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| « no light, no light » (adrayan) | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: « no light, no light » (adrayan) Sam 31 Mar - 23:43 | |
| « no light, no light »
Elle était allongée sur une simple paillasse vieille de je ne sais combien d’année, les yeux clos, un demi sourire peint sur le visage, ma mère dormait d’un sommeil paisible et réparateur. Je la veillais comme je le faisais souvent, elle ne me savait pas, Silk non plus. Le soir Silk était souvent parti, il chassait, ou péchait, ou que sais-je, pour nous trouver de quoi survivre. Mon regard se tourna vers la petite fenêtre de la chambre de ma mère, le soleil était couché et aucune lumière n’éclairait les rues, les gens dormaient. Je me levai alors d’un bond, vive et silencieuse comme toujours. J’ouvris un placard dans la cuisine et en sortit deux couteaux, mes bottes et une veste. J’enfilai les vêtements et plaçai les couteaux dans mes bottes. Depuis que Adrayan m’avait tiré d’affaire avec ce Pacificateur en pleine rue, j’évitais de sortir mes couteaux lorsque ce n’était pas nécessaire. En sortant de la maison ce soir-là j’hésitai entre aller voler ou aller faire un tour dans les plaines, tuer quelques petits animaux qui y vivait dans des terriers, des taupes peut être ? Peut importe l’animal, je me fichais totalement de ce que c’était, un chat, un oiseau, un lapin, pour moi tout ça se mangeait et nous étions les prédateurs. Je ne chassais jamais, ou presque jamais, mais lors de la dernière édition des Jeux j’ai vu plusieurs tributs montrés des compétences pour la chasse. Tir à l’arc, pistage, collets. Toutes des choses que je ne savais pas faire et même si il est totalement interdit, en théorie, de s’entrainer pour les Hunger Games, je ne faisais que ça depuis ma plus tendre enfance. Je me voyais déjà aux prises avec un tribut, être trop faible, ne pas lui glisser entre les doigts, mourir dans d’atroces souffrances… Je grimaçai a cette idée et pourtant,… Pourtant, tout pourrait arriver si j’avais le malheur d’être sélectionnée. Pire, si je l’étais avec Adrayan. Si la chance nous tournait a ce point le dos, je savais déjà ce que je ferais. Je mourrais pour lui, parce qu’il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur et que l’idée de le voir mort, de toute façon, m’est insupportable. Plus le temps passe, plus je me rends compte qu’il est peut être plus qu’un partenaire de vol, plus qu’un ami, pour moi. Je soupire, me retourne vers la ville en espérant peut être le voir mais il dort surement, peut être a-t-il eu trop de malades a soigner aujourd’hui ? Je l’envie, d’avoir ce don de guérisseur car moi je ne supporte pas de voir des gens malades, de les voir agonisants. Mais c’est peut être parce que je sais que je ne peux rien y faire. Lui il peut les aider, peut être que c’est pour ça qu’il ne craint pas de voir toutes ces atrocités. Je me penche vers la botte droite et en sors le couteau que j’avais dissimulé là, l’autre couteau de trouve dans l’eau botte mais je n’en ai besoin que d’un. Il est parfait celui-là, je l’ai volé au boucher. Je passe mes doigts sur la lame lisse et marche doucement dans la plaine, guettant le moindre bruit. Un arc, une foret, tout ça me serait plus utile pour apprendre à chasser et a traquer une proie. J’entends alors un bruit derrière moi et me retourne, prête à lancer mon couteau, quand je vois Adrayan. Ma main ne baisse automatiquement, il ne me fera rien. « Un jour, je vais te tuer sans le faire exprès. » je lâche, bougonne. Je n’aime pas quand il me piste comme ça, il doit aussi avoir un don pour ça car je ne l’entends jamais tout de suite, il est silencieux. C’est un atout si jamais il est envoyé dans l’arène. « Je m’en voudrais, on aurait plus de guérisseurs. » dis-je finalement en souriant. Personne ne sourit beaucoup dans ce district mais lui, Silk, Jeremy aussi et ma mère, ils savent me faire sourire. Surtout lui, sa simple présence me donne envie de sourire constamment. Je me retourne vers la pleine, attendant qu’il me rejoigne et lui demande « Tu ne t’es jamais demandé ce qu’il se passerait si les rebelles gagnaient ? » je tourne la tête vers lui. « J’imagine que les Hunger Games prendraient fin mais et nous ? Un chef a toujours besoin de plus de confort et c’est toujours au détriment des autres… » Je ne suis pas très optimiste en règle générale, depuis la mort de mon père tout ce qu’il y avait d’optimiste en moi a disparu, il est mort de faim et de travail. Personne, si ce n’est Adrayan, ne l’a aidé. C’est comme ça que je l’ai vraiment connu, le jour où j’ai couru jusqu'à la maison des guérisseurs pour implorer leur aide. Nous n’avions pas grand-chose pour payer les services de l’homme mais nous étions prêts à tout donner car la famille est plus importante pour moi, pour Silk, que la nourriture. Le père d’Adrayan n’a pas voulu, alors c’est lui qui s’en est occupé. C’est lui qui m’a dit que mon père allait mourir de la faim et qu’il n’y pouvait rien. Au début je l’avais presque haït de me dire qu’il ne pouvait rien faire, je le voyais lui, ne manquant de rien, mangeant a sa faim tous les jours. Je me demandais pourquoi lui pouvait vivre dans le luxe (car pour moi, c’est le luxe) et pourquoi nous, nous devions mourir de faim. Finalement lorsqu’il a commencé a m’aider a me nourrir et a nourrir mon père pour qu’il tienne plus longtemps, j’ai changé d’avis sur lui. Il voulait nous aider et il le faisait malgré les réticences de son père, il bravait son autorité pour faire ce qu’il croyait juste et je l’admirais pour ça, entre autres.
