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 Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON

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Aiden S. Bregstone
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Aiden S. Bregstone
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△ points : 2
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△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
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MessageSujet: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 30 Oct - 14:23

Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON 581843tumblrli9sxg0mDA1qzgzp2o1500

Avalon & Aiden
Remember all the sadness and frustation.


    Deux jours. J'avais pourtant essayé de fermer les yeux et de me laisser aller au grès des ombres suaves qui dansaient sur ma fenêtre, fermer les yeux et se laisser faire, attendre que Morphée dépose sur vous son lot de sable doré afin de pouvoir atteindre un sommeil tranquille et sans cauchemars. Deux jours que je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. J'avais remué mon passé à grand coups d'images indélébiles, l'annonce du nom de Billie Sweenage, ma décision de prendre les armes, l'air anéanti d'Avalon quand j'étais venu cherché Rumer pour lui proposer de se joindre à moi, autant d'images et de moments qui s'étaient incrustés dans ma mémoire. Je me tournai sur le côté, espérant pouvoir trouver un simple instant de sommeil en fermant les yeux assez fort. Rien. 5h34 du matin et deux jours sans sommeil. Il fallait que je fasse quelque chose pour trouver le sommeil et m’assommer à coup de pelle n'était pas forcément un très bon moyen d'arriver à mes fins. Je me tournai dans un autre angle, espérant trouver le sommeil en fixant mon regard sur la fenêtre et les ombres rosées qui commençaient à percer à travers les rideaux, mais cette source de lumière ne fit qui réveiller un peu plus mes instincts primaires. Il fallait que je sorte de cette maison, enfin c'est comme ça que nous aimions l'appelé, moi ainsi que mes compagnons, pourtant cet endroit ressemblait de plus en plus à un taudis. Nous logions depuis un moment à l'abri des regards, afin de ne pas trop attirer l'attention des peacekeeper qui traînaient dans le coin, et cette ruine qui nous avait parue confortable au début ne faisait que se détériorer de jours en jours. Quelque matelas posés à même le sol, des réserves de nourriture que j'arrivai à détourner et les résultats de la chasse des certains, voilà ce qui constituait notre butin.

    Deux jours sans sommeil, sans doute était-ce à cause du prochain quoi que nous préparions en cachette, et puis je me devais de trouver une explication rationnelle à ce manque de sommeil. Moïra m'avait prévenu qu'un convoi aller passer par le district afin de fournir des armes de plus aux peacekeeper qui formaient le seul rempart armé des différents districts. Rumer et moi nous étions mis en tête de détourner ce convoi et s'en approprier les armes afin de permettre notre sécurité, celle des autres habitants mais aussi de mener à bien notre révolution. Je me levais en hâte, essayant de faire le moindre de bruit possible afin de ne réveiller les autres qui dormaient à poing fermés. L'air frais me fouetta le visage et je respirai à plein poumons avant de m'engager lentement dans la forêt qui bordait notre district et bien je n'eusse jamais été à l'aise dans cet environnement j'avais tiré des leçons de ce que m'avait appris Rumer depuis que nous nous connaissions. Mes pas me menèrent au bord du lac, cette étendue d'eau qui se tenait là, impassible, la surface complètement lisse donnant cette impression de miroir qui reflétait tout le reste de la forêt. J'aimais me retrouver ici, sans savoir pourquoi cet endroit m'avait toujours marqué quand j'étais enfant, sans doute parce j'y avait appris à nager, comme presque tous les gamins du district neuf, mais aussi parce qu'il avait été mon point d'attache pour tous ces moments où je me suis senti seul.

    L'air avait beau être encore frais et le sommeil timide, j’ôtais mon pull et mes chaussures avant de me glisser dans l'eau froide, formant des petites vagues sur mon passage. J'avais besoin de sentir ce froid, de sentir l'eau sur ma peau, de pouvoir sentir les poissons qui me frôlaient, j'avais ce besoin de me sentir vivant. On me voyais comme un garçon courageux, téméraire et aventurier, et c'est cette image que je voulais montrer aux autres, pourtant chacun de nous possède sa part caché, l'autre face de la lune, et au fond de moi je n'étais qu'un garçon de dix-neuf ans comme les autres avec des peurs, des doutes et des incertitudes. J'enfonçais mon corps jusqu'au niveau de mon menton, respirant avec force l'air ambiant qui avait réveiller chacun des mes sens. L'apaisement me gagna alors et je pouvais sentir mes muscles se relâcher peu à peu, je fermais les yeux pour ne plus avoir à penser quand un bruit attira mon attention. Mes muscles se bandèrent et mes sens était à l’affût de n'importe quel signe, de n'importe quel bruit. « Il y a quelqu'un ? » Ma voix était forte et portante, je ne pouvais pas me montrer vulnérable. J'attendis le moindre signe, le moindre geste.
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Avalon R. Sweenage
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeVen 11 Nov - 16:45


J’avais besoin de prendre une certaine indépendance. Rumer était de moins en moins présente, je devais être capable en cas de mauvaises nouvelles de me débrouiller seule, et pourquoi pas en cas de moisson m’étant défavorable. C’est alors, qu’en une nuit où Rumer avait rendez-vous avec Julian je ne savais où, je pris l’une de mes plus grandes et risquées décisions. J’allais m’aventurer dans le forêt en pleine nuit pour m’entraîner. M’entraîner à quoi ? Je ne savais pas. Je voulais juste tenter de ressentir cette sensation : la chasse, en pleine nuit, dans une situation stressante puisqu’il n’était pas vraiment conseillé de sortir en pleine nuit dans le district. La lune triomphait encore dans le ciel quand je pris la porte. Il faisait froid, et les alentours étaient encore brumeux. Ce n’était pas vraiment le temps idéal pour une partie de chasse d’une novice en la matière. Le risque d’accident grave était très élevé, mais je me dis que, si un jour je me trouvais dans l’arène ou dans une toute autre situation réaliste du même genre, je ne devais pas refuser le combat et y perdre ma vie seulement parce qu’il faisait froid et que je ne pouvais pas sortir sans manteau. Et de toute façon, je n’avais pas une multitude d’occasions de pouvoir sortir en douce la nuit sans que Rumer ne fut au courant.

Quelques jours auparavant, alors que je passais dans la forêt réservée à l’espace de travail des chasseurs pour y trouver quelques baies qui pourraient me nourrir avant de retourner dans la piètre résidence Sweenage, j’avais trouvé une petite arbalète légère facile à manier. Bien évidemment, je n’avais reçu aucun enseignement pour l’utiliser étant donné que j’étais trop jeune lorsque mon père était toujours en vie. Mais cela ne devait pas être bien plus difficile qu’autre chose, j’avais même réussi à atteindre des troncs d’arbres visés lors de mes premiers essais. Cependant, ces cibles n’étaient pas vraiment difficiles puisque qu’elles n’étaient pas en mouvement. Je fus alors à court de flèches. Je cachai l’arme dans un coin infaillible et décidai de revenir quand je le pourrai. Ce jour était arrivé. Je ne perdis alors pas une seconde pour retrouver l’arbalète, qui était restée au chaud dans sa cachette toutes ces dernières journées. Je la pris, fis une réserve de flèches dans la forêt puisque les chasseurs ne prenaient même pas la peine de ramasser toutes leurs flèches n’ayant pas atteint les cibles, et commençai ma chasse. Même si mes prouesses avec cette arme étaient bien piètres, je dévoilai petit à petit une aptitude à pister les animaux de la forêt sans me faire repérer. C’est alors après avoir visé plusieurs lapins que je l’aperçus. Il y avait un chevreuil de petite taille à quelques mètres devant moi. Je ne voulais pas me résoudre à tuer cette magnifique bête, mais elle aurait été une si belle prise que je tentai quand même le coup. Je bandai mon arbalète avec soin. Je visai avec soin, et était prête à tirer lorsqu’un bruit attira mon attention et lança malencontreusement la flèche. Celle-ci traversa l’oreille de l’animal qui ne se plaignit pas de douleur mais qui fit un bruit atroce en s’échappant de mon joug.

« Il y a quelqu’un ? » Cette abruti de bête venait de trahir une présence humaine à dans la forêt. En effet, le bruit que j’avais moi-même entendu venait d’un autre humain entrant dans le lac situé quelques mètres plus loin, peu loin de la forêt. Ayant raté ma cible, je m’approchai alors de la bordure de la forêt pour observer l’inconnu en espérant ne pas me retrouver nez-à-nez avec un pacificateur. Le chevreuil fit une sortie remarquée en sortant de la forêt et en longeant le lac pour atteindre l’autre extrémité du bois. J’étais trahie, c’était clair. Il ne me restait plus qu’à cacher l’arme, et à fuir en courant en faisant le moins de bruit possible pour ne pas être suivie. Alors que toutes ces idées se bousculèrent dans mon esprit, je reconnus l’individu prenant une baignade bien matinale. C’était Aiden. Que faisait-il ici ? Je ne tenais pas vraiment à la savoir, et encore moins à ce qu’il me reconnût. J’avais l’air stupide avec ma petite arbalète, même pas fichue d’atteindre un chevreuil immobile. Après la stupidité flagrante dont je faisais preuve chaque jour en les critiquant sur leurs actions contre le Capitole, il allait me prendre en flagrant délit de chasse en pleine nuit. Pourtant, je sortis de la forêt pour me faire connaître. Je n’avais alors pas vraiment besoin de lui donner une réponse orale à sa question puisque que je me présentai à ses yeux. J'attendis ses mots.
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeMar 15 Nov - 14:49

    Pour un rebel je faisais bien pâle figure et si mes compagnons avaient été présents ils ne se seraient pas empêcher de se moquer de moi. Je venais de crier, haut et fort, ma position et j'étais totalement démuni, sans armes, sans compagnons cachés derrière les arbres, j'étais seul et à moitié nu face à un quelconque danger, on m'aurait sûrement remit la médaille des plus ahuri si il y avait eu un concours organisé. Mes muscles étaient tendus et mes yeux se lancèrent à la recherche d'un quelconque mouvement qui me parviendrait de la forêt ou d'un tout autre endroit, un chevreuil passa alors à ma gauche, fuyant lui aussi la provenance de ce bruit étrange et de cette présence que je n'avais pas encore reconnu. J'enfonçais un peu plus mon corps dans le l'eau froide, ne laissant apparaître que le haut de son visage, me tenant près à prendre ma respiration et à m'enfuir si cette rencontre s’avérait être de mauvaise augure. La lisère de la forêt qui s'étendait peu après le lac se mis à bouger et c'est avec un grand soulagement mais aussi avec une certaine surprise que je reconnu la silhouette d'Avalon, cette fille qui hantait mes pensées depuis deux jours sans sommeil. Elle se tenait là, devant moi, une arme que je ne pouvais reconnaître à la main et le visage de quelqu'un qui ne savait pas trop quoi faire dans cette forêt.

