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Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance
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Sujet: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Lun 2 Jan - 15:33
Tu te souviens de son sourire ? Elle avait un sourire fantastique qui illuminait ton monde, et le ciel. Tu passais des heures entières a essayer de la faire sourire, tu te souviens ? Parce qu'elle allait mal. Parce que tu n'aimais pas la voir pleurer. Parce que tu considérais que ses pleurs n'avaient pas lieu d'être. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de pleurer, ni toi d'ailleurs. Vous souffriez ensemble, parce que la mort avait glacé le sang qui coulait dans vos veines. Parce que rien n'avait plus d'importance que le fait de ne pas mourir. C'est à partir de ces jours sombres que tu as commencé à être terrifier par la mort, tu te souviens ? Tu n'étais alors qu'une enfant, et elle aussi. Et l'amour de ta vie était mort. L'amour de ta vie ? Que dis-je.... C'est elle que tu aimes n'est-ce pas ? Pourquoi as-tu si peur, petite fille ? Tu sais que c'est ce qu'il y a de mieux à faire Constance. Tu ne regretteras pas. Ne fuis pas ! Reste ! Tu dois rester. Parce que ton monde s'effondrera sans elle. Parce que tu as besoin d'elle pour vivre. Te souviens-tu de son sourire ? Ne te manque-t-il pas ?
Tu avance dans les ruelles du district deux. Tu as grandi ici, te souviens-tu ? Donovan est proche, peut-être trop proche. Cherches son regard. Son regard t'a toujours calmé. Tu le retrouves, et tu lui souris. Un acquiescement, un sourire, et un simple mot : “ Merci. ”. Tu pars en avant. Vous regardez autour, mais personne. Le soleil est bas, la journée se termine, et il est l'heure de dormir, pour la majorité des habitants du district. Vous avez passé la journée à attendre. Et maintenant le moment est venue de la retrouver. Avance lentement. Cachée sous ton manteau noir, le capuchon cachant ton visage, tu cours vers la maison de Delilah. Ton coeur s'emballe, calme-toi. Respire, respire, respire.... Ne laisse pas la panique t'enfermer dans sa prison dorée. Inspire, expire, recommence.... Tu arrive devant la porte, que tu as si souvent franchi. Pourquoi aurais-tu peur de la passer cette fois ? Cela n'a pas de logique. Tu te souviens du temps où enfant tu venais retrouver Dorian et Delilah ici même. Tu adorais cette maison, et cette famille, parce qu'ils étaient gentils. Parce qu'ils t'aimaient. Tu as toujours voulu être aimée. Dorian était amoureux de toi. Tu l'adorais. Mais aujourd'hui il s'agit de sa soeur. De ton amie. Sans doute est-elle ton âme soeur... Alors pourquoi as-tu si peur ?
Tu es postée devant sa porte depuis deux minutes, pourtant tu ne bouge pas. Vas-y, frappe. Deux coups, secs, durs. Regarde autour. Une silhouette. Il va falloir faire vite, et entrer. Tu entends les pas à l'intérieur. Il fait sombre, il fait nuit autour de toi. Donovan est proche, tu lui fais signe de faire silence. Tu l'as supplié de te laisser faire, de rester silencieux. Mais tu ne peux pas le laisser dehors, derrière. Il doit être mis à l’abri, comme elle. C'est alors, soudainement, que la porte s'ouvre. Elle est là. Ton souffle s'arrête, se coupe. Elle ne voit pas son visage, caché par l'obscurité et par la capuche. Tu la pousse, dans un geste à la fois caressant et décidé. Pourquoi ne parles-tu pas ? Tu dois parler. Tu fais entrer Donovan, et tu fermes la porte soudainement. Un instant. Une seconde... Deux secondes... Trois secondes... Le silence ce fait. Tourne-toi vers Delilah. “ Désolé pour cela mais .... on doit être discret. ” Les mots t'échappent. Tu ne sais pas quoi dire. Respire. Elle doit avoir reconnu ta voix maintenant. Elle ne doit pas crier.
“ Tu devrais t'assoir, Delilah... ” Va prendre une des chaises en bois de la pièce, et présente lui. Une fois qu'elle est assise seulement, tu prends la décision d'ôter ta capuche, dans un geste lent, après avoir pris une longue inspiration. “ Tu m'as manqué, Delilah. ” Les larmes te montent aux yeux, mais tu dois être forte. Elle t'a manquée, beaucoup trop manquée, cela n'est pas humain. Cela ne devrait pas être normal. Pourtant tu dois être forte pour ne pas te jeter sur elle et la prendre - enfin - dans tes bras.
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Sam 7 Jan - 1:59
Constance et Delilah
Voilà, c’était finalement la fin de ma vie dans ce foutu district de merde. Je n’ai plus rien pour me retenir réellement ici. Il y a bien mes parents, mais malgré qu’ils m’adorent et que je les aime, je suis un poids financier pour eux alors je préfère les laisser. Ils seront bien mieux sans moi de toute manière. Ils seront tristes, je n’en doute pas, mais ils seront mieux. Ils pourront vivre une vie relativement plus aisée. Disons seulement qu’ils auront une bouche de moins à nourrir. J’étais dans ma chambre avec mon sac à dos, le remplissant de mes derniers effets personnels que je voulais emmener avec moi. En même temps, je profitais et enregistrait les dernières sensations que j’avais dans cet endroit qui avait bercé ma vie jusqu’à présent. Ce parquet élimé, le bois du planché qui craque, ces rideaux d’un bleu maintenant fané…des souvenirs me reviennent en tête, mais je les refoule. Ce n’était pas le moment de craquer. J’ai ramassé un cadre sur ma table de chevet et j’y ai retiré une photo. On y voit mon frère et moi quelques temps avant qu’il ne parte pour les jeux. C’est la dernière photo que j’ai de lui. La dernière photo de lui avant sa mort. Je l’ai placé dans une petite pochette de mon sac, allant rejoindre les deux autres photos qui y étaient. L’une d’elle est un vieux portrait de famille, à l’époque où elle était encore complète. Et l’autre est une photo de Constance. Ce qu’elle pouvait me manquer. J’ai jeté un regard autour de moi une dernière fois et je suis allée vers le salon laisser ma lettre à mes parents.
Maman, papa, Je suis partie trouver un horizon autre qu’ici. Je ne peux plus vivre ici sans être un poids pour vous. Je sais, pour vous je ne suis pas un poids, mais sans moi vous pourrez être bien mieux. Ne vous inquiétez pas pour moi. Vous me connaissez assez bien pour savoir que je suis capable de me défendre si quelque chose arrive. Je suis partie à la recherche de rebelles avec qui je pourrai venger Dorian et Constance. Le Capitole m’a pris tout ce que j’avais de plus important au monde à l’exception de vous. Je ne peux rester ici sans rien faire contre cela et vous le savez. Quand Dorian est mort, je me suis raccrochée à Constance, mais maintenant qu’elle n’est plus là, ma vie est morne, grise et sans but. Comment aurait-il pu en être autrement ? Le Capitole m’a arraché le cœur sans tenir compte de la douleur que je pouvais ressentir. J’ai l’intention de la leur faire sentir au quintuple. N’oubliez pas que je vous aime et que je vais toujours rester votre fille et j’en suis fière. Faites attention à vous et ne m’oubliez pas parce que je ne pourrai jamais vous oublier. Je vais penser à vous en regardant les étoiles dans le ciel. Vous me guiderez tout au long de mon voyage. J’espère pouvoir vous revoir bientôt. Je vous adore, je vous aime. Lucy
Après une dernière lecture de ma lettre, je l’ai posée sur la table de la cuisine et je suis allée chercher mes chaussures sur le bord de la porte pour les mettre. Je portais un jean délavé à force d’avoir été porté, une camisole jaune, une chemise à carreaux et une arme à feu cachée sous mon bras dans un étui croisé dans le dos. J’ai pris mon vieux blouson de cuir et je suis allée à la cuisine prendre quelques provisions pour le début de mon trajet. Une pomme, un sandwiche que j’avais fait un peu plus tôt, une bouteille d’eau et quelques barres de noix. Aussitôt placé dans mon sac, je m’en vais vers la sortie, mais j’ai été bloquée dans ma démarche. Deux silhouettes étaient devant ma porte. J’ai aussitôt passé ma main vers mon arme pour la saisir et la pointer vers les silhouette, mais en même temps la première silhouette m’a poussée à l’intérieure. C’était quoi ce bazar à la fin. J’ai pointé mon arme vers eux alors que la première silhouette prenait la parole. C’était impossible. Je connaissais cette voix. Il y a des lustres que je ne l’avais pas entendu. J’ai baissé mon arme, ne sachant que faire. C’était simplement impossible, elle était morte, je l’avais vu se faire poignarder. Être discret? M’asseoir? Je devais m’asseoir, mais je ne le pouvais. Quand la capuche est tombée, mon arme est tombée au sol en même temps.
«C’est impossible…»
J’ai complètement ignore la chaise qu’elle m’a apportée pour m’approcher d’elle. Depuis trop longtemps je n’avais pas sentie son odeur, entendu le timbre de sa voix. Je devais la toucher pour y croire. Étais-je devenue folle ? Je l’avais vu mourir à l’écran. J’avais pleuré sa mort pendant des mois.
«Constance…c’est toi ?»
Les larmes me sont montées aux yeux et je ne pus les retenir. Trop de tensions étaient en moi depuis trop longtemps. Je ne pouvais en prendre plus. J’ai repris la parole, les mots entrecoupés d’expirations pour essayer de me reprendre.
«Je…je t’ai vu mourir…t’es là…c’est impossible…»
Je n’ai pas pu me retenir plus longtemps, je me suis jetée à son cou pour la sentir contre moi, sentir son odeur, toucher ses cheveux, l’embrasser. Je venais de retrouver ce qui me manquais le plus, de l’air.
«Dis moi que je ne suis pas folle. T’es vraiment là ?»
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Dim 8 Jan - 18:22
Le district deux renfermaient tous les souvenirs d'enfance de Constance. Elle se souvenait de chaque instant passés dans cette rue alors que la pluie tombée sur le district, alors que le froid de l'hiver s'installait, alors que l'été, elle ne sortait que très peu couverte afin de profiter au maximum de la chaleur du soleil. Elle se souvenait avoir été une demoiselle pleine de vie, une enfant heureuse, si le bonheur lui avait un jour été accordé. Elle avait fini par se persuadé que le bonheur n'avait rien à voir avec les projets futurs, avec un avenir meilleur, prévu, espéré. Le bonheur se trouvait dans les hasards du présent. Elle avait été heureuse, le jour où par hasard les deux enfants De Messari étaient venus jouer dans la rue, devant sa porte, plutôt qu'à l'arrière de leur jardin, où Constance ne pouvait pas les rejoindre. Ce jour-là, elle avait eu la chance de pouvoir descendre de son palais doré, et d'aller jouer dans la boue avec ces enfants qu'elle adorait. Elle les connaissait depuis longtemps. Elle les regardait, elle les observait quand ils allaient à l'école. Elle était dans la même classe que Delilah, mais elle ne pouvait pas lui parler. Elle devait parler à Aileen Carter, elle devait parler aux enfants des quartiers riches, mais surtout pas à ses "malpropres". Pourtant, ce jour-là, son obsession pour les De Messari l'avait poussé à aller les rejoindre. Elle se rendait compte aujourd'hui que grâce à ce coup de folie, elle avait connu la joie, et le bonheur.
Cela n'avait pas grand chose à voir avec son amour pour Dorian, ou même pour Delilah. Cela n'avait pas grand chose à voir avec le fait qu'il fut son premier amour, et elle la première femme dont elle était tombée amoureuse. Certes le enfants De Messari avaient eu plus d'importance dans sa vie que n'importe qui. Ses parents, elle pouvait vivre loin d'eux durant des années sans qu'ils ne lui manquent. Mais en ce qui concernait les De Messari, la distance la rendait folle. Elle avait fini par craqué. Cela faisait des mois qu'elle était enfermée dans les sous-sols du district treize, mais un cauchemars, plus atroce encore que les précédents, l'avait mise dans un tel état d'angoisse, qu'elle avait couru dans la chambre de Donovan pour le supplier de l'aider à retourner au district deux. Enfin, elle y était. Et elle ne pouvait pas échapper aux souvenirs qui la faisaient sourire. Un jour, Dorian était revenu de la forêt, une expédition interdite, mais nécessaire pour leur survie. C'est Constance qui l'avait vu le premier, elle l'avait fait passé par l'arrière de chez elle, et elle l'avait soigné dans sa salle de bain personnel. Ce jour-là, ils avaient couché ensemble pour la première fois. Dans la chambre de la jeune fille, qui avait coincé la porte avec une semelle de chaussures neuves. Plus tard sa mère lui avait fait une scène. Mais la jeune fille n'en avait eu cure. Ce jour-là, elle était devenue une femme. Aujourd'hui Dorian était mort.
Mais elle non. Pourtant Delilah le croyait. Elle ne pouvait plus garder cela pour elle. Ce n'était pas une preuve d'amour. Delilah ne vivait pas mieux sans elle. Sa peur était une preuve d'égoïsme. Elle était terrifiée à l'idée de découvrir que Delilah l'avait oubliée. Avant qu'elle ne soit partie pour les jeux, la relation entre les deux demoiselles avait très vite changé. Elles ne s'étaient pas déclarés, mais l'amour qui les poussait l'une vers l'autre était bien présent, et réel. Constance en était sure, elle aimait Delilah, et était aimée d'elle. Elles s'étaient embrassées... mais n'en avait jamais parlé. Cette nouvelle relation était encore timide, mais leur attachement, bien réel, avait poussé Constance a partir pour les jeux. Elle y était morte. Ou pas tout à fait ! Tout cela était compliqué, et aujourd'hui Constance était sur le point de pleurer. Elle pouvait devenir folle, mais elle avait surtout besoin de revoir Delilah. Elle devait s'assurer qu'elle allait bien. Elle avait un mauvais pressentiment, comme si elle était sur le point de la perdre. Et lorsque Delilah ouvrit la porte, et que Consance la poussa à l'intérieur pour pouvoir entrer rapidement dans la maison et éviter de se faire repérer, elle remarqua le sac. Comme si Delilah était sur le point de partir. Il était temps qu'elle revienne. Sinon, elle ne l'aurait sans doute jamais revue. Elle sentit son coeur se serrer...
« C’est impossible… » murmura Delilah alors que Constance entra chez elle en proférant des excuses. Elle était encore cachée, mais elle ne doutait pas du fait que sa voix n'avait pas dû changer. Elle proposa à Delilah de s'assoir, mais cette dernière était sous le choc. Elle l'observait sans bouger, et Constance dû se faire violence pour ne pas se jeter dans ses bras. Rien n'est impossible ... Constance, une enfant Capitoliste, avait rejoint le district treize, et était tombée amoureuse de deux rebelles... Frère et soeur dans sa vie. Alors le fait qu'elle soit encore en vie, qu'est-ce que cela avait de surprenant ... ? Elle ôta sa capuche et fit face à Delilah, sur les nerfs, prête à pleurer, à crier, ou à partir en courant. Elle était terrifiée. « Constance…c’est toi ? » La demoiselle lui offrit un mince sourire. Elle était stressée, elle n'arrivait plus même à parler. Si, en réalité, elle réussit à dire à Delilah qu'elle lui avait manqué. Ce n'était que trop vrai. C'était même un euphémisme. Delilah la regardait, choquée.
« Je… je t’ai vu mourir… t’es là… c’est impossible… » Elle était sur le point de craquer. Dans un même geste, désespérée, dans les deux demoiselles se jetèrent dans les bras l'une de l'autre. Le contact soudain de la chaleur de Delilah emplit Consance d'une joie insoutenable. Elle la serra entre ses bras fins, de toute ses forces, avec tout l'ardeur de son amour. Elle l'embrassait, la touchait, la retournait, inspirait son odeur. Cela la calmait. Elle était là, elle allait bien... Elle l'avait retrouvée, enfin. « Dis moi que je ne suis pas folle. T’es vraiment là ? » Constance se mit alors à rire comme une démente. Elle sentait qu'elle se calmait, qu'elle reprenait pied à l'existence. MAis son regard se posa sur le sac de Delilah... Elle quitta l'étreinte de son amie, et marcha vers le sac qu'elle prit entre ses mains et le regarda. Elle avait perdu son sourire. Elle était inquiète.
“ C'est bien moi. Je .... C'est compliqué. Mais je suis revenue. Je suis bien là. J'ai cru que .... Que je t'avais perdu. Mais en réalité.... Où allais-tu ? Tu .... Tu ne compte pas .... Explique-moi. ” Elle ne comprenait pas ce que cela voulait dire. Est-ce qu'elle voulait partir d'ici. Ôter à ses parents leur dernier enfant ? Est-ce qu'elle voulait .... Venger sa mort ? Ou celle de son frère ? Faire quelque chose de stupide ? Constance sentait la panique la saisir une fois encore. Elle regardait le sac, l'incompréhension marquée sur le visage.