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 1 Avr - 10:52 | |
| « Somewhere in this city is a road, I know, where we could make it »
Cela devait faire une demi-heure que j’étais dans la pauvre habitation d’un vieux couple du district. Ces derniers n’avaient pas eu d’enfants, un soulagement très certainement, ils avaient vieilli ensemble et se tuait ensemble dans les usines de textiles histoire de pouvoir manger quelque chose. Le mari était mal au point, fiévreux et affamé ce dernier avait à peine de la peau sur les os. Il n’allait pas pouvoir survivre bien longuement dans cet état, ce n’était pas la première fois que je devais annoncer l’inéluctable mort d’un proche à quelqu’un. Passant une loque dans une bassine remplie d’eau, j’épongeais quelques instants le front du malade avant de me retourner vers sa femme sincèrement inquiète. Ses yeux m’imploraient de faire tout ce qui se trouvait en mon pouvoir afin de sauver son mari, malheureusement je ne pouvais rien faire. Il n’y avait rien de pire que d’être inutile dans ce genre d’occasion. Voir les autres dépérir, s’effacer pour finir par mourir. C’était révoltant, mais les conditions de vie du coin étaient beaucoup trop mauvaises pour que les choses puissent se passer autrement. M’apprêtant à repartir chez moi, je sortais de mon sac quelques vivres que j’avais réussis à prendre sans que mon père ne le voie. « J’aurais aimé faire plus. » La vielle femme hocha la tête avant de me remercier comme si elle savait, même lorsqu’elle avait fait partir me chercher par un de ses voisins, elle savait qu’il était trop tard. Passant mon sac en toile sur mon dos, je me laissais happer par la nuit le cœur lourd d’une autre âme qui ne pouvait pas être sauvée. C’est dans ces moments-là que je me disais que mon père avait peut-être raison, que je me battais contre du vent et que ce dernier de toutes façon allait gagner. M’ébrouant, je n’avais aucune envie de rentrer chez moi. Levant les yeux au ciel, je me rendais compte à quel point il pouvait être tard, Velvet devait être de sortie, maintenant ça pouvait être n’importe où. C’est pourquoi j’errais un temps indéfini dans les rues de la ville avant de m’en éloigner pour rejoindre les plaines. C’est alors que je réussis à percevoir une silhouette à une dizaine de mètres devant moi. Avançant sans faire de bruit, je savais bien qu’elle allait réagir au quart de tour, mais je n’avais jamais été blessé par la jeune femme. Je ne craignais absolument pas de l’être. « Un jour, je vais te tuer sans le faire exprès. » Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je la voyais baisser son arme. Bien sûr, elle avait déjà failli me blesser, mais c’était toujours de ma faute. Je devais avouer qu’il n’était pas très intelligent de ma part de toujours me faufiler dans son dos, mais j’en avais pris l’habitude. « Mais non, je te rappelle que tu ne m’as encore jamais touchée. » J’avais dit ça, bien que je savais à quel point elle était douée dans le lancer de couteau, si elle se retrouve un jour dans l’arène ça lui sera utile. Je me prenais à penser cela alors que l’idée me répugnait et pourtant ce genre de pensées faisaient parties de nos mœurs. On avait été élevé avec la crainte de l’arène, on avait vu des gens mourir, on s’était tous dit que si on savait faire ça ou ça on pourrait peut-être survivre. C’était triste, très triste. « Je m’en voudrais, on aurait plus de guérisseurs. » Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je la fixais en me demandant si ça serait la seule raison qui la pousserait à se sentir coupable. Me remettant à marcher en sa direction, je me retrouvais bien vite à ses côtés pour l’entendre dire des choses étranges. « Tu ne t’es jamais demandé ce qu’il se passerait si les rebelles gagnaient ? » Je ne pu m’empêcher de froncer les sourcils en me demandant ce qu’elle entendait par là. Voir les rebelles gagner serait sans doute la meilleure chose qui pourrait nous arriver. Plus de Capitole, plus de dictature infâme pour nous opprimée. Peut-être même qu’on pourrait apprendre ce que signifiait la liberté. Alors, non, je ne me demandais pas ce qui allait bien pouvoir se passer, j’espérais. J’espérais juste que ça allait arriver. « J’imagine que les Hunger Games prendraient fin mais et nous ? Un chef a toujours besoin de plus de confort et c’est toujours au détriment des autres… » Mon sourire s’était effacé alors que je posais mes yeux sur son visage. « Ne noirci pas le tableau, tous les chefs ne sont pas comme ça. » Détournant le regard, j’haussais vaguement les épaules. De toute manière, après la révolution ça sera au peuple de choisir. A ce dernier de ne plus rechercher les chaines dont il venait de se libérer. A lui de se battre pour sa liberté ou ne pas se plaindre des erreurs qu’il a commise et qu’il commet encore. « Puis, j’imagine que ça sera à nous de nous assurer que tout ne recommence pas encore une fois. Ce n’est pas qu’au rebelles de se battre et de choisir, nous aussi à notre échelle on doit faire ce qui est de notre possible. » Même s’il s’agissait de petits riens comme moi.
