Citation :

“ Cher membres de MJ,
Vous êtes aujourd'hui réuni pour participer au topic qui réunira cet homme et cette femme sous le signe divin. Nous avons décidé de laisser ce topic ouvert à tous les membres, sous garantie du respect de l'ordre ci-dessous, et d'une activité soutenue qui ne laissera pas notre topic de mariage en sourdine pendant des semaines.... Nous comptons sur vous
ordre de passage :

Phoenix puis Aileen puis Hope puis Hunter puis Nox Swow puis Domino, Pandora, et Kamaria, puis les autres

Merci à vous et amusez-vous bien surtout \o/

« L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme. »

Hunter Blackbird-Crowley à un mariage. Ha, ha, ha. On pourrait croire à un magnifique poisson d'avril - ce qui est drôle quand on sait que je suis né le premier avril - et pourtant, c'est la réalité. Hunter se prépare pour un mariage. Je n'en revenais moi-même pas. Bon, de toute manière, ce n'était pas le mien. Et bien oui, restons quand même dans la réalité et n'allons pas chercher l'impossible. Phoenix Lewis épousait Aileen Carter. Les rares fois où je m'étais rendu à un mariage pouvait se compter sur les doigts de la main d'un manchot. Oui, c'était mon premier. Et, fort heureusement, pour mon premier, j'appréciais les deux mariés. Je n'aurais pas besoin de faire semblant avec l'un d'eux. Aileen était ma meilleure amie. Du moins, c'est ainsi que je la considérais. Elle pouvait se vanter d'être la seule personne de sexe féminin que je n'avais pas envie d'égorger - et de voir dans mon lit, même si au début de notre amitié cela ne m'aurait pas dérangé, bref c'est une autre histoire. Je connaissais la jeune femme depuis quelques années maintenant, et elle ne m'avait jamais déçu. Fidèle au Capitole et détestant les rebelles, notre amitié était donc une évidence. J'avais rencontré Phoenix bien plus tard, mais nos caractères étrangement similaires nous avaient rapidement rapprochés. Bien qu'à notre première rencontre je le détestais - j'étais presque jaloux de lui, il faisait couler le sang et je ne voulais pas qu'il me vole la vedette - je le considérais désormais comme un ami, peut-être au même titre que sa future épouse. Et c'était également une évidence que je sois désigné comme témoin du marié, au côté du fils de Snow. Si tout le monde semblait détester ce dernier, j'étais complètement indifférent à ce garçon. Je ne le portais pas dans mon coeur, mais je n'allais pas non plus lui trancher la gorge avec mon couteau - ha, ha, ha comme si c'était possible. À vrai dire, j'espérais qu'il ferait remarquer sa présence. Oui, même si j'étais persuadé que Phoenix et Aileen n'allait pas céder à un mariage trop traditionnel, je comptais sur Nox pour mettre l'ambiance comme il se doit - dit celui pour qui il s'agit du premier mariage, ha, ha.

Je m'étais préparé à l'hôtel de ville, dans une autre pièce que Phoenix. Les costumes des témoins étaient plutôt sympas. Phoenix s'habillait en blanc, et j'avais espéré que ce ne soit pas également mon cas. Je ne voudrais pas voler la vedette au marié le jour de son mariage - de toute manière, tout le monde savait que j'étais bien plus agréable à la vue que lui, ha, ha. Honnêtement, je n'étais pas fan de la couleur blanche. Ou alors, seulement quand il y a des traces de sang dessus. En parlant de sang, les chemises rouges que nous devions porter me rappelait bien évidemment l'hémoglobine. Et tant mieux, même Phoenix et Aileen ne mettait pas leurs travails de côtés le plus beau jour de leur vie. Un petit détail, certes, mais remarqué. J'enfilais donc mon complet rouge et noir, avant de me regarder dans le miroir. J'étais plutôt élégant, et cela changeait du costume des Pacificateurs. « Pas mal. Pas mal du tout. » déclarai-je en regardant mon reflet et en esquissant un sourire. Je jetai un oeil à ma montre. Il était temps d'aller chercher le marié afin qu'il rejoigne le repère de l'arbre mort pour son mariage. J'aimais également le lieu choisi pour la cérémonie, et pas seulement pour son nom. C'était un bel endroit, surtout pour choper du rebelle. Mais qu'importe. C'était un lieu prisé des romantiques, et c'était donc logique que le mariage se déroule à cet endroit. Et je devais bien avouer que ... c'était effectivement un magnifique endroit. Apaisant, beau, calme. Un endroit pur pour deux mariés ayant du sang sur les mains. Quelle douce ironie. Phoenix et Aileen n'était pas peureux. Se marier à l'air libre alors qu'ils n'ont pas les meilleures réputations du monde, il fallait le faire. C'était bien pour cela que mon pistolet était coincé dans mon dos, et mon couteau à l'avant de mon pantalon. On n'est jamais trop prudent.

