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 Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]

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Silk Preston
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MessageSujet: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeVen 6 Juil - 17:44


Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Kiyb


Il y a quelque chose d’apaisant à observer le ballet de la pluie sur l’eau calme, le clapotis régulier des gouttes sur la surface de la rivière. J’ai failli me noyer ici quand j’avais 8 ans. Ma tante m’avait strictement interdit de m’approcher de l’eau, mais les autres enfants venaient jouer sur les rives à longueur de temps. Ma tante était trop malade pour m’accompagner, elle était déjà trop malade pour faire quoi que se soit à cette époque. Alors, j’ai suivi les autres enfants après l’école sans rien lui dire. Ils essayaient d’attraper des poissons avec une canne à pêche de fortune. Et j’ai plongé. Sans savoir nager et sans avoir aucune idée de qu’il allait se passer. Juste parce que les autres enfants m’avaient mise au défi de le faire. Apparemment, certaines choses ne changent jamais. C’est peut-être l’un des seuls endroits agréables du district, une oasis paisible au milieu du béton et des usines. Une rivière qui s’écoule paisiblement, sans se soucier de qu’il se passe autour d’elle. Quand j’étais plus jeune, je m’imaginais venir ici avec mes enfants pour leur apprendre à nager, m’allonger dans l’herbe et juste regarder les nuages sans avoir envie de fermer les yeux. À présent, je sais que je n’aurais jamais d’enfants et que je n’apprendrais jamais à nager à personne. C’est un peu triste, je crois. Je ne transmettrai rien, c’est peut-être mieux. Je sais que j’ai eu un grand frère. Peut-être qu’il aurait pût m’apprendre à nager, lui plutôt que l’adolescent boutonneux qui m’avait appris en échange d’un pelotage en règle. Mon frère. Son nom est au dessus de celui de mes parents et de ma tante sur la petite stèle en granit du cimetière. Je n’y ai pas été depuis des années. Je suppose que le lierre à commencer à recouvrir la tombe, j’espère que c’est joli. Pas que ça fasse une différence pour eux. C’est fou comme la vie trouve son chemin en toutes circonstances. Peut-être qu’elle la trouvera avec moi. J’ai comme un doute. Toute mon existence a été définie par la mort, depuis celle de mes parents à celle qui aurait dû être la mienne dans les jeux. Personne ne viendra me voir quand je serais morte, personne ne s’en souciera et je serais juste un nom sur une stèle recouverte de lierres, une sépulture parmi les autres. Pas de gagnante, pas de putain du Capitol, tout le monde est égal dans la mort. On finit tous en cendre à un moment où à un autre. Peut-être que je pourrais lui faire bouffer des cendres, à Hawkins.

D’ailleurs si dans cinq minutes il n’a pas ramené ses fesses, je rentre chez moi et je me soule jusqu’à ce qu’Adonis me trouve gisante dans mon vomi. Il ne viendra surement pas de toute façon. Il a peut-être d’autres choses à faire monsieur « je suis un grand mystère doublé d’un emmerdeur Hawkins ». Aujourd’hui, je lui demande son prénom. S’il vient. Peut-être qu’il a oublié ou que c’est encore un défis, me laisser attendre sous la pluie qu’il se pointe en se marrant caché derrière un arbre. Pas que je pense que ca soit son style … pas que je connaisse son style… pas que son style m’intéresse ou quoi que se soit. Si j’ai accepté de jouer à son petit jeu débile c’est uniquement parce que :

1. Je suis sûre et certaine de gagner. J’ai remporté les Hunger Games non d’un ver à soie, je peux bien le battre à son petit jeu. Et lui enlever son petit sourire … et le faire pleurer si je me donne vraiment.
2. Ça m’amuse. Énormément. Presque autant que de jeter des cailloux sur Adonis sans qu’il sache que c’est moi et qu’il se plaigne ensuite des merdeux du district. J’ai peut-être un rôle important à jouer dans le taux de mortalité élevé du district. Je ne le ferais plus, promis.
3. Il m’intéresse. Un petit peu. Beaucoup.

Pas que j’ai envie de lui enlever son pantalon. J’ai dépassé ce stade. Pas que je lui dirais de se rhabiller s’il décidait de le faire non, non. Mais j’ai d’autres ambitions maintenant que je sais qu’il n’est pas intéressé. C’est dommage, mais je ne peux pas vraiment le forcer, je crois que je n’en ai même plus envie. Maintenant, je veux le connaitre. Si je fais la grimace en pensant à ça c’est parce que c’est un principe qui m’est peu familier. C’est fou ce que je peux fréquenter de personne sans les connaitre. Sans avoir envie de les connaitre avec leurs personnalités de plantes vertes. Je crois que je ne suis pas bonne en relations humaines. Je crois que je ne suis pas bonne en humanité tout simplement. J’ai du mal à comprendre comment les autres fonctionnent. La seule personne que j’arrive à comprendre c’est Adonis, peut-être parce qu’au fond on est pareil. Seuls. Je me demande si Hawkins est seul aussi. Est-ce qu’il a une famille ? Des enfants ? Une femme ? Il n’a pas d’alliance, mais les coutumes de son district sont peut-être différentes. Si je gagne, je lui demanderai. S’il se décide à se montrer. On avait rendez-vous après tout, c’est malpoli de poser un lapin à quelqu’un. Peut-être qu’il ne pense pas que je sois quelqu’un. Peut-être que je ne représente rien. Peut-être que je le dégoute. Ça expliquerait son air bizarre quand il me regarde et qu’il pense que je ne le vois pas.

Encore deux minutes et je pars. Je me lève de mon abri de fortune pour commencer. C’est juste un vieux banc en bois sous un gros chêne. Les ados viennent ici graver dans l’écorce leurs initiales entourées d’un cœur. Je me demande si C et B sont encore ensemble et à quoi ils ressemblent. Je me demande si parmi tous les destins prometteurs gravés sur ce vieil arbre certains ont fini comme moi.

La pluie s’est un peu calmée. Je m’approche de la rive et ramasse une pierre plate. J’ai appris à faire des ricochets toute seule. Quand j’avais 8 ans et que j’ai failli me noyer, c’est un pacificateur qui m’a sauvée. J’ai craché un peu d’eau et je me suis pris une sacrée raclée par ma tante. J’ai eu peur de l’eau pendant longtemps. Et un jour, ma tante m’a dit que j’étais stupide que si l’eau ne m’avait pas fait peur la première fois, alors je ne devais pas en avoir peur maintenant. Je l’ai traitée de vieille folle sénile. Elle avait raison, comme toujours. 1..2… 3… 4. Quatre ricochets. Si j’arrive à en faire 5, il viendra. Je me baisse pour ramasser une nouvelle pierre quand j’étends le bruit caractéristique d’un moteur. Peut-être que la science des ricochets n’est pas une science exacte. Je ramasse une nouvelle pierre et attends de l’entendre couper le moteur pour me retourner.

« J’espère que tu es prêt à pleurer tes ancêtres Hawkins. Parce que je vais te botter les fesses tellement fort que tu le sentiras encore l’année prochaine. »

J’essaye de ne pas lui montrer que je suis contente qu’il se soit montré. Il n’a pas besoin de le savoir. J’envoie ma pierre. 1… 2… 3… 4… 5. Non il n’a pas besoin de le savoir.


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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeSam 7 Juil - 1:15

Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Tfrtfdrettsdr

Pourquoi a-t-on construit des routes qui vont quelque part ?
Pourquoi en avoir dessiné des plans en fonction des obstacles comme si la vie n’était pas aussi simple qu’une ligne droite ? Elle file et s’étire, transcende le paysage, portée par le vent. Mon existence ne s’arrêtera pas face à un mur, elle fendra les monts et trouvera toujours moyen de traverser l’affliction. Donnez-moi un sentier et j’en sortirais, une prison et j’en sortirais, une situation fâcheuse, et j’en sortirais. Je n’abandonnerai l’espoir que le jour où la vermine baisera sur ma tombe. Et cet instant arrivera sans faillir, les routes vont quelque part oui ; six pieds sous terre. C’était ça Panem, une grande carte, un road trip morbide que tous partageaient. Au point près qu’ils étaient tellement focalisés sur l’arrivée qu’ils en oubliaient ce qui faisait le voyage. On crève tous un jour, alors pourquoi s’acharner à prendre des virages et des pauses qui ne feront que nous détourner de l’essentiel ? Il faut écraser la moindre pierre, celle qui cherchera à vous faire faire un pas de côté. Qui vous détournera de ce que vous êtes, de ce que vous voulez vraiment. Juste vivre putain. Et ma vie, c’est une salope je prends bien droite sans hésitations.

Et elle filait vers l’horizon cette route. Impraticable par ce temps mais une vraie routine avec l’expérience. Elle filait à travers les paysages déformés du district huit. La roue de ma moto faisait chanter la boue, éclaboussant en arabesques le bas de mon jeans. Je jubilais, j’en souriais même. La vitesse déformait la pluie, inondant mon visage, brouillant ma vision. L’adrénaline me procurait la sensation de mon cœur battant dans chacun de mes membres. Je comprenais Cas’ dans ce genre d’instant. Je pouvais entrevoir ses raisons d’être toujours sur le fil du rasoir. Mais ce n’est pas pour autant que je lui dirais amen. C’est qu’il devait faire la gueule d’ailleurs, coincé avec Cybéline avec la perspective engageante de rester enfermé. Voilà bien deux jours que j’étais partit sur les chemins à livrer des paquets et me plier à des courses de dernière minute. Tant est si bien que j’étais bien loin de mon district. Bien loin de mon frère, trop loin pour le protéger de lui-même. Ou pour me défiler de ce qui m’attendait au bout de cette route.

Ma veste trempée pesait sur mes épaules, mais ce qui me collait encore plus à la peau c’était l’incertitude. Est-ce qu’elle m’attendrait ? Est-ce qu’elle serait au moins là ? Etait-ce un jeu ? Pour le plaisir de me voir venir pour rien et attraper la crève avec ce temps de merde ? Mais surtout, comment en était-on arrivés là ? Mes doigts se crispèrent d’avantage sur les poignées de l’engin, glacés même au travers du tissu de mes gants. Et j’accélérais encore, fouetté par le vent. Putain que c’était bon.

Je n’avais pas de montre mais je pouvais aisément deviner mon délai. Je visualisais même la gueule qu’elle ferait en me voyant arriver comme un prince et ça ne faisait qu’agrandir mon sourire. Elle n’appréciait sûrement pas autant que moi le simple fait d’être le cul sur une moto à se glacer les os. Ouais je prenais mon temps, mais j’essayais surtout de retarder le moment où elle serait là devant moi. Silk Preston, la gagnante de la cinquante-huitième édition des jeux. J’me demandais encore ce que je foutais à fréquenter cette nana. Ce qui m’était passé par la tête à moi que la vie des autres n’intéressait pas. C’était si simple pourtant de ne se lier à autrui. Éviter les emmerdeurs et les pleurnicheurs, que chacun trace sa route en zig-zag ou d’un trait comme il l’entend. Mais merde j’y arrivais pas avec cette fille. J’avais trop envie de jouer, lui faire fermer sa gueule et réaliser qu’elle a tort sur toute sa ligne.

La rivière suit maintenant ma course, faisant briller son reflet sous le peu de lumière qui perce les nuages. Rien ne l’arrêtera elle, ni la roche, ni les hommes. J’aimais les eaux courantes, elles me confortaient dans mes idéaux. Preston elle, avait tout d’un lac stagnant si je m’affairais à la comparaison. Certes, elle piquait, mordait, griffait et c’était une belle femme. Choses que j’aimais. Un petit peu. Beaucoup. Mais elle n’en restait pas moins une pitoyable potiche vide.

Je l’aperçois d’ailleurs, lançant des pierres dans l’eau comme l’aurait fait une enfant. Contournant un arbre, je coupe le moteur à l’abri d’un grand saule. Le sarcasme ne se fait pas attendre.

« J’espère que tu es prêt à pleurer tes ancêtres Hawkins. Parce que je vais te botter les fesses tellement fortes que tu le sentiras encore l’année prochaine. »

Je souris, réajustant le col de ma veste par-dessus mon épaule en calant ma bécane. J’étais soulagé de ne pas avoir fait tout ce trajet pour rien alors que j’aurais pu retrouver mon frère. J’étais soulagé de la voir m’en mettre dans la gueule. Ignorant dans un premier temps sa réplique je pars en quête de mon paquet de cigarettes. Un clope maintenant calée entre mes lèvres je la rejoins près de la rive, attrapant moi aussi un galet.

« J’savais pas qu’attendre sous la pluie c’était une torture insurmontable pour une grande guerrière gagnante des jeux. Quant à mon cul, content d’voir que ton envie a changé d’perspective en quelque chose de moins intime. Et merde moi qui voulais te d’mander du coup d’allumer ma clope sur tes fesses, voilà que leur feu est éteint. Ben merde alors. »

Je sors les allumettes de ma poche, embrasant ma cigarette et en échappant une bouffée. Les clopes étaient rares dans le district cinq et franchement dégueulasses de ce qu’on en disait. Mais c’est ce que j’avais fumé toute ma vie alors j’y avais une addiction. Je l'observe d'un bref regard, dévisageant sa silhouette. Je tourne le galet entre mes doigts avant de le lancer d’un geste vif sur l’onde d'un plouf sec. Je ne savais pas faire de ricochets. A vrai dire, je préférais faire des vagues par moi-même. Ouais, c’était pour ça que j’avais envie de m’immiscer dans sa coque vide. T’attends quoi d’moi hein Preston ? Moi je sais ce que j’arriverais à faire de toi.
Ma destination n'est pas différente de la votre, mais chaque expérience que je fais, m'éloigne un peu plus de la mort.


Dernière édition par Swain Hawkins le Mar 22 Jan - 1:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeLun 9 Juil - 2:15


Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Ererea

Parfois, j’ai l’impression d’être plus âgée que je ne le suis, comme si le poids des années avait été multiplié, comme si les 30 ans que je venais d’atteindre en représentaient en fait le double, le triple, comme si j’étais déjà morte. Je sais que je suis vieille. Dans les districts, les gens atteignent douloureusement la cinquantaine. J’ai vu des enfants courbés par le temps et des vieillards de mon âge. Je sais que je suis trop vieille pour Adonis. Je sais que je devrais plus être dérangée par son attirance pour les adolescents que par le fait qu’ils les préfèrent certainement à moi. Pourtant, je n’y arrive pas. Parce que je me sens vieille, si vieille quand il me parle des gens qu’il fréquente. Elle me brûle les entrailles, cette jalousie fascinantes de savoir qu’il y aura toujours, quelque part quelqu’un de plus intéressant et de plus jeune que moi. Bientôt, je serai trop vieille pour le Capitol. Je sais que ce n’est qu’une question d’années, peut-être même de moins avant que quelqu’un me glisse dans la poche la carte d’un chirurgien pour arranger « mon problème ». Est-ce qu’Hawkins me trouve vieille aussi ? Et pourquoi est-ce que c’est soudainement important ? Peut-être que c’est pour çà qu’il n’a pas voulu de moi. Peut-être qu’en plus d’être vide, je suis vieille. Je lui jette un coup d’œil lorsqu’il s’arrête près de moi. Je n’arrive pas vraiment à situer son âge, ça fait partie des choses qu’il ne m’a pas dites. Je suppose qu’il est un peu plus vieux que moi, juste assez pour son visage soit marqué par des rides d’expressions. Je rêve de savoir pourquoi le pli entre ses sourcils est aussi marqué, comme s’il avait passé toute sa vie à s’inquiéter. Je sais juste que j’apprécie son sourire, ça me donne l’impression d’avoir fait quelque chose de bien.

Je peux sentir la pluie qui continue de tomber finement contre mon cou, mes cheveux collent sur ma nuque. C’est froid. J’ai froid. Je me refuse à frissonner pourtant. Il pense que je suis faible. Je sais qu’il le pense. Je ne veux pas lui laisser voir qu’il a raison. J’ai cette envie inexplicable et incompréhensible de lui prouver que je vaux quelque chose. Je ne le connais presque pas, il n’a même pas pris la peine de me donner son prénom. Je ne sais pas ce que ça fait de moi, je n’ai pas vraiment envie de le savoir. J’ai fui. Toute ma vie n’a été qu’une fuite en avant. Je n’ai pas voulu voir ce que j’étais, pas voulu comprendre ce que je suis devenue. Je me suis toujours posé en défenderesse de la philosophie qui préconise de vivre sa vie au jour le jour, sans pensée au lendemain. J’ai plutôt bien réussît. Je ne pense pas au lendemain, j’essaye de ne pas penser au passé. C’est pour çà que je me retrouve dans ce genre de situation, à lancer des cailloux avec un inconnu qui connait certainement plus de choses sur moi que je le voudrais.

Je ne peux m’empêcher de claquer ma langue contre mon palais en signe de désapprobation à son lancer de pierre. Je ramasse un nouveau galet et essaye de l’envoyer le plus loin possible. Je peux aller plus loin que toi tu sais. Je suis sûre que je peux aller plus loin que toi.
Je lui retire la cigarette de la bouche et la porte à la mienne sans attendre qu’il proteste. Je laisse la fumée m’emplir les poumons et accueille la chaleur réconfortante avec plaisir. Les cigarettes dans la poche arrière de mon jean viennent du Capitol. Je me demande ce qu’il penserait de moi s’il le savait. Ce qu’il pense des filles comme moi. Je ne suis pas sûre qu’il sache vraiment ce que je fais pour le Capitol, je ne sais pas vraiment ce qu’il sait sur moi. J’aime avoir le dessus. Je me sens faible et exposée devant Hawkins. Je veux fouiller, je veux passer mes doigts sous sa peau et chercher ce qui s’y cache. Je veux qu’on soit à égalité. Je ne maitrise rien, je ne sais pas qui dicte les règles, c’est quelque chose dont j’ai l’habitude et pourtant je ne veux pas que les choses se passent comme çà. Pas cette fois. Je lui tends sa cigarette. Il y a du rouge à lèvres sur le filtre. Je ne sais même pas pourquoi je me suis maquillée pour venir.

