ethan matthew ainsworth

featuring garrett hedlund © tumblr

NUMBER ONE .

NUMBER TWO .

NUMBER THREE .

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu cet endroit, ces personnes autour de moi. Ils ont toujours fait partie de ma vie. Ces arbres, ces terrains, cette population qui se démène chaque jour au travail pour un morceau de pain. Ces plantations, ces corps squelettiques rongés par la malnutrition. Mais c’est comme ça, ici, au district 11. Ça l’a toujours été. Et ça le sera toujours.

Je sentis la poigne de ma mère se resserrer sur mon épaule. Si fort que ça me fit mal, sur le coup. Puis je ne pouvais plus bouger, elle me tenait ancrée dans le sol. Ses larmes me coulèrent sur les vêtements, j’en reçu dans les cheveux. Les pacificateurs firent demi-tour. Ma mère pleura pendant des heures sur le paillasson, en me tenant comme ça par les épaules. J’avais faim et très, très soif, mais je savais qu’elle avait besoin de réconfort et du haut de mes 11 ans, j’avais tout fait pour qu’elle soit rassurée, c’est-à-dire rester avec elle. C’est comme ça que la vraie vie a commencée pour moi. Ce moment-là, ce fut comme une naissance. La mort de mon père et de ma grande sœur. Boum. Comme ça. C’est terminé. Il n’y a plus que moi, ma mère et mon petit frère. C’était la fin du monde. La maison, qui avait toujours été animée par la musique de papa et les odeurs des fleurs de ma sœur, était devenue atrocement silencieuse et sans odeur. Et maman faisait tout pour que ça reste comme cela, alors elle ça ne lui rappellerait pas les morts. Mon père c’était quelqu’un de bien, de très respecté dans le District. C’était le meilleur bêcheur de la région, tout le monde venait le voir s’il y avait des problèmes. Ma sœur, elle, savait faire pousser n’importe quelle fleur, n’importe ou. Elle avait de véritables doigts de fée, ce qui la rendait encore plus magique que ses longs cheveux blonds de princesse. Je les avait toujours admiré, je m’étais toujours dit que j’allais être comme eux. À sourire malgré tout, même pendant les tirages pour les Jeux. Ça, c’était de l’héroïsme.

Mais toute bonne chose a une fin, et ils s’étaient emportés dans une discussion concernant le nouveau gouvernement de Panem. Ils se croyaient sur, mais il y avait des pacificateurs assez cruels dans le coin, dont le pire du District, et bam, bam, ils étaient morts. On ne supportait pas ce genre d’écart à Panem. C’était tu endures et tu te tais. Même si tu avais si faim que tes os sortaient de ton corps. C’était comme cela.

Alors à 11 ans je devins le père de la famille et je mis tout en œuvre pour devenir quelqu’un. Depuis ce temps-là, je me démène chaque jour en travaillant, je ne refuse jamais une offre de travail, sauf lors de mes petites journées ou je prends une pause. Alors là je cherches des plantes, je me promène dans le District et j’essaie de me convaincre que la vie sera meilleure. Optimiste ? Pas nécessairement, juste un peu rêveur, je crois. Mais chez moi, tout tourne au sarcasme. Par contre, je suis devenu quelqu’un de respecté ici, dans le District 11, on sait que je fais bien mon travail et que je fais tout pour ma famille. Je prends des tonnes de tesseare pour que mon frère n’ait pas à le faire et tant pis si je vais dans les Jeux, je suis prêt pour cela.

Et en ce moment, à 18 ans, c’est la dernière fois que j’ai mes chances de participer aux Jeux. Je me sens calme, il y a plein de gens autour de moi. Je ne veux pas quitter le District 11, mais il faut toujours se tenir prêt à toute éventualité. Il y a ma mère, il y a mon petit frère, qui à 15 ans veut devenir comme moi, et il y a… il y a Alexiane. Celle dont j’ai touché les lèvres des miennes. La folle du district, ah, ce sont des sottises. Elle est saine, elle est magnifique, elle est gaie. Elle est ce dont tout le monde a besoin ici. … Surtout moi.

NUMBER FOUR .