saphyr-plum lila brightside

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Je ne la vois pas. Ou plutôt si, dans un monde parfait elle sera paisible, douce, agréable après des dizaines et des dizaines d'années vécues sur cette planète. Je m'accroche de toutes mes forces à mon côté chanceux, et n'arrive même pas à envisager l'idée que je puisse être envoyée aux jeux. Tout ce que je veux, c'est vivre, devenir médecin, trouver quelqu'un qui m'aime, accessoirement, et devenir une vieille grand-mère, même ridée. Je ne veux mourir qu'une fois que j'aurais tout vu, tout vécu, tout appris, tout vu, tout entendu. Je ne veux pas être l'une de ces filles à qui la vie est arrachée, et toutes ses opportunités avec. Si j'ai de la chance, je vivrais encore vieille.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Cette question est un peu inutile : tout le monde doit répondre la même chose. Je crois que si jamais quelqu'un voulait me détruire, il trouverait rapidement ce pour quoi je serais prête à mourir. Mes jeunes frères et sœur. Je sais que c'est un peu trop prévisible, mais ils sont tout pour moi. Ils sont mon sourire, ma joie de vivre, mes bouées de sauvetage.. De petite diamants plein de vie qui ne méritent pas qu'il leur arrive la moindre petite chose. Je serais prête à tout, que ce soit tuer et mourir, pour eux. Sans eux, ma vie n'aurait plus vraiment de sens. Je sais déjà que si l'un deux était sélectionné pour les jeux, je me porterais volontaire à sa place. Plutôt moi qu'eux.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE ?

J'ai la chance d'être plutôt douée en ce qui concerne la médecine. Je veux en faire mon métier, tout le monde le sait. Mais ce que les gens ne savent pas, c'est combien je m'y connais. Il faut toujours garder deux trois choses pour soi, en cas de sélection aux jeux, pas vrai ? Pour moi, c'est ça. Je suis capable de trouver un moyen de guérir une grande palette de blessure et, au jour le jour, cela m'est très utile. Seuls mes frères et soeurs sont au courant. D'ailleurs, je suis aussi une grande connaisseuse des plantes et herbes. Cela va de paire avec la médecine, et après tant de temps passé dans la forêt sous le nez des pacificateurs, rien ne m'échappe plus. Je suis aussi une grande comédienne, et une très bonne menteuse. Je suis excellent, même. Je mets facilement les gens dans ma poche et peux leur faire croire absolument n'importe quoi. Sinon.. Je ne sais pas si on peut considérer ça comme un don, mais je gagne toujours à la course. Mais je ne sais pas si je serais aussi réactive si jamais je me retrouvais dans une arène..

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Oui. J'ai fermé les yeux à chaque émission, quant il était en vie. Mon cousin Hal, participant aux jeux de l'année dernière. Notre famille avait toujours échappé au mauvais destin, avant lui. Et puis la nouvelle est tombée, en plein milieu de la grande place du district sept. Je me suis retenue de crier devant tout le monde, il fallait être forts pour lui. Et puis il est parti, pour ne jamais revenir. Il s'est fait tuer dés la corne d'abondance. Je me dis que c'est peut-être mieux, mourir dés le début l'a sauvé des horreurs qui ont suivi dans l'émission. Mais j'ai eu beaucoup de mal à m'en remettre et je pense souvent à lui, quand je suis seule. Il me manque beaucoup. Il avait tout juste un an de plus que moi, il était le seul de mes cousins avec qui je pouvais vraiment discuter. Mais comme dirait maman : c'est la vie, et nous n'y pouvons rien. Enfin, c'était ce que je croyais.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Il faut que je sois franche : j'ai toujours plus ou moins espérer qu'une chose pareille puisse se produire. Mais bon, c'était dans mes rêves les plus farfelus. Lorsque j'ai vu Coin sur l'écran, elle a réveillé en moi quelque chose de plus fort que tout ce que j'avais jamais connu : une envie de vengeance. Je suis démangée par l'envie de rejoindre les rangs et de faire tomber le capitole. Mais tout ça reste bien au chaud dans mon coeur. Je ne peux pas bouger. Je suis pieds et poings liés. Maman, Azalée, Kyle et Leo comptent sur moi. Je suis la seule à pouvoir les aider à survivre, je ne peux pas les laisser. Alors je reste, en espérant qu'un jour, je puisse aider les rebelles d'une manière ou d'une autre sans faire tuer mes petites perles.