Je tapotais à la porte de la petite pièce où se préparait Phoenix avant de faire irruption. Il était prêt, et je restais silencieux quelques secondes tandis que je regardais sa tenue. C'était un beau costume. Très bien confectionné, les moindres détails étaient parfaits. « Sympa, la tenue. » Je n'allais pas faire dans les sentiments, ce n'était pas notre genre. Mais je voulais quand même avoir un mot gentil, bien même si je ne savais pas quoi dire. Il prit la parole, annonçant lui-même le départ. C'est dans un silence pratiquement complet que nous nous rendions jusqu'au lieu de la cérémonie. Il avait un grand nombre d'invité, à tel point que je me demandais si les mariés les connaissaient tous. J'en doutais fortement, mais je gardais mon avis pour moi. « Prenez-place je vous pries. » Je me positionnais où ma place était, tandis que Phoenix prit la sienne. Quelques longues minutes plus tard, la musique recommençait, annonçant ainsi l'arrivée imminente de la mariée. Et elle arriva. Aileen était magnifique. Je n'y connaissais strictement rien en mode, mais sa robe était splendide. Sa styliste avait fait un beau travail. Je lançais un bref regard à Phoenix. Il devait penser la même chose que moi vu son sourire béat. J'eus un léger rire en le voyant aussi mielleux, avant de reporter mon attention sur l'arrivée d'Aileen, tout en attendant que le mariage débute réellement.

Je détestais les mariages. Pour moi, tout cela n'était qu'une source de problèmes inutile, un acte symbolique désespéré et désespérant. Au Capitole, les femmes épousaient les hommes parce que leurs parents l'avaient décidé, et seul le partage de l'argent comptait. Personnellement, je ne voulais pas me marier. Mais je savais que j'y serais un jour contraint, et que cette journée serait sans doute la pire de ma vie. Aujourd'hui, toutefois, je n'avais pas à angoisser, j'allais seulement assister au mariage de deux inconnus. Et le plus comique, c'est que j'étais leur témoin. Mon père avait eu cette idée farfelue après que le futur marié, un pacificateur haut-gradé – ou je ne sais quoi du même genre - soit venu lui demander sa bénédiction pour les épousailles imminentes qui l'attendaient. Évidemment, soucieux de la bonne image des Snow, le Président avait envoyé un membre de notre famille assister à l'union sacrée et c'est moi qui avais écopé du sale boulot. Je me retrouvais donc assis dans un train en direction du district Deux, mal rasé et fatigué. J'avais passé la nuit en compagnie de deux filles assez distrayantes, et je m'étais endormi tard. Mais on s'était bien fichu de mon asthénie lorsqu'on m'avait réveillé à l'aube, hophophop, les cérémonies n'attendent pas ! J'avais envie de m'assoupir, mais je gardais résolument les yeux ouverts, fixés sur le paysage monotone qui défilait derrière la vitre. Il fallait que je me prépare, que je reste présentable. Je me levai donc et m'étirai – j'étais seul dans ma grande cabine privatisée. Privilège d'un fils de Président. Je me dirigeai vers le dressing m'étant mis à disposition et n'y trouvais qu'une simple tenue, celle qu'on m'avait préparée pour la cérémonie. C'était une styliste que je connaissais à peine qui avait organisé le mariage, et je m'offusquais de son inexpérience (à moins qu'elle eût un goût particulièrement mauvais ?) lorsque je découvris un simple costume trois pièces pendu entre deux étagères. Je m'approchai avec prudence et débarrassai les vêtements de leur protection plastifiée, non sans faire preuve d'un certain dégoût. L'ensemble était composé d'un pantalon de couleur noire, d'une chemise rouge, d'un nœud papillon de la même couleur et d'une simple veste couleur jais. Je m'interrogeais. Etait-il possible de faire preuve de tant de bizarrerie lors d'un mariage ? Non. Il devait y avoir un problème. J'hésitais à appeler un serviteur pour lui demander s'il n'avait pas fait erreur, mais il était bien indiqué « Mariage Lewis-Carter » sur une étiquette pendue à la veste. Alors c'était donc possible ? Je m'assis au sol, éberlué. C'était donc possible d'offrir des vêtements aussi … simples aux invités d'un mariage ? Ça me choquait profondément. Au Capitole, les mariages auxquels j'avais eu l'occasion d'assister ou que j'avais pu organiser s'étaient tous effectués en grande pompe, avec des florilèges de dentèles multicolores, de plumes, de toiles vaporeuses et d'autres tissus nobles. Jamais je n'aurais cru possible qu'on puisse se rendre à pareille cérémonie vêtu d'un costume trois pièces rouge et noir. Bon, tant pis. C'était une étrangeté qui m'étonnait grandement, mais après tout, pourquoi pas ? Je me changeai à la hâte, et me regardai longuement dans un miroir. Ce n'était pas si laid, mais pourquoi tant de simplicité ? Je m'occupai par la suite de mes cheveux, en prenant soin de les coiffer avec élégances. Puis je me rasai, me lavai les dents, m'appliquai diverses baumes, me parfumais, et me maquillai légèrement de rouge. Tout de suite, je faisais davantage Capitole. Ça me rassurait. Les préparatifs physiques terminés, je retournai m'asseoir dans ma cabine au moment où mon train s'arrêtait en gare.