« Ne parle pas trop de ton cul Hawkins, qui te dit que j’ai vraiment changé d’avis ? T’avais pas vraiment l’air intéressé pour parler du mien la dernière fois, mais p’tétre que c’est toi qui a changé de … perspectives ? »


Je penche légèrement la tête et hausse un sourcil. Il n’est pas venu pour ça, mais c’est toujours drôle de le tester. Et si je lui donne une tape sur les fesses, c’est juste pour appuyer mes propos, bien sûr. Je ne sais pas jusqu’où j’ai le droit d’aller, je ne sais pas quelles sont les limites. Ça me plait peut-être un peu trop. J’essaye de ne pas sourire, je sais que ça ne marche pas.

La pluie s’est arrêtée. Mes vêtements collent contre ma peau. Je suis toujours frigorifiée, mais j’ai envie de jouer. J’ai envie de jouer depuis que je suis arrivée. J’ai l’impression qu’un cadeau m’attend, et j’attends le signal d’Hawkins pour le déballer.

« Tu as prévu quelque chose Hawkins ou tu es simplement venue pour te tenir là et avoir l’air mignon ? »




Dernière édition par Silk Preston le Dim 15 Juil - 22:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeDim 15 Juil - 18:52

Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] 1342364408-Sanstitre

La surface, n’est pas le reflet d’un autre monde.
Lorsque j’étais gamin, j’ai longtemps cru que les taches que la pluie laissait sur les chemins étaient la preuve qu’il existait autre chose. Que sous les apparences de ma réalité se cachait une alternative, la possibilité d’une vie différente. Que chaque flaque, chaque ruisseau qui perçait la terre était une porte vers cet autre univers inversé, qu’ils purifiaient la couche de mensonge qui recouvrait les rues en ouvrant des passages translucides vers le ciel. Peut-être que là-bas derrière la surface, tout était différent. Peut-être que ma mère n’avait pas gagné les jeux, ni même participé. Peut-être que la faim et la douleur n’existait pas. Peut-être que moi aussi, je n’existais pas. Je plongeais mes mains dans l’eau à chaque fois que j’y voyais un reflet, j’y noyais mon visage pour tenter d’atteindre la vérité. J’ai même espéré être submergé, effacé, rayé de la carte. J’ai demeuré sous les intempéries en leur criant de m’éliminer. Mais rien n’a jamais changé. Les ondes ont brouillé mes images d’espoir, l’humidité à séché sur ma peau, la terre a absorbé les flaques. J’étais toujours à ma place. Mais j’avais trouvé la vérité : on ne peut rien changer à la réalité et au passé.

J’observe la réflexion de son visage traversé par les feuilles mortes. Je me demande à quoi elle peut bien penser ainsi, le regard fixé sur moi. Ce qu’elle pense de moi tout court d’ailleurs. Pourquoi s’être arrêtée sur mon chemin alors qu’il y en avait des certainement plus intéressants ? Quel temps peut-elle bien trouver agréable à gaspiller en ma présence plutôt que de l’utiliser avec d’autres ? La surface n’est pas le reflet d’un autre monde non, mais j’y vois très bien mon visage. Et il n’est pas de ce genre civilisé qu’apprécient les femmes, même celles des districts. Je ne suis pas réputé pour être abordable non plus. Alors pourquoi Preston ? Juste pour ce jeu que nous jouons ? Tu aurais pu y jouer avec n’importe qui.

Ma cigarette m’est retirée sans prévenir et fait un voyage rapide vers ses lèvres avant de m’être rendue. La situation m’était inconfortable. Ses mots, ses gestes. Comme lors de notre première rencontre, l’absence de barrière verbale et physique entre nous me gênait. Non pas que je fus un vrai prude, loin de là. Mais comment cacher mon léger sursaut de sentir la main d’une presque inconnue me claquer les fesses ? Elle m’a touché. Elle m’a provoqué. Et je ne sais pas comment réagir. Il n’y a aucune donnée sur les contacts humains dans mes souvenirs. J’avais été proche d’une fille une fois, mais mis à part cet essai, je ne crois pas avoir été capable de m’approcher de qui que ce soit de moins de quelques centimètres. Je n’avais même jamais réussis à prendre Castiel dans mes bras. J’avais un problème de réactivité et de sentiments, mais j’essayais de vivre avec. Alors changer de perspectives, là n’étais pas la question. Il fallait avant tout, que je sache ce qu’elle attendait de moi. Et elle n’avait pas l’air prête à me céder une réponse aux vues de ses mots. C’est vrai, pourquoi étais-je venu moi aussi ? Pour le jeu ? Oui, ça ne peut-être que ça.

Mes doigts font tourner la clope dans le vide avant de la caler de nouveau au coin de ma bouche. Je frotte légèrement mes phalanges les unes sur les autres, brouillant les traces de rouge à lèvres vif qui s’y sont déposées. Je pourrais très bien rester là à espionner son reflet, mais elle attend quelque chose de moi et je ne veux pas qu’elle remarque mon regard. Je sors une autre cigarette de mon paquet, me servant de sa jumelle déjà bien entamée pour l’allumer et la lui offrir. Très bien Preston.

Je retire ma veste alourdie par la pluie, la jetant plus que je ne la pose sur ses épaules. Vu le bruit de succion mouillé qu’elle venait de faire, c’était plus pour me moquer que pour la réchauffer. Qu’elle l’interprète comme elle veut.

« Parce qu’en plus il faut que je prévois quelque chose pour toi Preston ? On peut pas se contenter de simplement rester là à se regarder dans le blanc des yeux hein ? Mais j’suppose que jouer au roi du silence c’est pas trop ton truc. Alors ouais j’ai prévu quelque chose, mais avant si ça t’ennuie pas… »

Un petit sourire point sur mon visage alors que je retourne auprès de mon engin. Je fouille quelques instants dans l’une des sacoches, en sortant deux masses désarticulées. Je fais volte-face, en lançant un vers elle.

« Attrape ! »

Je retourne à ses côtés, lâchant une ultime bouffée de nicotine avant de jeter ma clope dans le fleuve.

« Ils sont encore frais, je les ai chassés ce matin, j’espère que t’aime le lapin Preston. On a d’quoi faire du bois pour un feu au pied de l’arbre là-bas. »

Mon gibier mort dans une main, je glisse dans la poche arrière de mon jeans pour en sortir mon couteau. Mais un bout de papier m’échappe, atterrissant dans l’herbe humide. Merde. Je me penche pour le ramasser, l’observant de plus près. J’avais oublié. J’en avais toujours un sur moi. Savamment plié, la feuille prenait la forme d’un oiseau blanc. Je le glisse rapidement d’où il était tombé, sortant la lame du manche de mon arme. Je m’assoie à même le sol, plantant la pointe dans la chair du cou de l’animal pour commencer à le dépecer. Qu’est-ce qui m’a pris de venir ici ? Qu’est-ce que je lui trouvais moi aussi ? Pourquoi avoir choisis de tracer ma route en parallèle de la sienne ? C’est qu’une histoire de challenge hein ? Oui, ça ne peut-être que ça. Pas vrai ?


Dernière édition par Swain Hawkins le Mar 22 Jan - 1:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeLun 16 Juil - 23:43


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J’ai du mal à imaginer comment les autres peuvent me percevoir. J’ai dû mal à m’imaginer quelques instants simplement sortir de mon corps et m’observer. Qu’est-ce que j’y verrais ? Je n’aimerai certainement pas ceux à quoi je serais confrontée. Il n’y a pas de miroir chez moi. Celui de la salle de bain a un jour reçu un coup de poing. Je ne sais même plus pourquoi j’ai fait çà, je devais avoir une bonne raison, je suppose. Peut-être que je me suis un peu trop regardée dans les yeux ce jour-là. Et que je n’ai pas supporté ce que j’y aie vu. J’espère que ça vaut le coup. J’en porte une cicatrice sur la paume de la main droite. Je ne peux pas m’empêcher d’en tracer les contours inconsciemment avec mon pouce en y repensant. Est-ce qu’Hawnkins en a des cicatrices ? Tout le monde en porte, tout le monde a une histoire. J’ai glissé sur des rochers pendant l’avant-dernier jour des jeux. Je me suis entaillé le dos et les cuisses. J’ai pris un coup de couteau à l’épaule pendant le festin, rien de mortel. La tribut du district 4 que j’ai achevé en dernier ma griffée le visage quand elle se débattait, elle m’a cassé trois côtes et perforé un poumon. Je n’ai gardé aucune cicatrice de ces événements. Le Capitol a pris grand soin de me réparer comme pour ne laisser aucun trophée de guerre à montrer, comme si les jeux n’avaient jamais eu lieux. Retirez au soldat ses cicatrices et il n’est plus qu’un héros abstrait. J’aurais aimé les garder, juste pour me souvenir que tout cela était réel, parce que parfois j’ai peur d’oublier qu’il y avait une vie avant les jeux. Que j’étais quelqu’un, avant.

Alors, je n’ai aucune idée de ce à quoi je peux ressembler à cet instant. Je me maquille dans le reflet de ma porte vitrée, je préfère mon reflet ainsi. Flou. Le Capitol est un monde de vanité. Je jette un rapide regard à la surface de l’eau. Il parait qu’un jour, Narcisse est tombé amoureux de son reflet. Qu’il a passé des jours et des jours à se contempler et à se laisser dépérir de ne pouvoir enlacer son amour. Je croise le regard d’Hawkins sur l’eau. C’est triste quand on y pense. Je pousse une petite pierre du pied, mon reflet se dissout en vaguelettes circulaires.
Contrairement à ce que peut penser Hawkins à la vue de son visage encore horrifiée par une simple tape sur son postérieur, je n’aime pas la familiarité. Elle me fait presque peur. Je déteste l’idée même que quelqu’un puisse réussir à me percer à jour, que quelqu’un puisse voir qui je suis vraiment en me lançant un simple regard. J’ai l’impression qu’il peut avoir à travers moi, cet abruti de Hawkins. Que juste en posant ses yeux bleus (pourquoi est-ce qu’ils ont besoin d’être aussi bleus d’abord ?) il va soudainement connaitre tous mes secrets ! Quelque chose se rebelle dans mon ventre à cette idée. Je ne veux pas qu’il sache, je ne veux pas lui montrer la partie de moi que j’essaye d’enfouir le plus profondément possible, ce monstre qui glisse sous ma peau et qui veut percer à la surface. Je ne veux pas qu’il voie la pourriture et la noirceur, ce que j’ai envie d’arracher, d’amputer, cette gangrène qui dévore tout petit à petit. Elle ne partira jamais, elle fait parties de moi, comme une tumeur. Il y a ce que je prétends être et ce que je suis. Il y a aussi ce que je voudrais être, mais je n’ose pas vraiment y penser. Je me demande s’il a des rêves, s’il y croit encore.

Je porte rapidement la cigarette tendue à mes lèvres, surprise par le geste que j’accepte pourtant. L’odeur de tabac est forte et entêtante, tellement différente de ce dont j’ai l’habitude. Hawkins est un monde différent, la dureté des districts taillée sur son visage. Il n’était pas beau dans le sens strict du terme. Pas comme ces gens adulés au Capitol, avec leurs nez parfaits et leurs sourires aux dents brillantes comme des perles. La plupart des gens ne l’auraient pas regardé deux fois, ne se seraient pas attardés sur la rudesse de ses traits ou sur son attitude revêche. Je l’ai fait. Pourquoi ? Parce qu’il était différent ? Il y a des centaines de personnes comme lui dans les districts et pourtant aucun n’est tout à fait semblable. Il y a quelque chose de tout à fait singulier chez Hawkins, quelque chose de plus intéressant et bien plus rare qu’un joli visage que j’aurais pu trouver partout.

Je l’observe. C’est assez intéressant, de le voir ainsi comme s’il ne savait pas quoi faire de sa peau, comme si elle était à la fois trop grande et trop petite pour lui. Il enlève sa lourde veste. Je prépare une remarque sarcastique sur son envie soudaine d’enlever ses vêtements quand il me la pose soudainement sur les épaules. Elle a beau être mouillée, l’intérieur est encore imprégné de sa chaleur humaine. Je me mords. La langue. Il s’est rendu compte que j’avais froid ? Ou est-ce qu’il me prend pour sa boniche ? Je lance lorsqu’il commence à s’éloigner :

« Je suis pas un putain de porte-manteaux ! »

J’enfile cependant les manches en esquissant un sourire involontaire. La veste sent le tabac et l’huile de moteur. Pas que ça soit désagréable. Je m’attendais à ce qu’elle sente le chien mouillé, ou je ne sais pas trop quoi.

J’observe son dos d’un air absent laissant la cigarette se consumer doucement entre mes doigts. Je ne regarde pas ses fesses, on n’est pas des animaux, voyons. Un coup d’œil ça n’a jamais fait de mal à personne ceci dit…

J’attrape le lapin avant qu’il m’atteigne en plein visage. J’observe l’animal mort quelques secondes, dubitative. C’est sensé m’impressionner ? Me dégouter ? C’est un message pour dire qu’il va m’arriver la même chose ? Il sort un couteau de la poche arrière de son jean, un morceau de papier en tombe.
Il y avait ce garçon quand j’allais encore à l’école qui arrivait à fabriquer de petits bateaux en papier. Ils les faisaient voguer sur les flaques d’eau, juste quelques secondes, ces petits bateaux éphémères qui finissaient toujours par prendre l’eau avant la fin de la récréation. Il disait qu’il en existait des bateaux beaucoup plus gros, des bateaux immenses dans le district 4. Il disait que la mer n’avait pas de limite et qu’un jour il monterait dans l’un d’eux et partirait pour ne jamais revenir. Il avait 13 ans quand il est parti pour les Hunger Games. Il n’a jamais vu l’océan. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien représenter pour Hawkins, ces petits pliages en papier ?
Je l’observe s’assoir à même le sol et commencer à dépecer le lapin. Je m’assois en face de lui, les fesses dans la boue et sort mon couteau papillon de ma botte.

« C’est un rituel d’accouplement du district 5 ? Montrer à la femelle qu’on sait chasser ? »

Mon couteau est un cadeau d’Adonis, je crois qu’il l’a trouvé sur un rebelle pendant un raid de pacificateur et qu’il l’a gardé en souvenir. Je ne lui ai pas vraiment demandé pourquoi il était si fier de me l’offrir. Je retourne le lapin et commence à entailler la peau au niveau de la colonne vertébrale. J’ai appris ça pendant l’entrainement aux jeux, en tirant la peau des deux côtés, elle doit se retourner facilement, comme une peau de banane. Je m’exécute en souriant ironiquement à l’idée que les femmes du Capitol n’ont certainement aucune idée d’où proviennent les fourrures qu’elles adorent arborer dans les soirées mondaines. J’observe Hawkins du coin de l’œil en continuant de tirer sur la peau qui se déchire dans un bruit sec.

« Vous n’étiez pas au courant, monsieur Hawkins, que le braconnage est un acte passible de coups de fouet à Panem ? Qu’est-ce qui te garantit que je ne vais pas te dénoncer au premier pacificateur que je croise hein ? »


Je ne le ferais pas, bien sûr, parce que j’apprécie beaucoup trop notre petit jeu pour ça et que je pense que chacun est libre de faire ce qu’il veut. Mais je veux savoir, savoir pourquoi il me fait confiance, pourquoi il s’attarde à partager un repas avec moi alors que pour ce que j’en sais il pourrait être en train de le partager dans son district avec sa femme et ses gosses. Je veux une excuse pour fuir. Je sais que c’est ce que je suis en train de chercher ; une porte de sortie. Parce qu’on font peut-être que je suis déjà prise au piège, peut-être que je suis un simple lapin. Je commence à ouvrir l’abdomen de la victime d’Hawkins. Je sais que je vais trouver un cœur sous les côtes quelque part, c’est peut-être ça qui m’effraie.
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Swain Hawkins
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeMer 18 Juil - 16:06

Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] 120718034752267413

On croit avoir le temps d’être des enfants, puis on réalise qu’on a déjà l’âge d’en faire.
Je n’ai pas la notion des années. J’ai parfois l’impression qu’une pierre va briser la vitre de la salle à manger d’un instant à l’autre et que je vais m’élancer dehors en brandissant le poing à la poursuite des rires mauvais des gamins du quartier. Lorsque j’entends des pas sur le plancher je m’attends à voir la mine fatiguée de ma mère errer dans le couloir à la recherche de sa drogue que j’ai cachée. Je pensais ma vie devant moi, pourtant elle est déjà à hier. Il m’arrive d’oublier que j’ai bientôt trente-six ans. Que je suis déjà un homme accomplit depuis longtemps. Et pourtant je me sens si jeune. Peut-être est-ce dû au fait que je ne sache pas vraiment ce qu’être adulte signifie. Est-ce un état que l’on atteint automatiquement, une révélation ou apprend-on à l’être? Je n’ai pas l’impression que mon esprit a changé depuis que je grimpais aux arbres. Et j’y grimpe toujours. Alors pourquoi ces mêmes gamins autour de moi ont abandonnés les pierres et lancent leurs progéniture en l’air sous l’œil attendrit d’une femme ? Est-ce une étape que j’ai ratée, un secret bien gardé ? En aurais-je appris les mécanismes si j’étais allé à l’école ? Aurais-je dû vivre ma vie autrement que pour le bien de mon frère ? Je ne pense pas. Pourtant je me sens différent des autres ou plutôt, je ne les comprends pas. Je me demande à quoi ressemblait Preston quand elle avait encore l’âge de s’écorcher les genoux. Elle ne devait pas être du genre à en pleurer, plutôt de ces fillettes retordes mais si jolies que les insectes n’effraie pas. Elle aussi préfère encore lancer des pierres et troubler ce monde si lisse et si constant comme s’il n’avait pas d’emprise sur elle. Nous sommes deux adultes qui s’ignorent. Mais surtout, nous sommes deux enfants.

