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 ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance

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◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Vide
MessageSujet: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeDim 15 Avr - 15:59



Est-ce que tu as peur Constance ? Non, bien sur que non. Cela fait bien trop longtemps que tu n'as plus rien ressenti. La peur n'est plus un sentiment pour toi, elle est une partie intégrante de ton être. Elle t'enferme, te protège, te consume. Tu sais que tu ne pourrais pas vivre sans elle, et prisonnière de son étreinte tu ne vis plus depuis deux à présent. Tu vas avoir dix-huit ans Constance, il serait peut être temps pour toi de cesser d'avoir peur. Après tout, pourquoi craindrais-tu la mort toi ?

Elle courrait. Son coeur battait à la chamade, et pourtant elle ne s'arrêtait pas de courir. Elle ne fuyait pas cependant, il n'y avait personne derrière elle qui la suivait. Au contraire, c'était elle qui suivait quelqu'un. Ou qui essayait. Elle faisait souvent ce rêve, elle s'en souvenait, mais elle était sure que cette fois elle réussirait à en sortir, ou à en atteindre la fin. Elle essayait, elle courait à travers les mines, les ruelles, et les champs de son district. Elle le reconnaissait, elle passait d'un lieux à un autre sans comprendre la logique de son parcourt, mais elle s'en fichait. Elle le suivait alors qu'il disparaissait encore devant elle. Elle ne voulait pas le perdre, elle savait qu'elle pourrait le retrouver. Il pleuvait. Le soleil perça à travers les nuages, et elle se retrouva en robe blanche, une couronne brillante sur le front. Elle courait, en soulevant les pans de sa robe. Elle ne comprenait pas comment elle en était arrivée là, mais à mesure qu'elle avançait sa robe perdait de sa texture, elle devenait liquide, et sous le coup de la chaleur elle se désagrégeait. Elle s'envola dans le vent, et Constance arriva au sommet d'une colline couverte de blé, essoufflée et à moitié nue. Elle sentait son maquillage couler sur ses joues, et quand elle y porta sa main elle découvrit des larmes de sang. Elle eut envie de crier quand quelqu'un derrière elle s'empara de sa main et la plaqua contre torse dur. Elle sourit. Elle connaissait cette étreinte. “ Ce n'est qu'une rêve. Joyeux Anniversaire Amour. ” Il posa un baiser sur son cou, et elle se laissa aller contre lui. Il la mordit et le sang coula de sa morsure. Elle cria, et sombra dans le néant. En sursaut elle ouvrit les yeux et porta une main à son cou. Il était intacte. Un rêve. Tout cela n'avait été qu'un rêve.

Elle regardait autour d'elle, et reconnut sa chambre, plongée dans la douce lumière du jour. Elle essayait de reprendre ses esprits, de sortir de son rêve et de retenir ses larmes. Elle ne devait pas pleurer une fois encore, alors que la voix de Dorian résonnait en elle. Elle n'oublierait jamais le son de sa voix, elle s'en était rendue compte depuis deux ans, alors qu'elle le retrouvait dans ses rêves. Il lui parlait toujours, et sa voix était intacte dans ses souvenirs. Cela la rassurait, parce que même si elle savait qu'elle se souvenait de sa voix, elle ignorait si son regard avait été le même. Jamais elle ne le voyait de face dans ses rêves. Il arrivait toujours dos à elle, la prenant contre lui, l'empêchant de le voir dans les yeux. Elle se tourna vers sa commode, et ouvrit le tiroir qui renfermée un cahier rouge. Elle en ouvrit le cadenas à code, et soupira. Il était là. Elle frôla la photo qui lui restait de Dorian du bout des doigts et sourit. Bien sur que non elle n'avait pas oublié son visage, elle ne le pouvait pas. Sur cette photo il était avec elle, près d'un champ plus loin dans le district. Ils y allaient souvent avec Delilah les jours de fête, quand ils n'avaient pas besoin d'aller travailler. C'est Delilah qui avait pris cette photo à la volée. Deux mois avant le départ de Dorian. Elle la reposa religieusement dans le livre et sortie des draps. Elle se leva. Elle devait se lever. Dehors le soleil commençait à se lever à l'horizon et elle savait que ca allait être une longue journée. Joyeux anniversaire. Lui avait murmurer Dorian dans son rêve. Elle ne comprenait pas pourquoi. Son anniversaire serait encore dans quelques mois... Deux mois tout juste en fait. Elle était née deux mois après ... le jour de la Moisson. Aujourd'hui débutait les Hunger Games. Aujourd'hui était un jour de fête dans le District deux. Voila pourquoi sa chambre était absolument rangée à par une magnifique robe blanche accrochée à un cintre. Elle devait être présentable pour se rendre devant l'hôtel de ville. Cette année serait la dernière année où elle pourrait se présenter comme Tribut.

Elle prit une douche, et s'habilla avec la robe blanche que lui avait préparé sa mère. Pourtant, au lieu de la laisser trainer jusqu'au sol, Constance pris une paire de ciseau et la coupa au niveau de ses genoux. Ainsi, les différents volants furent libérer et elle put sortir de chez elle en toute tranquillité. Elle ne voulait pas rester ici. Elle voulait retrouver Delilah. Alors, mettant deux bottes blanches elle sortie de chez elle, les cheveux lâchés, avec un maquillage très doux. Elle irait directement à l'hôtel de ville plus tard. Pour le moment, elle avait besoin d'un instant de calme. Cela faisait des mois qu'elle n'y était pas retourné, pourtant aujourd'hui elle avait le désire de se retrouver là-bas une fois encore. Elle passa près de la maison de Delilah, mais ne s'arrêta pas pour aller la chercher. Arrivée dans son arrière cours elle ne put que rester un instant sans bouger. De là elle voyait la chambre de Dorian et de sa petite soeur. C'est là qu'ils se retrouvait auparavant. Deux ans auparavant. C'est là qu'ils s'étaient retrouvés pour la dernière fois. Elle soupira. C'était la deuxième fois qu'elle fera se trajet sans lui. Elle pleurait, sans pouvoir s'en empêcher. Elle marcha, alors que le soleil colorait doucement le district deux. En moins de dix minutes elle avait atteint le champs de blé dans lequel elle s'allongeait avec Dorian. Elle resta là, au milieu des épis qui pliaient sous le vent. Elle regardait l'horizon, et elle souriait. Elle l'entendit arriver derrière elle. “ Deux ans... Cela fait deux ans... C'est la dernière fois que nous aurons à retourner là-bas Delilah... ” Dit-elle sans bouger. Elle se tourna ensuite vers la jeune fille et lui tendit la main. Un geste qu'elle faisait souvent depuis deux ans. Pour la soutenir. Pour lui rappeler qu'elle était là pour elle.
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeMar 17 Avr - 3:56

Every day is exactly the same

◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  578495tumblrlrypkpoJe41qa28o8o1500

Avant, je la voyais presque tous les matins dans notre fenêtre, attendant mon frère et je faisais l’innocente. Je leur laissais leur intimité, j’étais heureuse de voir que mon frère sortait de sa routine d’entraînement avec moi et de travail à la mine. Il y avait dorénavant autre chose en lui que de la haine, de la rage, de la hargne et la colère sans fond qu’il avait pour le Capitole. Il y avait maintenant quelqu’un qui le faisait sourire et penser à autre chose. Quelqu’un qui le faisait oublier tous les problèmes de sa vie quotidienne. Pour ma part, j’avais trouvé une amie en cette voisine qui, au début, n’inspirait que du dégoût à Dorian et n’avait que de l’indifférence de ma part. Tout ça était arrivé à cause d’un petit geste de sa part, une demande des plus maladroites. Contrairement à mon frère qui aurait voulu la renvoyer dans les jupes de sa mère, je lui avais dit oui. À la base, j’étais plus douce que mon grand frère, plus tempérée, mais les choses avaient changées depuis sa mort. J’étais devenue plus froide, plus dure et la relation que j’avais Constance était des plus ambigus. Je ne m’étais jamais posée de question. J’avais laissé le temps faire les choses sans discuter. Voilà où nous en étions.

Il y avait quelque temps que je ne l’avais pas vu là, dans notre cours, où ce qui nous servait de cours arrière à tout le moins. Je venais de sortir du lit quand j’ai vu une silhouette blanche sortir du jardin. Il n’y avait qu’une personne pour venir là, surtout ce jour-là. Ça allait faire déjà deux années que mon frère avait été pigé pour partir à l’abattoir du Capitole. Deux ans que je lui avais fait mes adieux, en larme dans cette salle où nous étions chronométrés. Je ne m’étais toujours pas remise de ces adieux, je ne pourrai probablement jamais l’être malheureusement. On ne se remet jamais de ce genre de scène. En même temps, c’était les derniers moments que j’avais eu avec mon frère, je ne voulais pas les oublier. Je me souvenais des mots qu’il m’avait dits à l’époque. Tu vas devoir être forte Del. Je sais que tu le peux, je t’ai entraîné pour l’être. Occupe-toi de Constance, je t’en prie. Elle est tellement fragile, protège là. Si elle doute, rappelle-lui que je l’aimais. Je ne pouvais qu’hocher la tête face à ces paroles. Les larmes coulaient sur mes joues et je restais en silence. J’essayais de me retenir, mais je ne pouvais contenir ma douleur. Je ne me faisais pas d’illusion. Mon frère s’entraînait, mais il aurait de la difficulté à faire le poids. Il était fort, j’espère qu’il en sorte vivant, mais les probabilités étaient contre lui. J’avais éclaté en sanglot face à cette pensée et mon frère me prit dans ses bras alors que notre temps ensemble devenait de plus en plus restreint. Je t’aime Del, je vais toujours t’aimer et tu le sais. Tu as toujours été la plus forte de nous deux. Peu importe où je vais être je vais veiller sur toi. Je vais toujours être vivant quelque part. Les pacificateurs étaient entrés à ce moment-là et m’avaient jetée dehors pour que je retourne à ma besogne quotidienne. J’étais restée assise des heures à la gare, après l’avoir vu partir, à pleurer. La plus forte des deux, il avait eu tout faux. Je n’étais pas plus forte que lui.

J’allais le devenir par contre. Je repensais à cette journée qui était arrivée il y avait de ça exactement deux années alors que je m’habillais. Il fallait être bien mis les jours de moisson. J’étais donc allée chercher la même robe que je portais depuis quelques années. Une robe rouge fanée qui me descendait aux genoux et qui avait un ruban du même rouge autour de la taille. Rien de bien merveilleux, mais c’était ce que j’avais de mieux. Je sortie de ma chambre et je vis mes parents attablés qui me regardaient. C’était la dernière année où je pouvais être pigée pour partir dans l’arène et il savait que j’avais beaucoup de chances de partir. Je leur souris tristement en leur disant que Constance avait besoin de moi et que j’allais aller les rejoindre à l’appel sur la grande place plus tard. Ils savaient très bien que notre voisine ne s’était jamais réellement remise de la perte de mon frère et que pour elle aussi, cette journée était un anniversaire des plus tristes, l’anniversaire du deuxième anniversaire de la perte de Dorian. J’avais enfilé des chaussons noirs et j’étais partie vers l’endroit habituel où je pouvais toujours la trouver. Le champ de blé où elle allait jadis avec mon frère.

