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| J1 ⊰ The fate has a good funny humor. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Ven 20 Juil - 0:02 | |
| Le sol glissait sous mes pieds. Tellement que je manquais de tomber plusieurs fois. Me diriger vers la banquise avait sans doutes été la pire chose que j'avais pu faire. Par chance, j'avais réussie à sortir vivante de mon affrontement avec le tribut du 9 et la carrière du 1, et ce sans grosses grosses blessures. La chance semblait me sourire pour le moment. Espérons que ça continue de cette manière. Depuis que j'avais quitté le lac semi-gelé, une dizaine de coups de canons avaient raisonnés, ce qui signifiaient qu'une dizaine de tribut avaient perdus la vie pendant le bain de sang. A l'entente de ces coups, mon cœur n'avait fait qu'un bond, mon sang qu'un tour, et j'avais prié silencieusement pour que Iugo, Katell et Maël ne fassent pas partis de cette dizaine. Désormais, j'attendais avec impatience que l'hymne de Panem retentisse dans l'arène pour révéler le visage des défunts, tout en continuant d’espérer ne pas en faire parti.
Il faisait sombre, et le froid giflait mon visage. Ce que je pensais être l'après-midi avait été rude. En effet, un blizzard était survenu et avait duré une bonne heure, heure pendant laquelle j'avais simplement décidée de me recroqueviller dans ma couverture de survie au beau milieu de cette étendue blanche. Certes, ce n'était pas très prudent, et j'avais du avoir l'air vraiment débile aux yeux de Panem, mais qu'importait. Le ridicule ne tuait pas, le froid pouvait lui. Posant les lunettes de vision nocturne sur mon nez, je m'étais remis en route, ayant pour objectif de rejoindre la Corne d'Abondance, tout en espérant que personne n'y faisait refuge, afin de piquer le plus d'objets possibles. Jusqu'à maintenant, j'avais réussi à récupérer un poignard avec lequel j'avais failli éliminer Skann, si seulement cette Glamoria ne serait pas arrivée, un couteau que je gardais précieusement caché dans ma botte depuis tout ce temps, ainsi qu'une couverture de survie, qui m'avait sauvé d'une mort quasi-certaine, et un sac contenant de l'eau et un peu de nourriture que je n'avais pas encore touché, sans oublier les lunettes de vision nocturne qui s’avéraient très utiles. Mais je voulais plus. Car je voulais mettre toutes les chances de mon côtés. Alors, je n'étais pas contre une deuxième arme de main, ou même un peu de nourriture (debout sur mon socle, j'avais cru apercevoir plusieurs paquets de biscuits que je n'avais, malheureusement, pas eu le temps d'attraper.) Alors j’espérais, j’espérais de tout mon cœur que les carrières n'y soient pas, pour que je puisse me servir à ma guise. Dans tous les cas, il fallait que je regagne l'Ouest de l'arène qui semblait plus sûr et où Iugo, Katell et Maël devaient se trouver (vivants de préférence.)
Le lac demi-gelé n'était pas aussi solide que la banquise que je venais de quitter. Même si la glace ne s'écroulerait pas sous mon poids, certaines fissures révélaient de l'eau glacé dans laquelle je devais prendre gare de ne pas tomber. Qui savait ce que cachait ces eaux ? Pas moi, et je ne souhaitais pas le savoir. Ne voulant pas prendre le risque de glisser et d'y tomber, ma marche s'était faite plus prudente, et de ce fait plus lente. A ce rythme là, je n'atteindrais pas la Corne avant des heures. Accélérant par moment, ralentissant quand j'en ressentais le besoin, je continuais de progresser, sans croiser personne. Ce qui m'étonna. Étais-je vraiment la seule, en dehors de Loa-Skann et Glamoria, a m'être dirigée vers l'Est ? Je comprenais la décision des autres tributs, la forêt et les montagnes qui se dessinaient au loin semblaient plus sûres.
Je n'étais plus très loin de la Corne quand je vis à quelques mètres un homme approcher vers moi. Instinctivement, je m'étais stoppé et avait saisis mon poignard, attendant gentiment qu'il vienne à moi, qu'il me remarque. Sa silhouette noircie par le sombre de la nuit, je n'arrivais pas savoir de qui il s'agissait. Ce n'est que quand il s'avança plus près que je le reconnus : le tribut du 7. Denahi si je me souvenais bien. L'homme avec qui j'avais parlé à l’entraînement, et qui s'était avéré être aussi nase que moi au lancé de couteaux. Réalisant qu'il ne s'agissait que de lui, je me détendis, tout en restant sur mes gardes. Même si nous avions pû nous échanger quelques phrases à l'extérieur, il restait un ennemi. Un homme à abattre. Un obstacle de plus vers la victoire. « Denahi ... » prononçais-je, la voix tremblante à cause de ce froid polaire qui me fouettait le visage. « Comment ca se passe jusqu'à maintenant ? » Lui faire la causette n'était pas mon attention, je ne voulais juste pas me jeter sur lui comme une sauvage en brandissant pour arme. A vrai dire, cette idée ne me vint même pas à l'esprit. Quelque peu nerveuse à l'idée de tuer (ou de me faire tuer par) un homme avec qui j'avais échangé quelques phrases, et qui me semblait bien sympathique, et pas méchant pour un sous, je faisais tourner le poignard entre mes mains gantées avant de m'approcher un peu plus, le pas léger. « Ton styliste a sans doutes raison : j'imagine que c'est le destin ... » J’eus un pincement au cœur en repensant à cette phrase que lui même avait sorti lors du premier jour de l’entraînement. Baissant mon regard vers la neige, je lâchais un long soupir. « Et je suis d'accord avec toi, le destin a un bien drôle d'humour. » Relevant la tête, je serrais mon poignard contre ma paume, avant de m'approcher de nouveau de lui. Peu importe qui il était, peu importe ce que j'allais ressentir si jamais je le tuais, c'était un tribut, c'était un ennemi. |
| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Ven 20 Juil - 21:46 | |
| 76th Hunger Games - Jour 1 Un coup de canon. Un de plus, c'était désormais le quatrième coup de canon que j'entendais depuis que j'étais dans l'arène ... ou bien le cinquième ? Je ne savais plus, inconsciemment j'avais eut peur de faire le compte et de réaliser encore un peu plus l'étendue du désastre dans lequel nous avions été jetés. Moi qui m'étais élancé vers la forêt sans aucun hésitation à la fin du décompte, sachant que les arbres étaient tout ce qui me rapprocherait un peu de chez moi et me donnerait la sensation d'avoir l'avantage, j'avais bien vite compris que si l'endroit était moins hostile que la banquise ou la zone de la corde elle n'était pas sans risque elle non plus ... la neige y était plus épaisse, et il devenait presque impossible de couvrir ses traces au fur et à mesure de progression. Ce qui m'avait sauvé en définitive c'était ce blizzard qui nous avais surpris plusieurs heures après notre entrée dans l'arène et avait probablement bloqué sur place la plupart des survivants, mettant à mal les moins abrités d'entre nous. Pour ma part j'avais trouvé refuge dans un arbre et en moins d'une dizaine de minutes la totalité de mes traces de pas aux alentours avait disparu, raison pour laquelle lorsque Cybéline et le garçon du douze -Hugo ? Iago ? Je n'avais pas retenu- étaient apparus dans mon champ de vision ni l'un ni l'autre n'avaient pu deviner que j'étais perché juste au dessus de leur tête. J'avais tout vu, tout ce qui s'était passé, et lorsque le coup de canon marquant la fin de vie de ma co-tribut avait retenti j'étais toujours cramponné là-haut. Dès que le garçon était partit je n'avais pas voulu m'attarder, rester dans cet endroit où ma co-tribut avait trouvé une mort rapide et déchirante me faisait froid dans le dos et j'avais la terrible sensation que si je restais dans le coin trop longtemps je risquais de subir le même sort. Atterrissant sur le sol j'avais lâché un juron lorsque mon gant avait dérapé sur le tronc et m'apprêtais à le retirer lorsque les mots de Wael m'étaient revenus en tête : ne pas retirer mes gants sauf si j'y étais forcé, parce qu'il était plus facile de se garder au chaud que de se réchauffer après avoir eut froid. Me relevant j'avais retiré la neige de mon pantalon et de mon manteau et j'étais reparti.