    Un soupire de soulagement s’échappa de mes lèvres tandis que j’émergeais de l'eau en oubliant toute pudeur enfantine, et même si cette situation paraissait de plus cocasses, j'étais le genre d'homme qui ne se soucis pas de son apparence physique. J'avançais vers la rive sans adresser aucune parole à Avalon, après tout j'étais aussi dans une situation qui pouvait la laisser perplexe, après tout il y avait des heures plus chaudes pour prendre un bain dans le lac, je n'étais donc pas le seul en tord. « Tu m'a fichu une peur bleue » J'émis un sourire, essayant de détendre cette atmosphère qui semblait prendre une tournure désagréable à mesure que je sortais de l'eau, mon pantalon de toile beige était maintenant trempé, ainsi que mon corps mais je ne me souciais pas de remettre mon pull alors que je venais de sortir de l'eau, après tout je ne pouvais pas attendre que le soleil me réchauffe. « Ce chevreuil ... c'est toi qui l'a entendu, comme moi non ? » Je connaissais avec exactitude les talents de chausseurs de Rumer, et elle me l'avait mainte fois démontré, mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir Avalon en action, simplement parce que j'avais choisi de ne pas le voir, cette image m'était insupportable à imaginer.

    Je ramassais mes affaires en hâte et pris de soin de détailler l'arme que la jeune Sweenage tenait dans sa main, l'ensemble formait une arbalète de petite taille, assez pour tuer quelque animaux mais sans doute pas assez précise pour éventrer un être humain. Cette situation me rendait de plus en plus inconfortable, et bien que j'essayais de le cacher avec des sourires crispés, je m'étais attendu à tout sauf à la venu d'Avalon dans la forêt, et surtout à notre rencontre. J'avais beaucoup de mal à la regarder dans les yeux, sans doute à cause de ces sentiments qui me tirailler de part et d'autre à chaque fois que je la croisais simplement dans la rue.

    Il y a de ces sentiments enfantins qu'on ne contrôle pas et je m'étais fait une raison là-dessus, moins je voyais à Avalon et plus mes idées étaient clairs. Loin de moi l'idée d'être désagréable avec elle, j'avais toujours fait en sorte d'être présent pour sa famille à la perte de Billie, simplement parce que je n'arrivais à me débarrasser de ces sentiments que je ressentais à chaque fois que sa silhouette traversait mon regard. « Il semblerait que Rumer ne soit pas la seule à aimer chasser tôt le matin » J'émis un sourire discret, la regardant pour la première fois dans les yeux depuis qu'elle s'était montrée à moi. « Moi non plus je ne suis pas très bon à ce jeu-là. J'aurai sûrement trouver le moyen de me blesser en voulant atteindre ce chevreuil.» Je fis un pas en direction de la forêt, prenant soin d'éliminer toute trace de mon passage par le lac, effaçant les marques de mes pas, faisant attention à ne rien laisser derrière moi. « Alors, qu'est-ce que tu fais là à une heure si matinale ? »
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeMer 16 Nov - 22:11


Je me tenais là, immobile, comme une pauvre abrutie qui attendait ses ordres. Je voyais qu’Aiden n’était pas plus en confiance quand j’étais encore dans la forêt. Cependant, au moment où il reconnut mes traits, je vis une pointe de soulagement dégager de tout son être. Il n’était plus autant sur ses gardes que quelques petites secondes auparavant, même si je remarquai tout de même chez lui une crispation. Mais de toute façon, il était courant de le voir dans cet état, même lorsqu’il ne faisait pas nuit, au bord d’un lac plutôt lugubre. Peut-être que son statut de rebelle le rendait comme cela, ou peut-être était-ce autre chose. Quoi qu’il en fut, je restais sans une parole à attendre ses mots, ses questions. Il s’approcha de la rive en silence, s’approchant de moi sans dire un seul mot. La situation était stressante, bien que nous ayons exclu toute possibilité de danger. A mesure qu’il sortit de l’eau, je découvris un corps dénudé. Pas entièrement, parce que même si l’eau était agréable sur le corps, je doutais que quelques degrés seulement rendre une immersion longue possible. Non pas que la nudité me gênait, mais elle n’arrangeait en rien à ma gêne de me sentir, une fois de plus, à un endroit où il ne fallait pas.

« Tu m'a fichu une peur bleue » Voilà ce que furent ces premiers mots. Pas la peine de vous dire que je partageais totalement le sentiment, mais je ne ressentis pas le besoin de lui exprimer. Cela tombait tellement sous le sens. Je crus alors apercevoir un petit sourire de sa part, chose que je dus m’imaginer puisqu’Aiden ne faisait que rarement preuve de gentillesse avec moi, et la situation de ce moment n’était pas vraiment propice aux familiarités. « Ce chevreuil ... c'est toi qui l'a entendu, comme moi non ? » A croire qu’il me pensait incapable de quoi que ce soit, bien sûr que c’était moi ! Apparemment, personne d’autre ne s’était manifesté, alors pourquoi douter ?! « A moins qu’une troisième personne passe ses nuits à faire des choses bizarres dans la forêt, je pense qu’on peut dire que c’est bien moi. » J’avais vraiment un problème. J’étais sans cesse méchante, sèche et froide dans mes paroles. D’abord, je brisais le cœur de ma sœur en passant mon temps à dénigrer ses actions pour une révolte, et ensuite, je repoussais machinalement toute approche d’Aiden. Il ramassa ses affaires, nettoya les traces de son passage et reprit la parole pour briser le silence glacial qui régnait maintenant dans les environs, après avoir examiné l’arbalète non sans discrétion. « Il semblerait que Rumer ne soit pas la seule à aimer chasser tôt le matin. » Rumer, Rumer, et toujours Rumer. Il était vrai qu’ils passaient leur temps ensemble, mais je commençais à m’imaginer qu’ils n’avaient pas qu’une relation amicale simple. Combien de fois avais-je fais ce cauchemar, où je les voyais se marier et me laisser tomber comme une inconnue qui n’avait jamais compté ? Sûrement beaucoup trop de fois pour avoir les idées claires quand je les voyais ensemble. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de souhaiter croiser Aiden, ou même ne serait-ce qu’échanger un regard, même s’il n’était marqué que par un dédain. Il me regarda cependant avec un petit sourire, et je ne pus m’empêcher de rougir. Heureusement pour moi, le froid et l’obscurité étaient de mon côté pour masquer cette faiblesse d’un court instant.

« Moi non plus je ne suis pas très bon à ce jeu-là. J'aurai sûrement trouver le moyen de me blesser en voulant atteindre ce chevreuil. » Un rebelle qui ne savait pas chasser, c’était bien la chose la plus absurde que j’avais entendu jusque là. Je me contentai de baisser les yeux. J’étais bien incapable de lui répondre. A chaque instant, je voulais sortir une phrase parfaite. J’étudiais chaque mot, chaque expression pour ne pas laisser transparaître quoi que ce soit. Peut-être pour paraître plus forte que je ne l’étais réellement, je ne savais pas. Ce ne devait pas être très agréable de parler à un glaçon comme moi, mais malheureusement pour lui, j’étais la seule présente ici. Il se dirigea donc vers la forêt, nettoyant les quelques traces qui restaient, et lança la question que je redoutais. « Alors, qu'est-ce que tu fais là à une heure si matinale ? » Il fallait s’en douter. Lui, c’était évident qu’il se baignait, je ne pouvais donc pas lui renvoyer la question dans un élan de méchanceté. J’étais donc condamnée à lui répondre que je m’entraînais en quelque sorte pour les jeux. Bien évidemment, lui, il n’avait plus l’âge. Mais moi, je devais encore supporter une année d’éligibilité, et cette dernière m’effrayait plus que tout. Je lui sortis alors un mensonge plus gros que moi, bien que mon argument n’était pas non plus hors de propos. « Je… Je ne chassais pas. Mon but n’est pas d’éliminer des êtres vivants, comme vous le faites sûrement avec les autres. » Je mis bien maladroitement l’arbalète derrière mon dos, chose stupide puisqu’il l’avait déjà vu. C’est alors que je me rendis compte de ma bourde monumentale. Il venait de me demander ce que je faisais, et j’avais trouvé la solution de lui dire la vérité en voulant la lui cacher. Oui, je chassais, mais pas pour les raisons qu’il s’imaginait. « Je prenais l’air. La maison est infestée de bêtes, et l’odeur n’est pas vraiment agréable alors je suis partie. » La réplique était stupide, mais pas si fausse que cela. La maison où nous vivions avec Rumer était vraiment dans un sale état, mais nous ne pouvions pas nous permettre de payer quelqu’un pour la rendre plus habitable. Alors nous nous débrouillions comme nous pouvions. « J’ai cru devoir faire face à un pacificateur dans la forêt, excuse-moi de ne pas m’être présentée plus rapidement. » Ces mots tombèrent comme un cheveu sur la soupe, mais ils étaient véritables et s’accompagnèrent d’un regard rempli d’embarras.
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 20 Nov - 17:18

Que fallait-il que je fasse ? J'avais toujours eu cette mauvaise habitude, pas seulement avec Avalon mais avec toutes les personnes qui se montraient hostile avec moi, cette habitude de prendre la mouche et de me renfermer. Depuis mon plus jeune âge j'avais du faire face aux œillades indiscrètes des gens, aux murmures échangés sur mon passage, aux détournements d'épaules quand j'accostais quelqu'un. Pourquoi ? La réponse se tenait dans le fait que j'étais le fils du maire et que, contrairement à d'autres comme la famille Sweenage, je n'avais connu aucuns drames sans ma vie. C'est pour cette raison que j'avais décidé de me révolter, non seulement à cause du pouvoir infâme du Capitol, mais aussi pour prouver que je pouvais en être. « A moins qu’une troisième personne passe ses nuits à faire des choses bizarres dans la forêt, je pense qu’on peut dire que c’est bien moi. » Je baisais les yeux, fuyant son regard comme quelque chose d'angoissant et de malsain. Au fil des années j'étais devenu hermétique à ce genre de réponses froides et sèches, sauf quand celles-ci venaient d'Avalon, j'étais soudain replongé dans une partie de mon enfance où je baissais la tête à chaque fois que me regard se posait sur elle.