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Lun 9 Jan - 18:26
Constance et Delilah
Je l’avais vu mourir…je l’ai vu mourir devant moi sur cet écran de malheur qui apporte la tristesse et la souffrance à toutes les familles des participants à ces jeux de malheur. Je ne pouvais penser que j’avais pu manquer ce qui s’était réellement passé. Aussitôt que je l’avais vu recevoir ce fameux poignard en plein cœur, j’avais quitté la grande place pour me réfugier ailleurs, loin, très loin pour que je n’ai plus à entendre les cris de douleur de ses parents qui ne savaient comment gérer ce qu’ils venaient de voir. Leur fille venait de mourir devant leurs yeux. Mes parents savaient ce qu’il en était. Je le savais aussi. J’avais perdu mon frère, l’être que j’aimais le plus sur cette foutue planète. Et là, devant cet écran maudit, je venais de perdre une autre partie de moi. Face à cet écran, pour la deuxième fois de ma vie je n’avais envie que d’une chose et c’était de mourir. Le Capitole m’enlevait des morceaux de mon être à chacun des jeux. J’avais des trous béants en moi. Avec le temps j’étais devenue froide, distantes. Je n’étais plus la même. Physiquement je l’étais, mais mentalement j’avais changé. Mes parents me reconnaissaient plus. J’avais toujours été tête brûlée et j’avais toujours eu de la difficulté à rester dans les rangs, comme toutes les adolescentes de moi âge. Cependant, maintenant, je ne craignais plus le Capitole. Ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient de moi, je n’étais plus rien. Il y a bien mes parents, mais je ne pouvais plus rester à les regarder comme ça. Je devais faire quelque chose.
Je voulais partir. Partir loin et suivre les rumeurs de rébellions qui pourraient peut-être m’emmener à faire ce que je voulais. Je voulais suivre les rumeurs, bien que je les trouvais ridicules. La plus infime des rumeurs pouvait m’emmener loin, très loin. Je devais m’activer sinon la folie allait me prendre toute entière. Mes actions pouvaient peut-être se rapprocher du suicide, mais au moins je voulais me sentir vivante encore une fois avant ma fin. Le départ de mon frère et de Constance m’avait complètement vidée. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même. J’étais comme un lion qui tourne en rond dans sa cage. Mes parents seraient bien mieux sans une bête sanguinaire dans leur maison. Je devais vider toute cette hargne que j’avais emmagasinée depuis tout ce temps en moi. Je devais tout évacué, sinon c’est elle qui allait me tuer avant de tuer quelqu’un d’autre. Et je ne tenais pas à ce que les premières victimes soient mes parents. Non pas que j’avais l’intention de mettre fin à leur vie de misère, mais à force de rester à la maison à dégager des ondes négatives pleine de souffrance, de haine et de tristesse, j’allais les pousser à se tuer et je ne pouvais vivre avec ça.
Cependant, ce que je voyais devant moi changeait toute la donne. Si elle était bien là, peut-être que d’autres morts au combat était toujours vivants. Peut-être que mon frère était encore en vie. Je n’avais plus eu autant de bonheur et d’espoir en moi depuis la mort de mon frère. Alors que je demandais à Constance si j’étais en train de devenir folle, ce que je redoutais depuis son départ, cette dernière se mis à rire en démente. Je posai ma main sur sa bouche afin d’amenuiser ce son qui m’avait manqué.
«Mes parents dorment à côté…»
Constance fini par me lâcher et se dirigea vers mon sac de voyage. Elle se mit à parler d’une voix manquant d’assurance. C’était compliqué ? Je méritais des explications. Je l’avais vu mourir et là elle était là. Qui l’avait sorti de là ? Les rumeurs étaient peut-être fondées. Je voyais de plus en plus l’incompréhension se peindre sur le visage de la femme en face de moi. Je ne comprenais pas d’où ce sentiment venait. Comptait-elle me retrouver ici en train de faire comme si tout allait bien ? Qui sait ce qui se passait dans cette tête.
«Quand Dorian est mort, j’étais vide et tu le sais très bien. Mais t’es arrivée et ça a changé la donne. Cependant, sans Dorian et sans toi c’en était fini de moi. Je ne peux rien faire ici. Vous méritiez mieux que de mourir comme de foutues animaux. Parce que c’est ce que c’est ! C’est un jeu où on transforme des gens biens en animaux. Ils luttent pour survivre et sont prêts à tuer leur meilleur ami si ça pouvait les faire sortir de là. Je ne sais pas du tout où j’allais. Je comptais trouver des rebelles. Suivre les rumeurs jusqu’au bout et pouvoir faire je ne sais trop quoi. Je ne pouvais laisser votre mort sans suite…»
J’avais parlé très sèchement, plus que je ne l’aurais voulu. Mais la détermination en moi envers ce voyage sortait de tous les pores de ma peau. Mon visage était dure, beaucoup plus dure qu’avant. J’étais devenue dure et froide avec le temps. Je ne faisais plus de sentiment. À qui pourrais-je en faire de toute manière. Je me suis penchée pour ramasser mon arme que j’avais laissée tomber au sol pour la remettre dans son étui accroché sous mon bras. En regardant Constance, la dureté sur mon visage s’amenuisa et une larme perla sur ma joue.
«Ça a été un enfer ici…je ne pouvais plus rester ici…c’était trop dur de vous avoir perdu tous les deux. Ne m’en veux pas. Je devais faire quelque chose…»
J’ai croisé mes bras sur ma poitrine en baissant mes yeux au sol. La voir là me troublait. Je ne savais plus comment réagir. Si Constance était là, peut-être que mon frère pouvait être vivant aussi. Bon Dieu que je l’espérais.
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Mer 11 Jan - 7:46
HS : aller je suis trop une folle, je fais comme avec Aileen, je rajoute au minimum une page Word à ta réponse HAHA ~ tu n’auras plus de raison d’être jalouse :face :
Elle n’avait jamais eu le besoin de penser à travailler pour se nourrir, pour survivre. Pour elle respirer était une chose naturelle, tout comme manger chaque jour de somptueux repas, ou dormir le soir dans un lit chaud, couvert d’une couette au toucher du satin. Elle avait grandi dans un palais fait d’or et d’argent, de cristal et de diamants. Elle avait grandi dans le luxe et la beauté. Dans un univers superficiel qui lui était insupportable. Elle n’avait aucune raison de se plaindre, elle n’en avait jamais eu. Ses parents étaient des personnes riches et influentes dans le district deux. De riches propriétaires, des plus riches, et des plus serviles aux désirs du Capitole. Dans le quartier, leur maison semblait être une insulte pour les ouvriers qui vivaient chichement. Constance avait toujours trouvé la manière de vivre de ses parents aberrante, mais elle n’avait jamais eu le courage de le leur dire. Elle n’avait jamais eu le courage de rien. Elle n’en avait pas eu le besoin. Chaque année, les tributs de carrière se battaient pour aller aux jeux, car cela était un honneur. Mais s’ils y trouvaient là un moyen de donner une leçon à un tribut trop faible et fragile, ils ne se retenaient pas de le sacrifier. Les De Massari étaient de ces tributs en marge de la société. Ils l’étaient, car aujourd’hui Delilah n’avait plus aucune « chance » de partir pour les jeux, et cela soulageait grandement Constance. Un mort, cela était amplement suffisant. Cela n’avait rien de plaisant de mourir, de plus, et elle voulait épargner cela à Delilah. C’était un supplice, une horreur, un cauchemars. Et vivre, suite à cela, une torture. Mais elle n’avait jamais eu à souffrir auparavant. Ses parents la gâtaient de mille gâteaux plus inutiles les uns que les autres. Sa tante, qui vivait au Capitole, la seule de son père, lui envoyait chaque année des robes somptueuses et très originales aux couleurs flamboyantes, qu’elle devait porter pour le festins suite aux appels des tributs. Elle détestait ces soirées, principalement parce qu’elle préfèrerait les passer dans la maison des De Massari, à côté. Elle savait que cette famille avait la notion de Vie, de liberté, de bonheur ou même de chance. Longtemps elle s’était contentée de les regarder rentrer des carrières le soir. Elle avait subit les regards noir de Dorian De Massari durant des années. Elle se souvenait, lorsque le soir, avant d’aller dîner, alors qu’elle se trouvait dans sa chambre, elle voyait de la lumière arrive de loin sur les chemins. Elle se levait alors, et se déplaçait vers la fenêtre, où elle tirait un peu les rideaux, et elle regardait passer les deux silhouettes de ces personnes qui lui vendaient un rêve. Celui d’une famille, d’un amour, d’une amitié, simple. Quelque chose d’humain.
Elle ne devrait pas penser ainsi du mal de ses parents, car ils avaient toujours tout fait pour la rendre heureuse. Mais ils ne l’avaient jamais comprise. Et tout ce dont ils étaient capable, c’était de dépenser des fortunes dans des affaires d’une richesse et d’une exubérance à la limite du ridicule. Lorsqu’elle devait se rendre à l’école, elle faisait toujours en sorte de porter ce qu’elle avait de plus sobre. Constance n’avait jamais aimé être mise en avant. Elle était sans doute une jolie fille, et elle avait souvent eu plusieurs garçons dans son entourage qui la courtisaient dans l’espoir de recevoir une invitation pour le Capitole, ou pour son lit. Elle avait longtemps eu l’impression d’être un objet de valeur, mis en évidence dans un bel emballage pour être désirable. Mais arrivée à l’adolescence, elle n’avait eu de désir que d’être belle pour un garçon qui la haïssait. Elle ne saurait dire quand est-ce que son obsession pour Dorian De Massari débuta. Cela ne devait pas être de l’amour à la base, mais un désir de rébellion. Arrivée à l’âge de la crise de l’adolescence, la jeune fille avait tenté de sortir des conventions que ces parents avaient exigé d’elle durant sa jeunesse. Sortir avec Dorian De Massari aurait été un bon moyen de faire sortir sa mère de ses gongs. Mais cela n’eut jamais l’effet esconté. Elle regardait passé tous les soirs les enfants De Massari par la fenêtre, et elle se mit peu à peu à les jalouser. Dés lors elle n’eut plus que deux solutions pour continuer de vivre. Elle pouvait tâcher de les oublier, faire de leurs vies un enfer sur l’exemple des autres enfants de son district. Ou alors, elle pouvait prendre la décision d’aller leur parler, rejetant ainsi tous les discours moralisateurs de sa mère à propos des rebelles et des « pauvres gens » du district. Ces personnes braves mais qui ne méritaient pas même le regard des personnes civilisées comme les Windosr. En réalité, Constance avait toujours trouvé que la manière dont les gens autour l’appeler « la Windsor » totalement ridicule et malvenue. Elle ne se sentait pas riche, ou supérieure aux autres. Elle se qu’elle voulait, c’était devenir amie avec ses voisins. Elle n’avait pas réussi à expliquer l’attirance qu’elle avait pour les De Massari, et cela a fini par lui coûter la vie. Comment avait-elle pu tomber sous le charme de ce voisin, qui chaque matin crachait devant sa porte, marquant son mépris pour les gens « comme elle ». Des capitolistes. Des esclaves lèches bottes à la merci du Capitole. Dorian avait souvent désigné sa famille de la sorte, mais Constance pouvait être fière d’avoir modifié la vision caricaturale qu’il avait d’elle. Après tout, n’avait-il pas fini par l’aimer malgré tout cela.
C’était une passion. Cela ne pouvait pas être autre chose. Cette passion l’avait poussée à aimer Dorian, à pleurer sa mort jusqu’à se dessécher, à s’enfuir de chez elle, à rejeter sa famille et son éducation, à tomber amoureuse de Delilah, et finalement à mourir à son tour, pour qu’elle puisse vivre. Et encore, au-delà de la mort, elle revenait encore vers elle, par ses rêves. Toujours, son visage sous ses paupières closes. Elle se souvenait de son premier baiser avec Dorian. DE sa mort. De son amitié naissante avec Delilah, et de leur amour étrange. Elle n’avait jamais pris conscience de l’étrangeté de sa position. Pour elle, aimer les De Massari était aussi vitale que respirer ou se nourrir. Plus encore, car sans l’amour de ces deux anges, elle serait sans doute morte de solitude depuis longtemps. Elle ne serait jamais devenu la femme qu’elle était aujourd’hui. La mort l’avait changé c’était un fait, mais elle était profondément toujours la même demoiselle, souriante et profondément innocente. Qui pensait que tout le monde aimait autant la vie qu’elle. Paradoxe de l’histoire, elle était en dépression depuis son arrivée au treize. La solitude, retrouvée, tortueuse, lui faisait perdre gout à la vie. Elle n’était pas restée longtemps sur un lit aux soins des experts du treize. Après deux semaines de coma, elle s’était réveillée plus ou moins en forme. Mais morne, éteinte, comme si la mort avait emportée son âme, bien qu’elle ne puisse atteindre son corps. Impassible, la demoiselle vivait recluse dans une salle du district treize, passant le plus claire de son temps dans l’ombre de Donovan, le seul être qui avait su la mettre en confiance. Elle n’était pas vraiment paranoïaque, mais partout autour d’elle elle voyait le visage de la mort. L’apogée de sa folie avait été atteinte le jour où les tributs de cette année avaient à leur tour rejoint le district treize. La demoiselle avait alors pris conscience de sa vie. Elle était en vie. Un rêve, un cauchemars et le cris de Delilah qui résonnait dans sa tête, l’appelant, avait fini de la réveiller. Ella était partie, pour le district deux. Les raisons qui l’avaient poussés à une telle folie ne pouvaient être comprises. Si ses parents, ou une ancienne collègue d’école la voyait, elle mettait tous les rebelles en danger, et cela elle en avait conscience. Le fait même de revoir Delilah lui était interdit. Mais Donovan avait compris, mieux que quiconque, qu’elle avait le besoin de la revoir. Lui savait, par elle, qu’elle ne vivait en réalité que pour le bonheur de Delilah. Pas même pour son bonheur, mais pour qu’elle puisse continuer de respirer. Alors la retrouver, c’était comme sortir d’un long sommeil empli d’ombre. Elle retrouvait la lumière, l’intérêt d’une vie immonde et sans intérêt. Elle n’était rien, en réalité, que cela : l’amie de Delilah. La femme qui l’aimait plus que sa propre vie. Elle l’avait prouvé, en courant à la mort pour ne pas la voir sombrer dans l’enfer des jeux. Mieux vaut me voir morte, qu’elle souffrant. Les tributs ne revenaient jamais en un seul morceau des jeux. La majorité était fous. Les jeux changent les hommes, et les tuent. Elle les rend monstrueux. Elle les assassine, les dénature, les déshumanise. Constance, elle, espérait n’avoir pas tant changé que cela. Mais sous l’étreinte de Delilah, elle respirait de nouveau normalement.
Elle se souvenait de leurs rires, de leur complicité. Des jours de pluie passé dans ce salon avec Dorian entre ses bras. A rire. Simplement, parler et rire. Elle se rappelait les heures intensives d’entraînements auxquelles se soumettaient les deux jeunes gens. Dorian avait tout de même succombé. Et qu’importe que trois années soient passées depuis, l’idée de sa mort n’avait toujours pas réussi à être accepté par Constance. Elle le sentait en elle. Toujours, au fond de son cœur : son premier amour. Le seul, en réalité qui avait su la faire femme. L’amour qu’elle avait pour Delilah était encore différent. En un sens, le premier, aussi, pour une femme. Alors, ce retour à la vie, déclencha chez elle le premier éclat de rire depuis des mois. Ce rire, libérateur fut vite stoppé par la main de Delilah sur sa bouche. Constance croisa son regard, étonné, presque vexé. Mais très vite elle comprit. « Mes parents dorment à côté... » Elle semblait presque désolée en disant cela. Constance lui sourit, mais très vite, ce sourire se transforma en une grimace de pur désolation et d’inquiétude. Concentrée sur le sac de Delilah, elle ne fit pas cas de l’arme que celle-ci avait braqué sur elle lorsqu’elle était entrée. Mais Delilah se pencha la ramassa et la rangea. Cette action, faite naturellement, fut suivi par Constance. Une arme. Elle se figea. Les coups de feu… Incessant le premier jour des jeux. Elle se souvenait du premier jour. De la course effrénée pour avoir une arme, un morceau de pain, ou mieux, de l’eau. Le sang de son ennemi sur son visage, et la peur, de la mort. Il lui avait fallu arrivé jusqu’à la Corne d’Abondance pour prendre conscience des risques des jeux. Constance n’avait reçu qu’un sept en entraînement. Elle savait se battre. En réalité, elle était agile et visait très bien. Elle avait quelques connaissances en médecine grâce à Dorian, mais rien de plus. Elle courait vite. Mais dans l’enceinte de l’arène, elle faisait parti des proies, non pas des prédateurs. Et elle avait fini par devenir folle et c’est une réaction stupide qui lui avait valu la mort. Elle avait encore une cicatrice au niveau du cœur. A la vue de l’arme, de ces souvenirs sombres, elle frôla sa cicatrice dans un geste incontrôlé. Alors, elle demanda à Delilah ce qu’elle comptait faire.
