sagitta skylar chase

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Noyée. Sans hésitation. Sous l’eau jusqu’à ce que mort s’ensuive, dans mon élément, dans le seul endroit où je suis parfaitement calme, le seul endroit où je ne pense plus, où aucun démon ne vient me hanter, où le Capitole semble loin, terriblement loin –une illusion, bien sûr. Je n’ai aucune idée des circonstances, par contre. Peut-être après m’être jetée d’un pont, préférant mourir plutôt que de me soumettre au Capitole. En finir, une bonne inspiration alors que je nage quelques mètres sous la surface. Peut-être alors que j’ai oublié le monde d’en-haut, trop bien dans la mer pour en ressortir, même si ma vie doit s’achever pour que j’y reste. Peut-être noyée dans les Jeux.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Mon frère vient de mourir dans les Jeux. Ma mère a disparu avec ma petite sœur après avoir tenté une quelconque rébellion. Mon père se met maintenant corps et âme dans son travail, pêchant et pêchant, tirant la flèche ou les trois dents sur le poisson, jour et nuit, depuis six jours. Qu’est-ce qu’il me reste? Rien, et pourtant, je suis prête à me battre, quitte à mourir pour ce rien. Je ne me laisse jamais dominer sans m’interposer, je ne mourrai jamais derrière des barreaux, même invisibles. Je suis là, et j’attends. J’attends le moment où je pourrai enfin protéger mes futurs enfants de la terreur qui les attend, car eux aussi seront éligibles à un certain âge. Moi, il me reste trois ans. Trois ans et je serai libre de me rebeller comme je le veux, libre de fuir mon district, si je le veux… Mais pour aller où? Là est la question… Mais je ne vais pas abandonner mon père. Si je le laisse, il tombera, soufflé comme un château de cartes.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

RAPIDITÉ

• Je n'ai jamais vraiment eu la chance de prouver ce talent, ce qui serait un grand avantage aux Hunger Games; même chez nous, au Quatre, personne ne se doute que je suis sûrement l'une des plus rapides du Marais. Bien que je ne sois pas très endurante, je peux sprinter à une vitesse incroyable, et ce avec une discrétion relative.

MANIEMENT DE L’ARC

• Ma famille est très connue dans le Quatre. Nous sommes très pauvres, nous sommes pré-assignés à un travail de canneur et nous n’avons pas beaucoup de charmes, nos bonnes manières se résumant à une bonne bière en fin de soirée à regarder de vieux films ou des téléséries bidons du Capitole. Nous vivons simplement, quoi. Or, nous sommes célèbres. Pourquoi? devez-vous vous demander. Je vais vous répondre : la pêche à l’arc. Vieille coutume, qui servait autrefois à des fins récréatives, la pêche à l’arc est devenu rapidement le moyen de subsistance des Chase, car c’était le seul moyen d’aller chercher les Carpes Rocrânes, des poissons dont la particularité est de sauter sur leurs prédateurs, même hors de l’eau, et dont leur crâne est aussi dur qu’un rocher, blessant alors presque toutes les créatures qui s’en approchent, ce qui a quelque peu dissuadé toutes les familles du coin de venir en chercher, sauf la plus folle; la mienne. Elles ont (les Carpes) un nom scientifique, mais il a depuis longtemps été oublié, et nous avons décidé de les rebaptiser; en fait, c’était Jessie qui leur avait trouvé ce nom. M’enfin, j’ai appris à pêcher à l’arc, devenant une aventurière des Rocrânes depuis l’âge de neuf ans. Ajoutez le fait qu'il faille calculer le reflet dans l'eau du poisson, ainsi que la cible qui se trouve essentiellement dans le flanc, et vous avez un aperçu du défi. Heureusement, je m'en sors plutôt bien. C'est le seul talent que je suis vraiment sûre d'avoir.