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 1 Avr - 13:01 | |
| « Mais non, je te rappelle que tu ne m’as encore jamais touchée. » au début vexée par ce qu’il venait de dire (j’étais une excellente tireuse) je fis la moue mais finalement je me détendis, il ne voulait pas a mal, au contraire. « Ca pourrait arriver, dans la maison du pacificateur tu avais éviter le coup de justesse. » lui rappelais-je. C’était aussi le premier jour où nous avions pénétrer dans une maison ensemble, même si techniquement je ne le savais pas jusqu'à ce que le plancher, craquant, trahisse sa présence. C’était la première fois aussi qu’il avait été témoin d’une de mes crises, personne ne savait si ça se soignait mais j’étais certaine qu’au capitole ils sauraient soigner ça. Ils ont tellement de médecins, ils savent ressouder des os plus vite que la nature le fait. Je le sais car on a souvent vu des tributs devenir vainqueur alors qu’ils avaient des membres cassés et, deux jours plus tard, on les voyait frais et beaux au Capitole, répondant aux questions de Ceasar, le maitre de cérémonie des Jeux depuis, bah, des années. Je le vis sourire, amusé, alors que je disais que je m’en voudrais de priver notre district d’un guérisseur. Surtout que lui représentait le seul espoir des plus pauvres étant donné que son père faisait payer les gens pour ses services. « Ne noirci pas le tableau, tous les chefs ne sont pas comme ça. » dit-il après mes questions sur la rébellion. Mes yeux se portèrent sur la lame brillante de mon couteau, je jouai avec entre mes doigts, sure et certaine que je ne me blesserais pas. « Je ne peux m’empêcher de me demander comment se serait. » dis-je doucement, j’ai tellement envie de rejoindre les rebelles, mais en même temps je me demande comment c’est de vivre parmi eux. Ils sont une armée et toute armée obéit a un chef. Je ne sais pas si je serais capable d’obéir. « Puis, j’imagine que ça sera à nous de nous assurer que tout ne recommence pas encore une fois. Ce n’est pas qu’aux rebelles de se battre et de choisir, nous aussi à notre échelle on doit faire ce qui est de notre possible. » Je lève a nouveau les yeux vers lui et je sais qu’il a raison. Non seulement il a raison mais il le fait déjà, en aidant les autres. Bien que son père ne soit pas d’accord, il aide les gens comme il le peut. Mais je ne peux m’empêcher de me dire qu’il ne connait pas notre situation. Il a certes peur a chaque Moisson, son nom n’est même pas inscrit dix fois. Le mien y est seize fois cette année et cette idée m’arrache un frisson glacial. « Tu as raison… » Dis-je doucement, la pensée des Jeux vient encore d’assombrir mon visage, la gagnante de la dernière édition vient de passer par notre district, elle vient du district onze, un district reculé ou la force, la préparation aux Jeux, n’est pas la première préoccupation. On mise toujours sur les carrières parce qu’ils sont entrainés bien que ce soit interdit. Le capitole ferme le yeux, il apprécie tout particulièrement les districts un et deux, surtout le deux qui lui fournit les Pacificateurs. Les gens du deux pourraient faire facilement croire aux autorités qu’ils ne s’entrainent pas pour les Jeux mais pour, justement, devenir Pacificateur. Alors que moi je couds leurs costume ignoble après l’école. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 1 Avr - 17:15 | |
| Je savais que remettre en question ses dons de lanceuse de couteaux, même simplement pour la taquiner pouvait un peu la vexer. Mais ça allait, Velvet le prit plutôt bien en faisant la moue. « Ca pourrait arriver, dans la maison du pacificateur tu avais éviter le coup de justesse. » Il était vrai que si j’avais réagi avec un peu de retard peut-être que je ne serais pas là pour en rire ce soir. Mais les choses étaient ce qu’elles étaient et revenir sur ce qui s’était passé, surtout lorsqu’il s’agissait d’en envisager le pire, ne me plaisait pas vraiment. Lorsque je me retrouvais à côté d’elle et qu’elle commença à me poser des questions sur la rébellion, j’étais un peu sceptique. Je ne savais pas si c’était parce que je n’avais pas eu sa vie, mais je ne voyais pas les choses comme elle. Peut-être fallait-il que je me prenne un véritable coup dur pour comprendre où elle voulait en venir. Peut-être, je ne savais pas en tout cas. « Je ne peux m’empêcher de me demander comment se serait. » Je ne me demandais pas comment ça serait, j’espérais. C’était plutôt simple. Je me contentais d’espérer, même si j’espérais presque pas ça me suffisait. Mais dans son cas, Velvet avait-elle encore assez de force pour espérer ? Malgré la dureté de sa vie, de ce qu’il lui était arrivé ? J’en doutais légèrement, mais je préférais continuer à répondre à sa question plutôt que m’enfoncer un peu plus sur une pente savonneuse. « Tu as raison… » Le ton de sa voix, ses yeux posés sur moi. Le tout m’informa sur la trame de ses pensées. Ses mots n’avaient pas de sens en eux même. J’avais raison ? Ce n’était pas certain, mais ce qu’elle semblait dire par la douceur de sa voix, la distance dans son regard était plus fort. J’avais l’impression qu’un mur, qu’un fossé nous séparait l’un de l’autre et je ne savais pas comment le surmonter. Passant une main dans mes cheveux, je préférais relancer la conversation sur autre chose, je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais mal à l’aise. C’était peut-être quelque chose dans son regard, dans les mots qu’elle ne disait pas, dans son visage sombre qui ne m’évoquait pas le sourire qu’elle avait eu plus tôt. « Sinon, que fais-tu si tard dans les plaines ? » Je savais que sa survie était la chose qui préoccupait le plus Velvet. Enfin, plutôt sa survie et celle de sa famille. Elle n’avait pas autant de chance que moi, ça devait être pour ça que j’étais mal à l’aise un peu plus tôt. Décidant qu’on pouvait un peu s’installer pour parler plutôt que de rester debout comme des piquets, je posais mon sac au sol délicatement conscient des précieuses affaires qu’il contenait pour soigner les gens que j’allais voir. Je ne le prenais que lorsque les personnes que je devais guérir était trop faible, sinon habituellement ils venaient jusqu’à chez moi. Et contrairement à ce que j’aurais souhaité, je me déplaçais souvent pour des cas incurables. M’asseyant à côté de mon sac, j’étendais mes jambes avant de fixer le ciel. Il était tard, j’étais fatigué, j’aurais dû me trouver chez moi mais sur le moment j’avais l’impression d’être au bon endroit. « Je n’ai rien à manger sur moi, mais si tu veux demain je penses pouvoir te trouver un petit quelque chose. » De toutes manières, je trouvais toujours. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 1 Avr - 22:13 | |
