S.A.S.H.A...A.B.A.H.L.A.I.N

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Je me refuse à la percevoir, à l'imaginer, malgré l'imagination qui brûle dans ma caboche. Je n'ai pas envi de la voir, je déteste cette question. Je ne veux pas penser à quoi je pourrais ressembler une fois la gueule ouverte en direction des enfers. Je préfère autant nager dans l'ignorance et faire comme si elle n'existait pas. Stupide, pas vrai ? Surtout que je l'ai vu en face la mort, je l'ai vu se faire tuer, dès le premier round. Je l'ai vu mourir. Je sais ce que c'est, mais je ne pourrais pas ressentir ce qu'elle ressentait à ce moment là. Je la crains, la mort, au point que la simple évocation de ce mot peut me rendre complètement fou. Incontrôlable. Une bête. Comme il le dit.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Si elle avait été encore là et si j'avais pu retourner en arrière, j'aurais eu assez de courage pour me redresser et prendre sa place. J'aurais au moins pu mourir dans la fierté et non pas comme un fou, un psychopathe. Disent-ils. Meelow était l'ange réincarnée sur une déchèterie, elle avait pour mission de donner de l'espoir aux gens du district cinq. En fin de compte, je n'ai pas pu la protéger, elle n'est plus là. Et je n'ai personne pour qui je pourrais jeter mon 'dévolu'. La pureté ne se trouve pas dans tous les coins de rue, je n'ai donc plus rien à protéger. Je ne donnerais ma vie que pour moi-même. Mes parents ? Non mais vous rigoler ! Je les appréciais jusqu'à qu'il m'insulte de fou dans mon dos. Ils ne peuvent pas savoir à quel point j'ai mal vécu la mort de Meelow.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

L'unique, la seule sans doute. Ma rapidité. Je suis une flèche. Et dans mon district, je suis sans doute le meilleur coureur. Ce n'est pas vraiment une aptitude à proprement parler, courir m'a toujours permis de me défouler. Plus je cours vite, mieux je me sens. Je n'ai aucune connaissance dans une quelconque arme à feu ou blanche. Je ne sais pas me battre. Avec ma carrure, vous me voyez franchement me battre avec des armes. Je suis bien plus habile avec la ruse... Malgré que ces derniers temps, mon esprit n'est plus aussi clair qu'autrefois.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Vos questions sont douloureuses, le faites vous exprès ? Prenez vous un malin plaisir à m'asperger de ce mal qui me ronge de plus en plus ? Ma sœur, Meelow. La seule qui ait participé aux jeux dans notre famille. Il n'y a eu jamais personne avant. On avait toujours été à l'abri jusqu'à ce jour. Elle était si précieuse, une pierre rare. Mais au risque de me répéter, je vais m'arrêter à là.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Je fais tout pour ne pas être présent durant la diffusion, mais mes parents me forcent pour éviter que des foudres s'abattent sur nous. Donc non, je n'apprécie pas le visionnage. Même si ma seule pensée va en direction de la petite qui est partie, et que les participants autres meurent, je m'en fiche presque. Oui, à un détail près. C'est horrible. Je me sens mal pour eux, j'ai un peu de compassion. Mais je ne les connais pas. L'horreur qu'ils vivent non plus je ne la connais pas. Donc, la somme de tout cela fait que je ne ressens que très peu de tristesse envers ces nouveaux cadavres.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je vous ai bien dit que mon arrière grand père en avait parlé avant de mourir tel un rat crevé sur le bord de la route ? Hm. Il me semble... Donc cette histoire de district renaissant de ses cendres, je la connais. Bien sur, je n'y crois qu'à moitié. Je ne crois que ce que je vois. Et ce que je vois, c'est qu'ils restent planqué ou qu'ils n'existent pas. Mais si cette lumière se révélait vrai, je doute que je resterais sagement du coté du capitole. Après ce qu'ils ont fait à ma sœur...


JE VIENS D'UN MILIEU modeste, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE se trouve souvent dans mon assiette. DU COUP, MON NOM A 8 chances d'être choisis. J'AIDE MES PARENTS DANS l'élevage ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'apprécie ce travail même si je vais à l'école en même temps (ce que je n'aime pas). JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 16ans JE peux déjà PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. [/size]

tell us your story.

Elle m'a dit que je ne devais pas partir parce qu'elle avait peur. Je me souviens très bien de ce moment, à cette belle époque, où on se sentait presque en sécurité. Je m'étais tourné dans sa direction, un petit sourire aux lèvres. "Tu as vraiment peur du noir ?" Elle avait rabattu la couette sur sa tête, laissant seulement quelques méchés dépasser. Je me suis approché et me suis installé près d'elle, relevant la couette pour découvrir son visage. "Cette maison est le lieu où tu devrais te sentir le plus en sécurité tu sais... il n'y a rien de caché dans le noir. Parce que les bestioles savent que ma chambre est juste en face." Elle s'était mise à rire. Un rire cristallin, alors qu'elle s'était tournée dans ma direction, un sourire joviale étirant ses lippes fines et légèrement rouge. Ses cheveux châtains clairs glissant sur son visage pâle. Elle m'a demandé de lui raconter une histoire.

