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 An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen

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An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Vide
MessageSujet: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeMer 7 Mar - 21:11

An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Tumblr_lxqfunVeZq1qanpzp
Depuis plusieurs jours, une pluie glacée tombait presque sans discontinuer sur plusieurs districts de Panem. Le ciel était aussi sombre que mon humeur, mais le vent ne soufflait plus aussi fort qu'avant. Assise dans une petite pièce mal éclairée qui sentait le renfermé, j'observais le déchaînement de la nature par la fenêtre. Je n'étais pas seule. Il y avait aussi un Pacificateur, Davi. Il m'agaçait, et je devais me retenir pour ne pas lui donner un coup de poing en pleine figure. C'était un idiot, qui se sentait important parce qu'il avait torturé quelques rebelles. Il prenait un plaisir sadique à faire souffrir ses victimes, à les entendre hurler et supplier. Dégoûtant. Je ne trouvais pas de meilleur mot pour le qualifier. Au lieu de penser à lui, de regarder son visage, de voir son expression satisfaite, je me concentrais sur les gouttes de pluie qui s'écrasaient contre le carreau. Il parlait, gesticulait, cherchant sans doute à se faire remarquer, mais je l'écoutais à peine. J'appréciais beaucoup plus son collègue, Rodger. Un homme plutôt stupide aussi mais plus silencieux, l'esclave de Davi. Qu'avais-je fait pour mériter de passer l'après-midi enfermée dans un bureau miteux avec ces deux Pacificateurs rustauds ? Je détestais venir au district 1, et je ne faisais pas confiance à ses habitants, trop lèche-bottes, trop avides de ressembler à ceux du Capitole. Les décorations dorées de l'hôtel de ville m'aveuglaient, mais ils ne parvenaient pas à cacher la pauvreté de certains quartiers. Les rebelles étaient plutôt discrets, par ici. Un petit sabotage par ci, un Pacificateur tué par là, un homme délivré de prison... Les coupables parvenaient presque toujours à s'échapper. Cela me frustrait, mais pas autant que ces riches qui se croyaient plus puissants que le Président, ces horribles hommes d'affaires que je croyais parfaitement capable de me planter un couteau dans le dos. Toutes ces cachotteries, cette corruption, ces secrets... cela me rendait nerveuse et suspicieuse. Je préférais regarder mes ennemis dans les yeux plutôt que de les entendre fureter dans mon dos. Malheureusement, les désirs de Snow étaient des ordres, et il m'avait envoyé ici pour une mission sérieuse. La fille du maire, une fervente admiratrice de tout ce qui venait de Capitole, avait mystérieusement disparu. Evidemment, on soupçonnait les rebelles d'être dans le coup et de se servir plus tard de la jeune femme comme monnaie d'échange contre leurs amis capturés. J'étais chargée de la retrouver -vivante ou morte- et, en cas de nécessité, de mener les négociations pour sa libération. Depuis mon arrivée le matin même, j'avais parlé avec de nombreux gens, posé des questions et fouillé la chambre de la demoiselle, le tout sans résultat. J'avais une équipe entière de Pacificateurs à ma disposition, et je comptais bien en profiter. Malheureusement, leur chef était persuadé d'être plus qualifié que moi pour cette mission, et il ne se privait pas de me le montrer. Cela faisait une heure que nous parlions, et nous n'avions toujours pas de bon plan pour délivrer la jeune femme. Il contestait tout ce que je disais, s'attardait sur des détails futiles, et essayait de m'impressionner. Je ne pus m'empêcher de lâcher un soupir de soulagement lorsqu'il annonça enfin qu'il devait partir pour faire sa ronde. Il s'en alla, en promettant de revenir rapidement, suivi de près par Rodger.

Enfin seule. Je m'adossai contre la porte et fermai les yeux, en me retenant de toutes mes forces pour ne pas pleurer. Tout allait mal. Vraiment tout. Je ne voyais pas la fin de mon malheur, et ma tristesse et mon angoisse ne faisaient que croître heure après heure. Calme-toi, Aileen. Respire. J'enfouis mon visage dans mes mains et sentis mon alliance froide contre ma joue. J'eus envie de l'enlever, de la jeter au loin, de l'enterrer, de ne plus la voir. Elle me faisait trop penser à Phoenix. Mon Phoenix qui s'était disputé avec moi avant de partir en mission. Mon Phoenix qui m'avait trompée avec une rebelle. Mon Phoenix que j'avais à mon tour trompé avec un inconnu. C'était impossible. Impossible que ma vie soit devenue un tel échec, un tel chaos. Depuis plusieurs jours, je vivais comme un automate, sans réfléchir parce que cela faisait trop mal, à l'aveuglette. Je cherchais à bannir mes souvenirs, mais ils ne cessaient de revenir et de me hanter, la nuit comme le jour. Comme je ne dormais pratiquement plus, j'étais beaucoup plus irascible, et mes hommes le remarquaient. Même Davi m'avait demandé si quelque chose clochait en voyant mes cernes et mon air las. Comment pouvaient-ils savoir que... Je n'arrivais même pas à y penser. Qu'avais-je fait ? Pourquoi m'étais-je disputée avec Phoenix, pourquoi l'avais-je poussé à bout avec mon humeur changeante et déprimée ? Pourquoi avait-il décidé de retrouver son ancienne amante ? Pourquoi avait-il... couché avec cette... garce ? Et pourquoi, s'il vous plaît, dites-moi pourquoi, avais-je bu plus que de raison avant d'aller me consoler dans les bras d'un parfait étranger ? Cela ne me ressemblait pas du tout. La culpabilité me déchirait. J'avais passé une nuit agréable, j'avais pu oublier tous mes soucis... mais à quel prix ? Oserais-je encore regarder Phoenix dans les yeux après ce que j'avais fait, ce qu'il avait fait ? Pour couronner le tout, ma mission dans le district 5 avait été un énorme échec. Je n'avais pas réussi à démanteler le réseau d'espion rebelles. Plusieurs personnes étaient mortes pour rien. Encore du sang sur mes mains. Encore du sang, du sang qui s'enlevait de plus en plus difficilement, qui collait à ma peau et à mon esprit. Encore des cris, des femmes qui avaient perdu leurs maris, des enfants dont la mère ne rentrerait plus jamais à la maison, des suppliques, des injures. Alors, oui, quand Snow m'avait appelée au Capitole, j'avais craqué. J'avais eu l'audace et la folie de lui hurler dessus, de l'engueuler. J'avais refusé de poursuivre ce travail qui me vidait de mes forces et de mon humanité. Refusé. Comme ça. Personne ne peut refuser quoi que ce soit au Président. D'ailleurs, songeai-je en grimaçant, j'avais payé le prix fort. Je me redressai et remplis un verre d'eau. Mes mains tremblaient tellement fort que je renversai une bonne partie de la bouteille sur le bureau et les papiers qui s'y trouvaient. Je fouillai fébrilement mes poches et soupirai de soulagement lorsque je trouvai le cachet que j'y avais caché. Je l'avalai avec un peu d'eau, en fermant les yeux, comme s'il s'agissait d'un remède magique. Peut-être allait-il estomper la douleur dans mon dos. Peut-être allait-il rendre ces striures rouges, ces marques de coups moins brûlantes, moins enflammées. Mais il ne pourrait pas effacer le souvenir de cette punition.

Je jetai un coup d'oeil à ma montre ; il était temps d'aller rendre visite au maire pour lui poser quelques questions. Courage. Je lissai mon uniforme, replaçai une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille, et inspirai profondément. J’affichais une expression calme, impassible. C'était facile ; je le faisais tous les jours. Pourtant… je n'arrivais plus à faire comme si je n'étais pas infiniment lasse et meurtrie. Cela se voyait. Heureusement, mes hommes avaient assez de respect pour moi pour ne pas faire de commentaires. Je sortis du bureau, qui se trouvait en face de l'hôtel de ville. Davi était toujours là, en train de parler avec ses collègues au lieu de travailler. Je soupirai ; je n'avais pas le coeur à les sermonner. J'en avais marre de jouer au grand méchant loup. Au lieu d'entrer dans l'hôtel de ville, je pris la direction des plaines. Un léger mouvement à ma droite attira mon attention. Caché dans l'angle formé par le mur d'une vieille bâtisse et un tas de caisses, un homme observait les Pacificateurs. Je voyais son dos, et l'arme qu'il tenait à la main. Mon coeur se mit à battre plus vite. Je m'approchai à pas de loup. Ces cheveux... Je les reconnaissais. Je fis un pas de plus, et réussis à voir le visage de l'homme. « Julian ! » M'exclamai-je. Oui, c'était bien lui. Mon ami rebelle. Cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais plus vu... Depuis mon mariage, en fait. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Etait-il devenu fou ? Le district grouillait de Pacificateurs, et sa tête était mise à prix. Quelle mouche l'avait donc piqué ? Il n'avait pas l'air vraiment heureux... plutôt en colère. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu veux te faire tuer ? » Demandai-je en fronçant les sourcils. « Ce n'est pas prudent, Julian. » Il fallait qu'il parte. Le plus vite possible, avant que Davi ne commence sa ronde. Pourtant... J'avais envie qu'il reste. J'avais besoin d'un ami, de quelqu'un à qui je pourrais parler en toute confiance. En plus, il n'avait pas l'air dans son assiette, et cela m'inquiétait. Qu'est-ce qui s'était passé ? J'allais sans doute rapidement le savoir.
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MessageSujet: Re: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeVen 9 Mar - 16:48