| « Sinon, que fais-tu si tard dans les plaines ? » me demanda-t-il. Je désignai mon couteau et regardai autour de moi histoire d’être plus certaine encore que personne ne nous entende (la chasse est considérée comme étant du braconnage et je me ferai fouettée sur la place publique pour ça). « Je tente la chasse. » je souris et rangeai mon couteau dans ma botte droite. Je le vois alors s’asseoir sur le sol et en fait de même, faisant attention a la manière dont je mettais mes jambes car les couteau, sur ma chaire chaude, faisaient parfois un peu mal, surtout le manche qui s’enfonçait dans mes mollets. « Je ne suis pas très douée pour ça. » dis-je finalement, pour la chasse. Je n’étais pas douée pour pister en fait car me faire discrète, je savais le faire. Viser ? Aussi. Le vieil arbre dans notre jardin minuscule en est témoin, son écorce, si on l’analyse de plus près, est trouée de partout. Et surtout a un endroit précis, sous une branche. Je vise cet endroit a chaque fois que je peux m’entrainer. Ce qui est très tôt le matin ou très tard le soir. Ce qui revient parfois au même d’ailleurs « Je n’ai rien à manger sur moi, mais si tu veux demain je penses pouvoir te trouver un petit quelque chose. »Je tourne la tête vers lui et le fixe intensément. Ce rend-il compte de ce qu’il fait ? Parfois, je me le demande. J’ai la désagréable impression qu’il retire son pain de la bouche de sa famille pour le donner a la mienne. Car il sait que ce qu’il me donne, je le partage entre Silk ma mère et moi. D’ailleurs Silk et moi avons un accord : elle reçoit plus que nous. Si elle était capable de s’en rendre compte elle ne le tolérerait pas mais la mort de sa sœur jumelle, aux Jeux, et la mort de mon père l’ont rendue comme folle. Ou non, pas folle, mais elle est redevenue une enfant. Elle cuisine parfois la maigre nourriture que nous rapportons et nettoie la maison mais la plupart du temps elle reste prostrée a ne rien faire. Elle a été déclarée inapte au travail lors de la mort de mon père et c’est pourquoi elle est si… vide. « Adrayan… Je ne veux pas que tu te fasses encore crier dessus par ton père pour moi. Tu as aussi besoin de manger et tes parents aussi… » J’avais baissé les yeux en parlant mais les relevai désormais sur lui, ce que je disais était en quelque sort absurde puisque je volais les autres mais la plupart du temps je volais les Pacificateurs et les plus riches encore que lui. Ceux qui avaient un ventre un peu plus gonflé que le mien, tout plat. Et ces femmes du Capitole que l’ont voit toujours plus minces, toujours plus jeunes, alors que chez nous l’embonpoint et la vieillesse sont le signe d’une bonne vie. Je suis dégoutée par eux, par leurs pratiques, mais je me dis qu’ils ne savent peut être pas ce qu’on vit, dans les districts. Pour eux c’est trop irréel. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 1 Avr - 22:40 | |
| J’étais un peu étonné de rencontrer Velvet en dehors de la ville si tard. A cette heure, soit elle tentait de voler de quoi subvenir aux besoins de sa famille, soit je ne la croisais pas. Surtout que je ne sortais pas souvent de chez moi en plein milieu de la nuit, à part pour la rejoindre dans ses expéditions ou lorsqu’on me tirait de mon lit pour me faire voir un patient. La voir regarder à gauche et à droite en prenant ses précautions avant de parler, m’informa un peu sur ce que la jeune femme était venue faire ici. Ca n’était pas cautionné par le Capitole, c’était certain. « Je tente la chasse. » Hochant la tête, je la regardais s’asseoir silencieusement. J’aurais pu m’en douter, il fallait dire que pour certains tous les moyens étaient bon pour ramener un peu à manger, de quoi un peu mieux garnir la table. La mienne, justement, j’essayais de la décharger un peu donnant le surplus à ceux qui en avaient véritablement besoin, même s’il n’y avait jamais assez. Même s’il n’y aura jamais assez. « Je ne suis pas très douée pour ça. » Un sourire amusé étira mes lèvres alors que je l’imaginais bien tenter de traquer un quelconque animal en plein milieu de la nuit. « Il faut dire qu’il fait un peu sombre pour chasser, puis les bestioles que tu veux chasser doivent être en train de dormir ou alors se cachent de peur de se faire attraper par de quelconques prédateurs. » Je n’avais jamais essayé de chasser, il fallait que je n’en avais jamais eu l’utilité contrairement à Velvet. Puis, même si ça pouvait être un plus à peser dans la balance pour les Jeux je n’avais jamais songé à m’entraîner pour ces derniers. Se préparer pour ceux-ci n’était-ce pas pareil à les cautionner ? Annonçant à la jeune femme que je n’avais rien à manger avec moi, ayant tout donné au malade que j’avais tenté de soigner, je lui promettais quasiment de lui trouver quelque chose le lendemain. Le regard que Velvet me lança eu alors le don de me mettre vraiment mal à l’aise. Détournant le regard, presque gêner que la jeune femme me fixe si intensément, je me demandais ce qui pouvait bien se passer dans sa tête pour qu’elle me fixe ainsi. « Adrayan… Je ne veux pas que tu te fasses encore crier dessus par ton père pour moi. Tu as aussi besoin de manger et tes parents aussi… » Une fois qu’elle se mit à parler, ce fut à son tour de baisser les yeux, me laissant tout loisir de déchiffrer ses traits, ou en tout cas d’essayer. Lorsqu’elle eut fini, elle reposa ses yeux sur moi alors que je lui offrais un léger sourire, tentant de balayer ce qu’elle venait de dire. « Si ça n’est que ça, mon père n’a pas besoin de savoir. » J’aurais aimé qu’il ne s’agisse que de ça, mais les yeux de Velvet posés sur moi m’empêchaient d’occulter la vérité. Je ne savais pas ce qui l’embêtait dans le fait que je l’aidais, peut-être l’oppressais-je à trop vouloir m’imposer. Je ne pouvais savoir, néanmoins je n’avais pas envie d’arrêter. Un peu de nourriture, ça n’était pas grand-chose pour moi et c’est là que se voyait le plus la différence qui existait entre elle et moi. Je ne faisais aucun cas d’un morceau de pain, alors que pour elle s’était le début d’un festin. Posant mes yeux sur mes chaussures, je passais une main dans mes cheveux avant de rajouter : « Juste, acceptes le peu que je te donne. Ne t’occupes pas du reste, tu veux bien ? »