AGILITÉ

• Cette expérience a également augmenté mes réflexes : si vous n’avez pas assez d’argent pour vous acheter ou même vous fabriquer un équipement de protection lors de ces pêches (j’ai d’ailleurs eu une fracture du crâne, un bras brisé, une côte fêlée, deux commotions cérébrales, un poignet foulé et une épaule déboîtée lors de ces escapades), vous apprenez très vite sentir venir vos assaillants et à les éviter à une vitesse et une adresse presque parfaites. Je suis désormais devenue très rapide de mes réflexes, évitant désormais presque tous les projectiles que sont les Rocrânes, qui, en passant, ont une chair délicieuse.

SURVIE

• Un talent que j'ai toujours eu. Ça doit venir de mes heures passées en forêt, ou de mon enfance difficile et miséreuse. J'ai un instinct de survie excessivement développé, je crois même que c'est mon talent le plus important. Une jugeotte, une logique importante m'habitent. Je sais que faire en situation de danger, je sais quand et où courir, je sais également faire confiance à mon instinct pour me sortir du pétrin. Je sais également allumer un feu, même si je ne brille pas de mille feux, et connait quelques plantes comestibles. Disons que si je participais aux Jeux, je ne serais pas nécéssairement le tribut le plus facilement tuable.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Jessie Chase, District Quatre, dix-huit ans, 75ème édition, troisième édition d’Expiation, alors que le District Quatre devait envoyer le double de tributs. Mon frère n’a pas eu de chance; il a été pigé en premier, de toute façon. Alors, même si ça n’avait pas été l’Expiation, il aurait été fauché. Il serait mort de toute façon.
Je ne me rappelle pas très bien de cette journée-là. Je sais juste que lorsque son nom a été pigé, j’ai eu le vertige. Les os creux. Je ne pensais pas au fait que cela détruisait ce qui restait de notre famille, je ne pensais pas au fait que mon frère était condamné, je ne pensais pas au dernier sourire qu’il m’a adressé, ce sourire triste qu’il a fait lorsqu’il était sur le podium, qui semblait dire « t’inquiète, Sage, je serai de retour! ». Non. Je ne pensais à rien. J’ai juste couru; couru tout droit, vers l’infini. Non; vers le seul lieu qui m’apaisait. La mer.
Je n’ai même pas pris le temps de me déshabiller; j’ai sauté à l’eau, et je suis resté submergée pendant tant de temps que j’ai failli me noyer. Lorsque je suis remontée à la surface, je ne m’en rendais même pas compte : j’étais devenue un poisson dans un aquarium, je n’entendais rien, ne disais rien. Ce bocal de verre me protégeait du mal. J’ai alors pêché toute la journée, sans relâche, j’ai combattu les Rocrânes sans émotion aucune. C’était il y a à peine deux semaines.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

À quoi cette rébellion va-t-elle servir, de toute façon? À nous amener une autre merde comme le Capitole, peut-être pire encore? À décimer le peu de population qu’il reste sur la planète? Recommencer cette apocalypse qui nous tira à cet état? Je suis lasse. Et pourtant, je souhaite la rejoindre. Je vais renverser le Capitole. Je vais les aider, ces gens, à venger mon père, mon frère, ma mère et ma sœur, même mon chat qui a le ventre ballonné ces derniers temps. Je souhaite à tout prix tuer Snow, et de mes mains. Le voir souffrir comme on a souffert. Et si Coin se révèle de la même veine que lui, je m’en occuperai personnellement. S’il le faut, je la tuerai.


JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est un défi de tous les jours à récolter. DU COUP, MON NOM A 19 chances d’être pigé. J'EXERCE LE MÉTIER DE pêcheuse ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime bien. JE SUIS DANS LE 4ÈME DISTRICT. AYANT 15 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

i remember these days when you taught me how to survive, brother

Je sens mes jambes fléchir sous mon poids, qui me semble monumental, tout à coup, je sens le monde en entier sur mes épaules frêles, qui ploient sous autant de force, sous autant de masse. J’ai l’impression de ressentir absolument tout, empilé sur mon dos qui se broie, qui ne peut plus se relever. Je me sens défaillir, je vois le monde tanguer autour de moi, mon père m’apparait brouillé, soudainement. Ce que je ne sens pas, c’est le verre de lait qui glisse de ma main et qui vient s’écraser au sol, répandant son liquide nacré et ses tranchants couteaux de vitre sur le carrelage. J’entends la collision amplifiée par mille, elle m’arrache un sursaut tandis que mes tympans vrillent et que ma chair vibre. Une vague de chaleur infernale et de froid polaire m’assiège alors, et massacre mes pensées. Je vois mon père se pétrifier, immobile, et pour longtemps. Je sens mon univers basculer encore plus profondément qu’il ne l’était déjà.