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I'm gonna fight 'em all
A seven nation army couldn't hold me back


Une idée avait fleuri peu à peu dans mon esprit. Je tentai de l'ignorer, mais elle grandissait sans que je ne puisse l'ignorer plus longtemps. C'était comme un poison qui se propageait dans mes veines à une vitesse fulgurante et je n'avais trouvé aucun remède pour l'arrêter. Cette même pensée m'empêchait de fermer l'oeil la nuit, d'être concentré et alerte le jour. Elle me hantait tel la peur guette les habitants de Panem une fois le soleil couché. Je n'étais plus moi-même, j'en étais totalement conscient, et une part de ma personne ne cherchait pas à repousser cette pulsion. Une partie de moi cherchait au contraire à mettre cette idée à l'oeuvre afin de parvenir enfin à soulager cette haine qui m'habitait depuis toujours. Je l'ai toujours senti, qui grandissait et se renforçait de jour en jour, et je savais, malgré tout, que je devrai laisser libre court à cette envie inévitable d'exprimer cette colère ébène. Autrefois, j'appris quelques moyens d'atténuer mes rages, que ce soit par le déni, l'entraînement ou par une mission suicidaire, je parvenais à calmer mes ardeurs. Mais combien de temps pourrais-je faire semblant et ignorer ce nuage noir qui sommeillait en moi? Un jour ou l'autre, il fallait que ça sorte. Après tout, j'étais peut-être un chef rebelle de grande ampleur, mais je n'étais toujours qu'un simple être humain qui avait des sentiments. Et n'importe quel être qui refoulait constamment les émotions que son coeur ou sa tête lui dictait finissait par en devenir tout simplement fou. Je l'étais peut-être. Peut-être avais-je perdu la raison. Le grand chef Kennedy-Fawkes n'avait plus toute sa tête! Quelle belle nouvelle pour le Capitole d'apprendre que l'un des piliers de la Rébellion avait tout simplement craquer sous la pression. Cette pensée aurait pu me faire réfléchir plus longuement à mes actes, mais j'étais au bout de ma corde, au bout de ma patience. Même si généralement je parvenais avec aise à refouler mes envies impulsives, aujourd'hui, j'en étais incapable. Et le plus troublant de cette histoire? Je m'en fichais. J'en jouissais d'impatience.

Il était évident que mon petit plan personnel me rendait totalement obsédé et atténuait mes réflexes qui généralement étaient plutôt aiguisés. Je savais me fondre dans la foule ou dans la nature de manière à ne pas être remarquer par qui que ce soit malgré mon visage connu. Je parvenais à fuir une situation délicate avec aisance et rapidité, sans que quiconque ne se rende même compte que j'avais disparu. Je possédais des connaissances de survis hors pair que j'acquis après ces longues années à déambuler de Districts en Districts. Je passais la majorité de mon temps dans les forêts, les champs déserts, un aller retour de la sorte ne me faisait guère reculer. La route vers le treizième District me sembla des plus interminables. Je n'avais jamais effectué un aussi long voyage sans halte dans l'un des Districts qui croisaient mon chemin, mais je ne pouvais m'arrêter. J'avais une mission à accomplir et une autre à mettre en place... Aiden était faible, exténué, vidé de toute énergie. Qui ne le serait pas après des jours de tortures? Mais nous primes tout le temps qu'il fallait pour atteindre le Treize où il put se reposer et être soigner. Et moi, je saisis la moindre occasion de m'éclipser, de rebrousser chemin. J'étais de nouveau sur la route, mes pas suivant le même trajet, mais de l'autre sens. Je me dirigeais vers le District Un. Je n'avais pas terminé ma besogne là-bas et je me devais de m'y rendre. Et plus j'avançais, plus ma colère grandissait, s'attisait. L'excitation commençait même à se faire une petite place dans ma tête, impatient de faire face à ces brutes qui furent le déclencheur de cette rage. Si je n'écoutais que cette haine, j'aurais chassé d'autres Pacificateurs des Districts que je croisai sur mon chemin. Mais j'aurais fait preuve d'une grande imprudence. Je gardais ma destination et mon objectif bien en tête afin de ne pas m'égarer davantage. Je gardais mes envies de meurtres pour deux Pacificateurs, ceux qui osèrent lever la main sur l'un de mes plus grands acolytes. Ceux qui torturèrent sans remord Aiden pour le simple plaisir de voir un rebelle souffrir.

Ma mémoire était mon plus grand allié. Malgré mes rares visites dans ce District, je parvins aisément à retrouver l'endroit où nous nous sommes échappés des jours auparavant. J'ignorais si les bourreaux d'Aiden fréquentaient toujours cette bâtisse, s'ils avaient d'autres habitants enfermés à l'intérieur prêts à être torturé, ou s'ils avaient trouvé refuge ailleurs. J'avais tout mon temps. Je mettrai tous les efforts nécessaires pour retrouver ces assassins et rendre justice à Aiden ainsi qu'à tous les hommes qui périrent entre leurs mains. Après de longues observations - car malgré ma colère grandissante, j'étais toujours en mesure d'avoir une parcelle de logique et je ne sautai pas immédiatement dans la gueule du loup -. je constatai une bâtisse, tout près de l'hôtel de ville. Bien entendu, les chiens de Snow devaient certainement se tenir près du maire où ils pouvaient garder contact avec le Capitole, se croyant importants et indispensables. Que des brutes. Ils n'étaient tous que des brutes. Des injures à la race humaine. Posté dans l'ombre d'une maison, je parvenais à observer les environs sans être démasquer par les rares passants qui déambulaient dans les rues. Je n'attendais que le moment opportun. C'est alors qu'une porte s'ouvrit et que des voix se firent entendre. Deux hommes en étaient sortis. Deux Pacificateurs. Deux meurtriers. Je vis rouge. Le regard noir, le visage crispé, je saisis mon arme accroché à ma ceinture. Je retrouvai ma place à l'ombre et observai mon pistolet que je serrais fermement entre mes mains. D'un mouvement assuré, j'enlevai le cran de sécurité et chargai l'arme, prêt à être actionné. Une dernière grande inspiration et j'étais enfin prêt à mettre mon plan à exécution. Tuer ces deux Pacificateurs. Peu importe que le jour soit toujours lever, peu importe si la détonation des balles qui transperceront la chair de ces hommes alerte d'autres Pacificateurs. Je n'aurais qu'à les abattre à leur tour. Je me fichais du nombre d'hommes qui devaient périr, ils devaient tous payer pour leur barbarie. Plus déterminé que jamais, je tournai sur moi-même, arme pointé devant moi. Toutefois, je dus arrêté mon avancé, remarquant un visage familier. « Julian ! » Il me fallut un bref instant avant de comprendre ce qui se passait, mais je sus abaissé mon arme à temps avant d'avoir la pulsion d'appuyer sur la gâchette. Malgré ma surprise de croiser Aileen en ces lieux, mon visage demeurai aussi dur que du roc, mon regard aussi noir que l'ébène. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu veux te faire tuer ? » Pourquoi pas? Je n'y avais pas vraiment songé, mais maintenant qu'elle le mentionnait, il est vrai que je pourrais périr à mon tour. Peu m'importait. Si je devais mourir, je voulais au moins emporter quelques déchets avec moi. « Ce n'est pas prudent, Julian. » Un rictus des plus noir fit vibrer mes cordes vocales, ne perdant toujours pas mon envie de meurtre pressante. « Vraiment? » répliquais-je sur un ton froid et ironique. Elle m'embêtait. Elle pouvait bien être redevenue mon amie, malgré tout ce qu'elle put faire subir à moi ou à d'autres habitants, sa présence m'importunait et elle bloquait ma route. « Si tu pouvais dégager de mon chemin, j'ai une mission à accomplir. » Une mission suicide, ouais. J'ignorai enfin la présence d'Aileen et jetai un nouveau coup d'oeil vers les deux Pacificateurs qui bavardaient à l'extérieur. Je devais agir maintenant avant qu'ils ne s'éloignent. C'était ma chance. Redressant mon arme devant moi, j'étais prêt à m'approcher et à abattre ces deux ordures.