Je me dirigeais derrière elle et la jeune femme m’entendit arriver, sans réellement me surprendre. Constance avait toujours eu l’oreille fine. Comme à son habitude, elle était superbe. Sa robe blanche épousait son corps en toute subtilité. Les volants de sa robe se mouvaient autour de ses jambes fines qui attiraient le soleil. Deux ans... Cela fait deux ans... C'est la dernière fois que nous aurons à retourner là-bas Delilah... Rappel inutile. J’attendais ce moment depuis longtemps, ne plus jamais avoir à angoisser pendant des jours avant de savoir si je m’en allais mourir en direct à la télévision ou pas. Je souris tristement en passant une main dans mes cheveux qui étaient restés libres sur mes épaules. J’ai laissé le soleil qui se levait réchauffer mon visage pour peut-être la dernière fois sans avoir le poids de la mort sur mon dos. J’ai rouvert mes yeux pour voir Constance qui me regardait et me tendait la main, comme toujours. Je lui tendis ma main et avança d’un pas vers elle.

    «Je sais Constance. Nous serons libres ce soir...nous pourrons enfin respirer librement, relativement à tout le moins.»


Je lui souris légèrement. Je faisais ce que mon frère m'avait dit, j'honorais ses dernières paroles. Je protégeais Constance de l'inévitable. Nous pouvions en réchapper, mais je pouvais partir, elle pouvait partir. Nous ne le saurions qu'un peu plus tard. Si je pouvais l'épargner durant les prochains instants, c'était déjà ça de gagné.


Dernière édition par L. Delilah De Massari le Jeu 3 Mai - 3:17, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeMer 18 Avr - 6:40

Tu es folle. La seule chose que tu devrais faire c’est perdre le contrôle, t’oublier, faire autre chose. Devenir quelqu’un d’autre. Tu reste enfermée dans le passé, sans réussir à te libérer du sentiment de manque, de la tristesse immense qui t’oppresse depuis maintenant deux ans. Ton cœur saigne, tu as du mal à respirer, tu ne peux plus bouger sans souffrir à chaque mouvement que tu fais. Comme si depuis deux ans il ne s’agissait plus de vivre mais de survivre pour toi. Tu ne vis plus Constance. C’est pour cela que tu dois t’oublier. Oublier ton nom, le sien, vos baisers, vos étreintes, ton amour. Il est parti. Il serait temps pour toi de l’accepter. Il est parti. Non.

Elle regardait ce champ de blé dont les épis voletaient toujours sous l’effet du vent, et elle se souvenait des discussions qu’ils avaient eu à cette même place durant les années de leur romance. Elle en avait oublié le temps passé dans ses bras. Pas les souvenirs, uniquement le temps. Elle avait l’impression de l’avoir toujours eu à ses côtés, de l’avoir toujours aimé, d’avoir toujours été la petite amie de Dorian. Elle avait cessé d’être Constance Windsor le jour où elle avait croisé son regard et où elle y avait détecté autre chose qu’une haine implacable. Elle ne se souvenait plus du jour où elle réalisa que Dorian la désirait. Elle se souvenait de cette flamme qui dansait dans son regard quand il posait son regard sur elle, de ses gestes qui devenaient plus hésitants mais plus tendres. De ses sourires, qui se firent plus sincères que moqueurs. De sa voix qui perdit son cynisme pour devenir caressante. Elle se souvenait de ces changements, mais elle ne les expliquait pas. Il était tombé amoureux d’elle, à force de temps – sans doute. Entre eux, cela n’avait pas été un coup de foudre, comme il en existait dans les romans. Cela avait pris du temps, mais le temps n’avait fait que les conforter d’avantage dans l’idée qu’ils étaient fait pour s’aimer. Constance et Dorian s’étaient juré l’éternité, l’amour jusqu’à la fin des temps, des dizaines de fois. Elle était persuadée que jamais plus elle ne pourra aimer comme elle l’avait aimé. Tout comme ces épis de blé, elle se trouvait encore là, elle gardait son souvenir encré en elle, et elle restait inchangée malgré son absence. L’amour qu’elle avait pour lui la consumait toujours, mais elle était la seul à le ressentir à présent. Parce qu’il était parti. Elle avait du mal à penser, ou à dire qu’il était … mort. Elle ne voulait pas se souvenir de ce corps sans vie qu’ils avaient montré lors des jeux deux ans auparavant. Elle ne guérirait jamais de la disparition de Dorian.

Elle marchait à travers le temps, sans lui, et elle avait l’impression de n’être plus qu’une pensée, une ombre. Elle souriait à ses parents, elle jouait encore à être Constance Windsor. Mais elle n’était plus Constance Windsor. Elle était la petite amie de Dorian De Massari. Elle ne l’était plus. Dorian était parti. Elle n’était plus personne. Elle ne voulait plus être qui que ce soit. Elle voulait être un souvenir, comme lui pouvait l’être. Elle ne supportait plus de vivre sans lui. Elle souffrait d’une telle manière qu’il n’y avait plus de place en elle pour autre chose que ce vide qui remplaçait sa joie et son bonheur. Tout au plus y avait-il le désespoir, seul sentiment dont elle était capable. Ce désespoir qui la rattachait à Delilah. Lorsque Constacne entendit cette dernière arrivée derrière elle, elle se tourna pour lui offrir sa main. Elle regarda Delilah dans le soleil du matin, et elle retrouva le regard de son frère. Elle sentit les larmes monter dans sa gorge, mais les ravala. Elle ne devait pas pleurer. Elle devait être forte. Elle devait paraître forte. Elle lui avait promis qu’elle le serait, qu’elle essayerait de l’être. Elle devait tenir sa promesse. La promesse faite à l’être qu’elle aimait.

Il y a deux ans de cela, exactement, Dorian avait été pigé pour aller aux Jeux de la Faim. Constance se souvenait de la scène dans les moindres détails. Elle avait mis une robe bleue somptueuse, et dans la foule, elle avait réussi à se glisser près de Delilah dont elle tenait la main, presque confiante. Elle ne voulait pas penser aux nombres faramineux de papier dans la boite renfermant le nom de Dorian. Ou celui de Delilah. Elle n’avait rien à craindre. Elle n’avait pas eu besoin de prendre de Tesarea. Elle avait cherché Dorian qui regard, et en croisant ses pupilles sombres elle n’avait pu s’empêcher de lui sourire timidement. Sourire qu’il lui avait rendu. « Dorian de Massari ». Son monde s’était écroulé. Elle avait perdu conscience de ce qu’il se passait. Elle se souvenait d’un crie désespéré, une voix éteinte par les sanglots, et son corps projetait en arrière par les pacificateurs alors qu’elle essayait de l’atteindre, de le tenir contre elle une dernière fois. Ses parents lui avaient interdit d’aller le voir à l’hôtel de ville, mais alors qu’ils détournaient le regard, elle s’était élancée à la suite de Delilah dans ce lieu maudit. L’hôtel de ville. Dorian ! Dorian ! Pourquoi… Tu … Non. Elle était entrée dans la pièce après avoir vu Delilah en sortir. Constance, en larme, désespérée, s’était simplement jetée dans les bras de Dorian. Elle se souvenait de la chaleur de cette étreinte. Elle se souvenait de la manière si tendre qu’il avait eu de lui caresser les cheveux, de lui murmurer des mots rassurant à l’oreille. Tu dois être forte. Constance. Je t’aime, je t’aimerai toujours. Elle avait relevé son regard embué de larme vers lui et l’avait embrassé passionnément, désespérément. Puis, elle avait glissé ses doigts autour de son cou, prenant soigneusement le collier qu’elle portait. Une chouette. Elle te protègera de l’obscurité et de la solitude. Je serais avec toi. Dorian, reviens-moi. Elle lui avait donné le collier. Ce fut l’objet qu’il arbora dans les jeux. Son collier. Cette chouette qui ne l’avait pas protégé. Dorian qui ne lui était pas revenu.

Elle serra les poings, et c’est alors que Delilah prit sa main dans la sienne. Constance releva le regard vers son amie. Amie. Cela semblait si loin de la réalité aujourd’hui. Après tout, n’avait-elle fait l’amour avec Delilah. N’avait-elle pas couché avec elle, et plus d’une fois ? Leur relation était devenue ambiguë. Elles étaient profondément seules depuis la mort de Dorian. Delilah jouissait d’une relation sincère avec ses parents, et Constance ne pouvait se raccrocher qu’à Delilah. Elle avait de la chance que ses parents soient si compréhensifs. Dorian ne leur avait jamais rien caché de leur relation. Il n’en avait pas eu besoin. Les De Massari avaient toujours accueilli Constance à bras ouverts. Pour les remercier, depuis deux ans, elle leur offrait souvent des repas, et de l’argent. Tout ce qu’elle pouvait prendre à ses parents, et surtout tout ce qu’ils acceptaient. Les De Massari étaient des gens fiers, ce que Constance aimait. Elle ne le faisait pas par pitié, mais par amour. Elle prenait soin de la sœur de Dorian comme elle pouvait. Elle voulait éviter que Delilah prenne autant de Tesserea que son frère. Elle voulait éviter de la voir partir aux jeux. « Je sais Constance. Nous serons libres ce soir...nous pourrons enfin respirer librement, relativement à tout le moins. » Respirer. C’était une chose que Constance avait oublié de faire ces derniers temps.

Elle remarqua le sourire de Delilah et tâchait de lui renvoyer. « Ce soir nous fêterons notre liberté alors ? » Demanda-t-elle d’une voix presque enfantine. Soudain, à son poignet elle sentit un poids qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’à présent. Baissant le regard elle resta stupéfaite durant un instant. A son poigné, elle portait le pendentif jumeau à celui de Dorian. La même chouette, qui faisait partie d’une sorte de collection que sa tête lui avait ramené du Capitole. La même chouette, qu’elle avait enfilé hier, en pensant à Dorian. En se souvenant que deux ans auparavant, elle était entrée dans sa chambre au milieu de la nuit et avait dormi dans ses bras. A quelques jours de la Moisson. Elle serra les dents pour réprimer ses larmes. Elle ne devait pas pleurer. Elle remarqua alors la tenue de Delilah : une sublime robe rouge. Elle était absolument divine. « Tu es magnifique Delilah. » Dit-elle sans pouvoir réprimer un sanglot. L’émotion qu’elle ressentait, comme toujours à la même date, finit par la subjuguer. Elle inspira profondément, et essuya une larme qui coulait sur sa joue tristement. « Tu crois que … » Elle évita son regard, presque honteusement, et regarda le soleil qui s’élevait dans le ciel à un rythme incroyablement lent. « Tu pense qu’un jour nous serons heureuses à nouveau ? » Réussit-elle à dire, d’une voix calme et douce, rêveuse, ailleurs. « J’espère que nous le pourrons… c’est ce qu’il aurait voulu… Je crois… mais sans lui… » Elle se laissait emporter par ses pensées et ses espoirs. Elle ne le faisait qu’avec Delilah. Elle n’avait plus que Delilah à présent à qui parler avec sincérité. « Sans lui, tout est beaucoup trop dur. » Cela faisait deux ans. Deux ans qu’elle pleurait. Elle était fatiguée à présent. Tout ce qu’elle voulait, c’était dormir, et pouvoir se réveiller dans ses bras à nouveau.
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeSam 21 Avr - 4:34

Every day is exactly the same

◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  578495tumblrlrypkpoJe41qa28o8o1500

À quoi avais-je seulement pensée ces dernières années. Depuis deux ans je me moquais de ce que mon frère m’avait demandé. Je ne savais plus. Ces demandes avaient été très claires sur certain point, mais l’éthique que j’avais dans mon esprit me disait que ce que je faisais était mal. Il m’avait demandé de prendre soin de Constance. Cela faisait deux ans presque jour pour jour que je le faisais. C’était la manière dont je le faisais qui m’inquiétait. Plus j’y pensais, plus je me disais que c’était mal. En même temps, j’étais heureuse là-dedans. Je ne savais même plus comment je la considérais. Une amie ? Nous avions franchi la ligne de l’amitié plus d’une fois. Faire l’amour ne rentrait pas dans ce que des amies devaient normalement faire ensemble. Étions-nous un couple ? Notre idylle était tellement informelle, tout restait dans le non-dit. Rien ne décrivait réellement ce que nous étions toutes les deux.