Pour ne pas déranger à la règle je pris place sur un des rochers qui surplombait le lac, essayant de pas laisser des traces sur celles que j'avais préalablement effacées. L'air commençait à se faire doux et le soleil pointait quelque peu le bout de son nez. « C'était une question idiote. Je fais un piètre ... enfin tu vois. » J'avais toujours cette peur d'évoquer mon statut de rebelle en présence d'Avalon, sans doute parce qu'elle m'en voulait toujours de l'avoir laisser de côté, parce que j'avais préféré confier ce devoir à Rumer. Pourtant je ne pouvais m'empêcher de croire que ce que j'avais fait était la bonne chose, que j'avais réussi à la protéger quelque peu de ce monde extérieur, de monde brutale et des choses que nous faisions pour nous en sortir. J'aimais croire qu'elle avait un avenir parce que j'avais agis de la sorte, parce que je l'avais laissé de côté. « Je… Je ne chassais pas. Mon but n’est pas d’éliminer des êtres vivants, comme vous le faites sûrement avec les autres. » J'osais un demi-sourire, sachant très bien, à l'entente de son ton, que la jeune Sweenage me mentait sans vraiment y faire attention. Avec le temps j'étais devenu un fin observateur, ce qui me servait dans ma vie de rebelle, et je pouvais comprendre les gens sans avoir à les connaître, il me suffisait d'observer. Je savais à quel point le désir d'indépendance des soeurs Sweenage était important, je l'avais assez vu avec Rumer, et je venais de la constater avec Avalon, c'est pourquoi je décidait de ne pas poser de question indiscrètes sur son passage dans la forêt.

« Je prenais l’air. La maison est infestée de bêtes, et l’odeur n’est pas vraiment agréable alors je suis partie. » J'avais passé assez de temps dans cette maison pour savoir que les propos d'Avalon était plus que vrais, et je m'en voulais de ne pas pouvoir en faire plus pour lui faciliter la tâche. « J'en toucherai deux mots à mon père, si tu veux, il pourra sans doute faire quelque chose pour ça. » Cela avait toujours été ma solution de replis, les autres me voyaient comme le fils à papa qui ne pouvait pas se battre seul, ils étaient loin de penser que je finirais rebelle. Pourtant, et aussi bizarre que cela puisse paraître, je n'avais aucun mal à demander l'aide de mon père dès qu'il s'agissait d'un problème touchant les Sweenage, simplement parce que je ne voulais pas qui leurs arrive quoi que se soit. Je n'haussai toujours pas regarder Avalon directement, préférant contempler avec admiration les entailles sur mes poignets, signes des mes tentatives d'entrainement forcé. « J’ai cru devoir faire face à un pacificateur dans la forêt, excuse-moi de ne pas m’être présentée plus rapidement. » Je relevais lentement la tête, lui accordant l'un de mes demi-sourire crispé qui me servait de rempart. J'avais eu peur moi aussi, peur que je mettrais sûrement sur le compte du manque de sommeil depuis ces deux derniers jours, depuis que je m'étais engagé je vivais avec cette peur constante d'être pris au piège, de ne plus pouvoir rien faire pour la cause, pour cette chose qui brûlait dans mes entrailles. « C'est pas grave, je comprend tout à fait. C'est les risques à prendre en sortant au milieu de la nuit. » Les pacificateurs se montraient de plus en plus méfiant quand aux gens qui sortaient sans motif précis, depuis l'annonce de l'existence du district 13 les mœurs avaient changées dans la plupart des districts et la peur se faisait sentir. « Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un lever de soleil. » La phrase était bateau, je le conçois, mais je ne savais vraiment pas quoi dire devant Avalon depuis la jour où j'étais venu chercher Rumer, j'espérais secrètement qu'elle en est plus à dire que moi.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeSam 26 Nov - 21:14


Nous n’avions pas l’air très fin, tous les deux dehors dans le froid. Aucun de nous deux ne savaient vraiment que dire et nos raisons de nous trouver hors de chez nous à cet horaire n’étaient pas vraiment avouables. Du moins, pour ma part. Je ne voulais pas de sa pitié, ni de ses conseils. Notre début de conversation n’était pas vraiment palpitant, ni même intéressant. J’étais comme incapable de sortir ne serait-ce qu’un mot agréable, ou même un geste gentil. J’aurais pu l’aider à ramasser ses vêtements ou autres, mais je n’avais rien fait de cela. C’était à peine si je répondais à ses questions. Je voulais fuir cette situation en courant le plus vite possible, mais en même temps je me sentais en confiance avec lui, je savais que rien ne pouvait m’arriver. « J'en toucherai deux mots à mon père, si tu veux, il pourra sans doute faire quelque chose pour ça. » Il avait toujours les mots et les attentions pour nous aider, Rumer et moi. Bien que ce fusse souvent son père qui nous apportait concrètement l’aide, l’idée venait bien souvent d’Aiden, et je pris conscience que je lui devais beaucoup, peut-être même jusqu’à ma vie. Malheureusement pour lui, j’avais cette manie. Je repoussai toujours loin de moi et de mon cœur les personnes qui m’étaient chères. N’ayant jamais connu ma mère, puis perdu une sœur et mon père, je ne voulais plus perdre de personnes aimées. Ma seule solution était alors de n’aimer personne, chose bien difficile.

« C'est pas grave, je comprends tout à fait. C'est les risques à prendre en sortant au milieu de la nuit. » Oui, les risques en effet. Lui devait avoir l’habitude d’en prendre beaucoup, alors que moi c’était peut-être l’une des premières fois que je faisais quelque chose d’illégal. Cela me fit frissonner. J’étais maintenant comme eux, je sortais la nuit pour faire des choses interdites. Je chassais, on pouvait m’arrêter pour braconnage alors que ce n’était même pas mon objectif, ainsi que pour vol et détention d’une arme. Dans un moment de crispation, je laissai l’arbalète tomber à terre, laissant une belle trace d’un passage humain dans le coin. Je tentai de la nettoyer avec mes pieds, bien sommairement, et pitoyablement, il fallait l’avouer. De plus, les pacificateurs étaient à l’affut du moindre petit signe depuis l’annonce du district Treize. Elle avait donné de l’espoir au peuple, mais aussi de l’effroi. La sécurité s’était bien renforcée, il n’était plus possible de sympathiser avec les pacificateurs. Je n’avais vraiment rien à faire là, mais je ne pouvais me débiner. Aiden était ici, il m’avait vu, et encore pire, il me parlait. Je ne pouvais donc fuir comme une trouillarde.

Je ne pensais pas qu’il m’avait vu avec l’arme. Ou peut-être évitait-il tout justement de me regarder. Chose dont je ne pouvais que lui être redevable puisque j’échangeais rarement des conversations passionnées. « Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un lever de soleil. » Je n’en avais ratés aucun depuis des semaines. Je dormais peu, très peu. Depuis que Rumer n’était plus là les nuits, je ne pouvais dormir. Les rares heures de sommeil que je m’offrais n’étaient pas réellement désirées. Parfois, en travaillant, je m’effondrais de fatigue et pouvais dormir quelques minutes jusqu’à quelques heures. Ce jour-là, cela faisait trois nuits que je n’avais quasiment pas dormi. J’étais plutôt en forme quand je chassais puisque mes sens et ma concentration étaient en action, cependant, depuis quelques minutes, je sentais mon corps m’abandonner. Mais je pourrais bien tenir jusqu’à la maison, je ne tenais pas à passer des heures en la compagnie d’Aiden. « On peut dire que tu as de la chance dans un certain sens. Je n’en ai pas ratés beaucoup depuis les départs nocturnes récurrents de Rumer. » Mes paroles n’avaient rien de désagréable pour une fois. Peut-être n’allait-il pas comprendre ce que je voulais dire par chance, tant pis. J’avais cet air pitoyable, que je gardais exclusivement pour ma solitude. La situation familiale, les jeux, l’ambiance dans le district… Tout cela me devenait de plus en plus insurmontable, mais je tentais de rester forte pour ne pas passer pour la pleurnicharde de service que tout le monde plaint dans le quartier. Je devais rester forte pour Billie, elle qui n’avait pas eu la chance de vivre sa vie. « Parfois, j’aimerais être ailleurs. Je ne sais pas où, peut-être quelque part où je n’aurais pas à vivre aussi horriblement. J’aimerais tellement que Papa et Billie soient là...» Ma voix commençait à dérailler je devais me reprendre tout de suite sous peine de passer pour la pire des candides. Et pourtant, j’avais pour humeur d’ouvrir mon cœur en ce début de journée. Mon cerveau ne pouvait plus combattre les pulsions de mon cœur. « Et maman… Ils me manquent tellement. » Ma voix finit de se briser, les larmes commencèrent à couler. Je voulus les masquer rapidement, manquant de me blesser le visage avec l’arbalète que j’avais ramassée. Comment passer de la fille froide voulant tout cacher à la piètre petite fille trop fragile, ce fut en toute beauté.


j'irai plus vite la prochaine fois, du moins j'essaierai (:
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Aiden S. Bregstone
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△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeMer 30 Nov - 17:54

Mon malaise commençait à s'apaiser au fil du temps, je me sentais de plus en plus apte à entamer une conversation sensée avec Avalon, car il faut dire que jusqu'à présent nos paroles n'avaient rien d'un grand discours puisque que nous passions la majorité du temps à éviter de se parler et de se regarder. Le soleil était apparu par delà les arbres, donnant un reflet doré à l'eau qui dormait paisiblement dans le lac, l'air s'était réchauffé et mes vêtements étaient maintenant secs. Je pris alors le temps d'apprécier ce moment d'apaisement, une chose qui m'était devenu très rare depuis que j'avais décidé de prendre les armes contre le Capitol. Je fermais les yeux un instant, m'assurant tout de même d'entendre la respiration d'Avalon, de peur qu'elle ne s'échappe de nouveau devant moi comme elle faisait depuis toutes ces années. C'était avec un plaisir certain, bien que silencieux, que je partageais ce moment avec elle, il était rare de nous voir tous les deux papoter gaîment de tout et de rien, aussi rare qu'il l'était de nous voir ensemble. Je me tut quand j'entendis l'arbalète tomber aux pieds de la jeune Sweenage, il ne fallait pas que l'ambiance redevienne pesante, mais je ne put m'empêcher d'esquisser un sourire quand je la vit essayer de recouvrir cette trace avec ses pieds. Elle était d'une innocence pure, d'une lumière aveuglante, elle était l'un des rares personnes, à ma connaissance, qui ne se cachait pas derrière des faux semblants et autres masques.