Le silence que j’imposais avait pris racines. Il n’y avait plus que le son visqueux des chairs sous la morsure intraitable du couteau. Ces gestes que j’avais répétés mille fois me mettaient mal à l’aise en sa présence. C’est comme si le simple fait de la regarder dépecer l’animal créait un conflit que je n’avais encore jamais ressentit. Ses doigts détachent habilement la peau, s’engluant de la couleur de la vie. Et de la mort. Son visage est concentré sur son action, marqué par le léger pincement de ses lèvres. J’ai stoppé tout mouvement pour la regarder faire, mon arme encore suspendue dans le vide. Je ne peux m’empêcher de fixer ses yeux, comme hypnotisé. Je réalise que je m’en veux de lui avoir fait faire ça. Je m’en veux car ce sang sur ses mains se fait irrémédiablement écho à un autre. J’aimerais lui demander, apprendre. Que Preston me parle de ce que c’est de vivre les jeux. Qu’elle me raconte l’horreur qui l’a transformée en morte-vivante. Qu’elle me prépare à la possibilité que mon frère soit forcé de suivre le même chemin. Mais pourtant je ne veux rien savoir. Je ne veux pas imaginer. Car ce n’est pas comme ça que je veux la voir. Car pour moi, elle ne se résume pas à ça.

« Si c’était un rituel d’accouplement alors je serais forcé d’te choisir comme femelle Preston, tu m'excite et tu me fous des frissons à dépecer mon gibier aussi bien. Qui sait s’que tu pourrais m’faire comme à ce pauvre lapin si je te laissais. »

Je ris, un peu jaune cependant, alors que je réponds à retardement à ses piques. J’avais besoin de dédramatiser mes sombres pensées en les tournants en dérision. Retourner dans la provocation qui nous allait si bien pour effacer cet instant contemplatif un peu gênant. Je m’approche d’elle, lui prenant l’animal pour finir de le découper, plantant ma lame d’un geste sec avant d’en sortir les organes à la main. Je sectionne les pattes et la tête, répétant l’opération avec celui que j’avais abandonné. Ils étaient bien maigres, à peine leurs muscles étaient-ils développés. Mais c’était ça Panem, il fallait courir plus vite pour ne pas être mangé. Il fallait courir pour attraper sa nourriture et ne pas crever la gueule ouverte.

« J’ai une bouche à nourrir moi mademoiselle Preston, et elle vaut de se heurter à quelques problèmes. Quand bien même, je ne les respecterai pas les lois. La seule règle que j’tolère c’est celle de la nature. Et ce qu’elle me donne j’le prends. »

Elle avait marqué un point que mon ton légèrement revêche avait trahi. A vrai dire, je n’avais aucune raison de lui accorder ma confiance. Elle n’avait rien fait pour la gagner. Elle me faisait prendre des risques en fraudant entre les districts pour venir la voir, la fréquenter m’attirait les foudres d’un certain pacificateur pour une raison qui m’échappait encore et voilà que nous allions manger le fruit d’une chasse interdite. Alors non, j’avais toutes les raisons de croire qu’elle n’en était pas digne. Pourtant, à aucun moment je n’y avais pensé, moi qui d’ordinaire si méfiant. A aucun moment je n’ai songé à la classer comme une menace. Peut-être parce que dans le fond je sais que malgré sa manie de me provoquer, ce n’est pas le genre de raclure à dénoncer les autres. Même si ça me trouait le cul de l’admettre.

« J’ai confiance en toi. Preston. »

Je frotte ma main sur le bas de mon visage, décidément incapable d’oublier mon embarras. Après une longue pause le regard fuyant sur le fleuve je me remets à la tâche, rassemblant les restes sanglants que je sépare de la viande préparée. Je la dépose d’ailleurs près d’elle sur de l’herbe claire, me redressant d’un geste.

« J’vais chercher de quoi faire un feu. »

La pluie encore fraiche compromettait mon idée. Mais par chance j’avais repéré un peu plus loin sur le chemin un arbre avec une branche morte qui pendait misérablement à quelques centimètres du sol. Protégée par les cimes, elle serait suffisamment sèche pour faire naitre la flamme. Je la laisse donc près de la rive, m’enfonçant entre les broussailles qui longeaient le trajet que j’avais pris pour venir. Je tends le bras pour tirer sur la branche, y mettant tout mon poids pour la briser définitivement. J’entaille au passage le tronc de ma lame, récupérant des plaques d’écorce. Trainant ma trouvaille en sens inverse, je laisse l’ensemble choir sur le sol avant de replier mon arme et la ranger dans ma poche. Sans un mot je retourne vers ma moto, récupérant un tuyau et une flasque en métal dans l’une de mes sacoches. Elle n’a plus contenu d’alcool depuis le jour où j’ai appris l’existence de Cas’. Et pourtant elle est toujours là, fidèle au poste. Je vais pas la jeter quand même.

J’ouvre le réservoir de ma bécane d’un geste, y glissant le tube flexible pour qu’il trempe dans l’essence. Il ne m’en restait déjà plus assez pour rentrer au district cinq mais j’avais l’habitude de rentrer en poussant cette satanée machine, mon employeur me donnant juste assez d’argent pour effectuer mes courses. Alors avec ma sale manie des détours et de la vitesse… Ma bouche collée sur l’autre extrémité j’en aspire un petit volume, mordant le tuyau pour la déverser aussitôt dans la flasque avec d’extrêmes précautions, histoire de ne pas avoir de surprises en allumant ma prochaine clope. Le récipient de fer ajouté à côté de l’ensemble, je lui adresse un vague sourire. Voilà, il ne me restait plus qu’un dernier détail à régler.

Sans un mot je rassemble les restes macabres, n’ayant aucun dégout à les porter contre moi pour les déplacer plus facilement. Je les déposes près d’un arbre, tournant à moitié le dos à la jeune femme en me mettant à genoux. J’entreprends de creuser un trou dans la terre meuble et humide entre les racines y déposant les abats avant de tout recouvrir. J’exécutais toujours ce geste comme un rituel, une manie. C’était ma manière de respecter la mort, de remercier la nature pour ce que je lui prenais. Et malgré les railleries moqueuses de mon frère, je n’y manquais jamais. Toute chose en terre en fera naitre une nouvelle. Peut-être était-ce en plus du respect, ma manière d’honorer la vie.

Tapotant les poches de mon jeans à la recherche de mes allumettes, je réalise qu’elles sont dans celle intérieure de ma veste avec mes cigarettes. Je jette un œil vers elle, hésitant, avant me m’approcher brusquement, ouvrant le rabat gauche pour glisser ma main à l’intérieur. Je referme la veste aussitôt, me détournant un peu honteux. Il m’aurait suffit de lui demander de me le donner. Putain, je réfléchis pas assez.

Je me penche sur la branche pour la casser en fagots, m’aidant de la semelle de ma chaussure pour venir à bout des morceaux les plus résistants. Le bois rassemblé et serti d’écorces, je renverse le contenu de la flasque au sommet du tas, craquant une allumette qui embrase le tout instantanément. Des flammes assez hautes s’élèvent, dégageant une légère odeur d’essence en léchant les branches. Au moins avec l’humidité, ça ne risquerait pas de foutre le feu à la forêt.

« La fumée risque d’attirer quelques pacificateurs, on a de la chance que ceux de ton district soient des demeurés d’après ce que j’ai pu observer. Mais vu ce temps de merde, ça tourne en notre faveur. Ils verront pas grand-chose d’autre que des nuages. Alors, on s’les fait ces lapins Preston ? »

Je pensais à un en particulier, avec lequel j’avais eus quelques heurts pour une raison que j’ignorais. Je ne connaissais même pas son nom mais il lui avait pris la sale habitude de venir m’emmerder depuis que je fréquentais Preston. Son petit ami sans doute. Pourtant, ça n’y ressemblait pas. Ou peu importe. Putain, je réfléchis trop en ta présence Preston.


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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeMer 25 Juil - 0:11


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Je n’ai jamais rêvé des jeux. J’ai longtemps pensé qu’un jour ils finiraient par arriver, les cauchemars. J’ai entendu plusieurs des anciens gagnants parler des rêves qui viennent les hanter, des visages qu’ils ne peuvent pas oublier. Je n’ai pas vécu ça. Personne ne vient me hanter, je n’ai besoin de personne pour me faire du mal. Je n’ai jamais ressenti la moindre culpabilité d’avoir ôté la vie. Je n’ai jamais ressenti de culpabilité à avoir tué. Pas la moindre seconde depuis que je suis sortie des jeux. J’ai fait ce que j’avais à faire pour survivre. Mais j’avais tellement peur, tellement honte. J’ai mis des années à comprendre que la peur était normale et qu’elle m’avait sauvé la vie. La honte n’est jamais partie, la honte d’avoir tué alors que j’aurai dû mourir, la honte d’avoir sacrifié des vies qui valaient certainement plus que la mienne. La honte de n’avoir jamais eu le moindre remords, parce que j’avais tellement peur que ça, tout ça n’avait plus d’importance. Je m’en veux parfois de ne même pas me souvenir de leurs visages, de leurs prénoms. Personne ne sort indemne des jeux. Personne, pas même les tueurs nés. On laisse tous quelque chose dans l’arène. Une enfance ou une santé mentale. J’ai encore peur du noir parfois. Je n’avais pas peur en entrant dans l’arène. Personne n’a peur du noir dans le district 8, les horaires de nuit sont courants. Je parcourais déjà les ruelles sombres à 10 ans sans plus d’émotions qu’un plein jour. Et puis l’arène est arrivée, et le noir est devenu l’endroit où se cachaient les monstres, bien réels. Les angoisses resurgissent parfois, 15 ans après être sortie de l’arène. J’ai peur de l’orage et de l’idée de me retrouver seule dans la forêt. Je cherche toujours une issue lorsque j’entre quelque part. J’ai peur de dormir à côté de quelqu’un en qui je n’ai pas confiance. J’ai passé des nuits blanches à guetter les mouvements d’Adonis dans l’obscurité avant de même penser à m’endormir en sa présence. Pourtant, je n’ai pas peur avec Hawkins. Je ne lui confierais pas ma vie, mais sa présence ne m’angoisse pas. Le fait de le voir en face de moi muni d’une arme ne provoque pas la panique que cela provoquerait avec quelqu’un d’autre. Je vois à ses gestes minutieux qu’il a l’habitude de se débrouiller seul, qu’il découpe la carcasse du lapin sans le moindre état d’âme. Qu’est-ce qu’il aurait donné dans l’arène ? C’est une mauvaise habite que j’ai acquisse avec le temps. Évaluer les chances de chacun dans l’arène, mes chances si je devais me retrouver confronté à eux. J’aurais préféré l’avoir en alliée qu’en ennemi c’est certain. J’ai égorgé mes alliés dans leurs sommeils, alors je suppose que ça ne veut pas dire grand-chose. Mais Hawkins représente tout ce que le Capitol déteste. Ces gens qui ne lui sont pas dépendants, qui arrive à se débrouiller seul et à vivre en dehors de son contrôle. C’est une illusion bien entendue, personne ne peut se sortir du joug du Capitol.

Il y avait ce tribut, il y a 14 ans, ma première année de mentorat. J’allais sur mes 16 ans, il en avait 18, sa dernière année d’éligibilité. Je le connaissais bien, toutes les filles du district étaient folles de lui parce qu’il avait les yeux menthe à l’eau et les cheveux couleur des blés. Ce genre de garçons rêveurs qui écrivaient des poèmes plutôt que de venir fumer avec les autres à l’ombre du grand peuplier derrière l’école. Il était plein d’idéaux et de rêves. Un adorable abrutit. Il ne voulait pas tuer pour le Capitol, il disait préférait s’ouvrir les veines plutôt que d’avoir à supporter les jeux. Il ne m’a pas adressé la parole une seule fois, mais j’ai tout de même dût le surveiller, éviter qu’il se suicide avant d’entrer dans l’arène. Mes jeux étaient encore frais, et j’étais encore en colère, la colère que seuls les adolescents peuvent avoir en eux. J’étais fière, je ne comprenais pas pourquoi il me traitait comme une misérable moins que rien. Je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas tuer, pourquoi il ne voulait pas se battre ? N’avait-il pas peur de mourir ? Ne comprenait-il pas que s’il ne tuait pas il finirait par se faire tuer ? Je ne comprenais pas sa haine du Capitol, je ne comprenais pas pourquoi il préférait crever plutôt que de leur donner le spectacle qu’ils réclamaient. Il se foutait de gagner, il se foutait de mourir. Il avait une famille dans le district, sa sœur avait mon âge. Comment pouvait-il refuser d’essayer pour eux ? La dernière nuit avant l’entrée dans l’arène, je l’ai coincé dans sa chambre et lui ait demandé pourquoi. « Parce que je ne veux pas finir comme toi est-ce, tu t’es vu, Silk. » Il a sauté de sa plateforme. Il est devenu un héros, je suis encore un paria. J’ai du mal à saisir le concept de martyr.

Le silence est presque confortable. Je suppose qu’Hawkins n’est pas du genre bavard, plutôt le genre à parler uniquement s’il en a besoin. Je ne comprends toujours pas pourquoi il me parle, à moi de toutes les personnes. Je ne suis rien pour rien lui.

« Tu sais très bien ce que je te ferrais si j’en avais l’occasion. »

Je sais que mon ton le met mal à l’aise, que suis en train de sortir de sa zone de confort. Il ne rougit pas comme une vierge à chaque évocation du loup, mais c’est tout comme. C’est à la fois amusant et intrigant de le voir se débattre intérieurement avec lui-même. Je n’ai pas l’habitude de ce genre de réactions. Adonis se prend toujours au jeu, Noah est trop sérieux pour ça. C’est comme si Hawkins n’en comprenait pas les règles, comme si quelque chose lui échappait et qu’il n’arrivait pas à saisir pourquoi j’aime caresser ses défenses du bout du doigt. Je suis du genre à provoquer le serpent avec un bâton jusqu’à ce qu’il attaque.
Il m’enlève ma besogne des mains pour finir de la travailler. Je ne suis pas répugnée par les entrailles ou le sang, j’observais ma tante avec intérêt lorsqu’elle vidait ses poulets achetés au vieux voisin. C’est cette même curiosité morbide qui pousse les gens à chercher le sang lorsqu’un accident survient à l’usine, cette même curiosité qui pousse les gens à regarder les jeux. Le spectacle de ses mains couvertes de viscères à quelque chose de fascinant. Les miennes sont couvertes de sang, je les essuie sur mon jean sans vraiment y faire attention. Je devrais aller les rincer dans la rivière, mais je ne veux pas vraiment me lever. J’apprécie de l’observer travailler. Ma cigarette est depuis longtemps oubliée dans l’herbe mouillée, je m’allonge légèrement sur mes coudes.

Une bouche à nourrir ? Je n’aime pas l’idée mon sourire s’évanouit aussi vite qu’il est arrivé. C’est donc ça qu’on appelle déchanter ? Une bouche à nourrir, ça pourrait être n’importe quoi. Une femme, un enfant, un parent. Ça pourrait être une femme, surtout une femme. Une jolie femme dans une robe à fleurs qui l’attend bien sagement au district 5. Pourtant, j’ai du mal à réconcilier l’image d’Hawkins dans un foyer. En fat, je crois que je ne veux pas imaginer Hawkins dans un foyer.

« Personne ne vaut la peine de s’emmerder autant. »

Soufflé entre mes dents, mon ton est certainement plus abrupt que ce que j’aurais voulu. Personne et surtout pas moi, je l’ai bien compris il y a longtemps. Il y avait une rumeur avant que je parte pour les jeux qui disait que le fils du teinturier comptait demander ma main à ma tante après qu’on se soir bécoté deux fois derrière l’usine. Ma tante riait à l’idée même que quelqu’un veuille faire de moi une fille respectable. Il n’était pas méchant le fils du teinturier et peut-être que s’il avait vraiment insisté j’aurais fini par lui dire oui. Il a épousé une tisseuse qui lui a fait de beaux enfants, il me sourit encore lorsque je le croise dans le district. J’espère ne jamais avoir à emmener l’un de ces fils au Capitol. Je me demande si la bouche à nourrir d’Hawkins lui rend la pareille, je me demande si elle se rend même compte de ce qu’il fait pour elle.

Il dit me faire confiance, j’ai du mal à comprendre pourquoi. Pourtant, je ne peux pas nier que je lui fais confiance également. Je ne lui dirais pas que si quelqu’un d’autre que lui avait sorti un couteau, je serais certainement partie en courant ou que je sais qu’il viendra même lorsqu’il est en retard. Je ne lui dirais rien d’autre que :

« Je te fais confiance aussi Hawkins. Pas que je sois persuadée que ça soit une bonne idée. »

Et même s’il a une bouche à nourrir et que celle-ci partage sa couche, il est là dans le district 8. Je sors une cigarette de mon paquet et l’observe appuyée sur mes coudes. Je pourrais certainement l’aider. Je pourrais. Mais je suis une faible femme après tout et j’apprécie de voir les hommes travailler. Je le dévisage lorsqu’il s’approche de sa moto. Je me demande si sa bouche à nourrir est son gamin, il lui ressemble. Le même grain de beauté au dessus de la lèvre ou le même nez ? Ou est-ce qu’il ressemble plus à sa mère et si oui où est-elle ? Je veux connaitre Hawkins, juste le connaitre.

« Tu veux que je te laisse en tête avec ta moto pour faire vos cochonneries Hawkins ? »

Oui, c’est lâche de profiter de la faiblesse d’un homme lorsqu’il a quelque chose dans la bouche, mais c’était vraiment tentant et je dirais même limite obscène. Je lui souris à pleines dents, inhalant la fumée de ma cigarette en attendant qu’il ait fini d’enterrer les abats religieusement. Je ne pensais pas qu’Hawkins était un homme de superstition, à moins qu’il pense que c’est de là que viennent les bébés lapins. Qui sait, je pensais bien que c’est une cigogne qui apportait les enfants aux gentils parents lorsque j’étais gosse. J’ai compris que le procédé est bien plus intéressant depuis.

Il s’approche soudainement de moi et fouille dans la poche de sa veste. Ça, c’est surprenant. Je ne pense pas l’avoir déjà vu d’aussi près. Ça ne dure que quelques secondes, mais j’ai le temps de voir la barbe naissante sur ses joues et l’ourlet de ses paupières. J’inspire profondément, c’est juste parce qu’il m’a prise par surprise.