« Quand Dorian est mort, j’étais vide et tu le sais très bien. Mais t’es arrivée et ça a changé la donne. Cependant, sans Dorian et sans toi c’en était fini de moi. Je ne peux rien faire ici. Vous méritiez mieux que de mourir comme de foutues animaux. Parce que c’est ce que c’est ! C’est un jeu où on transforme des gens biens en animaux. Ils luttent pour survivre et sont prêts à tuer leur meilleur ami si ça pouvait les faire sortir de là. Je ne sais pas du tout où j’allais. Je comptais trouver des rebelles. Suivre les rumeurs jusqu’au bout et pouvoir faire je ne sais trop quoi. Je ne pouvais laisser votre mort sans suite... » Constance frissonna. Penser à la mort de Dorian lui était déjà assez difficile. C’était bien pire de l’entendre de la bouche de sa petite sœur. Elle se souvenait de la complicité, de l’amour fusionnelle des De Massari. Il était difficile alors de ne pas se rendre compte qu’ils étaient prêt à tout l’un pour l’autre. Constance n’avait pas osé imaginer la douleur de Delilah en apprenant sa mort. Elle était prostrée alors dans la solitude et la douleur, le traumatisme des jeux et du sang. De sa propre mort. Égoïstement, elle n’avait pas réagit tout de suite, elle en avait presque oubliée Delilah. Des animaux, certes, c’était sans doute ce qui avait du paraître à l’écran, mais en réalité, Constance n’avait jamais autant ressenti la douleur de son humanité que dans l’arène. Enfin, elle avait pris conscience de la singularité de l’homme. De cette âme meurtri. Un animal n’aurait pas fini par se jeter à la mort pour en finir. Tuer son meilleur ami … l’amitié n’avait plus de sens dans les jeux. Seule la vie comptait. La vie et la mort. Celle des autres de préférence, ou pour les plus faibles, la leur. Simplement, en finir. « Tu … Ne parlons pas des Jeux… Veux-tu ? » Constance s’était figée, telle une statue, et une larme perla sur sa joue. Elle ne put la réfréner. Elle ne voulait pas perdre pied de nouveau. Elle devait se raccrocher à la vie, lutter contre la dépression. Le manque d’intérêt pour une vie de souffrance et de cauchemars. Puis elle se rendit compte que non, justement, Delilah n’allait pas disparaître. Et si Constance n’avait pas choisi de venir au district deux, les deux jeunes femmes se seraient sans doute retrouver au district treize. Sauf si Delilah n’avait pas réussi à le rejoindre. Le district deux était proche du Capitole. Le treize affreusement loin.
Constance se tourna, regardant Delilah, et la dureté de son visage la figea sur place, éberluée. Elle avait changé. Elle était presque effrayante. Constance se senti défaillir. Elle souffrait de la douleur de Delilah. Cette dernière avait du souffrir le martyr. « Ça a été un enfer ici... je ne pouvais plus rester ici... c’était trop dur de vous avoir perdu tous les deux. Ne m’en veux pas. Je devais faire quelque chose... » Constance laissa échapper un sanglot. Pour la première fois depuis les jeux, elle se mit à pleurer. Pleurer sa mort, celle des autres tributs, de la peur, de la douleur, de la solitude. Elle pleurait, car enfin elle retrouvait le goût du sentiment humain. Elle se sentait vibrer, et la première chose qui la transperça fut un désespoir immense, mais bien présent, et bien plus agréable que le vide qui l’habitait jusqu’à présent. « Je suis tellement désolée, Delilah. J’aurai dû … J’aurai dû… Me battre plus fort encore. Mais c’était trop dur. Ils criaient. Je les entendais crier à travers le brouillard et la pluie. L’orage était brûlant. L’air m’asphyxiait. Je … je n’ai jamais été forte. Tu l’as toujours été plus que moi. Vous l’avez toujours été plus que moi … » elle baissa le regard en faisant ainsi référence à Dorian. Delilah avait les bras croisés, et Constance s’approcha d’elle, et se jeta à son cou, qu’elle entoura de ses deux bras, comme une enfant. Comme elle l’avait fait lorsqu’elles avaient appris la mort de Dorian. Elle pleura son l’épaule de Delilah. « J’aurai dû revenir plus tôt… mais c’était trop dur… Le vide… La solitude… Ce silence soudain partout autour de moi… Je … Je ne comprenais pas… J’ai tellement besoin de toi, Delilah. Je ne vis que pour toi. Si tu savais comme je t’aime. Je ne te quitterai plus, qu’importe ce que tu décides de faire. Et si tu veux encore de moi, alors je te suivrais. Je n’ai sans doute jamais été d’aucune utilité à un De Massari, mais je vous ai toujours aimé avec toute la force de mon âme. » Constance se sentait si faible, si inutile, qu’elle en pleurait d’autant plus. Mais la proximité de Delilah, et son odeur si tendre la calmait. Elle inspirait profondément, cachant son visage dans le cou de la demoiselle, où ses cheveux descendaient en cascade. Enfin, Constance se sentait bien, à sa place.
HS : Voilà, 4 pages word, A toi de faire mieux HAHA /vasependre/
Invité
Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Ven 13 Jan - 5:41
Constance et Delilah
Je ne me suis jamais réellement plainte à propos de la vie que j’ai menée. Ce n’était pas facile. Mais je préférais me faire suer sang et eau dans la boue au lieu de vivre comme les hypocrites du Capitole. C’est ce que je pensais de mes voisins, les Windsor. Ils semblaient tellement toujours avoir tout ce qu’ils voulaient tellement facilement. Je me souviens, quand j’étais plus jeune, nous ne la voyions que rarement sortir de chez elle, mais elle semblait tellement heureuse de vivre dans sa tour d’ivoire. Je la détestais. Les jolies tenues que je savais que je ne pourrais jamais avoir, de jolis cheveux bien coiffés, de jolies chaussures bien polies. Je portais de vieux vêtements qui, lorsqu’ils étaient brisés, étaient reprisés par ma mère. Je savais que je ne pouvais avoir mieux, mais j’étais jalouse. Terriblement jalouse. Quelle enfant ne le serait pas dans cette situation. Je ne sais pas ce qui m’a prise cette fameuse journée où elle est venue nous voir et que je lui ai dit que oui, elle pouvait jouer avec nous…même si ce que nous faisions n’était pas un jeu. Peut-être voulais-je malencontreusement la blesser ? Je n’en sais rien…peut-être seulement une intuition, je ne le saurai jamais. Tout ça nous avait loin, beaucoup plus loin que je l’aurais cru. Nous avons vieillis et nous voilà maintenant, plus âgées, triste, tordues sous le poids des épreuves qui nous sont tombées dessus.
Sans le retour qui n’était pas prévu de la jeune femme face à moi, peut-être que j’aurais pu casser sous ce poids, un poids lourd plein de merde et de sang qui ne faisait que m’écraser de plus en plus. J’aurais pu devenir complètement folle. Je détestais tellement ma vie, je me détestais tellement. Pour moi, j’avais dû attirer les foudres de quelqu’un de très puissant sur moi. Je ne crois pas en Dieu ni en une quelconque entité plus puissante que nous qui guide le genre humain. Si tel était le cas, nous ne serions pas dans une telle situation. Mais si l’infime possibilité qu’une telle personne existe et ai perdu la foi dans notre peuple, elle devait me haïr à mort et a décidé que son dernier geste sur nous serait de me punir pour je ne sais quelle raison. Cependant, la voir me redonnait un peu de force. En même temps, la revoir me faisait penser aux foutues moments où j’étais dans ma chambre et que je la pleurais et je me disais surtout que ces larmes avaient été inutiles. Je m’étais torturée l’esprit pour rien. J’avais changé, je ne pouvais le nier et Constance allait devoir s’en rendre compte rapidement. Je n’étais plus la même depuis sa soit disant mort.
Après quelques instants à avoir eu les yeux baissés au sol, je me suis rendue compte que quelque que chose clochait. Comme je venais de le dire, j’avais changé et j’étais sous tension. J’avais peut-être parlée un peu trop sèchement, du moins à voir la réaction de Constance, ce devait être le cas. Je la vis lâcher quelques sanglots. Face à cela je ne sus que faire. Je ne m’attendais pas du tout à la choquer à ce point. J’ai resserré mes bras contre moi pour cacher mon inconfort. La référence à Dorian me donna des élancements dans la poitrine. Était-il vivant malgré tout ? Soudainement, Constance se lança à mon cou en me déséquilibrant un brin. Je ne pus que la retenir de mon mieux durant la fin de son parolier et de ses excuses sans fin.
«Chut chut chut….tout va bien. Tu es rentrée, tu es vivante et moi aussi. Du calme… du calme. On t’a toujours aimé et tu le sais. »
Je ne pus que lui caresser le dos pour la calmer. C’est ce que ma mère faisait quand j’en avais besoin. Malgré son retour, je ne pouvais pas rester ici. Rester dans cette maison pleine de souvenirs qui me font mal, dans ce quartier trop plein de souvenirs aussi. Je ne pouvais dans ce district. Je ne pouvais vivre dans aucun district réellement. Je ne pouvais rester là à rester à vivre tranquillement et à vivre les caprices du Capitole. J’en étais incapable. J’ai lâché Constance, me redressant un peu et la regardant le plus sérieusement du monde. J’ai regardé son compagnon et elle ensuite avant d’enchaîner.
«J’ai entendu parler d’un groupe de rebelle qui se cache. J’allais les rejoindre. Du moins j’allais essayer de les retrouver. Dis-moi…c’est de là que tu viens ? C’est eux qui t’ont repêchée ? Si c’est eux qui t’ont sorti du trou tu dois venir avec moi. Je veux aller avec eux…»
L’espoir fait vivre à ce qu’on dit. Je n’avais eu que ça durant des mois. Il fallait que cet espoir ait servi à quelque chose. J’espérais réellement que ce soit eux. Que ce groupe existe en dehors des racontars des campagnards du coin. Je regardais Constance avec un regard brillant, plein d’une volonté que je n’avais plus sentie depuis belle lurette. Cet endroit encore inconnu était mon objectif depuis que j’en avais entendu parler. Je m’apprêtais à partir vers ce lieu qui pouvait me permettre de m’accomplir. Je pouvais à présent y aller avec Constance et son compagnon qui nous avait laissées seules en allant à la cuisine. Maintenant que je voyais ma compagne, je commençais à me convaincre que mon frère était peut-être en vie. Tout semblait revenir vers moi en me souriant. Si une entité veillait sur nous, elle s’est finalement rendue compte que s’acharner sur moi ne donnait absolument rien.
H.S. T’es folle je ne fais pas 4 pages de rp. Là il y en a que 2 et ça me suffit mdr. Il est 23h39, faut me donner une chance. Je vais essayer de me reprendre au prochain.
Dernière édition par L. Delilah De Massari le Dim 15 Jan - 2:42, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Sam 14 Jan - 16:26
HS : Bien pas de 4 pages Word cette fois alors je le fais au feeling
Elle avait grandi dans un monde fait d'or et diamants. Elle n'avait jamais eu à s'inquiéter du fait de manger à sa faim, de pouvoir dormir dans un lit chaud, ou d'avoir des vêtements neufs et à la dernière mode. La mode du Capitole. Constance était de ces jeunes filles des districts de carrière, qui étaient si proches du Capitole que leurs manières de vivre était parfois similaires. Elle avait une tante qui habitait au Capitole, et souvent, en été, elle allait passer quelques jours chez elle. Ou des semaines. Alors, la jeune fille dont la beauté naturelle frappait par sa simplicité, se laissait aller aux fantaisies du Capitole. Souvent, elle avait teint ses cheveux en bleu ou en rose, elle se maquillait avec du vert ou du violet et portait des robes exubérantes et légères. Elle se souvenait de cette robe bustier bleu nuit, qui serrait son buste, et s’effilait en de longues franges. En général, elle la portait avec un haut blanc en flanelle, et avec des chaussures rose. Elle se souvenait que lorsqu'elle tournait, le tissu de la robe laissait voir des couleurs violettes, rose, et parfois blanche. La technologie du Capitole se trouvait dans tous. Cela l'avait toujours fasciné. En réalité la jeune fille n'avait rien contre le Capitole. Elle ne les châtiait que pour oser sacrifier vingt-quatre enfant tous les ans. Car aucun d'entre eux n'en sortait indemne. Constance n'avait pas souvenir d'un vainqueur des jeux qui ne soient revenus de l'arène avec un immense sourire aux lèvres. Tous étaient détruits.
Elle-même l'était, mais elle n'avait pas survécu à la cruauté des jeux. Elle avait pourtant fait tout ce qu'elle pouvait, mais elle n'était qu'une enfant innocente. Ses parents n'avaient pas pensé la voir un jour sur les écrans géants qui venaient diffuser les images des Jeux dans les districts. Ils étaient tellement assurés alors de pouvoir protéger leur fille qu'ils n'avaient pas cru bon de l'empêcher de passer autant de temps avec les De Massari. Certes, jamais le couple Windsor n'aurait pu croire que leur fille si parfaite se serait sacrifié pour une simple fillette dévaforisée du district. Aux yeux des parents de Constance, les De Massari avaient toujours étaient des insectes qu'il fallait soit exterminer, soit ignorer. Ses parents avaient décidé la seconde solution, car cela leur donner plus de prestance. Selon eux. Constance, pour sa part, n'eut pas la force d'ignorer ses enfants qu'elle jalousait. C'était presque hypocrite et stupide de le dire, mais la petite riche jalousait les De Massari. Ils connaissaient la joie et l'amour d'une famille. Elle n'avait pas l'assurance de l'argent. Ils la détestaient. Elle les enviait. Elle devait sans cesse jouer le rôle de l'enfant pro-Capitoliste qui rêvait de devenir styliste pour les tributs. C'est ce que sa mère voulait, mais Constance en avait décidé autrement.
Elle avait très vite appris à mentir, à être quelqu'un d'autre. Elle jouait un double jeu. Avec ses parents elle portait le masque de la perfection, tel qu'ils la percevaient. Et avec Delilah et Dorian, elle portait le masque d'une simple adolescente aimée et amoureuse. Car Constance n'était rien de plus que cela. Elle était innocente et naïve. Faux. Elle l'avait été. Aujourd'hui elle était vide, terne et déprimée. Une véritable dépression, c'était marqué dans son dossier au district treize. Les jeux l'avaient irrévocablement changé, mais cela n'était pas aussi traumatisant que l'expérience de la mort, et de la résurrection soudaine. Peut-être aurait-elle préférée mourir finalement. Elle ne devait pas penser ainsi, elle n'en avait pas le droit. Elle devait prendre conscience de l'importance de la vie. De la chance qu'elle avait. D'autres n'en étaient pas revenus. Dorian n'était pas revenu... pas qu'elle sache. Elle ne s'était pas même posé la question, et encore à présent, la joie de retrouver Delilah était si intense après des mois de passivité, qu'elle n'avait pas même l'espoir de pouvoir croire en la possible présence de Dorian au district treize. Elle ne s'en serait pas rendu compte pendant tout ce temps, mais cela n'avait rien d'étonnant. Elle ne sortait que très rarement de sa chambre, ou alors c'était dans le seul but de rejoindre Donovan, ou de prendre une douche. En général, elle se tenait loin des armes, et de tous les éléments possibles de la tuer. Elle restait prostrée dans un coin sombre et elle attendait que les heures s'écoulent. Elle pleurait, s'écroulait, restait muette, et recommençait. Enfin, elle ouvrait les yeux à la lumière et à autre chose : la joie.
La jeune femme commençait à craquer, à perdre le contrôle de son corps et de ses réactions qui paraissaient alors excessives. Elle se mit à pleurer, dans les bras de Delilah et s'excusa de n'avoir pas survécu, de ne pas être à la hauteur de son frère, au sien. Elle s'était toujours senti comme incongru auprès du duo, mais elle n'aurait échangé sa place pour rien au monde. Certes, voyant la demoiselle si proche de deux parias, les autres adolescents du district n'avaient pas hésité à l'insulter elle aussi. L'apogée avait été atteint lorsqu'elle avait commencé à sortir avec Dorian. Mais un jour, verte de rage, elle avait fini par rabaisser un des gamins insolents qui osaient s'en prendre à ses amis. Constance avait de la réparti, mais elle n'était pas violente, et elle n'aimait pas - en général - s'en prendre à l'amour propre des gens. Qu'elle les apprécie ou pas. Ce fut une des seules fois où la jeune femme avait pris la défense de De Massari. Suite à cela ils avaient eu plusieurs mois de tranquillité. Aujourd'hui, elle se sentait de nouveau vulnérable et faible. « Chut chut chut….tout va bien. Tu es rentrée, tu es vivante et moi aussi. Du calme… du calme. On t’a toujours aimé et tu le sais. » Ses mots étaient réconfortants et peu à peu la jeune blonde se calma. Les gestes tendres de Delilah l'y aidaient.
Puis, Delilah se dégagea de son étreinte et son regard sérieux inquiéta Constance. Son amie se tourna vers Donovan qui les avait laissées seule, puis revint vers la revenante. Constance n'avait pas bougé. « J’ai entendu parler d’un groupe de rebelle qui se cache. J’allais les rejoindre. Du moins j’allais essayer de les retrouver. Dis-moi…c’est de là que tu viens ? C’est eux qui t’ont repêchée ? Si c’est eux qui t’ont sorti du trou tu dois venir avec moi. Je veux aller avec eux…» Pour toute réponse, Constance secoua la tête en signe de dénégation. Elle ravala ses sanglots et son angoisse aux souvenirs des longs tunnels sous le district treize. Elle se sentait devenir claustrophobe dans ses couloirs. “ C'est.... Dangereux. On a eut de la chance d'arriver jusqu'ici. Et... Je... je ne remercierai jamais assez Donovan pour cela. Mais trois... rebelles.” Elle buta sur le mot, car elle avait du mal à se considérer comme tel. “ Se dirigeant vers le district treize c'est dangereux. Je ne ... Ils m'ont sauvé et soigné... à peu prêt.” Elle se souvenait de ce jour où elle avait pris une arme et l'avait posée dans sa bouche avant de tirer. L'arme était alors déchargée. Elle avait eu de la chance. “ C'est un endroit horrible. Delilah... Je ... Ils auraient de la chance de t'avoir. Nous irons.” Elle prit soudainement conscience qu'elle ne refuserait jamais rien à Delilah. Elle désirait uniquement rester auprès d'elle.
