navid juddie carmichael

featuring mila kunis © tumblr

NUMBER ONE .

NUMBER TWO .

TA MORT TU LA VOIS COMMENT ? Chez moi on ne meurt pas de faim ou de froid - mon district est assez riche pour nous permettre de ne pas craindre de telles choses. J'aimerai mourir paisiblement, rapidement - j'en ai assez de toute cette souffrance. Ce serait comme s'endormir, tout simplement. Mais surtout pas demain, ou dans un an. Je veux mourir après tout le monde, mourir quand je serai convaincue que plus personne n'aura besoin de moi, que tout le monde sera à l'abri du danger et de la douleur. Mourir sans rien laisser derrière moi, mourir paisiblement sans m'en vouloir d'abandonner ceux que j'aime. Mourir pour les rejoindre, pour rejoindre ma soeur.

POUR QUOI OU POUR QUI POURRAIS-TU MOURIR? Je pourrais mourir pour voir revenir ma sœur. Pour voir se rallumer la flamme de la vie et de l'espoir dans les yeux de ma mère. Pour revenir en arrière et faire que ma sœur n'ait jamais été moissonnée. Je pourrais mourir pour que les Hunger Games n'ait jamais existé, pour qu'aucune autre famille n'ait jamais connu la souffrance qu'a connu la mienne, pour que jamais je n'aie l'estomac noué à l'idée de savoir mes enfants à la merci de la Moisson. Mais au fond de moi, même pour toutes ces choses, je ne voudrais pas mourir - je n'aurai pas la force d'infliger à mes parents une autre épreuve aussi abominable que l'a été la mort de Charlie.

NUMBER FOUR .

Bonjour bonjour ! Je m'appelle Sarah et je préfère que vous m'appeliez comme ça plutôt que sapphire, que j'utilise comme pseudo la plupart du temps. J'ai récemment fêté mes quatorze printemps, je suis entrain d'achever la saga des Hunger Games - d'ailleurs le tome 3 est vraiment extra. Ce forum est juste bombesque, et je suis déjà hyper impatiente de finir ma fiche et de commencer à rpoter avec vouus.

NUMBER THREE .

Un hurlement déchira le silence qui s'était abattu, sur, semble-t-il, la ville toute entière. Des mains me saisirent, des bras m'entourèrent toute entière et me soulevèrent du sol. Sans arrêt, les images se répétaient, me retenant encore et encore prisonnière de ces quelques secondes qui venaient de changer ma vie à jamais. Tommy me serra plus fort contre lui tandis que je m'agitai frénétiquement dans ses bras, et m'attira hors de la foule qui s'était solennellement tue dès le moment où le canon avait retenti. Dans la ruelle sombre où il m'avait entraînée, il me déposa au sol et nous nous serrâmes l'un contre l'autre, les deux orphelins de cœur tentant vainement de faire face à la catastrophe qui venait de les atteindre. Nous rendions-nous vraiment compte d'à quel point nos vies venaient d'être brisées ? Il me revint soudainement que ce n'était pas la mort de Charlie en elle-même qui avait déclenché cette douleur inouïe, mais la disparition de toute lueur d'espoir et de vie dans les yeux de ma mère. Dès l'instant où le cœur de ma sœur avait été arraché de sa poitrine, j'avais vu son regard s'éteindre - il y avait fort peu à parier que nous ne le reverrions plus jamais s'allumer. C'était terminé. Tommy repoussa une mèche de cheveux de mon visage humide de larmes, et essuya celles qui roulaient sur mes joues du bout des doigts. Ça va aller, on va s'en sortir, Navid. Je te le promets. Je ne répondis rien, et seuls nos sanglots vinrent troubler les minutes suivantes, car nous étions tous deux parfaitement conscients que ses promesses étaient vaines - rien n'irait plus jamais.

[...]

Les années étaient passées, et les crises de colère de Tommy, l'absentéisme constant de ma mère et les disparitions répétées de mon père étaient désormais pris pour acquis, du même qu'il était de mon ressort de faire tenir tout le monde debout. J'avais recollé les morceaux comme je le pouvais, et même si notre petit équilibre familial manquait de s'effondrer au moindre coup de vent, nous parvenions à continuer. J'étais parvenue à maintenir mon monde à peu près intact, jusqu'à aujourd'hui. J'avais réussi à repousser ce moment pendant près de deux ans après son retour de la Tournée ; à ne jamais me trouver sur son chemin et à me débrouiller pour ne pas être là où il était. La chance, mêlée à un instinct presque animal, m'avait permis, jusque-là, de l'éviter, mais la trêve venait de s'achever. Finn apparut à quelques mètres de là, et subitement, toute autre chose alentour perdit son sens. Irrémédiablement lié à sa personne, le souvenir de son trident s'enfonçant dans la poitrine de ma sœur et en ressortant violemment son cœur ensanglanté surgit d'entre les limbes de ma mémoire. Ces images se superposèrent à son visage trop plein de bienveillance, et la nausée me gagna. Navid ! Attends ! Il esquissa un geste vers moi, avant de lire la douleur et l'horreur dans mes yeux, et l'incompréhension qui gagna ses traits acheva de m'abattre. Comment pouvait-il encore croire qu'une quelconque amitié allait subsister entre nous après ce qu'il avait fait à Charlie ? Comment pouvait-il ignorer que jamais plus je ne pourrais le regarder dans les yeux sans y revoir l'éclat de folie qui les avait envahi au moment de planter son trident dans le cœur de ma sœur ? Je lui tournai le dos et me mis à courir, assaillie par la douleur. Ses pas résonnaient derrière moi ; il me suivait. Navid, qu'est-ce que j'ai fait ? Explique-moi ! A ses mots, je stoppai net, et il vint brutalement se cogner à moi, avant de poser ses grandes mains calleuses sur mes épaules. Dégoutée, je me dégageai de son étreinte, et fis volte-face, avant de lui envoyer ma main dans la figure. Qu'est ce que tu as fais ? Tu te fous de moi ? Tu as tué ma sœur, Finnick ! Tu l'as tuée !

[...]

Aussi loin que je me souvienne, Finnick avait toujours été un genre de mouton noir - celui que les autres, tout en le trouvant étrange, admiraient et enviaient pour son indépendance, pour sa franchise. Il faisait partie de ceux qui dérangeaient mais qui fascinaient. Notre amitié n'avait pas duré si longtemps - elle n'en avait même jamais été une. Cela avait plutôt été une sorte de respect et d'admiration à double sens, un accord tacite entre nous. Peut-être que sans les Hunger Games, sans tout ce qui en avait découlé, nous serions devenus proches - différemment de la manière dont nous l'étions à présent, dix ans après ces maudits Jeux qui avaient gâchés nos vies et ruinés toutes nos chances d'avoir un jour un semblant de relation ordinaire. Les disputes étaient incessantes, et les fantômes de ce qu'il avait tués planaient toujours sur nous. Mais j'avais fini par supporter le poids de son regard, de sa compagnie et du poids des souvenirs qu'ils comprenaient. Les années n'avaient pas apporté le pardon ; mais seulement la certitude que ce n'était pas le Finnick que j'avais réappris à aimer qui avait tué ma sœur.