« On peut dire que tu as de la chance dans un certain sens. Je n’en ai pas ratés beaucoup depuis les départs nocturnes récurrents de Rumer. » Une grande vague de culpabilité m’envahit à l'entente de ces paroles, après tout j'étais celui qui avait enrôlé Rumer dans ma cause, même si cette-dernière l'avait fait en tout connaissance de cause. Je m'en voulais d'avoir laissé Avalon seule, sans la présence constante de sa soeur auprès d'elle, mais j'avais autant besoin de Rumer que de savoir Avalon en sûreté loin de cette guerre horrible et dévastatrice. Je m'en voulais oui, mais j'étais sur d'avoir fait le bon choix en la laissant de côté, je ne pourrai jamais me le pardonner si il lui arrivait quoi que se soit. « Je suis désolé. Je sais que tu doit m'en vouloir pour l'enrôlement de Rumer. » Bien sur qu'elle m'en voulait, c'était l'une des raisons pour lesquelles nous ne parlions que très peu elle et moi, mais j’espérais au fond de moi qu'elle puisse comprendre mon geste, un jour elle apprendra mes sentiments, sans doute serais-je déjà mort, quand bien même elle découvrira pourquoi je l'ai laissé de côté toute ce temps. « Je l'ai pas forcé tu sais. Je lui ai proposé et elle m'a suivit. Ne lui en veut pas à elle, c'est moi qu'il faut blâmer. » J'étais prêt à prendre cette charge sur mes épaules pour pouvoir améliorer les relations entre les deux soeurs Sweenage. Je préférais de loin qu'Avalon m'en veuille, qu'elle n'est plus l'envie de me voir et d'entendre parler de moi plutôt qu'elle s'éloigne de sa soeur aînée.

Je m'étais, inconsciemment, rapproché d'elle, abandonnant ma pierre pour me retrouver à quelque pas seulement d'Avalon. J'aurai voulu la prendre dans mes bras, pouvoir lui dire des mots qui la rassureraient sur l'avenir de Rumer, sur son avenir et sur la guerre que nous menions contre l'injuste Capitol, j'aurai voulu mais je ne pouvais pas me laisser distraire. Elle était l'unique raison pour laquelle je ne dormais que très peu la lui, à chaque bruit indiquant un accident dans le district mon coeur se mettait à battre à tout rompre et je priais secrètement qu'il ne lui soit rien arrivé. « Parfois, j’aimerais être ailleurs. Je ne sais pas où, peut-être quelque part où je n’aurais pas à vivre aussi horriblement. J’aimerais tellement que Papa et Billie soient là...» Sa voix s'était comme fendu à la fin de sa phrase, je voyais bien les larmes qui montaient à ses yeux alors qu'elle essayait péniblement de les renvoyer, et je n'y pouvais rien. Je me sentais comme inutile, et je commençais à penser que sa vie serait sans doute bien meilleure si je n'étais pas là. Je chassais péniblement ces images de ma tête, trouvant la force de la regarder dans les yeux, prêt à la soutenir si elle s’effondrait, prêt à l'emmener loin d'ici si elle le demandait.

« Et maman… Ils me manquent tellement. » Je vis les larmes glisser de ses yeux, et pendant une fraction de seconde je me suis senti incapable de faire le moindre de geste. C'était la première fois que je voyais Avalon dans cet état, elle qui se montrait d'habitude si forte et si renfermé, elle qui ne craquait jamais et qui avais toujours un mot pour vous répondre. La jeune Sweenage, celle qui occupait mes pensées depuis de nombreuses années, venait d'ouvrir une porte sur sa sensibilité qui m'était encore inconnue. Je m'avançais un peu plus vers elle, glissant ma main sur son bras, comme pour l'empêcher de se briser en mille morceaux. Inconsciemment ma main se porta à ses joues, chose que je n'aurai jamais fait avec une quelconque autre personne, mais il y avait cette attraction qui me poussait à ouvrir une porte en moi également, à laisser de côté nos "querelles" et nos regards bas qui ne voulaient rien dire. « Je suis désolé. » Sans était-ce la moindre des choses, moi qui me sentais si coupable du mal qui lui pesait sur les épaules, de m'excuser auprès d'elle d'une excuse sincère et mesurée. J'effaçais de mon pouce l'une de ces larmes avant de m'éloigner quelque peu, ne voulant pas m’initier dans l'espace qui était le sien. « Je ne suis pas sur d'être en mesure de te promettre quoi que se soit. Je ne peux pas te promettre que tout iras mieux, mais ... » Je ravalais ma salive, incertain de la continuité de ma phrase mais pourtant, il résidait en moi cette envie de tout lui dire, de m'exprimer au grand jour sur mes sentiments, sur celui que j'étais réellement. « Mais je serais toujours là, si tu as besoin de quoi que se soit, toujours. » Il fallait ne pas en dire trop tout en sachant en dire assez, jeu auquel je n'étais pas vraiment doué. Je laissais apparaître un mince sourire, essayant de lui transmettre l'attention dont elle avait besoin, essayant de lui faire comprendre que je pesais mes mots, et je m'étais montrée à elle sous un jour nouveau, sous un jour vrai.

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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 4 Déc - 18:09


Pour la première fois depuis des années, j’avais ouvert mon cœur. Il n’était plus question d’une Avalon froide et impassible, mais d’une jeune fille sensible qui avait presque perdu tous les êtres qu’elle aimait. Il était évident que j’étais trop dure avec ma sœur et Aiden. Ils faisaient tout cela pour m’aider indirectement, pour m’offrir de quoi vivre, ou pour nous assurer un avenir digne de ce nom. J’étais cependant trop égoïste pour apprécier ces gestes à leur juste valeur. Je versais des larmes de tristesse, mais aussi d’énervement contre moi-même. Je n’avais rien fait pour rendre la vie plus facile à ma sœur depuis que notre père n’était plus là. Je ne faisais que dénigrer tous ces choix, à longueur de temps. Cela devait cesser, ou alors les jeux finiraient par régler le problème d’eux-mêmes en me faisant disparaître. Aiden s’approcha alors de moi, il porta sa main à ma joue. « Je suis désolé. » Je ne l'avais jamais connu comme cela. Dans un sens, nous étions assez semblables. Peu expressifs, toujours sur la retenue. Il était donc tout à fait logique que les rares conversations que nous ayons eu n'étaient pas, si je pouvais dire, intéressantes. Il effaça furtivement une de mes larmes pour ensuite prendre quelques distances. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas essayer plus pour effacer mon émotion. J'étais plus que froide avec lui, je n'acceptais même pas ses salutations s'il venait à m'en faire. Alors, que pouvais-je espérer mieux qu'un « je suis désolé » ?

« Je ne suis pas sur d'être en mesure de te promettre quoi que se soit. Je ne peux pas te promettre que tout ira mieux, mais ... » Je sentis une touche d'hésitation dans sa phrase, sa formulation. Il pesait sûrement chaque mot qu'il était sur le point de dire pour ne pas me laisser croire quelque chose de faux. Je le savais protecteur, et engagé. Il ne s'était pas embarqué dans une révolte juste pour son bon plaisir, non. Il prenait un risque incommensurable, alors que lui-même n'en avait pas réellement besoin à la vue de sa condition de fils du maire. Il avait tout, et pourtant il prenait le risque de le perdre. Je ne savais quel était son objectif précis en s'engageant à ce point. Libérer les districts, bien sûr. Mais les rebelles ont tous d'autres raisons qui leur sont propres ; une sœur morte aux jeux, des parents disparus sous les fouets des pacificateurs... Tous avaient leurs raisons, mais je ne connaissais pas celle d'Aiden. J'admirai son courage et sa témérité autant que je les craignais. Je ne voulais pas le perdre, je ne voulais pas qu'il soit arrêté, qu'on le dénonce. Non. Ce n'était pas possible, je ne pouvais plus vivre dans cette crainte permanente de voir les dernières personnes qui me sont chères avec une épée de Damoclès au-dessus d'eux. Mais j'étais incapable de leur dire, et de toute façon ils ne m'écouteraient pas et mettraient encore plus de hargne dans leurs convictions anti-capitoles. Alors, je me tus, comme à mon habitude. « Mais je serais toujours là, si tu as besoin de quoi que se soit, toujours. » Ses paroles me troublèrent. Nous savions, Rumer et moi, qu'il serait toujours là pour nous, comme il l'avait été depuis le début de nos nombreux problèmes. Cependant, il n'était pas comme j'avais l'habitude de le percevoir. Il semblait plus touché par ses paroles. Peut-être que c'était ma propre émotion qui transformait mon interprétation. Sûrement même.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Je me repris donc, effaçant toutes marques trahissant mes émotions passagères, et décidai de bouger. Le soleil se levait, il nous fallait peut-être prendre le chemin du retour pour ne pas nous faire attraper par les pacificateurs. « On devrait peut-être rentrer. Les pacificateurs vont bientôt sortir pour inspecter les alentours. » Je commençai à bouger, ne sachant et n'attendant même pas qu'il me suive. Mon inconscient voulait sûrement l'éviter le plus possible. Et pourtant, je me dis que je devrais profiter de ces instants où nous étions seuls pour partager quelques unes de mes peurs et interrogations. Après tout, j'avais été assez méchante avec Rumer pour lui épargner en plus mes lamentations. Au contraire, Aiden semblait bien plus enclin à m'écouter en ce début de journée. « Tu... » La question que je m'apprêtais à poser était tellement stupide que je me persuadai qu'il ne fallait pas continuer. J'aurais peut-être l'air ridicule en laissant mes paroles en suspens, mais sûrement moins qu'en posant véritablement ma question. « Non laisse. C'est stupide. » Je me retournai pour regarder face à moi, faisant un pas en direction du chemin pour retourner à la maison.
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 18 Déc - 11:25

    Nous avions tous deux baissés leur garde, se contentant de paraître vrais, essayant de prêter attention l'un à l'autre comme nous l'avions si souvent voulu sans ne rien y faire pour autant. Ils étaient tombés, les masques de l'indifférence, les barrières de l'infranchissable, et même si je me savait encore très loin du compte concernant l'ascension du coeur et de l'esprit d'Avalon, il me semblait avoir franchit un grand pas aujourd'hui. Pour la première fois depuis que nous nous connaissions, j'avais osé un pas vers elle, un pas qui m'avait semblé si dur à faire, mais qui s'était avéré être une chose que je ne regrettais pas. J'avais réussi, et je croyais fort en cette réussite, à franchir la barrière que s'imposait la jeune Sweenage pour ne pas avoir souffrir, dans mon élan de sympathie s'était installé un véritable sentiment d'amitié profonde, de toute cette estime que je lui portais sans avoir jamais réussi à lui et de ces sentiments que j'essayais tant bien que mal de refouler. Jamais je n'avais vu Avalon dans un état semblable, elle semblait déconnectée de ce monde, son regard vide d'expression avait le don de me faire terrifier mais l'un de nous deux devaient se montrer fort pour l'autre, et j'avais pour habitude de montrer en fort dans n'importe quelle situation. Moi, Aiden Bregstone, leader d'une révolution dont j'ignorais tout, membre important mais effaçable d'une armée de pantins, moi, je me devais d'être fort pour le reste du monde. J'avais envie d'être fort pour elle, parce qu'elle représente à mes yeux bien plus que je ne voudrais jamais l'avouer.