Rebroussant chemin j'avais pris la décision de retourner du côté de la Corne pour voir si quelques vivres n'y restaient pas encore. Dans une pareille arène trouver de quoi se nourrir serait sans doute aussi difficile que tenter de ne pas mourir de froid et je commençais sérieusement à m'en inquiéter ... aucune végétation en dehors de la forêt, aucun moyen de faire du feu quand la température était si basse et quand le vent soufflait si fort, cette année les organisateurs avaient visiblement envie que les jeux ne s'éternisent pas et que le vainqueur soit vite désigné. Est-ce que je croyais plus à mes chances qu'avant d'entrer dans l'arène ? Pas vraiment, mais ne j'y croyais pas moins non plus ... je ne voulais pas faire de pronostics, et surtout pas concernant ma propre personne. Progressant à pas lents j'avais vu peu à peu les arbres se fait moins nombreux et le sol moins épais ; J'approchais sans aucun doute de la zone à moitié gelée sur laquelle se trouvais la corne, mais je savais également que cette dernière était encore loin. Je ne savais pas combien de temps j'avais couru pour rejoindre la forêt mais trop pour que je puisse déjà avoir parcouru la distance inverse. Le soleil n'étant plus à son zénith cependant avancer était moins difficile car la neige moins éblouissante ... mais pas suffisamment pour que je ne reconnaisse immédiatement la silhouette en face de moi. Tournant le dos au soleil cette dernière se rapprochait de moi, et déglutissant avec difficulté je me mis à regretter de n'avoir rien d'autre sur moi qu'une paire de lunettes qui ne me serait d'aucune utilité si j'avais besoin de me défendre. Et puis finalement je l'avais reconnue ... elle. Frenchie. « Denahi ... » Crispée par le froid, la jeune femme n'en avait pas perdu de sa nonchalance pour autant, et me toisant des pieds à la tête elle avait ajouté « Comment ca se passe jusqu'à maintenant ? » Restant à bonne distance je l'avais fixé plusieurs secondes sans savoir comment envisager sa présence ... son précédente conversation ne remontait qu'à trois petits jours, et je me rappelais sans mal la volonté qu'elle avait de se battre et d'aller le plus loin possible. Elle n'avait rien d'inquiétant, avec ses cheveux blonds et son corps fluets cachés dans cette énorme doudoune, mais pourtant je savais que je devais me forcer à me méfier ... je n'en avais pas envie, mais je savais que je devais le faire, parce qu'elle était ici pour gagner, et que j'étais pour elle un obstacle vers cette victoire. Haussant les épaules j'avais finalement répondu « Toujours vivant et en un seul morceau ... je suppose que je dois m'estimer heureux. » Le sarcasme. C'était un outil que je n'étais pas habitué à utiliser, mais la fatalité de notre situation avait développé cette tendance chez moi en l'espace de quelques jours. Je devais bien avouer que j'essayais de gagner du temps, cherchant quelques secondes supplémentaires pour me trouver une prote de sortie, n'importe quelle solution qui m'empêcherait de prendre part à un duel duquel elle ou moi ne ressortirait pas vivant. « Et toi ? T'as pas l'air de trop mal t'en sortir non plus à ce que je vois ... »
Frenchie, tribut féminin du district douze. Très certainement la star des jeux de cette année, grâce à une note de onze obtenue à la fin de son entrainement et qui avait suscité à la fois questions, admiration et crainte. Je m'étais moi-même demandé lequel de ses talents lui avait valut de se faire autant remarquer, et surtout à quel point son comportement pendant l'entrainement avait des chances d'être un leurre ou une manière de se faire passer pour maladroite malgré une détermination d'acier. Tandis qu'elle faisait un pas vers moi je la vis faire tourner entre ses doigts gantés la lame d'un couteau, et instinctivement j'avais fais un pas en arrière, comprenant que malgré une force physique supérieure à la sienne j'étais loin d'être celui qui possédait un avantage « Ton styliste a sans doutes raison : j'imagine que c'est le destin ... » Déglutissant à nouveau je me surprend à espérer que Wael n'aura pas de problèmes à cause de cela, avec le Capitole tout était possible. Tandis qu'elle se rapprochait encore de moi je sentais les battement de mon coeur accélérer un peu plus, et les secondes passant je réalisais être complètement obnubilé par l'arme qu'elle tenait entre ses mains ... « Et je suis d'accord avec toi, le destin a un bien drôle d'humour. » ... son couteau. Il me fallait son couteau. Un rictus cynique apparaissant sur mon visage, je l'avis vu relever la tête vers moi et me fixer d'un air qui ne trompait pas ... peu importe ce qui s'était passé il y a trois jours. J'étais un ennemi, et avec les ennemis il n'y avait pas de quartier. « Mon père croyait au destin lui aussi, mais il avait une vision des choses un peu différente ... » Faisant à mon tour un pas en avant, me calant dans la neige comme si je m'apprêtais à prendre le départ d'une course, j'avais terminé ma phrase « ... il disait qu'on était chacun maître de son propre destin. » et sans lui laisser le temps de répondre je m'étais sur elle pour la faire basculer dans la neige, bien décidée à prendre se couteau coûte que coûte et à déguerpir le plus vite possible. Je ne voulais pas la tuer, je ne voulais même pas lui faire de mal ... je voulais simplement récupérer de quoi me défendre. Elle avait sa volonté et ses nefs d'acier, je voulais simplement rétablir l'équilibre ... et me prouver que pour la première fois de ma vie j'étais capable de prendre mon destin en main plutôt que de subir les conséquences de celui des autres.
- SI TOI AUSSI TU AIMES LES SPOILERS:
OMG je suis désolée je voulais pas faire si long Maintenant que le décor est planté je ferais plus court dans les prochains
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| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Lun 23 Juil - 13:41 | |
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| Remember everything that you said, how we can never fully trust them Wish I could say I disagree but I know they're the ones to blame Destroyed every hope we once had.
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Je n'aimais pas être comme ça. Me jeter sur tous les tributs que je voyais pour les tuer, je le supportais mal. Je me sentais horrible au plus profond de moi, et chaque coups de poignards, qu'ils soient mortels ou non, me détruisaient de l'intérieur et ne cessaient de me faire sentir encore plus mal. Sale, je me sentais sale, et il n'y avait rien de pire. Désespérée, j'étais désespérée. Je voulais désespérément vivre, au point d'en perdre mon humanité. Si la carrière du 1 ne s'était pas pointée, Loa-Skann, le tribut du 9 serait très certainement mort à l'heure qu'il était, et je n'osais même pas imaginer comment je me sentirais en ce moment même. Probablement rongée par la culpabilité. Mais pas le genre de culpabilité qu'on ressent après avoir volé un bout de pain (pour tout dire, je ne la ressentait même pas celle-là), mais quelque chose de bien plus fort. Car ce n'était pas un bout de pain que j'aurais volé, mais belle et bien une vie. Et une vie ne se remplace pas, une vie ne se rembourse pas.