~

"Il ne nous reste pas grand chose pour demain." Avait-elle dit, ma mère. Elle ne m'avait pas regardé, bien sur, parce que je savais ce que j'avais à faire. Il y avait quelque chose d'indéchiffrable sur son visage, cette expression que je ne lui reconnaissais pas. J'avais compris le message, et devait ajouté un ticket pour la première fois à mon nom. "Tu sais, ça ne me fait pas peur." Ironie quand tu nous tiens. Elle s'était tournée vers moi, son regard me foudroyant. La conversation n'eut pas le choix de finir maintenant, alors que je prenais la route en direction de notre mairie. J'ai eu le temps de penser à ce regard là tout au long du chemin. Peur, est-ce que j'avais vraiment peur de ces jeux ou pas ? Je ne saurais trop le dire. J'avais quoi... 15 ans ? J'étais pas encore assez mûre pour comprendre ça. Je voyais ces familles déchirés par la perte de leurs enfants, j'avais perdu un ami une fois. Mais je n'avais pas vraiment été aussi triste qu'eux. Je me sentais en sécurité, pour le moment. Ma famille était chanceuse.

~

"Meelow Abahlain !" Je n'étais pas bien sur, mais ce nom résonnait dans ma tête, il y avait comme un bruit de tambour en fond. Je n'entendais que ça, ce nom, ce nom que je connaissais si bien. Ce nom qui aurait dû ne jamais sortir de cet amas de billet blanc. Ce nom que j'aimais au point d'échanger ma place contre la sienne pour qu'elle n'ait pas à subir ça. Car au fond, il y avait cette petite conscience qui savait bien qu'elle ne tiendrait pas plus de deux minutes.
Comme cette fois, où elle m'a hurlé dessus parce que j'avais écrasé un moustique. Qu'il ne m'avait rien fait, et que je n'avais pas le droit d'être si violent... Je suis resté un peu surpris. Une petite fille de dix ans qui vous dit ça, alors que vous êtes le grand frère, ça a tendance à vous laisser ... là, la gueule ouverte, à regarder sans comprendre. Elle respectait la vie plus que tout ce petit monde. Alors la voir dans ces jeux... combattre, c'était, improbable. J'ai entendu ma mère crier quelque chose, alors que mon père optait pour un visage neutre. J'étais pas vraiment dans le même cas que lui, mais on restait là, sans bouger. À attendre. On l'a regardé mourir à la télévision, dès le premier round. C'était d'une évidence, elle n'aurait jamais pris aucune arme en main... C'était comme si j'avais l'impression qu'elle s'était donnée la mort en s'exposant à ces malades : pour éviter de faire souffrir qui que se soit.
Et j'ai rien pu faire pour la sauver. Que dalle. Nada. J'ai attendu comme un con, à regarder cette fichue émission.

~

Depuis qu'elle n'est plus là, je crois avoir un peu déraillé, pas dans le bon sens... en même temps, le sens propre du mot est négatif. Le psychologue s'entête à me dire que j'ai besoin de faire le point et de commencer à mettre cela de coté. Bien sur, son charabia m'énerve plus qu'autre chose... Et le fait que ma mère m'ait entendu parler à ma sœur semble l'avoir conforté dans l'idée que je devenais complètement fou. En même temps, c'est pas comme si j'avais ma chambre juste en face de celle de ma sœur, et que cette chambre était devenue vide. Elle sentait le renfermée, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'y aller tous les soirs et de raconter des histoires, à qui ? Personne. Certes, mais je continuais ce rituel pour me conforter dans l'idée que les jeux ne l'avaient pas tuer. J'étais un peu dans mon monde, et d'une certaine manière, ça me réconforter de la savoir encore là. J'avais besoin d'un peu de cette douceur, puisque mes parents semblaient déjà avoir oublié cette peine. Douleur qui brûlait toujours en moi, je n'avais rien pour éteindre les flammes. Et plus les jours défilent devant mes yeux, plus je commence à réaliser, plus je me perd. Je me fais de moins en moins d'amis, j'en perd, je suis détestable avec ma famille, au niveau relationnel ça devient le noir totale. Je ne gère absolument rien de tout ce qui m'entoure, peut être que je deviens réellement fou. Mon psychiatre ne me le dit peut être pas en face, peut être même qu'il cherche à m'aider : mais au bout du compte, rien ne change. Il essaye simplement de me donner une meilleure vision de cette perte.
Et maintenant, où j'en suis ?