    Avalon avait cédée la première, s'effaçant pour laisser place à ses larmes, j'avais essayé de me montrer présente pour elle sans pour autant lui imposer ma présence, et Avalon ne m'avait rien dit. Rien. J'aurai sans doute préférais qu'elle m'insulte pour ce geste, qu'elle s'écarte de ma présence et s'enfuisse pour rentrer chez elle. À la place elle se contenta de ne rien dire, chose qui écrasa un peu plus mon coeur sans que je ne sache comment l'arrêter. « On devrait peut-être rentrer. Les pacificateurs vont bientôt sortir pour inspecter les alentours. » La jeune femme repris ses esprits, essuyant ses larmes du revers de la main, et se mit en marche dans la direction opposée, sans pour autant savoir si j'allais m'élancer à sa suite. Je ne voulais pas la suivre. J'aurai voulu rester là, impassible, me contentant de lui montrer toute cette frustration qui s'était emparée de moi en l'espace d'un court moment. Je mis plusieurs secondes avant de reprendre mes esprits à mon tour, attrapant mon sac d'une main et me maudissant intérieurement de ne pas pouvoir lui résister. Faible, voilà quel était le mot qui me décrivait à cet instant. « Je ne devrait pas trop tarder à rejoindre les autres, ils vont s'inquiéter pour moi. » J'avais insisté sur le symbole de l'inquiétude, dans une attaque pathétique à Avalon afin de lui montrer que d'autres s'inquiétaient sûrement de savoir où je me trouvais et si j'étais en sécurité. Cette attaque pathétique n'était qu'un moyen pour moi se faire ressortir ma frustration sans pour autant me mettre définitivement Avalon à dos, chose que je ne supporterais pas.

    J'avançais à quelques pas derrière elle, lui laissant l'espace suffisant pour ne pas l'entraîner dans une envie de fuite et de confinement. Les branches craquèrent sous nos pas, les feuilles dansaient au grès du vent et je sentais ma frustration me quitter peu à peu pour laisser place à une nostalgie primaire des jours heureux, où rien ne nous importait, ses jours que Panem n'avait pas connu depuis plusieurs décennies. « Tu... » Mon regard dériva sur Avalon qui marchait à quelques pas devant moi, j’accélérais un peu mon rythme afin de la rattraper, me retrouvant positionner à sa gauche. « Non laisse. C'est stupide. » J'osais un demi-sourire tout en continuant à avancer. J'avais toujours connu Avalon sous ce jour, ne voulant pas se dévoiler par peur de je ne sais quoi, retenant toujours la moindre ce ses paroles en voulant laissant dans une tornade d’inexactitudes et d'incertitudes. « Dis toujours. Je suis curieux d'entendre ce que tu as à dire, même si ça te paraît stupide. » D'un pas rapide je pris les devants, m'engouffrant à travers la forêt dans l'attente de ce qu'Avalon pourrait bien me dire.
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 18 Déc - 14:42


Mon instant de faiblesse avait été bien court. Je m'étais reprise, sûrement pas à temps, mais j'avais au moins limité l'impact sur Aiden. Cependant, je sentais comme un malaise quand je pris l’initiative de partir. J'étais froide, oui. Je l'avais toujours été. Il le savait pertinemment, alors à quoi s'attendait-il de ma part ? Que je le complimente ? Que je me prosterne devant lui pour son courage démesuré et lui avouer que je ne le prenais pas pour le pire des cons ? Certainement pas. J'étais bien trop fière pour contredire tout ce que j'avais pu faire auparavant, même si je devais perdre une personne qui m'était très chère. Je partais, peu rapidement puisque mon coeur espérait voir Aiden me suivre. « Je ne devrais pas trop tarder à rejoindre les autres, ils vont s'inquiéter pour moi. » Les autres, les autres... Oui les rebelles devrait-il dire plutôt. Alors comme ça, Rumer aussi n'était pas à la maison cette nuit ? J'étais partie sans même y faire attention. Mes élans de jalousie refirent surface violemment, Rumer et Aiden, tout le monde les voyait ensemble. Les deux courageux, les deux qui se battaient pour leurs familles et la liberté de Panem. Je me revoyais comme la fille stupide qui ne faisait que déranger ce couple si harmonieux. Je savais qu'il n'y avait rien entre eux, du moins je l'espérais de tout mon coeur, mais ces pensées ne cessaient de revenir pourrir mon existence. « Va les rejoindre s'ils te manquent tant que ça. Je ne t'en empêche pas. » Quelle parole stupide je venais de déclamer à voix haute! Elle était empreinte de méchanceté, de je ne sais quoi, mais sûrement pas de gentillesse et de délicatesse comme j'avais fait preuve quelques minutes avant. A peine l'avais-je fait que j'en m'en mordais les doigts. Nous avions fait tellement d'efforts, pour que je vienne tout briser en ressortant ma stupidité innée.

Je m'étais alors lancée dans une idée qui ressemblait plus à la Avalon qui s'était présentée quelques minutes auparavant. Mais je la coupai court de peur de passer pour une folle qui ne savait pas ce qu'elle voulait. Bien évidemment, ma phrase à peine entamée puis mon refus de la continuer avait fait mouche. C'est le genre de comportement qui attise encore plus la curiosité envers l'autre personne. Aiden ne manqua donc pas de m'interroger. « Dis toujours. Je suis curieux d'entendre ce que tu as à dire, même si ça te paraît stupide. » J'étais coincée. J'avais deux possibilités : fuir en courant en oubliant tout, ou lui répondre. Dans les deux cas je passais pour une fille totalement stupide, mais au pire, cela Aiden le savait déjà. Nous étions maintenant dans la forêt, je fis quelques pas avant de me décider. Il était devant moi, attendant ma réponse. J'aurais tellement voulu lui ôter le plaisir de lui répondre, mais je voulais lui dire, lui poser cette question. Je voulais lui faire partager mes craintes et lui demander s'il serait là pour moi en cas de malchance. Je pris mon courage à deux mains et me lançai. « Je... Tu... Tu viendras me dire adieu si on m'envoie dans l'arène ? » Question très stupide, évidemment qu'il viendrait. Ou alors, je m'étais vraiment fait de grandes illusions sur lui. J'allais dire que s'il ne venait pas je le rayerais totalement de ma vie, mais de toute façon, je n'aurais pas la force et le courage de sortir vivante de l'arène, alors le problème était réglé. « A part Rumer, je n'ai plus personne. On peut pas vraiment dire que je suis de bonne compagnie pour avoir un millier d'amis, tu as dû le remarquer. Je suis désolée d'être comme ça, c'est plus fort que moi. »

A peine avais-je prononcé ces mots que le destin me rappela à l'ordre. Malheureusement pour moi, une branche malintentionnée s'était cachée sur mon passage et me fit trébucher. Je me vautrai parmi les feuilles et les branches humides, me blessant au passage. L'arbalète que j'avais en main m'échappa et se brisa sur un rocher. Alors que je voulus me relever, je sentis une douleur vive dans mon poignet gauche et retombai immédiatement. La journée qui avait commencé de façon si spéciale et inattendue n'était pas terminée apparemment et me réservait bien des surprises.
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 18 Déc - 16:13

    J'aurai aimé pouvoir lui en vouloir, avoir la force de rebrousser chemin afin de la laisser seule dans cette forêt, prétendre être sans aucune sentiments, sans aucune pitié et d'une froideur incommensurable. Je m'en voulais d'être si faible, de n'avoir besoin de d'un regard elle afin de perdre toute crédibilité, elle était cette épée de Damoclès qui traînait au-dessus de ma tête depuis bien trop longtemps. Je marchais sans vraiment me soucier des pacificateurs, ils pouvaient bien m'emporter maintenant et me soumettre à torture, la voix d'Avalon résonnant dans ma tête n'était rien par rapport à ce qu'ils pouvaient bien me faire. « Va les rejoindre s'ils te manquent tant que ça. Je ne t'en empêche pas. » Ce ton, celui que j'appréhendais à chaque fois, reviens me claquer dans les oreilles comme si Avalon m'avait giflé. Je ne pouvais pas lui en vouloir, après tout j'étais celui qui l'avait mise de côté, qui avait tout fait pour qu'elle ne s'embarque pas dans cette rébellion que nous n'étions même pas surs de gagner, j'avais donc mérité ce ton froid et mesquin qui me claquait dans les oreilles. Cependant je n'étais pas décidé à me laisser faire, pas cette fois-ci, j'avais bien trop souffert déjà d'être celui que tout le monde attend de moi. Le gentil Aiden, celui qui aide les autres et ne demande rien en retour, celui qui s'engage pour une cause bien plus grande que sa petite personne, celui qui donnerait sa vie pour ne pas avoir à laisser partir les gens qu'il aime. J'en avais bien assez de ce ton, de ses yeux qui me tue à chaque fois que j'ose y plonger un regard. « Au moins il ne me parle comme à la dernière des ordures, et puis ils se soucient de moi, de ce que je ressens. » Mon ton était volontairement agressif et je m'en voulais déjà d'être rentrer dans le petit jeu d'Avalon qui n'allait pas nous aider à briser la glace.