Dernière édition par Julian K. Kennedy-Fawkes le Sam 17 Mar - 16:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeDim 11 Mar - 20:27

An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Tumblr_lxqfunVeZq1qanpzp

Il me regardait fixement, comme un chat qui guette une souris, attendant une imprudence de sa part pour l'attraper et la tuer. Ses yeux étaient de glace, son sourire crispé. Il m'écoutait. Les bras croisés, sans rien dire. Et moi, la belle idiote, je continuais à crier, à tempêter, à menacer. Sans voir la colère qui envahissait peu à peu son visage. J'en avais marre. Marre de tout ce sang, ces morts, cette injustice. Marre de jouer sans cesse un rôle qui ne me convenait pas. En moi, la fureur se disputait avec la tristesse et la lassitude. L'adrénaline me donnait le sentiment d'être forte, invincible. Enfin, après tant d'années de silence, j'avais pris la parole. Je craquais. J'en avais pleinement conscience, et une part de moi s'en inquiétait. Mais il fallait que ça sorte. Il fallait que je dise enfin ce que j'avais sur le coeur, ou j'allais devenir folle. Je n'étais pas une machine, ni une statue de glace. Il pouvait commander mes actes, mais pas mes pensées, ni mon coeur. Je lui expliquai tout. Je lui décris mon dégoût des missions cruelles, de la torture, des exécutions. Je lui parlai de mes cauchemars, je lui avouai que je n'arrivais plus à faire du mal à des innocents. C'était une erreur. Une énorme erreur. Si j'avais été capable de me maîtriser, je me serais tue. J'aurais mieux fait de me couper la langue que de tout lui dire. Lorsque j'eus terminé, un silence affreux s'installa dans la pièce. Haletante, tremblante, je le regardais en attendant son verdict. Snow. Le Président Snow. Qu'est-ce qui m'avait pris de lui parler comme ça ? Pourquoi avais-je dit... Qu'avais-je dit, au juste ? Avec horreur, je me rappelai mes paroles. L'adrénaline retomba d'un coup, me laissant faible et frissonnante. Honteuse. Morte de peur. Lentement, Snow s'avança vers moi. Je n'osais pas le regarder dans les yeux. Plus maintenant. Il leva la main droite, celle qui portait beaucoup de bagues, et me frappa violemment en pleine figure. « Alors, Madame Carter, qu'avez-vous encore à me dire ? Vous démissionnez ? » Je me contentai de secouer la tête. Si je parlais, j'étais sûre de fondre en larmes. « C'est bien ce que je pensais. » Dit-il d'un ton satisfait. « Je vous laisse le choix. Ou vous faites convenablement votre travail, comme toujours... ou bien vous décidez d'arrêter. Vous savez, j'espère, que je n'aime pas être contrarié ? Pensez donc à votre petite soeur. Une gamine si charmante... ce serait dommage qu'elle perde sa jolie voix de rossignol, n'est-ce pas ? Vous n'allez quand même pas décevoir vos parents ? » Il me tenait. Je pouvais presque sentir physiquement comment sa toile de chantage et de menaces se refermait autour de moi. J'étais malade de peur. « Je vais poursuivre mon travail. » Répondis-je, la bouche sèche. Il hocha lentement la tête. Je pouvais sentir son parfum, un mélange écoeurant de rose et de sang. « Très bien. Maintenant, parlons un peu de ce que vous vouliez me dire. Vous pouvez le répéter ? » Le ton mortellement doux de sa voix m'apprit que j'allais regretter la moindre parole que j'avais prononcée.

Il ne fallait pas que je pense trop à ça. Sinon, j'allais encore pleurer. Les derniers temps, j'étais beaucoup trop émotive... Malheureusement, la douleur dans mon dos me rappelait sans cesse ce qui s'était passé. J'aurais sans doute besoin d'un guérisseur, mais je ne faisais confiance à personne. Alors, je me contentais d'enduire mes plaies de pommade et de me faire un bon bandage. Avec les antidouleurs, c'était tout juste supportable. Ce qu'il me fallait, c'était un peu d'affection et de compréhension. Oui, ce dont j'avais vraiment besoin, c'était Phoenix. Je pourrais lui raconter ce qui s'était passé. Il ne me jugerait pas, et se contenterait sans doute de me consoler. Si seulement il n'était pas aussi loin... Depuis qu'il était parti au district 5, je n'avais plus aucune nouvelle de lui. Pas un coup de fil, pas une lettre, rien. J'étais inquiète. Et s'il était blessé ? Je l'imaginai, seul dans un hôpital inconnu, en train de souffrir alors que je n'étais pas là pour le soutenir. Ou... dans les bras d'une autre femme. Pensait-il seulement à moi ? Je soupirai. Malgré mes efforts pour tout oublier, l'image de cet inconnu avec qui j'avais passé la nuit ne cessait de me hanter. Thybalt. Il avait réussi à me rendre heureuse. Il avait su me consoler. Mais maintenant... Je regrettais tellement ce que j'avais fait. Je n'aurais jamais dû me laisser aller. Je n'aurais jamais dû lui parler, me laisser séduire par son sourire. Je n'aurais jamais dû le suivre. A présent, il était temps que j'assume mes actes. Dans quelques jours, je reverrai Phoenix... Et je lui avouerai tout. Ce serait sans doute pénible, mais nécessaire. Je serrai les dents. Parfois, quand je songeais à ce qu'il avait fait, à ce qu'il m'avait poussée à faire, j'avais envie de le frapper. Il fallait que je me calme. S'il était un monstre, moi aussi.

En sortant de la bâtisse qui faisait office de quartier général pour les Pacificateurs, je fus éblouie par l'éclat d'or de l'hôtel de ville. Le maire avait vraiment mauvais goût. Cet étalage de luxe alors que deux rues plus loin, des gamins crevaient de faim, me fit mal au ventre. Je descendis lentement les marches, en observant les Pacificateurs qui parlaient sur la place. Il y avait Davi et Rodgers. Bien sûr. Au lieu de faire leur travail, ils discutaient. Je levai les yeux au ciel, mais ne fis pas de commentaires. Je les dépassai et pris la direction des plaines. Une petite promenade dans la nature me ferait sans doute le plus grand bien. J'avais à peine fait quelques pas lorsque qu'un mouvement attira mon attention. A ma droite, un homme pivota sur lui-même, une arme à la main. Il la tenait devant lui, pointée vers les Pacificateurs qui parlaient toujours. Je le connaissais. Il semblait prêt à avancer, mais je lui barrai le chemin. Julian. Pendant quelques instants, son pistolet fut pointé sur ma poitrine et je crus qu'il allait tirer. Puis, il le baissa. Son regard dur me fit presque peur. Il irradiait la colère. Instinctivement, je reculai d'un pas. Il ne répondit pas à ma question. Quelque chose avait changé... il n'était pas lui-même. « Ce n'est pas prudent, Julian. » Un rictus haineux déforma son visage, et il répondit d'un ton froid et ironique qui ne lui ressemblait pas : « « Vraiment? » Il avait l'air tellement... distant. Je fronçai les sourcils. Je ne savais pas ce qu'il avait dans la tête, mais j'étais sûre qu'il s'agissait d'un plan dangereux. Le regard fou de Julian, un regard qui criait vengeance, était toujours fixé sur les deux Pacificateurs. « Oui, vraiment, Julian ! » Rétorquai-je avec véhémence. « Ce n'est pas un jeu, c'est ta vie ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu es tellement... Je secouai la tête, ne trouvant pas le bon mot pour qualifier son attitude. « Tu n'es pas toi-même. » Finis-je par dire. Je devinais que sa colère était liée au comportement de Davi et Rodger. Sans doute avaient-ils fait du mal à l'un de ses amis rebelles. Pourtant, ce n'était pas une raison suffisante pour se précipiter tête baissée dans le danger. Julian ne ferait pas une faute pareille, si ? « Si tu pouvais dégager de mon chemin, j'ai une mission à accomplir. » Il était crispé, et tendu comme un arc. Ma présence semblait l'énerver ; d'ailleurs, il m'ignora rapidement pour reporter son attention sur les deux Pacificateurs. Je croisai les bras et fis un pas en avant, de façon à me mettre en travers de son chemin. « Non. » Dis-je simplement. Puis, je levai une main, et tout doucement, je la posai sur son poignet pour abaisser son révolver. Il n'était pas question qu'il me tire dessus par erreur ; j'avais déjà assez souffert ces derniers jours. « Je ne te laisserai pas passer. » Répétai-je obstinément en le regardant dans les yeux, cherchant à décrypter ses émotions. « Je ne bougerai pas tant que tu ne m'auras pas expliqué pourquoi tu as l'idée folle de mettre ta vie en danger pour tuer mes collègues. » Il pouvait dire ce qu'il voulait, je ne le laisserai pas passer. Il n'était pas raisonnable, et je craignais qu'il commette une bêtise. Peut-être finissait-il par craquer, lui aussi. Qui pourrait le lui reprocher ? Il était humain, après tout, et il avait des responsabilités bien lourdes... « Le district grouille de Pacificateurs. Si tu t'avances à découvert, tu es mort. » Ajoutai-je d'une voix plus douce, apaisante. J'espérais pouvoir le raisonner. Sinon... Je serrai les poings. J'étais prête à faire ce qu'il faudrait pour l'empêcher de se faire tuer. C'était mon ami. Il ne le savait peut-être pas, mais je le considérais comme tel. En plus, je savais qu'il était l'un des piliers de la rébellion. Sa mort serait une lourde perte pour le camp du district 13. Voilà pourquoi je tins bon, malgré son regard meurtrier. Je restais debout devant lui, en attendant qu'il cède et qu'il me raconte tout.
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MessageSujet: Re: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeSam 17 Mar - 16:50

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I'm gonna fight 'em all
A seven nation army couldn't hold me back