« Tu sais si tu veux me déshabiller Hawkins, il suffit de demander. »

J’envoie ma cigarette dans le feu nouvellement allumé et approche mes mains des flammes pour les réchauffer. Il y a encore du sang sous mes ongles, mais au fond qui s’en soucie ? Certainement pas Hawkins. Je lui souris.

Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire à la mention des pacificateurs. Bien sûr qu’il a déjà croisé Adonis. Nightsprings l’appelle « cet abruti avec sa moto qui tourne autour du district parce qu’il veut te sauter ». Je le laisse parler parce que c’est hilarant, ce genre de remarques de la part d’Adonis.

« Nightsprings est pas si mauvais tu sais. »

C’est faux bien entendu, Adonis est mauvais et bien pire. Il fait passer la plupart des pacificateurs pour des enfants de choeur, il fait passer la plupart des tueurs pour des enfants de choeur. Il y a un monde entre eux. Bizarrement, Adonis et Hawkins se mélangent mal dans ma tête, comme l’eau et l’huile, la glace et le feu. Adonis pourrait lui causer des problèmes s’il apprend ses détours illégaux. Adonis adorerait lui causer des problèmes. Et je ne veux pas que ce genre de choses arrivent.

« Évite juste de le provoquer, il est un petit peu caractériel. »

Caractériel n’est pas le mot. Adonis est sociopathe serait plus juste. Mais Hawkins n’a pas besoin de le savoir.

Je me lève et m’approche de l’orée de la forêt. Je cherche deux branches fines, mais suffisamment longues. Lorsque je les ai trouvés je viens de rassoir à côté d’Hawkins et sort mon couteau pour retirer l’écorce au bout des piques de fortune. Je crois que c’est comme ça qu’il faut procéder, mes expériences en la matière sont limitées.
Je sais que je ne devrais pas avoir envie de le savoir, que la curiosité est un vilain défaut et qu’on fond sa réponse n’a pas vraiment d’importance pas vraie ? Que le fait qu’il est avec quelqu’un dans son district ne signifie pas que je ne pourrais plus jamais le voir, que le jeu est fini ? Les mots ont quitté mes lèvres avant même que j’aie eu le temps d’y réfléchir.

« Et ta bouche à nourrir, elle est jolie ? Elle a un prénom ? »

Je ne veux pas le savoir, mais j’en meurs d’envie. Parce que je sais que sa réponse implique plus de choses que je ne veux bien me l’avouer. Je déteste qu’il soit capable de me rendre si peu sûre de moi. Il est comme ces petites plaies sur le palais, qui mettent si longtemps à guérir parce qu’on ne peut s’empêcher de passer la langue dessus. Une délicieuse petite plaie qui rappelle son existence juste quand on pense l’avoir oubliée. Je ne veux pas savoir, mais je meurs d’envie qu’il me dise qu’il n’y a pas d’épouse dévouée au district. Dis moi ce que j’ai envie d’entendre Hawkins, juste une fois.

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Swain Hawkins
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeVen 27 Juil - 15:43

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Elle gisait là. Elle s’était enfin endormie.
Pour la première fois de ma vie j’ai ressentis le vide. Pour la première fois je me suis retrouvé face à l’implacable visage mortifié de l’absence. L’absence de ce néant ambulant qui rasait les murs de sa frêle silhouette, touchant du bout des doigts les chimères destructrices des ombres de son cœur. Je me réveillais de trop de silence dans les torpeurs du jour, remplaçant le réveil déchirant de ses crises. Je pensais la trouver près de la fenêtre à fredonner quelconque dialogue avec un interlocuteur imaginaire, mais je n’y trouvais que le rideau murmurant au vent ses provocations. J’ai souvent cru la voir du coin de l’œil, assise sur le bord du lit, mais mes yeux ne capturaient là qu’un fantôme évanescent au moindre pivot de tête. Je pensais devenir fou à appeler à travers la porte d’une pièce que je savais vacante. Etait-ce l’habitude, était-ce la fatigue ? Ou bien, le manque.

Elle gisait là, elle s’était enfin endormie. L’année de sa mort ma mère ne s’abandonnait plus au sommeil. Elle ne s’abandonnait plus à rien. Les ravages ne lui permettaient plus la moindre activité sensée, pas même la faculté de retrouver le chemin de sa propre raison, de sa propre maison. Elle se contentait d’errer, s’arrêtant parfois dans un éclair de lucidité pour vous caresser la joue avant de proférer des insultes. Ma mère qui n’avais jamais daigné se prendre en main, n’en avais jamais tendu une secourable à son propre sang. Ce jour-là je rentrais du travail, il était tôt et Cas’ était encore à l’école. Un simple coup d’œil dans notre minuscule foyer désert. Un simple coup d’œil. J’ai contourné le terrain pour m’enquérir du jardin et je l’ai vu. Comme désarticulée sur le sol face contre terre, ses fils qui la maintenaient en mouvement s’étaient enfin coupés. Son corps avait enfin rejoint son âme déjà poussière, la mort avait cessé de jouer avec son cadavre comme elle s’était entêtée à faire pendant toutes ces années. Elle avait les doigts crispés sur une satanée fleur. Une de ces fleurs qui avait le droit à tous ses égards, qui engendrait la substance qui lui valait de sang. Le flux vital de sa folie. Je suis resté là plusieurs minutes, pétrifié devant cette scène. J’avais longuement souhaité sa mort, voulut en finir moi-même. Je l’ai haïe de m’avoir livré à la cruauté de la faim et de la pauvreté, haïe de m’avoir jeté hors de son monde comme on repousse un insecte d’un battement de main. Haïe de n’être qu’une coquille vide mais encore capable de ruine. Lorsque j’ai esquissé un mouvement pour la retourner, j’ai réalisé que la plupart des plantes du massif avait été arrachées ou coupées violemment au ciseau. Terre et sang se mêlaient sous ses ongles pâles, ses paupières définitivement closes noyées dans le tourment de ses cernes. Avait-elle cherché à ramasser ses précieuses fleurs ? Ou au contraire à les arracher, supprimer la cause de son malaise ? Je ne le saurais jamais, et je ne veux pas le savoir. Je préfère penser qu’elle essayait encore de se détruire. Car ce que j’ai ressentis par la suite m’est bien plus supportable avec cette conviction. Comment le néant peut-il créer cette sensation de vide ? L’absence. Je pensais que ma mère était peine perdue. Qu’elle était déjà morte. Qu’elle ne méritait pas que l’on fasse quelque chose pour elle. Que ça ne valait pas la peine de s’emmerder. Mais si ces doigts inertes, si ce visage raide s’est posé sur ce jardin avec l’intention de le purifier, alors c’est moi, qui ai abandonné tout espoir. C’est moi qui l’ai abandonnée.

Personne ne mérite que l’on s’emmerde autant, hein. C’était bien digne de Preston ça. Digne de quelqu’un qui n’avait rien à perdre d’autre que son joli minois sous la morsure des mouches. Rien d’autre à foutre que de se permettre de jouer un petit jeu sans règles avec un inconnu. Tous les coups sont permis mais celui-ci m’atteint particulièrement. Plus que ses sous-entendus, ses provocations et ses sourires. Plus que ses regards qui tentent de fouiller en moi pour y trouver quelque chose qui m’est inconnu. Il est des gens pour qui il vaut la peine de suer sang et eau. Comme il m’arrive de me demander comment seraient les choses si ma mère n’avait pas gagné les jeux, il m’arrive aussi de penser à ce que seraient mes journée si Cas’ n’était pas là. Mon frère apparu de nulle part, moitié de mon sang mais entièrement ma famille. La vieille n’a pas laissé un fardeau de plus à sa mort, non, elle m’a laissé un cadeau. Une raison de vivre, un moyen de remplir ce verre que son absence avait laissé malgré tout. Malgré ma haine. J’aurais pu le laisser derrière, le laisser se débrouiller comme je l’avais fait avant lui. Mais pourquoi l’abandonnerais-je ? Pourquoi répéterais-je les erreurs de cette femme ? A quel autre but puis-je prétendre que celui de notre simple survie à tous les deux ? Que celui de veiller sur lui quitte à enfreindre toutes les règles ? Je ne connais rien de Preston au final. Mais s’il y a une chose dont je suis sûr maintenant, c’est qu’elle n’a aucun sourire qui l’attend à la maison. Ou peut-être que ce « Nightsprings » qu’elle prétend connaitre est là pour lui ouvrir la porte. Mais un enfoiré ne compte pas. Il menace ma survie et vient me provoquer de lui-même. Et le fait qu’elle le défende me met encore plus mal à l’aise. J’ai l’impression d’être un gamin dont on réprimerait la fougue en lui tapant sur la main d’un air réprobateur. Je sais reconnaitre une menace lorsque j’en rencontre une. Elle ne me fera pas croire que cet homme n’est pas un homme mauvais, qu’il ne serait pas le premier à tuer si on lui en donnait l’occasion.

Il y a comme un fossé entre elle et moi. Pourtant nous arrivons aisément à le traverser par moments l’un l’autre, deux enfants jouant du gouffre. Comme une frontière de comportements et de mots qui m’échappent et me tirent vers le fond. Pourquoi toujours en revenir à son corps, pourquoi toujours chercher le mien d’une pique habile là où il n’y a aucune situation gênante ? Je me suis peut-être trop avancé en disant que je lui faisais confiance car sa réciproque me rappelle que je ne lui ai toujours pas dit mon prénom. Et bien que je connaisse le sien, je me refuse à la nommer ainsi. Je me refuse à créer un lien entre nous qui nous autorisera à oublier le statut d’inconnus. Seulement j’aimerai qu’elle m’apprenne, qu’elle m’enseigne tout ce que je ne sais pas, à commencer par ce langage si étrange des sous-entendus. Qu’elle m’explique cette lueur étrange dans son regard lorsque j’évoque mes responsabilités envers mon frère et le ton soudain changeant de sa voix. Non, contrairement à ce qu’elle pense je ne sais pas ce qu’elle est capable de me faire. J’ai juste prononcé ces paroles en l’air dans l’espoir de mieux comprendre ses intentions. Cesse de déclencher en moi autant de ces choses que je ne comprends pas Preston.

Elle se redresse brusquement, me faisant réaliser que je me suis muré dans le silence depuis plusieurs minutes, les sourcils froncés, la main figée sur l’une des branches qui était tombée du feu. Les flammes au bout de celle-ci en noircissent le bois s’approchant dangereusement de mes doigts dans l’attente de les brûler. Je la remets vivement sur le tas, hasardant un coup d’œil vers elle. Son dos, ses avant-bras et ses fesses sont tachés de terre. Ce détail détend légèrement ma colère. Si elle surprenait mon regard ainsi, elle ne manquerait pas de m’envoyer une autre réplique cinglante bien que le constat de la boue soit la chose qui ait attiré en premier mon œil. Je reporte mon attention sur le feu et la viande crue, m’apprêtant à me lever à mon tour lorsqu’elle revient s’assoir à mes côtés, m’ayant doublé dans l’idée. J’attrape la seconde branche qu’elle a ramenée, entreprenant une découpe identique à la sienne en faisant gicler violemment l’écorce, manquant de me couper le bout du pouce.

« Personne ne vaut la peine de s’emmerder autant. » Sa phrase résonne toujours dans ma tête sans que je puisse la faire taire. Le simple fait de vivre était-il un fardeau pour elle ? Se contentait-elle de prendre sans jamais rien donner ? Qu’est-ce que tu fous là avec un type comme moi Preston ? Qu’est-ce que je fous là avec elle à me démerder à faire cuire ces putains de lapins sur du bois mouillé alors qu’ils devraient rôtir tranquillement sous les glapissements affamés de mon frère ? Est-ce qu’il en vaut la peine ? Bien sûr. Est-ce que ma mère en valait la peine ? Je ne le saurais jamais. Est-ce que Preston en vaut la peine ?



Avant que je réalise mon geste, je l’ai déjà empoignée par le col de ma veste, mon autre main venant emprisonner son arme et le pic de bois dans la sienne. Avant que je réalise je l’ai déjà plaquée contre l’herbe détrempée. Avant que je réalise, mon visage est déjà trop près du sien.

« Alors qui en vaut la peine pour toi Preston ?! Hein ?! Qu’est-ce qui vaut la peine de s’emmerder ?! »

Ma voix est agressive, furieuse. Mes yeux dans les siens ne peuvent que darder ma colère sourde qui en fait trembler mes membres. Elle a prononcé les mots de trop. Elle m’a jeté dans le fossé de l’incompréhension en riant avant de me faire une grimace que je ne comprends pas. Pourquoi parlait-elle de mon frère comme si elle eut été persuadée que c’était une femme ? Qu’est-ce que ma vie pouvait bien lui foutre ? Pourquoi, pourquoi avons-nous commencé à jouer à ce stupide jeu ? Pourquoi est-ce que les mots de quelqu’un que je me veux inconnu me blessent comme s’ils venaient d’un proche ? Pourquoi est-ce que je ne peux m’empêcher d’avoir envie de la secouer comme si je faisais une affaire personnelle de son existence ?

Mon corps vouté tenaille le sien contre le sol sans broncher. Ma main s’est déliée de la sienne pour venir agripper le second pan du col et la soulever légèrement.

« Cette bouche à nourrir. Elle m’attend. Et elle en vaut la peine. Elle vaut la peine que j’crève pour elle. »

Je la lâche et la laisse retomber dans un bruit étouffé, la toisant toujours du regard. Mon mépris était surtout embrumé d’incompréhension. Ma colère surtout marquée de fierté.

« Mon frère, Cas’. Il en vaut la peine. »

Murmurée à moi-même comme une persuasion inutile, ma phrase s’éteint à peine passées mes lèvres.
Mon frère, Castiel, il valait la peine de crever. J’étais déjà presque mort pour le sauver. Presque mort pour le protéger. A ce souvenir je ne peux m’empêcher de porter une main sur mon torse, crispé sur ma chemise. Avant que je réalise, mon regard a déjà fui.
J’ai un but dans la vie. Une motivation pour laquelle je pourrais faire et fait déjà tous les sacrifices. Mais qu’est-ce que quelqu’un comme elle qui a laissé son âme et ses raisons aux jeux, peux bien y comprendre ? Qu’est-ce que quelqu’un comme elle peut bien valoir, pour que j’explose ainsi ?

« Et toi Preston, la personne qui t’attend. Est-ce qu’elle en vaut la peine ? »

Et toi Preston, est-ce que tu vaux la peine d’un sacrifice ?


Dernière édition par Swain Hawkins le Mer 30 Jan - 5:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeDim 5 Aoû - 1:41

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Quand on est née dans un district, on apprend vite que la vie est fragile. Que nous sommes des êtres fragiles, soumis à la maladie, à la douleur, à la mort. Que demain verra peut-être le dernier jour, si ce n’est pas demain, ça sera peut-être le jour d’après, ou celui d’après. Parce que tous les jours sont les mêmes, une répétition des mêmes gestes, des mêmes mots. Une épée de Damoclès toujours suspendue au dessus de têtes baissées vers le sol parce que même l’action de relever la tête est trop douloureuse, trop fatigante. Courber l’échine, ramper quand les jambes se font trop faibles. S’écraser, ne se taire devant le Capitol, pas un mot plus haut que l’autre, toujours en silence.

J’ai échappé à cette vie pour m’enfermer dans un autre enfer duquel je suis totalement responsable. Mais au fond qu’est-ce que j’aurais bien pu faire d’autre ? Me rebeller ? J’aurais pu essayer. Je ne l’ai pas fait, pourquoi ? Parce que j’ai choisi la solution de facilité. Courber l’échine, ramper moi aussi. Devenir une fourmi dans la fourmilière, ouvrière différente, mais tout autant part du système. Je ne fournis pas du minerai ou des céréales au Capitol. Je fournis une illusion, l’illusion d’être aimé pour certains, celle que les jeux ne sont pas si terribles pour d’autres. Ils aiment me voir, moi qui n’aie pas de cicatrices, pas de traces visibles des jeux. Ca leurs donnes bonne conscience je suppose, une pauvre fille des districts sauvée par les jeux, une pauvre fille des districts qui ne se plaint pas de son sort. Qui leur sourit avec la même hypocrisie qu’ils partagent entre eux. Est-ce que les gens avec qui je passe la nuit s’imaginent que je les aime ? Ca doit être un peu vrai, je suppose. Certains me disent qu’ils m’aiment, ils ne savent pas ce que ça veut dire. La plupart sont gentils avec moi, juste des imbéciles qui ne comprennent pas leurs chances de vivre dans un monde où ils ont assez d’argent pour payer ma compagnie. Je ne sais pas ce qu’elle a de si exceptionnel, ce qui peut bien les fasciner autant. Je ne serais jamais une capitoliene, jamais. Je n’aurais jamais cet accent haut perché, jamais ce porté de tête, jamais cette démarche si sûre de moi. Je ne serais jamais l’une des leurs même si je le voulais. J’essaye de ne pas jurer en public, mais ça fait les rires, j’essaye de ne pas montrer d’où je viens, le district ancré en moi, mais c’est peine perdue. Je suis une enfant des districts et malgré la volonté que j’ai mise à rentrer dans le moule du Capitol, je n’ai jamais totalement réussi. Un canard ne devient jamais un cygne s’il n’est pas né ainsi. On ne peut pas changer sa nature, et peut-être que la mienne a toujours été foncièrement ce qu’elle est. Passive. Foncièrement passive. Alors, je me dis parfois que m’allonger quelques heures vaut bien des heures passées debout dans une usine ou sous le soleil dans un champ. Je me dis que parfois, les choses auraient pût être pire. Que compter les fissures au plafond revient à compter les étoiles. C’est peut-être vrai, si je le veux vraiment.