Constance était mon réconfort. Son aura m’enveloppait dans un cocon chaud et doux qui me tenait loin des monstres du monde extérieur. Toutes les deux avons été sur une corde raide et nous nous sommes raccrochées l’une à l’autre pour ne pas tomber. La foule dans laquelle nous vivons est hostile et bien que formellement nous nous aidons tous à notre manière, ce sont nos propres intérêts qui priment. Très peu de gens donneraient leur vie pour sauver les autres. La vie est beaucoup trop précieuse pour être gaspillées. Nous nous protégions toutes les deux de ce monde ingrat qui n’attend que nous nous sautions tous à la gorge pour nous achever. C’était notre seule porte de sortie, nous tuer les uns les autres pour ne plus rien sentir. La vie était injuste, l’est encore et le restera tant que personne ne ferait rien. J’entendais l’appelle de la rébellion, le mouvement prenait forme, de la force, j’en étais convaincue. Rien n’était officiel, mais les gens parlent et moi j’entends. Je voulais venger mon frère, mais je ne pouvais partir en guérilla toute seule. Ma mort ne serait qu’une de plus dans le paquet de martyre qui avaient laissé leur vie face à des pacificateurs. Le désespoir allait tous nous emmener à ce ravin, les opérations suicides.

Moi, cependant, je ne pouvais le faire, je ne pouvais partir en guerre, chercher de l’aide, des rebelles, quelque chose. J’avais la jeune femme qui se trouvait face à moi à chérir, à m’occuper. Elle ne pouvait pas faire face à tout ce qui se passait. Elle était restée si longtemps dans sa tour d’ivoire. Je devais la protéger de ces monstres, de la douleur. J’absorbais tout ça et je tombais dans le panneau. Tout semblait si simple avec elle. Tout était beau, facile et rose. Je l’enviais, je l’avais toujours enviée. Je la regardais ce matin-là et je ne pouvais m’empêcher d’envier son allure, elle était superbe. Sa peau basanée par le soleil, ses cheveux clairs dans le vent, sa robe blanche laissant voir sa peau sans imperfection. Elle avait tout à envier. J’ai levé mes yeux vers les siens alors qu’elle me parlait. Je ne pus qu’hocher la tête et lui sourire. Nous allions fêter la liberté ce soir-là.

    «Nous allons fêter notre liberté.»


Je vis les yeux de la douce jeune femme se baisser vers son poignet. Je vis le bijou que mon frère avait porté des années plus tôt alors qu’il se battait dans l’arène. Dorian avait fier allure, il avait toujours été beau. Il me manquait tellement. Je ne devais pas penser à lui, pas avec elle. Constance devait forcément y penser. Nous ne devions pas en parler. Pas tout de suite. Je ne pouvais m’y résoudre. Le commentaire de mon amie me fit sourciller et je ne pus me retenir de rire tellement ça me prenait au dépourvu. J’ai passé une main sur mon visage alors que je lâchais la main de Constance. J’ai détaillé la jeune femme de haut en bas et ne pus que rire à nouveau.

    «Tu t’es regardée ? Depuis le temps que je porte cette robe tu devrais me dire autre chose Constance. Tu es magnifique par contre, comme toujours. »


Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme alors qu’elle était prise de sanglot. Il était évident que nous allions devoir passer par là. C’était un triste anniversaire que cette journée. Sa question me désarçonna. Heureuses un jour ? Nous l’étions lorsque nous étions dans notre cocon. Nous ne pouvions vivre éternellement enfermées dans une bulle hermétique. Rien ne l’étais plus de nos jours. Tout finissait par se savoir. Snow finissait toujours par tout savoir. Cependant, je ne pensais pas à ce montre à ce moment-là, je regardais Constance avec tristesse alors qu’elle peinait avec ses mots. Au point de son idée, je ne pus que refouler mes sanglots, en ne pouvant retenir une petite larme sur ma joue droite. Dorian me manquait autant qu’à elle, je ne pouvais que comprendre son désarroi. J’aurais voulu lui enlever ce poids de ses épaules, chasser toutes les bêtes qu’il y avait autour d’elle. C’était la seule chose que je savais faire, me battre. Je me suis dirigée vers la jeune femme et ne pus que la prendre dans mes bras pour la serrer fort contre moi. Je voulais la sentir. J’étais angoissée au possible avec la moisson qui sonnait à notre porte.

    «Nous allons être heureuses Constance. Dorian nous regarde d’en haut et le veut, j’en suis certaine. Il veille sur nous, il nous protège. Tu le connais aussi bien que moi, il va aller botter quelques derrières divins pour que nous soyons heureuses.»


Je ne pus que lâcher un petit rire alors que je pensais à mon frère aussi tête de mule et prêt à tout pour faire plaisir à sa sœur et sa copine, même de l’autre côté.

    «T’en fais pas Consty. On va y arriver. C’est dur, je le sais aussi bien que toi. Mais toi et moi on va passer par-dessus et tu vas faire un plaisir à Dorian et lui faisant de beaux sourires illuminés comme toi seule sait les faire d'accord ?»


Je me suis reculée un peu, restant face à la jeune femme et lui sourit en lui séchant les joues de mes pouces. Si seulement j’avais raison. J’espérais tellement avoir raison, je voulais tellement lui faire plaisir.


Dernière édition par L. Delilah De Massari le Jeu 3 Mai - 3:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeSam 28 Avr - 18:25

Quand est-ce que tu es tombée amoureuse pour la première fois Constance ? Tu t’en souviens ? Aujourd’hui ce sentiment amoureux est si encré en toi que tu as l’impression de l’avoir toujours connu. Qu’est-ce que l’amour en réalité ? Peux-tu l’expliquer toi qui te vante de le connaître ? Toi qui te vante de savoir aimer ? En réalité, je crois que tu ne sais pas ce qu’est l’amour. Sinon tu ne te vanterai pas tant d’en être sa prisonnière. Car il s’agit bien de cela. L’amour n’est pas un cadeau, c’est une illusion, une prison dans laquelle tu as enfermé les enfants De Massari. Tu les as condamnés Constance. Ils ne sont pas comme toi. Ce sont des enfants de la liberté.

Elle aimait cette plaine. C’était un des lieux qu’elle préférait dans le district deux. C’était un des rares lieux où elle se sentait chez elle. Elle pouvait rester des heures dans les épis, sous le vent, à contempler le jeux des oiseaux, du soleil et des nuages. Fut un temps, elle s’allongeait dans ce même lieux avec Dorian, et ils passaient des heures à regarder les nuages, à en deviner les formes, à rêver d’un avenir possible. L’avenir, voilà bien une chose qui faisait peur à Constance à présent. Cet avenir si incertain, dont Snow l’avait privée. Elle avait prévu de partir avec Dorian, de vivre heureuse avec lui. Ils n’étaient sans doute que des enfants, fous, qui n’avaient pas conscience de la portée de leurs rêves. Ou plutôt, qui ne prenaient pas conscience de la cruauté de cette vie. Entendre le nom de Dorian être tiré au sort avait tué Constance. Cela avait assassiné chez elle une part d’espoir. L’avenir, voilà ce qu’elle avait perdu il y a deux ans. Depuis, elle vivait au jour le jour, sans se poser de question sur ce qui allait faire son lendemain. Elle ne voulait pas risquer de voir son rêve se briser une fois encore. Alors elle avait cessé de rêver, elle avait cesser de croire. Elle survivait, car une vie où le rêve était proscrit n’était autre qu’une survie constante.

Parfois, Constance en venait à se demander pourquoi elle devait encore vivre. Ce qui la retenait dans ce monde. Pourquoi elle n’ouvrait pas sa fenêtre pour se jeter dans le vide. Pourquoi elle ne prenait pas une corde et se pendait aux lumières qui se trouvaient dans le salon. Pourquoi elle ne prenait pas un couteau de la cuisine pour s’ouvrir les veines ? Elle ne voulait pas mourir. Plus encore que de vivre, elle avait le désire de ne pas mourir. C’était peut être atroce comme conclusion, mais c’était un fait. Sa mort n’arrangerait rien à la situation. Elle ne se sentirait pas mieux, et pire encore, elle abandonnerait Delilah, et cela elle ne pouvait pas s’y résoudre. Elle regardait son amante. Toujours présente, toujours là pour la soutenir, prenant sa main comme preuve d’une fidélité à toute épreuve. Constance n’était pas dupe cependant, elle savait que Delilah aspirait à plus grand que cela encore. Elle voulait se battre, elle voulait venger Dorian. Constance entendait parler de la rébellion, dans sa famille, dans des termes peu élogieux. Une blague immonde et de mauvais gout dixit ses parents. Elle-même n’était pas vraiment une rebelle. Elle n’avait pas le désire de vanger la mort de Dorian. Elle était née dans une famille où la règle des Jeux de la Faim était encré dans les mœurs, et acceptée comme telle. Une loi, comme toutes celles édictées par le Capitole. Simplement une loi. Atroce, terrible, peut être injuste, mais une loi, et Constance avait appris à respecter la loi.

Elle n’avait pas l’âme aussi belliqueuse que Delilah. Elle n’aimait pas se battre, elle n’aimait pas la violence. Et la vue du sang l’écoeurée. Mais alorsq u’elle plongeait son regard dans celui de Delilah, elle sut que pour elle elle serait prête à tout. Elle ne voulait pas se demander ce qu’elle ressentait vraiment pour la jeune femme, pourquoi elle ne pouvait pas se résoudre à la voir s’éloigner d’elle, pourquoi elle avait absolument besoin de son contact, de sa présence près d’elle. Elle l’aimait, c’était un fait qui était apparu comme évident à Constance. Pourtant leur relation était devenue presque inconfortable. Elles ne savaient pas, voilà tout, et c’était parfois une situation difficile. Surtout parce que les seuls moments où elles se sentaient bien c’était en la présence de l’autre. Elles partageaient la même douleur, elles partageaient les mêmes blessures, et le même amour pour un être disparu à présent. «Nous allons fêter notre liberté.» Répondit Delilah à une question postée par Constance. Celle-ci regardait la belle De Massari sourire. Elle arrivait encore à sourire, c’était la preuve qu’elle pouvait être sauvée, qu’elle pouvait vivre encore, et rêver. Les sourires de Constance semblaient forcés à côté de la beauté naturelle de Delilah.