Honnêtement, devoir le tuer ne m'enchantait pas. Même si je n'allais pas me gêner pour le faire, j'aurais préféré que quelqu'un d'autre s'en charge. J'avais, durant toute la durée de l’entraînement, pris bien soin à ne pas me lier avec d'autres tributs, mit Iugo et Katell de côté. Je m'en étais bien sortie, sauf avec Denahi. Non, je ne le considérerais pas comme un ami, mais rien que le fait de lui avoir parlé rendait l'épreuve de son assassinat bien plus dure, et les remords qui s'en suivraient si ça arrivait vraiment seront beaucoup plus rudes qu'avec n'importe quel autre tribut. Sans compter sur le fait que son visage d'ange et sa personnalité le rendait plus attachant que la plupart de mes autres concurrents. C'était triste de se dire qu'il allait sûrement mourir, et que je n'aurais jamais la chance de vraiment le connaître, dommage, j'étais sûre que nous aurions pû devenir amis dans différentes circonstances.
« Toujours vivant et en un seul morceau ... je suppose que je dois m'estimer heureux. » J'acquiesçais, tout en continuant de faire tourner mon poignard entre mes doigts grossie par le gant. Je baissais le regard vers le sol quelque peu instable, ne voulant pas affronter son regard pour rendre les choses bien plus faciles. « Et toi ? T'as pas l'air de trop mal t'en sortir non plus à ce que je vois ... » J'acquiesçais de nouveau avant de relever la tête et de m'approcher d'un pas. Oui, je n'étais pas vraiment à plaindre. J'étais prête à parier que la majorité des tributs étaient en plus mauvais état que moi. « J'ai pas à me plaindre, Juste quelques égratignures. » Répondis-je en haussant les épaules. J'avais survécu au bain de sang, j'avais réussie à attraper quelques armes et j'avais aussi échappée à Glamoria, je m'étonnais moi-même. En entrant dans l'arène, je ne doutais pas de mes chance de remporter cette édition, mais une partie de moi était persuadée que je ne passerais pas la Corne. C'était ce que j’appelais un bon début. Mais même si j'étais toujours vivante, je n'oublierais jamais cette journée qui était sans doutes la pire de toute ma vie. Le regarder et le vivre étaient deux choses bien différentes, et je donnerais n'importe quoi pour retourner au temps où je me contentais de les observer, ces pauvres jeunes. Mais aujourd'hui, me voilà à leur place, et je peux vous dire que si je ressors vivante de cette arène, le souvenir de cette horreur me hantera à jamais …
« Mon père croyait au destin lui aussi, mais il avait une vision des choses un peu différente ... » Ce qu'il disait ne m'intéressait pas le moins du monde. Fuyant son regard, je continuais d’avancer doucement, en serrant peu à peu le poignard contre ma paume. Le destin, je n'y croyais pas vraiment. Je voyais en cette rencontre de la malchance. « ... il disait qu'on était chacun maître de son propre destin. » Je perçu dans sa voix une détermination que je ne lui connaissais pas, mais à peine eu-je le temps de lever la tête que je le sentis percuter mon corps, le sien m’entraînant dans sa chute. Je sentis le sol bouger. Le lac n'étant qu'a moitié gelé, je découvris avec horreur que le choc de nos corps percutant le sol avait fissuré une grande partie de la glace. Encore le moindre choc, et nous n'aurions plus qu'un simple bout de banquise à nous partager. Dos sur la neige, il m'empêchait de bouger, et je compris bien rapidement qu'il ne tentait pas de me tuer, mais seulement de me voler mon poignard, autrement dit : la seule arme potable que je possédais. Hors de question ! Refusant catégoriquement de le laisser s'emparer de ma lame, je me mis à me débattre comme une furie en lâchant des cris de rage, ce qui ne semblait pas fonctionner. Denahi, taillé comme une armoire à glace ne lâchait pas prise, et c'est avec effroi que je sentais peu à peu mon arme me glisser des mains. Décidant d'agir, je réussis à dégager ma jambe et mon bras droit de l'emprise du tribut. Ramenant mon pieds botté vers moi, j'y plongea ma main pour en sortir le couteau qui y reposait. Avec la tenue qu'il portait, je ne risquais pas de le blesser gravement, mais juste assez pour qu'il me lâche. L'arme bien en main, ce n'est que quand je perdis tout contact avec mon poignard que je l'enfonçais avec rage dans la cuisse du jeune homme. Comme prévu, le coup ne fut pas très douloureux, mais assez pour qu'il baisse sa garde et que je puisse me dégager. Me relevant avec hâte, nous étions de nouveau face a face. Énervée, je le jaugeais d'un regard mauvais. Remarquant mon poignard dans sa main, je me mis à grogner intérieurement. « On t'a jamais dis que c'était pas bien de voler ? » Toute la sympathie que j'avais pour lui envolée, j'avançais le pas menaçant. « Rend-le moi ! » Ma propre froideur m'étonnait presque. Mon couteau dans la main, je n'hésiterais pas à m'en servir, et voyant qu'il ne voulait pas m'écouter, il semblait que j'allais devoir le faire. « REND-LE MOI ! » Hurlais-je avec rage tout en ratant mon assaut à cause de ce sol glissant et instable. Paniquée, je me sentais perdre le contrôle. Essayant de rester debout, je fis des moulinets avec mes bras dans l'espoir de retrouver l’équilibre. Mais trop tard. Je sentais mon corps basculer peu à peu vers l'arrière. Dans quelques secondes, je me retrouvais dans la mer glacée qui entourait notre petit bout de banquise.
(c) code par Carmin. |
| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Sam 28 Juil - 0:11 | |
| Je savais depuis pratiquement toujours qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences concernant les intentions de quelqu'un, et ce dont il pouvait être capable ; Ceux qui paraissaient le plus inoffensifs étaient parfois les plus dangereux ou les plu vicieux, et je n'étais pas non plus sans ignorer que certains anciens gagnants des jeux s'étaient facilité la tâche en se faisait faussement passer pour faibles et ne présentant pas de réel danger. C'était plus ou moins ce que je soupçonnais chez cette blonde du douze, qui derrière sa carrure frêle et son allure fuyante avait du mal à cacher sa détermination et son désir de sauver sa peau aussi longtemps que possible. La note qu'elle avait eut à l'entrainement faisait d'elle quelqu'un dont on se méfiait, mais c'était surtout de sa détermination qu'il fallait à mon sens se méfier, et c'était pour cette raison que garder une distance raisonnable de sécurité entre elle et moi ne me paraissait pas une mauvaise idée du tout. D'autant plus qu'elle semblait en bonne forme après presque une journée à traîner dans cette arène, elle ne s'en sortait donc pas trop mal, comme je me décidais à le lui faire remarquer « J'ai pas à me plaindre, Juste quelques égratignures. » Haussant les épaules d'un air nonchalant elle ne réussit pas cependant à cacher entièrement les tremblements dans sa voix, sans que personne ne puisse vraiment savoir cependant s'il s'agissait de la peur ou bien du froid environnant. Quoi qu'il en soit elle ne mit pas longtemps à témoigner de ses intentions, et même si je n'avais aucune envie de toucher ne serait-ce qu'à un de ses cheveux j'avais bien vite compris que si je ne voulais pas qu'elle m'égorge en deux en trois mouvements je serais bien obligé de me défendre, d'autant plus qu'elle était armée quand je n'avais rien du tout pour m'aider.
