FUCK...


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J'ai toujours rêvé d'être une héroine...mais ce n'était pas aussi facile...cela ne m'empêchait pas de vivre ma vie, insouciante et innocente.

Le district 3, l’une des zones cataloguée parmi les plus pauvres de ce pays morcelé. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur. C’est peut-être vrai, mais elle facilite la vie en bien des choses. J’ai vu le jour dans la crasse et la misère, plongée dans l’odeur du métal remanié et de l’huile de ferraille. Mon père, comme le sien avant, et encore avant, tenait un garage où il employait deux trois amis de longue date. Ma mère quant à elle, véritable cerveau cartésien, touchait au domaine de l’informatique. Je l’avais maintes fois vu réparer des pc, s’infiltrer dans celui d’un autre ou bidouiller des mini appareils. Et mon frère…et bien, Lionel qui avait 5 ans de plus que moi, traînait surtout dans le garage, à aider papa. Dans le quartier où nous vivions, les habitants s’entraidaient du mieux qu’ils le pouvaient, plutôt que de se bouffer l’un l’autre. Et moi, petite princesse de ce monde mécanique, je me suis bien vite immiscée dans cette ambiance technologique, véritable petite curieuse de tout ce qui m’entourait.

« ‘Cha, je t’ai déjà dit de ne pas monter là… »lançai Lionel depuis la voiture qu’il était en train de réparer. Son attention avait été attirée par la petite forme mouvante, perchée sur les barreaux fixés au plafond, à plus de trois de hauteur et qui balançait d’avant en arrière. J’ai la fâcheuse manie de me comporter comme un singe dans le garage. Une vraie plaine de jeux ! « Mais je m’ennuie… » Bah c’est vrai quoi, papa travaille, maman travaille, frérot travaille…et moi, du haut de mes 5 pommes, qu’est-ce que je peux faire dans tout ça ? Finalement, je finis par retourner sur la terre ferme, me munissant de quelques babioles trouvées au hasard dans le garage avant de sauter sur le capot de la voiture que Lionel était en train de réparer. « Je peux t'aider? » Lionel s'arrêta, me fixant un instant, curieux, puis aquiesça d'un signe de tête avant de me tendre son tournevis. « ‘Viens te glisser derrière moi et enlever la vis pendant que je soulève le barreau...» Ma foi, aider grand frère était tout aussi amusant.







Quand la mort vous entoure de partout, vous ne savez plus quand faire le deuil...

Le Hunger game, un évènement que j'ai toujours redouté au plus profond de mes entrailles, dès l'âge de 12 ans. Vivre dans la peur et dans l'espoir, escompter qu'un autre se fasse tirer au sort à sa place, pour autant qu'il ne s'agisse pas d'un proche. Et pourtant, j'eus beau espérer de toute mon âme, de tout mon cœur, le hasard se révèle bien cruel à certaines occasions. Ce jeu inventé par le capitole, pour nous punir de nos prétendues anciennes erreurs, m'a volé mon frère. Plus jamais il ne reviendra. Il m'arrive de regarder la voiture miniature qu'il était en train de me confectionner...et qui ne sera jamais terminée. Puis vint le tour de mon meilleur ami, Cassandre. Lui aussi perdit la vie dans les hunger games. Que dois-je penser de tout cela? Privée de ces êtres qui m'étaient si chers, gonflée d'une colère insoutenable, puis-je librmeent haïr le capitole?

Les larmes ont finalement cessés de couler...à moins qu'elles ne soient toujours là, mais devenues invisibles.


« ‘Sois forte ma fille... »

Mais je ne suis pas forte! Alors qu'à chaque édition, le soulagement de ne pas être tirée au sort était là, ancrée dans la chance, à côté, une pile de cadavres continuaient de grandir au fil des années. Impuissante, je regardai quelques cadavres s'amonceler dans la fosse. Des amis, des connaissances, des proches... J'ai eu ma phase de dépression où le monde n'était plus qu'une ombre vague autour de moi. Mes parents eurent difficile à m'en extirper, mais leur amour finit par me faire reprendre pied à la réalité. Travailler me permit de penser à autre chose. Bidouiller dans la mécanique ou aux côtés de ma mère combla mon esprit d'un apprentissage utile.


Aujourd'hui, j'aspire à combattre les méchants...mais il y a encore du pain sur la planche...

« Et merde, t'as encore gagné! »
« Comme d'hab'! »

Parier en combattant, on va dire que c'est mon dada. Assez douée pour me défendre et riposter en combat physique, j'ai toujours su en surprendre plus d'un qui croyait avoir affaire à une fille fragile et dénuée de force. Que ces machos remballent vite fait leurs idées stéréotypes.

« On va boire un verre? »
« Désolé, mais je dois aller bosser, on se voit tout à l'heure! »

Papa est mort d'un cancer il y a un an. Un drame malheureux qui plongea ma mère dans une sorte de latence inquiétante. Je m'étais mis en devoir de la protéger de sa propre folie nouvelle, peu amène de retrouver un corps pendu au plafond du salon en revenant du boulot. Pourtant, cette situation me fait mal et j'ai beau aspirer à ce qu'elle se termine, je ne puis me résoudre à abandonner ma mère, elle qui a tant fait pour moi par le passé. Je travaille donc d'arrache pieds pour gagner notre croûte. Tout en ayant repris le garage de papa, je me fais souvent payée pour des petites manipulations informatiques qui requièrent le cerveau d'une génie. J'ai entendu parler des rebelles qui se manifestent dans le district 13. Une nouvelle qui a fait un grand boom puisque tout le monde pensait que cet endroit et mort et désolé. Le capitole n'a qu'à bien se tenir. A moins que ça ne soit l'inverse? Je hais toujours autant les gens du capitole et ce sentiment indécollable m'amène chaque jour à vouloir rejoindre ce district. Non, ce n'est pas mon job qui me retient, ni mes amis. Non, ce qui m'empêche de partir n'est autre que ma mère. Je ne puis l'abandonner à ses dépends. Animal en cage, j'attends que la liberté revienne m'enlever de ces chaînes qui me retiennent prisonnière.

J'attends dans mon district, mais je n'en demeure pas moins active dans mes quelques relations avec d'autres rebelles. Échange d'informations, exportations de marchandises, infiltration virtuelle, je sais ce qu'il m'en couterait si des gens du capitole s'en rendait compte. L'échafaud, sans aucun doute! Mais je ne puis me résigner à suivre leurs moindres désirs comme un mouton de Panurge. J'aimerai les faire morfler...oh damne, pardonnez moi de nourrir un tel péché, mais le désir est brutal et inassouvi.