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 GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow

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MessageSujet: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeDim 5 Fév - 20:08

Mes pieds me portent machinalement. Un pas. Puis un autre. Et encore un. Et j'enchaîne, mécaniquement, sous le choc, sans un mot. J'oublie de respirer une fois, puis deux, mais je continue d'avancer, poussé par un instinct auquel je décide de me remettre entièrement. Mes bras semblent me peser une tonne. J'ai la tête lourde et les yeux gonflés. Mon coeur bat régulièrement, m'arrachant un frisson désagréable à chaque pulsation. Mes mains calleuses et décharnées tremblent, ma gorge me gratte, chaque battement de paupières est un énième supplice à endurer. Mais pourtant, j'avance. Comme un fantôme. Sans but. Invisible. Les bruits autour de moi me parviennent comme des échos, je ne fais plus attention aux autres personnes. Peu m'importe maintenant. Je n'ai plus rien. Plus personne. Plus de famille, plus de collègues. Pas une seule personne dans tout Panem... A part elle. Georgia. Son nom sonne comme un médicament à mes oreilles. Comme un bonbon acidulé qui calmerait tous mes maux. Georgia. Je me répète son nom comme une litanie, me rappelant son sourire, ses cheveux, notre première conversation. Au détour d'un couloir, je prends la décision d'aller la voir. J'ai l'impression que ça fait vingt ans que je ne l'ai pas vu. En même temps, elle ne pouvait pas venir me voir à l'hôpital. Depuis ma première fuite, mes visites sont très réglementées. Elle ne doit au courant de mon retour au district que par l'annonce officielle de Coin à la population. Je sors lentement de ma léthargie, aussitôt assailli par des souvenirs de Freya. Les larmes me montent aux yeux, mais pas question de craquer dans les couloirs. Je vais retrouver Georgia. Ma meilleure amie. Je vais tout lui raconter. Et elle va trouver une solution. Cette idée me calme, m'apaise. Je sais qu'elle va m'accueillir en m'enlaçant, que nous allons nous mettre à discuter et qu'elle séchera mes larmes. Les gens disent d'elle qu'elle est immature et superficielle, mais j'ai l'intime conviction que c'est faux. Elle est bienveillante. Ou du moins, envers moi.

Pour m'aider à avancer le plus vite possible, je m'efforce de fredonner une chanson et me calque sur son rythme rapide. Et au bout d'un bon moment, j'arrive devant sa porte. J'hésite un instant à frapper. Peut-être que ce n'est pas le bon moment ? Peut-être que je vais la déranger ? Je pèse le pour et le contre un instant - qui semble terriblement long dans ma tête, mais sûrement très court dans la réalité - avant de me rendre à l'évidence. Elle est tout ce qui me reste dans le district. Elle est ma meilleure amie. Quand elle verra mon état, peu importe que je tombe au mauvais moment, je sais qu'elle ne pourra pas me refuser une discussion. Alors, je lève le poing et frappe prudemment à sa porte une fois. J'attends quelques longues minutes avant de répéter mon geste un peu plus fort. Peut-être qu'elle n'a simplement pas entendu ? « Salut Georgia. C'est Graham. » Ma voix sonne bizarre à mes oreilles, comme fragilisée et rauque. « Je ne me sens pas tellement bien. Je peux entrer, si ça ne te dérange pas ? » Sans réellement attendre une réponse de sa part, je pose la main sur la poignée de la porte et rentre lentement à l'intérieur de la pièce. A l'instar de toutes les autres chambres du district, la décoration est très... minimaliste. Et grise. Ca me fait un peu bizarre de voir des murs d'une pièce d'une autre couleur qu'un blanc sale. A l'hôpital, tout est peint en blanc. Au moins, cela n'agresse pas mes yeux gonflés. Je remarque ensuite quasiment immédiatement Georgia, assise en tailleur sur son lit. A sa vue, je sens toutes mes défenses tomber, mon masque de neutralité s'effriter, mes muscles devenir faibles et faillibles.

Des grosses gouttes d'eau salée s'écrasent sur mes joues. Comme un gamin, je me mets à pleurer, adossé contre la porte, sans avoir réellement prononcé un mot. Je ne suis plus seul, à présent. Cette idée étrangle mes sanglots, et je dois me faire violence pour relever la tête et oser affronter le regard de Georgia. « S'il te plaît ne me demande pas de partir ou quoi que ce soit dans ce genre... » Je me sens grotesque, avec mes yeux rouges et gonflés, ma respiration laborieuse et mes membres tremblants, mais je n'y peux plus grand chose. Toutes les émotions que j'ai contenu, j'ai l'impression qu'elles sortent d'un seul coup, et même si j'ai envie de me maîtriser, je m'en sens incapable. « S'il te plaît ne te moque pas de moi... » je supplie, la voix cassée et plaintive. Ca ne me ressemble pas, mais je n'arrive pas à me contrôler. Tout est d'un seul coup trop fort pour que je le supporte normalement. J'ai l'impression que mes jambes vont cesser de me soutenir prochainement. Mes larmes continuent de couler dans un flot incessant. « S'il te plaît ... »
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeDim 5 Fév - 21:44