Invité
Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Mer 18 Jan - 19:03
Constance et Delilah
Malgré le fait que ma famille avait toujours eu de la difficulté à joindre les deux bouts, nous avions confiance en la vie et nous savions que, même il s’avérait petit, nous allions avoir un petit quelque chose sur la table le soir. Nous nous aimions tous et nous avions confiance les uns en les autres. Nos parents nous avaient toujours enseignés que la confiance est quelque chose qui est difficile à donner, mais très facile à perdre. Il n’y avait que très peu de gens en qui j’avais une confiance totale. Il y avait mes parents, mon frère et jusqu’à un certain point il y avait aussi Constance. Pour le reste, personne n’avait réussi à la gagner. Qui l’aurait voulu de toute manière. Il n’y avait personne qui voulait aider des gens comme nous. L’individualisme est reine dans notre région, la plupart du temps. Nous sommes là pour survivre et nous ne voulons pas sentir la perte des enfants des familles aux alentours. Plus nous restions serrés, moins nous pouvions souffrir de la perte des autres. Cependant, rien ne pouvait nous sauver des jeux. À tout le moins, la seule chose qui pouvait nous en sauver n’avait jamais été en notre possession. L’argent pouvait tout acheter, même la sécurité de ses enfants. Le taux de décès chez les plus riches, tous les districts confondus, est assez mince. En fait, je pourrais même dire qu’il est quasiment nul.
Ces jeux sont un divertissement pour les habitants du Capitol, il serait illogique que les enfants de ce groupe y participent. Il y aurait un trop grand stress parmi les familles du Capitol et ce ne serait plus du divertissement, mais bien de la terreur pour tous, de manière relativement équitable. Cependant, il ne faut pas rêver, ils ont couverts leurs arrières. Ils laissent les enfants des classes inférieures, la racaille qui pollue les districts, mais qui les font vivre, se diriger à l’abattoir en toute connaissance de cause. 24 jeunes vont se faire tuer à chaque année. Il n’y a qu’un seul survivant, physiquement parlant. Mais mentalement, personne ne survit à ces jeux. Qui le pourrait. Les plus bas instincts de l’homme refont surface dans cet environnement de terreur. Quand le gagnant sort de l’arène, tout ce qu’il a fait durant son parcours lui saute au visage. N’importe qui serait prêt à faire toutes les bassesses possibles pour se sortir de là le plus rapidement possible. Nous sommes entraînés pour cela toute notre jeunesse. Nous nous entraînons pour cela jusqu’à ce que nous ne soyons plus éligibles pour participer aux jeux. L’enfance n’existe pas dans les districts, ou du moins cette enfance est de très courte durée.
Tout dépendant des milieux d’où nous venons, nous commençons l’entraînement rapidement. Dans ma famille, c’était mon père qui a commencé à nous entraîner et nous a toujours superviser. Mon frère a fini par prendre le relais, pour le côté plus physique de l’entraînement. Malgré qu’il soit en forme, mon père n’était pas le meilleur pour m’aider. Cependant, pour ce qui est de la «théorie», si je puis dire, il était excellent. La plupart des trucs que j’ai me viennent de lui. Disons que mon grand-père avait travaillé fort pour que mon père puisse survivre s’il était pigé. Ce n’est jamais arrivé, mais il a mis la même vigueur que son père pour nous y aider aussi. Cependant, tous ses efforts n’ont malheureusement pas porté fruit. La mort de mon frère l’a complètement démoralisé. Il s’en veut tellement. Je crois qu’il va toujours s’en vouloir. Je n’ai jamais su comment l’aider à sortir de son mutisme. Depuis la mort de Dorian, il n’a plus jamais été le même. Quand il n’était pas en train de travailler à la carrière, il n’était pas rare de le voir dans la chambre de mon frère complètement plongé dans un monde bien loin du monde. La douleur semblait le transpercer, ses yeux en était remplis. Le voir comme ça me faisait vraiment mal. Ma mère ne savait plus quoi faire pour l’aider. La douleur la prenait au cœur directement et l’empêchait de faire quoi que ce soit. Personne ne savait quoi faire.
J’avais changé aussi et c’est ce qui me motivait à trouver ces rebelles, s’ils existaient. J’espérais que Constance soit capable de m’y conduire. Ceux qui l’avaient sauvée, je devais les trouver. Je voulais leur parler, participer s’ils faisaient quelque chose. Le district 2 n’était plus ma maison. J’y étais née, j’y avais vécu, mais je ne pouvais plus y rester aussi longtemps que je n’aurai pas essayé de les trouver. C’est pourquoi j’avais posé cette question à Constance. Elle devait savoir comment s’y rendre. Elle ou son guide inconnu qui était à la cuisine. Je m’étais reculée pour lui parler et la première chose qu’elle fit fut de faire non de la tête. L’incompréhension se peignit sur mon visage. Elle me parla des dangers sur la route, du fait que nous serions trois rebelles sur la route, que l’endroit était horrible. Je pouvais imaginer ce dernier détail. Pour rester cacher aux yeux des autres, il fallait rester cacher dans des endroits difficiles d’accès. Je pouvais aussi imaginer qu’un endroit du genre déplaise à Constance. Elle était loin du palace dans lequel elle avait vécu une grande partie de sa vie. Malgré tout ça je voulais y aller. Pour ma conscience je devais le faire. Cependant, avec tous ses commentaires négatifs, je croyais qu’elle allait refuser de m’y guider. Heureusement, pour moi du moins, elle accepta de justesse. Je ne comprenais pas réellement pourquoi elle acceptait de retourner dans un endroit comme celui-là, un endroit qu’elle semblait détester de tout la force de son être. Elle devait être assez attachée à moi pour accepter d’y rester. Cette pensée me fit sourire doucement.
«D’accord…tu es merveilleuse de m’y amener. »
Je suis retournée près d’elle pour la serrer contre moi. Sa présence m’avait manquée et je voulais le lui signifier. Le seul truc était que je ne savais pas comment. Je n’avais jamais été très expressive, mais depuis la mort de Dorian et celle de Constance, je m’étais refermée sur moi-même, j’étais devenue une sorte d’huitre. Je n’aimais pas m’étendre sur mes sentiments. À quoi bon de toute façon. Je n’en voyais pas l’intérêt quand ils sont tous les deux disparus de ma vie. Cependant, il y avait une chose que je devais savoir. Un léger malaise s’empara de moi quand je me suis éloignée à nous veau de Constance. Je devais savoir.
«Puisque je vois que tu n’es pas morte au jeu, j’imagine que tout est possible…est-ce que…est-ce que Dorian est là-bas ?»
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Mar 24 Jan - 15:06
Tu te souviens des hivers dans le district deux ? tu espérais toujours qu’il se mette à neiger… Parce que tu espérais que la neige bloque toutes activités dans les vergers. Alors tu aurais pu offrir un véritable rêve à Dorian et Delilah. Tu espérais, chaque hiver, et pourtant, chaque fois tu te penchais à te fenêtre et tu les voyais rentrer, exténuait. D’où te venait la force de descendre pour leur sourire encore ? Hypocrite.
Elle n’avait jamais pris conscience auparavant de son égoïsme. Ses parents n’avaient jamais eu qu’elle comme enfant. La grossesse de sa mère fut difficile, et son accouchement douloureux. Suite à cela elle eut recourt aux dernières méthodes du Capitole pour éviter la venu de d’autres enfant dans la famille Windsor. Mais lorsqu’une famille est aussi riche, elle ne craint par pour la vie de ses enfants. Constance se demandait ce que ses parents étaient devenus. Elle n’osait pas le demander à Delilah pour le moment. Car malgré tout, elle aimait ses parents. Elle n’avait pas grand chose à leurs reprocher. Ils avaient grandi dans les districts de carrières. Sa mère était elle-même native du district deux, et son père lui, était né dans le district un. Ils s’étaient rencontrés un jour par hasard, et gardèrent pour eux la magie de cette rencontre. Constance se rendit compte qu’elle ignorait beaucoup de choses sur la vie de ses parents. C’est comme s’ils avaient été enfant, puis marié avec une fille. Entre les deux, il n’y avait rien. Ils ne parlaient jamais de la période de leurs adolescences. Personne n’en parlait vraiment en réalité. Et Constance, à présent qu’elle savait qu’elle allait vieillir à son tour, n’aura sans doute par l’occasion d’en parler à qui que ce soit. Elle mourra sans nulle doute auparavant, prise dans les filets du Capitole qui, un jour ou l’autre, découvrira le secret du district treize. Elle était de toute façon condamnée, elle n’avait le droit qu’à un sursis.
Sans doute, dans son élan de passion avait elle aussi condamnée Delilah. Elle se mordit la lèvre inférieure en prenant conscience de son erreur. Elle aurait dû rester dans les sous-sols du district treize, y mourir sans doute si elle était incapable de surmonter la dépression. S’y suicider, mettre fin à une vie absurde. Elle était en morceau, son cœur déchiré, son âme laminée, son corps déchu, son regard éteint. Elle n’avait sans doute plus grand chose à offrir. Alors que Diable faisait-elle devait Delilah !? Constance avait vu des jeunes s’entraînaient pour partir à la mort. Elle avait joué les poupées blondes devant des milliers de personnes. Elle avait répondu au question de Caesar en gloussant. Elle avait joué un rôle toute sa vie, et à présent elle était fatiguée. Elle ne savait plus quoi faire, elle ne savait pas qui elle était. Elle était perdue, seule, dans le noir des sous terrains. Le district treize était un lieu odieu pour elle qui aimait tant la lumière du soleil. Lorsqu’elle vivait encore au district deux, avant que Dorian … ne meurt. Elle se levait avant le soleil, avant tout le monde, quittait sa maison sans un bruit, et se glissait dans le jardin de De Massari. C’est là qu’Il l’attendait, avec son sourire charmeur. Alors ils partaient tous les deux, mains dans la mains. Ils n’avaient pas besoin de partir bien loin pour être très vite seuls dans un champs d’herbe hautes et sauvages. Ils s’allongeaient alors, l’un prêt de l’autre, et regardait le ciel se coloraient de milliers de couleur aux premières lueurs de l’aube. Ils restaient là, parfois ils parlaient de tout et de rien. Des choses communes, évitant soigneusement les sujets sensibles : la richesse de Constance, les jeux, les Teassera. Puis lorsque le clocher de l’église sonnait Dorian se levait le premier et Constance le regardait partir, un sourire mélancolique sur les lèvres. Parfois elle le retenait par le bras, le faisait tomber sur elle, et tenter de le convaincre de rester avec elle « aujourd’hui seulement » en accompagnant ses supplications de baisers tendres et mouillés. Mais il n’y consentait jamais.
Après sa mort elle n’était retournée qu’une fois s’allongée dans le champs. Elle y était allée avant le levée du jour, sans s’empêcher d’attendre Dorian derrière chez lui. Espérant-le voir sortir, avec son sourire … mais il n’était pas venu. Elle avait alors pris conscience qu’il ne reviendrait pas. Elle était quand même allé dans les champs. Elle s’était allongée, dans l’herbe qui lui avait semblé froide et humide. Désagréable. Elle avait regardé les couleurs et la douleur l’avait envahie. Elle avait été incapable de respirer durant des heures. Elle tâchait de reprendre son souffle, mais elle ne pouvait pas y parvenir. Elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, et elle fut incapable de bouger. Elle resta là, les yeux rivés vers le ciel durant une journée. Pleurant la perte de son âme. De l’homme qu’elle aimait. Il ne reviendrait pas. A la nuit tombée, c’est Delilah qui vint la trouver. Elle s’assit à côté d’elle, Constance s’en souvenait fort bien. Surprise, elle avait tournée son regard vers la sœur de Dorian, et elle avait réussit à se calmer. Elle avait reprit son souffle. « Je ne sais pas pourquoi je pleure. Les couleurs étaient toujours aussi belles ce matin… » Dit-elle en guise d’excuse avant de se jeter dans les bras de Delilah et de pleurer, encore une fois, une douleur infinie étreignant son âme.
Ce jour-là Constance avait comprit plusieurs choses. La première c’est que le monde ne s’arrêtait jamais de tourner, et que la mort n’était pas l’ennemi du temps mais son allié. Que Dorian ne lui reviendrait jamais, et qu’elle l’aimera à jamais. Que Delilah était la seule personne en ce monde à la comprendre et à partager sa souffrance. Elle ne quitta plus jamais la jeune femme dés lors, ne réussissant à vivre que lorsqu’elle était présente. Jusqu’aux Jeux. Toujours ces putains de Jeux. Constance était morte aux jeux. Vraiment. Qu’importe qu’elle eut encore un souffle, un cœur qui bat, ou un corps bien portant. Elle était morte. Elle n’avait pas revu l’aube depuis qu’elle était partie pour le Capitole. Les couleurs de l’aube lui manquaient … Dorian lui manquait. Ainsi que son innocence. Elle voulait redevenir une enfant riche. Elle ne voulait pas se battre. Elle voulait être heureuse, mais cela lui était à présent interdit. Elle était morte, elle devait se faire à l’idée de n’être plus qu’un songe, un souvenir, un espoir à jamais déçu. Mais elle n’était pas assez forte. Elle n’avait jamais été assez forte.
C’est pourquoi l’idée de n’être qu’un souvenir amer pour Delilah lui était insupportable. La jeune femme lui avait sauvé. Elle lui était à jamais redevable. Alors, elle avait supplié Donovan de l’aider à la rejoindre. Ce qu’il avait fini par lui concéder. A présent, elle pleurait dans les bras de Delilah. Elle consenti à l’aider à rejoindre le district treize. «D’accord...tu es merveilleuse de m’y amener. » Répondit la jeune fille en venant prendre Constance dans ses bras. Cette dernière semblait inconsolable. Ses nerfs étaient à vifs. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne c’était sentie aussi humaine, aussi vivante. « Je suis incapable de te refuser quoi que ce soit…. Je te dois tellement, Delilah… Je t’aime tellement » La dernière déclaration avait été dites dans un murmure à peine audible, et Constance doutait que Delilah l’eut entendu. Elle pensait même l’avoir pensé. Mais son cœur qui battait enfin, qui se remettait à vivre, était bien la preuve d’un attachement qui allait bien plus loin que la simple amitié. Son envie de tenir Delilah contre elle pour ne jamais plus la laisser partir. Le déchirement qu’elle ressentait chaque fois que la demoiselle la repousser, relâcher son étreinte. Une fois encore, c’est ce que Delilah fit, et Constance lâcha un grognement de mécontentement. Mais le visage gêné de la demoiselle la rendit inquiète. Elle lui prit la main, pour la rassurer. C’est une chose qu’elle faisait avant, lorsque Delilah était sur le point de craquer… Elle espérait que cela pourrait encore la calmer.
Elle mit du temps à lui poser la question et lorsqu’elle le fit Constance le regretta. Principalement parce qu’elle n’avait pas de réponse satisfaisante pour la demoiselle : «Puisque je vois que tu n’es pas morte au jeu, j’imagine que tout est possible...est-ce que... est-ce que Dorian est là-bas ?» Constance laissa d’abord la stupeur se peindre sur son visage, puis la culpabilité, la tristesse et enfin la honte. Elle lâcha la main de Delilah et baissa le regard. Elle regardait les paumes de ses mains, un air dubitatif sur le visage. « Je… » Elle se souvenait des nuits entières, nue contre le corps chaud de Dorian, à rêver à un futur parfait. Elle se souvenait des matins dans les champs à regarder le levée du soleil. Elle se souvenait des regards haineux qu’il lui avait adressé durant des années. Elle se souvenait de ses sourires charmeurs, heureux, moqueurs, attendris. Elle se souvenait des chaleurs de ses lèvres sur les siennes…. Elle se souvenait de son corps meurtri, de son crâne défoncé, de son regard éteint… de ce collier qui pendait à son cou. Le regard noir de la chouette… SOIS FORTE ! Elle secoua la tête, frénétiquement. Son corps se mit à trembler. Elle se souvenait du visage des enfants morts, pour le plaisir du Capitole, éclairant le ciel comme un appel à la vengeance. Comme une preuve de victoire de la part des Juges. Une preuve des faiblesses des tributs qui se trouvaient dans l’arène. Elle était elle aussi apparut dans les cieux. Qui avait gagné cette année-là ? Avait-on cité son nom lors de la Tournée du Vainqueur ? Se souvenait-on d’elle ? Elle n’était qu’une tribut, morte lors des jeux. Comme Dorian. Elle était morte ! « BORDEL !! » elle était en pleine crise. Elle commençait à pleurer. Ses mains se posèrent sur ses cheveux, qu’elle tira. Une mèche s’arracha. Ses yeux la piquaient. Elle devait se calmer.