Sans doute cette dernière ne prenait pas conscience de sa force de séduction. Elle était sublime aux yeux de Constance, et elle n’était pas la seule à le penser dans leur district. Mais Dorian avait mis un point d’honneur à protéger sa sœur des garçons qui risquaient de lui tourner autour dans le district. Il voulait le meilleur pour Delilah. Il voulait qu’elle connaisse un homme bien, quelqu’un qui la mériterait. Sans doute. Le meilleur … c’est tout ce qu’il voulait offrir à sa petite sœur. Un monde meilleur, une meilleure vie, un homme qui la méritait. L’impossible. Cet homme qu’elle avait aimé n’avait été qu’un fou en réalité. Delilah était devenue une jeune femme magnifique. Et même si elle ne pouvait pas s’offrir de nouvelle robe chaque année comme Constance, elle était toujours élégante. « Tu t’es regardée ? Depuis le temps que je porte cette robe tu devrais me dire autre chose Constance. Tu es magnifique par contre, comme toujours. » Constance se sentit rougir sous le compliment et baissa le regard. C’était stupide. Elle sentait son cœur battre plus vite. Elle se trouvait terne et éteinte. Elle ne voyait plus ce qu’il pouvait y avoir de beau en elle. Sauf peut être Delilah. SA présence la rendait toujours plus vivante. Ce cocon de chaleur dans laquelle elle l’emportait toujours. « Quand verras-tu combien tu peux être sublime ? Tu es un cas désespéré Del… Mais merci. » Le sourire de Constance fut de courte durée. Elle moquait cette modestie chez Delilah. Elle se demanda si quelqu’un lui avait déjà dit qu’elle était jolie. Autre que sa famille ou Constance. Elle n’en savait rien en réalité. Les De Massari était le genre de gamin auxquels personne ne parlait parce qu’ils n’étaient pas aussi riches que les autres. Surtout dans le quartier de Constance. Mais loin des beautés construites et superficiels, plates – à la manière de Constance – Delilah pouvait jouir d’une beauté absolument naturelle et pétillante. Forte. La force de sa beauté était éblouissante.

A la manière de l’année qui précéda, cette journée particulière finit par rappeler à Constance la perte douloureuse qu’elle eut à subir deux ans auparavant. Elle se demanda si un jour elle pourra être souriante en ce même jour ? Est-ce qu’un jour cette date anniversaire aura moins d’impacte sur elle ? La dernière fois qu’elle avait embrassé Dorian, la dernière fois qu’elle l’avait vu vivant. La dernière fois qu’elle avait pu lui dire qu’elle l’aimait. Qu’elle l’aimerait toujours. Elle avait dix huit ans, peut être qu’un jour elle pourra aimer de nouveau. Mais cela lui semblait pour le moment impossible. Elle ne pourrait plus aimer un homme comme elle avait aimé Dorian. Ce qui la liait à Delilah était différent encore. Tout aussi fort, mais différent. Et elle ne se l’expliquait pas. Encore une fois il s’agissait d’une chose si unique et pure qu’elle doutait de le ressentir de nouveau pour quelqu’un d’autre. Cette dévotion complète, absolue pour cette femme. Alors que les sanglots submergés Constance, Delilah vint la prendre dans ses bras adns une étreinte qui était nécessaire à la jeune blonde. Elle se blottit dans les bras de Delilah en espérant ne jamais avoir à la quitter. « Nous allons être heureuses Constance. Dorian nous regarde d’en haut et le veut, j’en suis certaine. Il veille sur nous, il nous protège. Tu le connais aussi bien que moi, il va aller botter quelques derrières divins pour que nous soyons heureuses. » A travers ses sanglots, Constance laissa échapper un petite rire. Delilah avait raison. Dorian n’aurait pas voulu qu’elle reste à le pleurer. Il voulait le meilleur pour elles n’est-ce pas ? c’est ce qu’il avait toujours voulu. Qu’importe si la mort les séparait ou pas. Il était quelque part, avec elles, et il prenait soin d’elles comme il l’avait toujours fait. Au sourire de Constance s’ajouta celui de Delilah. Elles restèrent un instant ainsi, blotti l’une contre l’autre. Constance passa ses bras autour du cou de Delilah et la serra contre elle, cachant son visage dans le creux de son cou.

« T’en fais pas Consty. On va y arriver. C’est dur, je le sais aussi bien que toi. Mais toi et moi on va passer par-dessus et tu vas faire un plaisir à Dorian et lui faisant de beaux sourires illuminés comme toi seule sait les faire d'accord ? » Faire plaisir à Dorian… Rien que l’idée plaisait à Constance, et alors que Delilah la repoussait un peu pour lui faire face, elle plongea son regard dans le sien. « Que serais-je devenue sans toi Delilah de Massari ? » Sa voix ne laissait paraître aucune mélancolie, aucune tristesse, simplement une immense reconnaissance qui se traduisit par un sourire sincère. Le premier depuis longtemps. Les commissures des lèvres de Constance s’élevèrent et elle révéla une rangée de dents parfaitement blanche. Les coins de ses yeux se plissèrent et ses pupilles scintillèrent d’une lueur malicieuse. Elle souriait. Un vrai sourire.

Soudain elle entendit les cloches de l’hôtel de ville retentir. Le soleil s’était élevé dans le ciel et une rafale de vent secoua les arbres autour du champ. Alors, les fleurs blanches se détachèrent des arbres et vinrent voler autour des deux jeunes filles. Constance leva le regard vers ce spectacle naturel, cette danse d’une étrange beauté et elle reprit la main de Delilah dans la sienne. Elle s’approcha d’elle et se perdit de nouveau dans son regard. « Ensemble… » C’était le même mot qu’elle avait prononcé deux ans auparavant alors qu’elle avait rejoint Dorian avant de l’accompagner sur la grande place. Elle caressa la joue de Delilah et s’approcha d’elle pour lui voler un baiser. Elle goûta à ses lèvres, savourant cet instant hors du temps. Puis, la tirant à sa suite, elle quitta le champ et remonta dans les rues du District deux, suivant le flux des enfants qui venaient pour assister à ce spectacle morbide. Dans son esprit, elle gardait l’image de cette femme sublime sous les fleurs blanche un matin d’automne. Dans son souvenir elle gardait l’image de cet homme allongé dans les épis de blé, lui souriant avec confiance et amour. Elle sourit alors. Elle les aimait. Elle savait qu’elle pouvait croire de nouveau en l’avenir. C’était la dernière fois qu’elle aurait à venir ici. Dés ce soir elle pourra se remettre à rêver…

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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeLun 30 Avr - 3:33

Every day is exactly the same

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Le soleil bougeait rapidement dans le ciel. Le moment tant redoutait arrivait à la vitesse de l’éclair, beaucoup plus rapidement que je le souhait. Je savais que mes chances étaient élevées de me faire piger. Malgré les contre-indications de mon frère, j’avais acheté des tesserae, ce qui avait provoqué des crises de colère de la part de Dorian. En plus, j’en étais à ma dernière année dans le bocal. J’avais moins de tesserae que mon frère à l’époque, il ne m’aurait jamais laissé agir si ça avait été le cas, mais tout de même. J’avais plus de gens que Constance que mon nom soit sorti. Je ne voulais pas le lui montrer, mais l’angoisse montait en moi. Je la sentais parcourir de fond en comble mon ventre et elle prenait le dessus sur mes pensées qui s’égaraient dans tous les sens. Par contre, pour Constance, je devais garder le contrôle sur ma personne, je devais être forte pour elle, pour nous. Je n’étais pas la seule à avoir acheté des tesserae dans ce foutu district après tout. Il y en avait sûrement qui avaient plus de chance que moi d’être pigés. Je devrais plutôt dire de malchance.

Je regardais la jeune femme face à moi qui me disait que j’étais un cas désespéré. J’ai repoussé l’idée d’une main qui voulait dire que cette idée pouvait bien aller où je le pensais. La belle fille entre nous deux, c’était elle. C’était elle qui avait les belles parures après tout, pas moi. De toute manière dans le contexte actuel, ça ne changerait absolument rien. J’avais mieux à penser que mon apparence à ce moment-là. Je me concentrais d’avantage sur la jeune femme face à moi qui était prise par les émotions, tout comme moi. Contrairement à moi, elle Constance avait de la difficulté à les contenir. Je ne pus que la consoler de mon mieux, lui disant que mon frère n’était pas mort pour qu’elle soit triste. Il aurait voulu nous voir heureuse. Il n’avait fait que ça pour moi. Dorian avait toujours voulu me voir heureuse, savoir que j’avais ce qu’il y avait de mieux. Il me manquait horriblement à moi aussi. Il n’y avait pas une journée où je ne lui racontais pas ma journée. Avant de m’endormir, je lui racontais ma journée, je lui donnais des nouvelles de nos parents et de Constance. Cela pouvait paraître stupide, mais ça me faisait du bien.

Mon regard plongea dans la mer des yeux de Constance alors que j’essuyais ses larmes de mon pouce. Elle me posa une question bien difficile à répondre. Que serait-elle devenue sans moi ? Si je n’avais pas été là, mon frère ne l’aurait pas été non plus. Elle aurait probablement vécue une vie paisible avec ses parents et ne se serait jamais souciée des gens de notre rang. Qu’est-ce que j’en savais de toute manière. Tout était possible, n’importe quoi aurait pu arriver. C’était le genre de question que je préférais ne pas me poser. Que serait-il arrivé si… Ce genre de question tuait, torturait les esprits les plus tourmentés. J’ai secoué la tête en fermant les yeux alors que je réfléchissais un peu.

    «N’y pense pas, je suis là de toute façon. Ça ne sert à rien de se poser ce genre de question.»


Un grand sourire vint de loger sur les lèvres de la jeune femme et je ne pus me retenir de sourire à mon tour. Rien ne me faisait plus plaisir que de la voir sourire comme elle le faisait à ce moment-là. Elle était sublime, le sourire le plus franc du monde sur le visage, le soleil éclairant ses cheveux blonds et son visage. Je pouvais comprendre pourquoi mon frère était tombé sous son charme, comme je l’avais fait à sa suite. Les cloches de la ville se mirent à sonner à ce moment-là. Nous devions bouger, nous devions nous rendre là-bas attendre le verdict final. Nous devions nous rendre sur la grande place pour savoir si nos vies allaient se terminer ce jour-là ou si nous avions de la chance. J’espérais grandement la deuxième option, mais je ne me faisais pas d’illusion. À chaque année c’était la même chose. Je pouvais être pigée et je ne devais pas craquer si mon nom était nommé. Je devais rester froide, garder mon sang froid pour faire bonne impression. Je pouvais ainsi mettre toutes les chances de mon côté pour sortir vainqueur de là. Les sponsors pouvaient avoir un certain poids sur la balance.

Le vent donna une bourrasque, nous poussant vers la sortie de ce champ et soulevant un peu nos cheveux et nos robes. L’heure sonnait. Constance me surpris en venant m’embrasser doucement. Mon cœur manqua un battement et je souris alors que je l’entendis dire un simple mot.