Mort. Jessie est mort. Combien sommes-nous, désormais, dans la famille Chase, la grande famille des aventuriers, chose dite avec ironie? Je ne sais plus, je n’arrive plus à compter, mon regard cherche une autre personne que mon père et moi. En vain, bien sûr. Nous ne sommes plus que deux. Nous ne sommes plus que deux. L’information n’arrive pas à atteindre mon cerveau, une sorte de blocage se créé en mon esprit. Qui m’aidera à monter la ralingue, maintenant? Certainement pas mon père. Je peux savoir que derrière cette forteresse immobile qu’il s’est construite, c’est la fin du monde. Je ne peux lui en vouloir. Je ressens la même chose. Comme des milliers bris de verre que l’on malaxerait en votre intérieur, ressentez, ressentez leur lame pointue lacérer vos chairs, vos entrailles, ressentez leur morsure froide et pourtant brûlante, ressentez l’horreur. Ressentez exactement ce que nous, on ressent.

Soudain, un volcan. Quelque part en moi, un volcan vient d’exploser, il entre en éruption. Une colère sans nom me monte tranquillement le long de l’échine, venant se ficher dans mon cœur meurtri. Je sens la lave et les débris propulsés autour de moi, je me sens devenir la flamme et la pierre, la colère à l’état pur, la rage sous sa forme la plus effroyable. Ces salopards du Capitole! Ils méritent tous, tous, tous de mourir! Je n’ose même pas regarder la télévision montrer le tueur de mon frère, car je sais que ma colère se porterait sur lui ou sur elle, or ce n’est pas de sa faute. C’est la leur. À ceux qui nous forcent à nous entretuer à chaque année, et ce sans aucune raison. Ils ne font qu’alimenter la rébellion, ils ne font que mettre de l’huile sur le feu. Qui les dévorera un jour ou l’autre, fier de sa vengeance, étanchant une soif depuis trop longtemps contenue.

Avant même que j’en donne l’ordre, mes jambes s’élancent vers la sortie, elles m’emmènent au loin. Je les laisse faire, allez, jambes, emmenez-moi le plus loin possible d’ici. J’entends des Pacificateurs me crier de retourner chez moi, mais je ne me retourne pas. Je m’en fiche, de ce qu’ils pensent. J’ai besoin de me défouler, et s’ils m’arrêtent, c’est eux qui subiront. Je crois qu’ils ont compris, ils ne m’importunent plus.

Je me demande où mon corps me porte. Non, en fait, je le sais déjà, à mesure que les arbres se font plus nombreux. Il m’emmène au lac, le même où je suis allée pêchée le jour de la Moisson, le même où l’on chasse les Rocrânes. Un lac caché, prenant source dans l’eau du lac public. Mon lac.

À peine suis-je arrivée que déjà mon corps s’apaise, mes larmes se tarissent. C’est mon terrain de chasse, d’eau et de terre, avec une chasseresse de feu et un arc d’air. Tout est en parfaite harmonie, je me retrouve hors du temps, hors du monde et des horreurs. Je suis libérée. Ce lac est devenu ma seule raison de vivre, ce lac et la forêt qui l’entoure. J’aimerais me mettre à la chasse, un jour. Je suis sûre que je serais excellente. Et puis, je rapporterais encore plus de nourriture à la maison, et je trouverais peut-être quelques marchandises illégales à vendre à certaines personnes désireuses de manger de la vraie viande de temps à autre.