C'était samedi. J'aime pas le samedi. Il y a jamais rien à faire dans le treizième district. C'est vide, parce que tout le monde reste avec sa famille. Oui. Mais comment on fait quand on en a pas, de famille ? Du moins, pas dans les horizons. Et bien on fait comme moi. D'habitude, j'allais avec Graham me promener pour faire les quatre cents coups, mais depuis son admission à l'hôpital, chaque samedi, je restais enfermée dans ma chambre à lire. Il me manquait vraiment Graham. Le voir, voir son sourire, ses yeux, et entendre sa voix me bercer parfois. J’avais l’impression d’en avoir besoin. Comme certains ont besoin de leur poudre, ou de leur seringue. Moi j’ai besoin de Graham. Mon Graham. Au moins, quand j’étais avec lui, je m’ennuyais jamais. C’était le seul avec qui je pouvais être moi-même, le seul avec qui je n’avais pas besoin de jouer la petite fille sage. Non, avec lui je pouvais faire ce que je voulais. Je lisais les vieux livres de maman. Aujourd'hui, j'avais décidé de lire La Princesse de Clèves, de Madame de La Fayette. Dire que ce livre a plus de mille ans, c'est dingue quand même. Mais je l'ai lu, et relu, avec toujours autant de passion. Avec toujours autant de pitié pour cette pauvre jeune femme tout juste arrivée à la Cour du millénaire précédent. C'est dingue de s'imaginer un monde comme il est décrit dans ce livre. Mais j'aime bien essayer. Assise en tailleur sur mon lit, en pyjama léger, je me plongeais alors dans ce roman, pas si palpitant que ça, mais plein de moral.

Plongée dans mon roman, je ne voyais pas le temps passer. Je n'avais même pas pris le temps de manger. Ce livre était vraiment passionnant. Pourtant, je n'ai jamais vraiment été une grande lectrice, mais ce livre, je pouvais le lire et le relire, encore et encore. Si bien, que je n'entendis même pas que l'on frappait à ma porte. De toute façon, je ne voyais pas qui pourrait bien venir me voir un samedi. C'est quand la porte, qui se trouvait face à mon lit, s'ouvrit, que je relevai la tête de mon bouquin. Et c'est alors que j'ouvris de grands yeux en voyant Graham. Je ne savais même pas qu'il n'était plus à l'hôpital. Et je ne sais même pas pourquoi, mais quelque chose me retint de lui sauter dessus tellement j'étais heureuse de le voir. Mais c'est en le voyant s'appuyer sur la porte, comme s'il s'évanouissait, et pleurer, que j'eus immédiatement le réflexe de me lever pour prendre soin de lui. Je ne savais pas ce qui lui était arrivé, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état. Je passai alors mes bras autour de son cou, et essayai, du mieux que je pouvais, d'essuyer ses larmes. Il marmonnait des phrases, que j'avais de la peine à comprendre. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver, je n'en avais pas la moindre idée, et cela m'angoisser. Je détestai savoir qu'il allait mal. Il était pour moi comme un frère, même bien plus que cela, et savoir qu'il n'allait pas bien me faisait le même effet que d'avoir un couteau planté dans le cœur. Je murmurai d'une voix aussi douce que possible à son oreille .« Je suis là, c'est fini. Calme toi Graham. »

J'avais presque envie de pleurer en le voyant comme ça, et pourtant ça n'était pas mon genre de pleurer à la première occasion, mais je me retenais, parce que je savais que si il me voyait pleurer, cela continuerait encore et encore. Je le serrais contre moi, en lui répétant plusieurs fois que j'étais là pour lui, et qu'il ne lui arriverait rien. Il continuait de me supplier de ne pas le laisser, répétant un "s'il te plait" comme du dernier espoir. Je desserrai mon étreinte et lui prenait la main, tout en passant une main sur son visage pour essuyer ses larmes. « Je te demanderai pas de partir, je veux que tu restes là, et je ne me moquerai pas de toi. » Je sentais que son corps était près à lâché et qu'il était faible. Je l'aidai alors à s'asseoir contre la porte, et m'asseyais à mon tour, sans lâcher sa main. Plus les minutes passaient et plus j'avais l'impression de deviner la raison pour laquelle il était dans cet état : Freya. Cette garce avait du lui en faire voir de toutes les couleurs encore. Je pouvais plus la voir celle-là. J'en avais marre qu'elle lui fasse du mal. Il commençait tout juste à se calmer, et je sentais sa tête se poser sur mon épaule. Je caressai doucement sa main. Et je risquai une question qui risquait de le faire pleurer encore, mais il fallait que je sache, car si c'était elle qui lui avait encore fait du mal, elle n'allait pas vivre longtemps. « C'est Freya ? » Disais-je alors en serrant ma main sur la sienne, mais pas trop fort pour ne pas lui faire mal.
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeLun 13 Fév - 15:15

Je m'en veux. D'être aussi faible. De m'étaler ainsi. Enfant, je n'avais pas vraiment été le genre de gamin à exposer clairement ses sentiments, et maintenant je comprends pourquoi j'aurais dû rester le même. Cet état n'est vraiment pas confortable. Un voile de larmes cache ma vue, j'ai le nez qui coule et le coeur lourd. Et puis, d'un seul coup, tout s'apaise. Brusquement. Parce que Georgia vient de passer ses bras autour de mon cou, que sa chaleur m'enveloppe doucement, que le parfum de ses cheveux me parvient. Parce que je me rends compte pour la première fois réellement que je l'ai elle, qu'elle est la personne qui compte le plus pour moi et qu'elle m'est précieuse. J'inspire le plus possible de son odeur, n'arrivant cependant pas à arrêter de sangloter - un peu moins bruyamment cette fois. Je me sens plus en sécurité, maintenant. Elle se détache de moi, prend ma main et passe la sienne sur mon visage pour effacer mes larmes. Ce contact m'apaise. Elle me dit doucement de rester, qu'elle ne se moquera pas de moi. Je lui fais un sourire triste. Sentir sa main dans la mienne m'aide à ne pas m'écrouler, et Georgia me fait finalement m'asseoir, tout contre la porte.