    «Oui ensemble. »


Nous sommes finalement sorties du champ pour nous diriger sur la grande place. Nous sommes passées par les divers contrôles et nous sommes placé pour attendre en ligne avec les autres filles de notre âge. J’ai regardé autour de moi et vit le regard de mes parents posé sur moi. Je leur sourie en faisant un léger signe de la main. Je dû me retourner pour écouter notre hôtesse nous dire ôô combien les jeux étaient merveilleux. Puis, vint le moment que nous avions craint pendant une année entière. La folle à perruque à l’avant prononça le nom du garçon, un jeune homme qui ne me disait rien réellement. C’était le tour des filles. Mon cœur semblait serré dans un étau, il battait beaucoup trop rapidement. Je serrais la main de Constance de toutes mes forces. [i]Lucy Delilah de Massari, vient me rejoindre.[i] J’ai lâché la main à laquelle je m’étais accrochée depuis le début de cette interminable cérémonie. J’ai regardé Constance, sous le choc et j’ai cherché mes parents des yeux sans les voir. Aucune émotion ne paraissait sur mon visage, j’en étais incapable.

    «À toute à l’heure.»


J’ai donc prit la route que mon frère avait pris deux ans plus tôt. La route qui risquait de me mener à la mort. Une mort contre laquelle j’allais devoir me battre. Je n’allais pas la laisser gagner, c’était impossible que je me laisse mourir. Je devais vivre, pour Constance.


Dernière édition par L. Delilah De Massari le Jeu 3 Mai - 3:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeMer 2 Mai - 19:28


Tu crois vraiment à cet espoir de liberté ? Tu crois réellement que bientôt tout cela prendra fin, et que vous pourrez simplement vivre ? Vivre, Constance, est-tu sure que c’est ce que tu désire au plus profond de toi ? Que feras-tu de ta vie ? Tu deviendras une rebelle, tu seras une femme riche, tu seras la femme d’un homme important. Tu ne seras rien. Que veux-tu devenir ? Tu n’as pas d’idéologie, et à part Delilah, tu n’as aucun passion…

Elle la regardait, jouissant de sa beauté impunément. Elle avait l’impression de la connaître depuis toujours. Elle avait l’impression que toute sa vie durant Delilah fut à ses côtés. Elle était habituée à présent à sa présence. A l’avoir toujours auprès d’elle. A la sentir aussi proche. Elle voulait toujours la sentir plus proche encore. Cela n’avait rien à voir avec le désire qu’elle avait pour elle. Constance – en réalité – avait toujours froid. Depuis la mort de Dorian, le trou béant dans sa poitrine ne voulait pas se refermer. Et elle avait constamment froid. Rien n’y faisait. Elle n’arrivait pas à l’oublier quand elle se trouvait avec ses parents, quand elle devait jouer encore cette comédie idiote. Quand elle se trouvait avec ses « amis » ou alors qu’elle se trouvait en cours. Les seuls moments où son cœur semblait battre de nouveau, c’était quand elle se trouvait avec Delilah. Ce désespoir, ce besoin d’être constamment avec elle était sans doute en train de les tuer. Elles se coupaient du monde, elles n’avaient plus la même appréhension de la vie. Peut être que Delilah était encore ouverte au monde de Panem. Peut être qu’elle était toujours portée par les mêmes idéologies que son frère. Ils étaient des rebelles, depuis toujours et Constance en avait bien conscience. Mais elle ne partageait pas leurs valeurs. Elle ne le pouvait tout simplement pas. Elle avait grandit dans une famille qui soutenait Snow et le Capitole. Alors elle ne pouvait pas simplement les renier. Elle voyait l’injustice des jeux, bien sur, et encore plus depuis la mort de Dorian. Mais elle comprenait aussi pourquoi il était nécessaire qu’ils soient mis en place chaque année. Dorian et Delilah voyaient plus loin que cela. Ils voyaient l’espoir et la promesse de jours plus brillants encore. Constance était déjà morte sans doute. Elle n’était poussée à la vie que part le souvenir d’un mort. Par la promesse qu’elle lui avait faite. Elle ne pouvait pas vivre, pas sans lui. De même elle ne pourrait sans doute pas vivre sans Delilah. « N’y pense pas, je suis là de toute façon. Ça ne sert à rien de se poser ce genre de question. » Peut être pas pour toujours. Pour le moment les deux jeunes femmes se laissaient portée par la promesse d’un simple temps présent. Elles ne pensaient pas à demain, elles n’en étaient pas capables. En tout cas pas Constance, et elle n’avait pas la prétention de croire qu’elle pouvait deviner ce qu’espérer Delilah. Elle n’espérait rien. Si, peut être, vivre comme Dorian l’aurait voulu. Mais pourquoi ? Simplement, pourquoi vivre quand tout dans ce monde semblait fade ? Pour Delilah. Oui, elle devait s’efforcer de vivre pour Delilah. Parce qu’elle ne pouvait pas l’abandonner. Ensemble. « Oui, ensemble. » Elle prit la main de Delilah et après l’avoir embrassé, suivit le chemin de terre qui le menait jusqu’à l’hôtel de ville du district deux.

Constance n’aimait pas ce moment. Ce moment qui s’éternisait, qui s’étendait. Alors qu’elles avançaient ensemble dans la foule, elle regardait les enfants autour d’elle. La majorité étaient plus jeunes qu’elles et la majorité avaient plus de chance qu’elle d’être pigé pour les jeux. Elle n’avait que 18 papiers à son nom dans cette urne. Delilah en avait sans doute le triple. Ne pense pas à cela. Elle ne put se retenir, et serra la main de Delilah avec plus de force. Elle ne voulait pas la regarder, pour ne pas lui montrer son angoisse. Elle avait moins de papiers que Dorian, c’était au moins une chose qui était sur, et Constance se rattachait à cela pour se calmer. Elle n’allait pas être pigé. Elles allaient fêter leur liberté retrouvée ce soir, et vivre. Enfin. Elles pourront respirer de nouveau. Elles furent obliger de se lâcher un instant quand elles passèrent devant les envoyés du Capitole. Ils prirent leur nom et une prise de sang pour les recenser. Après quoi, elles se retrouvèrent de nouveau et se mirent à côté dans les rangs. Le plus au fond, le banc pour les enfants de plus de dix-sept ans. Devant elles une foule immense d’enfant. Les plus jeunes avaient douze ans. Les plus âgés dix-huit. Constance observait les visages en pleurs, angoissés de ces enfants. Elle tourna le regard vers les bancs des garçons, à l’endroit où Dorian s’était tenu deux ans plus tôt. Elle n’avait pas oublié son regard qui s’était voulu rassurant. A sa place aujourd’hui se tenait un garçon qu’elle ne connaissait pas. Le Capitole pouvait aisément les remplacer. Ils n’étaient que des noms sur un bout de papier. Aujourd’hui Dorian n’était qu’un souvenir, un mort parmi d’autre sur la liste déjà longue des victimes du Capitole. Le regard de Constance se tourna encore, et elle croisa celui de ses parents qui semblaient un peu énervés. Sans doute parce qu’elle avait découpé sa robe, ou alors parce qu’elle se trouvait avec Delilah, parce qu’elle ne les avait pas vu ce matin. Ou pour d’autres raisons. Elle se rendit compte qu’elle s’en fichait. La seule chose qui important à cet instant c’était la main de Delilah dans la sienne, qui la serrait comme si sa vie en dépendant.

Les micros se mirent à siffler, et Constance reporta son regard sur la scène. L’hôtesse du Capitole était encore là. Toujours la même depuis plusieurs années. Avec sa perruque verte et ses lentilles roses. Elle leur souhaita la bienvenue et passa le message du Président Snow. Suite à cela, elle leur sourit d’une manière inquiétante. « Les Filles d’abord. » Elle s’approcha de l’urne, y plongea sa main, et la tourna dans le vide, de manière qui se voulait gracieuse. Constance n’arrivait plus à respirer. Elle ne lâchait pas cette main du regard, comme si sa vie en dépendait. Elle n’imaginait pas encore à quel point c’était vrai. Elle en sortit le papier, et retourna devant son micro. Elle l’ouvrit, et la main de Constance se crispa. « Lucy Delilah de Massari, vient me rejoindre ». Son cœur arrêta de battre. Elle aurait voulu hurler. Elle aurait voulu la retenir. Elle aurait voulu dire quelque chose, se rebeller, crier que cela était injuste. Elle ouvrit la bouche, et ses yeux s’embuèrent de larmes. Elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il se passait. « À toute à l’heure. » La main de Delilah quitta la sienne. Constance, tel un automate la regarda partir, comme dans un rêve. Elle la quittait. où vas-tu amour ?’ Son cœur se remit à battre, elle reprit son souffle, et elle sentit l’angoisse l’étreindre. Elle était seule. NON ! Elle la reagrda partir et elle se souvint alors. Deux ans plus tôt, Dorian était monté sur cette scène. Deux ans plus tôt elle l’avait rejoint à l’hôtel de ville pour lui faire ses adieux. Deux ans plus tôt elle l’avait vu mourir loin d’elle. Elle était morte deux ans plus tôt et Delilah l’avait sauvée. Delilah qui portait les espoirs et les rêves de son frère, et de ses parents. DElilah qui avait la force de se battre. Mais non pas pour gagner les jeux. Pour changer les choses Elle n’avait pas le droit de mourir dans l’arène. Elle devait vivre. Elle devait vivre pour se battre. Pour son frère, pour les habitants de Panem, pour la liberté ! Elle devait se battre pour la liberté non pas pour essayer de survivre. « Y a-t-il des volontaires ? » Elle leva le regard, réagissait soudain. Elle bougea, se mettant sur le même chemin. Elle avait du mal à respirer, elle regardait le sol. Puis soudain, elle avait pris sa décision. Elle inspira profondément, et leva le regard vers les panneaux géants. « Je suis volontaire en tant que Tribut du District deux. » Le silence se fit pendant une seconde, avant que les pacificateurs se mettent en route. Constance entendit le cris hystérique de sa mère et le grognement de son père derrière elle. Les larmes qui coulaient sans doute sur leurs joues. Mais elle n’en avait cure. Elle avait croisé le regard de DElilah et elle marchait vers elle, la tête haute. Elles se croisèrent, alors que Constance prenait sa place. « A toute à l’heure. » Lui dit-elle avec un sourire empli de tendresse.