Mon regard d’ambre se dépose sur la surface endormie de l’eau. Ici, la paix. Le Capitole ne peut rien contre moi ici, je suis chez moi. Non, c’est faux. J’ai vu un hovercraft passer au-dessus de moi alors que je pêchais. Mais bon, mes illusions m’aident à survivre à tout cela. Et le pire, c’est que j’ai un horrible pressentiment pour l’année prochaine. Quoi de plus dramatique comme scénario que la famille maudite, les enfants presque tous arrachés pour aller mourir aux Jeux? Quoi de plus vendeur que la dernière de la portée, seule survivante avec son père anéanti, la farouche rebelle anti-Capitole? Quoi de plus spectaculaire que de l’envoyer elle aussi dans une nouvelle Arène? Croyez-moi, je ne me fais pas d’illusions là-dessus. Je le sais, je le sens. Je suis la prochaine. Mais moi, je compte revenir. Pour mon père. Pour libérer ma mère et ma sœur. Pour Jessie. Et pour tous les habitants du quartier pauvre du District Quatre, comme Zoé Williams, la dernière survivante de chez nous dans l’Arène. Pour les vrais habitants de Panem.

J’embarque dans mon bateau. Voilier de toute petite envergure, la coque faite à partir de sève et d’écorce, je l’ai construit à l’âge de sept ans, avec l’aide de mon père et de ma mère, bien sûr. Owen aussi en avait fait un, comme tradition exige dans le Quatre, et nous allons devoir le préparer pour un ultime et infini voyage, sur la mer, alors que nous irons y porter des fleurs et que nous y mettront le feu. Les funérailles typiques de chez nous. Et puis, un peu plus tard viendront les chansons. J’en improviserai une. Je n’ai pas chanté depuis des années, mais je crois que Jessie en vaut la peine. Même si je ne l’ai jamais vraiment croisé dans notre parcours scolaire, même si ces derniers temps il est devenu très solitaire.

Mon arc se trouve dans le fond de mon voilier, la Calypso. Je le prends machinalement, oubliant presque sa présence. Pourtant, dès que je sens le poids du carquois sur mon épaule et la garde entre mes doigts, je me sens apaisée. Armée. Défendue contre les menaces du monde d’Au-Delà-Du-Lac. Au-delà des visages effrayants et caricaturés des habitants du Capitole, qui semblent tout droit sortis de mes cauchemars. Non, ils sont comme mes cauchemars.

Soudain, l’eau se met à bouillonner. L’effervescence s’amplifie au fur et à mesure que je me rapproche du centre du lac, et puis deviens presque aussi puissante qu’un geyser au bout de quelques minutes. Mes doigts viennent glisser sur une flèche qu’elle encoche, comme si j’étais née pour faire cela, comme si c’était le cours naturel des choses, comme si c’était une évidence, mon arc est l’extension naturelle de mon bras. Je suis mon arc. Il est moi. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que je me nomme Flèche. Flèche Chasse. C’est tout de même ironique. Puis, la première carpe s’élance.

Elles s’y mettent par milliers. Un inexpérimenté aurait dit comme une pluie de météorite, moi je peux dire comme une tempête de neige. Je les évite sans aucun effort, étant rendue aussi habituée qu’elles dans cette poursuite, telle un chat. Telle un serpent. Puis, mes flèches s’élancent. L’une d’elles arrive en plein dans l’œil à une Rocrâne impulsive qui a tenté de me faucher. Une autre se fait tirer dans la mâchoire. Une autre dans le flanc. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le Soleil n’entame sa descente. À cette heure, elles deviennent moins actives, mais plus féroces. Je suis donc parée à toute éventualité.

Bien entendu, pas à celle-là.

Je continue ma chasse comme d’habitude, lorsque soudainement, un bruit sourd, un ronronnement, viens me prendre dans les tripes. Mon regard s’élève par réflexe vers le ciel. Puis je le vois. Un énorme hovercraft. Il passe juste en haut de ma tête. S’il me prend hors de ma maison en plein pendant la diffusion des Jeux, je suis foutue. Je m’immobilise, mon corps étant incapable de trouver une solution autre à mon problème. Mais je garde ma flèche. Au cas où.