    J'avançais au devant d'Avalon, essayant de calmer mes pulsions en comptant le nombre de mes pas et en guettant le moindre bruit qui pourrait nous indiquer une présence humaine. Il fallait que je me calme, que je laisse passer toute cette frustration qui s'était emparée de moi et qui ne voulait pas me lâcher. Quelques oiseaux accompagnaient mes pas, poussant de petits roucoulement qui eurent le don de m'apaiser quelque peu. J'attendit qu'Avalon me pose sa question, celle qu'elle avait tant du mal à dire et qui semblait lui brûler les lèvres. « Je... Tu... Tu viendras me dire adieu si on m'envoie dans l'arène ? » Je dus rater un de mes pas puisque je me retrouvais maintenant un équilibre sur un pied, fouetter en pleine face par la question de la jeune Sweenage. Tant de fois j'avais imaginer cette scène, devoir lui dire a dieu sans pouvoir ne rien changer à son destin, devoir la regarder partir dans l'arène avec cette impression d'avoir gâché sa vie. Cette image m'était bien trop dur à supporter et je fus obliger de fermer les yeux afin de reprendre mes esprits, laissant Avalon en suspens face à mon manque de réponse. Je me retournais lentement vers elle, essayant de ne pas verser une larme qui me serait fatale. « Je ... Je pense oui. Je ne voudrais pas te laisser seule si jamais ça devait arriver. » Les images d'Avalon dans l'arène revenaient à moi comme de minuscule et désagréable flash. Flash, je la voyais s'élancer pendant le bain de sang essayant de s'en sortir. Flash, Avalon prisonnière des carrières. Flash. Une larme coula lentement le long de ma joue et je ne fit rien pour l'en empêcher.

    « A part Rumer, je n'ai plus personne. On peut pas vraiment dire que je suis de bonne compagnie pour avoir un millier d'amis, tu as dû le remarquer. Je suis désolée d'être comme ça, c'est plus fort que moi. » Sa voix me rappela à l'ordre et je fus sorti de mes pensées avant de verser plus de larmes que je n'aurai voulu. Billie parti aux jeux, son père parti à son jour, Rumeur enrôlé dans cette armée dont je me disais chez. La vie lui avait tout pris, je lui avait tout pris sans pour autant m'en rendre compte. Avant que je n'eusse le temps de faire quoi que se soit j'entendis une branche cédée alors qu'Avalon marchait quelque peu derrière moi et la seconde d'après elle était à terre, essayant tant bien que mal de se relever après sa chute. « Non. Ne bouge pas au risque d'aggraver ta blessure. » Heureusement pour nous mon inscription chez les rebelles permettait l'accès a un sac à dos contenant assez de choses utiles au cas où nous soyons dans l'obligation de fuir le district, je trimbalais donc avec quelques bandes et une fine couche de pommade que j'avais réussi à obtenir par mon père. Je me penchais donc aux côtés d'Avalon, lui indiquant du regard qu'il serait mieux qu'elle ne bouge pas avant que je puisse remédier à sa blessure. Son poignet était quelque peu tordu et avait pris une couleur violette qui n'indiquait rien de bon, je le pris avec soin dans mes mains avant d'y étaler la pommade et de le serrer fort avec les morceaux de bandes restants.

    « Tu n'as pas à être comme ça avec moi. Je ne suis pas ton ennemi Avalon, malgré le fait que ça soit ce que tu penses. » Je restais là, à ses côtés, serrant sa main dans la mienne avec cette envie de lui dire tout ce qui me passait pas l'esprit, cette envie de lui dire que j'étais désolée pour tout ce que je lui avait fait subir, de me montrer désolé pour ce monde horrible dans lequel nous vivions, de pouvoir plonger mon regard dans le sien sans cette crainte qu'elle ne s'enfuisse devant le pathétique de mon discours. « J'aurai pris ta place. Dans toute autres circonstances, j'aurai préféré souffrir à ta place. » Je m'affaissais le long d'un arbre aux côtés d'elle, laissant toutes ces émotions m'envahir sans que je ne sache comment y mettre un terme. Je commençais à être fatigué de ne pas pouvoir aider plus que ça, d'être toujours sous tension et de rien faire évoluer pour les autres. J'étais fatigué de moi. « On gagnera la guerre avant qu'ils n'aient l'occasion de t'y envoyer. Je ferais en sortie que oui. » Je me relevais d'un geste peu assuré et remis mon sac sur mes épaules avant de tendre la main à Avalon afin de l'aider à relever et à marcher avec cette impression que cette journée ne s'en arrêterai pas là.
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Avalon R. Sweenage
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Avalon R. Sweenage
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△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : garde d'enfants


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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 18 Déc - 18:48


Mon idiotie ne faisait plus de doute, j'étais sûrement le pire boulet qui existait dans ce monde. Rumer devait bien se mordre les doigts de m'avoir comme soeur, et Aiden devait me maudire pour toutes les horreurs que je lui avais dites ou fait comprendre. Et on ne peut pas dire que notre rencontre dans le lac près de la forêt allait arranger les choses. Même si j'avais montré une pointe de sympathie, ma carapace s'était reforgée et peut-être même renforcée pour ne plus rien laisser passer. Et ce n'était pas la suite de notre tentative de conversation qui allait me débloquer. « Au moins il ne me parle comme à la dernière des ordures, et puis ils se soucient de moi, de ce que je ressens. » Après tout, je méritais amplement cela. J'étais une vraie peste quand je lui parlais, et lui le supportait depuis déjà bien des mois. Je ne pouvais lui répondre, lui dire que, oui j'étais une pauvre fille qu'il faudrait jeter dans l'arène tellement sa méchanceté pourrissait tout le monde dans le Neuf, oui je le traitais comme une ordure parce qu'il avait eu le malheur de toucher mon coeur. Je me contentais alors de baisser les yeux, comme j'avais l'habitude quand les mots ne venaient plus à mon esprit. Sa phrase me brisait cependant le coeur, je venais sûrement de passer un cap de haine où il n'était plus question de retour en arrière. Je gâchais tout.

Cela se voyait qu'il était énervé. Il était plus tendu qu'à son habitude, et plus brutal dans sa démarche. Je ne l'avais jamais vu comme ça auparavant. Dire que j'étais la cause de tous ces maux, je m'en voulais terriblement. Je ne pouvais rattraper mes paroles, j'aurais été encore plus blessante. Peut-être valait-il mieux laisser tout cela dernière nous et passer à autre chose. C'est ce que je fis en lui posant la question qu'il voulait entendre. A le voir, elle était totalement inattendue. Dans un sens, qui s'attendrait à recevoir une telle question ? J'attendais cependant sa réponse avec grand intérêt. Par pur égoïsme peut-être, j'espérais l'entendre dire qu'il ne voulait pas me voir partir et me garder auprès de lui. Qu'il ne voulait pas me perdre, qu'il ne voulait pas avoir à supporter ma vue sur un écran géant à me faire massacrer à la hache par les carrières. A la place j'eus une réponse plus que correcte, qui satisfaisait largement mon égoïsme. « Je ... Je pense oui. Je ne voudrais pas te laisser seule si jamais ça devait arriver. » Il serait là, et c'était sûrement la seule chose qui comptait. Il viendrait, et je pourrais lui avouer tout ce que j'avais sur le coeur. Lui dire que je l'aimais et qu'il devrait se battre pour arracher une belle vie, sa belle vie au Capitole et à toutes ces brutes qui ne vivent que grâce à notre exploitation. Je le remerciai d'un petit sourire esquissé, qu'il ne vit sûrement pas puisque je le cachais. Je continuai en lui exprimant une tentative de pardon bien dissimulée, puis la chute fut brutale. J'étais à terre, les os tout endoloris, humide de la tête aux pieds. Je crus à plus de peur que de mal lorsque je sentis mon poignet qui envoyait des signaux de détresse.

« Non. Ne bouge pas au risque d'aggraver ta blessure. » Aiden se précipita pour me venir en aide. Dans ma malchance, il avait dans son sac de rebelle quelques objets pouvant soigner quelque peu ma blessure. Je ne regardais pas mon poignet tellement la douleur me laissait redouter la pire des visions d'horreurs. Je sentis Aiden étaler de la pommade glacée sur le poignet, qui me fit frissonner. Il prenait grand soin, cela se voyait. Je le regardais, il était tellement absorbé par ce qu'il faisait, ardeur que j'admirais tellement chez lui bien que je ne cessais de lui répéter que son engagement n'était qu'une absurde sottise. J'admirais son aisance, sa passion... Tout chez lui était comme perfection à mon regard. « Tu n'as pas à être comme ça avec moi. Je ne suis pas ton ennemi Avalon, malgré le fait que ça soit ce que tu penses. » Il avait toujours les mots justes pour me rassurer quand moi je ne faisais que le repousser. Il savait ce qu'il fallait me dire pour me faire comprendre que mes cauchemars finiraient bien par s'arrêter un jour. « Je sais, je suis désolée. C'est juste que... quand Rumer est partie je me suis retrouvée seule et... c'était toi qui l'avait emmené... Je t'ai pris pour coupable de tous mes maux, alors que je ne devrais ne blâmer que le Capitole. Pardonne-moi. » Je venais pour la première d'avouer mes véritables sentiments à voix haute. Ce pourquoi je n'avais jamais été gentille avec lui, même si on savait tous au fond de nous ces raisons. J'espérais qu'il puisse un jour pardonner ma bêtise. « J'aurai pris ta place. Dans toute autres circonstances, j'aurai préféré souffrir à ta place. » Aiden s'affaissa contre un arbre, il était tout proche de moi et continuait de tenir mon poignet pour qu'il ne s'abîme pas plus. Je voulais me blottir contre lui, passer la journée avec lui pour ne pas penser à autres choses. Je voulais lui dire qu'il n'avait pas à être si attentionné avec moi et me dire cela. Mais je réalisai petit à petit que ces mots n'étaient peut-être pas qu'une simple parole visant à me réconforter. Il semblait vraiment être sensible à ma douleur. Que pouvais-je répondre à ce genre d'aveux ? Je ne savais pas, j'étais perdue dans mes pensées. Pour unique réponse, il reçut un regard profond qui le remerciait de tout cela. C'était tout ce que j'avais à lui offrir. Les larmes montaient me piquer les yeux, mais elles ne coulèrent pas. J'avais cependant les yeux rouges. Ces dernières années, j'avais muri bien trop vite. J'avais perdu trop de morceaux de mon coeur, cela m'avait renforcée, mais beaucoup trop.