Son poignard, malgré moi il était devenu une obsession en l'espace de quelques secondes, preuve implacable de ce qui me manquait pour espérer survivre dans cet enfer plus de vingt-quatre heures. Elle avait sa volonté et le talent caché qui lui avait valut un onze, je n'avais rien de tout cela et rapidement j'avais compris que ce poignard était ma seule chance, mon seul et unique ticket vers un second jour dans l'arène. Il me le fallait, il me le fallait vraiment, et c'est donc sans réfléchir que je m'étais jeté sur elle avec une détermination que je ne me connaissais même pas ... est-ce que c'était à cela que cela ressemblait, l'instinct de survie ? L'ayant plaquée contre la neige j'avais tandis bien que mal tenté de l'empêcher de bouger, immobilisant le bras au bout duquel elle tenait son arme en le plaquant contre la glace, ignorant le froid qui transperçait mes gants et mon pantalon au niveau de mes genoux. Se débattant avec rage et me laissant quelques dixièmes de secondes pour prendre la mesure de ce que j'étais en train de faire, elle avait profité de mon unique secone d'inattention pour libérer un de ses bras et une de ses jambes, et sans que je ne le vois venir elle avait saisi une seconde lame jusque là camouflée dans sa botte, et sans hésitation elle l'avait enfoncé dans ma cuisse, m'arrachant un cri plus de surprise que de douleur tant la petitesse de la lame l'avait empêché de me blesser réellement ; Un trou perçait désormais mon pantalon en un endroit, mais on n'y voyait même pas encore de sang ... et puisqu'il faisait froid et que je sentais à peine mes membres je ne savais pas si l'absence de douleur était due à une absence de blessure ou bien à une absence de sensation. Quoi qu'il en soit elle avait profité de cet intermède pour se relever et se retrouver à nouveau face à moi ; De mon côté j'avais juste eut le temps d'attraper au sol le précieux poignard pour lequel je venais de l'attaquer. « On t'a jamais dis que c'était pas bien de voler ? » vociféra-t-elle d'un air menaçant, avant de faire à nouveau un pas dans ma direction comme pour montrer que l'heure n'était plus du tout à la plaisanterie. « Rend-le moi ! » Son couteau à la main, le bout de la lame pointé vers moins d'une façon menaçante, elle avait fait un pas de plus tout en m'adressant un regard des plus froid. Faisant de mon côté un pas en arrière pour maintenir la distance qui nous séparait, j'avais serré le poignard dans ma main gantée tout en secouant la tête d'un air désolé « Ecoute, je veux pas te faire de mal ... » Ignorant mes paroles elle avait poussé un nouveau cri de rage avant de se jeter à nouveau sur moi en me crachant un nouveau « REND-LE MOI ! » rempli d'agressivité.
Je ne devais mon salut qu'à la maladresse de la jeune femme, qui glissant sur la glace instable et irrégulière de la zone battit plusieurs fois des bras pour tenter de retrouver son équilibre, tandis qu'un craquement sinistre attira mon attirait mon attention tandis que la glace sur laquelle nous étions affalés quelques instants plus tôt cédait et laissait sa place à une mer sans aucun doute mortellement glaciale. « ATTENTION ! » Ni une ni deux et sans prendre le temps de réfléchir à ce que je faisais, j'avais lâché le poignard le laissant retomber sur la neige et la glace, et sans plus de cérémonie j'avais attrapé son bras pour la tirer violemment vers moi, m'agrippant ensuite au col de son blouson pour avoir une meilleure emprise et la faire reculer avec moi, loin du gouffre glacial au travers duquel elle avait failli passer. Perdant à mon tour l'équilibre je l'avais entraîné dans ma chute, et pendant quelques secondes ni elle ni moi n'avions osé bougé, craignant que la glace ne cède à nouveau au moindre de nos mouvements. Très vite cependant j'avais pris conscience de ce que je venais de faire ... Je venais de lui sauver la vie, et par la même occasion de mettre en danger la mienne en lui laissant une occasion supplémentaire de m'étriper. Mais bon dieu qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ? Alors qu'elle posait à nouveau son regard perçant sur moi j'avais reculé sans me relever « Vous avez de la chance l'autre douze et toi ... mais la forcez pas trop, elle durera pas éternellement. » Disant cela j'avais cherché des yeux le poignard que j'avais laissé tomber au sol ... mais il était à plusieurs mètres derrière elle et moi, et je n'avais aucune chance de m'en emparer à nouveau sans qu'elle n'ait le temps de m'en empêcher. J'étais piégé, et je venais de refermer moi-même la porte du piège sur ma personne.
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| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Lun 30 Juil - 14:41 | |
| Non. Pas mon poignard. C'était la seule arme valable que j'avais réussie à prendre. Je ne pouvais pas le lui laisser, partir comme ça en n'essayant même pas de le lui reprendre. Je n'allais pas survivre sans. Je savais le manier, je savais le rendre mortel. J'avais failli tuer quelqu'un avec cette chose, et c'était grâce à elle que j'étais toujours en vie à l'heure qu'il était. Non. Hors de Question que je le laisse partir avec, peu importe qui il était. « Ecoute, je veux pas te faire de mal ... » Ouais c'est ça, prend-moi pour une abrutie. S'il ne me voulait aucun mal, pourquoi s'était-il jeté sur moi pour s'emparer de mon arme ? A quoi cela aurait-il servi si il ne comptait pas s'en servir ? Je lui lançais des regards rempli de haine. Encrée sur mes deux pieds, je hurlais qu'il me le rende, mais bien sur, il ne le ferait pas. Alors, dans un élan de colère, je décidais d'agir. N'ayant pas de temps à perdre, et ne voulant pas me résigner à quitter les lieux sans une arme valable, je bondis.
J'étais une proie facile, et je me rendis compte que trop tard de mon erreur. C'est lui qui avait l'arme maintenant, et j'étais en train de foncer sur lui. Il ne lui serait pas difficile d’enfoncer l'arme dans mon corps une fois que je serais à sa hauteur. Bon sang Frenchie ! Cependant, je n'arriverais jamais à sa hauteur, la glace en avait décidée autrement. Je perdais peu à peu le contrôle de mon corps, mes pieds glissant sur le sol instable, mes bras moulinant le vent dans l'espoir de me faire reprendre l'équilibre, mais rien n'y faisait. Je sentais mon corps pencher de plus en plus vers l'arrière, vers l'eau glacée, vers la mort.
Mais par chance, j'étais tombée sur un homme bon, trop bon. Denahi avait crié, et s'était rejeté sur moi. Un instant, j'ai cru qu'il voulait me pousser pour rendre ma chute plus rapide, mais il n'en fut rien. Au lieu de ça, il m'a prit le bras ainsi que le col de ma doudoune, et m'avait tiré. Tiré vers l'avant, tiré d'affaire. Les deux pieds sur le sol, j'avais étouffé un sanglot, mais mes pupilles s'étaient embrumées de larmes glacée. Un instant, je ne pû les détacher des siens, jusqu'à ce que je revienne à la réalité. Me détachant de lui, je fis quelque pas sur le côté, m'éloignant de l'eau. Mon dieu, quelle chance ! Quelle chance qu'il ait été là ! Quelle chance qu'il ait décidé de me sauver. Je n'en revenais pas. Il était bête. Terriblement bête, mais sa stupidité m'avait sauvé. « M … Merci. » balbutias-je en portant mon regard sur l'eau glacé qui semblait me narguer. Si je m'écoutais, je serais déjà dans ses bras, à pleurer à chaude larme pour lui montrer ma reconnaissance. J'étais à deux doigts de le faire lorsque je me souvins que nous étions aux Hunger Games. « Merci ! » répétais-je en posant ma main sur ma poitrine. Mon cœur battait comme jamais il n'avait battu.
