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Sujet: D4 ➺ AND IF I MISS MY SHOT, sagisius Mer 30 Mai - 20:37
washed your broken wings, wiped off the blood
it helped, but did not cured
Nous ressortons du Palais de Justice, toujours escortés de notre fidèle compagnie de Pacificateurs. La vue d'Aloysius me rend ravagée, et je me ferme complètement, pour ne pas sombrer et pour garder le cap, ne jamais couler sous ces Charybde et Scylla qui détruisent notre navire. Je regarde dans le vide, joue un peu avec ma natte qui me tombe sur l'épaule droite. Regarde le paysage du District Quatre comme si c'était la toute première fois que je le voyais. J'embrasse du regard chaque colline, chaque arbre, je me délecte des diamants étoilés qui illuminent la houle. Je suis émue. Je remarque alors à quel point cet endroit est magnifique.
Le trajet jusqu'à la gare se fait en voiture, et je m'émerveille devant les bancs de cuir, de sentir la vibration de la route et la poussée occasionnée par la vitesse. Le paysage se déroule en vitesse devant mes yeux écarquillés, et je me surprend à glisser la main contre la vitre, comme si je pouvais palper les arbres pendant leur fuite. Mais tout au long du trajet, je reste silencieuse. Je n'écoute pas Jubilee Sheridan dans son monologue nous préparant au futur. Je ne jette pas un regard à mon cousin.
On nous pousse dans le train. Sans ménagement, comme si nous étions déjà des cadavres. Je me dégage violemment, et pénètre dans le wagon, sans un regard à l'agent de l'ordre qui me donne envie de devenir cannibale. Je suis soudain estomaquée par la vue qui s'offre à moi. Le luxe suinte de chaque centimètre carré de cet endroit. Si la maison d'Aloysius était considérée comme riche à mes yeux, le spectacle qui se dévoile à présent lui donne l'air d'un dépotoir. L'intérieur du train est merveilleusement décoré de couleurs vives, les coussins sont d'un tissu précieux et incroyablement doux au toucher, et les victuailles, oh! Des gâteaux ayant des airs de pierres précieuses, des pains chauds aux formes fantaisistes, des bonbons colorés comme l'arc-en-ciel... Cette nourriture est si merveilleuse que je n'aurais jamais imaginé l'acheter au Marais.
Jubilee nous fait visiter un peu, et après avoir laissé Aloysius dans sa chambre, me dirige vers la mienne. Un lit immense, si moelleux qu'on dirait de la mie de pain, trône au milieu de la salle, et la penderie comprend tant de vêtements que j'en ai mal à la tête. La salle de bain à elle seule fait le double de ma maison, et dès que l'hôtesse se retire, je me glisse sous la douche. Il y a tant de boutons que je n'appuie que sur ceux de base, méfiante à l'idée de me faire asperger de boue. Je laisse l'eau chaude -une chose rare, que je n'ai eu le bénéfice de profiter qu'une fois- glisser sur mon visage, et je me lave de fond en comble.
Lorsque je sors, je remarque un petit compartiment qui me dit de glisser la main à l'intérieur, et, alors qu'un léger courant électrique parcourt mon corps, j'ai la surprise de me retrouver complètement sèche juste après. Je me brosse les cheveux et revêt une chemise blanche, des bottines et un jean noir venant de ma penderie, les vêtements les plus moi que j'aie pu trouver. Je me fais également une queue de cheval, et devant le miroir, je redécouvre la Sagitta que j'ai toujours été, pas la fille bien habillée prête à aller crever au loin.
Je me laisse tomber lourdement sur mon lit trop mou, et admire le briquet de mon père, l'air pensif. En glissant mes doigts sur le lion, je me souviens l'avoir toujours vu sur papa, autant lors des moments joyeux que lors des tristes. Je me remémore mon enfance, alors que nous étions heureux et innocents. Ma mère, souriante. Ma petite soeur, hyperactive. Jessie, protecteur... Et moi, petite gosse farceuse. Soudain, j'entend la porte de ma chambre s'ouvrir, et je manque avoir une crise cardiaque.
-Aloysius, je murmure.
Mon cousin vient s'asseoir à mes côtés, et je lui laisse un peu de place. Un silence gêné s'installe entre nous, qui dure une longue minute. Je ne peux m'empêcher que le jeune homme qui se trouve à ma gauche doive se rendre dans une arène et tuer vingt-trois jeunes. Il m'est tout simplement non envisageable de l'imaginer faire une telle chose. Aloysius est un peu comme mon jumeau bienveillant. Souriant, altruïste, drôle... Je n'ai pas envie de le voir changer. Je n'ai pas envie qu'il se transforme en monstre, transformé par la cruauté de nos dirigeants. J'ai envie de toujours avoir mon petit cousin, celui avec qui je jouais sur la plage, qui me tenait la main quand Jessie est mort et avec qui je chasse dans la forêt. Je me surprends à espérer qu'il meure vite, sans souffrance. J'écarte cette pensée brusquemment, terrorisée.
-Sacré changement, n'est-ce pas? je prononce, mal à l'aise. M'enfin, ça sent moins le poisson que le Marais.
Une vaine dose d'ironie pour détendre l'atmosphère. Je passe une main dans mes cheveux, confuse. Je voudrais trouver quelque chose pour meubler de plus intéressant, de plus important, mais je ne trouve rien. Je me contente de ce silence pesant qui fait comme du charbon sur nos têtes, dans une prison dorée. Je me demande alors si Aloysius est au courant pour May. Je veux dire... Lui a-t-elle fait part de sa grossesse? Certainement, et pourtant, quelque chose me dit que je ne devrais pas en faire allusion. Un sujet glissant comme celui-ci aurait comme effet soit de le détruire ou de nous liguer l'un contre l'autre, et ciel que je n'ai pas besoin de ça présentement.
-Tu as hâte d'être rendu au Capitole? Pas moi, je dois t'avouer... Toute cette attention... J'ai l'impression de devoir faire un exposé à l'école, mais en grand déploiement.