Elle a la gentillesse de me laisser un bon moment pour me calmer, pour arrêter de pleurer, et je lui en suis particulièrement reconnaissante. Après un instant d'hésitation, je pose ma tête contre son épaule, à la recherche de sa chaleur. Je n'ai qu'une envie : que le monde n'existe plus, et qu'il ne reste plus que elle et moi. Je réprime un sanglot alors qu'elle me caresse doucement la main et qu'elle me pose la question que j'attendais. Oui. C'était Freya. Encore une fois. Comme d'habitude. Sauf que cette fois, c'est moi le plus bizarre dans cette affaire. C'est moi le fou, c'est moi l'idiot. Je prends une grande inspiration pour calmer mon envie de fondre à nouveau en larmes. Je dois me contrôler un peu plus. « Ouais. » je fais en fermant les yeux. « J'ai tout inventé. Tout. Il n'y a rien entre elle et moi. J'ai tout inventé. » Les mots s'étranglent dans ma gorge et ils me font terriblement mal. Je me sens à bout de nerfs. Je me force à respirer de façon régulière. « J'étais persuadé que c'était vrai. Qu'on était vraiment amoureux. Mais apparemment, il n'y avait que moi qui l'était. Et de façon maladive. » Je reste silencieux un long instant, attendant que les larmes reviennent, mais apparemment, elles ont décidé de ne plus couler pour un moment. « Je voulais juste être aimé. » je lance d'une petite voix étranglée. « Je voulais juste compter pour quelqu'un... » J'ôte ma tête de son épaule, à regrets, et je pose mon menton sur mes genoux, repliés.

« Je voulais juste être heureux. Mais j'ai tout gâché. » Je renifle péniblement. « Tu te rends compte... Je ne suis même pas capable d'être un bon soldat. Je suis tellement stupide... »

J'ai besoin de l'entendre dire que je suis quelqu'un de bien, de bon, parce que honnêtement, je n'ai plus l'impression de l'être. Je suis même presque persuadé que je cumule tous les pires défauts de la planète. Je tourne la tête vers Georgia. « Je ne comprends pas comment j'ai pu... » Je cherche mes mots laborieusement. « Comment j'ai pu créer ça de toutes pièces. » Je ne sais pas pourquoi, mais je me refuse à croire que tout était faux. J'ai besoin de croire qu'il y avait en effet quelque chose. Mais comme Freya l'a dit, je suis dingue, maintenant. Je soupire lourdement. « Je peux te prendre dans mes bras ? S'il te plaît. » je chuchote doucement. Mais sans réellement attendre de réponse, je la serre tout contre à moi, à la recherche de sa chaleur, de son soutien. Je pose ma tête sur son épaule, me laissant aller à fermer les yeux et à respirer l'odeur de ses cheveux. « Tu crois qu'un jour je vais aller bien?.. Parce que j'en ai franchement marre d'être dans cet état foireux. » Je ne sais pas si je parle de mon état physique ou mental, mais dans les deux cas, c'est pas la joie. Avoir Georgia près de moi arrive pourtant à me calmer. Elle a toujours eu cet effet là sur moi. Avec elle, je me sens toujours mieux. Quand je suis énervé, elle m'apaise. Quand je m'ennuie, elle me fait rire. Nous nous complétons, et je me réjouis de l'avoir. Sans elle, j'aurais pété les plombs bien plus tôt.
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeVen 17 Fév - 23:02