Elle monta sur sa scène, elle fut présenter comme le tribut de son district. Suite à cela elle fut menée dans l’hôtel de ville, dans une des chambres afin de recevoir les adieux de ses proches. Ce fut d’abord ses parents qui vinrent vers elle. Sa mère s’approcha, la gifla avant de la prendre fortement dans ses bras. Elle fut incapable de dire quoi que ce soit d’autre à part Pourquoi qu’elle répétait de manière hystérique. Constance se contentait de la tenir contre elle. Sans sourire. Sans pleure. De la tenir simplement, pour lui faire ses adieux. Parce que tous les trois savaient parfaitement de la jeune fille ne reviendra pas. Ils furent mis dehors par le pacificateur et Constance se retrouva seule une fois encore. Elle soupira, et s’assit sur le canapé. Alors la porte s’ouvrit de nouveau…
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeJeu 3 Mai - 3:16

Every day is exactly the same

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C’était une mauvais rêve, un foutu mauvais rêve. Je ne pouvais pas être aussi malchanceuse dans la vie. J’avais peine à y croire. Mon pouls s’est accéléré quand j’ai entendu mon nom. Notre destin était de tous mourir. Les enfants de Massari ne devaient pas vivre, nous avions dû attirer les foudres de quelqu’un. Je ne pouvais faire qu’une chose, m’avancer et garder la face pour faire bonne impression. Je prenais le même chemin que mon frère et ça m’inquiétait. J’avais peur. Je ne l’aurais jamais dit à personne, mais j’avais peur et je ne savais pas quoi faire pour l’arrêter de me gruger. Mon nom avait été nommé seulement quelques secondes plus tôt, mais je la sentais couler dans mes veines en flot continu. Cependant, je me disais que Dorian devait être là-haut à botter quelques derrières pour mettre toutes les chances de mon côté. C’était du délire, mais ça m’empêchait de faire des bêtises et d’éclater en mille miettes. J’avais lâché la main qui m’avait retenue jusque-là sur terre et j’étais partie vers ma destinée qui ne me donnait que peu de chances de revenir où je m’étais tenue dans les dernières heures. Ma maison, le champ, la grande place…tant d’endroits que je ne croyais jamais revoir. Je suis montée sur cette scène qui m’avait tant effrayée et la question à laquelle ces gros bras des écoles de carrière répondaient souvent vint, mais ce ne fut pas la voix d’un carrière qui vint. Mon regard se leva et fondit sur elle.

Pourquoi faisait-elle ça ? À quoi jouait-elle ? Les pacificateurs avaient été la chercher comme ils l’avaient fait avec moi, alors qu’ils m’escortaient vers la place que j’avais quittée quelques instants plus tôt. De l’incompréhension et de la colère dû se lire dans mon regard, mais Constance ne semblait pas s’en soucier. Elle me glissa un À tout à l’heure en souriant et je su qu’elle partait dans une mission suicide. J’ai gardé mon calme alors que je reprenais ma place, pour bien paraître à la caméra qui devait me suivre du regard autant que Constance. C’était de la folie pure et simple. Les deux tributs furent présentés, applaudis et partirent vers l’hôtel de ville alors que nous vidions la place. Je suis retournée à la course chez moi, le seul endroit où je savais que mes parents allaient retourner. Ils me posèrent quelques questions sur mon état et aussitôt que tout le monde fut rassuré, je suis remontée me changer, enfilant un pantalon de toile noire et une camisole blanche. Aussitôt mes cheveux ramassés en une queue de cheval, je suis partie vers l’hôtel de ville où je devais voir Constance. Je ne pouvais pas la laisser partir comme ça sans rien lui dire. Je ne pouvais pas faire ça. Qu’est-ce que Dorian pensait de tout ça ? Il avait dû lancer l’alerte rouge. Je n’aimais pas avoir cette pensée, mais je craignais que la belle blonde aille le rejoindre rapidement.

Aussitôt arrivée au point d’accueil, j’ai demandé à voir le tribut féminin et on m’a fait asseoir pour attendre que ces visiteurs partent. Après quelques minutes, les parents de Constance furent mis à la porte par des pacificateurs qui, comme à leur habitude, n’y allaient pas avec délicatesse. La mère et le père de la jeune fille s’arrêtèrent face à moi et semblaient vouloir m’arracher la tête. Si leur fille s’en allait à la mort, c’était de ma faute. Ils ne dirent rien, mais leurs yeux voulaient tout dire. Je leur enlevais leur seul et unique enfant et ils allaient m’en vouloir pour le restant de leur vie. Aussitôt qu’ils furent parti, je me suis levée et un garde me fit entrer dans la grande pièce. La même que Dorian avait eu deux ans plus tôt. Rien n’avait changé, mis à part son occupant. Je la vis, assise sur un canapé, le visage dans les mains. Je suis rapidement allée la rejoindre et je l’ai prise dans mes bras le plus fort possible.

    «À quoi tu as pensé Constance c’était idiot ! Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi ? »


En même temps que je parlais, je ne lâchais pas Constance, voulant sentir son corps le plus longtemps possible contre moi. Je profitais de ce qui était, selon moi, nos derniers instants ensembles. Je me suis mise à caresser ses cheveux, embrassant sa tête. J’étais hystérique. Je ne savais quoi faire, je ne pouvais l’aider. Je ne pouvais que la laisser partir au loin et la regarder se faire tuer. Dans quel monde de fou vivions-nous ?

    «C’est moi qui aurait dû partir là-bas Constance pas toi ! Pas toi…»


J’ai reculé mon visage pour la regarder dans les yeux. La panique devait s’y lire, mais je devais rester forte, pour elle. Je ne pouvais rien faire. Je tenais son visage entre mes mains, caressant son visage pour m’en rappeler les moindres traits. Mes yeux se remplir de larme, autant de colère que de tristesse. Je me sentais tellement impuissante, tellement inutile.
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeJeu 3 Mai - 18:05

Tu regarde le ciel, et qu’espère-tu y trouver ? Une preuve de sa présence près de toi ? Mais Constance, il n’est jamais parti en réalité. Pose la main sur ce cœur malade, qui bat d’une manière hiératique. Tu sens que le rythme est saccadé et hétérogène. Il a perdu son compagnon, il a perdu sa mélodie : le doux son des mots de Dorian. Tu as perdu le rythme, Constance, mais tu te souviens des paroles. Tu te rappelles de la beauté et de la poésie dans chaque murmure. Une éternelle poésie dans les bras de cet homme qui a fiat de toi quelqu’un. Lui qui a été le créateur d’une nouvelle femme. Tu n’étais plus La Windsor tu étais quelqu’un d’autre. Tu étais l’Amour, qui féroce brûlait en toi comme une flamme. Tu te consumais. Il est mort, sans doute, mais le feu brûle toujours. Tu te consumes, et toi, il ne resteras bientôt plus que des cendres.

Elle profita du silence après les larmes de ses parents. Elle sentait alors la culpabilité commencer à l’envahir mais elle tâchait de la réfréner. Elle n’avait pas le droit de s’en vouloir. Elle savait que c’était la meilleure solution. Qu’elle n’avait eu que cela à faire. Qu’elle n’aurait pas pu rester silencieuse. Ou alors, si elle l’avait fait, cela aurait aussi mal fini. Elle le savait, elle en avait parfaitement conscience. Si elle arrivait encore à vivre depuis ces deux dernières années c’était pour une raisons simple et évidente. Delilah. Elle l’aimait à en mourir, et sa mort provoquerait irrémédiablement la sienne. Elle imaginait ce qu’il se serait passé si elle n’avait rien dit. Elle serait venue à l’hôtel de ville, après s’être disputée avec ses parents sans doute. Elle serait venue dans cette même pièce où elle avait fait ses adieux à Dorian, et elle se serait effondrée dans les bras de Delilah, l’invectivant, la conjurant de lui revenir en vie. Elle aurait voulu qu’elle se batte jusqu’à lui revenir, tout en ayant conscience que les chances qu’elle lui revienne était minces. Cela relevait de la chance, et apparemment, la famille De Massari n’étaient pas des plus chanceuses. Alors, elle aurait vu Delilah la quitter, et déchirée, seule, elle serait venue chaque matin devant les moniteurs sur la place de l’hôtel de ville. Comme elles l’avaient fait deux ans plus tôt. Alors, Constance aurait sans doute prié pour Delilah. Elle n’aurait pas osé rentrer chez elle, et elle n’aurait pas non plus osé aller voir les parents de Dorian et Delilah. Elle les imaginait, pleurant leur deux enfants morts. Elle n’aurait pas pu le supporter. Pas alors que ses parents auraient sans doute fêter la morts de ces deux êtres. Mais alors, seule devant ses moniteurs, elle aurait prié pour Delilah. Et si elle était morte sous ses yeux … Constance n’aurait pas eu la force de se battre, se survivre. Elle n’avait pas cette force en elle. Dorian le savait. Delilah le savait, et elle avait elle-même parfaitement conscience. Alors, qu’aurait-elle fait ? Un couteau de cuisine, une ceinture en cuir, un de ses produits chimiques qui viennent du Capitole ? dans son lit, dans la baignoire, au milieu de sa chambre ? Peut être qu’elle serait allée se coucher dans cet immense champ de blé. Elle aurait fermé les yeux et aurait simplement attendu la mort.

Mais elle avait pris une autre choix. Elle avait décidé de se battre. Non pas pour survivre, mais pour que quelqu’un d’autre vive. Delilah. Delilah avait cette force en elle. Elle avait la force de lui faire croire que les choses iraient bien. Constance ignorait si son amie avait réussi à s’en convaincre, mais elle osait croire que Delilah réussirait à devenir quelqu’un, à se battre pour quelque chose de plus grand que les jeux. Pour la liberté. Voilà pourquoi elle devait se lever et se battre. Pourquoi Constance avait pris la décision de mourir. Cependant, il arriva un instant, alors que ses parents quittaient la pièce, où le doute l’envahit. Est-ce qu’elle avait eu raison de le faire ? Elle aurait pu aussi ne rien faire et continuer de jouer une comédie qui la tuait. Ses parents auraient peut être continuer d’être heureux. Mais les De Massari auraient été détruits à jamais. Il y avait aussi la possibilité que Delilah en revienne. Mais à quel prix ? Celui des enfants morts. Des autres. Ceux qu’elle ne connaissait pas. Soudain, Constance prit conscience qu’elle allait se retrouvait dans une forteresse, avec 23 autres tributs prêts à tout pour la tuer. Et que son but sera de leur arracher la vie. Elle en sera incapable. Voilà une raison pour laquelle elle n’en reviendra pas. Elle sera incapable de se battre et de tuer un seul de ces gamins. Elle retint un sanglot. Elle ne devait pas s’angoisser pour cela. Elle devait se préparer à porter un nouveau masque. Psychologiquement, elle devait apprendre à faire bonne figure. Devant les habitants du Capitole, devant ses parents, devant Panem. Elle devait faire partie de ces tributs qui n’allaient pas marquer les tributs. Insipides. Un mort de plus pour le Capitole. Un numéro. Rien de plus qu’un putain de numéro. Un corps qui serait peut-être remit à ses parents s’il n’était pas dans un sale état. Qu’allait-elle devenir ? Elle sera un souvenir. Elle n’arrivera pas à jouer la comédie devant Delilah, et c’était bien son seul regret. Même à travers l’écran, sa chère et tendre arrivera à voir la peur dans ses yeux. Elle arrivera sans doute à comprendre, bien vite, que Constance était déjà morte.