« Vous avez de la chance l'autre douze et toi ... mais la forcez pas trop, elle durera pas éternellement. » Je le regardais fixement, mon regard se baladant sur l'ensemble de son visage découvert. L'autre douze et moi … parlait-il d'Iugo ? Je fronçais les sourcils. Il savait quelque chose. M'approchant d'un pas en sa direction sans montrer de signe d'agressivité, je me montrais intéressé. « L'autre douze ? Iugo ? » lançais-je en sentant mon cœur s'emballer de nouveau. Il parlait de chance, alors, ca ne pouvait pas être mauvais. « Tu sais quelque chose ? Il est vivant ? » L'idée même qu'Iugo soit vivant me rendait heureuse, car cela voulait dire que je pourrais le retrouver, que je n'étais pas seule.
- Spoiler:
Désolé, c'est vraiment pas top J'ai écris ça un peu vite compte tenu du lieu où je me trouve J'espère que ca ira quand même ...
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| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Mer 1 Aoû - 0:19 | |
| Ce n'était pas simplement que je n'avais pas envie de faire de mal, c'était aussi et surtout que je n'avais pas envie de LUI faire de mal. Parce que s'il y en avait bien une qui à la fois méritait et avait les capacités nécessaires pour ressortir vivante de cette arène c'était bien elle, j'en étais persuadé ; Elle le méritait parce qu'elle voulait simplement rester en vie, quand les carrières eux courraient surtout après la gloire et la notoriété. En fin de compte c'était sans doute la raison pour laquelle je ne savais pas trop comment me défendre face à elle, dans un endroit pareil il était difficile de se défendre sans attaquer par la même occasion et parce que je n'avais pas envie d'attaquer je ne pouvais pas me défendre convenablement ... et malgré tout je n'avais pas envie de mourir, mes chances de survivre à cet enfer étaient peut-être pratiquement inexistantes mais ce n'était pas pour autant que j'avais envie de mourir. Et surtout j'avais promis à Grace et à mon oncle de faire de mon mieux ; C'était la dernière promesse que je leur avait fait à l'un et à l'autre et je ne pouvais pas les décevoir. C'était pour honorer cette promesse que je ne pouvais pas laisser passer l'occasion de m'emparer de son poignard, même si elle méritait de gagner plus que moi et n'importe quel autre tribut. Pourtant à peine m'étais-je emparé du poignard que la situation nous avait échappé à tous les deux, et perdant l'équilibre Frenchie manqua passer à travers la glace, trop fragile à l'endroit où nous nous trouvions. Entre l'arme et ma nature profonde je n'avais pas mis longtemps à faire un choix et laissant le poignard tomber à mes pieds j'avais attrapé la jeune femme par sa manche puis son col, la sauvant ainsi d'un plongeon dans l'eau glaciale. Je venais de lui sauver la vie. Et si une partie de moi était soulagée l'autre réalisait que je venais peut-être ainsi de signer mon arrêt de mort en lui donnant une nouvelle occasion de me mettre en pièces. Pourtant sa réaction fut toute autre « M … Merci. » avait-elle balbutié en fixant l'eau et la glace brisée par laquelle elle avait failli passer. Le menton tremblant légèrement elle avait à nouveau tourné son visage vers moi et d'un air plus résolu elle avait répété « Merci ! » tout en tentant visiblement de retrouver un rythme cardiaque normal. J'étais un crétin, un sombre imbécile, voilà ce qu'elle devait être en train de se dire ... et c'était vrai, je l'étais, mais j'étais comme ça depuis toujours, d'une gentillesse tellement excessive qu'elle me jouait souvent des tours.
Je ne savais pas vraiment pourquoi j'en étais venu à évoquer son co-tribut, que je n'avais par ailleurs pas rencontré au sens propre du terme. Je l'avais observé, espionné serait même plus approprié ... je l'avais espionné tandis que ma propre co-tribut agonisait dans ses bras et qu'il avait pris la décision de l'achever pour lui épargner une mort lente et douloureuse ... ou bien pour ne pas avoir à subir trop longtemps le fait de la regarder agoniser ? Sans doute un peu des deux. Reste que contrairement à Cybéline lui était toujours vivant, lui dont j'avais un mal fou à retenir le prénom « L'autre douze ? Iugo ? » Iugo. Hugo, Iago ... je n'étais pas si loin que ça en fin de compte. Le coeur de la jeune femme en tout cas sembla ne faire qu'un bond et oubliant presque aussitôt qu'elle venait d'échapper à une mort presque certaine elle s'était empressée de me questionner « Tu sais quelque chose ? Il est vivant ? » Ne cessant pas de totalement de me méfier pour autant, surtout maintenant que le poignard était trop loin pour que je puisse le récupérer facilement, j'avais pourtant relâché mes muscles et acquiescé d'un signe de tête avant de répondre « Et en meilleure forme que ma propre co-tribut en tout cas oui ... » L'air sombre sur mon visage me venait de ma culpabilité, celle de n'avoir pas pensé un seul instant à l'éventualité de m'allier à ma co-tribut ; Peut-être serait-elle toujours en vie ? Ou peut-être pas, comment savoir. « Elle est morte ... il était là. Il l'a achevée. » Le plus cruel de cette histoire était encore la banalité de cette phrase, comme si ce qui était arrivée n'était pas si étonnant que cela, parce qu'au fond nous étions dans une arène pour nous entre-tuer et tous destinés à une mort certaine, plus ou moins longue et plus ou moins douloureuse. En fin de compte Iugo l'avait peut-être achevée mais il avait eut plus de courage que moi, qui n'avait pas osé la moindre initiative et m'était contenté de rester caché.
Déglutissant avec hésitation, j'avais fixé la jeune femme plusieurs secondes dans les yeux avant de finalement me remettre debout, en prenant soin de ne pas glisser à nouveau sur la glace. Malgré mes gants je commençais à ne plus sentir le bout de mes doigts « Ecoute, oublie ça, garde le poignard je ... » Toutes mes bonnes résolutions s'étaient envolées au moment où j'avais décidé de l'aider plutôt que de la laisser se noyer. J'aurais pu rester sans rien dire, j'aurais même pu la pousser pour ne lui laisser aucune chance d'échapper au destin, mais mon instinct en avait décidé autrement, et après quelques secondes j'avais eut le temps de remettre mes idées en place. J'allais mourir dans cette arène, c'était un fait, mais je voulais mourir sans avoir eut le temps de renier ce que j'étais « Bonne chance. Et le prend pas mal mais ... en espérant ne pas te recroiser. » Parce que je n'avais pas envie de me retrouver à nouveau face à elle, à me demander comment concilier le fait que je ne voulais pas mourir et le fait que je ne voulais pas la tuer. Elle irait loin j'en étais certain, mais j'espérais ne plus croiser sa route dans les jours à venir. Resserrant ma capuche pour recouvrir à nouveau le haut de mon crâne, j'avais fait deux pas en arrière avant de finalement lui tourner le dos, sans réaliser encore que la glace sous mes pieds recommençait à se fendiller ...
