébats, rendant l'instant plus vivant que tu ne le seras plus jamais, Avery. Mais tu ne sais plus ce que tu fais, Avery, tu te perds à chaque poussées, tu te noies encore. Et quand vous atteigniez à l'unisson le septième ciel, que tu t'écroules sur elle, sa main caressant tes cheveux trempés de sueur, tu repenses à tout ce qui fait ton malheur aujourd'hui. L'extase fut courte, ton cœur retrouve son battement originel. L'obscurité et le silence emmènent tes sombres idées à refaire surface. Ta sœur qui, condamnée, doit être morte de peur en ce moment même. Qui doit trembler dans son lit de soie au Capitol, qui doit songer à toutes les horreurs dont elle aura à faire face dès demain. Et alors, sans préavis, tu éclates en sanglot. Shhh... Là, dans les bras d'une de ces filles, tu te laisses aller complètement. Tes larmes coulent sur le haut de poitrine, et elle te berce presque. Elle te berce, toi, Avery Hawthorne, que tu sais désormais seul, abandonné. Tu devrais être un homme, Avery. Tu devrais. Mais à quoi bon ?
Et le lendemain, tu te retrouves là, les yeux grands ouverts, les cernes marquées, les lèvres tremblantes. Rien ne te défait de l'écran. 4... 3... Tu la voies, debout, toujours aussi droite... 2... Et tu te dis, honteusement, elle va mourir... 1... tes poings se serrent...
Bam !

Devant les caméras, l'agitation, tu restes de marbre. Ta sœur a été si loin dans le jeu que tu as l'occasion de te livrer aux journalistes burlesques du Capitole, qui te posent milles et unes questions. Pensiez-vous qu'elle irait jusque là ? Que pensez-vous de sa stratégie ? Votre avis sur ses adverses, le plus dangereux, le moins intéressant, la plus jolie fille ?
Pensez vous qu'elle peut, qu'elle va gagner ? Tu te figes. Non, en fait, pour toi, tout n'est encore qu'une question de jour, d'heure. Tu as pris vite l'habitude d'être dans une sorte de cocon, insensible aux voix des uns et des autres, enfermé dans une sorte de cage, presque vitale. Si elle va vivre demain, après-demain ? Tu ne sais pas, en fait, tu te dis qu'elle pourrait mourir là, maintenant, tout de suite, et tu paniques de plus en plus chaque minutes. Tu te dis qu'il ne reste maintenant que les meilleurs, et que tu ne la reconnais déjà plus. Elle te semble si présente et si absente à la fois. Mais tu vires tes idées noires, tu te forces à sourire, à espérer. Oui, elle va gagner.
Tu l'espères, tu pries, mais au fond de toi tu n'oses pas y croire. Ton pessimisme obscurcit ta vision. Tu te fais honte, tu te déçois, mais tu veux faire face. Faire face à une réalité implacable. Alexiane est dans l'arène. Et chaque minute peut être la dernière.

Tu te souviens ? Le tribut prénommé Zoé avait cessé de respirer. Un silence accablant avait suivi la scène des Hunger Games d'une violence nouvelle pour toi. Peut-être parce là, combattant, c'est ta petite sœur. La finale avait duré, duré, et tu sentais la pression t'enfoncer contre le mur derrière toi au fur et à mesure de la course, des coups, et de ton stress, des mots et des cris prononcés par ta petite soeur. Elle ne te semble plus si petite désormais. Tout le monde était là, attendant, silencieusement. Alexiane se bat, Alexiane se meurt, mais Alexiane fut finalement vainqueur. Alexiane a gagné, et tu n'oses te réjouir de peur qu'on t'enlève ce moment si précieux, si particulier, si cher à tes yeux. Tu as l'impression de respirer, tu as l'impression que ton cœur recommence à battre soudainement. Tu te sens moins seul, moins écrasé, moins oppressé. Ta sœur est en vie, contre l'attente de tous autour de toi. Tu te souviens du début, de tes doutes, et de ton espoir, dormant, mais constant.
Alexiane va revenir, Alexiane a remporté les jeux.
Tout le monde te regarde, mais n'ose te sourire. Tout le monde est heureux pourtant, on n'ose l'afficher. Est-ce vraiment bénéfique ? Le pire des jeux n'est-il pas d'en revenir ? Pour l'instant, tu te fiches de ça. Tout ce qui compte, c'est qu'Alexiane est vivante. Elle est vi-vante. Là, allongée, les joues mouillées, la respiration tremblante, les yeux se battant pour rester ouverts...
...Avery ? C'est là que le goût salé d'une de tes larmes franchi tes lèvres.

Bam !
Et ce fut la fin.