La porte s’ouvrit de nouveau, mais Constance ne bougea pas tout de suite. Elle resta le visage dans les mains pour se reprendre le temps que Delilah vienne vers elle. Elle leva le regard uniquement lorsque son amie la prit dans ses bras, fortement. Presque passionnément. Delilah semblait vouloir faire corps avec elle. Constance lui rendit cette étreinte, inspirant l’odeur de ses boucles brunes. « À quoi tu as pensé Constance c’était idiot ! Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi ? » Constance ferma les yeux et enfuit son visage dans le cou de cette femme qu’elle aimait tant. A présent elle était sure qu’elle avait pris la bonne décision. Que jamais elle n’aurait pu être à la place de Delilah à cette instant. Elle n’aurait pas pu être forte. Jamais. Elle aurait succombé en sortant de cette pièce. Elle aurait pris l’arme d’un pacificateur et se serait tiré une balle dans la tête. Elle serait morte de perdre Delilah. Mais là, elle lui offrait la possibilité de vivre, et de se battre pour les venger. « C’était la meilleure chose à faire. » Dit-elle dans son cou d’une voix atone. Elle n’avait plus la force de pleurer. Elle commençait déjà à entrer dans son rôle. A se forger une carapace de dureté. Elle avait dix minutes d’Adieu avec Delilah. C’était la dernière fois qu’elles se voyaient. Elle devait lui faire ses adieux, et elle n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait lui dire. Elle voulait la sentir plutôt. Imprimer chaque détails de sa personne dans son esprit et l’amener avec elle dans ces derniers instants. Elle lui offrait sa vie. Entièrement. Delilah n’avait pas de la chance. Elle avait Constance. Voilà son rempart contre la mort. Voilà sa chance d’avoir un avenir dans la Rébellion. Constance y croyait. Elle voulait que Delilah y croit aussi.

L’étreinte de Delilah était désespéré. Constance la serrait contre elle, caressant tendrement ses cheveux. Elle essayait de la calmer, mais en vain. Elle savait que tout ce qu’elle pourrait faire ou dire serait vain. Rien n’empêcherait Delilah de pleurer cette nuit. « C’est moi qui aurait dû partir là-bas Constance pas toi ! Pas toi…» Elle recula son visage, et Constance put enfin la regarder dans les yeux. Elles étaient proches, très proches. Constance prit le visage de Delilah en coupe, et la regarda dans les yeux. Elle déglutit, et inspira pour se donner contenance. « Non. Ton rôle est de te battre pour quelque chose de plus grand que ces putains de jeux. Delilah... je ne suis pas aveugle. Ton frère et toi vous battez depuis toujours pour la liberté. Pour l’espoir. Certain appelle cela la rébellion… Mais moi… » Une larme perla sur sa joue. Elle embrassa Delilah. Un baiser léger. Une caresse. Elle espérait que Delilah la comprendrait. Elle ne devenait pas simplement tomber. Elle devait offrir à Delilah la force pour se relever et continuer d’avancer. Même si elle le fera seule. Elle ne le restera sans doute pas longtemps. Pas dans ce combat. Pas dans la rébellion. Un jour, elle trouvera quelqu’un qui lui donnera envie de vivre à nouveau. Constance sourit. Non pas de joie, mais parce qu’à cet instant elle y croyait réellement. Elle croyait réellement que Delilah pourra être heureuse de nouveau un jour. « Moi je ne peux t’offrir qu’une chance de plus de te battre pour cela. Pour ces convictions qui t’importent autant que cela importait à ton frère. Vous êtes des battants. Des gagnants. C’est ce que j’aime chez vous. Et mourir pour cela… C’est une mort que je trouve honorable. » Elle souffla le dernier mort. Presque à la manière d’une promesse. Elle offrait sa vie pour Delilah. Elle lui offrait sa vie… Cette vie qui appartenait déjà à la demoiselle depuis toujours.
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeMer 9 Mai - 1:05

Every day is exactly the same

◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  578495tumblrlrypkpoJe41qa28o8o1500

Nous vivions dans une époque sombre. Des années et des années à voir la jeunesse des districts mourir les uns après les autres. Tant de vies déchirées, réduite à néant en un claquement de moi, aux bons caprices des juges des jeux qui voulaient mettre de la poudre aux yeux pour effrayer les habitants des districts et faire plaisir aux nez poudrés du Capitole. Tous ces morts pour un jeu. Nous étions dans une époque triste. Comment pouvions aimer alors que la terreur, la mort et cette pression étaient au-dessus de nos têtes. Il n’y avait rien à comprendre. Je ne comprenais plus rien. Cet amour que je voyais de plus en plus comme improbable était la seule chose qui pouvait nous garder sur terre. Nous donner une impression de vie normale, c’était la seule chose que nous donnait l’impression d’avoir une chance de vivre en paix. Je comprenais mes parents d’avoir voulu être ensemble, se créer un nid douillet les protégeant des monstres à l’extérieur, des ombres angoissantes hantant les rues du district 2, hantant les rues de Panem. Je pouvais les comprendre d’avoir cru à leur protection. Ils l’étaient, dans un sens. Cependant, ce n’avait pas été le cas de mon frère et moi. Les monstres l’avaient attrapé et avaient tenté de s’en prendre à moi.

Je ne savais plus si je devais dire heureusement ou malheureusement pour moi…Constance était venue à ma rescousse et avait pris ma place aux jeux. Je ne comprenais pas sa réaction…elle devait être folle. Constance devait savoir qu’elle s’en allait à la mort. Je ne pouvais croire qu’elle m’aimait au point de s’envoyer en toute connaissance de cause à la mort. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi ?!? Je m’étais jetée à son cou aussitôt que je l’avais pu, la serrant contre moi comme une âme perdue et j’avais envie de hurler. Hurler ma peine pour la perte de Constance, hurler ma haine contre ce système pourri jusqu’à la moelle et hurler ma rage contre cette vie qui semblait m’en vouloir à mort. La seule réponse à ma question fut que c’était la meilleure chose à faire. Mes yeux s’exorbitèrent sous la surprise. La meilleure chose à faire avait été de partir mourir au front ? Comment pouvait-elle croire ça ? Ma tête était enfouit dans le cou de Constance et je n’avais pas envie d’en sortit, mais je le devais.

J’ai secoué la tête, déprimée et découragée par la réponse de la belle blonde. Ce n’était pas la meilleure chose à faire, je n’étais pas d’accord. J’ai reculé mon visage pour regarder La jeune femme que je ne voulais pas laisser partir. Elle ne pouvait partir sans moi, elle ne pouvait pas mourir. Je refusais une telle solution, une solution suicidaire. Constance prit mon visage en coupe alors que je m’apprêtais à éclater. J’aurais dû être forte pour elle, la soutenir jusqu’à la fin, mais j’en étais incapable. Ce monde pourri me rongeait de l’intérieur et le départ de la jeune femme pour l’arène était la goutte qui faisait déborder le vase. Mes yeux s’embuèrent alors que Constance me parlait doucement de ses idéaux presque utopique pour moi. Ce que je devrais faire pour chérir sa mémoire. Je voyais ces paroles comme ses dernières volontés. Je devais me battre pour la rébellion. Je vis une larme perler sur la joue de Constance et son baiser aussi doux qu’un pétale de rose fit monter les émotions à ma gorge. Je reculai mon visage et baissai la tête pour laisser libre court à mon chagrin.

Constance repris la parole alors qu’un sanglot bloquait ma gorge. Tout ce discours me révoltait, je ne pouvais consentir à sa mort. Elle me donnait une chance de me battre, mais à quel prix. J’aurais préféré me ranger calmement que de la voir se faire massacrer sur un écran. Comment pourrais-je aller dormir le soir en sachant que la fin de la jeune femme pouvait sonner durant la nuit. Comme les jeux où mon frère était mort, les jeux de cette année allaient être infernaux. Je secouais la tête, ne sachant quoi faire, ne sachant quoi dire. J’étais perdue, plus rien n’allait me retenir ici. Plus rien ne pourrait m’apaiser, me calmer…c’était Constance qui avait toujours eu ce rôle depuis les dernières années. Elle m’avait fait grandir et réfléchir. Pourquoi ne pouvait-on nous laisser en paix ? Pourquoi ne pouvais-je l’aimer aussi longtemps que je l’avais voulu. Je ne voulais pas voir Constance devenir une proie sans défense devant d’autres jeunes ne désirant que tuer pour se sauver la peau. Je ne voulais pas voir son dernier soupir, son dernier regard rempli de vie. Je ne voulais pas voir la terreur qu’elle aurait face à la mort.

Si elle était restée ici avec moi dans ce district pourri, j’aurais pu prendre cette terreur avec moi, la soulager de ce mal qui pouvait la ronger. Dans cette arène, je ne pourrais rien faire pour l’aider. J’allais être impuissante face à cette barbarie et je savais que ça allait autant me ronger qu’elle. J’allais souffrir autant qu’elle. J’allais me ronger les sangs jusqu’à la fin. J’allais l’accompagner jusqu’à son dernier soupir. Je ne pourrais faire autrement. J’allais passer mes journées et mes nuits sur la grande place, les yeux rivés sur cet écran qui n’allait m’apporter que des mauvaises nouvelles. Mes yeux se relevèrent vers ceux de Constance et mes larmes coulaient sur mes joues et je ne pouvais les retenir.

    «Ne me laisse pas…je t’en prie ne me laisse pas. Tu ne peux pas mourir, je ne veux pas… Qu’est-ce que je vais faire sans toi ?»
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeJeu 10 Mai - 6:42

C’est fini. tu pensais avoir le temps devant toi. Tu pensais que la vie serait une partie de plaisirs, et que le plaisir serait ton dû. Tu as pensé que toutes ces épreuves avaient un but, une raison d’être, que ce n’était autre chose que le bonheur. A la fin, il y aurait dû avoir le bonheur. Mais la mort de Dorian aurait dû te faire réagir. Tu aurais dû douter. Tu aurais dû comprendre que le bonheur n’était qu’un leurre. Un mensonge, une utopie. Ce n’est rien d’autre qu’un mot, qui comme le « rêve » offre aux hommes une raison de se battre sans jamais les récompenser. À présent, c’est fini. À la fin du chemin, il n’y a que la mort.

Elle tenait Delilah contre elle, et écoutait ses soupirs et ses sanglots, silencieuse. Elle essaya de lui expliquer ses agissements. Elle essaya de la convaincre du bien fondé de son action. Elle n’arrivait pas à voir ce qu’elle aurait pu faire d’autre. Qu’aurait-elle dû faire ? Elle s’imagina laisser Delilah partir loin d’elle, sans réussir à accepter cette idée. Elle méritait tellement mieux que de mourir dans l’arène, tuée par un gamin enragé, robot du capitole. La victime des juges. Constance savait qu’elle n’en reviendrait pas, mais au moins elle savait aussi que Delilah pourrait devenir quelqu’un à présent. Rien n’était perdue pour elle. Elle aura la rage, et la colère suffisante pour se battre. Elle deviendrait un soldat, un héros. Voilà ce que DElilah allait devenir un héros. Et si possible, son héros à elle. Elle rendra honneur à sa mémoire et à celle de Dorian. Elle aura la force nécessaire pour le faire. Constance n’aurait eu la force que de les pleurer sans arrêt jusqu’à ce que mort s’en suive. Elle aurait culpabilisé de ne pas pouvoir se battre pour eux. De ne pas pouvoir faire honneur à leur nom. A cet amour qu’elle leur avait porté. Constance n’était pas un héros, elle était un fier valoir. Elle étai tune princesse, elle ne portait pas les armes. Elle passait simplement son temps à être jolie. Elle se trouvait très superficielle et elle ne comprenait pas pourquoi Delilah tenait tant à l’avoir près d’elle. Elle ne s’était jamais posé ces questions parce qu’elle savait que le sentiment d’amour était irrationnel. Surtout en ce qui concernait l’amour entre Delilah et elle. Non seulement parce qu’elles étaient deux femmes, que ce qui les liait était incroyablement ambiguë, et parce qu’elles ne savaient pas même ce qu’elles ressentaient l’une pour l’autre. Elles n’en avait jamais parlé. Elles n’en parleront jamais. Elles ne se souviendront que de cet amour. De ce sacrifice comme symbole suprême de cette obsession.