Lorsque ma tête heurte l’herbe, je laisse échapper un son entre un sanglot et un rire. Je ne peux pas vraiment dire que je suis surprise de sa réaction, je l’ai bien cherché au fond. Est-ce que je suis effrayée ? Peut-être un petit peu. Sa proximité me surprend comme lorsqu’il est venu chercher ses allumettes. Il est toujours si prudent à ne pas me toucher, éviter tout contact physique avec moi comme si le simple fait d’être à quelque centimètre de moi était une épreuve. Je ne peut pas vraiment imaginer qu’il soit assez hors de lui pour avoir brisé cette barrière qu’il s’est évertué à monter. Qu’est-ce qui se cache derrière cette colère ? Je sais gérer la violence. Elle fait partie intégrante de ma vie, je sais gérer la violence bien mieux que la tendresse. Les coups mieux que les baiser. Est-ce que c’est ce genre de relation que je veux avec Hawkins ? Est-ce que j’aime voir la colère dans ses yeux comme j’aime la voir dans ceux d’Adonis ? Le bleu de ses yeux est bien trop bleu. J’ai tendance à pousser les gens jusqu’à un point de non-retour. Les faires réagir quand je ne le fais pas. Je ne vis que dans l’extrême et le chaos. L’ordre me fait peur c’est peut-être pour cela que ma vie est tel bordel que je ne fais rien pour arranger. Il pourrait me faire mal, je sais me défendre, mais pas contre un homme adulte de la carrure d’Hawkins. Et pourtant, même dans sa colère il ne s’est jamais montré menaçant. Allongée ainsi je peux voir la buée qui s’échappe de mes lèvres à cause de la température. Je sens ma poitrine se soulever rapidement, mon dos contre le sol humide. Je sais que je respire peut-être un peu trop fort, un peu trop rapidement. Il n’est pas d’un meilleur état et je m’en veux un petit peu de l’avoir mis dans cet état. Je ne bouge pas. J’aimerais avoir sa conviction, avoir quelque chose qui vaut la peine de se battre, la peine de mourir. Je n’ai rien. Cas'. Un frère. C’est mieux qu’une femme et pourtant la réalisation est presque aussi brutale. Il a une famille, une famille de sang. Il existe pour des gens autres que lui-même. Il est quelqu’un pour Cas'. Quelqu’un l’attend quelque part. Est-ce que je suis jalouse ? Pas de ce gamin que je ne connais même pas. Pas de sa relation avec Hawkins. Je pense que je suis jalouse de la situation. Au moins un petit peu. Parce que j’aimerais avoir quelqu’un pour partager mon sang, partager mon nom.

« Personne ne m’attend. »

Je déteste immédiatement le son de ma voix, cette voix de pleurnicharde. Si je ferme les yeux, je ne vois que du noir. Pas de larmes. Si je les ouvre, je vois simplement les parcelles de ciel gris qui perce à travers les arbres et les corps d’Hawkins qui plaque toujours le miens au sol. Je ne peux pas me relever parce qu’il n’a pas bougé. Je me relève légèrement sur mes coudes pour pouvoir le regarder dans les yeux. Je sens le collier se balancer légèrement sur ma poitrine, le métal froid contre ma peau. Les alliances de mes parents sont autour de mon cou. Ma tante leurs a retiré de peur de que des pilleurs de tombe viennent les voler pour ensuite les faires fondre. Deux simples anneaux en or avec leurs noms gravés à l’intérieur. Deux anneaux qui lient une vie. Ma tante m’a raconté que on père avait travaillé pendants des mois toutes les nuits à la fabrique pour pouvoir les payer. Pourquoi faire une chose pareille ? Je les avais avec moi dans l’arène, je n’avais rien d’autre à emporter. Deux alliances sur une chaine abimée. Je n’ai pas osé les quitter depuis, comme si le simple fait de les retirer aurait des conséquences. Si je passe le plus petit des anneaux sur mon annulaire, je sais qu’il s’y glissera parfaitement comme s’il avait été forgé pour moi. C’est ironique. Et c’est surtout risible, que je l’ai déjà mise à mon doigt. Comme ces petites filles qui enfilent des robes de princesses, juste pour rêver.

« Il n’y a plus personne. »

Je sais que c’est faux, j’ai toujours Adonis. Mais je ne peux pas prétendre connaitre le fond de sa pensée. Je ne peux pas prétendre que je sais qu’il ne trouvera pas quelqu’un d’autre à attendre, qu’un jour il ne partira pas pour un autre district sans une arrière-pensée pour moi. Et que les gestes échangés il y a quelques jours sur un quai de gare ne vaudront pour rien. Je n’ai aucun moyen de le savoir. Il n’y a pas de promesses entre nous, pas de « pour toujours » gravées dans des anneaux en or. Alors non Hawkins, il n’y a personne.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis que nous sommes dans cette position, mais le poids de son corps sur le mien commence à se faire sentir. Je ne sais pas s’il se rend compte à quel point j’ai envie de pousser ses limites. Je veux juste voir jusqu’où il pense pouvoir aller dans le jeu, jusqu’où il me permettra d’aller. Et malgré sa colère, je recommence à prendre confiance doucement. Je suis en terrain connu et je sais qu’il ne l’est pas. Je lui souris et mets mes mains contre sur ses hanches avant de les passer sous sa chemise. Il n’aime pas que je le touche, il n’apprécie pas le contact physique. Alors, je me relève rapidement pour venir coller mon corps contre le sien sans qu’il ne puisse réellement protester. Mes mains remontent dans son dos pour venir se poser contre sa nuque. Je lui souris encore. Je sais que je suis trop près pour son confort, plus près de lui que je ne le devrais. Je me colle encore un peu plus en remuant légèrement pour soulager son poids sur mon bassin. Je sais qu’il est assez près pour m’entendre murmurer.

« Tu sais Hawkins si tu veux rester dans cette position encore longtemps il va peut-être falloir commencer par me dire ton prénom. »

Je mentirais en disant que je n’ai pas pensé à son prénom. J’y pense, souvent. Je m’imagine quelles consonances peuvent aller avec Hawkins. Si c’est son vrai nom de famille. Est-ce que c’est un jeu où je dois deviner ? Peu de gens m’appellent Silk, et pourtant comme Hawkins, ils connaissent tous mon prénom. Certains m’appellent encore District 8 au Capitol. D’autres préfèrent des adjectifs moins glorieux. Un prénom est n’est qu’un prénom. Je n’ai pas besoin de connaitre le sien. Mais j’en ai envie. Et malgré les provocations et les jeux stupide, je sais que c’est peut-être parce qu’il en vaut la peine.
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeLun 20 Aoû - 0:55

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Un homme avisé m’a dit un jour : ce que tu ne comprends, doit être chéri. Ce que tu ne comprends doit raisonner chacun de tes pas. Qu’il n’y a pas de quête plus valable que le savoir, les expériences rencontrées au détour d’un chemin de vie. L’inconnu pour guide et la vérité pour but. Savoir, je veux savoir. Enfin dégager ces ombres qui obscurcissent mon horizon et semblent se foutre de moi. Mon cerveau est brumeux, comme si constamment la tête dans un nuage je ne voyais pas au-delà de la tempête. Par-delà le sens des choses. Je me perds dans le tourbillon, ce vortex qui m’emporte à chaque fois que je tente une approche. Le calme. J’aimerai l’atteindre. La plénitude de la révélation, passer de l’autre côté. Je les vois tout autour. Ils sont normaux, ils sont heureux. Ils se comprennent les uns les autres par des comportements codés, ils rient ou pleurent pour un seul mot. De l’autre côté de la vitre je les observe. Est-ce moi qui suis en cage ? Ou bien est-ce ce monde qui est enfermé dans une bulle pour l’empêcher de me contaminer ? Je suis seul ici. Il n’y a personne pour m’expliquer, briser les barrières. J’ai beau essayer de les faire voler en éclats, c’est toujours mon esprit qui tombe en morceaux dans le néant. Ils rient, s’offusquent, me prennent pour un idiot. Peut-être que je suis simplet au final. Les sentiments, les relations humaines, elles paraissent si facile vues de l’extérieur. Oui, je dois être inadapté. Après tout, la seule chose que je sais faire, c’est survivre seul. J’aurais dû grandir de l’autre côté, faire comme tous les gamins et aller à l’école. Apprendre l’amitié, le langage, la société, s’amuser. Apprendre que un plus un ça fait deux. Et qu’à deux c’est toujours mieux.

Alors j’ai fait ce que cet homme m’a dit. J’ai chéri le moindre trouble, j’ai tenté d’apprendre des reflets sur les murs des dialogues invisibles à réciter par cœur dans l’espoir qu’un jour cela devienne par conviction. Que l’habitude me porte et me permettre d’enfin dissiper ces ténèbres. Dans l’attente qu’un jour je serais suffisamment instruit pour sortir les rejoindre. J’ai observé, copié, essayé. Parfois lorsque l’espace de quelques instants mes livraisons me laissaient entrevoir le quotidien d’une famille, je tentais de m’en imprégner. Et même si je ne saisissais le sens de ce que je voyais, j’échafaudais des théories jusqu’à ce que la porte se referme et que le devoir ne m’appelle ailleurs. On sourit quand on est heureux. On pleure quand on est triste. On crie quand on est en colère. On se prend dans les bras quand on s’aime… Aimer, mais aimer c’est quoi ? Je crois que c’est ce qui me fait garder mon frère en vie. Oui, mais alors pourquoi est-ce que je n’ai jamais réussis à enlacer Cas’ ? Pourquoi est-ce plus facile de regarder et supposer que d’être certain et d’agir ? Il me faudrait un traducteur, mieux encore, j’ai besoin d’un professeur. Peut-être que cet homme avisé connaissait la réponse à cette énigme. Et s’il n’était pas mort en laissant sa femme et son gosse seuls, peut-être que je lui aurais accordé plus de crédit. Et si malgré tout il disait vrai ; si je dois chérir la moindre chose que je ne comprends, alors Preston devrait être en tête de liste.

Qu’est-ce que j’espérais provoquer en l’accablant de la sorte ? Malgré l’écho de ma colère, je réalise la rudesse de mon propos quand enfin elle me répond. Il n’y a personne. Personne ne l’attend. Cette fois, je peux comprendre ces mots. J’ai longtemps ressentit. Bien avant la naissance de Castiel il n’y avait personne. Personne ne m’attendait. Au début on croit que c’est mieux ainsi, que c’est tellement plus simple de n’avoir que sa propre personne à gérer, de comptes à rendre qu’à son reflet dans le miroir. C’est tellement risible de ma part, avoir eu la prétention de lui apprendre la vie qu’elle avait perdue alors que j’étais visiblement le plus ignorant. Sa réponse pose un malaise en moi. Je repense au concept de cette vitre infranchissable qui définit si bien ce que je suis actuellement. Je vois mon frère jouer avec d’autres enfants, interagir comme un être humain presque normal. Moi je n’ai pas bougé depuis tout ce temps, englué dans mon autisme. Bien des gens sont passés sur mon horizon, puis, elle est apparue. Silk Preston, comment fais-tu pour évoluer des deux côtés ?

Mes yeux n’ont pas cessés de fixer les siens. Même avec cette proximité je ne serais jamais capable d’y lire ce qu’elle pense, combien cela même semblerait évident à n’importe qui. Je voudrais savoir. Qu’est-ce qui l’intéresse tant chez moi ? Est-ce qu’elle est venue admirer le spectacle elle aussi ? Rire avec les autres de mon incapacité à réagir aux actes spontanés ? Qu’est-ce que tu espères de moi hein Preston ? Si c’était juste pour passer le temps, alors pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

J’amorce un geste pour me redresser mais il est stoppé net par ses mains sur mes hanches. Ses doigts se frayent doucement un passage sous ma chemise et mon t-shirt. Sur ma peau. Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi ? Pourquoi ramènes-tu toujours à ce jeu-là Preston ? Aimes-tu à ce point me voir perdre pied devant l’incompréhension que j’éprouve envers ta personne ? La gêne que j’ai ressentis de savoir que tu étais seule ne te suffit pas ? Tu veux aussi gêner tout mon être ? Ce jeu que nous jouons, n’a aucune limite il est vrai. Mais arrête. Cette manière de jouer, tu sais qu’elle me fait perdre pied, tu sais que je n’en connais pas les règles. Je ne peux plus fuir. Je tressaille, tout mon être se fige. Son corps s’est rapproché du mien, s’y colle parfaitement. Sa chaleur se mélange à la mienne, je sens l’odeur de mon propre tabac sur elle. Ses mains parcourent mon dos pour s’accrocher à ma nuque, forçant un peu plus la proximité par l’étroitesse de mon vêtement. Je suis coincé entre ses bras et son regard. Pris au piège. Une vague crainte s’empare de moi. Je n’ai pas envie que l’idée lui prenne de retirer mon haut. Je ne veux pas être à la merci de ses regards, qu’elle me découvre tel que je suis. Qu’elle découvre la marque indélébile du seul but que je poursuis. Je me sens stupide, comme un gamin qui regarde une fille pour la première fois. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je ne sais pas ce que j’ai envie de faire. Et toi Preston, qu’est-ce que tu veux faire ?

Ma bouche s’entrouvre mais aucun son n’en sort. J’ai oublié ce que je voulais dire ou plutôt je n’ai pas trouvé avec quelle diversion verbale j’allais m’en sortir cette fois. Tout est de sa faute. La faute de l’ascendant de ses mouvements sur ma capacité de réflexion. La faute de son corps qui remue sous le mien. Mes yeux ont peur de quitter les siens. Arrête Preston. Ou alors révèle-moi tout ce que je dois savoir dès cet instant. Rester dans cette position, je ne sais pas si je le veux. Lui dire mon prénom, je ne sais pas si je le veux. Répondre à sa phrase, je ne sais pas si je le veux. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est un mystère pour moi. Et que les mystères, doivent d’être résolus.

J’ai le cœur qui bat avec force contre ma tempe. J’ai honte de sentir ma chair trembler sous son contact, mes bras se raidir de crainte. Ma respiration a passé du halètement de la colère à un rythme que je ne connais pas. J’ai déjà vaguement ressentit cela une fois. Son contact, est agréable. Putain je ne peux pas nier que son contact est agréable. Sa proximité. La dernière et unique fois que j’ai été aussi proche d’une femme sans prendre la fuite. Fuir. Je veux fuir. Ce qu’il s’est passé la dernière fois… Arrête Preston.

Je n’en peux plus de la regarder. Constater son pouvoir et son triomphe. Tu ne gagneras pas Preston. Je ne fuirais pas. Ton énigme, je dois y trouver une réponse. Ou jamais je ne pourrais être comme n’importe qui. Comme tout le monde.

Mes mains cessent de jouer les pétrifiées, venant se poser contre ses hanches. Observer, copier, essayer. Maladroitement je glisse sur ses reins entre les pans de ma veste, remontant vite contre ses côtes en l’effleurant à peine. J’ai envie d’arrêter. Tout arrêter. Mais je n’ai pas envie. Mes doigts se posent de chaque côté de sa nuque et de son cou. Je ne connais pas ce langage. Et elle, est-ce qu’elle sait s’exprimer autrement qu’ainsi ? Trop près. Elle est trop près de moi.

De nouveau je fais basculer son corps. Ses bras autour du mien m’emportent à sa suite et je me rattrape de la paume de mes mains encadrant sa tête. Elle est beaucoup trop près. Mais cette fois, je sais ce que je veux lui dire.

« Je te dirais mon prénom, le jour où toi et moi on saura parler le même langage Preston. De ce que je vois, y’a encore une putain de longue route à faire. Et si on commençait tout de suite à se donner des leçons ? J’apprendrais ce que je ne sais pas. En échange oublie ce que tu sais déjà. »

Est-ce que j’arriverais à comprendre son langage et elle le mien ? Je veux m’éloigner de son contact physique. Et elle cherche ma peau. J’ai réalisé maintenant. Elle n’a pas commis d’effraction dans mon petit monde de solitude.

Je l’ai laissée entrer.
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeLun 27 Aoû - 2:28

Je sais qu’Hawkins ne me cédera pas, qu’il ne me cédera jamais. Je pensais qu’il avait quelqu’un d’autre peut-être, quelqu’un qu’il ne voulait pas trahir, quelqu’un qui valait la peine de refuser mes avances aussi brutalement qu’il l’avait fait. Je sais que ce n’est pas le cas à présent, je sais qu’il n’a pas à être fidèle à une quelconque femme sans visage comme j’avais pu l’imaginer. Et pourtant, je sais qu’il ne me cédera pas, pas plus qu’il ne m’a cédé la première ou toutes ces autres fois où j’ai essayé de le faire plier. Je ne sais pas pourquoi j’essaye encore, je ne sais pas pourquoi je veux essayer. La partie rationnelle de mon esprit débite à toute vitesse des dizaines d’explications qui même si elles ont du sens me paraissent douloureusement incomplètes. Hawkins ne serait qu’un défi, un de plus. Je voudrais qu’il me cède pour le plaisir de le voir me céder, pour voir son visage à l’apparence si calme perdre sa concentration, le voir perdre pied et en être la cause. Je voudrais qu’il me cède parce qu’il m’a dit non et que rares sont les personnes qui osent le faire. Je voudrais qu’il me cède parce que j’en ai envie pour moi et que je crois que c’est la première fois qu’on me résiste ainsi. J’ai menti. Je veux Hawkins encore plus que la première fois, encore plus à présent que je sais qu’il ne cédera pas. Je peux presque imaginer le goût de ses baisers, le tabac sur sa langue et la courbure de ses lèvres. Je veux pour moi, égoïstement et sans raison je veux Hawkins. Et mon esprit a beau me crier que c’est irrationnel de vouloir quelqu’un autant, de vouloir quelqu’un qui ne voudra pas de moi, je sais que c’est ce que je veux.