J'aimais pas le voir comme ça. Je me sentais faible, impuissante. J'avais l'impression de ne servir à rien, de ne pas avoir été là au bon moment. J'avais peur qu'il m'en veuille de pas avoir été présente au moment où il le fallait. Je voulais juste lui prouver, aussi fort que je le pouvais, que je serai là pour lui quoi qu'il advienne, que même si cette garce l'avait détruit, il se relèverait, parce que Graham, c'était le plus fort, le meilleur, et que rien, surtout pas cette fille, ne pouvait le briser. C'était mon Graham, mon meilleur ami, mon grand frère et bien plus encore, et j'allais détruire Freya. Je savais pas encore ce qu'elle lui avait fait, mais elle allait le payer. Je le serrais contre moi, sans lui faire mal. Je ne disais rien, lui non plus. On n'entendait que ses sanglots, mais ils s’apaisaient, et ça me rassurait de savoir qu'il allait mieux, et que je n'étais pas inutile. Je prends sa main et on s'assoit. J'aimais bien m'asseoir avec lui, en restant silencieuse. Après tout, le silence est d'or, la parole n'est que d'argent. Et c'est hésitante que je lui posais cette question, qui de toute manière, paraissait évidente. Il ne pouvait être dans un tel état que pour Freya. Parfois, j'avais l'impression qu'il lui apportait plus d'importance qu'à moi, mais au moins, moi, je ne le faisais pas pleurer. J'étais pas jalouse d'elle, juste que ça m'énervait qu'il se prenne autant la tête pour une fille qui n'en vaille pas la peine. Il pose sa tête sur mon épaule, et je lui caresse doucement le visage, attendant sa réponse. En effet, c'était bien elle. Il me disait aussi tellement de choses, qu'il pensait qu'elle ne l'avait jamais aimé, qu'il voulait être aimé, et compter pour quelqu'un. Je savais pas dans quel position me mettre, ni vraiment quoi lui répondre. « Elle avait pas le droit de te faire ça. Je vais la massacrer. » Bon, c'était probablement pas les mots qu'il avait envie d'entendre. Il ôte sa tête de mon épaule pour la poser sur ses genoux. Je passe ma main dans ses cheveux. « Et tu comptes pas pour personne Graham, tu comptes pour moi, vraiment beaucoup...»
Bon, c'était sans doute pas de la façon dont il aurait aimé compter pour quelqu'un, mais je savais vraiment pas quoi lui dire. J'aimais pas entendre ce qu'il disait. À cause d'elle, il ne disait que des bêtises. C'était faux, il était pas stupide, et il était le meilleur soldat que j'ai jamais connu. Argh, si je voyais cette fille, j'allais la tuer avec mon simple regard ! J'aimais pas me retrouver dans ce genre de situation, je me trouvais stupide. Je savais pas quoi dire, quoi faire. « Tu seras bien plus heureux sans elle, je te le promets ! Et t'es pas stupide ! Et t'es un bon soldat, d'accord ? Faut pas que tu dises ça !» Il tourne sa tête vers moi, cherchant ses mots. Il savait pas comment il avait pu inventer tout ça. Je voulais pas qu'il se pose toutes ces questions. C'était de sa faute à elle ! Lui il y était pour rien ce n'était que la victime. J'allais la massacrer, la torturer, la tuer à petit feu, la faire souffrir, tout ce que je pourrais pour venger mon meilleur ami. Mais en attendant de la voir, je devais m'occuper de lui, prendre soin de lui. Il me demandait s'il pouvait me prendre dans ses bras. Quel idiot ! Comme s'il avait besoin de demander ! Et de toute façon, même si j'avais dit non, ça aurait servi à rien parce que je me retrouvais serrée contre lui. D'habitude, c'était moi qui lui demandait des câlins, mais là, j'appréciais tellement de l'avoir contre moi, de sentir sa chaleur, de voir que pour lui, j'étais quand même quelqu'un qui pourrait l'aider, qu'il le savait. Je passais mes mains sur son dos, pour le caresser, le rassurer. Posant sa tête sur mon épaule, il me demandait si un jour il irait mieux. Je me décollais doucement de lui, et prenais son visage entre mes mains. On était proche, peut être même un peu trop, mais tant pis. « Bien sûr que t'iras bien ! Je sais que c'est pas simple, mais t'as juste à l'oublier au fond. Après, moi je me charge de soigner ton mental à coup de connerie, de blagues débiles, et de glaces à tous les goûts que tu veux, promis juré !» Je souriais. Je voulais juste le voir sourire. « Je te promets que tu iras bien Graham.»
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeDim 4 Mar - 19:22

Je me raccroche aux mots de Georgia comme à une bouée de sauvetage. Oui, je vais aller bien. Oui, je peux l'oublier. Oui, quelqu'un tenait à moi, et ce quelqu'un est juste à côté de moi, ce quelqu'un prend soin de moi depuis plus longtemps que je ne l'avais cru. Je me laisse encore quelques inspirations pour atteindre un état plus présentable. Georgia ne me laissera jamais tomber. Depuis le début elle est là. Elle ne partira pas. Ses mains parcourent mon dos, le caressant dans un geste protecteur, je peux toujours sentir sa chaleur et l'odeur de sa peau. Elle prend ma mâchoire entre ses doigts fins, réchauffant mes joues glacées. Un peu gêné par la proximité de nos visages, je baisse la tête, et j'entends ses mots me bercer. Je ne peux pas le voir, mais je sais qu'elle sourit. Elle me sourit toujours. Georgia fait ensuite une promesse qui manque de m'arracher une larme, mais j'ai les yeux déjà secs et plus aucun un sanglot ne viendra les humidifier à nouveau. Du moins, je l'espère. Par une force mystérieuse, mes lèvres s'étirent dans un petit sourire en coin et un sentiment de douceur panse mes blessures au coeur. Je relève la tête, osant à peine croiser le regard de Georgia. Ma petite Georgia, qui m'enlace spontanément quand je viens à sa rencontre, qui me fait rire lorsque l'occasion ne s'y prête pas forcément, et qui reste à mes côtés qu'il neige, qu'il vente, qu'il pleuve. Dans les moments de doute, et aussi bien dans les moments où tout va bien. Mon sourire s'agrandit, mais toujours un peu fragile. Mon coeur - qui avait jusque là battu si lourdement dans ma poitrine que c'en était douloureux - se calme, ne pulsant plus qu'à de régulières intervalles, et plus doucement. Oui. Georgia est tellement solaire qu'elle en arriverait presque à me faire oublier Freya, oublier le district onze, tout, tout oublier...