Dernière édition par Adrayan E. Nehru le Dim 1 Avr - 23:08, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 1 Avr - 23:03 | |
| Je le vis sourire, amusé par ce que je disais sur le fait que je n’étais pas très douée pour chasser. Il s’en doutait surement, j’avais déjà seize ans et on affute des compétences lorsqu’on est jeune, l’oreille du chasseur, la vision précise… Je ne l’ai pas forcément, l’oreille si, car j’ai toujours guetté le moindre pas dans les maisons que je cambriole. La seule personne qui me surprend encore se trouve être un allié de taille dans ce district. « Il faut dire qu’il fait un peu sombre pour chasser, puis les bestioles que tu veux chasser doivent être en train de dormir ou alors se cachent de peur de se faire attraper par de quelconques prédateurs. » Il avait entièrement raison, seulement voilà, je n’y pensais même pas. Je fis la moue. « Tu as raison, je n’y ai même pas pensé. J’espère que Silk aura attrapé quelque chose. » Dis-je alors doucement, il pêche peut être au fleuve. J’ai entendu dire que même la nuit on peut attraper un poisson. Si il n’a rien on se contentera de ce que les tesserae que j’ai pris cette année nous fournissent. Silk ne voulait pas que j’en prenne un pour lui, il a accepté que j’en prenne un pour notre mère mais pour lui c’était hors de question. Sauf que je l’ai quand même fait, je me fiche de ce qu’il pense ou de ce qu’il veut, je ne veux pas le voir mourir comme notre père. Avant, avant que mon père ne meure, je m’inscrivais deux fois. Une fois pour moi et une fois pour mon père, Silk lui s’inscrivait deux fois également, pour lui et pour notre mère. Mais il n’est plus éligible et je dois désormais prendre la responsabilité de ma famille sur mes épaules. « Si ça n’est que ça, mon père n’a pas besoin de savoir. » dit-il alors que je venais de m’opposer a sa proposition d’aide. Je n’aime pas tellement l’idée de le voir braver les interdits de son père pour nous offrir de la nourriture mais j’apprécie le geste. Il est contre le Capitole autant que je le suis et le voir nous aider a sa manière me fait un bien fou, de temps a autre c’est agréable de se faire retirer un poids des épaules. « Je… Adrayan…. » je souris faiblement. « Tu ne mérites pas de vivre ici, tu es trop bon. » dis-je doucement, j’aimerais le voir habiter dans un autre district ou même au Capitole mais je me dis que si il vivait ailleurs il ne serait pas si bon, justement. Il serait peut être comme ces gens que je trouve méprisables, un carrière ou encore un fan des Hunger Games, and may the odds be ever in your favor. « Juste, acceptes le peu que je te donne. Ne t’occupes pas du reste, tu veux bien ? » je hoche la tête et souris a nouveau. « Merci… » je souffle. Il ne se rend peut être pas compte mais je me dis que grâce a lui je ne perds pas cette nuit a ne pas voler. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Lun 2 Avr - 0:20 | |
| « Tu as raison, je n’y ai même pas pensé. J’espère que Silk aura attrapé quelque chose. » J’hochais la tête bien que je n’avais aucune idée de ce que ça pouvait être de se reposer sur un frère. J’étais fils unique et j’avais toujours connu cette pression imposée par mes parents, plus mon père que ma mère. Ce, ainsi que cette sorte étrange de solitude qui vous rappelle constamment qu’il n’y a personne de votre sang sur lequel vous reposer ou grâce auquel vous pouvez vous sentir plus léger. La conversation dévia alors sur la nourriture que je comptais lui donner. Velvet aurait dû penser à sa famille et sa personne, mais malgré tout elle arrivait encore à penser à moi et les rebuffades de mon père que j’essuyais lorsque j’avais encore la folie de lui demander de donner un peu de sa personne. Alors, même si la jeune femme vouloir me dire que je n’avais rien à lui donné pour cette fois, je préférais faire la sourde oreille. Ignorer ce qu’elle me disait et me délester du surplus que ma famille gâchait comme si ça allait me permettre de me sentir mieux. « Je… Adrayan…. » Je ne savais pas ce que je devais comprendre, ou bien même à quoi m’attendre. Sa voix était faible, pas assurée et je n’avais pas envie de relever les yeux pour savoir la suite. Je devais avouer ne pas comprendre ses réticences à me laisser lui donner un rien. Je ne comprenais pas, je ne pouvais certainement pas comprendre et il y avait des dizaines de raisons différentes pour expliquer la chose. Je n’avais pas eu sa vie, je n’avais pas affronté la faim, ni même vu mon père dépérir et mourir, je ne savais pas ce que c’était d’être à sa place. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je ne la comprenais pas, ou alors très rarement. Surement, mais il n’empêchait que j’aimerais la comprendre plus parfois. « Tu ne mérites pas de vivre ici, tu es trop bon. » Mes yeux absorbés dans la contemplation de mes chaussures usées et défraichies, je m’enfermais dans le silence bien que j’aurais aimé lui demander qui méritait de vivre ici. Même les pires d’entre nous ne méritaient pas de vivre comme la majorité des gens de Panem. Pourtant, on était tous lotis à la même enseigne perdu au milieu de cette misère sans nom. « Tu mérites mieux aussi, beaucoup mieux. » Mais on ne pouvait l’obtenir à moins de gagner les Jeux, à moins de s’échapper, de trouver une solution. De laisser cette vie derrière soi et trouver un endroit quelques part où la vie serait meilleur. En attendant, on était quand même cloué ici à attendre que les choses bougent, qu’il s’agisse des rebelles, ou de notre vie et de sa fin qu’on ne peut jamais entièrement occulter. Cherchant à mettre court à ce pan de notre conversation, je lui demandais d’accepter sans plus se poser de question. Je ne me considérais pas bon à outrance, encore moins meilleure que les autres, mais ce qui me perturbait le plus résidait certainement dans le fait qu’il s’agisse de sa vision des choses. « Merci… » Relevant la tête je lui offrais un léger sourire tout en restant silencieux quelques instants. La plaine était baignée par un silence léger et détendu. J’avais l’impression que c’était même plus serein que chez moi. Néanmoins, je brisais une fois de plus le silence, persuadé que nous étions seuls : « Tu voulais chasser pour te nourrir ou pour… t’entraîner pour les Jeux ? »