Voilà que mon plan commençait déjà à dérailler. J'avais tout prévu dans ma tête, tout élaboré, je n'y avais vu aucune faille, aucun obstacle. Enfin, peut-être que mon désir prédominant de vengeance m'embrouillait légèrement l'esprit, car il n'y avait rien de sain dans cette mission suicidaire, mais je croyais au moins pouvoir le mettre à terme sans embûche. Des jours, j'avais passé des jours à repasser encore et encore la scène dans ma tête, à visionner la mort de ces deux assassins, voir la vie quitter leurs sombres prunelles, leur sang s'étalant sur le pavé du District. Ils laisseraient échapper un dernier souffle et tout ce dont ils verraient avant de mourir ce n'était pas une famille aimante, des amis inquiets, mais leur pire ennemi. Leur plus grand rival qui se jouissait de leur perte. Et ainsi, vengeance sera faite. L'image était si claire, si vraie, que je parvenais presque à sentir leur âme quitter leur corps alors que j'étais seul derrière une bâtisse isolée. J'étais si impatient d'enfin venger tous ces innocents qui subirent leur torture que je ne pouvais contenir mes envies plus longtemps. Si j'avais gardé une parcelle de raison, j'aurais pu facilement constater que ce plan n'avait rien de prudent, d'humain. Mais je ne pouvais m'en ficher davantage. Si quelqu'un devait enlever la vie à ces deux Pacificateurs, c'était bien moi. Je voulais avoir cet honneur, peu importe les conséquences. Cependant, une venue inopportune bloqua facilement ma route. Que faisait-elle dans le premier District? Pourquoi ce regard atterré et inquiet? Je ne voyais aucune raison d'être choqué, car pour moi, il était tout naturel de vouloir buter ces ordures jusqu'à mort s'en suive. Et pourtant, Aileen semblait plus que troublée, elle me regardait comme si j'étais un fou tout juste sorti d'un asile. Peu m'importait, qu'elle me prenne pour un écervelé ou un tueur fou, ça ne changerait rien à mes envies. Elle ne pouvait guère comprendre ce qui me poussait à agir de la sorte, elle ne pourrait jamais comprendre! Pourquoi? Parce qu'elle côtoyait ces assassins, jour après jour, elle les épaulait, les aidait. Alors comment pouvait-elle se mettre dans la tête d'un rebelle qui perdait tout, petit à petit, par les mains souillées des soldats de Panem? Elle ne pouvait pas. Nous avions décidé de faire un trêve, malgré ma rancune et mon sentiment de trahison, mais si elle m'empêchait d'aller jusqu'au bout de mon plan... Elle était contre moi. Et elle ne pouvait être à la fois contre eux et contre les rebelles... Elle choisissait son clan.

Pas prudent? Croyait-elle réellement que j'avais perdu la raison au point de ne pas voir de danger? Certes, j'avais écarté cet aspect de mon plan, mais maintenant que j'y songeais, je ne pouvais m'en soucier. Je n'avais plus aucune conscience, je me fichais que l'on me prenne la main dans la sac et qu'une armée de Pacificateurs se pointent pour m'abattre. J'étais l'un des rebelles les plus connus de Panem et j'en étais fortement conscient. Et si je n'avais plus envie de toujours me soucier du danger? Et si j'en avais marre de toujours m'inquiéter de ma survie? Et si, au contraire, j'avais simplement envie d'en finir...? « Oui, vraiment, Julian ! » Ma mâchoire se contracta de nouveau, menaçant de se fracturer à tout moment. Qu'elle réponde à mon ironie d'une manière aussi sérieuse m'agaçait que davantage. Je n'étais pas un enfant qui voulait jouer dans les forêts interdis de Panem, insouciant des conséquences de cet acte. Non, mais elle me traite comme un enfant. Un gamin aveugle et stupide. « Ce n'est pas un jeu, c'est ta vie ! Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu es tellement... » Qu'est-ce qui n'allait pas? Était-elle corrompue à ce point pour ne rien voir? Était-elle devenue si proche du Président qu'elle ne voyait plus la misère et la peur que les habitants ressentaient jour après jour? Et puis j'ai tellement quoi? Furieux? Timbré? Je penchai la tête sur le côté, les sourcils fortement froncés, affichant un air de défi. Qu'elle le dise, j'étais bien curieux d'entendre comment elle me percevait en ce moment même. « Tu n'es pas toi-même. » Je retins un nouveau rictus au creux de ma gorge, amusé malgré moi de cette constatation. Et si, au contraire, il s'agissait du vrai Julian? Et si, pendant toutes ces années depuis ma participation aux Hunger Games, je n'avais pas été moi-même? Je refoulais tant d'émotions, tant de blessures, que j'ignorais qui j'étais réellement aujourd'hui. Mais cette colère était bien présente, je ne pouvais la nier, et, au fond de moi, je l'ai toujours senti grandir. « Qui es-tu pour me dire qui je suis? » répliquais-je haineusement, les dents serrées. Me connaissait-elle vraiment? Ou se faisait-elle une idée préconçue de qui j'étais? Elle n'en savait rien.

Je perdis rapidement ma patience et mon attention se tourna vers mon but premier: abattre ces deux gardes postés à quelques mètres de moi. J'étais si près et pourtant si loin. J'ignorai du mieux de mes capacités la présence d'Aileen à mes côtés et levai de nouveau mon arme devant moi. Peut-être que si j'étais rapide, je pouvais tirer l'un après l'autre en plein crâne. Ils n'auraient pas le temps de crier, ni de comprendre ce qui arrivait, ils seraient déjà morts. Je ne désirais pas les torturer, leur offrir une mort lente et douloureuse - même s'ils le méritaient tous -, mais je voulais simplement en finir pour de bon. Et si j'étais aussi rapide, j'avais peut-être une chance de m'en sortir vivant. Malgré que je me foutais de garder la vie sauf... Alors que je visionnais de nouveau leur mort dans ma tête, prêt à avancer, Aileen se positionna à mes avants, bras croisés, l'air beaucoup trop sérieux. « Non. » dit-elle. Et mon agacement se fit monstre. Une pensée me traversa alors l'esprit... Une idée qui me fit moi-même froid dans le dos. Le regard noir et rageur, mon agacement était si grande que ma main se crispa un bref moment sur la crosse de mon pistolet. J'avais eu cette envie de tirer. Pas de lui enlever la vie, mais de perforer son épaule ou sa cuisse, rien de mortel, mais efficace pour qu'elle ne puisse plus bloquer ma route. Heureusement, elle eut le réflexe de m'agripper le poignet et d'abaisser mon arme. Peut-être avait-elle vu cette étincelle de folie dans mon regard, prêt à blesser ma propre amie pour atteindre mon but. Je sentais mon coeur sur le point d'exploser dans ma poitrine, mon esprit de plus en plus embrouiller par ma rage grandissante. « Je ne te laisserai pas passer. » Aileen... Si seulement elle savait tout ce que j'étais prêt à faire pour qu'elle me laisse passer! « Je ne bougerai pas tant que tu ne m'auras pas expliqué pourquoi tu as l'idée folle de mettre ta vie en danger pour tuer mes collègues. » Et c'était tout ce qu'elle avait besoin de dire pour que j'explose enfin. Ces quelques mots réussirent à me faire sortir de mon silence et me faire momentanément oublier la présence des Pacificateurs non loin de nous. D'un geste irrité, je libérai mon poignet, gardant mon arme pointé au sol. Je la fixais intensément de mon regard impatient et colérique. « Tes collègues? Tes collègues?! Ces ordures de première ordre, ces assassins sanguinaires sont tes collègues?! Tu veux savoir ce qu'ils ont fait pour me rendre dans cet état? Ils respirent. Ils existent et vivent sur cette terre et n'ont qu'un seul but! Faire souffrir et détruire toute vie humaine! Ce sont des rats, entraîner pour tuer! Et je devrais m'abstenir de leur rendre la pareille? C'est tout ce dont ils méritent, Aileen, la mort! » Ma respiration se faisait anormalement fébrile et ma voix portait beaucoup plus loin que je ne l'aurais cru. À ce rythme, tout le District pourra bientôt être témoin de cet affrontement. Mais je ne pouvais contenir cette rage plus longtemps. Je sentais même des larmes de colère brouiller légèrement mon regard, incapable de contenir toutes ces émotions mélangées en moi. Elles étaient enterrées depuis beaucoup trop longtemps, il fallait que je les laisse sortir, que je les laisse s'exprimer enfin. « Le district grouille de Pacificateurs. Si tu t'avances à découvert, tu es mort. » J'étais dupe, mais pas à ce point. J'étais aveuglé par mon désir de vengeance, mais pas stupide au point de ne pas savoir qu'il s'agissait du pire District pour satisfaire mon envie de meurtre. Ce n'était pas pour rien que j'évitais le Un comme la peste, c'était trop dangereux pour un rebelle comme moi. Mais qu'avais-je à perdre? Rien. « Tu sais quoi? J'en ai marre de rester dans le noir, de me cacher et attendre que les rebelles se décident enfin à donner le coup de grâce! J'en ai tout simplement marre de devoir observer les gens que j'aime subir les pires tortures et laisser leurs bourreaux s'échapper sans une égratignure! Je préfère mourir en emportant avec moi quelques Pacificateurs que de vivre avec la pensée qu'ils peuvent faire du mal à des innocents! » Je sentais mon corps trembler de colère, frissonner d'horreur alors que cette pensée me rendait malade. Mon coeur provoquait une douleur insoutenable dans ma poitrine alors que je tentais tant bien que mal de contenir mes larmes de rage. Mes doigts se compressaient fortement contre mon arme, blanchissant mes jointures. Je devais passer. Je devais tuer ces hommes. « Laisses moi passer, Aileen, » demandais-je une dernière fois, le regard menaçant. Si elle ne pouvait comprendre, je devrai l'écarter par la force.
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MessageSujet: Re: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeLun 30 Avr - 19:39