Je porte à mon tour ma main à mon visage, la posant par dessus la sienne. « Merci d'exister. » je chuchote tellement faiblement qu'elle doit sûrement lire sur mes lèvres pour comprendre. Elle repose sa main sur sa cuisse, mais aucun de nous ne se recule. Nos visages restent incroyablement proches l'un de l'autre, et j'ai envie que ce moment dure à jamais. Malgré toute la peine que je ressens encore, j'arrive à percevoir une montée d'espoir en moi, et cela me procure un sentiment tellement doux que je n'ai aucune envie de devoir l'abandonner, même si je sais très bien qu'il restera même si Georgia se décale de quelques centimètres. Je ne veux juste pas la laisser partir. Je ne peux juste pas. Mes yeux détaillent ses yeux, son nez, ses pommettes, comme ils l'ont déjà fait un milliard de fois, sans doute. Mais j'ai l'impression de la découvrir pour la toute première. Sans que je puisse y faire grand chose, je prends à mon tour son visage entre mes mains, et après une seconde d'hésitation qui me paraît être la plus longue de ma vie, je comble la distance entre nous deux, et mes lèvres se posent sur les siennes doucement. Ce n'est qu'un baiser chaste. Aucun de nous deux ne bouge. Mon coeur se met à palpiter plus fort et plus rapidement, mais cette fois, c'est.. agréable. Mes yeux se ferment, sans doute pour me permettre de plus apprécier ce moment, mais j'ai l'impression que c'est tellement puissant que même les yeux grand ouverts, je serais dans le même état. Ses lèvres sont aussi douces que ses mots et sucrées. Je ne sais pas si j'ai fait quelque chose de bien. Peut-être que je n'aurais pas dû franchir le pas. Mais je ne regrette pas. Au contraire. Progressivement, sans que je m'en rende réellement compte, le baiser devient plus profond, mais toujours très doux. Cela me convient.

Au bout d'un moment, je trouve le courage de reculer, mais mes mains restent sur son visage. En silence, je l'observe, mais je n'y arrive pas vraiment. J'ouvre la bouche une fois, puis deux, incapable de prononcer un seul mot. Les sons restent coincés dans ma gorge. Je détourne le regard, sentant mes joues devenir rouges, et je repose mes mains sur mes cuisses. Je n'éprouve aucun regret. Mais j'ai juste peur d'avoir été trop vite. Qu'elle me rejette. Je me force à retrouver mon sourire. « J'avais juste envie de faire ça. » je dis, pour me justifier. Je sens mes paumes devenir moites et mon visage de plus en plus cramoisi. « Je... Je pourrais te dire que je suis désolé, que ce n'était pas ce que je voulais faire. » je dis, un peu précipitamment. « Mais ce n'est pas le cas. Je voulais vraiment le faire, alors, je l'ai fait. » Je replis mes jambes contre mon torse. « J'espère que tu ne m'en veux pas. Je ne t'ai jamais menti et je n'ai jamais calculé mes actions envers toi, alors j'ai juste continué comme je l'ai toujours fait et je t'ai embrassé. » Peut-être que je m'enfonce, ou que je la mets encore plus mal à l'aise, mais je ressens le besoin de parler ainsi. Le silence revient, me laissant entendre le bruit des battements de mon coeur et ma respiration courte. Je veux juste qu'elle me réponde, qu'elle me dise quelque chose. Même si elle me dit que c'était une très mauvaise idée. Mais ce que je veux vraiment, c'est retrouver ses bras et ses lèvres. Je baisse les yeux, redoutant sa réaction.
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeDim 4 Mar - 22:01