On me guida jusqu'à la sortie – là, diverses photographes m'attendaient. Je leur souris abondamment avec habitude, car après tout, c'est ce à quoi on m'avait toujours préparé. Je montai ensuite dans une voiture qui m'amena dans un endroit assez singulier. Le mariage se faisait apparemment de plein air, au « Repère de l'arbre-mort » (j'avais lu ça quelque part). Des centaines de personnes se pressaient déjà çà et là, et on me pria d'aller rejoindre l'autel, tout au bout de l'allée, où patientait déjà un prête aux allures ennuyeuses. Je m'exécutai, et patientai en silence, tout en observant la foule. Je manquai à nouveau de m'évanouir lorsque j'observai la décoration, trop simple, beaucoup trop simple. Finalement, le marié et les autres témoins vinrent me rejoindre, et je les saluai avec amabilité. Le pacificateur Phoenix Lewis, je le reconnaissais très bien désormais. J'avais dû le voir à la télévision ou dans un magazine. L'autre témoin masculin, je ne le connaissais pas, en revanche. Et les témoins féminines m'étaient totalement étrangères. Je notai seulement qu'une d'entre elle, une petite fille, était vêtue d'une robe rose. ROSE! Quelle faute de goût. J'avais apparemment atterri dans le temple de la ringardise. Je vis qu'une femme me regardait avec plus d'insistance que nécessaire dans la foule, et je la reconnus aussitôt. Hope Carter, oui, c'était elle l'organisatrice et la styliste de ce désastre visuel ! Je ricanai en la fixant dans les yeux, et elle sembla grommeler. Puis mon regard se dirigea loin derrière la foule, là où arrivait une jeune femme habillée de blanc au bras d'un vieil homme. C'était la mariée, à n'en pas douter. Malgré les folies vestimentaires du Capitole, cette tradition de la robe blanche avait persisté. Mais cette robe-ci était un parangon de niaiserie, avec sa flanelle idiote et sa longueur ridicule. Ça me donnait presque envie de vomir.

Bref, la jeune femme s'avança jusqu'au devant de son promis, et malgré sa robe hideuse, elle resplendissait d'amour et de beauté. Mon Dieu. Cela promettait d'être l'un des moments les plus soporifiques de mon existence !