Je ne sais pas à quoi je m’attendais en me comportant ainsi avec lui. Je n’ai jamais été aussi loin, je n’ai jamais osé. Et j’ai l’impression d’avoir franchi une ligne invisible, sauter à pied joint au-delà du point de non-retour. Je sais que ce genre de chose le met mal à l’aise. Je le sais à la manière dont ses yeux s’élargissent doucement quand il se rend compte de ma proximité. Je le vois à sa manière de refuser obstinément de me regarder ailleurs que dans le blanc des yeux. Mais je vois aussi sa bouche s’entrouvrir légèrement et son souffle qui semble s’arrêter, sa lèvre inférieure qui tremble de manière presque imperceptible. Hawkins est semblable à une statue de sel, parfaitement immobile contre moi. Je ne peux qu’imaginer son monologue intérieur. Ce à quoi il peut bien débattre avec lui-même. Ce qu’il peut penser de la situation dans laquelle je l’ai poussée. Je ne sais pas quoi en penser moi-même. J’aime sa proximité et la sensation de son corps contre le mien dans le froid qui nous entoure, je sais que c’est quelque chose que je veux, mais que je n’ai pas le droit de prendre. Comme une friandise remuée devant mon nez avec la stricte interdiction d’y toucher. C’est aussi frustrant qu’excitant, je peux presque sentir le sucre sur ma langue. Je crois que mes mains tremblent légèrement. Je profite de son immobilité pour explorer sa nuque du bout des doigts. Je ne veux pas fermer les yeux, je ne veux pas les baisser. Si je regarde ailleurs, il risque de disparaitre comme de la fumée entre mes doigts, évanescent comme il l’a toujours été. Insaisissable comme la brume du petit matin qui laisse ma peau humide sans la mouiller vraiment. Je le vois peu, pas assez et pourtant trop. Et malgré moi ses visites me laissent toujours profondément dubitative. Il est important sans l’être, un visiteur occasionnel et pourtant régulier, une constante dans ma vie au même titre que les jeux ou Adonis. Que ce soit lorsque nous nous lançons des défis stupides ou lorsque nous restons des heures sans parler, j’aime sa compagnie autant que je la déteste après coup. Tu es un mystère Hawkins. Quelque chose chez toi me fascine dans que j’arrive vraiment à le saisir, je voudrais juste mettre le doigt sur ce qui m’accroche à toi pour pouvoir te laisser partir et me libérer de l’emprise que tu commences doucement à avoir sur moi. Je n’aime pas cette idée, je n’aime pas être enchainée sans pouvoir me libérer et je honnis encore plus l’idée que ça soit de ta faute.

Peut-être que je m’attendais à la violence, peut-être que je m’attendais aux cris. Je ne m’attendais pas à cette réaction. C’est à mon tour d’être surprise. Je sursaute légèrement, honteusement, au contact de ses mains hésitantes contre mes hanches, son contact presque fantomatique y laisse des trainées brulantes. Il mimique mes gestes sans oser totalement me toucher, comme un enfant reproduit les gestes quotidiens de ses parents, comme s’il n’avait jamais touché personne de cette manière. J’ai du mal à penser que cela puisse être la vérité et pourtant cela aurait du sens. Hawkins m’a toujours paru presque innocent, ses grands yeux bleus fascinés par ce qu’il voit parce qu’il ne sait pas, parce qu’il ne connait pas. Ingénus du monde qui l’entoure et pourtant si ancrés dans celui-ci que l’idée qu’il ne puisse pas connaitre des choses aussi simples que le fait de se coucher au côté d’une femme me semble irréelle. Se rend-il au moins compte de l’ascendant qu’il a sur moi ? Se rend-il compte que si mon cœur bat contre ma poitrine si fort qu’il pourrait certainement me casser une côte c’est par sa faute ? Ses doigts calleux viennent se poser sur ma nuque, ses mains sur mon cou comme un meurtrier, comme un amant. Il est si près que je sens son souffle contre ma joue, que je peux presque entendre son cœur battre, ou peut-être est-ce le mien. Ma respiration erratique fait écho à la sienne, mon corps fait écho au sien. Je me laisse allonger sur le sol, l’attirant avec moi sans plus de résistance qu’une exclamation de protestation étouffée et si peu convaincante que je me demande si je l’ai bien poussée. Je ne peux pas réfléchir, je ne pas penser.

Ses mots mettent quelques secondes à pénétrer le brouillard des sensations qui affluent dans mes terminaisons nerveuses. Sa chaleur, son poids sur mon corps, ses mains de chaque côté de mon visage, son odeur semblable à celle de son blouson, mes doigts qui parcourent encore sa peau. Je frissonne légèrement et plaque mon dos contre le sol pour reprendre mes esprits, à contrecœur j’ôte mes mains de son cou et les laisse glisser contre son dos avant de les allonger contre mon flanc. Il ne veut pas me dire son prénom. Pas encore. Pas encore ce n’est pas un non, ce n’est pas jamais. Et pourtant, je ravale ma déception. Quand ? Parler le même langage pourquoi veut-il une chose pareille ? Lui apprendre. Il veut un professeur, pour lui apprendre des choses que je ne suis même pas sûre de savoir. Mes connaissances sont triviales. Il y a tellement de choses que je ne sais pas, des choses que je ne veux pas savoir. Est-ce genre de chose qu’il veut apprendre ? Veut-il comprendre les sentiments ? L’amour, la tendresse, la dévotion. Je n’ai aucune idée de comment ces choses fonctionnent. Peut-être me croit-il plus éduquée que je ne le suis. Je sais ce que je peux lui apprendre et je sais que je risque de me bruler les ailes en acceptant. Et lui qu’a-t-il à m’apprendre ? Oublier ce que je sais, oublier ce que je suis, qui je suis. J’ai voulu le faire tellement de fois, j’ai voulu retirer ma peau pour en découvrir une nouvelle. Et Hawkins est peut-être la solution. J’ai conscience que les choses vont bien plus loin qu’un simple jeu. Accepter, c’est entrer en territoire inconnu, se jeter dans le vide sans être certaine qu’il y ait de quoi amortir ma chute au fond du gouffre. Pourtant, je me contente d’acquiescer de la tête sans le quitter des yeux. "

« Tu feras ce que je te dis ? Absolument tout ce que je te dis ? »


Je remue mes jambes pour les libérer et viens finalement les enrouler autour des siennes, mes bras retrouvant la place qui était la leur quelques minutes auparavant. Je me sers de son poids pour faire basculer son corps sous le mien, conservent la même proximité. Pourtant, je me sens mieux ainsi.

« Leçon numéro un. Quand on joue avec le feu Hawkins, parfois il faut accepter de se brûler. »

Mes mains trouvent le chemins de ses hanches et je laisse mes pouces glisser sur la peau découverte entre son t-shirt et son pantalon. Je ferais tout ce que tu me dis Hawkins, je serais pliable si tu veux que je le sois. Laisse moi juste reprendre le contrôle, juste quelques minutes avant que je te laisse chambouler ma vie.
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 0:19

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Qu’est-ce que je fais ici ? Il y a quelques minutes, j’en étais certain.
Tout arrive pour une raison. Tout n’est qu’une succession d’actes et de conséquences, de choix amenant à des détours, parfois pour le meilleur, parfois le pire. Il y a quelques instants la colère bouillonnait en mes veines, tirant les fils impulsifs de mes actes. C’était si simple avant que tout bascule, avant qu’elle ne m’entraine sur son terrain à elle. Qu’est-ce que je fais maintenant ? Pourquoi ai-je choisis de prendre cette voie-là alors que son horizon m’est inconnu ? J’ai compris maintenant, ce n’est pas mon ignorance le problème, pas plus que mon incapacité à traiter avec autrui. Je ne sais pas pour quel motif j’agis. Je ne sais même pas pourquoi j’ai choisis de venir. Aujourd’hui, et toutes les autres fois. Du jour où nos routes se sont croisées j’ai tout incombé à ce jeu que nous jouons en acceptant le rôle que je me suis attribué. Celui qui la réveillerait de sa torpeur. Bercé par cette pseudo mission, cette certitude que j’avais quelque chose à faire pour elle ; elle la gagnante trop passive pour être vivante, trop vivante pour être morte. L’insupportable vainqueur dont la morne existence réveillait mon dégout que je croyais avoir enterré depuis que la vieille a claqué. Oh non je ne répugne pas Preston. On ne fait pas du chemin pour les gens que l’on hait, on ne se prive pas des siens pour des inconnus, on ne brise pas sa petite routine tranquille juste pour aller les voir et se pâmer. Non, on ne fait pas tout ça juste au nom d’un stupide challenge. Alors pourquoi ? La question n’est pas que veut-elle de moi. Mais moi, qu’est-ce que je veux d’elle ? Il y a quelques minutes mes raisons étaient indiscutables. L’égoïste pensée de me croire sauveur, irrésistiblement attiré par les affaires d’un autre malgré que je n’en ai d’ordinaire rien à foutre. Jamais je ne me prétendrais supérieur à elle et pourtant c’est bien ainsi que je me croyais si j’écoute mes paroles. Prétentieux idiot, qu’ai-je à lui offrir d’autre que bousculer son monde pendant qu’elle ravage mes certitudes ? Oui elle n’est qu’une morte qui continue de marcher comme si de rien n’était, un produit presque encore frais des jeux. Une survivante. Une gagnante. Lorsque je me regarde je ne vois pas grand-chose de différent. Je vois la routine d’un homme qui ne vit que pour perdurer la longévité de son cadet. Un survivant. Un perdant. Mon frère m’a souvent demandé de le laisser, de faire ce que j’avais vraiment envie de faire. J’ai toujours réagit violemment, hurlé pour moi l’importance de mes actes pour lui. Peut-être espérait-il m’offrir un peu de liberté lui qui me croyait enchaîné à ce devoir. Je ne comprends pas. Il ne comprend pas. Il oublie que ce n’en est pas un. Castiel est mon frère, si je ne suis plus là il n’y aura plus personne, comme ce fut le cas pour moi. Et quand bien même, je ne trouve aucune autre raison à mon existence. Je n’espère rien d’autre. Je ne veux rien d’autre. Est-ce un tort ? Je ne sais pas. Je ne comprends rien. Je veux juste continuer à vivre pour le voir survivre. Mais alors pourquoi suis-je ici. Pourquoi mon cœur bats-il ainsi à mesure que je peux presque sentir le sien ? Le cœur des morts ne bat pas, leur chair ne frissonne pas sous le bout des doigts. Les morts ne prononcent aucun mot. Surtout pas de ceux qui peuvent tout faire basculer, de ceux qui implantent le doute. Les morts ne peuvent pas créer le changement. Et pourtant.

A contempler d’en bas, elle ne me parait plus aussi passive. Preston est capable de provoquer tellement de choses d’un simple geste. Une action tout en conséquences qu’attestent les ondes le long de mon échine, comme lorsqu’elle faisait ricocher des pierres sur l’eau. De l’eau, Preston me prend pour une rivière. Je tente de lui échapper, glisser entre ses doigts depuis tout ce temps. Je sais ce qu’elle veut. Malgré tout je pressens ce qu’elle désire. Pourtant jamais je ne l’ai laissé l’obtenir. Jamais je n’ai stoppé ma fuite. Par ignorance, par peur, par malaise, par désintérêt. Il y avait toujours quelque chose de valable pour s’opposer à sa présence dans mon espace vital. La vérité c’est que plus que les relations humaines, je ne comprends pas les femmes. Je n’ai jamais essayé, jamais cherché. Elles ne se sont jamais arrêtées devant moi. A part elle. Mais avant elle, il y en a eu une autre. Avant elle j’ai déjà donné ce qu’on espérait de moi. Juste un soir, un instant que ses larmes ont stoppé. Même en ayant déjà arpenté cette route je ne sais au final ce qui se trouve tout au bout. Est-ce que je veux le savoir ? Je ne sais pas. Est-ce que j’en ai envie ? Je ne sais pas. Est-ce que j’ai une raison valable de refuser ?

Je n’en ai aucune.

« Si tu penses ce que tu dis. Absolument tout ce que tu dis. Si tu trouves une raison de vivre, je cesserais d’en trouver pour fuir et je ferais tout ce que tu veux. »

Qu'est-ce qui me prend d'accepter une telle règle ? Faire tout ce qu’elle dit. A commencer par accepter de jouer avec le feu. C’est une bien étrange demande alors que je me brûle déjà, de son contact, de son regard. Je ne quittais pas ses yeux parce que je craignais de constater la situation, dériver sur son corps. Maintenant qu’elle domine le mien je n’ai plus d’autre choix que de la contempler. Ses doigts entreprenants sur mon bas ventre et mes hanches, profitant d’une remontée de mon haut pour glisser sur ma peau. Je me sens de nouveau à sa merci, ma respiration m’échappe et mes nerfs suivent le tracé de ses mains en parasitant mon cerveau. Mes yeux s’ancrent dans les siens un instant. Alors ce n’est que ça que tu voulais de moi hein Preston ? Me voir peu à peu rompre à ton contact, mon esprit flou et mes lèvres tremblantes ? Mon regard fuit sur les ramures des arbres alors que je laisse échapper un souffle. Je n’ai pas de raison de refuser. Non. Mais où cela va-t-il me mener ? Pour quelle putain de raison j’accepterai ? Je n’ai pas de raison de refuser. Mais je n’ai pas de raison d’accepter pour autant. Mes mains glissent maladroitement pour se mêler aux siennes. Est-ce que je veux tout arrêter ? Je ne peux pas.

Pas maintenant que je la veux de la même manière qu’elle me veut.

Mes yeux se posent à nouveau sur elle. La vue de son corps ainsi sur le mien provoque toujours un malaise. Pourtant je me prends à la détailler. Nos vêtements sont trempés, tâchés de boue et même de sang par endroits. Nous ressemblons plus à deux lutteurs en pleine prise qu’à deux êtres pris à leur propre jeu. La vision de ma veste sur elle me perturbe, comme si c’est une peau m’appartenant, me rappelant à mes responsabilités qui pèsent sur ses épaules. Un costume qui caractérise Swain Hawkins en tant que ce qu’il est, Swain Hawkins, le mec du district cinq. Je veux oublier, même si c’est pour quelques heures, que ces ennuis retourneront peser sur son propriétaire. Je n’ai pas dit un mot ni bougé depuis plusieurs minutes. Lentement, je me redresse en position assise, un de mes bras venant brièvement encercler son dos. Mes mains caressent, malhabiles ses clavicules et sa nuque, s’immisçant entre elle et ma veste pour la délester de ses épaules puis de ses bras. Je ne peux pas te laisser agir librement Preston, tu bouscule trop de choses à la fois. Laisse-toi le temps, de m’apprivoiser. Mes lèvres s’entrouvrent et je laisse échapper un murmure.

« Prend pas ça pour une victoire hein Preston. T’as gagné qu’une bataille. »

Je baisse la tête et mon front vient se poser contre sa gorge, mes bras retombant gauchement sur ses hanches. Je ne sais pas si elle réalise combien je fais des efforts pour remplir ma part du défi. Être aussi près de quelqu’un qu’en définitive je connais à peine, sans que j’y sois contraint, de mon plein gré, et y prendre goût. C’est presque plus que je n’ai jamais réussis. Mais elle n’a pas encore gagné la guerre. Je ferme les yeux, mes doigts imitent de nouveau ses gestes, caressant sa chair entre son t-shirt et son pantalon. Pourquoi sa peau a-t-elle besoin d’être si douce ? C’est comme si tout son être cherchait à me troubler. Mes doigts hésitent, courent sur son ventre en faisant doucement remonter le tissu par moments. Sur son ventre, sa peau a une texture différente. Une cicatrice ? Je décolle ma tête de son corps, cherchant des yeux une marque en relevant légèrement son haut. La proximité m’empêche de bien voir ; la chaleur des multiples brûlures que je lui inflige et sur lesquelles je me brûle aussi m’empêchent de réfléchir. Ma main glisse et se plaque contre sa poitrine, faisant courber de force son corps en arrière pour mieux satisfaire ma curiosité. Le jour entre sa ceinture et son nombril laissait entrevoir le dessin d’une figure ailée. Entre un être humain et un oiseau, une apparition étrange, surprenante. De l’extrémité de mon index j’en redessine les contours, fasciné par cette découverte autant que par le constat de trouver pareil chose sur son corps. Quel sens avait-il pour elle ? Je n’ai jamais compris pourquoi les gens se gravaient la chair de dessins. Pour me rappeler de quelque chose avait dit ma mère un jour. De quoi veux-tu te rappeler Preston ? Je tressaille. Ma tête commence à me tourner, je manque beaucoup trop d’air. Est-ce à cause de cette proximité qui dure ? Ma respiration est difficilement contrôlable. J’ai dû oublier comment respirer correctement ou alors le simple fait de la toucher annihile même cette plus simple des facultés. Ces sensations ne me sont pas inconnues et pourtant avec elle j’ai l’impression de tout réapprendre. Tout est de ta faute Preston. Je n’aurais jamais dû accepter de jouer sur ton terrain. Cap ou pas cap d’oublier tout ce qui vient de se passer ?

Je la ramène assise contre moi, affrontant son visage un peu flou à quelques centimètres du mien. Elle ne voudra pas oublier non. Je me sens con de lui avoir céder. Complétement stupide de ne plus vraiment être maitre de mes moyens. De n’avoir plus rien d’autre en tête que savourer chaque sensation. Swain Hawkins, t’es vraiment le pire des idiots. Là, la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau. Je le vois le bout de ce chemin-là, c’est un énorme gouffre, celui de l’incompréhension, et Preston vient de t’y jeter la tête la première. Avec peine je déglutis, articulant mécaniquement.

« Et la leçon numéro deux, Preston ? Quand tout aura brûlé, on continue de souffler sur les cendres ? »

Non, on ne fait pas tant de choses juste pour quelqu’un de passage. Qui es-tu vraiment Preston ? Cesse de te jouer de moi. Qu’est-ce qu’elle veut vraiment de moi ? Je l’ignore. Moi, qu’est-ce que je veux d’elle ? Pour l’instant ?