J'avais l'impression que Graham s'apaisait, doucement. Bien sûr, je savais que je pourrais pas lui faire oublier l'autre garce comme ça, en le prenant simplement dans mes bras, mais ça me rassurait de savoir que lui savait que j'étais là, et que je ne le laisserai pas tombé. Jamais. Il pourrait arriver n'importe quoi, je serai quand même là, et je savais que lui aussi, quoi qu'il arrive, il serait là pour moi. Nos visages étaient face à face, proche, trop proche, à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Je me sentais comme déconnectée, je ne voyais que lui, je ne pensais qu'à lui. C'était bizarre, trop bizarre. Je savais pas quoi faire. Il fallait que je m'éloigne, parce que je n'avais pas d'autre pensée qu'attraper ses lèvres à cet instant précis. Je ne voulais que ça. Je le voulais lui. C'était pas le genre de pensée que j'étais censée avoir. J'étais sa meilleure amie, et avoir envie d'embrasser son meilleur ami, c'est mal. Doucement, il me remerci. Si doucement que la seule raison pour laquelle je l'entends, c'est que je ne pense qu'à lui et que j'ai l'impression de n'avoir que du vide autour de moi. J'enlève doucement ma main de sa joue, sans trop savoir pourquoi. J'étais pas du genre à penser à vouloir embrasser un garçon, j'avais jamais embrasser de garçon, je ne savais absolument pas ce que s'était. Et pourtant, là, avec Graham... Je sais pas, j'étais pas du genre grande romantique et tout ça, mais ses yeux me fascinaient, et son sourire, qui se formait délicatement sur son visage... Cependant, sans aucune façon, je ne recule mon visage du sien. On se touche presque tellement nous sommes proches. C'est étrange, mais pas déplaisant. J'ai toujours aimé être proche de lui de toute façon. On se regarde, lui et moi, mais on ne parle pas. Tout est calme, la pièce est comblée de silence. Je me sens bien. Son regard m'apaise. Mais j'ai toujours autant envie de capturer ses lèvres, ce qui est vraiment peut recommandable, parce que en plus d'être mon meilleur ami, il sortait d'une rupture avec une fille qu'il aimait. Et même si je la détestai, je pouvais pas me jeter sur lui comme ça. Et j'étais tellement perdu dans mes pensées que j'avais à peine remarqué que ses mains étaient venues se poser sur mon visage. Est-ce qu'il pensait à la même chose que moi ? J'avais l'impression que oui, je le voyais dans son regard. Enfin je me trompais peut être, sans doute même. J'avais un espèce de frisson qui parcourait mon corps. Et pourtant, au bout d'une durée indéterminée qui m'avait semblé durer une éternité, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Je ne savais pas quoi faire, ni comment m'y prendre, j'y allais au feeling comme on dit. Je posais alors une de mes mains sur son visage, et fermais doucement les yeux. Wow. C'était incroyable. J'avais jamais ressenti ça. J'avais l'impression d'avoir des papillons dans le ventre, j'avais l'impression que le sol se dérobait sous moi, mais je ne voulais pas que ça s'arrête. Je sentais mon cœur faire des bonds de dix mètres, enfin, j'en avais l'impression en tout cas. J'avais l'impression aussi d'avoir rêvé de ce moment de nombreuses fois. Et là, ça arrivait.
Au bout d'un moment, il se décolla, en gardant ses mains sur mon visage. Moi, je reposais ma main sur ma cuisse. Gros beug. Qu'est-ce que j'étais censée dire moi maintenant ? Que c'était bien ? Que j'avais trop envie de recommencer ? De toute façon, même si je devais le lui dire, même si j'étais censée le faire, et ben y avait rien à faire, j'arrivais même pas à décoller mes lèvres l'une de l'autre. Et apparemment, je ne suis pas la seule. Ses lèvres, à lui, se décroche. Mais aucun son ne sort de sa bouche. Il détourne son regard, en enlevant ses mains de mon visage. Je me rassois normalement, parce que je suis à moitié à genoux depuis toute à l'heure. Et du coin de l’œil, j'aperçois que ses joues rougissent. Je pense que les miennes aussi doivent légèrement rosir, mais je ne peux pas m'empêcher de rigoler doucement en voyant ses petites joues rouges trop mignonnes. On ne se regarde pas, mais j'entends le son de sa voix. À ce qu'il dit, il en avait envie. Même s'il ne me regardait pas, je tournais mon visage vers le sien, et posais doucement ma tête sur son épaule. Il parlait beaucoup, comme s'il ressentait le besoin de se justifier. Ça me faisait sourire, c'était presque attendrissant. Mais je me sentais un peu stupide de ne rien dire. Je savais pas quoi dire. « De toute façon, même si t'avais envie de le faire, crois-moi, t'aurais aucune raison de t'excuser... » Stupide, stupide, stupide ! N'importe quoi ! Il venait de t'embrasser, et toi tu trouvais rien d'autre à lui dire que ça ! Pitoyable Georgia... « Non, enfin voilà, enfin... Ouai bon, ok, je vais me taire, je crois que ce sera mieux ! » Oui, sage décision ! Tais toi ! J'étais pas si bête finalement ! Enfin, si je continuais de me taire, on n'allait pas aller loin. Et j'aimais pas le silence de toute façon. Enfin, des fois si, mais là, j'en avais pas envie. En fait, la seule chose dont j'avais envie, c'était ses lèvres. J'avais envie qu'il m'embrasse. Encore, et encore. C'était comme une drogue de laquelle je n'avais plus envie de m'en passer. Je me mettais donc à genoux, et me déplaçais pour me mettre face à lui. Je relevais doucement son visage, et plongeais mon regard dans le sien en passant mes mains dans sa nuque. « Bon, en principe, quand on aime quelque chose, on recommence, non ? » Je n'attendais même pas de réponse, et déjà, je déposais mes lèvres sur les siennes. Et de retour, je ressentais la même chose que toute à l'heure. Les papillons dans le ventre, le sol qui se dérobe, la totale... Wow. Cette fois, ça durait un peu plus longtemps, et c'était plus, enfin, c'était moins chaste. Je savais pas trop comment décrire tout ça, mais c'était bien. Oui, ça c'est sûr, c'était vraiment bien.
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeMer 7 Mar - 19:27

J'attends une réponse dans un état d'anxiété extrême. Avec un peu de recul, je comprends bien que j'ai agis impulsivement, et que j'ai parlé de la même façon. Rien qu'à cette idée, je sens mes joues devenir encore plus brûlantes - si c'est réellement possible. Les yeux rivés au sol, j'entends Georgia prendre une inspiration et finalement combler le silence. Mais à vrai dire, je ne comprends pas réellement ce qu'elle vient de dire. Est-ce que cela signifie qu'elle l'a bien pris ? Ou au contraire, qu'elle essaye de me repousser en douceur ? Je ne lève pas la tête jusqu'à sa seconde réplique, qui me semble pas plus explicite. Je retrouve ma Georgia et ça me fait sourire timidement. J'espère juste que si mon envie n'était pas réciproque, ça ne changera rien à notre amitié. Je ne crois honnêtement pas que je pourrais survivre sans sa présence, dans l'état actuel des choses. Mes doigts se crispent un peu. Et puis finalement, je la sens bouger pour se mettre pile en face de moi. Ses doigts s'entremêlent aux cheveux de ma nuque. Je relève timidement la tête, ne sachant pas réellement où elle veut en venir. Et elle finit par me dire de recommencer. Mon coeur manque un battement. Je n'ai pas le temps d'ajouter quoi que ce soit d'autre. Nos lèvres se rencontrent pour la deuxième fois, mais de manière beaucoup moins enfantine et chaste. C'est tellement... différent de tout ce que j'ai connu avec Freya. Je ressens ça comme plus sincère, plus réfléchi. Presque instantanément, mes mains à moi se posent sur ses hanches, l'attirant tout contre moi. J'ai besoin de la sentir combler le vide dans mon coeur d'une façon ou d'une autre. Mes doigts froids caressent ensuite son dos doucement, sans jamais rompre notre baiser. Je ne peux pas dire si j'aime Georgia. Je ne me suis pas remis de Freya, et je suis toujours aussi... faible. Je ne suis pas sûr de pouvoir aimer qui que ce soit dans cet état là. Oui.