« On gagnera la guerre avant qu'ils n'aient l'occasion de t'y envoyer. Je ferais en sortie que oui. » Je ne pouvais que lui être redevable de tout cela. Je ne savais s'il disait vrai, mais je croyais au fond de moi qu'il voulait véritablement tout arrêter pour que je puisse avoir une vie digne de ce nom. Il se releva et tendit la main pour m'aider à me relever. Je la saisis sans hésiter, le remerciant d'un petit signe de tête. Mon poignet me faisait vraiment souffrir, mais j'entrepris bien piètrement de masquer les traces de ma chute. Bien évidemment, le résultat était médiocre, alors je laissai tomber l'idée au risque de signaler ma présence encore plus. « Aiden... » Je prononçais peut-être son prénom pour la première fois, et cela me fit quelque peu frissonner intérieurement. « Je sais que tu y arriveras. Même si cela doit coûter des vies, même si tu dois faire des choses horribles... Je sais que tu feras tout pour sauver les gens qui en ont besoin. J'ai confiance en toi. » Je tournai le visage, ne voulant pas montrer que je voulais me jeter à son cou pour lui dire tant de choses que je n'avais encore jamais dites jusque là. « Je sais que tu risques bien plus que ta vie en étant avec eux. Et je sais que je me comporte mal envers toi... J'ai juste... C'est seulement que... J'ai peur. Je ne veux pas perdre encore perdre quelqu'un que... Je ne veux pas te perdre. »
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeDim 18 Déc - 22:31

    Un jour. Il n'aura fallu qu'un seul jour pour remettre en question tout ce qui me semblait acquis avec Avalon, avec moi-même. Nous nous tenions l'un à côté de l'autre, essayant tout deux de refouler des pulsions, des envies, enfin c'était certainement mon cas après la matinée que nous venions de passer. Je n'avais pas cette habitude, de me confier ouvertement aux autres, de me montrer sous mon réel jour. Mes compagnons et moi-même n'échangions que quelques signes de sympathie, bien qu'une sincère amitié nous liais, mais je n'étais pas le genre de garçon à m'asseoir pour parler de mes sentiments les plus profonds. Je ne sais si la présence d'Avalon avait été libérateur ou bien si tout simplement le temps avait décidé d'agir à ma place afin d'accélérer la vérité sur mes sentiments, mais en tout cas je ne pouvais niais que cette matinée était un train de tout chambouler, de la plus petite confiance en moi à la plus grande peur de voir la jeune Sweenage fuir devant mes sentiments. J'étais là, affaisser contre un arbre, ma main toujours agrippée à celle de la jeune femme, oubliant presque les conditions de notre "amitié" si particulière. « Je sais, je suis désolée. C'est juste que... quand Rumer est partie je me suis retrouvée seule et... c'était toi qui l'avait emmené... Je t'ai pris pour coupable de tous mes maux, alors que je ne devrais ne blâmer que le Capitole. Pardonne-moi. »

    Je ne pouvais que la comprendre, m'en voulant toujours plus de lui avoir arraché la seule personne qui lui restait, comme ces monstres du Capitol qui lui avait pris sa soeur et ne lui avait jamais rendu. Je lui accordais un regard empli de remerciements et de compassion sans pour autant pouvoir lui répondre. C'était déjà un très grand pas que d'entendre Avalon s'excuser pour une chose dont j'étais le coupable. « Ne t'en fais pas, c'est plutôt à moi de présenter mes excuses. J'aurai vous en parler à toutes les deux plutôt que de te la prendre de cette façon. » Je lui adressais un demi-sourire, espérant ne pas avoir à faire à des larmes que je ne pouvais contrôler, je ne pouvais pas me montrer sensible malgré le fait que je voulais, par dessus, dévoiler à Avalon le vrai visage des sentiments que j'avais pour elle. Et si elle s’enfuyait devant moi ? Et si, en lui dévoilant ce que je ressens pour elle, elle prenait la fuite et décidait de ne plus jamais me revoir ? Je ne pouvais pas me permettre de la perdre d'une quelconque façon, je ne voulais pas la perdre, pas sans m'être battu pour la garder auprès de moi. A l'entente de ma phrase, celle où je confiais que j'aurai voulu souffrir à sa place, Avalon ne répondit pas, mais elle m'accorda un regard que je n'avais jamais vu avant sur le visage de la jeune Sweenage. Au contraire des regards qu'elle m'adressait généralement, celui-ci n'était pas empli de haine, de colère ou d'indifférence, bien au contraire il semblait sincère, véritable et je ne put m'empêcher d'en frissonner à l'intérieur et de sentir mon coeur se serrer dans ma poitrine.

    Je me remis debout maladroitement et tendis ma main à la jeune femme qui ne se fit pas prier pour la prendre. J'avançais à l'allure d'Avalon, m'assurant de ne pas la voir tomber une nouvelle, glissant mon bras derrière son dos afin d'assurer ses arrières en cas de chute, regardant avec attention l'endroits où elle mettait les pieds. Je m'étais avancée devant elle, dans un passage passablement étroit afin de dégager les moindres obstacles qui auraient put contribuer à une nouvelle chute d'Avalon quand sa voix me parvient aux oreilles. « Aiden... » L'entente de mon prénom, de la part de la jeune femme, eut le don de me faire sursauter. C'était bien la première fois que je l'entendais prononcer mon prénom, avant aujourd'hui Avalon ne m’appelait guère par mon patronyme, je ne me souviens pas l'avoir déjà prononcé mon nom en ma présence.

    Je me retournais pour lui face, une expression d'inquiétude sur le visage dut à la prononciation de mon prénom, me tenant près à me précipiter sur elle au cas où elle vacillerais. « Je sais que tu y arriveras. Même si cela doit coûter des vies, même si tu dois faire des choses horribles... Je sais que tu feras tout pour sauver les gens qui en ont besoin. J'ai confiance en toi. » Ses paroles mes touchèrent au plus profond, si bien que je n'eut aucun moyen de retenir un sourire. Personne ne m'avais jamais tenu un tel discours, pour tout le monde je n'étais que le fils du maire, celui qui avait vécu une enfance heureuse et sans soucis, celui qui serait sûrement du côté du Capitol. Mon père lui-même n'avait jamais signaler le moindre signe d'investissement dans ma vie, me laissant dépourvu d'aide quand j'en avais le plus besoin. Ces mots, de la part d'Avalon m'avait touchés en plein coeur et je sentis déjà les larmes me montaient aux yeux. Laissant de côté le passage étroit que je venais d'arranger, mes pas me guidèrent au devant d'Avalon qui avait tourné la tête, comme si la chose qu'elle allait dire la couvrait de honte, et avant que je n'eu le temps de la remercier elle se remit à parler. « Je sais que tu risques bien plus que ta vie en étant avec eux. Et je sais que je me comporte mal envers toi... J'ai juste... C'est seulement que... J'ai peur. Je ne veux pas perdre encore perdre quelqu'un que... Je ne veux pas te perdre. »

    Je sais pas ce qui m'est passé par la tête à ce moment, ni même si ce qu'étais sur le point de faire se montrait être politiquement correct. A cet instant précis je ne savais qu'une chose : Avalon venait d'ouvrir une porte que je ne pensais pas accessible et je voulais lui montrer que cette porte comptait beaucoup pour moi. « Tu ne me perdra pas Avalon, pas tant que tu voudras bien de moi dans ta vie. » Sans que je sache comment, ni même pourquoi, je m'étais élancé auprès d'elle, agrippant sa taille et positionnant ma main sur sa joue. Mes lèvres touchèrent les siennes et pendant un instant je n'étais plus conscient du monde qui nous entourait. Tout aurait put s'écrouler autour de moi, le monde aurait pu subitement arrêter de tourner, on aurait put m'infliger des centaines de coups de fouet que je n'aurai rien senti. Il était temps, ou peut-être ne l'était-il pas, je me fichais pas mal de savoir si nous étions près ou non, je voulais que ce moment ne ce finisse jamais. Cet instant me paru durer une éternité, sans que je ne sache si Avalon répondait à mon baiser mais il me fallait pourtant briser cette étreinte sans quoi je risquais qu'elle ne fuisse définitivement. Je quittais les lèvres d'Avalon avec cette impression que le temps s'était complètement arrêté autours de nous, comme si nous avions était coupés du monde pendant un cours instant. « Je ... Je suis ... désolé. » Mes mains quittèrent et je dus me résigner à m'éloigner d'elle, attendant mon châtiment la tête baissée, guettant du regard la fuite d'Avalon devant mes sentiments.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeLun 19 Déc - 16:33


La matinée était si... si spéciale. Je ne savais pas pourquoi j'avais dit tout cela, ouvert mon coeur comme je ne l'avais jamais fait, même avec ma soeur. Je me sentais tellement stupide, avec mon poignet sûrement cassé, emmitouflée dans des vêtements bien trop grands pour moi. J'avais probablement choisi l'un des pires moments pour lui dire ce genre de choses. Ce qui était dans un sens drôle fut que nous passions de mots très blessants à des excuses teintées d'une pure gentillesse. J'étais particulièrement exécrable avec Aiden, comme s'il était la pire personne de ce monde, alors qu'il était bien tout l'inverse. Il restait pour la plupart du temps muet devant mes attaques répétitives et totalement gratuites. Il supportait les mots les plus blessants, pour ensuite entendre les plus gentils que j'eus certainement dit de toute ma vie. Je ne pouvais pas lui en vouloir de s'être énervé comme cela, je le méritais. Il aurait sûrement même mieux valu que l'on me fasse réaliser plus tôt que j'avais un comportement égoïste. On me plaignait pour mes nombreuses pertes, mais on ne me disait jamais quand j'exagérais bien trop. Aiden me remit alors à ma place, mais ce fut bien calmement qu'il reçut mes excuses. « Ne t'en fais pas, c'est plutôt à moi de présenter mes excuses. J'aurai vous en parler à toutes les deux plutôt que de te la prendre de cette façon. » Je ne comprenais pas sa perpétuelle gentillesse ; à chaque mot sympathique que je disais, une centaine d'horribles venait et brisait tous mes efforts. Je ne voulais pas qu'on entre dans ma vie, je perdais tout le monde. Moins j'aimais de personne, moins je risquais de souffrir de leur perte. Mais voilà, la vie faisait parfois comme elle l'entendait et j'étais totalement impuissante face à une maladie incurable et tellement douloureuse. « Tu savais très bien que je refuserai alors que Rumer en brulait d'envie. Ça aurait été égoïste de ma part de la retenir, mais je l'aurai probablement fait. Je devrais plutôt te remercier de me l'avoir prise, pour elle. »

Nous nous renvoyions des excuses, chose totalement stupide. Cependant, mes excuses n'incluaient pas seulement mes paroles. Je voulais m'excuser pour tout, pour la vie infernale que je lui avais donné depuis que Rumer avait intégré son groupe, pour mes insultes récurrentes qui nous pourrissaient à tous la vie. Je n'étais pas douée à grand chose, mais pour cela j'étais peut-être l'une des meilleurs : embêter tout le monde. Avec mes airs de petite fille fragile, je pouvais vraiment donner le pire de moi-même à n'importe qui. Seulement, avec Aiden je voulais de tout coeur me montrer autrement. Mais je n'y parvenais pas, mon envie de l'avoir près de moi ne me faisait que le repousser d'avantage. Mes efforts étaient vain, et peut-être même maladroits. Il fallait l'avouer, je n'étais pas vraiment très douée dans les relations sociales. La preuve, mes amis étaient quasi inexistants pour ne pas dire qu'il n'y en avait aucun, Rumer devait me détester pour mes actes plus que puériles et Aiden, lui il devait me haïr pour tout ce que j'étais. Et je ne le blâmais pas. Au contraire, je ne méritais pas moins. J'espérais même parfois finir dans l'arène pour ne plus être un poids pour eux.