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L'odeur du sang. Elle faisait partie de ma vie quotidienne. Lourde, métallique, étouffante. Sur mes ennemis, mes victimes. Sur ma propre peau. Sur la fleur que Snow m'avait envoyée. Ce n’était pas un cadeau, mais une menace, une façon de me rappeler qu'il restait le maître de mon existence. Je l'avais fixée sur mon uniforme, afin que son odeur me rappelle mon devoir. Mon devoir envers ma famille. Je ne pouvais pas laisser Snow les tuer, torturer, briser. Il fallait que je me batte, même si la douleur dans mon dos me rendait folle, même si j'avais envie de m'asseoir par terre et de me laisser mourir. J'étais pleine d'une énergie malsaine, débridée. Le genre d'énergie qui vous fait courir dans tous les sens alors que vous êtes déjà épuisé. Lasse, oh oui, j'étais tellement lasse. Je rêvais de mon lit dans le district 2. Le matelas confortable, les couvertures douces, la présence de Phoenix à mes côtés... Encore une mission, une mission de plus, et je pourrai rentrer à la maison. Enfin. Après un mois. En attendant, je concentrais toute ma fatigue, ma colère et mon sentiment d'impuissance et de ras-le-bol sur la tâche que je m'étais fixée : sauver Julian. Mon ami n'était pas lui-même. La colère irradiait de lui, de son regard, de sa posture menaçante. L'arme au poing, il semblait prêt à tuer n'importe qui. Ce n'était pas le Julian que je connaissais, le rebelle déterminé mais sympathique, calme, conciliant. Je découvrais une facette plus sombre de son caractère... tout en me demandant ce qui avait provoqué une telle réaction chez lui. Tout en lui barrant la route, je l'observais. Cela faisait quelques mois que je ne l'avais plus vu, mais il n'avait pas changé. Ou peut-être... Oui, il y avait quelque chose de nouveau dans son visage. Une lassitude, une souffrance qui n'était pas là avant. Le genre de douleur qui accompagne un évènement traumatisant, ou la perte d'un être cher. Julian n'avait jamais eu une vie facile. D'abord en tant qu'enfant, dans le district 7 dont les habitants ne vivaient pas, mais survivaient. Puis, lorsqu'il avait été tiré au sort pour participer aux Hunger Games. Personne ne pouvait sortir indemne de l'arène. Ce genre d'expérience laissait toujours des séquelles, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Enfin, maintenant, en tant que chef de la résistance, sa vie était sans cesse en danger. Pourtant, dans mes souvenirs, il était toujours resté plutôt calme, parfois presque indifférent. Il agissait en tant que chef, pour le bien des autres. Jamais je ne l'avais vu perdre à ce point le contrôle, et cela m'inquiétait. Mes paroles semblaient attiser sa colère, le mettre hors de lui. Il serrait les dents en me toisant d'un regard noir. Comme si... comme si j'étais son ennemi. Ridicule. Nous nous étions réconciliés, non ? « Tu n'es pas toi-même. » Il n'était pas l'ami en qui je pouvais avoir confiance. Oui, à cet instant-là, il était aussi dangereux qu'un animal traqué. « Qui es-tu pour me dire qui je suis? » Je serrai à mon tour les dents, afin de ne pas reculer devant son agressivité. Oui, le connaissais-je vraiment ? Après tout, qu'est-ce que je savais de lui ? « Je suis ton amie, même si je ne suis pas dans le même camp que toi. Je te connais depuis... quoi... Dix ans, déjà ? Ne me dis pas que je ne sais pas qui tu es vraiment, Julian. » Je secouai la tête. Il détourna le regard pour fixer les deux Pacificateurs avec haine. Il leva son arme, les sourcils froncés comme s'il évaluait ses chances de tuer les deux hommes avant de se faire abattre. Je le vis prendre sa décision, et il avança d'un pas. Une fois de plus, je lui barrai la route. Il me foudroya du regard, comme si je n'étais qu'un moucheron sur son chemin, ou un moustique agaçant qu'il pouvait écraser. D'instinct, j'abaissai son révolver avant qu'il n'ait l'idée folle de tirer. Il en avait eu envie. Je l'avais vu dans son regard. Oui, l'envie, peut-être pas de me tuer, mais de me blesser pour que je cesse de l'importuner. D'une voix ferme, je lui annonçai que je n'avais pas l'intention de le laisser passer tant qu'il n'aurait pas expliqué pourquoi il en voulait à mes collègues. Collègues... Oui, c'était bien ce qu'ils étaient, malgré ma répugnance à les côtoyer. Nous devions travailler ensemble, même si cela ne nous plaisait pas. D'un geste brusque, il libéra son poignet de ma main. Et, comme je m'y attendais depuis le début, il explosa. « Tes collègues? Tes collègues?! Ces ordures de premier ordre, ces assassins sanguinaires sont tes collègues?! Tu veux savoir ce qu'ils ont fait pour me rendre dans cet état? Ils respirent. Ils existent et vivent sur cette terre et n'ont qu'un seul but! Faire souffrir et détruire toute vie humaine! Ce sont des rats, entraînés pour tuer! Et je devrais m'abstenir de leur rendre la pareille? C'est tout ce dont ils méritent, Aileen, la mort! » Sous l'emprise de la colère, sa voix devenait plus forte. Il y avait une telle fureur, un tel cri de vengeance, une telle souffrance dans ses paroles... « Oui, ce sont mes collègues. Même si je ne les ai pas choisis. Même si je meurs parfois d'envie de leur tordre le cou... » Je haussai les épaules dans un geste d'impuissance. « Ce que tu dis, est vrai. Ils respirent, ils existent, ils font souffrir. Ce sont des rats entraînés pour tuer. Mais je ne vaux pas mieux qu'eux. » Ma voix n'était qu'un murmure. J'avançai d'un pas, l'obligeant à reculer pour nous mettre hors de la vue des Pacificateurs. « Moi aussi, Julian, je ne suis qu'un rat. Un rat d’élite enfermé dans une cage d'or, peut-être, mais un rat quand même. » Ma gorge était douloureuse à cause des larmes que j'essayais de retenir. « Je suis pire qu'eux. » Soufflai-je. « J'ai tué, j'ai fait souffrir... Tant de fois que les noms et les visages de mes victimes se confondent dans mes souvenirs. Tant de fois que même en me lavant les mains, je ne parviens pas toujours à effacer tout le sang qui y colle. » Je serrai les poings, partagée entre tristesse, dégoût et colère. « Alors... Tout ce que je mérite, c'est sans doute la mort. Alors, ce que tu dois faire, avant même de tuer ces hommes, c'est me tuer, moi. » Une larme traîtresse parvint à s'échapper de mon oeil et roula lentement sur ma joue. Je croisai les bras, comme pour ériger une barrière entre Julian et moi, comme pour l'empêcher de voir à quel point ses paroles m'avaient blessée. « Tant de gens méritent la mort, ici... Mais je ne pense pas que ce soit la meilleure solution. Si tu tues ces deux Pacificateurs, leur famille ne les pleurera-t-elle pas ? Et n'aura-t-elle pas le droit de te tuer aussi pour se venger ? Et alors, qui te vengera, toi ? Et qui se vengera de celui qui t'aura vengé ? C'est un cercle vicieux, Julian, et cela ne t'apportera rien. Rien. » Ma voix se brisa, mais je continuai à fixer intensément Julian. Je voulais qu'il me croie. Je voulais qu'il me donne raison et qu'il sorte ce plan suicidaire de sa tête. Peut-être espérais-je aussi qu'il me dirait que je ne ressemblais pas à ces assassins, que j'avais un coeur. Peut-être voulais-je qu'il dise qu'il ne me détestait pas, parce que j'avais désespérément besoin d'amitié. « Tu sais quoi? J'en ai marre de rester dans le noir, de me cacher et attendre que les rebelles se décident enfin à donner le coup de grâce! J'en ai tout simplement marre de devoir observer les gens que j'aime subir les pires tortures et laisser leurs bourreaux s'échapper sans une égratignure! Je préfère mourir en emportant avec moi quelques Pacificateurs que de vivre avec la pensée qu'ils peuvent faire du mal à des innocents! » Il tremblait de colère. C'était donc ça. J'avais raison. Il voulait venger un ami, qui avait sans doute été torturé et tué par les Pacificateurs. Cela arrivait souvent... Trop souvent. « Je comprends, Julian. Je comprends... Même si je ne suis pas dans la même situation que toi. » Ma voix était douce, apaisante. Je cherchais désespérément des arguments logiques afin de le calmer. « Je sais... ce que c'est... de voir souffrir quelqu'un qu'on aime. Crois-moi. Je sais que ce n'est pas facile. Mais... Les rebelles ne sont pas encore prêts pour une attaque. Cela pourrait tout gâcher. C'est ça que tu veux ? Te faire tuer et priver les rebelles d'un chef important, de leur espoir ? Pour une vengeance personnelle ? Ne fais pas ça, s'il te plaît. S'il te plaît. » Je l'implorais, je le suppliais, dans l'espoir de toucher la partie raisonnable de son esprit et de lui démontrer la folie de son plan. « Laisse-moi passer, Aileen, » Il était prêt à me faire du mal. Prêt à tout pour que je le laisse passer. Alors que mon instinct me criait de faire un pas en arrière pour me mettre hors de sa portée, je me rapprochai de lui. Je réfléchissais à toute vitesse. Qu'est-ce que je pouvais faire pour l'empêcher de se faire du mal, de me faire du mal ? « Non.» Répétai-je pour gagner du temps. Soudain, une idée me vint. « C'est Aiden, n'est-ce pas ? Cet ami qui a été torturé ? Aiden Bregstone ? » J'avais entendu parler de cette triste histoire... « Tu ne devrais pas être ici, Julian. Tu devrais protéger son père... Ses amis... Les filles Sweenage, par exemple. Avalon, sa petite amie. Ils vont venir la chercher pour l'interroger. Pour la torturer ! Elle ne mérite pas ça ! Et sa soeur... Rumer, c'est ça ? Elle est sans doute en danger aussi. » Je voulais lui montrer qu'il avait encore une vie, des amis, des choses à faire... Je voulais éveiller son instinct protecteur. « Ce n'est pas parce qu'Aiden n'est... plus là... qu'il faut tout abandonner. C'est justement pour lui qu'il faut se battre! Pour qu'il n'y ait plus de Pacificateurs, pour que personne ne puisse subir le même sort que lui ! » Voilà que je parlais comme une rebelle... Cela ne me ressemblait pas du tout, mais j'étais prête à tout faire pour empêcher Julian de commettre une bêtise. Les bras croisés, j'étais prête à anticiper une attaque... Ou à consoler mon ami.
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MessageSujet: Re: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeVen 11 Mai - 17:48