Je n'aimais pas le rouge. Je n'aimais plus cette couleur, non. Parce que c'était elle qui avait emporté ma mère. La couleur du sang. De toute façon, je ne mettrais pas cette robe. Parce qu'elle était rouge. Parce que je ne voulais plus jamais avoir à subir cette couleur de toute ma vie. Je serrais les dents et soupirai, tandis que Hope me montrait cette robe qu'elle avait confectionné. Et puis, je l'avais vue. Une robe rose, toute de tulle et soie. Dès que je l'avais vue, j'ai su ce que je voulais. Pathétique, non ? Un caprice pour une robe. Alors que la moitié de notre district crevait de faim. Mais je voulais oublier, aujourd'hui. Tout oublier. Me la jouer petite fille amnésique qui avait oublié sa vie d'avant. Je voulais partir.

« Kamaria si tu ne restes pas tranquille je te jure ta robe rose, tu peux l'oublier. Il me reste une des anciennes robes de demoiselle d'honneur et je n'hésiterais pas à te la mettre »

Je grimaçai et soupirai une nouvelle fois, puis arrêtai de me tortiller sur mon siège. Je n'étais vraiment pas faite pour être soignée telle une parfaite petite fille du Capitole. Moi, ce que j'aimais, c'était respirer, courir, grimper aux arbres. Les robes, les grandes tenues de styliste célèbres.. Ce n'était pas pour moi. Et pourtant, il allait falloir que je fasse un effort. Parce que c'était le mariage de Phoenix. De Phoenix et de Aileen. Aileen.. Je ne l'avais pas aimée tout de suite. A mes yeux, c'était une intruse. Une tueuse du Capitole. Une des disciples de Snow qui me faisait trembler à chaque instant quand j'étais encore avec ma mère. Elle était belle. Presque aussi belle que ma mère.

Dès que Hope eut fini les derniers ajustements, je me jetais de ce siège. Les chaussures que je portai n'étaient pas vraiment sympathiques pour marcher. Je lui balançai un '' Merci, Hope '', avant de sortir un peu. J'avais toute les peines du monde à ne pas retirer ces chaussures inconfortables. Et puis, je l'aperçu. Lui. Phoenix. Il portait un costume. Il semblai si tendu. A vrai dire, je ne l'avais jamais vu comme ça. On ne se mariait pas tout les jours, si ? Un sourire vint éclairer mon visage, et je me jetai dans ses bras, le serrant contre moi dans un nuage de tulle rose et de soie. Pas besoin de mots. C'était la première fois que je le serrai dans mes bras, comme un vrai père au fond. Parce que c'était ce qu'il était, maintenant, non ? Mon père. Je le serrai tellement fort que je me coupai la respiration. Et puis, je me reculai un peu, lui accordai un sourire et me dépêchai de rejoindre les autres demoiselles d'honneur.

Il y avait Renata. Renata, je l'aimais bien. C'était une amie de Aileen. Elle était si belle. Même si je n'aimais pas la robe des demoiselles d'honneur que Hope avait prévu, elle lui allait à ravir. Ses cheveux blonds qui auréolaient son visage lui donnaient un air d'ange. Et puis, il y avait Pandora. Au secours. Le prototype même de la fille ultra-riche qui venait des districts les plus réputés. En fait, je n'essayai même pas de lui parler. Je n'avais jamais été des plus extravertie, c'était toujours les autres qui faisaient le premier pas vers moi, et cela n'était pas prêt de changer.

« Prenez-place je vous pries. »

Je m'approchai d'Aileen avec les trois autres demoiselles d'honneur. Pendant que les invités s'activaient prêt des sièges, je patientai. Et puis, tout s’accéléra. Lorsque Aileen se mis en marche, superbe dans sa robe de mariée, mes jambes s'activèrent toutes seules pour suivre le mouvement. Je détaillai la foule. Seul des visages inconnus. Un ou deux me revenaient. Dont celui de Nox Snow. Je grinçai des dents. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il était venu voir à quoi ressemblaient des habitants de District heureux ? Ou alors était-il venu gâcher la fête ? Je détournai mon regard. Le nouveau visage que je croisai me frappa en pleine poitrine. C'était le pacificateur. Le pacificateur qui m'avait laissé partir avec ma poire. Un semblant de sentiments contradictoires s'emparèrent de moi. Qu'est-ce que je faisais là ? Je gardai un visage impassible, et, cherchant un quelconque réconfort, m’emparai des doigts de Renata. Une bouée de sauvetage au milieu de ces visages inconnus. J'écoutai la cérémonie d'une oreille distraite, tout en essayant de garder un air passionné par la cérémonie. Je n'aimai pas les discours.