Delilah, Delilah… sauve-moi… Elle avait besoin d’air. En titubant, elle rejoint la porte, et sortit. Elle se laissa tomber au sol et s’allonger sur les marches en pierre. La froideur du marbre la calma. Elle resta ainsi pendant un petit moment. Jusqu’à ce qu’une fois encore la présence de Delilah la fit sortir de sa torpeur. Elle se tourna vers elle. « Je ne sais pas. Si …. Il est là-bas. Je… Je n’avais pas l’autorisation de … d’aller m’entrainer. Parce que je fais… des crises, et que j’ai des tendances suicidaires. Ils veulent éviter de me voir m’exploser la cervelle devant tout le monde. Ca a failli une fois… » Elle parlait avec une voix calme, posée, mais buté parfois, comme si les mots avaient du mal à sortir. « Je… Je n’ai confiance en personne. Ils ont tous… ce regard là-bas. J’ai confiance en Donovan, et je… je ne parle qu’à lui. Je ne vois que lui. Ou alors je reste dans le noir. J’ai constamment peur. Peur des autres. De la souffrance. De… La mort. » C’était sans doute difficile à comprendre pour Delilah, mais Constance avait coutume de tout lui dire sur ses sentiments. C’est une promesse qu’elles s’étaient faites après la mort de Dorian : plus de secret. « Il est mort. Je le sais. Je ne l’ai pas vu. Mais je… je ne vois personne. Alors peut-être…. Non ! » L’idée même lui était insupportable d’avoir vécue presque un an, à côté de l’être qu’elle pleurait depuis trois ans, sans avoir même pensé à la possibilité que peut-être il avait été sauvé…. Comme elle…
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Mer 1 Fév - 4:19
Constance et Delilah
Mon cœur se gonflait de plus en plus à chaque battement. Je sentais ma poitrine se soulever de plus en plus rapidement au rythme de ma respiration. Cette soirée était riche en émotion et je commençais à me rendre compte que ce n’était que le début. Mon cerveau fonctionnait à toute allure. Trop de possibilité était à prendre en compte. J’avais la preuve devant moi que tout était possible, même dans cet État de malade. Il y avait de l’espoir à Panem…c’était une première pour moi. Du moins, un réel espoir. Je m’étais souvent donnée de faux espoirs, histoire de m’aider à tenir le coup dans cette vie sans queue ni tête. Ces tributs, ces morts tout cela pour montrer aux gens qu’ils sont capables de décider tout ce qui se passe et que ces eux qui ont le contrôle sur nos vies. Cependant, en voyant Constance face à moi, je voyais qu’ils étaient en train de perdre de contrôle sur leurs sujets. Cette perte de contrôle me réjouissait, mais savoir que cette perte de contrôle avait sauvé la vie à Constance. Si ma belle avait la vie sauve, plusieurs autres personnes pouvaient avoir la vie sauve. La seule autre personne à qui je songeais à ce moment-là était mon frère, Dorian. Des années durant j’avais imaginé qu’il repasserait notre porte avec son sourire en coin en nous disant un truc du genre : «Désolé…j’avais oublié l’heure.» J’avais toujours souhaité le revoir. Mon plus profond désir avait été de savoir qu’il était sain et sauf et qu’il pourrait revenir près de moi. J’avais tellement besoin de le sentir à mes côtés.
Depuis sa mort, j’avais toujours voulu être la plus forte dans la maison pour lui faire honneur, pour qu’il soit fier de moi. À la mort de Constance, j’avais voulu devenir encore plus forte que je l’étais déjà. Je voulais être comme un torrent qui pouvait tout emporter sur son passage. Je voulais tout emporter sur mon passage. Je voulais tout détruire pour tout reconstruire à nouveau sur des bases saines avec Constance, Dorian et mes parents…je voulais que tout soit parfait. Je voulais vivre la vie que nos ancêtre vivaient il y a des centaines d’années. Je voulais effacer tout ce qui s’était passé depuis les débuts du Capitole. C’était un rêve complètement fou, une utopie, mais un objectif qui m’aidait à rester en vie. Je voulais effacer tout ce que Constance avait vécu dans ce jeu digne des fous. Je voulais qu’elle cesse de pleurer dans mes bras et qu’elle retrouver cette naïveté qu’elle avait jadis. Cependant, je savais que c’était impossible, que nous devions vivre avec ce fardeau sur les épaules. J’ai entendu la jeune femme tout contre moi murmurer tout bas et je ne pus entendre que les derniers mots…je t’aime tellement. J’avais tellement d’émotions en moi en même temps que le flot que je ressentais en moi était tellement intense. L’amour que je ressentais pour elle était indescriptible. Je l’ai serrée plus fort dans mes bras pour lui répondre.
«Si tu savais comment tu m’as manquée Constance…je t’aime toujours. »
Cependant, je devais savoir. Je me suis éloignée encore une fois de Constance pour lui poser la question qui brûlait mes lèvres. Ce fut complexe de la formulée et je redoutais la réponse que la jeune femme allait me donner. Cette dernière me lâcha la main et une palette d’émotion passa sur son visage à toute vitesse. Elle finit pas cacher son visage entre ses mains et ne put me répondre que des bribes de mots qui ne voulaient rien dire. Ses mains montèrent dans ses cheveux alors qu’elle lâchait un juron et commençait à pleurer. Elle se dirigea vers la porte et je ne pus que la suivre pour l’aider à se relever alors qu’elle se laissait tomber pour s’y coucher. Je l’ai doucement aidé à s’asseoir sur les escaliers et j’ai refermé la porte derrière moi pour m’asseoir à ses côtés.
Alors que j’écoutais ce que me disait la belle à mes côtés, je ne pus retenir ma surprise et ma tristesse en entendant son discours. Idées suicidaires ? Crises ? Je me saisis de ses mains pour les serrer entre les miennes et les embrasser. C’était l’effet habituel des Hunger Games. Pauvre Constance. Je n’osais imaginer tout ce qui s’était passé là-bas. Tellement de peur, de souffrance étaient en elle. Je ne savais pas quoi faire pour l’aider là-dedans. Comment faire pour aider quelqu’un quand on ne sait pas ce qui se passe en elle, ce qu’elle a vécu et ce qu’elle pense. Douce Constance. Ainsi, elle n’avait jamais vu mon frère puisqu’elle était privée d’entraînement et qu’elle restait la plupart du temps dans sa chambre. Cependant, cette indécision en elle ne fit que me convaincre d’avantage. Je devais me rendre sur place et me rendre compte moi-même de son absence ou au contraire de sa présence. J’ai appuyé ma tête dans le creux de l’épaule de Constance et je me suis mise à murmurer doucement pour la calmer.
«Je suis certaine qu’il est vivant. Je dois vérifier par moi-même…tu m’en veux ?»
Je redoutais que Constance soit effarouchée que je ne lui fasse pas totalement confiance, que je veuille toujours tout voir par moi-même. Cependant, une chose me vint en tête. S’il était vivant, comment prendrait-il le fait qu’elle soit dorénavant avec moi ? Ce serait à voir en temps et lieux. Fallait-il seulement qu’il soit encore sur cette terre. Bon dieu que je l’espérais.
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Jeu 2 Fév - 7:39
Tu te souviens des étés dans le district deux ? Non. Bien sûr que non. Parce que tous les étés tu quittais le district, invité au Capitole par ta tante, et tu passais des mois loin de ceux qui constituaient ton quotidien et ta vie. Tu mettais alors le masque de froideur et de stupidité que ces gens attendaient de toi, et tu prenais ton mal en patience en parlant de mode, de bijoux, et des derniers ragots du Capitole. Sauf lors de ton dernier voyage. A ce moment-là la peur t’empêchait de dire un seul mot. Te souviens-tu, Constance, de la veille de ta mort ? Te souviens-tu d’avoir pensé que cette tunique grisonnante ridicule était en réalité la dernière image de toi que garderont les gens que tu aimes ?
Elle ne voulait pas repenser aux jeux, à son dernier voyage au Capitole, aux visages ravis de son équipe de préparation, des tenus que son styliste avait préparé pour elle à l’époque. Elle avait le souvenir d’avoir plusieurs fois été surprise de se découvrir dans le miroir. Son innocence avait été accentuée. On avait espéré la voir sortir de cette image naïve qu’elle affichait lors des entraînements, et de l’interview. Mais elle n’en avait pas démenti, et le Capitole n’avait pas eu le bonheur de la voir perdre sa foi en la vie et en l’homme. Pas face à la caméra en tout cas. Cette désillusion avait eu lieu dans les souterrains du District treize. Constance avait refusé de donner au Capitole la satisfaction de la voir devenir cruelle et violente. Elle n’aimait pas se battre, elle n’aimait pas l’idée de faire du mal à quelqu’un, à un enfant plus jeune qu’elle. L’idée de tuer la rendait nauséeuse. Elle ne voulait pas se rabaisser à ces plus bas instincts. L’instinct de survi, elle l’avait sans doute perdu, car elle n’avait jamais eu à se battre pour manger, pour vivre, ou pour être en sécurité dans son district. Elle ne faisait pas parti de ces tributs des carrières qui voyaient dans les Jeux un moyen d’atteindre la gloire. Elle y voyait un divertissement. Pour elle, les images à travers les écrans n’étaient que cela : des images. Longtemps elle avait refusé d’accepter l’idée que ce puisse être plus. Jusqu’au départ de Dorian.
Si Constance se refusait de penser aux Jeux auxquels elle était morte, c’était d’autant plus vrai en ce qui concerne ceux où elle avait vu périr l’homme qu’elle aimait. Elle avait eu foi en Dorian, un temps. Mais très vite elle avait compris qu’il ne lui reviendrait pas. Elle l’avait regardé, lors de l’interview avec Caesar. Il n’avait pas parlé d’elle. Mais son regard trahisait ses émotions. Il était terrifié. Si personne n’y prit garde dans l’assistance, elle sut le voir. Elle ne lui connaissait pas ce regard. Il courait à la mort, et personne n’allait le retenir, personne ne le sauverait, et l’idée même de son impuissance avait rendu Constance insomniaque. Chaque instant du jour et de la nuit, elle tâchait d’allumer un écran, et de savoir s’il vivait encore. C’était une obsession pour elle. Elle n’arrivait pas à se reposer, réveillé par des cauchemars atroces où son Dorian la vidait de son sang, le regard vide de la moindre expressions humaines. Le soir, lorsqu’elle rentrait de l’école ou d’une journée de travail, Delilah venait chez Constance qui la faisait entrer dans sa chambre malgré les contestations de ses parents. Elles se mettaient devant la télévision qui se trouvait dans la chambre immense de Constance, et elles regardaient le déroulement des jeux, les temps forts de la journée, et le visage des morts s’affichaient sur l’écran. Ou alors, elles se retrouvaient sur la place de l’hôtel de ville devant les écrans immenses placés là par le Capitole, afin d’être sur que tous les habitants du district profiteraient du spectacle. Même les plus pauvres. La mort de Dorian avait été placé dans les « moments forts ». Ce n’est qu’en voyait le corps meurtri de son petit ami que Constance avait enfin pris conscience de l’horreur de la situation. Ce n’était pas uniquement une image, tournée par des caméras de hautes technologies du Capitole, capables de faire croire au spectateur que c’était du grand spectacle. C’était la loi injuste du Capitole, qui, chaque année, rappelaient au district qu’ils n’étaient rien. Que ces habitants n’étaient pas même des êtres humains, mais des jouets pour ce despote ignoble qui les utiliser comme divertissements. Il avait fallu que Dorian meurt pour que Constance prenne conscience de cela. A partir de là, la peur l’avait presque rendue folle, mais bien moins que la douleur et le deuil. Elle avait senti son cœur se déchirait sous la pression qui la consumait. La peur de la mort. Aujourd’hui encore, elle ressentait cette meurtrissure, ce traumatisme qu’elle ne saurait supporter seule plus longtemps. Delilah, sans même s’en rendre compte, venait d’ouvrir une blessure béante dans l’âme de Constance. Sans pouvoir s’en empêcher, cette douleur la ramena plus d’un an en arrière. Alors qu’elle faisait ses adieux à Delilah dans une des pièces de l’hôtel de ville du District deux. Des adieux déchirants. Une dernière étreinte, un dernier baiser, et des promesses d’éternité. Constance ne se souvenait pas vraiment de leur discussion. Peut-être n’avaient-elles rien dit tout simplement. Cela leur était souvent inutile, elles savaient se comprendre. Elle se souvenait du trajet avec le train haute-vitesse, à regarder les paysages défilés par les vitres, remplacés bien vite par les hauts immeubles du Capitole, qui lui étaient si familiers et à la fois si froids à cet instant. Elle était arrivée à l’immeuble qui recevait tous les ans les tributs, et l’horreur avait commencé. Les sourires, les marques de politesses, les discussions sans fonds, sans intérêts. Une mascarade pour cacher l’horreur de ce qui allait se produire. Elle ne comprenait pas à quoi tout cela rimait, puis elle avait pris conscience que cela faisait parti de la torture que le Capitole infligé aux tributs. Une torture morale, bien plus que physique. L’obligation de faire croire au pays entier que oui, ils étaient tous prêt à tout faire pour gagner. Constance n’avait pas vraiment le même jeu. Non, elle n’était pas prête à tuer les 23 autres tributs pour gagner. Mais plus que tout elle « aspirait à vivre. » Cette déclaration, lors de l’interview donnée par Caesar, avait apparue eu son effet sur les habitants du Capiole. Cette jeune fille du district deux, qui s’était portée volontaire pour sauver une « pauvre demoiselle », était en réalité portée par le souffle de vie.
Constance était sure que pas mal de critiques ironiques avaient dû fuser à son sujet lorsqu’elle avait tué dans l’arène. Mais le jeu était ainsi fait. Il devait y avoir des gagnants, et des perdants. Elle ne savait pas même qui avait gagné lors des éditions des jeux auxquels elle avait participé. En réalité, elle ne gardait que peu de souvenir des autres tributs. Elle se souvenait de la lame qui déchirait son estomac, ses poumons qui éclataient, son cœur qui cessait de battre, et un sourire, une dernière larme, et la satisfaction de n’être pas morte sans avoir au moins aimé de tout son soul. Elle avait été fière d’avoir rencontrée les De Massari, d’avoir osé leur parler ce jour-là. Sans cela, elle n’aurait eu aucune raison de se battre aussi longtemps, et peut-être que Delilah et Dorian seraient morts tous les deux sans personne pour les pleurer. Aujourd’hui, Delilah était encore en vie, et capable d’humanité. Elle était vivante, et peut-être plus à présent que Constance qui n’essayait que d’échapper à son désir de mort qui l’appelait depuis qu’elle s’était réveillée hors de l’arène. Quittant un enfer pour un autre. Elle qui aimait tant la lumière du jour et le soleil les matins d’hiver…
Elle ne pouvait que pleurer la perte de son innocence perdue. Elle se laissait aller, sans pouvoir contrôler les émotions violentes qui l’assaillaient. Delilah osait encore espérer que Dorian soit encore en vie. Comment osait-elle croire à cela ? Comment pouvait-elle croire que le moindre espoir en ce monde soit possible. Pire encore, un espoir de vie. Les rebelles n’étaient pas assez fort pour cela. Pour redonner à Constance tout ce qu’elle avait de plus cher pour la pousser encore à vivre, à vouloir se battre, et peut-être bien – oui – à espérer une autre vie, meilleur, un jour. Hors des murs de Panem. Car elle ne pourrait sans doute plus vivre dans ce pays qui l’avait condamné à la mort. Elle devrait partir ailleurs. Mais le monde en-dehors de Panem lui était inconnu. Peut-être même n’existait-il pas. Mais son traumatisme était profond. Elle n’était plus l’enfant qui parlait aux inconnus, qui offrait des gâteaux à ses camarades les plus démunis, qui faisait jalousait ses voisins. Qui croyait que les jeux n’étaient que des images sur un écran. Qui croyait à la possibilité d’avoir un avenir. Elle n’était plus cette jeune fille qui tombait amoureuse d’un homme qui la détestait. Qui osait parler à ceux qu’elle jalousait. Qui osait aller contre le désir de ses parents, portée par un amour de jeunesse. Qui osait embrasser la sœur de son défunt petit ami. Qui osait espérer à une vie colorée, pour toujours. Quelqu’un de vivant. Elle ne vivait plus à présent. Elle était prostrée dans sa peur de la mort, et surtout des autres. Dans chaque regard, au district treize, elle voyait des tueurs potentiels. Quelle horreur, que de voir la mort vous entourez, quand c’est justement la mort qui vous a toujours le plus terrorisé. Cela expliquait sans doute que les seules personnes a avoir réussi à converser avec elle au district treize étaient les seuls à l’avoir sauvée. Donovan, qui l’avait prise sous son aile, et qui l’avait aidé à se débarrasser de son envie de se tirer une balle dans la tête. Et son médecin, une adorable demoiselle qui tâchait de l’aider à surmonter sa dépression et sa peur des autres. Mais Constance n’y pouvait rien, et elle ne pouvait pas s’empêcher de voir en eux de parfaits inconnus.