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient plus de la légende. DU COUP, MON NOM A 12 chances d'être tiré au sort. J'EXERCE LE MÉTIER DE secrétaire chez le médecin ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça. JE SUIS DANS LE septÈME DISTRICT. AYANT 17 JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

"Maman, il est où papa ?" dis-je doucement. Je m'avançai prudemment de ma mère, qui me tournait le dos, face à la cheminée usée qui ne chauffait presque plus rien. Ses épaules voutées laissaient présager une mauvaise nouvelle, mais lorsqu'elle se retourna, elle ne fit rien d'autre que m'adresser un immense sourire. Elle avait les yeux rouges d'avoir pleuré, mais je ne dis rien. Elle me tendit les bras, et je vins me lover contre elle, mes boucles blondes sautillant sur mes épaules à chaque pas. Elle me caressa les cheveux, doucement, puis déposa un baiser sur mon front avant de déclarer : "Il est parti, ma chérie." Je levai les yeux vers elle, sentant ma gorge se serrer. "Mais il va bien, j'en suis sûre. Il est part voir des amis, dans un autre district. Il reviendra, un jour." ajouta-t-elle, me couvrant d'un regard aimant et rassurant. "Tu es sûre ?" lui demandai-je. Elle acquiesça doucement, avant de commencer à chanter. Elle faisait toujours ça, lorsque quelque chose nous tracassait. Comme si les voix avaient un pouvoir spécial, comme si elles pouvaient couvrir toutes les douleurs et soucis du quotidien. Je crois que dés ce jour-là, j'ai compris que mon père ne reviendrait pas. Maman le savait aussi, mais nous ne le formulions pas à voix haute. Une sorte d'accord tacite entre nous. Je n'ai jamais vraiment su où il était parti. Tout ce que je voyais, c'était qu'il nous avait laissés là, tous les cinq, et que nous devions désormais nous battre sans lui pour survivre. Je suis devenue naturellement le bras droit de ma mère, gardant un œil constant sur mes frères et soeurs : Azalée, Kyle et Leo.

"Mademoiselle Brightside, nous vous félicitons" fit la voix de mon institutrice, au milieu de la foule rassemblée à l'école. Elle était une vieille femme un peu aigrie, mais non dépourvue de couleurs, au sens propre du terme. Une échouée du capitole, qu'on avait envoyé dans le sept dans le seul but de rameuter le plus de cerveaux possibles à la capitale. Peu de gens remarquaient ce petit train-train. Mais chaque année, plusieurs élèves étaient récompensés, et certains allaient poursuivre leurs études au capitole. C'était un rêve pour la majorité de mes camarades de classe, mais pour moi, ce n'était rien d'autre qu'un piège. Certes, le capitole ne manquait pas d'attraits. Mais sans cerveaux ici, la population s'abrutissait davantage, et devenait incapable de remarquer ce qui se passait. "Nous vous décernons le prix de l'année. Vous avez montré des capacités extraordinaires dans toutes les matières et le président Snow lui-même vous congratule." Elle me tendit un papier, rédigé d'une écriture penchée, et très masculine. Des mots jetés sur le papiers, compliments accolés les uns aux autres. Mais cela n'avait aucun sens. Comme toujours, je me contentai de sourire allègrement et de me montrer bonne citoyenne, la meilleure couverture possible pour rendre la vie facile à ma famille. Plus les années passaient, plus j'étais douée à ce jeu. Sourire, faire voir le bon côté des choses au gens. Le capitole me considérait déjà sans aucun doute comme une potentielle bonne recrue. Sans savoir que je le menais par le bout du nez. Je retournai à ma place dans les rangs, soulagée que l'institutrice n'ai pas proposé que j'aille faire un tour chez elle, là où les gens étaient beaux et intelligents. Du moins, c'était ainsi qu'on décrivait les gens à la télévision. Je ne sais ce qui a fait que j'ai détesté le capitole dés le début. Peut-être l'injustice, les inégalités trop grande. Peut-être les Hunger Games, qui nous arrachait deux personnes tous les ans. Tout ce que je savais, c'était qu'il y avait quelque chose de mauvais là-dedans, et que je ne pouvais rien y faire.