Je vais aller mieux pour pouvoir aimer à nouveau. Nous finissons par nous détachés l'un de l'autre, un peu à regrets pour ma part. Mes joues continuent de me brûler, mais je ne baisse pas la tête. D'une main, je caresse la joue de Georgia, n'arrivant décidément pas à rompre un contact avec elle. Elle arrive à me calmer. Je continue de la regarder, jusqu'à ce que l'information monte jusqu'au cerveau. Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ? Lui dire que je préfère attendre pour être mieux pour elle ? J'avale ma salive. Non. Georgia est sans doute la seule chose dans ce monde qui peut à présent m'aider à aller mieux. « Merci. » je chuchote. Je ne sais pas pourquoi je la remercie. Parce qu'elle ne m'a pas repoussé ? Parce qu'elle a répondu à mes avances ? Brutalement, je me mets à avoir peur qu'elle n'ait fait ça juste pour ne pas me blesser un peu plus. Cette idée affole mon coeur et je sens mes yeux me piquer, comme si j'étais sur le point de fondre en larmes. Mais de toute façon, rien ne sortirait. Je décide de croire qu'elle veut réellement bien de moi. « T'es vraiment incroyable, tu le sais, ça ? » j'ajoute doucement, avant de déposer un baiser au coin de ses lèvres. Je ne sais pas pourquoi je me mets à agir de la sorte, mais à chacune de mes actions, je sens le vide causé par Freya dans mon coeur se combler, petit peu part petit peu. Je cherche mes mots un instant, avant de reprendre. « Je ne sais pas si tu veux qu'on se mette ensemble ou quelque chose du genre... Mais pour l'instant, je me trouve trop faible. » Ma voix se brise un peu et mes yeux reviennent au sol. « Je veux devenir plus fort et redevenir comme avant. Comme ça tu n'auras pas honte de moi et on pourra envisager... quelque chose. Entre nous. Entre nous deux, je veux dire. »

Je me sens un peu stupide de dire ça. Parce que je suis celui qui a embrassé l'autre en premier, et que d'un seul coup, je suis plus ou moins en train de me rétracter. Enfin, non, pas exactement. Tout ce que je veux, c'est que Georgia puisse aimer le vrai Graham, pas une pauvre petite chose apeurée. Je devrais être celui qui protège. Pas elle. « Est-ce que tu veux bien m'attendre et m'aider ? » je murmure en lui jetant un regard plein d'espoir. Je prie le ciel pour qu'elle accepte. J'ai besoin d'elle, et après, quand elle aura besoin de moi, je serais là. Mais quelque part, cette idée me tord le coeur. Et si je n'arrivais pas à reprendre du poil de la bête ? Et si je m'enfonçais ? Est-ce que Georgia me laisserait tomber ? Est-ce que je pourrais continuer à vivre en sachant qu'il n'y a plus grand chose qui en vaille la peine d'exister dans ce monde ?

Je me force à ne pas me mettre à douter autant. Finalement, n'est-ce pas pour cela que Freya m'a forcé à partir ? J'hésitais bien souvent trop. Je tergiversais trop. Et à force de cogiter, je prenais de mauvaises décisions. A force de trop réfléchir, j'en suis devenu totalement faible. On m'a toujours dit que les meilleurs soldats étaient ceux qui ne se posaient pas de questions et qui agissaient. Je sors finalement de mes pensées, me demandant combien de temps je suis resté dans ma bulle. Finalement, très peu de secondes se sont écoulées, puisque je vois Georgia en face de moi prendre une inspiration pour me répondre.
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MessageSujet: Re: GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow   GRAHAM&GEORGIA ζ the sound of sorrow Icon_minitimeJeu 8 Mar - 23:24

Ses lèvres... Souvent, j'y avais pensé. Les toucher, les effleurer, mais jamais je n'avais songé à les embrasser. Une première fois, le geste venait de lui, et une seconde fois, comme prise de panique, c'était venu de moi. De moi ? Oui. Moi qui n'avait jamais embrassé un garçon de toute ma vie. Moi, qui n'y connaissait rien à l'amour, à la passion. Moi, qui essayait juste d'être là pour la personne qui m'était le plus chère. Graham. Mon meilleur ami, mon grand frère, et peut être plus. Oui, si il était plus que ça, sans que j'en sois consciente ? Et comment étais-je censée le deviner ? Enfin n'importe quoi ! De toute façon, il n'y avait rien entre Graham et moi. Moi, j'étais une louve en cavale, et lui... Lui il était amoureux de Freya. Rien que de penser à son nom, ça me donnait des envies de meurtre. Enfin, il ne fallait pas que je pense à ça à cet instant précis. J'avais envie de l'apprécier. Je sens alors ses mains glissaient le long de mes hanches. Son geste déclenche un certain frisson en moins. Jamais personne ne m'avait prise par les hanches. Je sentais qu'il m'attirait. Vers lui. Il ne m'attirait pas au sens figuré. Enfin, je ne crois pas. Non non ! Il ne m'attirait pas ! Je me sentais si proche de lui... Ma langue ne se lassait pas de jouer avec la sienne. Mes mains jouaient avec ses cheveux. Ses doigts froids commencèrent à caresser mon dos. Une fois de plus, je fus prise d'un frisson à cause ou grâce auquel je me collais encore plus à Graham. J'aimais me sentir proche de lui en général. Quand je restais dans ses bras pendant des heures. Mais là... C'était encore mieux. Je n'avais ni la force ni l'envie de me décoller de lui, et pourtant, il le fallait bien...