Ce n’était pas le cas pour Delilah. Elle connaissait Delilah. Et elle aimait Delilah de toute la force de son être. L’amour pour le frère de cette dernière n’était pas mort avec lui. Il avait changé. Parfois, dans les gestes et les regards de Delilah, Constance pensait voir des réminiscences de Dorian. C’était horrible, mais profondément paisibles. Cela avait le don de la calmer, de lui rappeler que, quelque part, il était encore avec elles. Auprès d’elles. Qu’il ne lui en voulait pas de vivre encore. Constance, quant bien même elle ne croyait pas au Paradis, croyait profondément à une vie, ou quelque chose, après la mort. Les défunts ne pouvaient pas simplement retourner à la poussière. Ils devaient être quelque part, entourant les vivants d’ondes bienfaisantes. C’était naïf. Comme quoi, toute innocence n’était peut-être pas morte en Constance. Elle se tenait assise sur le seuil de la maison de Delilah, les larmes coulant sur ses joues sans qu’elle essaie de les retenir. Serrée contre la jeune femme. Elle tâchait de reprendre le contrôle, et commença à lui dire certaine chose sur ce qu’elle était devenue. Ses envies de suicides, sa dépression, et sa peur… tout comme l’impossibilité de croire que Dorian soit encore en vie. Mais Delilah ne l’entendait pas ainsi, et, une fois encore, elle prouva d’un immense regain d’espoir en affirmant qu’elle voulait croire à la possibilité de revoir son frère. Constance se tourna vers elle, car elle lui demanda si elle lui en voulait. Il fallut un moment avant de Constance ne puisse répondre.
Elle l’aimait. Elle le lui avait dit. Delilah l’aimait toujours. Est-ce que pour autant elles étaient… comme avant ? Constance désirait l’embrasser, la tenir contre elle. L’aimer, comme avant. Mais une fois encore, elle était retenue par une force plus grande qu’elle. Son âme, sa peur, son traumatisme. Et si elle perdait encore une fois Delilah. Est-ce qu’elle pourrait survivre à cela ? Non. Bien sur que non. De toute manière elle était déjà morte quelque part alors… Ne pense pas des choses pareilles. Il lui semblait deviner les paroles de Delilah. Elle l’aimait encore… Elle se sentait heureuse à cette simple penser. Rassurée. Elle n’était pas totalement morte aux yeux de la jeune femme. Malgré les uns an de deuil, elle ne l’avait pas oubliée. Alors, Constance se tourna vers elle, et la regarda dans les yeux. « Tu as besoin d’y croire. Sans doute. Mais tu souffriras d’apprendre qu’il est toujours… Qu’il ne se trouve pas au district treize. » La voix de Constance se perdait dans les bourrasques de vent qui commençait à se lever. Elle se mordit la lèvre inférieure, et détourna le regard sur ses doigts. « Je ne veux pas … Que tu te leurre. Que tu t’aveugle par ton espoir. » Elle fronça les sourcils. Pourquoi était-il si dur de mettre des mots sur sa pensée ? Elle n’arrivait pas à dire ce qu’elle voulait dire. Elle resta silencieuse, cherchant ses mots, mais elle n’y arrivait pas. Elle inspira, profondément. En réalité, tant de choses passaient dans son esprit à cet instant qu’elle se sentait au bord de la crise de nerfs. Des images de jeux, de Dorian, de Delilah dans ses bras, du district treize, du sourire de l’assemblée au Capitole. De la mort. « Je t’en veux, Delilah, d’oser croire que … le bien, la beauté, l’espoir font encore partis de ce monde. » sa voix se brisa, une fois encore. « Parce que je suis incapable de les ressentir. Tu me parles de la possibilité que Notre Dorian soit en vie… mais je … je… Je n’ai pas même eu la force de l’espérer. D’y penser. Tout est mort en moi. » Elle pleurait de nouveau. Elle venait de dire le prénom de Dorian, pour la première fois depuis qu’elle avait envoyé aux Jeux à son tour. « Sauve-moi. Aide-moi à redevenir celle que j’étais. Apprends-moi à sourire de nouveau… » Elle la regardait, en pleurant, suppliante. Elle avait besoin d’elle. Elle avait de cela, parce qu’en réalité, elle se sentait complètement vide, incapable de ressentir la moindre émotion qui ne soit pas un élan vers la mort.
HS : J'avais pas ton post sous les yeux parce que mon ordinateur me l'a mangé Donc voila ...........
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Lun 6 Fév - 3:53
Constance et Delilah
Je me souvenais de ce matin où je l’avais trouvée. Depuis la mort de Dorian, un an plus tôt à l’époque, je ne pouvais plus dormir sans faire de cauchemar. J’étais toujours assise à ma fenêtre à regarder le soleil se lever. J’avais l’habitude de ne voir que des oiseaux sortir des arbres, les feuilles bouger sous le vent et les fleurs, bien que rares, s’ouvrir. J’étais plutôt songeuse à l’époque. C’est pourtant récent mais je sens que c’était comme s’i c’était il y a des dizaines d’années de ça. Dorian était mort il y a de ça environ 3 ans et tellement de choses étaient arrivées entre temps. Comme ce fameux matin où quelqu’un est venu défaire ma nouvelle routine matinale. Il y avait plus que du vent et des oiseaux devant ma fenêtre. Il y avait Constance qui sortait de sa maison comme elle le faisait presque tous les matins depuis que je guettais ma fenêtre. Mon frère quittait souvent la maison très tôt le matin, plus tôt que prévu pour aller à la mine. C’est à ce moment que j’ai compris ce qu’il allait faire le matin. Il allait rejoindre sa douce qui, malgré sa mort, retournait à leur lieu de rencontre. Je m’étais habillées, un vieux jean, une camisole et un vieux blouson avec mes bottes de marche. Je l’avais suivie et je ne m’étais pas attendue à ce que j’ai vu ce fameux matin.
J’avais été sans cœur, je l’étais devenue, peu à peu. J’avais gardé cette colère, cette hargne et ce dégoût en moi tellement longtemps que je n’avais plus aucune conscience de ce qui se passait autour de moi. Lors de ce fameux matin, il y avait à peu près un an que mon frère était mort. Un an que j’emmagasinais cette hargne et cette douleur sans l’éjecter. J’avais laissé tout le monde de côté et m’étais fermée au reste de la peuplade de mon village. C’est là que je l’ai vue, assise dans les herbes d’un champ, seule et sans aucune émotion sur son visage. Elle n’était là que physiquement, elle se trouvait ailleurs, probablement dans les bras de mon frère dans ce même champs quelques années plus tôt, avant sa mort. Je n’avais pas su quoi faire. Je n’avais vu Constance qu’en de rares occasions durant l’année qui venait de passer. Je me suis donc assise en tailleurs à ses côtés et j’ai attendu. Attendu quoi, je n’en savais rien à l’époque. Je devais attendre tout et rien à la fois, j’attendais une réaction, un mot ou un cri. Finalement, ce sont des larmes qui sont venues en premier et je me suis brisée. Elle s’est tournée vers moi, ses yeux se sont remplis de larmes et elle n’a dit que quelques mots qui m’ont jetées par terre. «Il me manque tellement.» Nous sommes fondues en larme dans les bras l’une de l’autre et nous sommes restées enlacées jusqu’à ce que nous nous endormions, épuisées par notre crise de larmes.
Je me souvenais de ce fameux matin où un déclic s’était fait dans nos têtes. Je me souvenais de ses larmes versées et je me souvenais de ce à quoi cela nous avait menées. Je me souvenais aussi que ces larmes avaient été versées à cause de la mort de mon frère et je me devais d’être certaine qu’il n’avait pas eu une porte de sortie. En fait, je devais plutôt savoir s’il était toujours en vie et ce n’était pas Constance qui allait m’en empêcher, j’en étais plus que certaine. Nous étions toutes les deux assises sur le pas de ma porte et je savais que j’allais arriver à mon but, je devais me rendre là-bas et vérifier s’il était en vie. S’il s’avérait qu’il était bel et bien mort au combat, mon deuil serait finalement fait pour de bon. Cependant, s’il était vivant, une enclume s’enlèverait de sur mes épaules, enfin. Je vie son visage se tourner vers moi lentement alors que j’attendais une réaction à mes paroles. J’allais souffrir. Peut-être, mais ça e valait la peine. Ce serait une souffrance réellement moindre que ce que j’avais déjà eu. Elle se cacha le visage en regardant de l’autre côté avant de continuer. Elle ne voulait pas que je me leurre. J’ai serré mes mâchoires en fronçant les sourcils alors qu’elle continuait. Ce n’était pas vraiment ce que je voulais entendre. Je connaissais ses mimiques, Constance tournait autour du pot et ça ne me plaisait pas réellement.
«Parle, vas-y, qu’est-ce qui te tracasse ? »
Une grande inspiration, une grand expiration et c’était reparti. Elle croyait que je croyais en tout ce qu’elle disait. C’était impossible qu’elle soit aussi aveugle. Je ne croyais plus en rien de ce qu’elle disait. Elle ne faisait qu’effleurer la surface de mes pensées. Je me suis levée et je me suis placée face à elle, la colère sortant par tous les pores de ma peau. Je ne pouvais croire tout ce qu’elle me disait. Elle voulait redevenir comme elle était avant. La belle affaire. Constance allait être mortellement déçue.
«Parce que tu crois que je trouve que la vie est belle et merveilleuse ? Constance je vis dans une maison qui tombe en ruine, on a de la difficulté à avaler un repas par jour, je travaille dans une mine ou le taux de mortalité fait peur rien qu’à le voir, mon frère est mort, toi t’es morte et je suis une vraie bombe à retardement alors laisse tomber tes papillons tu veux bien ! C’est pas des moutons tout rose que je veux c’est une épaule pour m’appuyer. Dorian c’est ce qu’il serait s’il était encore sur cette foutue planète de merde. Parce que t’as peut-être pas capté, mais c’est de ce que j’ai besoin mais je peux pas me le permettre !»
J’étais face à Constance et je gesticulais en parlant. En fait, je parlais assez fort et j’étais sèche dans mes mots. Le voisinage ne se réveillait pas pour si peu alors j’allais m’en sortir. Même si ça les avait réveillés, je m’en foutais royalement. Je vidais mon sac qui était en train de déchirer tellement il était plein.
«T’es pas la seule à vivre un calvaire Constance ouvre tes yeux bon sang. Tout le monde vie un calvaire ici, on est dans le district 2, pas au Capitol. Bienvenue parmi nous. Tu ne seras plus jamais comme avant.»
J’étais sèche, mais elle devait se reprendre. Si elle voulait survivre pour de bon, elle devait s’endurcir. Je me suis rapprochée d’elle doucement, et je me suis agenouillée face à elle. J’ai pris son visage entre mes deux mains et j’ai caressé ses joues de mes deux pouces, essuyant les larmes qui y étaient encore au passage.
«Tu ne pourras plus être comme avant. Nous ne le serons plus jamais Constance. Après ce que tu as vécu dans cette arène, il est impossible que tout redevienne comme avant. Je suis désolée…mais je peux te refaire sourire j’en suis certaine. »
Je me suis penchée vers l’éplorée , je l’ai embrassée doucement et j’ai appuyé mon front contre le sien. J’avais été très dure avec elle dans les derniers instants, mais je n’avais pu faire autrement. Elle allait devoir apprendre rapidement que pour survivre il fallait se battre et être dure.
«On va y arriver Constance, t’en fais pas. »
J’espérais réellement qu’on allait pouvoir y arriver, je n’y croyais pas beaucoup, mais je l’espérais. S’il ne fallait que ça.
Dernière édition par L. Delilah De Massari le Jeu 9 Fév - 3:21, édité 1 fois
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Mar 7 Fév - 7:38
Tu te souviens des hurlements de douleur ? Des visages de ces enfants qui illuminaient le ciel à la nuit tombée, et de l’espoir fou de t’en sortir ? Car tu l’as cru, n’est-ce pas ? Ne serait-ce qu’un court instant. Tu étais là, seule, dans l’arène, sous la lumière des étoiles artificielles, qui faisaient de toi une proie facile pour tous les assassins qui se trouvaient autour de toi, et pourtant, pendant un court instant tu as espéré t’en sortir. Etait-ce de la folie, de la stupidité, ou de l’espoir ? Tu ne peux te résoudre à penser que cela pouvait être du courage. Tu n’étais pas assez forte. Tu n’étais qu’une enfant, entourée de tueurs, prêt à tout pour en sortir vivant. Et toi, pour quoi te battait-tu, Constance ?
Elle avait froid. La brise qui se levait sur le district Deux la faisait frémir, et pourtant, elle n’avait pas la force de bouger. En réalité, cette sensation de froid était agréable, elle retrouvait un minimum de sensation. C’était une bonne chose. Elle ne pouvait se résoudre à croire qu’elle était devenue totalement apathique, incapable de ne rien ressentir qui soit humain. Certes, elle n’arrivait plus à espérer la moindre amélioration de sa situation. Elle n’arrivait plus à apprécier la nourriture, ou la chaleur du soleil. Elle n’arrivait plus à respirer. Et elle était claustrophobe. Elle succombait à la mort, à petit feu. C’était une atrocité, et elle s’en voulait mortellement de ne pas être assez fort pour combattre ce froid qui la glaçait. Car ce n’était pas uniquement dû à la brise sur sa peau blême. Son cœur entier était pris dans la glace, comme endormir. C’était sa manière à elle de combattre la douleur. Elle n’était pas assez forte pour l’attaquer de front, pour l’annihiler. Elle était assez douée pour l’accepter, et s’envelopper dans sa douleur. Le corps et l’esprit, dans un ultime élan de survit, la rendaient amorphe. C’est cela qui expliquait le fait qu’elle ne faisait rien au district treize. Elle suivait les foules, elle mangeait quand les autres mangeait, elle allait se laver quand il le fallait, et la majorité du temps, elle se trouvait à l’hôpital, pour suivre une sorte de thérapie. Il lui arrivait de faire des crises d’angoisse, alors elle était mise en isolement, et les seules personnes qui soient autorisées à la voir était Blue et Donovan, mais tous les deux très pris par leurs travails ne venaient que rarement. Alors, elle restait seule à ressacer sans arrêt les mêmes pensés : qu’est-ce que je fais encore là ? qu’est-ce que je vais faire la suite ? la mort ou la guerre ? Delilah m’a-t-elle oublié ? est-elle heureuse ? J’espère qu’elle pourra l’être de nouveau un jour … Des pensées profondément égoïstes, et qui souvent revenaient sur Delilah. Rarement sur Dorian. Parce que penser à lui était bien trop douloureux.
Les De Massari étaient comme l’ombre et la lumière pour Constance. Dans sa vie. Certes, en réalité, ils étaient deux personnes qu’elle aimait plus que sa propre vie. Mais dans les faits, Dorian avait allumé en elle un feu immense qui l’avait consumé. Elle avait été profondément heureuse, rêveuse dans ses bras. Elle se laissait aller alors à espérer vivre un avenir heureux avec lui. Puis, il était mort, et il semblait que tous les espoirs de vivre de la jeune fille l’est suivi dans la tombe. Dorian était son soleil, une flamme brulante qui avait emporté dans la mort, tout ce qui était vivace dans l’âme de la jeune fille. Delilah était plus comme la lune. Froide, mais lumineuse. Un repère pour les âmes perdues comme Constance. Dans la nuit, elle était un réconfort, une manière de se souvenir que le soleil n’était pas très loin, et que même la nuit il nous envoyait son âme sœur. La lune, cette inconstante, qui pourtant était devenue primordiale dans la vie de Constance. Elle n’aimait pas Delilah de la même manière qu’elle avait aimé Dorian. Elle l’aimait avec autant de force, mais avec moins d’impétuosité. Constance rêvait d’un avenir, de vivre avec Dorian. Elle était prête à mourir pour voir Delilah vivre. La jeune femme ne savait pas si elle aurait été prête à se sacrifier pour Dorian. Pas en sachant qu’il se perdrait. Que le Dorian qui l’aimait serait sans doute mort avec elle. Il était comme un songe. S’il l’avait aimée, ce n’était pas naturellement, elle avait dû se battre pour atteindre son cœur. A la manière d’une maladie, mais plus douce. Une illusion, un mensonge, un doux rêve. Avec Delilah, c’était plus profond, plus désespéré. Elles se comprenaient sans se parler. Leur relation se plaisait dans le silence. Les gestes avaient plus de valeurs que les mots. Elles ne rêvaient pas d’avenir ensemble, elles avaient uniquement le désir de vivre, déjà dans ce présent meurtri. Cela faisait deux ans que Constance se trouvait dans la nuit la plus profonde qu’il soit. Aujourd’hui, elle avait retrouvé la présence réconfortante de la lune, et son corps s’éveillait à sa vision. La lune était bien plus poétique, douce et belle que le soleil, qui chaleureux et brillant était aussi aveuglant et mortel. Cruel. La lune n’était pas mortelle. Elle avait beau être inconstante, elle restait toujours fidèle aux étoiles et aux naufragés.