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I'm gonna fight 'em all
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« Je suis ton amie, même si je ne suis pas dans le même camp que toi. Je te connais depuis... quoi... Dix ans, déjà ? Ne me dis pas que je ne sais pas qui tu es vraiment, Julian. » Oui, nous nous connaissions depuis plusieurs années déjà, mais notre route s'était séparée il y a bien longtemps. J'avais changé depuis ma victoire des Hunger Games et elle aussi d'ailleurs. Je n'étais plus ce jeune adolescent perdu et blessé par les horreurs de ce monde, par la trahison de l'une de mes seules amies. Non, j'avais vécu, j'avais vu la misère d'une manière dont je ne pourrais me vanter, mon coeur était en lambeaux à force côtoyer la mort et la souffrance. Ce n'était pas tâche facile d'être dans ma position et je doutais que quiconque ne puisse comprendre le poids constant que je sentais sur mes épaules. Elle ne pouvait comprendre. Contrarié par sa réplique, je demeurai inerte, muet. Comme si de répliquer ne ferait que lui donner raison. Et je refusais de lui donner cet avantage, surtout que je ne partageais aucunement ses idées. Elle travaillait avec l'ennemi! Comment pouvais-je lui faire confiance alors qu'elle les aidait jour après jour, qu'elle accomplissait les demandes de Snow sans broncher? J'étais bien aveugle de lui offrir mon amitié alors qu'elle représentait un danger pour nous tous, rebelles. Ces gardes méritaient de souffrir, tout comme les pauvres habitants de Panem, avant de mourir. Les Districts se porteraient beaucoup mieux sans eux dans le décor. « Oui, ce sont mes collègues. Même si je ne les ai pas choisis. Même si je meurs parfois d'envie de leur tordre le cou... Ce que tu dis, est vrai. Ils respirent, ils existent, ils font souffrir. Ce sont des rats entraînés pour tuer. Mais je ne vaux pas mieux qu'eux. » Ce détournement de situation me perturba un bref instant. Sa voix était beaucoup plus posée que la mienne, mais pas pour la moins insistante. Malgré la colère qui m'aveuglait, je pouvais tout de même constater cette souffrance omniprésente dans son regard. Je serrai la mâchoire, craignant de me laisser attendrir par ses dires. Je ne pouvais la laisser me manipuler de la sorte. C'était trop facile. Elle s'avança vers moi, m'obligeant à reculer d'un pas. Je ne pouvais plus apercevoir les deux Pacificateurs au loin, un mur me bloquant la vu. Alors je n'avais pas d'autres choix que d'écouter, que d'encaisser le discours d'Aileen. « Moi aussi, Julian, je ne suis qu'un rat. Un rat d’élite enfermé dans une cage d'or, peut-être, mais un rat quand même. Je suis pire qu'eux. J'ai tué, j'ai fait souffrir... Tant de fois que les noms et les visages de mes victimes se confondent dans mes souvenirs. Tant de fois que même en me lavant les mains, je ne parviens pas toujours à effacer tout le sang qui y colle. Alors... Tout ce que je mérite, c'est sans doute la mort. Alors, ce que tu dois faire, avant même de tuer ces hommes, c'est me tuer, moi. » Que tentait-elle de faire? De me faire sentir coupable? De m'attendrir? Malgré cette sincérité qu'elle m'offrait, je ne ressentais rien. Aucun remord, aucune tristesse. Je voyais cette larme qui roulait tranquillement sur sa joue, mais je ne voyais pas l'intérêt de lui donner raison. Non, pas question de lui donner raison. J'étais borné. Borné à vouloir tuer pour me venger. « Ne me pousse pas à le faire, Aileen... » dis-je d'un ton glacial. Qui était cet homme qui avait pris possession de mon corps? Jamais je n'aurais pu avoir ces pensées meurtrières auparavant, jamais je ne me serais laisser provoquer par de telles paroles. Et pourtant, je croyais réellement qu'elle méritait aussi la mort. Peut-être le méritais-je également! J'avais tué, dans l'arène, lors de missions rebelles. Mes mains étaient souillées par le sang humain. Peut-être était-ce mon destin de mourir en tuant quelques fumiers sur mon passage... « Tant de gens méritent la mort, ici... Mais je ne pense pas que ce soit la meilleure solution. Si tu tues ces deux Pacificateurs, leur famille ne les pleurera-t-elle pas ? Et n'aura-t-elle pas le droit de te tuer aussi pour se venger ? Et alors, qui te vengera, toi ? Et qui se vengera de celui qui t'aura vengé ? C'est un cercle vicieux, Julian, et cela ne t'apportera rien. Rien. » Elle avait tord sur ce point. Ce geste m'apporterait réconfort et satisfaction. J'étais égoïste, tellement égoïste. Mais c'était bien le dernier de mes soucis. Pour une fois dans cette foutue vie, je pensais à mes besoins et mes envies. Pourquoi m'en empêcher? N'avais-je pas le droit de penser à moi après tout ce que j'avais fait pour les autres? N'était-ce pas équitable? Je dévisageai Aileen d'un air presque dégoûté alors que je serrais de nouveau les poings. « Si tu savais comme je peux me foutre des conséquences! Au point où j'en suis, plus rien ne compte, Aileen. Qu'ils vengent la mort de ces gorilles, ce seront leur problème! Je veux seulement les voir souffrir et mourir, tu comprends? Pour une fois, je réclame justice, j'exige que la monnaie me soit rendu après toutes ces conneries qu'ils m'ont fait subir! » N'avais-je pas le droit de demander cette justice? Certes, je ne me fichais pas réellement que des proches de ces Pacificateurs décident de s'en prendre à ceux qui m'étaient chers, mais au point où j'en étais, je ne voyais aucune autre solution pour apaiser ma colère... Je devais le faire, je le devais!

Tous ces rebelles, tous ces habitants... Ils avaient tant soufferts. Et qu'obtenaient-ils en échange de leur sacrifice? Rien. Absolument rien. Était-ce légitime? Non, ce ne l'était pas. Alors qu'y avait-il de mal à vouloir lui offrir au moins la certitude que deux menaces seraient irradiées? J'étais fatigué d'attendre, d'élaborer des milliers de plans, de risquer ma vie et de ne rien obtenir au bout du compte. C'était maintenant ou jamais. Je ne pouvais plus rester les bras croisés, je voulais que ça bouge. « Je comprends, Julian. Je comprends... Même si je ne suis pas dans la même situation que toi. Je sais... ce que c'est... de voir souffrir quelqu'un qu'on aime. Crois-moi. Je sais que ce n'est pas facile. Mais... Les rebelles ne sont pas encore prêts pour une attaque. Cela pourrait tout gâcher. C'est ça que tu veux ? Te faire tuer et priver les rebelles d'un chef important, de leur espoir ? Pour une vengeance personnelle ? Ne fais pas ça, s'il te plaît. S'il te plaît. » Sa voix calme et posée m'agaçait... Je grimaçais face à ses dires alors qu'elle me suppliait de ne pas faire de bêtises. Croyait-elle réellement me faire changer d'avis avec de telles paroles? J'avais pris ma décision et rien ne pourrait me faire changer d'avis. Les rebelles n'avaient pas réellement besoin de moi, ils étaient plus futés. Ils gardaient une part d'égoïsme, préservant une parcelle de bien-être au lieu de se jeter tête baissée dans la révolution. C'était moi le bouffon dans cette histoire. On me voyait comme un héros, comme un vrai rebelle, et pourtant je n'étais qu'un être stupide qui souffrait en silence. « Les rebelles se débrouilleront très bien sans moi dans le portrait. Au contraire, je leur offre un parfait cadeau; ils n'auront plus la crainte de se faire démasquer en tant que rebelle lorsque je suis prêt d'eux. Ils trouveront quelqu'un d'aussi stupide que moi pour faire tout le sale boulot! » Tant de haine. Je n'en avais jamais vraiment pris conscience. J'étais épuisé... Exténué. Je voulais que tout se termine, je voulais reposé en paix. Mais je savais que ce n'était pas possible tant et aussi longtemps que je respirais.