Azalée vint se blottir dans mes bras. Onze années. Déjà. Ses petits cheveux blonds fins donnaient à son visage une douceur qui semblait tout droit envoyée du ciel. "Tu as mangé ?" lui demandai-je, posant une main sur ses boucles d'or. "Oui" me répondit-elle "mais pas toi." Je lui souris, message silencieux pour lui faire comprendre, encore et toujours, que ce n'était pas grave, que je n'avais pas faim, et qu'ils en avaient plus besoin que moi. Elle me lança un regard plein de colère et d'exaspération avant de reposer la tête contre mon épaule. Elle n'aimait pas ça, mais tant pis pour elle. Je trouvais toujours quelque chose à chaparder chez le médecin, où je travaillais tous les jours. Un morceau de pain, une pomme. Parfois, il me les donnait de lui-même. Ils n'avaient pas de soucis à se faire pour moi. Et puis nous étions plutôt économes, et il nous restait une bonne partie des tesserae que j'avais pris cette année, ajoutant deux fois mon nom à la grande urne des jeux. Je n'avais pas le choix, même si je m'en serais bien passée. Je sentis ma petite sœur frissonner. Bien sûr qu'elle avait peur. Elle avait enfin l'âge redouté. Cette année, pour la première fois, son nom serait présent, au milieu des douze miens, des deux de Kyle, et de celui de Leo. Ni elle, ni moi ne pouvions y faire quelque chose, et je maudissais le ciel chaque soir pour cela. Je resserrai mon étreinte. Il n'y avait aucune chance qu'elle puisse être tirée au sort, et elle le savait.