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| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Ven 3 Aoû - 0:51 | |
| Je l'avais sentie. La mort. Se rapprocher dangereusement de moi. M'ouvrir ses bras à mesure que la glace se fissurait, laissant apparaître cette eau glacée qui aurait dû être l'endroit de mon dernier battement de cœur si seulement ca aurait été quelqu'un d'autre. J'étais chanceuse d'être tombée sur lui, chanceuse qu'il soit assez bon pour m'avoir sauvé la vie. Je lui devais tellement. J'avais une dette envers lui. Une dette de vie que je comptais bien payer en la lui laissant sauve, pour cette fois. Non, je ne le tuerais pas. Car je ne pourrais pas. Pas après ce qu'il venait de faire. C'était même impensable. J'avais beau vouloir remporter ces jeux, je restais un être humain, doté d'un cœur, et je n'étais pas prête à tout renoncer. J'aurais honte de l'assassiner, tellement honte que je ne pourrais même plus me regarder dans la glace qui glissait sous mes bottes, trop honte pour ressortir de tout ça indemne.
Pourtant, Denahi me révéla qu'Iugo, mon co-tribut, était vivant, ce qui déclencha en moi quelque chose que je n'avais que rarement ressenti auparavant. J'étais … heureuse ? Oui, heureuse. Heureuse qu'il soit vivant, qu'il ait survécu à ce premier jour dans l'arène. L'idée de le retrouver me soulageait. J'avais, toute la journée, priée pour que lui et Katell aillent bien. Décidément, Denahi avait raison. La chance semblait me sourire, et c'était bien la première fois que ca m'arrivait. Peut-être même qu'elle me fera gagner les jeux. M'enfin, c'était vrai ce que Denahi disait, mieux valait ne pas trop la forcer. « Et en meilleure forme que ma propre co-tribut en tout cas oui … Elle est morte ... il était là. Il l'a achevée. » Je me raidis et baissa la tête, profondément désolée pour lui. Je me souvenais de sa co-tribut, la jeune blonde, si jeune … quel triste sort. Là était toute la barbarie de ces jeux. Je relevais la tête, plantant mon regard dans celui de Denahi avant de déclarer un nouveau : « Désolé ... » Je n'allais pas en vouloir à Iugo, car il avait fait ce qu'il fallait, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir de la peine. J'avais beau ne pas connaître cette fille, elle était juste comme moi : prisonnière, piégée, condamnée. Je ne rajoutais rien de plus, ne sachant pas vraiment quoi dire, me contentant simplement de le regarder, et de lui envoyer toute ma compassion par le biais de nos regards.
« Ecoute, oublie ça, garde le poignard je ... » Un autre revirement de situation. J'en aurais presque envie de pleurer. Baissant de nouveau la tête, je me dirigeais le pas prudent vers le poignard en question, que je ramassais avant de l'enfouir dans mon pantalon, montrant ainsi au jeune homme du sept que je n'avais aucune intention de le tuer, ou même de lui faire du mal. « Bonne chance. Et le prend pas mal mais ... en espérant ne pas te recroiser. » Je relevais la tête, avant de lui adresser un regard entendu. Il savait. Il savait que je lui faisais une fleur, que je ne le tuerais pas là par bravoure, mais que je n'hésiterais pas si nous étions amenés à nous rencontrer de nouveau. Je hochais la tête. « Bonne chance à toi aussi ! » répondis-je simplement en frissonnant avant de tourner les talons.
Mais, une fois que j’eus le dos tourné, un craquement me parvint aux oreilles. Me retournant vivement, je vis Denahi s’enfoncer dans le trou d'eau glacé que la glace venait de laisser apparaître. « NON ! » criais-je en me précipitant vers lui, trop paniquée pour penser que je pourrais subir le même malheur. Me laissant tomber près du trou, j'y plongeais ma main dans l'espoir de pouvoir agripper quelque chose pour le remonter. Je ne pouvais pas le laisser mourir. Je devais le sauver comme lui m'avait sauvé quelques instants auparavant, je lui devais bien ça. Il fallait que je le sauve. Malheureusement, il ne me fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre qu'il ne savait pas nager et que, par conséquent, ces eaux seraient le lieu de SON dernier battement de cœur. |
| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Ven 3 Aoû - 1:19 | |
| Froid. C'était tout ce que mon cerveau était capable d'enregistrer, je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien, mais j'avais froid, tellement froid que je ne sentais plus rie non plus. Je n'avais jamais eut aussi froid de toute ma vie ... et ma vie justement, venait d'entamer son épilogue.
Sans vraiment savoir si j'avais raison ou non, j'avais toujours pensé que les jeux tenaient bien plus à la chance qu'aux capacités, et qu'avoir des muscles ou savoir se servir d'une arme n'était pas toujours gage de victoire quand il s'agissait dans Hunger Games. Cybéline n'avait pas moins de mérite que moi, elle avait simplement eut moins de chance, et lorsque viendrait mon tour ce serait au tribut qui se tiendrait au dessus de mon cadavre que la chance sourirait. « Désolée ... » avait-elle murmurée en apprenant les destins croisés de son co-tribut et de la mienne. J'avais secoué la tête doucement, le poids de cette réalité me pensant tout à coup sur les épaules, et d'un air mi-résigné mi-cynique j'avais murmuré « Le soit pas ... le sort ne lui a juste pas été favorable. » comme nous le répétaient chaque année la plupart des personnes qui permettaient à ces jeux d'exister, ces personnes pour qui la couleur et l'odeur du sang n'avaient pas de réelle existence. La gorge serrée j'avais fini par me remettre debout, et mes yeux se posant à nouveau sur la jeune femme j'avais hésité plusieurs secondes sans voir quoi dire, avant de finalement lui souhaiter bonne chance ... parce qu'au fond, c'était la seule chose que l'on pouvait encore souhaiter dans cet enfer. Je ne savais pas si je la reverrai un jour, j'espérais que non et j'espérais aussi ne pas voir son visage s'afficher dans le ciel de l'arène durant les jours prochains. « Bonne chance à toi aussi ! » avait-elle répondu d'un air résolu, comme si elle avait compris tout ce qui se cachait derrière ma propre phrase. Me tournant le dos elle avait décidé de prendre un chemin opposé au mien, mettant ainsi fin à une alliance qui n'était pas faite pour exister, parce qu'au fond quoi qu'on en dise à la fin cela restait toujours chacun pour soi. Et puis soudain ...
Un craquement sinistre. Le genre qui vous annonce une mort imminente, une mort inévitable et irrémédiable, et tandis que je m'apprêtais à me retourner pour regarder en direction de Frenchie, m'attendant avec horreur à la voir subir le soir auquel elle avait échappé quelques secondes à peine auparavant, je comprends. La seconde suivante mes pieds avaient quitté le sol et le paysage environnant avait été remplacé par la noirceur des profondeur de l'océan, tandis que l'eau me submergeait et qu'un « NON ! » m'arrivait de manière lointaine. Avant que je n'ait eut le temps de réaliser quoi que ce soit d'autre j'avais réalisé le principal : j'allais mourir, ici, et rien ne pourrait changer cela.