Dernière édition par Adrayan E. Nehru le Lun 2 Avr - 9:06, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Lun 2 Avr - 0:51 | |
| « Tu mérites mieux aussi, beaucoup mieux. » je hochai doucement la tête, il avait raison car nous le méritions tous. Les enfants, les adultes, les pacificateurs eux-mêmes avaient sans doute droit a mieux qu’a être les larbins du Capitole. Seul le président Snow ne méritait pas mieux qu’un de mes couteaux dans le cœur. Ou une flèche, ou un épieu, peut importe. Le fait est que c’était absolument injuste, je relevai mes jambes contre moi, posai mes tête sur mes genoux, le regard posé sur Adrayan. J’admirai ses bras plus musclés que la plupart des garçons de notre district, ses cheveux blonds plus soignés que les miens et ses vêtements sans doute plus chauds aussi. Tant de différences que je ne cessai de noter en un regard. Peut être était-ce pour éviter de succomber a cette envie qui me pénétrait dès que je le voyais. Le prendre dans mes bras, ne plus le lâcher, être plus que son amie. Mon frère verrait la dedans mon salut, la fin de ma précarité mais ce n’est pas a ça que je pensais, je ne voyais que ce jeune homme qui essayait d’aider tout le monde au risque de se priver lui. « Un jour, peut être, nous aurons mieux. » je dis doucement. Il a toujours ce don de raviver mon optimisme par sa simple présence. C’est dû au fait qu’avec lui je me sens bien mieux. « Tu voulais chasser pour te nourrir ou pour… t’entraîner pour les Jeux ? » demande-t-il finalement. Mon expression s’assombrit, je tourne la tête car je ne veux pas qu’il puisse lire sur mes traits ce que je pense. Il est techniquement interdit de s’entrainer mais je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas alors qu’on m’a raconté que ma tante était morte d’un coup de couteau, si proche de la victoire… Une fille du deux. C’était une carrière qui l’avait tuée et j’avais donc voulu apprendre a tuer comme eux. Je savais déjà que Adrayan n’approuverait pas que je lui dise ça car pour lui s’entrainer c’était déjà accepter de participer aux Jeux de la Faim. Mais nous n’avions pas le choix. Je tourne a nouveau la tête vers lui, soupire et dis doucement « Je suis bien meilleure voleuse que chasseuse… Je…. » je me lève finalement et fais quelque pas en avant et je reviens vers lui, je me poste face a lui, debout. « Je ne peux pas prendre le risque de me faire tuer d’un coup de couteau dans le dos par une carrière. Si mon nom est pris j’abandonnerai trop de monde. » je me retourne et sens les larmes me venir aux yeux, j’ai déjà peur qu’une crise pointe le bout de son nez. Inspiration, expirations, doucement. Je passe une main sur mon visage, il ne peut pas voir dans quelle détresse je suis en pensant aux Jeux, en me voyant tribut du huit. « Je vous abandonnerais vous, Silk, ma mère et … » je hausse les épaules, et lui. Et je m’en veux presque de me dire que c’est lui qui me manquera le plus, que ce sera pour lui que je me battrai avec le plus de vigueur. Lui qui pour le moment n’est qu’un simple ami. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Lun 2 Avr - 10:08 | |
| Les yeux de Velvet semblaient me passer aux rayons X à la suite de mes mots sur ce qu’elle méritait, que nous méritions tous. Je sentais son regard glisser sur moi et sans que je ne puisse lutter, ça me troublait vraiment. J’hésitais entre lui demander d’arrêter et en faire autant. Cependant, je connaissais déjà ses traits par cœur, je connaissais tout, de la pauvreté de ses vêtements à l’éclat vibrant de son regard. C’était peut-être pour ça que je la suivais sans seconde pensé lorsqu’elle s’introduisait chez des gens, aussi riches soient-ils. Peut-être pour ça que je me démenais afin de lui trouver à manger plus que pour n’importe qui d’autre. « Un jour, peut être, nous aurons mieux. » C’était bien peu de mot, à peine un début de braise ravivant l’espoir, mais c’était déjà ça. Dans l’obscurité sans nom qui régnait sur nos vies, toutes sources de chaleur ou de lumières étaient la bienvenue. Même s’il ne s’agisse que d’un petit espoir informulé, pas très clair, c’était déjà ça. La questionnait sur les choses qui l’avaient poussées à chasser, je la vis détourner le visage après qu’une ombre eu assombri son regard. J’avais touché un point sensible, une fois de plus, dès que nous abordions les Jeux, tous les mots prononcés semblaient prendre une nouvelle signification. Son comportement avait changé depuis qu’elle s’était détournée de moi, sa personne exhalait une certaine froideur que je ne comprenais pas, que je n’avais jamais compris. Toutefois, elle reposa ses yeux sur moi, me donnant l’impression de me retrouver prisonnier d’un étau glacial. « Je suis bien meilleure voleuse que chasseuse… Je…. » Regardant Velvet se lever, je la suivais du regard alors qu’elle me donnait l’impression de se débattre avec elle-même à faire les cents pas. « Je ne peux pas prendre le risque de me faire tuer d’un coup de couteau dans le dos par une carrière. Si mon nom est pris j’abandonnerai trop de monde. » La jeune femme se retourna encore au prise avec elle-même, me laissant tout loisir de songer à ses paroles. Je ne pensais pas comme ça, je n’arrivais pas à y penser. Je n’avais pas besoin de songer autant à ma survie qu’elle, mes chances d’être tribut elles aussi étaient plus mince. Mais, je chassais sans cesse cette idée, cette image d’elle comme tribut de notre district. Sauf que plus les Jeux s’approchaient, plus la crainte était tangible, plus mes tentatives de me dire que ça se passerait bien semblaient vide. Rien n’allait bien se passer, ça ne se passait jamais bien, je le savais, mais pourtant je ne cessais d’espérer stupidement au lieu d’agir. « Je vous abandonnerais vous, Silk, ma mère et … » Me levant d’un bond, je m’approchais d’elle sans prévenir avant de passer mes bras autour de ses épaules. Je ne savais pas qui je cherchais à rassurer, elle ou moi ? Toutefois, je me prenais à dire en douceur : « Tu n’abandonneras personnes, ça n’arrivera pas ! » Prenant une brève respiration, je m’étonnais de la quiétude qui se frayait en moi alors que je la serrais contre mon torse. La crainte qui obscurcissait ma vie semblait un peu moins présent, juste un peu. C’était déjà un luxe pour moi. La présence de Velvet était étonnamment rassurante, bien que ses propos le fussent beaucoup moins. « Ça ne sert à rien d’y penser comme ça. On ne sait pas ce qui va se passer ça ne sert à rien de craindre des choses qui n’arriveront peut-être pas. » Et même si mes paroles étaient pleines de sagesses, ça n’empêchait pas celle de la jeune femme de me ronger de l’intérieur. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Lun 2 Avr - 16:01 | |