Mon coeur battait à cent à l'heure. Aujourd'hui, c'était arrivé. J'avais pour la première fois de ma vie perdu quelqu'un au jeux. Je n'avais jamais cru une seule seconde qu'Hal puisse mourir. Il était trop beau, trop fort, trop habile pour ça. Il avait toujours été le plus doué de la famille pour tout. Et il était tombé, dés les premières minutes, dés les premiers pas. Le massacre de la corne d'abondance avait fait de lui un mort parmi tant d'autres, alors qu'il aurait mérité d'être porté en héros jusqu'à la fin de ses jours. Je sentis Kyle se retourner dans son lit au-dessus de moi. Il ne dormait pas, c'était évident. Je tournai la tête vers Leo, qui regardai le plafond d'un air hagard. C'était lui qui avait appris le plus de chose de notre cousin. Hal lui avait appris à courir comme un homme, à parler comme un homme, et à être fier de lui. Tout semblait perdu, tout à coup. Tout semblait effacé. Sur le visage de mon petit frère ne s'étalait que la vulnérabilité et le chagrin. Je décidai de sortir d'ici. Je ne pouvais plus rester allongée là, de toute façon. Autant utiliser mon temps de manière intelligente. Mes frères tournèrent leurs têtes en m'entendant sortir du lit, enfiler mes bottes et mon manteau chaud. Je mis un doigt sur mes lèvres, en leur intimant silencieusement de ne rien dire à maman et à azalée. Ils me regardèrent de leurs yeux sombres, et je compris que je pouvais leur faire confiance, quand bien même ils avaient peur. Je sortis discrètement de la maison, si on pouvait l'appeler maison, et commençai ma balade dans la neige. La lune était si pleine qu'elle se réfléchissait sur la neige et donnait l'impression que nous n'étions pas si enfoncés dans la nuit. Je passai devant la maison de ma meilleure amie Grace, hésitante. Puis je décidai de la laisser dormir pour ce soir, elle en avait bien besoin, et l'avait bien mérité. J'aurais le temps de discuter avec elle demain. Je continuai mon chemin jusqu'à la lisière de la forêt, et après un rapide tour des environs, compris que la voie était libre. Je restai des heures dans la forêt, au milieu des bruissements d'ailes, à la recherche des plantes qui m'auraient permis de sauver Hal, si j'avais été à ses côtés dans l'arène. Mais notre terre n'était pas assez fournie, et beaucoup d'antidotes manquaient à l'appel. Je ne revins sur mes pas qu'à quelques heures de l'aube, juste avant que les Pacificateurs reprennent leurs places à la lisière de la forêt. Je ne sais pourquoi cette part était toujours dépourvue de danger la nuit, puisqu'on vantait les mérites et le sérieux des Pacificateurs dans tout le district. Je dépassai la seconde maison lorsque quelqu'un me fit sursauter : "Tu sais, tu devrais arrêter ça. Avec l'annonce de Coin, ils vont multiplier le nombre de Pacificateurs dans tous le district, et ce n'est pas ton petit numéro de petite fille gentille qui les trompera." Je me retournai vers mon interlocuteur avec colère, lui intimant de se taire, ce qui lui arracha un rire amusé. "Ma très chère Brightside, il va falloir que tu te rendes à l'évidence, tu es coincée ici toi aussi, comme moi." fit-il, ses yeux me scrutant avec malice. Jackson et moi, on était pas vraiment amis. On était pas ennemis non plus. Y'avait juste ce sentiment bizarre qui nous rassemblait, ce truc qui nous faisait comprendre qu'on était dans le même camp. Il était bien le seul dans le coin. "Tu pourrais te faire tuer pour ce que tu viens de dire." Je le vis rouler des yeux. "Bwarf, ici ou dans l'arène, quelle importance ?". Surprise par son indifférence, je restai là à le toiser sans un mot, et après de longues minutes d'un regard plein de questions, il m'intima : "Rentre chez toi, j'effacerais tes traces." Je ne me fis pas prier et pris le chemin de la maison. Je sentis sa présence derrière moi à chaque pas. Il se rendait à l'usine comme tous les jours, corvée à laquelle j'avais échappé.

"Tu sais, c'est vraiment ça que je veux faire." déclarai-je avec enthousiasme, prenant le bras de Grace alors que le soleil perçait à travers les feuilles des arbres. Il était bientôt l'heure du couvre-feu mais nous profitions des derniers rayons du soleil avant de rentrer à la maison. "Je ne vais pas dire que ça me surprend. Je t'imagine tellement bien dans le rôle." fit-elle avec un sourire. Je vis son regard se perdre et s'assombrir. Pour l'empêcher de basculer dans ses idées noires, je pris une boule de neige par terre et la lui lançai. Elle me regarda avec surprise et son sourire revint, d'un coup. C'était ma plus grande fierté, derrière les petits : la faire sourire. Je n'avais qu'elle, en dehors de ma famille. Elle était ma famille. Quand j'étais avec elle, je me sentais spéciale. Je savais bien que je n'étais pas une héroïne, que je ne serais pas l'une des ces filles dont le monde se souviendrait toujours. J'étais juste un fille, habitante du district sept, au milieu de tant d'autres. Mais avec elle, tout prenait un sens. Il y a un adage qui dit que nous sommes tous envoyés sur terre pour accomplir une mission. Au fil des années, la mienne s'est révélée comme une évidence. Je suis là pour ça. Les faire rayonner. Et si le destin veut bien m'en donner la chance, je le ferais jusqu'à la fin de mes jours. Because that's what i do : make them shine.