Elle ne savait que dire ou que faire. Elle aurait voulu que le temps reste suspendue. Elle sentait de plus en plus la peur lui étreindre le ventre. Elle voulait cacher cela. Elle ne voulait pas que Delilah voit à quelle point elle était terrifiée. Elle ne voulait pas aller au Capitole, elle ne voulait pas se retrouver entourée d’une équipe de stylistes et de maquilleurs. Elle ne voulait pas s’entraîner à tuer. Elle ne voulait pas tuer. Tout mais pas cela. Elle ne voulait pas donner au Capitole ce qu’il voulait d’elle. Elle ne voulait pas tuer ces enfants. Elle ne voulait pas mourir non plus. Tout du moins avait-elle peur de la mort. Ce qui était absurde, car elle était persuadée qu’il n’y avait rien après la mort. Au pire, retrouverait-elle Dorian dans l’au-delà, et à cette pensée elle osa sourire. Après tout, il ne pourra rien lui arriver après la mort. L’idée de souffrir était plus terrifiante encore. Elle espérait mourir vite, car il était évident qu’elle allait mourir. Elle ne faisait pas partie de ces tributs de carrières qui savaient se battre depuis qu’ils avait trois ans. Elle n’avait jamais tenu une arme. Elle n’avait jamais eu envie de tuer qui que ce soit. La vie était bien trop précieuse. La vie était bien plus belle. Elle vouait sa vie à la recherche du bonheur. Ce bonheur qui n’importait que si un cœur pouvait l’étreindre. Elle soupira. SA vie était vouée à une fin atroce. Elle espérait simplement se faire égorge, ou recevoir une lame en plein cœur. Mourir rapidement. De toute manière, il ne s’agirait que d’une mort superficielle. Celle du corps. Ce cœur était en train de mourir à cet instant. Le sang coulait dans les larmes de Delilah. Constance allait se vider de son liquide vital.



Elle essaya de convaincre Delilah que cette situation était la meilleure qu’elles auraient pu vivre. Constance aurait pleuré dans les bras de Delilah, puis elle serait morte. Delilah allait pouvoir se battre. Constance avait foi en elle. Delilah allait prendre cette prière comme les dernières volontés de la jeune femme. Constance espérait que ce soit suffisant pour qu’elle continue de vivre. Elle ne voulait pas Delilah se contente de survivre. Elle devait vivre, et s’ouvrir à d’autres beautés. Constance était persuadée qu’un jour DElilah trouverait l’amour de sa vie. Alors – non sans l’oublier – elle pourra sourire de nouveau. « Ne me laisse pas…je t’en prie ne me laisse pas. Tu ne peux pas mourir, je ne veux pas… Qu’est-ce que je vais faire sans toi ? » Constance la regarda dans les yeux et les sanglots la submergèrent. DElilah pleurait. Elle la suppliait de rester auprès d’elle. Elle la suppliait de revenir. Constance secoua la tête. Pendant un court instant elle s’imaginait tuer ces enfants. Elle s’imaginait assassiner une gamine de douze ans pour avoir l’espoir d’en réchapper. Pour DElilah. Et quant bien même, comment Constance arriverait-elle à vivre avec l’idée d’être un tueur ? Elle ne pourra pas gagner les jeux sans tuer quelqu’un. Elle ne pourrait pas supporter de tuer un être humain. Son respect de la vie lui empêchait de faire du mal à qui que ce soit. « Delialh … C’était la meilleure chose … Tu seras forte. Tu seras forte pour moi Amour. » Scanda Constance en prenant le visage de Delilah dans ses mains de nouveau. Elle l’embrassa, doucement, caressant ses lèvres. « Je n’aurais pas survécu à ta mort. Je ne suis pas forte. Je n’ai jamais été forte… » Elle l’embrassa encore et baissa le regard. « Dorian était l’amour de ma vie… Sans toi je l’aurai rejoins depuis longtemps déjà. Un jour tu rencontreras cet homme qui te donnera envie de te battre à nouveau, de vivre. D’être heureuse. Crois-moi. Je vais botter quelques culs divins pour que tu sois heureuse à nouveau… » Dit-elle en relevant le regard vers elle, souriant, mélancolique. Elle se souvenait de ce soulagement qu’elle ressentait ce matin encore. Elle y avait cru. Un court instant elle y avait cru.

Elle baissa le regard vers son bracelet et dans un geste lent elle défit la monture pour le ôter de son poigner. Elle prit le bijou et releva le regard vers Delilah. « Son regard … t’accompagnera toujours dans l’obscurité. » Elle tendit la chouette à Delilah … Répétant la même phrase que celle qu’elle avait dit à son frère deux ans plus tôt. L’obscurité, c’était cela qui les attendait. La mort, le désespoir, la colère… mais un jour la lumière allait réchauffer leurs cœurs à nouveau.
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MessageSujet: Re: ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance    ◊ everyday is exactly the same . Delilah&Constance  Icon_minitimeVen 18 Mai - 1:50

Every day is exactly the same

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Je ne pouvais concevoir que j’allais la perdre elle aussi. J’étais vraiment la personne avec le moins de chance au monde. Bon, mon frère et Constance ne sont pas plus chanceux, mais je les enviais dans le sens où leur calvaire a une fin. Horrible, certes, mais elle a une fin. Moi, la seule possibilité de fin que j’ai pour que ce soit rapide c’est le suicide, et je ne peux me résoudre à tomber aussi bas. Je ne pouvais faire ça à mon frère et surtout pas à Constance qui allait maintenant se sacrifier pour moi. Je n’avais plus d’autre choix que de vivre avec la décision de Constance et de vivre. Je devais faire comme elle me le disait, je devais me battre. Me battre pour une liberté dure à acquérir mais qui en valait la peine. Qui était un droit que les hommes avaient acquis des années plus tôt mais qui leur avait été enlevé par des gens en mal de pouvoir qui ne désiraient que placer les gens sous tutelle. Une tutelle plus que sévère. Nous avions régressé à des époques lointaines qui auraient dû être révolue. Nous n’Avions plus aucun contrôle sur nous, sur rien. Nous ne pouvions même plus décider de quelle façon nous mourions. La vie était de la merde.

J’allais devoir me mettre au boulot et rapidement. Depuis quelques temps nous entendions parler de rebelles cachés, mais si c’était la vérité ou un espoir je ne le savais pas. J’allais même jusqu’à penser que cette rumeur venait du Capitole lui-même. Ce serait un moyen plutôt facile d’attraper des dissidents après tout. Réfléchissez-y un peu. Si vous faites circuler une rumeur comme quoi il y a des rebelles prêts à se battre pour votre liberté, je suis convaincue qu’il y a un paquet de personne qui voudrait y aller pour se faire protéger. Quoi de plus normal après tout. Pour ma part, je pensais depuis un certain temps à m’y diriger, mais avec Constance c’était plus complexe. J’allais voir après les jeux ce que j’allais faire. Il fallait tout de même laisser la chance au coureur. J’allais rester jusqu’à la fin. Jusqu’à sa fin. Après ça j’allais aviser. Pour l’instant, j’avais autre chose à penser. J’avais Constance devant moi et le temps filait a toute vitesse. Quoi dire ? Quoi faire ? Je ne savais plus.

Constance tenait toujours mon visage en coupe et je ne pouvais que la regarder dans les yeux alors que son visage devenait de plus en plus flou alors que mes yeux s’emplissaient de larme. La meilleure chose à faire. Je devais être forte pour elle. Je ne pouvais que secouer la tête de gauche à droite. Je ne le voulais pas. Je voulais être forte avec elle. Ses lèvres m’arrêtèrent de bouger alors qu’elle m’embrassait doucement, comme si c’était la première fois…comme si c’était aussi la dernière fois. Elle reprit la parole et m’embrassa à nouveau. Je sentais la fin se rapprocher dans ses baisers. Je ne pouvais croire que cela arrivait à nouveau. Elle me disait n’importe quoi. J’allais rencontrer un homme qui me rendrait heureuse. Qui serait capable de me rendre heureuse dans un monde aussi merdique que celui-là. Qui dans ce district le pourrait. Cet homme n’existait pas, il n’était pas là. Mes yeux se fermèrent alors que les mains de Constance lâchaient mon visage. J’ai baissé ma tête pour regarder mes mains. J’étais totalement impuissante face à ce qui arrivait et ça me frustrait comme jamais.

Dire que ce matin même j’avais été convaincue et j’avais voulu convaincre la jeune femme face à moi que nous allions fêter notre fin de tour aux jeux. Je m’étais lourdement trompée. Je secouais la tête alors que Constance retirait son bracelet qu’elle portait toujours. Un petit bijou très simple avec une breloque en forme de hibou dessus. Son regard va m’accompagner dans l’obscurité qu’elle disait. J’ai relevé mes yeux vers elle, prenant le bijou dans ma main.

    «Et toi, qu’est-ce qui va te guider dans le noir ?»


Au même moment, la porte s’ouvrit sur des pacificateurs. C’est fini mademoiselle tout le monde dehors. Je n’eu même pas le temps de me lever que les deux hommes vinrent me chercher par les bras et m’attirèrent à l’extérieur. Je me suis débattu comme j’ai pu en criant ce que je voulais dire à Constance.

    «NON CONSTY CA VA ALLER . LÂCHEZ-MOI ! CONSTANCE JE VAIS ÊTRE AVEC TOI. JE T’AIME»


Les deux hommes fermèrent la porte sur les dernières vraies images que j’aurais de Constance. Les deux pacificateurs me dirent d’évacuer le bâtiment et je ne pus qu’obéir à leurs ordres. Je me suis donc relevée, essuyant les larmes de sur mes joues. Je suis partie les bras ballants, ne sachant pas où aller, les yeux dans le vide. J’avais toujours le poing fermé autour du bracelet de Constance. Je me suis arrêté au milieu de la place, regardant le seul objet qui me restait d’elle. C’en était fini, d’elle, de nous. Ils allaient le payer. Ça allait peut-être prendre du temps, mais ils allaient le payer. J’allais rejoindre cette rébellion et j’allais mettre le Capitole à feu et à sang avec les autres qui ont vécu la même chose que moi. Mon histoire était la même que des milliers d’autre qui y étaient passés avant moi. Nous étions aux portes des 74e Hunger Games. Cela voulait dire que 1702 personne étaient mortes dans ces jeux ou allaient mourir en comptant ceux de cette année. C,était immonde. Par contre, ces 1702 personnes devaient avoir des amis et de la famille. Leur deuil avait dû être difficile et ils seraient prompts pour se révolter. J’allais suivre Constance jusqu’à la fin et après j’allais tout laisser ça er partir chercher ces rebelles, qu’ils existent ou non. Au pire j’y laisserais ma vie. Qu’avais-je à perdre après tout ?
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