Nos lèvres se détachent au bout d'un certain temps. J'aurais vraiment aimé que ça dure, encore et encore. Un silence se fait sentir, et un malaise s'installe. Et d'un coup, sans quitter Graham du regard, je réalise doucement ce qu'il vient de se passer. On s'est embrassé. Deux fois. Et aucun de nous n'a repoussé l'autre. Est-ce que ça voulait dire que... ? Non, l'amour ne se basait pas sur ça. Mais est-ce que ça allait changer quelque chose entre nous ? Est-ce que tout allait être différent ? J'espérais que non. En attendant, je sortais de mes milles et une questions en sentant la main de Graham se portait à ma joue. Surprise, parce que je ne m'y attendais pas, je sentais que je devais rouge écarlate. Il me remerciait. Encore ? Ça faisait déjà deux fois aujourd'hui ! Il n'avait pas de quoi me remercier, enfin, je ne comprenais pas vraiment. Et puis, qu'est-ce que j'étais censée lui répondre ? De rien ? Franchement, je passerai vraiment pour une cruche si je faisais ça. Puis, il poursuit en me disant si je sais que je suis quelqu'un d'incroyable. Ouh la. Ça va peut être un peu loin. Après tout, ce n'était qu'un, enfin, deux baisers. Il n'y avait rien d'incroyable à cela, surtout pour lui qui avait sans doute embrassé de nombreuses filles ! Moins, à côté, je venais juste d'être dépucelée des bisous sur la bouche. Mais bon, je n'avais pas envie que le silence recommence. « Oui, je sais on me le dit souvent. » Je souris, avant de poursuivre. « C'est gentil, mais tu vas me faire rougir, donc bon... Je pense que quand je serai vraiment toute rouge, je serai incroyable, mais dans le sens détraquée physique, donc bon... »

Tais-toi Georgia ! Tu dis n'importe quoi ! Tais-toi et par pitié, ne dis plus rien ! Comme si j'allais réussir à tenir ma langue. Il dépose un baiser sur le coin de mes lèvres. C'était trop étrange, je n'arrivais pas à comprendre ce que je ressentais. Et j'avais pas envie d'y penser. Je pensais trop de toute façon, c'était pas bon pour moi. Il me dit alors que si je voulais qu'on se mette ensemble, il fallait qu'on attende parce que il voulait être plus fort, et se sentait trop faible, et il ne voulait pas que j'ai honte de lui. Je ne comprenais pas bien. Il voulait... Envisager quelque chose ? Entre lui et moi ? Oh... Ça, c'était... inattendu pour le moins ! J'y avais jamais vraiment penser... Lui et moi, devenir plus que des amis... Enfin si, j'y avais déjà pensé, mais pas sérieusement, juste... Comme ça, sans doute à cause de la haine que j'avais pour Freya. Mais était-ce vraiment de la haine ? Ou est-ce que j'étais jalouse d'elle ? Jalouse de savoir qu'elle avait Graham pour elle toute seule ? Arf ! Toutes ces questions envahissaient de nouveau mon cerveau. Heureusement, il était là pour me sortir de mes pensées. Il me demandait alors si j'étais prête à attendre, et à l'aider. Quelle question ! Comme si j'allais l'abandonner comme ça ! « Mais bien sûr que je t'aiderai ! Tu as cru que tu allais te débarrasser de moi aussi facilement ? » Je lui souriais et m'asseyais en tailleur en face de lui. Je prenais doucement sa main dans la mienne, comme je l'avais fait des centaines de fois, mais cette fois-ci, c'était peut être un peu différent par rapport à ce qu'il s'était passé avant. « Et puis... Pour après... Je sais pas vraiment si il faut qu'on soit ensemble, ou pas, ou si je suis pas assez bien pour toi... Tout ça tout ça, mais si il faut attendre, et bien j'attendrai... »

Je m'avance doucement vers lui, et pose un ultime baiser délicat sur sa joue. On en restait là, et c'était peut être mieux comme ça, pour l'instant au moins, même si je savais que maintenant, quand je le regarderai dans les yeux comme je le faisais là, j'aurais envie d'effleurer ses lèvres avec les miennes, mais je suppose que ce genre de chose c'est normal. Du moins, je l'espère. Je retrouve ma position de départ, reprend sa main, et pose ma tête contre son épaule en fermant les yeux. J'avais toujours du mal à réaliser ce qu'il s'était passé, et j'essayais d'arrêter d'y penser, mais c'était compliqué. « Tu sais que tu es la première personne que j'ai jamais embrassé ? » Quoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je lui sortais ça maintenant ? Encore ma maladresse ambulante ! « Non ! Enfin, je veux dire, si ! Mais c'est sans importance ! » Je cachais mon visage entre mes mains. Quelle honte ! Mais quelle honte ! C'était du grand n'importe quoi ! Du grand Georgia !
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