| « Tu n’abandonneras personnes, ça n’arrivera pas ! » dit-il alors que je le sens me prendre dans ses bras, il refuse de croire a cette éventualité, moi je ne peux m’empêcher de penser qu’il se voile la face. Après tout, pourquoi pas ? On ne peut pas dire que la chance a toujours été de mon coté. Sauf peut être en ce qui le concerne lui, peut être que le rencontrer était le début de la chance pour moi. Je le sens encore un peu plus me serrer contre lui, sa présence dans mon dos me fait un bien fou, je passe mes mains sur ses bras, sur ses mains. « Pour en être certaine, il faudrait qu’on rejoigne les rebelles… » je souffle. Oui j’ai bien dit on, car je ne partirai ni sans lui, ni sans Silk, ni sans ma mère. Mais Silk ne veut pas qu’on parte car il a trop peur de mes crises et trop peur que ma mère ne tienne pas le coup dans un si long voyage pour le treize. On sait où il se trouve, on doit contourner le quatre et le douze pour y arriver, traverser les districts serait trop dangereux et bien sur, nous n’avons aucun moyen de transport. Pas de train qui vole sur les rails, pas d’hovercraft, pas de voitures comme ils en ont au Capitole. Nous n’avons que nos jambes. « Ça ne sert à rien d’y penser comme ça. On ne sait pas ce qui va se passer ça ne sert à rien de craindre des choses qui n’arriveront peut-être pas. » Je hoche doucement la tête, il a raison, comme toujours. Parfois c’est un peu agaçant mais en ce moment c’est rassurant alors je ne réplique pas. Pas tout de suite, de toute manière je n’ai rien d’autre a dire qu’un sempiternel ‘tu as raison’ et je l’ai bien assez dit ce soir. « Peut être la chance continuera-t-elle a me sourire… » dis-je doucement, je lâche ses mains et me retourne dans ses bras où je me blottis contre lui, je ne me montre d’habitude jamais aussi faible, sauf lorsque je suis prise d’une de mes crises. D’habitude je me montre forte, dure et même froide. Je ne suis pas asociale, mais la vie m’a forgée comme ça. Ca me fait du bien de me relâcher un peu en sa compagnie, même avec Silk je ne me relâche pas, lui non plus ne le fait jamais, a croire que nous sommes deux rocs sans cœur, sans sentiments, issus d’une famille déchirée. « Merci. » dis-je doucement, pour tout, d’être lui, d’être ici avec moi alors qu’il devrait dormir. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Sam 7 Avr - 17:17 | |
| La jeune femme me tournant le dos, je m’étais approché d’elle avant de passer mes bras autour de ses épaules. Craignant dans un premier temps d’être repoussé par ses mains qui s’attarde sur mon bras, il n’en fut rien. Au lieu de me repousser moi et mes espoirs effilochés et ronger jusqu’à la moelle, Velvet posa ses mains sur les miennes avant de parler faiblement. « Pour en être certaine, il faudrait qu’on rejoigne les rebelles… » Je n’avais sans aucun doute pas autant d’assurance que la jeune femme. Je voulais que les choses changent, mais je me cachais derrière mon incapacité à savoir que faire pour changer les choses. Rejoindre les rebelles, ça, ça pourrait vraiment faire changer les choses, mais rien n’était certain dans nos vies posées sur un château de cartes. Un rien changeait l’équilibre précaire sur lequel nous reposions, il ne servait vraiment à rien d’avoir le cafard en pensant à des possibles qui n’arriveront pas, qu’on ne veut pas voir arriver. Lorsque je tentais de chasser cette idée à coup de phrases pleines de sagesse, la jeune femme dans mes bras hocha la tête. J’avais réussi à faire se dissiper les nuages dans ses pensées, maintenant ils se trouvaient dans mes pensées sans que je ne puisse les chasser. « Peut être la chance continuera-t-elle a me sourire… » Elle se retourna alors, se blottissant dans mes bras, me laissant immobile et coi. Je ne connaissais pas vraiment Velvet sous cet angle. Cette dernière était toujours distante, un peu froide et mesurée, je ne l’avais vu lâcher prise qu’une fois et elle avait explosé. J’étais un peu pris à contre-pieds pour le coup, mais je me laissais moi-même aller à la serrer contre moi sans plus réfléchir. Le silence dans la nuit semblait nous offrir un cocon hors du temps alors que je profitais de l’instant certain qu’il ne se réitèrera pas souvent. Sa tête posée contre mon épaule, je pouvais sentir ses cheveux glisser contre la peau de mon cou me chatouillant légèrement au passage. Les yeux clos, j’inspirais en douceur avant de murmurer à mi-voix : « J’espère, j’espère sincèrement. » Ma gorge se noua à l’idée de la voir partir pour les Jeux, luttant contre cette idée, je la serrais un peu plus contre moi profitant de sa présence comme si on allait me l’arracher. « Merci. » Ouvrant les yeux, je me noyais dans l’obscurité qui nous entourait sans comprendre pourquoi elle me remerciait. Je n’avais rien fait ce soir qui mérite un quelconque remerciement. Pourtant j’avais distinctement entendu le mot rouler sur sa langue avant de s’échouer dans mon oreille. « Pense à me remercier quand je fais quelque chose qui mérite un remerciement, sinon je vais me demander de quoi tu parles. » Parce que jusqu’alors je n’avais rien fait qui vaille la peine. Je n’avais fait que me battre contre le vent, sans baisser les bras, pourtant c’est épuisant parfois. Baissant légèrement mon visage vers celui de Velvet, j'effleurais sa joue du bout de mon pouce conscient que j'allais peut-être trop loin. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Sam 7 Avr - 23:38 | |