La même chose qu’elle.
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeMar 4 Sep - 1:08

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Je n’ai jamais dit « Je t’aime ». Je n’ai pas dit je t’aime lorsque ma tante est morte de la fièvre, je n’ai pas dit je t’aime lorsque j’ai dû prétendre, je n’ai pas dit je t’aime quand j’aurais dû le faire. Je t’aime, c’est beaucoup et pourtant si peu. Des « Je t’aime » ont détruits des civilisations, d’autres en ont battit. Ce ne sont que des mots. On peut jouer avec eux, les mots sont variables et changeants. Toute personne capable de mots possède un pouvoir presque infini, pour peu qu’il sache s’en servir. Le mensonge, la vérité tout est une question de tournure de phrase lorsqu’on y réfléchit. J’ai toujours été douée avec la parole. Peut-être parce que dans mon métier ils sont ma seule défense. Je dois faire croire, je dois prétendre et tous les artifices du monde ne remplaceront jamais une phrase bien placée, des mots susurrés au creux d’une oreille. Je ne crois pas aux « je t’aime » et pourtant jamais ces mots n’ont passé le cadenas de mes lèvres. Ils ne sont que des mots, dénués d’impact si un sentiment n’en fait pas l’écho. Et pourtant, pas même lorsque j’aurais voulu le faire je n’ai pût. Pourquoi ? Je ne sais pas. Les sentiments qui provoquent l’envie de dire « Je t’aime » me sont presque inconnus. J’ai aimé ma tante, et pourtant jamais je n’ai eu le courage de le lui dire. J’ai murmuré des mensonges à Adonis comme il m’en a murmuré à son tour, des sentiments feints au point du ridicule qui nous ont fait rire tous les deux. Peu de mots on eut d’impacts dans ma vie. Peu de mots ont provoqué chez moi une réaction. Tout le monde peut prononcer des idioties vides de sens, tout le monde peut prétendre. J’aimerais le faire à cet instant, prétendre que les mots d’Hawkins ne lui donnent aucun pouvoir sur moi. Que je ne frémis pas à sa voix et à ses paroles qui glissent sur ma peau comme du velours. Que je ne veux pas m’enivrer de ses mots pour les ressentir encore. Tout ce que je veux, absolument tout ce que je veux.

Mais qu’est-ce que je veux ? Peut-être est-ce là que se pose la vraie question. Je veux Hawkins, je veux ses mains, sa bouche et son corps contre le mien. Est-ce là la seule chose que je veux d’Hawkins ? Je sais que c’est loin de l’être et pourtant, l’idée d’en vouloir plus provoque chez moi une sensation de panique que j’ai rarement ressentie. Je ne devrais pas en vouloir plus, ce n’est pas comme cela que vont les choses, pas pour moi.

Trouver une raison de vivre. Sortie de sa bouche cela parait si simple. J’aimerais lui rétorquer que j’ai une raison de vivre, que les jeux me tiennent en vie et que ma seule raison d’être est de tenter de faire survivre mes tributs. C’est faux, cette raison-là s’est évaporée il y a longtemps je crois, lorsque j’ai compris que mes efforts étaient vains, que rien de ce que je faisais ne changeait quoi que ce soit au final. J’essaie parce qu’abandonner est injuste pour eux, parce que ne pas réussir n’est pas une raison de ne pas essayer. Mais cela ne suffit plus. J’ai perdu l’envie, j’ai perdu la volonté de faire. Plus rien ne m’intéresse, plus rien n’est important si ce n’est la satisfaction immédiate de mes besoins primaires. Car au final c’est qu’il me restera, la seule et unique chose qu’il me restera. Je ne comprends pas, pourquoi. Pourquoi il tient tellement à me voir vivre, pourquoi il tient tellement à ce que je trouve une raison de le faire. Je ne suis rien pour lui, rien pour personne. Est-ce que je suis son cas de charité ? Sa bonne action ? Pourquoi est-ce si important pour toi Hawkins ? Assez important pour m’accorder ce que je veux et que m’as toujours refusé ? Et pourquoi est-ce si important pour moi que tu le fasses ?
Hawkins s’intéresse. À moi. Hawkins se préoccupe de mon sort. Je suis assez intéressante pour qu’il le fasse. Je ne le comprends pas. Je ne comprends pas ses hésitations et ses silences, mais Hawkins se soucie de moi. Assez pour être ici, assez pour aller contre ses instincts. Je ne sais pas pourquoi et pourtant la sensation que me provoque cette révélation ne fait qu’intensifié la peur viscérale que m’inspirent mes réflexions. J’aime le fait qu’Hawkins se soucie de moi. Si mes mains tremblent lorsque je sens les siennes s’entremêler aux miennes, je prétendrais avoir froid. Et si ma voix me parait plus enrouée qu’à l'accoutumée, c’est certainement à cause de mes trop nombreuses cigarettes.

« Chaque mot Hawkins, je pense chaque mot que j’ai pût te dire et que je te dirais jamais. »

Cela sonne comme une promesse. Et pourtant, je lui mens déjà. Une raison de vivre, je n’en veux pas, cela rend toujours les choses plus difficiles au moment de mourir. Le départ est toujours plus dur lorsqu’il y a quelque chose à regretter. Rien n’avoir à perdre c’est tout avoir à gagner. Et qu’ai-je à gagner ici ? Est-ce encore un jeu ? Je ne sais pas, je ne sais plus rien. Je ne veux plus savoir.

Ses gestes ont asservi ma volonté, je ne l’ai pas fait plié, il me manipule comme une vulgaire poupée de chiffons. Et j’apprécie chaque instant de cette situation. Ses gestes, chacune des actions qu’il entreprend, sa curiosité maladroite poussent peu à peu mon esprit dans une brume agréable qui se propage à mon corps pour l’engourdir délicieusement.

J’ai perdu ma virginité quelques mois avant de partir aux jeux. J’étais simplement curieuse, je n’y aie jamais accordé plus d’importance que cela, j’aimais réfléchit à ce que cela impliquait. J’ai choisi le premier garçon d’accord pour le faire, c’était un jour comme un autre. Pas d’amour, pas de romantisme. Juste une vieille couverture et quelques cigarettes dans une usine désaffectée. Je ne me suis pas sentie différente, pas changée le moins du monde. C’était plus un test, quelque chose que je voulais découvrir. J’ai entendu tellement de murmures à propos de la bonne façon de faire les choses, entendus les autres filles parler de l’émoi qu’elles avaient ressentit, de leurs joues rougissantes. Je détournais les yeux de leurs conversations en me demandant si j’avais mal fait les choses. Si j’avais dû attendre la bonne personne, si moi aussi j’aurais dû ressentir ce qu’elles ont ressenti. Je n’ai pas regretté un seul instant que les choses se soient passé ainsi, mais je me demande si les elles auraient pu se passer autrement. Mes gestes sont automatiques, je sais comment faire, je sais quelle corde tirée pour provoquer une réaction. Je sais quels mots susurrés, ou placer mes mains, mes lèvres ? Le plaisir, le mien celui d’un autre quelle importance. Les choses sont devenues presque mécaniques.

Rien n’est automatique avec Hawkins. Je sens son hésitation, ses caresses maladroites sur mes clavicules. Il me libère de sa lourde veste, je bouge légèrement les bras pour l’aider dans sa tâche. Je ne peux pas m’empêcher de contempler son visage, de cataloguer ses traits, observer ses lèvres lorsqu’il parle.

Je veux lui dire que chaque conquête commence par une victoire, qu’une bataille gagnée est une bataille de moins à perdre, je veux lui murmurer des non-sens pour contrer le sort qui est en train de tomber sur moi. Mais mes mots disparaissent au rythme de ses mains, au rythme de sa respiration contre mon cou. Je peux sentir son odeur, sa peau qui caresse la mienne. Ma main vient se perdre dans ses cheveux courts. Je ferme les yeux. J’ai l’impression d’être presque fragile sous ses doigts. Ca n’est pas comme ça que je voyais les choses, pas comme çà que j’aurais imaginé l’intimité avec Hawkins. Et pourtant, je ne voudrais pas être ailleurs. C’est étrange, à quel point les choses peuvent vous surprendre.

Je rouvre difficilement les yeux lorsqu’il cesse son exploration, que ses mains se posent sur ma poitrine pour me forcer à décoller mon corps du sien. Je veux protester à la perte de son contact, de sa chaleur. Son regard s’attarde sur mon ventre et je comprends finalement le but de son geste. J’oublie parfois qu’il est là. C’est l’un des tout premiers qui est venu orner ma peau. Il semble prendre vie sous les doigts d’Hawkins. Je tente de conserver un visage le plus impassible possible, mais j’ai l’impression que mon sang bout dans mes veines. Une douce torture qu’il n’est pas conscient de m’infliger. Je me décide enfin à parler, mais ma bouche semble cotonneuse, mes mots feutrés.

« C’est un ange. C’est… une vieille histoire qu’on m’a racontée, à propos d’êtres ailés qui protégeaient les gens, un peu comme des gardiens. »

Un peu comme toi Hawkins. Ma tante croyait en ce genre de choses, c’est peut-être pour cela qu’elle n’avait pas peur, de la mort, de la maladie. Il y a toujours quelque part quelqu’un pour te protéger. Personne n’est jamais totalement seul Silk. Maintenant, va dormir. Je suis seule, aussi seule qu’on peut l’être dans une rue bondée, comme si le monde tournait et que je ne suivais pas sa course au même rythme que les autres. Je ne suis pas le même tempo qu’Hawkins et pourtant dans ses bras je me sens presque en rythme avec sa musique. Je veux prendre mon temps, le découvrir comme il me découvre. Je veux des choses que j’ai rarement voulues, et je pense que j’aurais fui. J’aurais fui comme il m’a fuie pendant si longtemps si ses gestes ne me clouaient pas sur place, incapable de me détacher, incapable de le vouloir.

Il me ramène contre lui, dans sa chaleur et je ne peux m’empêcher de soupirer de satisfaction. J’ai l’impression d’être un chat, me laissant apprivoiser par ses caresses, frissonnant à chacun de ses mouvements. Je veux lui dire, l’effet qu’il a sur moi. Lui dire ce qui fait du bien, ce qui est agréable, ce qui ne l’est pas. Lui apprendre ce que je sais et apprendre en retour. Mais les choses ne sont jamais aussi simples n’est-ce pas ? Je ne peux pas me laisser aller à ce genre de chose. Je ne peux pas laisser un homme que je connais si peu avoir autant d’emprise sur moi. Je ne peux laisser personne avoir autant d’emprise sur moi. C’est dangereux, c’est ainsi qu’on se perd, c’est ainsi qu’on s’oublie. Je ne suis faite pour aucun homme et aucun homme n’est fait pour moi. Je ne suis pas une épouse, je ne suis pas une mère. Je ne prends que ce dont j’ai besoin, je donne ce qu’on veut de moi. Ni plus, ni moins. La question est de savoir ce que je veux donner à Hawkins, ce que je veux prendre de lui. Il y a des cadeaux qui ne se font pas à légère, des mots qui ne se prononcent pas sans conséquence, des actions qui sont trop fortes de sens pour être réalisées sans y penser. Je veux penser. Je veux Hawkins. Ces deux choses semblent contradictoires tant elles me provoquent des sensations divergentes. J’inspire profondément, mais son odeur m’enserre, j’ai la tête qui tourne légèrement. Je pose mon front contre le sien. Je suis certaine d’être brulante.

« L’important n’est pas vraiment l’après-Hawkins. Toute chose finie en cendre, rien n’est éternel. L’important c’est de profiter de la chaleur du feu lorsqu’il brûle encore. »

Je suis si proche que mon nez touche le sien. Ma respiration se mêle à la sienne, je peux à peine respirer. Les vertiges ne m’ont pas quittée et son corps est la seule chose qui me maintient debout. Si je ferme les yeux, le monde continue de tourner. Je suis intoxiquée, de sensations, de pensées contradictoires. Mes sens me font défauts. Je crois que mes joues sont légèrement rouges.

Je franchis la distance qui sépare mes lèvres des siennes.

Parfois il faut accepter de se brûler.

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Swain Hawkins
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeMer 5 Sep - 23:18

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Laisser s’éteindre un feu pour en allumer un autre.
Accepter de tout embraser juste pour voir ce qui ressortira des cendres. Et des braises encore chaudes tracer de nouveaux contours de lumière dans la noirceur. La brûlure de la flamme me rappelle que je suis en vie. La voir vaciller, me rappelle que ce n’est que pour un court laps. J’ai toujours été fasciné par le feu. Tant qu’il danse je garde l’assurance, l’assurance de sa chaleur dans les hivers les plus retords. Le réconfort de ses flammes faisant grésiller la peau d’une nourriture durement gagnée, le bruit de son crépitement couvrant celui de mon estomac. Sa lueur guide qui repousse le danger à travers les méandres sauvages. Un peu comme des anges. Ma mère en parlait souvent. Elle les citait à tords et à travers, proclamant leurs patronymes, se vantant de nous avoir affublés des mêmes. A l’origine Omael était mon nom. Mon frère n’a pas échappé non plus à cette règle. J’ai toujours cru qu’elle inventait ces histoires grâce à son esprit malade. Alors je m’en suis trouvé un nouveau pour échapper à la marque du lien qui nous unissait. Mais avec le temps j’ai compris ; en nous donnant ces noms, elle nous a offert une protection. Et si la bienveillance de ces êtres ailés existe alors ils doivent n’être faits que de flammes. Pourtant il n’est pas de chose plus cruelle. On dit qu’ils viennent du ciel. Pour ce que j’en sais, c’est la vérité. Il a fendu l’air en un instant, il s’est abattu sur mon frère. Une flammèche intraitable laissant à une fumante agonie ce qui m’est le plus cher. Mais la bougie vacillante, ne s’est pas éteinte. Laisser le feu s’éteindre c’est abandonner tout espoir de protection. De survivre. Ce jour-là l’ange gardien de mon frère est mort. Alors j’ai pris sa place.

Entretenir un feu, c’est prendre le risque de ne pas le contrôler. Prendre le retour des choses en plein visage. Au district cinq il n’est pas rare que des explosions arrivent dans les centrales. C’est dans ces circonstances que j’ai perdu mon bouclier. Protéger ou être protégé, mon choix est rapide quand ça concerne Castiel. Les flammes ont jaillit des murs et m’ont entourées sans me brûler. C’est la déflagration qui m’a jeté avec les gravats. Le souffle qui a projeté les débris à mon encontre pour qu’ils ne fassent qu’un avec mon corps. J’aurais pu vaciller, j’aurais pu m’éteindre comme le flamboiement autour de moi l’a fait sous les lances d’eau. Mourir comme ma bonne étoile venait de le faire. Mais en vérité je n’ai jamais eu de protecteur. On ne peut pas protéger et être protégé. Je suis seul maitre de mon destin. Je garde espoir, j’allume le bois mort.

Mais aujourd’hui ce n’est pas moi qui ai créé cet incendie. Elle contrôle tout, Preston. Le moindre de ses mouvements et de ses soupirs est comme une explosion interne à ma chair. Mon sang boue, il provoque des bulles prêtes à éclater à la surface de ma peau. Profiter de la chaleur du feu tant qu’il brûle encore hein ? Je crains qu’il ne soit déjà en train de me consumer. Je ne peux plus respirer. Elle dégage une fumée invisible qui m’enivre et m’enserre la gorge. Je suis en train d’étouffer. Son visage est beaucoup trop près. Plus près que je n’ai vu ; jamais je n’aurais cru que cela arriverait. Elle crache son souffle, une cheminée enfumant le mien. Nous dégageons de la vapeur, cristallisé par le froid humide. J’aimerai me défiler, m’en remettre à plus tard. Cesser ce stupide jeu dont je ne connais aucune règle et qui semble n’être qu’un piège. Son dioxyde m’interdit de réfléchir. Son corps collé au mien m’empêche de réagir. Il est trop tard. Elle est trop près.

Je n’ai pas eu le temps de voir l’explosion mais pourtant mes oreilles sont sourdes de la déflagration. L’onde de choc m’a sonné. J’ai l’impression que du sang va s’écouler de nouveau de mon torse tant je ressens presque la douleur. Mais ce n’est que mon cœur qui a raté un battement. Je ne suis pas au district cinq coincé sous des pierres. Ce ne sont que ses lèvres qui viennent de se plaquer aux miennes. Quoi ? Mes yeux s’écarquillent au constat de cette sensation. Le choc m’empêche de réagir, l’incompréhension me fige sur place. Pourquoi Preston ? Ma bouche est figée de stupeur, immobile sous l’assaut de la sienne. Un frisson parcourt mon dos. Sa main dans mes cheveux, ses lèvres. Elles sont froides et humides. Mes yeux se ferment un instant. Cette fois j’en ai la certitude, la moindre chose qu’elle fait me fait perdre la raison. Je n’aurais jamais dû accepter de jouer, jamais me résoudre à stopper mes refus. Pourquoi ai-je fait ça ? Par faiblesse, par curiosité ? Elle m’intéresse. Oui mais encore ? Je la veux de la même manière qu’elle me veut. Oui et alors ? Je n’ai pas de raison de refuser. J’aimerai tout arrêter. Je suis en train de partir en cendres.

Je retire mes lèvres et détourne le regard. Ma tête s’abaisse, comme si elle m’avait vidé de toute énergie. Mon corps lui-même à fuit, s’appuyant légèrement en arrière sur mes mains, la gêne me fait reculer. Cesse d’agir sans m’expliquer les règles. Cesse de me faire ressentir des choses que je ne comprends pas. Ce geste ne m’est pas inconnu, pourtant je ne l’ai jamais perpétré. Loin derrière la vitre, des gens qui s’embrassent. Un homme, une femme ; un mari, une épouse. Mes parents le faisaient, parfois. Les passants le font, parfois. Le revoilà, le langage que je ne connais pas. Quel est le sens d’un baiser ? Quel sens ça a pour toi Preston ? Je comprends, je crois. Je ressens, je ne peux nier. Bordel, le contact de ses lèvres est comme de l’huile sur le feu.

Pourtant je suis perdu. Elle pense chacun de ses mots. Mais j’aimerai qu’elle ne dise plus rien, plus rien qui me perd. Qu’elle ne fasse plus rien, qu’elle se volatilise à l’instant pour que je puisse enfin oser bouger, oser rompre la partie. Mes yeux dérivent sur l’herbe. Le feu, le vrai lui, meurt lentement. Laisser mourir un feu pour en allumer un autre. Alors c’était comme ça que ça fonctionnait ? Accepter de se laisser porter dans les ténèbres du doute, se laisser faire par les ombres en espérant en ressortir indemne ? Je n’ai aucune raison de refuser ses assauts. Aucune raison de fuir. Mais il est normal d’avoir peur d’elle. Après tout Preston est comme la foudre, elle frappe sans prévenir.