Le bruit sourd de l’hovercraft vient secouer le fond des eaux. Non. Pas ça. Ça les réveille. Toutes. Et ça se croit en danger. Résultat : je suis foutue. Une douleur atroce à la pommette droite vient confirmer mes craintes, mais je n’ai pas le temps de réagir que je me retrouve sous mon bateau, dans l’eau. Je vais mourir noyée. Ou broyée pas des poissons. J’espérais une mort un peu plus… valorisante, je crois.

Pourtant, mes bras repoussent l’eau vers le bas, et ma tête se retrouve à nouveau à l’air libre. Je suis en vie! C’est alors que je vois le ciel. L’absence de ciel, en fait. Elles sont si nombreuses, à faire leur saut mortel, que je ne perçois l’hovercraft que par son ronronnement. Le ciel est grisâtre d’écailles. J’enlève mon carquois et le passe sous mon bras, histoire d’empêcher mes flèches de tomber dans le lac, et puis me fraie un chemin jusqu’à la rive. Une Rocrâne me frôle la nuque sur la berge. À part cette horrible douleur à la pommette, je m’en suis plutôt bien sortie. Par contre, mon bateau… Je ne le vois plus. Il sera plus sage d’aller le chercher plus tard. Après les funérailles, je crois.

Je décide de retourner chez moi, en attendant, et peut-être gribouiller une chanson pour Owen, après avoir dissimulé mon arc dans les hautes herbes de la rive. Mes pieds sont à nouveau devenus miens, ils ont quitté leur automatisme primaire. Mais il fallait que je sorte cette idée, qui, à présent, ne m’entre tout simplement pas en tête. Jessie est mort. Je ne le reverrai plus jamais. Jamais? Non! Il va entrer tout bientôt, revenu de la fête avec ses amis, et puis il viendra plaisanter à notre table avec ses fameuses blagues pourries, et nous allons tous rire parce que nous sommes fatigués de la journée épuisante. Et puis il y aura Maman, aussi. Et Phyllis. Non. Ils sont morts. Tous.

Mais cette idée ne s’enregistre pas. J’ai beau essayer, rien y fait.

J’arrive enfin devant la maisonnette de bois hasardeuse qui est la nôtre. Cela fait des années qu’elle menace de tomber, mais mon père s’acharne à la rénover du mieux qu’il peut. En même temps, moi aussi, mais je ne comprends pas très bien comment marche un marteau et un clou. Je suis bien plus utile à l’arc.
Je ne souhaite pas déranger mon père. Il a besoin de calme. Je passe donc par la fenêtre du sous-sol, et débouche en plein dans la dernière pièce où j’aurais voulu être. Mes jambes manquent lâcher dès que j’arrive à l’intérieur. La chambre est en désordre, bien entendu, Jessie n’a pas eu le temps de la ranger avant de partir pour le Capitole, et puis mon père n’a pas voulu y toucher. Moi non plus. Je viens m’asseoir sur le lit. Des livres, des feuilles, des documents… Le mobilier est jonché d’objets tous plus inutiles les uns des autres. Et puis, finalement, je tombe sur une liasse de papiers.

De toute évidence, c’est un formulaire d’inscription. Je pense avec un amusement amer que Jessie essayait peut-être de se trouver un meilleur travail que coureur de jupons. Peut-être était-il en prévoyance d’un quelconque évènement? J’analyse la première feuille. L’écriture en pattes de mouche, complètement différente de la mienne, grosse et ronde, de mon frère, remplit les champs proposés : nom, sexe, âge, taille, poids… Et puis, je trouve le titre du document. Inscription à l’Entraînement en Vue des Hunger Games. Horrifiée, je regarde les feuilles qui suivent, démontrant à quel point ce formulaire date. Je regarde l’âge écrit dessus. 12 ans.
Mon frère est un Carrière. Et depuis toujours.

Rebienvenue ! Bonne chance pour ta nouvelle présentation
Emma, très bon choix Malheureusement, elle est réservée pour un scénario. Je ne sais pas si tu t'es arrangée avec Atlas ? Sinon, il faudra changer je pense... Désolée

En même temps il l'avait réservée depuis longtemps
Mais j'aime beaucoup Georgie