Tu es né avec le nom, Carlyle. Un nom sans grande influence, mais beaucoup se souviennent de ton père, un expert en politique qui aimait donner son avis sur tout, qui a payé pour ça. Tu te fais mal voir par ce prénom, mais tu l'assumes car c'est ton héritage, ce qui fait de toi, ce que tu es. Tu es Silver Jared, tu portes le nom de ton grand-père, un ancien pacificateur chef du district quatre qui était connu pour sa grande sévérité et son intransigeance. Nombreux étaient ceux qui sont passés sous le fouet, le courroux de ton ancêtre et nombreux sont ceux à ce jour, qui ne t'apprécient pas pour ça, mais tu les ignores, tu vis ta vie, tu es Silver, pas Jared. Tu es destiné à être ce que tu es, car c'est dans ton sang, tu es un pacificateur qui a encore beaucoup à apprendre, mais tu as l'impression de ne pas suivre ton chemin, que tout a déjà été tracé pour toi, que tu ne contrôles rien, que tu es une victime et tu es frustré, sensible par la situation. Tu as été envoyé au district onze, mais tu aurais préféré le quatre, pour pouvoir la voir, mais tant pis. Tu n'as pas le choix, tu ne l'as jamais eu, Silver, tu ne l'aurais jamais. Tu subis, tu souris devant tu souffres de dos. Tu n'apprécies pas ta profession, tu n'aimes pas ça, mais tu te tais, tu te considères comme un bourreau plutôt qu'un gendarme. Tu vois l'injustice, tu renifles l'inégalité, tu es l'intolérance et tu dois vivre avec ça. Avec ce poids sur ta conscience qui chaque jour, est de plus en plus lourd, qui chaque jour, te force à boire une bière en plus, mais pour elle, tu essaies de tenir. Tu es neutre face au Capitole et au régime politique qu'il exerce. Tu essaies de te convaincre que si les choses changent, elles seront pires, tu essaies de lui dire, à ta douce qu'elle a tord de penser qu'une résistance apporta un monde meilleur, que ça aurait des conséquences inverses, mais elle est têtue, mais tu l'aimes, mais tu as peur pour elle, surtout depuis que tu as été envoyé loin d'elle. Il faut tenir le coup, tu le sais. Tu es comme ça après tout, tu es quelqu'un de protecteur, attentionné mais aussi observateur puisque tu n'agis que très rarement sans réflexion et que tu aimes à faire réfléchir ton esprit. Ce n'est pas pour rien que tu considères les échecs comme un art qui est l'image de la vie. Mais quelle pièce es-tu toi ? Silver ? Tu réfléchis, tu espères être ta pièce favorite, le cavalier, qui passe au dessus des autres pour tacler d'une façon plus discrète, plus inattendu. Même si certains t'imaginent comme un simple pion, tu te dis que aucune pièce ne doit être négligée, qu'elles ont toute un rôle, aussi insignifiant que cela puisse paraître. Tu as le don de te bercer d'illusions parfois. Tu es tendre et tu réprimes la violence, pourtant, on te force à la pratiquer, quel crétin fais-tu, pauvre Silver. Tu te trouves parfois lamentable et tu ne t'apprécies pas, mais elle, ta douce, l'être aimée, elle arrive à t'éviter de plonger, elle te maintient la tête hors de l'eau alors que le courant veut t'entraîner dans les abysses. Tu respires grâce à elle. Il ne doit rien lui arriver, jamais ! Sinon, que deviendrais-tu ? Tu perdrais totalement pied, tu le sais. Ton existence ne tient finalement qu'à un fil fin, trop fin ? Tu es réfléchis et peu bavard. Tu affectionnes la bonne gastronomie et tu n'as jamais souffert de la faim, jusqu'à ce jour du moins. Ton aimée est l'inverse de toi et tu te questionnes encore sur comment peut-elle t'aimer, avoir accepté récemment ta demande de fiançailles ? Fidèle, tu l'es, sincère aussi et on te traduit comme fougueux, déterminé dans la vie, tu ris, car tu sais qu'au fond, tu avances pour elle, pas pour toi. C'est peut-être ton physique qui plaît ? Tu ne te trouves pas particulièrement beau, ni moche. Tu as tes défauts que seul toi tu vois au fond, Silver. Tu es grand, mais à l'aspect maigre, cependant, tu n'es pas maigrichon, tu es sculpté tout en finesse, tu le sais, ta carrure n'en impose pas, mais tu as de la force. Ta chevelure est courte et blonde comme les blés, au moins, tu te maries parfaitement avec les céréales. Ton nez est légèrement tordu, vestige d'une bagarre il y a quelques années avec un autre pacificateur. Ce que ton épouse apprécie chez toi, ce sont tes yeux. D'un bleu azur surprenant et déconcertante, ils sont très expressifs et envoûtants. Y plonger est un désir insoutenable, au fond. Tu possèdes une fin cicatrice qui longe ton torse, qui te rappel qu'un jour, tu t'es pris un barbelée comme le maladroit que tu es. Il est vrai que tu as un humour, comment dire, particulier ? Spécial, oui. Toi seul ris à tes blagues, mais elle, elle aime te voir rougir, tu rougis aisément. Tu es gourmand, mais tu as une intolérance au lactose. Tu as peur du feu, mais tu te caches bien de le dire. Tu stresses assez vite dans certains cas et tu te craques les doigts quand tu ne supportes plus la pression. Tu manques de confiance en toi, mais tu es un moteur pour les autres. Tu es Silver Carlyle, tu es toi depuis ta naissance et jusqu'à ta fin. Profites de cette vie éphémère avec celle que tu aimes, mon garçon.