Elle devait me laisser passer. J'affichais cet air menaçant et autoritaire, ne lui laissant pas d'autres choix que de s'écarter. Mais j'avais presque oublier à qui j'avais affaire. Aileen était têtue et beaucoup trop soucieuse de la vie de ceux qu'elle aimait. Je savais qu'elle m'appréciait, je l'ai toujours su. Mais j'aurais souhaité, pour une fois, qu'elle me haïsse et me laisse passer. « Non. » Je me crispai. Je bouillais par son nouveau refus. J'ignorais comment je parvenais à demeurer aussi immobile, mais j'entendais ma respiration devenir soudainement fébrile, soufflant comme un taureau prêt à charger. J'étais prêt à répéter une énième fois ma demande, mais elle me devança. « C'est Aiden, n'est-ce pas ? Cet ami qui a été torturé ? Aiden Bregstone ? » Mes yeux étaient devenus aussi ronds que deux billes. Comment savait-elle? Comment avait-elle déduit que toute cette histoire reposait sur la capture d'Aiden? Je fus frappé par la surprise, réaction qui écarta pendant un instant ma rage. « Tu ne devrais pas être ici, Julian. Tu devrais protéger son père... Ses amis... Les filles Sweenage, par exemple. Avalon, sa petite amie. Ils vont venir la chercher pour l'interroger. Pour la torturer ! Elle ne mérite pas ça ! Et sa soeur... Rumer, c'est ça ? Elle est sans doute en danger aussi. » À mention de cette dernière, je vis rouge. Je ne pus retenir mes pulsions plus longtemps. Dans un élan impulsif, j'agrippai Aileen par les épaules et l'accosta contre le mur de briques à nos côtés. L'un de mes avant-bras vint s'appuyer contre sa gorge, l'immobilisant dans cette position. Le regard fortement froncé et rageur, je la dévisageais. « Ne prononce plus jamais son nom, t'as compris? » ordonnais-je dans un murmure. Rumer. Je refusais que quiconque ne me parle de Rumer, surtout lorsqu'il s'agissait de sa protection. Je savais bien que ma présence la mettait en danger... Je savais que de m'attacher à la rebelle ne lui attirerait que des ennuis et c'était exactement pour cette raison que j'étais si réticent à reconnaître mes sentiments pour elle. J'étais pathétique. Totalement pathétique. Torturé, je relâchai rapidement mon emprise sur Aileen, lui tournant le dos. Je balayai mon visage de ma main libre, tentant de retrouver la raison. « Ce n'est pas parce qu'Aiden n'est... plus là... qu'il faut tout abandonner. C'est justement pour lui qu'il faut se battre! Pour qu'il n'y ait plus de Pacificateurs, pour que personne ne puisse subir le même sort que lui ! » Plus là? Alors elle ne connaissait pas le fond de l'histoire? Elle ne savait pas qu'il était toujours vivant et qu'il avait été torturé par ces deux Pacificateurs pendant des jours? Mon regard perplexe se posa sur la jeune femme alors que je tentais de calmer mes ardeurs. Je ne pouvais lui dévoiler la vérité à son sujet, c'était beaucoup trop dangereux vu ses responsabilités face au Capitole. Je sentis une telle lassitude m'oppresser. Et je ne fis aucun effort pour la camoufler. « Je n'ai plus envie de me battre, Aileen. Je suis fatigué, je veux que tout s'arrête. » Et je craquais enfin. Je sentais mes membres faiblirent. Toute cette animosité m'avait vidé de toute énergie et je ne parvenais plus à garder la tête haute. Honteux, je détournai le regard, désirant simplement en finir, pour de bon.
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MessageSujet: Re: An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen   An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Icon_minitimeMar 3 Juil - 16:14

An eye for an eye would make the whole world blind - Julian & Aileen Tumblr_lxqfunVeZq1qanpzp

J'examinai mon reflet dans le miroir. Je portais une robe simple selon les critères du Capitole, et j'avais tressé mes cheveux au lieu d'autoriser ma styliste à me faire une coiffure compliquée. Parfait. Je sortis de ma chambre et me rendis au Centre d'Entraînement. Je ne mis pas longtemps à trouver le jeune homme, un peu plus âgé que moi, qui frappait un mannequin de bois dans un coin. Je l'observai. Il était bien musclé, et ses coups témoignaient autant de sa force que de sa stratégie. Il se battait avec fureur, un rictus de haine sur le visage, comme s'il en voulait au monde entier. Je m'étonnai qu'il n'ait permis à personne de s'entraîner avec lui, car il était trop fort pour se battre contre un simple mannequin. Sans doute était-il plutôt du genre solitaire... Mais il lui fallait un partenaire de combat. Quand j'eus récolté assez de renseignements sur lui en le regardant, je m'avançai vers lui. Il ne me remarqua pas tout de suite, mais lorsqu'il me vit, il se contenta de m'adresser un regard agacé avant de continuer à réduire le mannequin en pièces. « Tu perds ton temps. » Lâchai-je en m'approchant plus encore. Il fronça les sourcils mais ne me répondit pas. « Au lieu de cogner comme un fou sur ce mannequin, tu ferais mieux de t'exercer avec un adversaire à ta taille. » Remarquai-je aimablement. « C'est-à-dire moi. » Il me dévisagea, comme s'il ne comprenait pas pourquoi un moucheron comme moi voulait croiser le fer avec lui. « Viens. Juste une fois. » Quémandai-je avec un petit sourire. Sans me retourner pour vérifier s'il me suivait, je me rendis vers un espace ouvert, un peu plus loin. Après quelques secondes, j'entendis ses pas derrière moi. Il mordait à l'hameçon. Je sortis mon épée de son armoire. Même si ce genre d'arme était plutôt inutile sur le terrain, même si j'avais plus besoin d'un révolver pendant mes missions, je préférais l'épée. Alors, je m'exerçais à l'escrime tous les jours. Cela me permettait de rester en bonne forme. Je levai mon épée et dis : « Je m'appelle Aileen. » Pour la première fois, l'ombre d'un sourire se dessina sur le visage du garçon. « Julian. » Répondit-il simplement. Je le savais déjà, je le connaissais. C'était le gagnant des Hunger Games, et j'étais là pour tester sa loyauté au Capitole. Pourtant, je dis : « Enchantée, Julian. ». Sans lui laisser le temps de réfléchir, je bondis en avant et commençai le duel.