Froid. C'était tout ce que mon cerveau était capable d'enregistrer, je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien, mais j'avais froid, tellement froid que je ne sentais plus rie non plus. Je n'avais jamais eut aussi froid de toute ma vie ... et ma vie justement, venait d'entamer son épilogue. Dès l'instant où mon corps avait rencontré l'eau glaciale de la banquise j'avais eut la sensation d'être transpercé de par en par, tandis que mon coeur cessait brusquement de battre et mes poumons de respirer. J'aurais voulu hurler, et d'ailleurs ma bouche s'était ouverte et mes yeux agrandis, mais aucun son n'était sortie de ma bouche ; Seule l'eau salée dans laquelle je venais d'être projeté s'y engouffra et tandis que le reste de mon corps se frigorifiait ma trachée elle me sembla prendre feu tant le sel me brûlait. Comment pouvait-elle brûler alors que ce froid abominable paralysait chacun de mes muscles et m'empêchait littéralement de faire quoi que ce soit pour me sortir de là ? J'ai tellement, tellement froid qu'il me faut plusieurs secondes pour me souvenir de l'horrible réalité : je ne sais pas nager. Sentant la panique me gagner peu à peu j'avais remué frénétiquement sous l'eau, mes poings cognant contre la glace au dessus de ma tête tandis que ma doudoune se gorgeait d'eau et m’entraînait irrémédiablement vers les profondeurs. Battant désespérément des bras, engourdis par le froid comme le reste de mon corps, je m'étais débarrassé de mon vêtement, m'allégeant mais sentant du même coup le froid mordre un peu plus mon torse, les battements de mon coeur accélérant tellement que j'avais la sensation qu'il allait exploser dans ma poitrine, alors que le sang battait à mes tempes et m'assourdissait plus encore que l'air qui commençait à me manquer.
Au dessus de moi, entre mon regard brouillé par l'eau et le sel, et la glace rendant ses traits incertains, j'aperçois le visage de Frenchie, ses cheveux blonds s'échappant en désordre de part et d'autre de sa capuche. Elle pourrait s'en aller, elle devrait s'en aller même, mais pourtant elle reste là et je comprends que son visage sera ma dernière vision, celle que j'emporterais avec moi dans les abysses de cet océan ... Elle que je crois avoir l'âme et l'étoffe d'une gagnante depuis le jour où je l'ai rencontrée.
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| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Ven 3 Aoû - 14:03 | |
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Mon impuissance me paralysait. J'étais là, posée sur ce bout de glace, à l'observer se débattre avec vivacité sans savoir quoi faire. J'aimerais faire quelque chose, vraiment, mais je ne voyais pas quoi. Il était condamné. Condamné à mourir dans ces eaux. Condamné à mourir dans le froid de cette mer. J'étais triste pour lui, vraiment. Je pourrais ne pas rester, mais je ne pouvais me résigner à partir, à le laisser seul. Il méritait plus que ça, bien plus que ça, surtout de ma part. Je lui devais beaucoup, mais je ne pourrais jamais lui rendre la pareille car malgré tous les efforts que je pourrais faire, jamais je ne pourrais le sauver. Mais je resterais jusqu'à ce que l'hovercraft vienne récupérer son corps au fond de ce trou, je resterais près de lui jusqu'au bout. C'est le minimum que je puisse faire. Un frisson me parcourut la totalité du corps quand Denahi se mit à cogner contre la glace, et d'elles même, des larmes se mirent à couler. La vie tellement injuste, la mort tellement cruelle. Elle nous prenait par surprise et nous rendait impuissant. Et aujourd'hui, tandis que je pleurais la mort de ce tribut que je ne connaissais que très peu mais que j'avais quand même eu le temps d'apprécier, je savais que rien ne serait plus jamais pareil, que ce visage suffoquant me hanterait chacune de mes nuits jusqu'à ce que j'y passe à mon tour. Non, je ne l'avais pas tué, mais je ressentais tout de même une certaine culpabilité. C'est moi qui aurait dû mourir dans ces eaux. Alors oui, je pleurais. Je pleurais sa mort ainsi que l'ironie de cette scène. Je pleurais car effectivement, le destin avait un bien drôle d'humour …
« Denahi … Denahi tiens bon ... » prononçais-je tandis que les larmes continuaient de couler, l'observant en train de s'affaiblir. Il commençait à lâcher prise, à arrêter de lutter, et doucement, il coulait. Dans un excès de rage, je saisis mon poignard et le planta avec férocité dans la glace. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Planter fort, fissurer, c'était mon but. Je criais à chaque fois que ma lame rencontrait le sol. Je pourrais peut-être le sauver finalement, ou j'aurais essayé, j'aurais au moins essayé. Je continuais de planter ma lame quand un bruit me paralysa. Un bruit que j'avais déjà entendu auparavant mais qui signifiait que tout était terminé. Lâchant le manche de mon poignard, je m'assis sur le sol, et jeta un dernier coup d’œil au corps de Denahi qui coulait vers le fond. Car Denahi n'était plus, le coup de canon avait retenti …
« Le soit pas ... le sort ne lui a juste pas été favorable. » Ses paroles me revinrent en tête, et les larmes se mirent à couler de plus belle. Ramenant mes genoux vers moi, j'y posais mes bras avant d'y enfuir mon visage que je ne relevais que quand l'hovercraft apparut pour sortir le corps de Denahi des profondeurs. Me relevant, je l'observais, sans vie, sans âme, et je pensais à sa famille, à ses proches, et même au district 7 qui avait perdu ses deux représentants aujourd'hui, et j'eus énormément de peine pour eux. Puis l'hovercraft se remit à voler et je me retrouvais complètement seule au milieu de cette banquise. Le visage humide par les larmes qui ne cessaient de couler, je levais ma tête vers le ciel et fermais les yeux. Quel impact sa mort aura sur les autres ? Sûrement aucune. Pour tout vous dire, il sera peut-être oublié de tous. Mais moi, je ne l'oublierais jamais. Non, jamais.
Repose en paix, Denahi Sorensen.