Constance commençait à sentir une barre lui enserrait le crâne. Elle n’avait pas pris ses cachets pour le mal de tête. Elle sentait des coups taper contre son crâne. L’adrénaline qu’elle avait ressentie alors qu’elle retrouvait Delilah commençait à avoir des effets secondaires sur son état de santé. Elle se sentait nauséeuse, et surtout fatiguée. Mais elle était bien en vie. Elle ressentait les prémisses de la douleur. C’était presque agréable, si ce n’était pas si douloureux. Et la tournure de la conversation n’aidait pas Constance à se calmer. La crise d’angoisse dans laquelle elle avait failli sombrer faisait trembler ses mains qu’elle observait avec un vif intérêt. Elle tâchait de se concentrer pour se calmer, mais rien ne venait d’autre dans son esprit que le sourire de Delilah, le regard doux de Dorian, et même, la vision de ses parents, qui la regardaient en pleurant. La dernière image qu’elle gardait d’eux. Au moment d’un silence dans la conversation, Constance tourna la tête vers sa droite. Là, grandiose, sa maison d’une blancheur blafarde, se détachait dans la pénombre. A l’étage, elle reconnut la fenêtre de sa chambre. Une douce lumière l’éclairait, qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’à présent. Elle reconnut sur le recoin de la fenêtre un pot de fleur avec une tulipe artificielle. Peut être sa chambre était toujours la même. Peut être que ses parents espéraient encore la voir revenir. Comment allaient-ils ? Elle était leur seul enfant, et très égoïstement, elle était partie mourir, sans rien leur demander. Pour la première fois, Constance se mit à regretter la décision qui l’avait poussée à se porter volontaire à la place de Delilah pour aller aux jeux. Mais alors, elle croisa de nouveau le regard de celle-ci, et la culpabilité disparut entièrement. Non, elle n’aurait pas survécu à la mort de Delilah. Cette dernière avait eu la force de se battre, de se rattacher à cet esprit rebelle qui caractérisait son frère autant qu’elle à présent. Mais Constance, elle n’avait rien à quoi se rattacher. Elle aurait sans doute joué le jeu de la jeune capitoliste, et à un moment opportun, elle aurait finalement prit l’arme de son père pour stopper la comédie. Si Delilah avait été sauvée par le Treize, elle l’aurait retrouvé morte. Alors, Constance remercia silencieusement Delilah d’être aussi forte.
Malheureusement, cette force risquait aussi de causer sa perte. Constance ne se faisait plus d’illusion, et se refusait le moindre espoir de peur d’être déçue et de ne pas réussir à le supporter. La mort était trop proche, trop tentante, bien qu’avec Delilah à ses côtés, elle avait plus de raison de se battre pour éviter de tomber dans ses bras froids. Mais ce n’était pas encore suffisant, et Constance avait du mal à faire le vide dans sa tête, afin de faire valoir sa pensée. Elle se perdait dans des paroles confuses. Elle ne voulait pas risquer de perdre Delilah. Elle ne voulait pas la voir s’éloigner d’elle, portée par des chimères. Elle préférait de loin la garder là, proche. Sur son perron, un soir d’hiver. « Parle, vas-y, qu’est-ce qui te tracasse ? » Constance se mordit la lèvre inférieure mais n’arrivant pas à éclaircire son idée, elle préféra de loin continuer sur sa lancée. Elle avait peur, oui, de voir Delilah se laisser aveuglé par des espoirs vains, de la voir déçue en découvrant que Dorian n’était plus. Qu’aucun espoir n’était permis dans ce monde. Après tout, Constance qui croyait fermement à la bonté humaine, avait eu l’espoir fou de sortir de l’arène vivante. Par grâce à un quelconque acte héroïque. Mais parce que personne n’irait la tuer. Foutaise. Pauvre folle. Il n’y avait sans doute qu’elle pour osait espérer des choses aussi insensées. Mais alors que Constance arrêtait de parler, elle se tourna vers Delilah avant de détourner les yeux, honteuse. C’était finalement arrivé. Non contente de l’avoir déçue, elle l’avait mise en colère. Alors, elle attendit, en serrant les poings, de subir les foudres de celle dont elle était éperdument amoureuse. « Parce que tu crois que je trouve que la vie est belle et merveilleuse ? Constance je vis dans une maison qui tombe en ruine, on a de la difficulté à avaler un repas par jour, je travaille dans une mine ou le taux de mortalité fait peur rien qu’à le voir, mon frère est mort, toi t’es morte et je suis une vraie bombe à retardement alors laisse tomber tes papillons tu veux bien ! C’est pas des moutons tout rose que je vois c’est une épaule pour m’appuyer. Dorian c’est ce qu’il serait s’il était encore sur cette foutue planète de merde. Parce que t’as peut-être pas capté, mais c’est de ce que j’ai besoin mais je peux pas me le permettre ! » Ca faisait mal à entendre. Est-ce que Delilah prenait la mesure de ce qu’elle disait. Etait-elle véritablement en train de regretter que ce soit Constance qui ait frappé à sa porte plutôt que son frère ? Etait-elle en train d’avouer qu’elle avait bien plus besoin de Dorian que de Constance ? Celle-ci n’esquissait plus le moindre mouvement alors que ces mots résonnaient dans sa tête. Comme une accusation, une plainte. Dorian c’est ce qu’il serait s’il était encore sur cette foutue planète de merde. Parce que t’as peut-être pas capté, mais c’est de ce que j’ai besoin mais je peux pas me le permettre !
Elle était incapable de la moindre réaction, et cela la mit en colère contre elle-même. Pourquoi était-elle incapable de réagir ? A une époque, elle se serait levée, effarouchée, elle aurait sans doute gifler Delilah avant de lui sortir un : tu les vois les papillons là ?! … Non, en fait elle n’aurait jamais fait cela. Parce que l’idée même de faire subir la moindre souffrance à Delilah lui était insupportable. Elle refusait de pleurer. Elle devait être forte. Laisse tomber tes papillons tu veux bien ! Mes papillons… Putain Delilah, si tu savais ! Mes papillons ne sont plus même des papillons. Ils ont perdu leurs couleurs et leurs beauté. Mes papillons ne sont plus que des monstres. Constance avait besoin d’un signe que toute vie n’était pas vaine. Qu’il y avait encore des raisons de se battre, autre que la haine ou la vengeance. Constance ne voulait pas de vengeance. Elle en avait assez du sang. Ce sang, qui envahissait ses rêves chaque nuit. Elle se souvenait de l’arène. Elle, incapable de faire le moindre mouvement, et le bain de sang à la Corne d’Abondance. Trois enfants tués sous ses yeux. Et le couteau qui sifflait dans sa direction. La peur, enfin qui la fit réagir. Elle avait réalisé qu’elle n’en sortirait pas vivante. Que les tributs avec lesquels elle avait pu sympathiser lors des entraînements, étaient ses assassins. Désillusion. Horreur. Mais elle ne répondit rien, et dans son esprit les images des jeux passaient en boucle. Cette enfant, le visage couvert de sang, qui avait croisé son regard, adressé un dernier sourire à son attention, et était morte. Putain de douleur ! « T’es pas la seule à vivre un calvaire Constance ouvre tes yeux bon sang. Tout le monde vie un calvaire ici, on est dans le district 2, pas au Capitole. Bienvenue parmi nous. Tu ne seras plus jamais comme avant. » Constance se rendit compte qu’elle pleurait lorsqu’elle vit soudainement le visage de Delilah se matérialiser devant elle, et qu’elle sentit ses doigts qui essuyaient ses joues. Elle eut envie de la repousser. Elle souffrait. Elle avait mal. Elle n’aimait pas être égoïste. Et aimait encore moins que Delilah lui rappelle sa facheuse tendance à l’auto-flagellation la frustrait. Elle devait être plus forte ? Putain, si jamais je savais comment faire pour être plus forte Delilah, j’aurai réussi à faire le deuil de la mort de Dorian, de ma propre mort. Je ne serais pas là, amorphe sous tes yeux. Ne comprends-tu pas ce que cela veut dire ?
« Tu ne pourras plus être comme avant. Nous ne le serons plus jamais Constance. Après ce que tu as vécu dans cette arène, il est impossible que tout redevienne comme avant. Je suis désolée…mais je peux te refaire sourire j’en suis certaine. » Ce qu’elle avait vécu dans l’arène. Arrête, Delilah. Ne vois-tu pas à quel point cela me fait souffrir d’y penser ? Mais elle pensait pouvoir réussir à la faire sourire de nouveau ? Après les dures paroles qu’elle venait de prononcer, Constance en doutait. Elle ressentait enfin la colère monter en elle. Contre Delilah. Cela n’avait pas le moindre sens. Elle devait ravaler cette vague de haine qui la submergeait. Le premier sentiment humain qui l’assaillait depuis longtemps. Alors, Delilah se pencha vers Constance qui, trop concentrée sur le contrôle d’elle-même, se laissa faire docilement. La sensation des lèvres de Delilah contre les siennes la firent exploser. Son cœur sembla soudainement reprendre vie. C’est à bout de souffle que ses lèvres quittèrent les siennes. « On va y arriver Constance, t’en fais pas. » Le regard de Constance n’avait plus rien de doux, ou d’amorphe. De concilliant. Il était dur, froid, voir même inhumain. Elle foudroyait Delilah du regard. Elle tremblait aussi. Mais de haine cette fois.
« J’espère que Dorian est en vie dans ce cas. Tu auras ton épaule pour t’appuyer, une main secourable, et je ne t’embêterai plus avec ma putain d’obsession pour les papillons. » Ses mots étaient acerbes. Elle continuait de pleurer, ne cherchant pas même à retenir ses larmes. Ces mots l’avaient blessés. « Excuse-moi, Delilah, de me rattacher à des chimères. Je n’ai pas ta force, ni son courage, ni même ce côté rebelle qui vous caractérisait tous les deux. » Elle leur en voulait se vouloir se battre pour la libération des districts. Ils avaient eu l’envie que les choses s’améliorent que les choses changent. Mais n’avaient-ils pas vus ce que cela leur avait couté… ? Constance l’avait vu. Elle avait vu la famille De Massari tomber en ruine, et impuissante elle avait tout fait pour les sauver. Quitte à donner sa vie. « Tu t’évertue pour sauver un district qui a envoyé ton frère à la mort, sans sourciller. Qui t’a condamné, sans un remord. » Elle la regardait dans les yeux. Car c’était bien de cela dont il s’agissait. La vie au district deux était un calvaire, pour tout le monde. Constance regrettait que ce fut le cas pour les De Massari, mais elle ne pouvait plus rien faire pour eux aujourd’hui. Elle leur avait tout donnés par le passé. Ce que ce soit le calvaire pour les autres, elle en avait rien à foutre. Ils l’avaient laissée mourir. Ils avaient laissé mourir Dorian. Belle preuve de désire de rébellion. « Je n’ai que toi. Je n’ai plus même le désir de vivre, je n’ai d’envie que de te voir vivre, toi. Les jeux m’ont tuée. Je suis condamnée à voir leurs visages danser sous mes paupières chaque nuit. Alors non, je ne serais jamais plus comme avant. Parce que j’ai été tuée par un enfant de mon âge. Parce que j’ai été envoyée à la mort pour le plaisir des spectateurs. Parce que je vis encore, malgré tout ! Et parce que je ne comprends pas pourquoi il faudrait que je me batte encore ! Quelle putain de raison as-tu encore de vivre toi ? La rébellion ?! Fort bien, mais je ne veux plus me battre. Je ne veux pas tuer. Je n’en ai pas la force. Alors laisse moi m’accrocher à l’idée que rien n’a changé. Parce que je préfère me leurrer, et espérait que rien n’ait changé, que de vivre, dans un monde où tout est mort autour de moi. » Elle voyait des étoiles danser devant ses yeux. Sa tête lui faisait affreusement mal, et elle se prit les tempes entre les mains. Sa voix était brisée, marquée par le désespoir et la tristesse. Mais elle survivrait, Delilah le lui avait promis. Elle allait survivre à cela. Elle devait faire un effort. Elle resta sourde à toute parole pendant cinq bonnes minutes. Puis, elle se leva, serra la main de Delilah dans la sienne.
Elle comprit alors, ce qui n’allait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait été sauvée par le district treize. Pour un acte de rébellion ? Pour devenir une rebelle ? Pour se battre et tuer ? Ou pour tout cela à la fois ? Elle n’en avait cure. Elle regardait Delilah, lui sourit. Un mince sourire, à peine perceptible, mais bien présent, et posant une main contre sa joue, elle s’approcha d’elle et l’embrassa. Mais non pas un baiser furtif. Une véritable déclaraction d’amour. Elle dansait contre ses lèvres, reprenant ainsi gout à cette vie. Oui, la seule raison qu’elle avait de vivre à présent c’était cela. Son corps le lui fit bien comprendre. Le rouge lui monta aux joues, son cœur battait à la chamade et elle avait la chaire de poule. « Je ferai ce que tu voudras. Je t’emmènerai où tu désireras aller. Mais je t’en supplie, ne m’en veux pas de rester accrocher à toi. Je t’aime tellement Delilah. Tu m’as tant manquée… Et je t’en pries. Ne parle plus des Jeux… C’est… Douloureux. Je t’en parlerai, le moment venu. Mais pas pour le moment. Tout est beaucoup trop confus. » Dit-elle, sa voix redevenue calme et posée. Avec une pointe d’espoir qui reprenait vie en elle.
Invité
Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Sam 11 Fév - 2:27
Constance et Delilah
Mon cerveau était en ébullition. Trop de choses se passaient en même temps pour que je sois capable de fonctionner de manière objective avec Constance. D’un côté, mon cerveau me disait de rester douce avec elle et de l’épargner. De l’autre, mon cerveau ma tête me disait que je devais l’endurcir si nous voulions survivre dans la jungle en dehors des limites du district. Comment étais-je supposée réagir face à cette femme si innocente. Je voulais qu’elle reste à mes côtés, je voulais qu’elle soit assez forte pour me supporter moralement. Depuis tout ce temps que j’étais seule et que je désirais me reposer sur quelqu’un d’autre que moi. Je voulais le meilleur pour elle et le seul moyen que je voyais pour la réveiller, la sortir de sa torpeur était de la brusquer un peu. De voir si elle pouvait toujours réagir du moins. Cependant, plus je parlais, plus je me rendais compte que je ne pouvais m’arrêter, j’en avais trop sur la conscience. Trop longtemps j’avais dû en supporter beaucoup trop pour mes épaules plutôt solides. Cependant, à force de temps, mes épaules me lâchaient. J’avais besoin d’aide. Je ne pouvais plus en supporter autant seule sans finir par claquer tout simplement
Je crachais mon venin sans me contenir, je me laissais aller vraiment pour la première fois depuis près de deux ans. Cependant, ce n’est pas sur elle que ma hargne aurait dû tomber, elle n’aurait dû tomber sur personne d’autre que moi-même. Cependant, la contenir était peine perdue. J’avais tout contenu beaucoup trop longtemps. Mes parents n’avaient pas besoin de jérémiade, ils essayaient tant bien que mal de donner le moral à la maisonnée, donner un élan de fraîcheur à tout le monde pour passer par-dessus le départ de mon frère. Je n’étais pas bête, je voyais bien qu’ils voulaient garder la face devant moi, me montrer qu’ils étaient forts et que rien n’était perdu. La belle affaire, je leur souriais sans conviction tout le temps. Je ne pouvais rien faire de mieux. Je rapportais à manger de temps en temps, j’aidais ma mère pour le ménage, j’allais gagner notre pain à la mine le reste du temps, je trainais à droite et à gauche en essayant le plus possible d’éviter la maison. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire si je voulais m’éloigner de mes souvenirs. Du moins, c’est ce que je me disais, bien que ce fût totalement faux. Je revoyais encore et encore le visage rieur de mon frère, le visage souriant de Constance au soleil, mes parents heureux que nous soyons encore tous à la maison. Tout ça c’était il y a si longtemps.
Je venais d’embrasser la jeune femme assise devant moi et lorsque mes s’ouvrirent face aux siens, un changement s’était opéré en elle. Constance était en colère. Je n’aimais pas quand cela arrivait, mais au moins c’était signe qu’elle était toujours parmi nous, réactive un tant soit peu. Ces paroles se déversèrent sur moi et je reconnu les paroles d’une fille de capitoliste. Pourquoi se battre ? J’allais lui donner des raisons pour se battre. Elle allait me guider mais c’était tout ce qu’elle voulait faire. C’était mieux que rien.
«Tu veux savoir pourquoi il faut se battre ? Tu veux que tes enfants vivent dans un monde comme ça ? Tu veux quoi, rester sans agir comme tout le monde le faisait avant. Dis-moi que tu n’es pas assez stupide pour rester assise sur les lauriers en faisant semblant d’être aveugle Constance je n’y crois pas ! On a la chance, je dirais même le devoir de sortir ce pays merdique de la merde et de faire quelque chose de mieux ! »
J’ai regardé la jeune femme dans les yeux et je me suis relevée, incapable de rester en place. Juste de penser à tout ça j’avais la rage au ventre. Je me dirigeais peut-être vers la mort, mais ce serait toujours mieux que de ne rien faire.
«Je ne veux pas sauver le district, je veux sauver ses habitants. Peut-être qu’ils n’ont rien fait parce qu’ils avaient peur. J’ai peur ! Tu veux savoir quelque chose ? Je n’ai plus rien à perdre alors excuse-moi mais puisqu’eux ils ont plus à perdre que moi je veux bien aller me jeter dans la gueule du loup j’en ai plus rien à foutre.»
J’ai baissé la tête vers le sol, réfléchissant à ce que je venais de dire. Plus rien à perdre, mis à part elle. Que devait-elle penser de moi à présent. J’étais devenue un monstre. J’ai passé mes mains sur mon visage, essuyant une ou deux larmes au passage.