Je l'avais trahi. Je l'avais espionné pour le compte de Snow. Pourtant, il m'avait sauvé la vie. Pourtant, je croyais toujours à notre amitié. Julian, pour moi, était synonyme de courage et de force. Si quelqu'un pouvait renverser le Capitole, c'était bien lui. Pas cette manipulatrice de Coin, qui ne valait pas mieux que le Président actuel. Julian était... bon et honnête. Je savais que les rebelles pouvaient compter sur lui. Mais maintenant... Maintenant, il n'était plus lui-même. La colère et la souffrance irradiaient de lui. Il ressemblait à l'ancien Julian, celui que j'avais vu au Centre d'Entraînement, le jour où nous avions fait connaissance. Non, il était pire encore. Pire parce qu'à sa haine s'ajoutait le cynisme et la dureté d'un adulte. Pire parce qu'il semblait insensible et froid. J'essayais de le persuader de ne pas commettre d'acte regrettable, de ne pas tuer ces deux Pacificateurs, mais mes arguments glissaient sur sa carapace et ne l'atteignaient pas. Je ne parvenais pas à l'attendrir. Même lorsque je lui parlai de ma vie, de ma misérable vie en tant que pantin de Snow, il n'eut pas l'air de ressentir des remords. Lorsque je lui suggérai de me tuer, il répondit d'un ton glacial : « Ne me pousse pas à le faire, Aileen... » Il... Il le ferait vraiment ? Julian, mon ami, pourrait me tuer froidement ? Non, je n'y croyais pas. Si c'était le cas... Alors, les rebelles étaient perdus, car leur chef était devenu fou. « Tu ne le feras pas. » Répliquai-je avec assurance. « Ce n'est pas toi, Julian. Si tu en étais capable, tu serais aussi mauvais que Snow. » Ajoutai-je plus doucement. S'il décidait de m'attaquer... J'allais sans doute réussir à le battre, mais pas sans être blessée. Oh Julian... Cette vengeance ne lui apporterait aucun réconfort ; je le lui dis, mais il n'était pas d'accord.« Si tu savais comme je peux me foutre des conséquences! Au point où j'en suis, plus rien ne compte, Aileen. Qu'ils vengent la mort de ces gorilles, ce seront leur problème! Je veux seulement les voir souffrir et mourir, tu comprends? Pour une fois, je réclame justice, j'exige que la monnaie me soit rendue après toutes ces conneries qu'ils m'ont fait subir! » Son regard criait vengeance et justice. Et moi... Je comprenais. Cette envie de tout casser, de foncer tête baissée dans les ennuis, je la connaissais. Moi aussi, j'avais parfois envie de me rebeller. Cependant, je ne pouvais pas le laisser assouvir sa vengeance, de peur qu'il y laisse la vie. Une idée me vint... Ne pouvais-je pas trouver un prétexte pour éloigner les deux Pacificateurs des autres, de les piéger pour que Julian puisse les tuer ? Sans doute. Mais était-ce la meilleure chose à faire ? Non. « Il n'y a pas de justice dans ce monde, Julian. » Lui dis-je doucement. « Il est impossible de faire justice partout. Il y a trop de criminels qui ne seront jamais punis. » Je soupirai ; moi, j'avais la certitude qu'un jour j'allais payer pour ce que j'avais fait. « Laisse tomber, Julian. Cela ne t'apportera rien de bon. Rien qu'encore plus de frustrations, encore plus de blessures... encore plus de remords. » Je continuai sur ce ton pendant un bon moment, mais Julian ne semblait pas l'apprécier. Il grimaçait. Il ne m'écoutait pas. « Les rebelles se débrouilleront très bien sans moi dans le portrait. Au contraire, je leur offre un parfait cadeau; ils n'auront plus la crainte de se faire démasquer en tant que rebelle lorsque je suis près d'eux. Ils trouveront quelqu'un d'aussi stupide que moi pour faire tout le sale boulot! » Il y avait tant de haine dans ses paroles... Tant de déception aussi, tant de lassitude. Il en avait marre. Il craquait. Complètement. « Non ! Non, Julian, cesse de te dévaloriser ainsi ! » M'exclamai-je. « Ils ont besoin de toi. Tu es irremplaçable. Tu te bats très bien. Tu t'y connais en stratégie. Tu es bon. Stable. Sympathique. Loyal. Tu as toutes les qualités pour ton travail, et les gens... Les gens t'aiment. Pas seulement parce que tu leur es utile. Pour toi, pour ta personnalité. Ils te respectent ! » Comment pouvait-il être aussi aveugle ? C'était lui. Lui qui devait détrôner Snow. Lui qui pouvait unifier les rebelles, beaucoup mieux que Coin. Et il se... défilait ? Il laissait tomber ? Non, je n'allais pas le laisser passer. Il fallait que je le sauve... comme il m'avait sauvée, un jour. Il se crispa lorsque je le lui dis. Il respirait fort et semblait prêt à me frapper. Pour détourner son attention, je lui demandai si son ami torturé était Aiden. Cela marcha ; je vis la surprise sur son visage. J'étais assez fière de moi d'avoir déduit cela... Mais ce n'était pas tellement étonnant. Dans mon métier, observer les autres et savoir distiller des informations de leurs dires était une activité nécessaire. Je voulus ajouter quelque chose pour le distraire encore. Je réfléchis pendant quelques secondes avant de parler des filles Sweenage, qui étaient sans doute en danger. Et alors... alors que je ne m'y attendais plus, il se rua sur moi.

Il m'attrapa par les épaules et me plaqua contre un mur. Le souffle coupé, je le dévisageai sans comprendre ce qui avait provoqué cette réaction agressive. Il m'avait fait mal. Sans me laisser le temps de réagir, il appuya un bras contre ma gorge. Je ne pouvais plus bouger. J'étais à sa merci. Une bouffée de panique m'envahit, mais je la repoussai de toutes mes forces. Reste calme, Aileen. Il ne te fera pas de mal. Pourquoi avais-je tant de mal à m'en convaincre ? Je ne lui faisais plus confiance...Il m'écrasait la gorge, et j'avais du mal à respirer. Pourtant, j'analysais mes dernières paroles, y cherchant un indice, quelque chose qui aurait pu provoquer sa colère. Alors, il siffla : « Ne prononce plus jamais son nom, t'as compris? » et tout devint clair. Rumer. Il ne voulait plus que je parle de Rumer, parce que... Parce qu'il était... Amoureux ? Julian amoureux ? De la fille Sweenage ? Mon étonnement me fit presque oublier ma position inconfortable. Oui, cela se voyait. Cela sautait aux yeux. Sa façon de prononcer le nom de la jeune fille… Son regard… Avant que j'aie le temps de répondre, il me relâcha et me tourna le dos, comme honteux de ce qu'il avait fait. Je m'approchai tout doucement de lui et murmurai : « Julian... Je sais que ce n'est pas le bon moment pour ça, mais... » Je toussotai, gênée. « Si tu aimes vraiment cette fille... Il faudra la mettre en sécurité. Au district 13 par exemple. C'est la spécialité de Snow, de torturer nos proches pour nous faire céder. » Je lâchai un soupir, car je ne savais que trop bien ce que Snow pourrait faire de la petite amie du 'grand rebelle' Julian. « Je ne te trahirai pas, tu le sais, mais d'autres... » Me faisait-il confiance ? Je l'espérais, car sinon, il devrait me tuer ou me capturer pour que je ne puisse pas parler de Rumer à Snow. « Je comprends, tu sais. Moi aussi, je ferais n'importe quoi pour protéger Phoenix. Et ça en vaut la peine. C'est... l'amour. » J'avais un goût amer dans la bouche en pensant à lui... Mon cher mari qui m'avait trompée... « Je n'ai plus envie de me battre, Aileen. Je suis fatigué, je veux que tout s'arrête. » C'était terminé. L'énergie formidable qui l'avait habité quelques instants plus tôt était partie. Envolée, la colère. Il n'y avait plus que de la lassitude et du découragement. J'hésitai pendant quelques secondes, puis je m'approchai encore de lui et le pris dans mes bras. Il était plus grand et plus âgé que moi ; pourtant, j'avais l'impression qu'il était plus jeune, plus vulnérable. Comme un petit frère. Songeai-je en souriant. Je mis toute mon amitié dans ce geste, tout mon désir de le consoler. Quelques minutes passèrent ainsi. Je ne parlais pas, lui laissant le temps d'ordonner ses pensées. Puis, je murmurai : « Parfois, il ne faut pas se battre... » Plus bas encore, j'ajoutai : « Il est parfois plus difficile de renoncer que de se battre. Il faut parfois plus de courage pour baisser les bras que pour partir au combat. » C'était, une fois de plus, quelque chose que ma grand-mère m'avait appris. Chère grand-mère Carter... « Viens. » Dis-je en le prenant par la main. Je jetai un regard autour de moi pour m'assurer que personne ne nous observait avant d'entraîner Julian derrière moi. Je passai par une ruelle sombre pour arriver derrière les maisons, où il y avait moins de passants. Je guidai ainsi Julian à travers des rues que je connaissais bien, toujours dans l'ombre. Finalement, j'arrivai dans une petite étable abandonnée dont je forçai rapidement la porte. Je m'assis sur un vieux tas de paille et regardai Julian. « Je vais te faire sortir du district. » Lui dis-je. Ce n'était pas une proposition ni une offre, mais une affirmation. Quoi qu'il dise, je voulais l'aider. « Mais d'abord... Je voudrais te parler. » Ajoutai-je en souriant vraiment pour la première fois. « Tu m'as manqué, Julian. Parfois, je regrette nos petits combats au Centre d'Entraînement. Et je n'ai pas d'ami comme toi au Capitole. » Je soupirai et haussai les épaules. J'attrapai un brin de paille et commençai à le décortiquer. « Parle-moi de toi. » Finis-je par dire. « Comment... comment vas-tu ? » Ce n'était peut-être pas la question idéale, mais il fallait que je le sache. Que je sache tout. « Qu'est-ce que tu fais, ces derniers temps ? Tu as l'air fatigué... » Evidemment, je lui posais ces questions par inquiétude et amitié. Je n'avais nullement l'intention de révéler ce qu'il allait dire à Snow. En théorie, Julian était mon ennemi, mais je ne l'avais jamais considéré comme tel. Je m'adossai contre le mur et grimaçai lorsque l'une des plaies sur mon dos se rouvrit. Quelque part... Quelque part, j'avais le désir brûlant de parler de ce qui me taraudait à Julian. De lui parler de Snow. De lui parler de Phoenix. Comprendrait-il ? Pourrait-il soulager mon chagrin ? Non. Je ne pouvais pas ; c'était trop égoïste. Julain avait déjà assez de problèmes, inutile que j'y rajoute les miens... Je me contentai donc de le regarder avec un petit sourire, attendant qu'il parle.
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