| « J’espère, j’espère sincèrement. » Je sentis l’emprise d’Adrayan sur moi se resserrer un peu, comme si il avait peur que je m’enfuis. C’est vrai que je suis ce genre de fille, celle qui fuit tout le temps. Je n’ai pas peur de m’attacher, je ne veux pas qu’on s’attache à moi. C’est différent. Et si je n’ai pas envie qu’on s’attache à moi c’est à cause des Jeux. Ma mère a été tellement traumatisée après avoir perdu sa sœur jumelle dans les Jeux qu’elle nous a transmit cette peur, à Silk et moi. J’aimerais être comme Adrayan, être a la limite de l’insouciance, car c’est comme ça que je le vois. Pourtant je sais qu’il connait le malheur du district mieux que les autres ‘riches’ du huit, il vient dans nos maisons quand elles sont le moins sécurisées. Mais il n’a pas peur des Jeux comme j’en ai peur. Et les quelques mots qu’il avait prononcés était comme un étau se resserrant sur mon cœur, je me devais d’être chanceuse car je sentais a quel point il ressentait ses mots, c’était presque aussi fort que Silk qui refusait que je prenne un tesserae pour lui. Il ne voulait pas que mon nom a une chance de plus d’être tiré. Mais je refusais de le voir mourir de faim, même si grâce à Adrayan on mourrait un peu moins chaque jour. Et c’est aussi pour ça que je le remerciais. « Pense à me remercier quand je fais quelque chose qui mérite un remerciement, sinon je vais me demander de quoi tu parles. » dit-il alors en baissant les yeux sur moi, il passa doucement son pouce sur ma joue et le contact me donna quelques frissons, je pris peur également. Que faisait-il ? Je ne voulais pas qu’il s’attache, pas tant que ma dernière moisson serait passée. « Merci de… D’être ici, d’être toi. » Dis-je doucement, je finis par me détacher de son emprise et passai une main dans mes cheveux, je ne savais pas quoi faire, quoi dire, ma joue restait encore brulante de son contact. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Dim 8 Avr - 10:20 | |
| Est-ce qu’on peut garder quelqu’un prisonnier de l’étreinte de nos bras ? Parce que j’aurais voulu. J’aurais aimé pouvoir le faire et ne jamais lâcher Velvet qui se laissait allée pour une fois. Sauf que j’avais été trop loin, je le savais alors que le contact de sa peau se marquait à l’encre indélébile sous la mienne. Je le savais parce que j’étais troublé plus que ce que je ne l’avais jamais été jusqu’alors. Et je n’avais aucune idée de comment repousser ce trouble qui s’installait en moi. « Merci de… D’être ici, d’être toi. » Mes yeux baissés vers elle, j’étais voué à la voir me glisser entre les doigts, comme une brise d’été qu’on sent, mais que jamais on ne peut attraper, serrer contre soi. Songeant à ses mots, je ne la retins même pas alors qu’elle se reculait ne me laissant que le vide qu’avait créé sa présence. Fourrant mes mains dans mes poches, j’haussais les épaules pour toute réponse à ses remerciements. Etre moi ? Je ne savais même pas ce qu’elle entendait par là, dans un sens je n’avais pas envie de savoir ce que ça pouvait bien signifier. C’est plus simple de ne pas savoir, au moins ça laisse un peu de place à l’espoir. Mes yeux posés sur le visage de la jeune femme, je rompais le silence avec une nouvelle question : « Tu ne devrais pas rentrer ? Silk ne s’inquiète pas de te savoir dehors si tard ? » Parce que moi je m’inquiétais, mais là encore la différence de nos situations semblait apparaître comme une stigmate voyante et douloureuse entre nous. Les Furbereen s’inquiétaient de savoir s’ils allaient avoir quelque chose à manger, alors que moi je m’inquiétais pour la sécurité de Velvet ou de la santé de quelques malades que je tentais de sauver. Nos préoccupations n’étaient pas les mêmes, nos vies n’avaient aucunes raisons d’être liée comme elles l’étaient, pourtant j’étais incapable de passer sous silence la petite voix dans ma tête. Incapable de faire comme si je n’en avais rien à faire de la jeune femme alors que ça n’était clairement pas le cas. Je ne restais pas dehors, debout au beau milieu de la nuit pour n’importe quelle paire de beaux yeux. Il n’y avait que les siens qui étaient capable de m’arracher à mes songes et me tenir éveillé, mais ce n’était pas le genre de chose que je pouvais clairement lui avouer. |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) Lun 9 Avr - 17:17 | |
| Il haussa les épaules à mes paroles avant de reporter son regard sur moi. J’ai l’impression d’avoir fais une grosse connerie en me retirant de son étreinte, parce que j’y étais si bien et que peut être j’aurais pu y avoir ce que je voulais : lui. Sauf que ça m’avait fait prendre peur de le voir comme ça, de sentir l’affection qu’il avait pour moi dans son simple geste. Ce monde-ci n’est pas un monde où il faut s’attacher et ma mère en est la preuve vivante. Vivante… Ou presque. « Tu ne devrais pas rentrer ? Silk ne s’inquiète pas de te savoir dehors si tard ? » Demanda-t-il finalement, je secouai doucement la tête. « Non, il ne s’inquiète pas pour ça. Il sait que je suis prudente. » Dis-je doucement. Si un jour je me faisais attraper, il en serait grandement étonné et surement qu’il ne me laisserait plus jamais sortir (du moins si j’étais encore en état après). Mais je ne voulais plus penser à tout ça, Adrayan m’avait bien fait comprendre que ça ne servait a rien, de toute manière, de ruminer toutes ces pensées obscures. Finalement je m’approchai un peu de lui mais sans le toucher et levai la tête vers lui, il était bien plus grand que moi. « Tu veux rentrer ? » lui demandais-je. Après tout si lui-même l’avait posé la question c’était peut être qu’il le voulait, non ? En tout cas si il el voulait je n’allais pas l’obliger a rester ici avec moi et je rentrerais aussi, la nuit était faite pour dormir non ? Et somnoler devant les uniformes a l’usine n’était pas conseillé si je voulais resté libre (ou du moins le plus libre possible).
(je dois me dépêcher alors je ferai la mise en page ce soir) |
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| Sujet: Re: « no light, no light » (adrayan) | |
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| | | | « no light, no light » (adrayan) | |
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