Mon regard se relève pour se planter profondément dans le sien. Ma propre intensité entretient mon malaise mais je ne cille pas. Mon pouce vient se poser contre sa bouche. Plus un mot, plus rien, je ne veux plus lui laisser une chance de dire ce qu’elle pense. C’est mieux ainsi. Je sais que je triche en faisant ça. Mais elle, ses gestes combinés à ses mots, est tout autant inéquitable. Je suis maladroitement la courbure de ses lèvres, appuyant un peu trop fort contre elles, formant une trainée rouge à leur commissure. Ce rouge, celui qui était sur ma cigarette. Un frisson plus intense que les autres me secoue. Peut-être que je ne devrais pas laisser ce feu de camp s’évanouir finalement. Il est encore temps de décider. Encore temps de choisir la sûreté et de me lever comme si de rien n’était pour ajouter quelques bois mort sur les braises. Encore temps de me persuader que la réaction de sa peau n’est que l’expression du froid qui nous entoure. Oui, les frissons de Preston viennent de l’hiver, c’est forcément ça. Ce vent humide est capable de stopper n’importe quelle flammèche. Oui, tout ça n’est que du vent. Si je ferme les yeux, tout disparaitra. Si je ferme les yeux, toutes ces raisons qui m’échappent n’auront pas d’importance. Il y a ceux qui allument les feux et ceux qui les éteignent. Ceux qui restent et ceux qui fuient. Elle, les allume. J’aimerai tout étouffer.

Mais je peux continuer d’en allumer, puisque ça n’a pas d’importance. Ça n’en aura pas, si je ferme les yeux.

Je veux prononcer des mots mais ma main a glissé sur sa joue et a empoigné sa nuque. Mon autre main l’a imitée sans que je n’ai le temps de m’en rendre compte. Ce feu-ci est incontrôlable, si Preston était faite de bois il ne resterait plus rien. Mais je serais le premier à devenir poussière. Mes lèvres reviennent se plaquer contre les siennes. Violentes, maladroites. Ma respiration est bruyante, entrecoupant mes baisers malhabiles. Pourtant j’en ai envie. Au fur et à mesure mon malaise disparait. Mon corps se colle au sien. Non ce n’est pas la faute de l’hiver, contre elle, tout n’est que chaleur. J’ai l’impression d’embrasser un brasier. Mes doigts glissent sur son dos, relevant son haut par moments, tirant, déformant nerveusement son col en s’y agrippant. Si je ferme les yeux, c’est comme s’il ne se passait rien. Mes lèvres échappent mon souffle. Je n’en peux plus, j’agonise.

Mon corps bascule encore sur le sien, mes doigts viennent plaquer son poignet avec brutalité contre l’herbe. Mon autre main elle, continue de s’agripper désespérément à son visage. Mon cœur va exploser, j’ai honte qu’elle entende la déflagration. Je te hais Preston, je te hais de ce monde effrayant que tu crées tout autour de moi. Ma bouche cesse enfin de malmener la sienne. Mon pouce est encore en train de dessiner les contours en finissant d’atténuer son rouge à lèvres. Trop tard, j’ai rouvert les yeux. Et tout ça, à de l’importance.

Qu’est-ce que je vais devenir ? Qu’est-ce qu’elle essaie de me faire ? Je suis en train de perdre la raison. Ma propre violence m’effraie. Agir ainsi envers Preston m’effraie. Elle me passe au tisonnier à chaque instant. Ses yeux. Pour la première fois je fais attention à leur couleur. La forme de son visage, la ligne de son cou. Ses épaules, les mèches sur son front. Ses lèvres. Est-ce que c’est ça la réponse ? Le fait de la vouloir ? De vouloir pour la première fois pour moi ? C’est ça qui me rendra comme ces gens qui embrassent un autre sans y penser ? Comme tout le monde ? Ces gens que je vois sans les comprendre ? Est-ce que le fait de la vouloir me rendra différent ? J’ai peur que si j’accepte de la vouloir une fois je la voudrais d’autres fois. J’ai peur que si j’accepte le changement, il n’y aura plus de marche arrière possible. Si j’accepte d’allumer ce feu, il pourrait bien tout brûler. J’ai peur de ce qui ressortira de ces cendres-là. Je ne peux pas vouloir pour moi. Pourquoi est-ce que je le ferais. Mais surtout, pourquoi est-ce que je suis capable d’en avoir envie à cet instant ?

« Laisser s’éteindre un feu. Pour en allumer un autre. »

J’articule avec peine. Mon regard a fui le sien, ma main à relâché la pression sur son bras. Je prends une inspiration, tentant de calmer mon souffle. Il faut que je tienne bon. Mes yeux retournent s’ancrer dans les siens.

« Je ne peux pas te laisser allumer celui-ci. Car je ne peux pas en laisser mourir un autre. »

Je ne peux pas vouloir pour moi. Je suis l’ange gardien de mon frère. Je ne peux pas vouloir pour moi, ça n’aidera pas Castiel à survivre. Mais pour autant est-ce une gêne ? Je ne sais pas. Je ne sais plus quoi penser. J'esquisse un mouvement pour me décoller d'elle mais je n'en trouve pas la force. Je ne suis même pas sûr d’avoir vraiment envie de quelque chose d’autre que de m’occuper du bien-être de mon cadet. Sans un mot ma tête s’affaisse, venant se poser contre sa poitrine. Je ne peux ni fuir ni rester.

« Pourtant j’ai envie de brûler. »

Je ne peux ni fuir ni rester. Je ne sais pas sur quelles braises je dois souffler.
De l’eau, que j’en finisse moi-même.
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MessageSujet: Re: Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk]   Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] Icon_minitimeMar 11 Sep - 4:07

Life's a bitch but you already know that. Warning : Adulte. [Swain&Silk] 1347332777-dsdsds
Toute chose à une fin. Les bonnes comme les mauvaises. Il y a temps pour tout, et chaque chose sous le ciel a son heure. C’est ce que disait ma tante, comme si tout était déjà écrit. Comme si, programmés à vivre et mourir, nous nous éteignions parce que notre heure est arrivée. Parce que nous avons fait notre temps. Elle disait aussi que chaque personne à quelque chose a apporté au monde, que chaque vie est importante et que ne pas voir la valeur chez une personne ne signifie pas qu’elle n’en a aucune. Ma tante était pleine de belles paroles et d’idées farfelues sur l’amour que nous devions apporter à notre prochain. Sur la bonté qui devait caractériser les hommes et qui nous rendrait meilleurs. Elle se souciait peu du Capitol et des jeux, elle essayait tant bien que mal de m’interdire de prendre des tesserae sur nos noms. Elle n’avait jamais eu la force de m’interdire grand-chose au final. Elle se contentait de froncer les sourcils lorsqu’elle me trouvait à regarder les jeux, elle se contenter de coiffer mes cheveux le jour de la moisson en me disant « A plus tard ». Un jour, je ne suis pas revenue. Je ne sais pas si elle a regardé les jeux. Je ne lui ai jamais posé la question. Elle n’a jamais rien mentionné. Je regrette de n’avoir jamais sût. J’aurais aimé savoir si elle avait accepté ce que j’étais devenue, ce que j’avais fait ou si son indifférence était simplement dût à l’ignorance de mes actes. Aurait-elle continué de m’aimer comme elle l’a fait si elle me voyait aujourd’hui ? Est-ce qu’elle aurait fermé les yeux sur ma vie au Capitol ? Sur Adonis ? Lorsque je suis revenue, elle m’a simplement dit qu’elle était heureuse que mon heure ne soit pas encore arrivée. Comme si ma victoire n’était dût qu’à une force supérieure qui avait décidé que je ne devais pas mourir dans cette arène. J’ai longtemps attendu que mon heure vienne, je me suis languie de la fin de mon temps. J’ai pleuré d’avoir survécu en brûlant ma vie comme si je l’avais méritée. J’ai hurlé ma joie d’être en vie en me tuant à petit feu. Et mon temps n’est toujours pas arrivé, mon horloge dysfonctionnelle tourne encore au rythme de la trotteuse qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Je ne me languis plus de la fin. Je l’attends calmement en la tentant plus que nécessaire. Je ne suis plus l’enfant furieuse que j’étais lorsque j’avais 18 ans, la lassitude à remplacer la rage. Je suis fatiguée. Je suis épuisée. Je vis uniquement lorsque les autres me voient. Je suis l’animal mondain qui se réveille lorsque s’allument les lumières du Capitol. Je souris parce que c’est ce à quoi mon visage est habitué. Je suis une bête d’habitude. Et pourtant, mes actes contredisent tout ce en quoi je crois.

Je n’ai pas embrassé Hawkins par habitude, je n’ai pas réfléchi aux conséquences qu’un tel geste pourrait avoir. Je l’ai fait parce que j’en avais envie, parce que maintenant que ses lèvres frôlent les miennes, cela ne me semble plus si dramatique. Je n’embrasse pas Hawkins comme on embrasse un amant, je n’embrasse pas Hawkins comme je voudrais l’embrasser. Je voudrais lui transmettre mon envie, je voudrais lui faire ressentir mon désir. Au lieu de cela, mes lèvres rencontrent presque timidement les siennes, juste un baiser volé vraiment. Juste une sensation éphémère de chaleur, juste un battement de cœur et la chaleur s’est évanouis. Je rouvre les yeux. Je n’avais pas conscience de les avoir fermés. Ses yeux s’échappent. Un pas en avant, trois pas en arrière. Son corps se décolle du mien, mes bras retombent contre mes flans. Je crois que je peux sentir mon cœur s’effondrer dans ma poitrine devant son air piteux. Je ne sais pas ce que je voulais prouver, à lui ou à moi-même. Je sais que je ne voulais pas le faire fuir. J’ai tendu la corde jusqu’à ce qu’elle casse. Et elle vient de lâcher entre mes doigts, je peux le sentir qui s’échappe déjà. Qui recommence à fuir, à me fuir. Ça n’est pas ce que je voulais. C’est tout sauf que ce que je voulais.

Machinalement, j’ouvre la bouche pour m’excuser et balayer l’incident d’un geste de la main. Lui dire que ça n’est pas si grave. Rire simplement de ce qui vient de se passer pour cacher la gêne. Hausser les épaules comme si le rejet ne faisait pas mal, comme si ça n’était rien. Je pourrais prétendre que rien n’est arrivé, faire comme si cela faisait partie du jeu. Je suis bonne pour prétendre. Je pourrais juste sourire et me relever, ignorer sa gêne et son malaise, m’en moquer. Rire de son inexpérience, rire de son hésitation, rire de ce qu’il est. Quel genre d’homme à Panem refuserait les avances d’une femme pliable à ses désirs ? Qui à Panem refuserait un peu de bon temps sans contrepartie, qui refuserait l’oubli dans le creux des bras d’une inconnue ? Je pourrais rire, mais je n’en pas envie. Pas la moindre envie. Je ne comprends pas, j’observe son visage à la recherche d’un indice, mais ne trouve rien, rien d’autre que les traits tirés de celui qui me rejette une fois de plus. Pourquoi passe-t-il son temps à me repousser comme il le fait ? Pourquoi m’avoir laissé entrer pour ensuite me présenter face à un mur ? Je ne comprends pas, je ne joue pas avec ses règles. Mes joues me brûlent, et ni le froid, ni mon désir n’en sont plus la cause. Je me sens ridicule. Mon corps prend trop de place, je veux disparaitre. Je veux fuir. Mes lèvres entrouvertes ne laissent passer aucun son, qu’est-ce qu’il y aurait à dire vraiment ? « Je suis désolée. » Désolée, je le suis. Désolée de mettre montrer présomptueuse, désolée d’avoir franchi des lignes que je n’aurais pas dû franchir, désolée d’être la cause de son malaise, désolée qu’il soit la cause du mien. Je me suis montrée stupide, indéniablement stupide. De l’avoir désiré autant, de le vouloir encore malgré tout. D’avoir cru pouvoir jouer avec le feu quand je ne suis qu’une enfant à qui l'on a donné des allumettes et un bidon d’essence.

Son pouce se pose sur ma lèvre inférieure, comme pour m’empêcher de prononcer les mots qu’il sait que je veux prononcer. C’est injuste, donner l’espoir pour le reprendre. C’est encore plus injuste de revenir à la charge ainsi. C’est mon tour de vouloir fuir et pourtant je ne peux pas détourner les yeux des siens, comme s’ils possédaient soudainement une force hypnotique. Je reste immobile, me concentrant simplement sur la sensation de sa peau contre ma lèvre. Je n’ose pas respirer, pas faire le moindre mouvement. Je dépose un baiser sur le bout de son pouce. L’idée d’ouvrir les lèvres et de les glisser sur son pouce me traverse l’esprit. Je pourrais simplement refermer ma bouche sur son doigt et y passer ma langue. C’est le genre de chose qu’aime Adonis. Adonis que je connais sur le bout des doigts, du bout des lèvres. Il m’a fallu des mois avant d’embrasser Adonis. C’était une règle tacite entre nous, pas de geste tendre, juste ce que nous cherchions tous les deux. Jusqu’à ce que les règles ne tiennent plus et que l’embrasser vient aussi naturellement que le reste. Pourquoi créer des préceptes que je m’efforce au mieux de détruire ? Peut-être parce qu’ils n’ont pas lieux d’être. Peut-être parce qu’Hawkins est différent et qu’aucune des règles que je peux connaitre ne s’applique avec lui. Peut-être parce qu’elles n’ont pas lieux d’être. Ne pas s’attacher pour ne pas s’affaiblir. À quoi bon lutter encore quand je suis déjà morte ?

Sa main glisse sur ma joue, je me fonds sous la caresse sans hésitation. À présent, c’est toi qui mènes la danse Hawkins. Je crois que je suis en train de reperdre pied et s’accroche à des brides de pensées sans queu ni têtes. Fais le Hawkins, fais-le, mon esprit est déjà loin. J’ai cessé de réfléchir à tout çà, fais le, c’est ce que je veux. Ses lèvres retrouvent le chemin des miennes. C’est un feu que je n’ai pas allumé et qui pourtant me consume les entrailles. Il n’y a rien de prude ou de chaste dans les baisers d’Hawkins. Sa bouche est urgente, pressante contre la mienne. Ses lèvres ont le goût du tabac, je passe ma langue pour y gouter. Son souffle se mélange au mien, ses lèvres capturent les miennes, je réponds avec la même ardeur. Mon sang tape ma tempe, je peux le sentir battre dans mes veines. J’ai l’impression de me mêler à lui, de n’être plus qu’une masse de sensations. Je sais que mes gémissements me feraient rougir si j’en étais témoin. Je n’en ai rien à faire à cet instant. Je me laisse faire, pliante lorsqu’il m’allonge sur le sol. Je suis à sa merci. J’ai été stupide de croire que j’avais un jour le contrôle de la situation. Je suis l’esclave volontaire à sa volonté. Et c’est tellement agréable, de n’être rien d’autre que ce qu’il a envie que je sois. La pression de ses doigts sur mon poignet envoie des frissons le long de ma colonne vertébrale. Une partie de moi espère qu’ils vont y laisser des marques. C’est ce que je voulais voir. Sa perte de contrôle, la couche qui se cache sous le vernis. Je colle mon basin contre le sien, ma main libre parcourt son dos, mes jambes encerclent les siennes. Sa chaleur est la seule chose à laquelle je me raccroche. Ses lèvres se font plus douces, je voudrais l’embrasser à lui en laisser des bleus. Il se détache finalement de moi. Ça n’est pas assez. Hawkins, tu ne peux allumer un feu sans le surveiller, c’est comme ça qu’on provoque des incendies. Je sais que tu en as envies. Prends ce que tu veux Hawkins, c’est à portée de mains.

Je tente de reprendre mon souffle. Ma main parcourt toujours son dos. Je ne fais aucun geste pour arrêter. Je tente de retrouver des pensées normales, mais mon corps réagit au moindre de ses mouvements, son souffle sur ma peau me fait frissonner. Et c’est moi qu’on traite d’allumeuse. Sa voix me fait sortir de ma torpeur. Je ne comprends pas le sens de ses mots. Pourquoi allumer un feu signifierait laisser un autre mourir ? Pourquoi ne pourrait pas vivre plusieurs choses, pourquoi se cantonner à n’être qu’une personne lorsque l’ont peut en être plusieurs. Pourquoi ne vis-tu pas ta vie Hawkins ? Qu’est-ce qui peut bien te retenir ? Je crois comprendre à présent, sa peur et ses envies contradictoires. Je comprends, mais l’idée me parait terrifiante. Pourquoi Hawkins croit tu que toutes ces choses que tu veux ne sont pas compatibles ? C’est la manière dont ont vécu les gens depuis toujours. Être un père n’empêche personne d’être un frère, être un frère n’empêche pas d’être un mari, d’être un ami, d’être un amant. Vouloir brûler sans s’autoriser a le faire, est-ce la seule chose que tu t’es interdite Hawkins ?

Ma main quitte son dos. J’hésite quelques secondes avant de la passer dans ses cheveux courts. Le poids de sa tête contre ma poitrine est presque réconfortant. J’attrape sa veste abandonnée sur le sol et la dépose sur ses épaules.

« C’est la leçon numéro trois Hawkins. On ne peut pas toujours avoir ce que l’ont veut. »

Je passe ma main sous son menton pour relever doucement son visage et le regarder dans les yeux. La vision des traces de rouges à lèvres autour de sa bouche m’arrache un sourire. Il ressemble à un adolescent pris en faute. Je frotte doucement avec mon pouce pour les enlever, sans grand succès.

« La leçon numéro quatre est de dire à la leçon numéro trois d’aller se faire foutre. Alors Hawkins, pourquoi tu ne me dirais pas ce que tu veux. Tout ce que je veux, c’est ce que tu as dit. Alors, ce que je veux c’est que tu que tu fasses ce dont tu as envie. »
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