«Je suis désolée Constance…je suis tellement en colère après tout ce qu’il y a autour de moi, je ne peux pas rien faire. Je dois me battre pour quelque chose, même si ça me tue ! Regarde autour de toi, ce n’est pas une vie ça ! Je préfère mourir que de rester là-dedans jusqu’à la fin de mes jours, même si ces jours sont brefs. Je ne te parlerai plus des jeux si tu le souhaites, mais c’est tout ce que je peux te promettre, tu n’es pas la seule à être confuse en ce moment. »
J’ai passé mes mains sur mes cheveux, les ai descendues sur mon visage avant de les descendre dans mes poches arrières de pantalon. J’ai fixé mes yeux sur la femme assise sur les marches devant ma maison en réfléchissant à toute vitesse. Qu’est-ce que je pouvais faire de plus ? Je ne voyais aucune solution. J’allais devoir parler avec ce Donovan quand Constance serait endormie où sur la route, mais c’était nécessaire. Elle devait sortir de sa torpeur, je devais la résonner. Ou du moins quelqu’un devait le faire.
Invité
Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance Dim 12 Fév - 18:39
Tu aimais la musique. Tu te souviens de la sensation de bien être que tu ressentais au son des mélodies qui s’élevaient les jours de fête. Tu voulais jouer du violon lorsque tu étais enfant. Quelque chose dans cet instrument t’aidait à t’évader, à voir d’autres horizons. A traduire la beauté de ce monde dans des notes de musiques. Tu te souviens, Constance, tu son du violon qui tintait dans ta tête. Toi seule réussissait à l’entendre, et pourtant tu t’en moquais, cela ne te dérangeait pas pour danser sur des mélodies que tu étais la seule à connaître. Te souviens-tu Constance, à quel moment la musique à cessé d’être un échappatoire ?
Elle était en colère. Cela faisait bien longtemps que son corps n’avait pas réagit aussi puissamment à une attaque frontale. En réalité, jusqu’à présent, lorsqu’elle sentait qu’elle était au centre des moqueries, elle se recroquevillait dans un coin et elle tâchait de se faire discrète. La discrétion, le fait d’être l plus silencieux et le plus invisible possible, c’était bien une chose qu’elle savait faire. Tout comme se montrait parfois exubérante et sure d’elle. Elle avait joué sur les deux facettes pendant des années, jusqu’à se perdre parfois elle-même dans ce jeu de fou. Lorsqu’elle était auprès de ses parents, Constance était plus ou moins comme tous les tributs de carrière qui se trouvaient dans le District deux. Elle ne travaillait pas, elle étudiait. Elle avait beaucoup de connaissances, dans divers domaines, qui lui venaient du Capitole. En musique, en médecine, en pharmacie, en histoire, en art… Elle s’intéressait à tout, et le but n’était autre que de donner l’impression de vivre à la manière des habitants du Capitole. Constance n’avait jamais ressenti le besoin de se rebeller contre cette manière de faire. Le jeu était ainsi fait. Elle n’avait pas la prétention de vouloir changer les règles. Elle se contentait de s’y plier. Alors elle accueillait les visiteurs du Capitole en souriant. Elle avait reçu chez elle un jeune homme qui s’appelait Kyle. Elle avait flirté avec lui durant son séjour, afin de faire croire à ses parents qu’elle rêvait de l’avenir qu’ils lui préparaient. Se marier avec un bel homme, riche, habitant au Capitole, et ne jamais avoir à se soucier de voir ses enfants partir aux Jeux, ou de pouvoir manger le soir venu. Elle avouait aussi que ce jeu-là lui permettait de cacher celle qu’elle était vraiment. En réalité, cela ne la dérangeait pas de jouer la comédie pour complaire à ses parents, c’était bien plus facile de faire cela que de se rebeller contre eux, et de risquer de se retrouver à la rue. Sans aucune possibilité d’aider les De Massari. Souvent, les actions de Constance avaient été motivés par son désir de faire plaisir à ses voisins. Ils étaient bien vite devenus plus que cela. Il ne s’agissait pas seulement de voisin, mais d’une seconde famille. Des seules personnes sur cette terre qui lui offrait un semblant d’amour.
Car bien qu’elle n’eut pas à se plaindre de son niveau de vie, les relations dans la famille Windsor n’avaient rien de comparable avec l’amour fraternel qui unissait les membres de la famille des De Massari. En réalité, le fait que Constance soit fille unique faisait reposer sur elle tout l’espoir de sa famille. Sa tante au Capitole espérait la voir devenir styliste, ministre ou docteur. Ses parents ne demandaient pas mieux. Elle devait faire la fierté de sa famille, mais pour cela, il ne s’agissait pas pour elle d’être heureuse et de faire ce qu’il lui plaisait. Elle devait se plier aux exigences parfois saugrenues de sa mère. Comme le fait de porter une énorme fleur rose dans les cheveux pour ses quinze ans. D’inviter toujours les plus riches habitants du district deux pour des raisons multiples et stupides. Comme le fait de s’intéressait à tout afin de pouvoir suivre n’importe quelle conversation. Comme le fait de suivre tous les discours du Président Snow, et de lui porter une sorte de vénération idiote. Comme le fait de manger tous les matins face au portrait de famille des membres de fratrie présidentielle. Et surtout, le fait de supporter tout cela avec le sourire. Constance s’était même souvent surprise à penser à cette comédie avec une certaine tendresse. Après tout, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être attendrie par la manière de faire de ses parents. Parfois le fait de vouloir ressembler aux habitants du Capitole les rendaient profondément ridicule. Et ils ne s’en rendaient pas même compte, trop pris dans leurs jeux. Constance avait de la tendresse pour ses parents, et ils lui manquaient, profondément. Malgré le fait qu’ils n’aient jamais su qui elle était vraiment.
Elle n’était elle-même qu’en présence de Dorian et de Delilah. Elle était forcée de porter un masque face aux parents de ses derniers, car elle savait que le couple De Massari avaient longtemps mal vu la relation que Constance nouait avec leurs enfants. La jeune femme ne savait pas vraiment quand est-ce qu’ils avaient commencé à l’accepter ? peut-être lorsqu’ils avaient vu que Dorian était plus heureux en présence de Constance. Plus heureux… Le terme n’était sans doute pas le juste. Plus détendu, moins taciturne. Moins inquiet. Constance le menait dans d’autres mondes où il n’y avait qu’eux, et aucun jeux, aucun risque de voir la mort les engloutir. Un monde où les couleurs flamboyaient sous leurs regards émerveillés. Mais la couleur que Constance avait toujours préféré, c’était le bleu glacial et tendre qu’elle trouvait dans le regard de Dorian les matins d’hiver. Ce regard qu’elle ne reverra sans doute jamais, empli d’un amour sans borne. Mais il y avait aussi quelque chose de douloureux entre eux. Le fait que Dorian ne soit pas de son monde. Qu’il y ait tant de chose qui les sépare. Ne serait-ce que leurs parents pour commencer. Le fait que les De Massari et les Windsor se dédaignent n’aidait pas vraiment Dorian et Constance à se sentir mieux. Le fait de devoir cacher cet amour qui la rendait si heureuse à ses parents avait souvent attristée la jeune femme. Plus encore losqu’il s’agissait de jouer les jeunes innocentes aux bras d’un beau jeune homme du Capitole, en traversant le District deux de toute part afin de montrer qu’elle avait un avenir possible au-delà des murs de son district. Mais toujours son regard cherchait celui de Dorian, pour une promesse muette, une excuse.
Qu’y avait-il à dire aujourd’hui ? Elle en venait à se demander à quoi avait bien pu servir tout cela ? Les mensonges, les illusions, les promesses de fidélité ? A la mort. Simplement. D’abord celle de Dorian, puis celle plus lente de Constance. Aujourd’hui elle était au bord du précipice et elle se demandait depuis quand elle avait perdu l’envie de se tenir près de la falaise pour éviter de sombrer. Le vide l’attirait de plus en plus et elle ne pouvait rien faire contre ce désir grandissant d’y goûter. Pourquoi pouvait-elle se battre ? Elle avait eu le désire de vivre, dans un utlitme élan qui l’avait conduit au district deux. Il ne s’agissait pas pour elle de retourner dans la plaine où elle allait retrouver Dorian, ou de retourner pleurer dans les bras de ses parents. Il s’agissait de retrouver la seule personne qui avait partagé sa douleur à la mort de son petit ami. Delilah. La jeune femme était plus importante aux yeux de Constance que sa vie elle-même. La preuve en était qu’elle était morte pour que Delilah vive. Delilah lui en avait voulu, et lui avait fait bien voir la stupidité de sa réaction lors de leur dernier échange dans l’hôtel de ville du District. Mais finalement, l’amour que les deux jeunes femmes se partageait avait pris le pas sur la rancœur. Constance se demandait si Delilah lui tenait encore rigueur du fait qu’elle se soit sacrifiée pour elle. Elle-même ne le regrettait pas, malgré la peur, l’angoisse, les cauchemars… et la profonde solitude où elle était rendue à présent. C’était les effets de la mort sur elle. Elle devait s’en remettre. Pour DElilah. Parce qu’à présent elle avait de nouveau une raison de se lever le matin, et de se battre. Pour sauver la vie de Delilah. Pour ne pas qu’elle soit tuée. Parce que Constance ne survivrait pas à sa mort, elle le savait profondément. Le seul choix qu’elle avait c’était sans doute de mourir avant elle. Elle avait peur de la souffrance. C’était bien stupide en réalité, car elle n’était incapable de l’éviter.
Et la preuve en était qu’à peine elle avait retrouvé la femme qu’elle aimait, une dispute éclatait entre elle. Constance essayait de comprendre pourquoi Delilah s’acharnait ainsi à s’énerver contre elle. N’était-elle pas venue dans le district deux pour que les choses s’arrangent ? Pour vivre de nouveau ? Elle n’arrivait pas à regretter les raisons qui l’avaient poussés à se retrouver là, à cet instant précis, mais elle n’en souffrait pas moins. Elles en venaient à se dire toutes deux leur ressenti. C’était une chose qu’elles faisaient. Elles se disaient la vérité, mais en l’occurrence la vérité n’était peut-être pas agréable. Le moment n’était sans doute pas le mieux choisi pour se montrer la rancœur qu’elles se portaient. Constance était à bout de nerf, et elle réagit au condamnations violentes de Delilah. Elle comprenait que le fait de devoir faire bonne figure face à ses parents pouvaient l’avoir poussé à refouler tout cela en elle. Mais était-elle obligée de se décharger sur Constance, qui dépressive et fragile n’avait de désire que de profiter de cet instant de grâce. Au lieu de quoi, les mots et la présence de Delilah la ramenait dans le centre de sa peine : les jeux, la mort de Dorian et son incapacité à être assez forte pour mourir. Car la solution était sans doute dans la mort : il était temps de mettre fin à cette mascarade. Le rideau devait tomber avant que Constance n’oublie complètement qui elle était, et pourquoi elle vivait encore aujourd’hui ? DElilah essayait de la raisonner, tant bien que mal : «Tu veux savoir pourquoi il faut se battre ? Tu veux que tes enfants vivent dans un monde comme ça ? Tu veux quoi, rester sans agir comme tout le monde le faisait avant. Dis-moi que tu n’es pas assez stupide pour rester assise sur les lauriers en faisant semblant d’être aveugle Constance je n’y crois pas ! On a la chance, je dirais même le devoir de sortir ce pays merdique de la merde et de faire quelque chose de mieux ! » Elle la regardait dans les yeux et Constance sentit quelque chose en elle qui explosait. Elle regardait Delilah comme si cette dernière était folle. « Parce que tu rêve d’avoir des enfants toi ? » Sa voix était un fin murmure, froid et surprit. Moqueur, aussi. Des enfants ?! Pour les vendre à ce monde fou ? Quant bien même Snow serait renversé, qui prendrait sa suite ? Coin ? Et qu’est-ce que cela allait changer ? Constance ne se faisait pas d’illusions, mais elle était bloquée. Elle n’avait pas le désir de se battre, mais elle était dans l’incapacité de vivre normalement. Comme avait les jeux. C’était une chose qui lui avait été enlevé. Pris par les juges qui l’avaient enfermés dans une arène pour donner sa vie à un public insensible. Elle ne pouvait pas prendre le parti du Capitole qui l’avait condamnée. Ou des rebelles qui ne savaient pas réellement ce qu’il voulait à part la mort de Snow. Alors elle restait là, sans bouger, à espérer qu’un jour peut être elle aurait une raison de se battre pour un clan ou un autre. Elle avait trouvé une raison à présent.
Delilah se leva, signe que les émotions qui l’échauffaient commencer à la rendre dingue. Constance ne bougeait pas mais l’observait avec un air méfiant. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de la part de son amie. « Je ne veux pas sauver le district, je veux sauver ses habitants. Peut-être qu’ils n’ont rien fait parce qu’ils avaient peur. J’ai peur ! Tu veux savoir quelque chose ? Je n’ai plus rien à perdre alors excuse-moi mais puisqu’eux ils ont plus à perdre que moi je veux bien aller me jeter dans la gueule du loup j’en ai plus rien à foutre. » Constance la regardait avec un air accusateur. Elle ne comprenait pas. Delilah, contrairement à elle, semblait capable de concevoir un avenir possible. Elle voyait au-delà des évènements qui s’enchaînaient de nos jours. Constance ne voyait rien que ce qui l’entourait dans le présent. L’avenir était un trou noir et béant, un monstre cruel qui allait l’engloutir. Le passé était une douleur fervente qui lui étreignait le cœur. Et ce présent la terrifiait, mais elle pouvait au moins avoir la conviction qu’il était réel. Le présent était la preuve qu’elle vivait encore. C’était un fait, un cadeau, une chance. Une chance dont elle se moquait bien, si Delilah n’avait réellement plus rien à perdre. Constance eut soudainement le sentiment que toute ses actions avaient été vaines. « Je suis désolée Constance…je suis tellement en colère après tout ce qu’il y a autour de moi, je ne peux pas rien faire. Je dois me battre pour quelque chose, même si ça me tue ! Regarde autour de toi, ce n’est pas une vie ça ! Je préfère mourir que de rester là-dedans jusqu’à la fin de mes jours, même si ces jours sont brefs. Je ne te parlerai plus des jeux si tu le souhaites, mais c’est tout ce que je peux te promettre, tu n’es pas la seule à être confuse en ce moment. »
Là, Constance ne put se contenir. Delilah regardait le sol, les mains dans les poches, après avoir essuyé une larme qui coulait sur sa joue. Elle semblait perdue, frêle, et honteuse. Mais Constance ne le voyait pas. Elle se leva d’un bond et franchit les quelques pas qui la séparaient de Delilah. Avant de la gifler. Le bruit de la main de Constance sur la joue gauche de Delilah claqua dans l’air et sembla suspendue. Constance resta de marbre, un temps, sans comprendre ce qu’elle venait de faire, la main en l’air, dans le vide. Puis elle comprit, et elle se recroquevilla. Les larmes muettes se changèrent en sanglot. Elle tremblait. Elle ne pouvait pas croire que Delilah était morte également. Elle devait vivre. Elle devait l’oublier et réussir à avancer encore. Un temps, le silence s’installa entre elle. Constance tenter de se calmer, mais rien n’y faisait. Alors lorsqu’elle se mit à hurler, rien ne semblait plus compter d’autre que ses sentiments qui la saisissaient avec violence. Elle n’était plus habitée à vivre aussi pleinement une émotion. Elle était plus seulement en colère, elle enrageait ! « Depuis quand es-tu devenue si fataliste Delilah !? Ne vois-tu pas que tout cela est vain ! Qu’il n’y a pas d’avenir dans ce monde ! Il n’y en aura pas pour nous ! J’ai donné ma vie pour toi ! J’aurai tout fait pour que tu puisse un jour vivre enfin ! Oublier les jeux, oublier Dorian ou moi ! Avancer encore ! Pour nous ! ET TOUT CE QUE TU TROUVE A FAIRE C’EST DE TE JETER DROIT DANS LE GOUFFRE ?!? Tout cela ne comptait-il pas pour toi ?! Ne vois-tu pas que la rébellion ne mènera à rien de bon ? » Elle la regardait droit dans le yeux, empli de larme qui ne tarissaient pas sur ses joues. Elle hurlait, incapable de se contenir, incapable de ne pas laisser jaillir ses pensées, qui étaient floues. Elle se sentait mal. La tête lui tournait. Mais elle devait lui faire comprendre, lui montrer combien il était essentiel qu’elle vive. « Tu veux te battre pour quelque chose ? Bats-toi pour vivre ! Pour réussir à oublier la douleur, et à passer outre la peur de l’avenir. Tu arrives encore à voir autre chose que ce qui existe autour de toi. Je peux t’assurer que te battre contre le Capitole ne donnera rien de bon. Il n’y aura alors que la mort ou la désillusion au bout du chemin. Je n’espère pas un monde meilleur, moi. Je n’espère rien. En réalité. » La colère était retombée. Elle prit le visage de Delilah entre ses mains, caressant tendrement la joue où elle l’avait frappée. Elle regrettait son geste, infiniment. Elle regardait la demoiselle dans les yeux. Ce regard empli de promesse et de honte. « La seule chose pour laquelle je me sois battue, Delilah c’est ta vie. Ne m’en prive pas. N’offre pas ta vie à une cause perdue. Ou alors permets moi encore d’offrir la mienne à la place. » Elle se trouvait à quelques centimètres du visage de Delilah. Elle la regardait avec tout l’amour dont elle était capable. Car si elle devait se battre pour quelque chose, ce serait sans doute pour que Delilah puisse vivre.
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Sujet: Re: Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance
Ouvre les portes du plaisir || Delilah & Constance