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| | | M. Denahi Sorensen △ correspondances : 157 △ points : 0 △ multicomptes : thybalt, raven, gwendal △ à Panem depuis le : 13/03/2012 △ humeur : mort △ âge du personnage : dix-huit ans, aujourd'hui et pour tout le reste de sa non-vie. △ occupation : apprenti charpentier
| Sujet: Re: J1 ⊰ The fate has a good funny humor. Mer 15 Aoû - 22:14 | |
| Des manières de mourir je m'en étais imaginé des tas. Rapide, violente, sanglante ... tels étaient les adjectifs qui avaient martelé mon esprit des heures durant depuis ce moment où mon nom, au milieu de centaines d'autres, était sortie de l'urne du district sept pour sceller mon destin en une mort certaine. Parce que c'était comme ça que je voyais les jeux, comme ça que les voyaient la quasi-totalité des habitants des douzes districts de Panem, comme une mascarade faite de violence et de sang, dans laquelle les acteurs voyait leur vie leur échapper parfois sans même avoir eut le temps de s'en rendre compte. Était-ce de la lâcheté que de regretter ne pas être dans cette dernière situation ? Une situation dans laquelle ma mort eut été trop soudaine pour que je n'ai le temps d'en prendre conscience, et donc d'en avoir peur ? Parce que j'en avais peur, j'avais beau m'être fait à l'idée dès mon départ du district sept, au fait que je ne rentrerai jamais plus chez moi, ne reverrai jamais Grace, ni la petite Lily, ni même mon oncle, j'étais de plus en plus terrorisé par le fait de sentir doucement ma propre vie m'échapper, quitter mon corps à mesure que la température baissait et que le froid glacial de l'eau me traversait de par en par. Je ne voulais pas mourir. Et c'était bien pour cette raison que cela me faisait si peur, en dix-sept ans d'existance c'était la première fois que je ressentais un désir de vivre aussi intense, et moi qui il y a quelques minutes encore vivait avec l'acceptation d'une mort aussi imminente qu'inévitable je ressentais désormais cette rage désespérée de survivre, de m'accorder encore quelques jours, quelques heures, ou même juste quelques minutes supplémentaires ... C'était l'instinct de survie, et il était en train de me torturer.Ma panique augmentait à mesure que l'air dans mes poumons se dissipait. J'avais envie de hurler, d'appeler Frenchie à l'aide même si je la savais dans l'incapacité de m'aider, mais je savais aussi que dès l'instant où j'ouvrirais à nouveau la bouche l'eau salée s'y engouffrerait instantanément et me brûlerait la gorge autant qu'elle me brûlait déjà les yeux. Le fait même d'être au milieu de toute cette eau me paniquait ; Je n'avais pourtant pas peur de l'eau, la seule raison pour laquelle on ne m'avait jamais appris à nager était qu'on ne m'en avait jamais donné l'occasion. A l'école on nous avait appris que notre district, le sept, était autre fois une région dotée de lacs immenses il y avait encore cent ou cent-cinquante ans, mais depuis beaucoup s'étaient asséchés et les quelques subsistants se situaient relativement loin des frontières de notre district ... Trop loin pour que s'y rendre sans risquer de représailles des pacificateurs soit envisageable. Et mes parents, mon oncle ou ma tante n'étaient pas du genre à risquer des représailles. Je me rappelais encore de cette fois où mon cousin avait disparu en douce toute une journée avec ses lourdaux de copains, pour aller là-bas justement ; Ma tante lui avait mis la gifle de sa vie, et je me souvenais même m'être dit qu'il s'agissait bien de la première fois depuis que je vivais sous leur toit que la colère et les gifles de ma tante ne m'étaient pas destinées. Alors non, je ne savais pas nager. Et quand bien même j'aurais su je doutais que cela suffise à me sortir de la situation dans laquelle je me trouvais. J'avais bien vu en passant au travers, cela n'avait duré qu'une fraction de seconde mais j'avais vu l'épaisseur de la glace, et je savais que maintenant que la plaque par laquelle j'étais passée en dessus était revenue à sa place initiale je n'aurais jamais la force de la soulever pour sortir. Pas alors que je m'épuisais déjà à essayer de ne pas couler, de ne pas laisser les profondeurs de l'océan m'attirer vers eux en des mouvements aussi fatiguants que désordonnés. Le manque d'oxygène rendait chaque mouvement de plus en plus difficile, et de plus en plus douloureux. Ça et le froid commençaient à m'étourdir, c'était comme si tandis que mes bras et mes jambes continuaient de se débattre comme par réflexe mon esprit lui s'embrumait peu à peu, ralentissait. Ma vision s'était tellement brouillée que je distinguais à peine les traits de Frenchie, ou bien était-ce l'épaisseur de la glace ? De son « Denahi … Denahi tiens bon ... » je ne croyais avoir déchiffré sur ses lèvres que mon prénom, tandis que sur ses joues je croyais voir briller quelques larmes sans vraiment savoir s'il s'agissait de mon imagination ou d'une illusion d'optique ... Ou bien était-ce la réalité ? Moi aussi j'aurais voulu pleurer, si j'avais pu, pleurer parce que c'était injuste, toute cette mascarade était injuste et merde je n'avais pas envie de mourir ! J'avais passé ma vie à baisser les yeux et tenter de me faire oublier, à attendre désespérément ce jour, celui de "l'après moisson", celui que j'aurais du vivre si l'hôtesse avait mis la main sur un autre nom que le mien ... Aucun autre garçon de mon district ne méritait d'être tiré, mais je ne le méritais pas non plus, ce n'était pas juste ! Mais on ne négociait pas avec le destin, on ne pouvait que courber le dos devant lui, et après tout n'était-ce pas ce que j'avais fait toute ma vie ? J'allais mourir, comme j'avais vécu, et si on ne me remarquait pas lorsque j'étais vivant on oublierait aussi rapidement qui j'étais une fois mon coeur silencieux. De l'obscurité j'entendis une voix, douce mais aussi froide, froide comme la glace sous laquelle je me noyais, comme l'eau qui allait me servir de bourreau ... Une voix qui répétait « Arrête, laisse-toi faire ... Lâche prise, c'est la seule chose à faire ... » J'avais peur, plus de peur que jamais je n'en avais ressenti avant, et pourtant une partie de moi avait envie de l'écouter. J'entendis ma propre voix lui répondre, jamais le son de ma voix ne m'avait semblé aussi calme, et aussi serein « Et ensuite, ça sera terminé ? » Je ne savais pas quelle réponse je souhaitais entendre à cette question, un oui n'étant qu'une manière d'ouvrir la porte à la mort et de la laisser m'emmener. Pourtant, lorsque la voix m'avait murmuré sa réponse « C'est promis. » je n'avais ressenti que du soulagement. Peu à peu j'avais cessé de m'agiter, de frapper mes poings contre la glace par désespoir, et enfin j'avais fait ce que mon instinct de survie me refusait depuis le début ; Ouvrant la bouche pour chercher une bouffée d'air qui ne viendrait pas j'avais laissé l'eau s'y engouffrer et acceptait ainsi qu'elle mette fin à mon calvaire. Là-haut, de l'autre côté de la glace, j'apercevais toujours les traits flous et irréguliers de celle dont j'avais sauvé la vie. Pour combien de temps ? Je ne savais pas, mais j'espérais que ce ne serait pas en vain ... J'espérais qu'elle survive, ainsi mon geste n'aurait pas été en vain, et surtout j'espérais qu'elle survive parce qu'elle saurait. Que la vie ne tenait qu'à un fil et que tout le reste de sa vie elle devrait s'y raccrocher. Posant une dernière fois mes doigts sur la glace, utilisant mes dernières forces pour me hisser assez près de la surface et distinguer mieux son visage, j'avais prononcé des paroles silencieuses « Tu dois gagner ... » avant de faire ce que j'aurais du faire dès le départ en comprenant que plus rien ne pourrait me sauver : J'avais repoussé la glace de toutes mes forces et laissé les profondeurs me cueillir. Lâcher prise, comme me l'avait demandé la voix ... C'était dans ma tête tout cela, pas vrai ? Mais au fond quelle importance. Parait-il que dans ces derniers instants on voyait sa vie défiler devant ses yeux ... Je n'avais peut-être pas eut de chance, ou peut-être que si, mais la seule et unique chose que j'avais vu c'était le visage de mon père. Souriant, il m'avait redis cette phrase que je l'avais entendu plusieurs fois prononcer lorsque j'étais encore enfant « Tu deviendras quelqu'un de bien mon fils. » Je te demande pardon papa, je suis désolé de ne pas avoir eut le temps de devenir ce que tu aurais rêvé que je sois, je suis tellement désolé ... Serrant le poing où la chevalière de mon paternel brillait toujours à mon majeur j'avais fermé les yeux, emportant avec moi mes espoirs aussi bien que regrets. Ils m'accompagneraient dans ma tombe, parce qu'au fond c'était bien la seule chose que l'on pouvait emmener avec nous vers la destination qui m'attendait. Cette destination on la retrouvait à la fin de tous les livres et de toutes les histoires. Trois petites lettres : f-i-n. Et F-I-N ça fait ... FIN.
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