Alors qu'il m'avait aidé à me relever et à marcher pour continuer notre route vers la maison, une idée absurde me passa par la tête. Je lui fis les plus beaux compliments que je pouvais penser. Je le pensais, c'était certain, mais pourquoi le dire ? Le mot le plus agréable que je parvenais à dire de temps en temps était un petit bonjour sans grimace. C'était déjà difficile de souhaiter une bonne journée alors que nos vies étaient vraiment médiocres, alors dire à un rebelle qu'il y arriverait, qu'il sauverait tout le monde malgré les sacrifices, malgré les douleurs... et même pire! Que j'avais confiance en lui. C'était sûrement l'erreur qui trahit mes sentiments, mais je n'en avais que faire. Mon coeur s'ouvrit encore plus pour ne me laisser aucune façon de faire marche arrière. Je lui faisais comprendre qu'il comptait pour moi, même si j'avais toujours été méchante. La vérité dans ma haine contre cette tentative de révolte n'était pas que je la trouvais stupide, inutile et entièrement sans effet. Au contraire, avec le district Treize, les exécutions et punitions de plus en plus fréquentes, cette révolte semblait tellement proche, tellement réelle que je ne cessais de faire des cauchemars voyant Aiden et Rumer sur la grand-place avec des pacificateurs. J'avais tellement peur pour leurs vies. Une crainte totalement incontrôlable qui me mettait parfois dans un état proche d'une crise irréversible qui me paralysait pendant d'éternelles secondes. J'étais pour la plupart du temps étendue par terre à pleurer toutes les larmes de mon corps, avec un douleur terrible au coeur. Cette même douleur, je la ressentais maintenant. Je ne pouvais pas le perdre, c'était impossible.

Je sortis de ma folie en entendant la voix d'Aiden. « Tu ne me perdra pas Avalon, pas tant que tu voudras bien de moi dans ta vie. » Oui je le voulais. Je le voulais, lui, et personne d'autre. J'aurais tout donné pour pouvoir lui offrir mieux qu'une ruine qu'il faudrait des années et redonner espoir. Je voulais rester dans cette forêt, où personne ne nous ramenait à l'esprit que nous n'étions que des pions du Capitole voués à mourir pour qu'ils puissent s'incruster des diamants dans la peau. Je n'allais jamais voir toutes ces belles choses, et je m'en fichais. Je demandais juste la chance d'avoir une vie médiocre avec les personnes que j'aimais. Mais même cela nous était interdit. La matinée prit alors une tournure que j'étais loin d'imaginer lorsque j'étais sortie quelques heures auparavant pour chasser et m'entraîner secrètement. Aiden s'approcha de moi, mit sa main sur ma joue et déposa ses lèvres sur les miennes. Je ne savais combien de temps cela avait duré, mais sûrement moins longtemps que mon esprit le ressentit. L'émotion m'envahit, je n'avais aucune idée de la façon dont nous en étions rendu là. Quelques minutes auparavant je l'insultais presque et maintenant nous nous embrassions. C'était tellement improbable et... et je ne voulais encore moins le perdre. Maintenant qu'il était là, je ne pouvais me résigner à perdre pied. J'allais être tiré a sort, et partir pour une mort horrible. « Je ... Je suis ... désolé. » Il pouvait l'être en effet, mais je lui serais à jamais reconnaissante de son geste, de tout ce qu'il faisait pour moi. Dans mon émotion, ma crainte de le perdre ressurgit et m'emporta dans un sentiment qui me paralysait le coeur et me brulait le ventre. Je fondis en larmes. « Tu peux pas me faire ça. » Mon ton resta fragile et bas, pour si peu de temps. « NON T'AS PAS LE DROIT! JE VAIS CREVÉ DANS CETTE PUTAIN D’ARÈNE! TU ENTENDS ?! On va m'étriper comme on le fait avec les animaux ici, et vous recevrez les petits morceaux qui resteront dans un cercueil pitoyable... » Je haletais de colère. « Dis-moi que je suis folle, que je suis la pire des personnes qui existent! Mais je m'en fiche ! » Je ne lui laissais même pas le temps de s'exprimer, je déversais toute ma haine, ainsi que mon amour dans ce qui serait probablement mes dernières paroles pour lui. « Je t'aimerais toute ma vie ! même si celle-ci s'arrête dans la prochaine arène. » Mes larmes brouillaient ma vue, ma colère devait me donner un côté hystérique, mais je m'en fichais. Je partis en courant, totalement désorientée que je pris le chemin inverse du retour, mais il était trop tard pour faire demi-tour et laisser une chance à Aiden de me rattraper. Je courrais le plus vite possible, lâchant parfois quelques cris peu audibles de douleur lorsque mon poignet se frappait contre une branche. Je venais de faire la pire connerie de toute ma vie, elle allait peut-être même nous coûter la vie tellement ma discrétion était phénoménale.
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MessageSujet: Re: Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON   Remember all the sadness and frustration. ♣ AVALON Icon_minitimeLun 19 Déc - 18:23

    Il y avait ce sentiment, celui qu'on ne peut pas combattre, ce sentiment d'avoir fait quelque chose de mal à quelqu'un, ce sentiment de culpabilité qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche pas. Je venais de commettre un geste qui pourrait sans doute me coûter beaucoup, j'avais laissé mes sentiments prendre le dessus sur mon conscient, ce geste que j'avais tant espérer depuis des années, celui dont je rêvais secrètement la nuit pendant que d'autre rêve à une rébellion qui ignore tout de nous. On ne peut se débarrasser aisément de ce sentiment, il grandit en vous et absorbe tout ce qu'il y a de bon dans votre âme, on ne peut rien faire sinon le sentir avaler les partis de notre cœur une à unes. Je me tenais devant Avalon, attendant un signe de sa part, un geste, une gifle, qu'importe, il fallait qu'elle réagisse à ce baiser où j'allais devenir fou à attendre. « Je suis désolé », voilà tout ce que j'avais réussi à lui dire. Quel idiot je faisais à cet instant. Moi, le pathétique et misérable Aiden qui ne faisait que compliquer un peu plus la vie des autres parce qu'il ne sait pas quoi faire de la sienne. Il y a des jours où j'aimerais ne pas être là, ne pas exister ou bien être né différemment. Peut-être que si je n'avais pas été le fils du maire ils m'auraient tous pris au sérieux, si j'avais perdu des gens comme la plupart d'entre nous, j'aurai été différent et j'aurai sans doute trouver un moyen de ne pas gâcher la vie des gens que j'aime.

    Il ne fallu que quelques secondes pour que je comprenne que j'allais regretter ce geste pour le reste de mon existence. Le regard d'Avalon changea, j'avais maintenant le droit à du dégoût, ou du moment ce que j'analysais comme du dégoût, plutôt qu'à de l'indifférence. J'aurai voulu revenir en arrière, me contentait de la ramener chez elle et faire de nouveau l'impasse sur mes sentiments, j'aurai voulu qu'elle me gifle, tout plutôt que le dégoût que je pouvais lire dans ses yeux. « Tu peux pas me faire ça. » Non, je ne pouvais pas jouer de la sorte avec ses sentiments, je n'avais pas le droit de m'imposer à elle de cette façon. Je baissais la tête un plus plus, conscient du geste qui venait de signer la perte de tout lien que j'avais avec elle. « Avalon … Je... » Je n'eut pas le temps de finir ma phrase que la rage l'emporta sur la jeune Sweenage, ces paroles me heurtèrent de plein fouet. « NON T'AS PAS LE DROIT! JE VAIS CREVÉ DANS CETTE PUTAIN D’ARÈNE! TU ENTENDS ?! On va m'étriper comme on le fait avec les animaux ici, et vous recevrez les petits morceaux qui resteront dans un cercueil pitoyable...» La souffrance fut elle que je ne put m'empêcher de reculer devant les mots qui sortaient de sa bouche. J'avais sans mériter tout ça, toute cette haine dont elle me faisait par à l'instant même, tous ces mots qu'elle devait sans doute crever d'envie de me dire depuis un moment. Je venais de tout briser en m'imposer à elle de cette façon. Mais la brutalité de ses mots me choquèrent, pour Avalon tout était déjà écrit, ça serait elle qui partirait à l'arène et elle il resterait. Je n'arrivais à pas à considérer la scène, je ne pouvais pas fermer les yeux sans imaginer ce qu'elle me criait. « C'est faux. Tu … » Encore une fois je n'eut pas le temps d'en dire plus, Avalon s'écria un peu plus, me laissant une nouvelle fois complètement abasourdi par ses paroles. « Dis-moi que je suis folle, que je suis la pire des personnes qui existent! Mais je m'en fiche ! » Je n'étais plus en mesure de lui répondre quoi que se soit, la haine qu'elle déversait sur moi était bien trop forte que je ne pus m'empêcher de laisser les larmes couler sur mes joues. Avalon était brisée, et j'en étais le responsable, je pouvais bien mourir maintenant. « Je t'aimerais toute ma vie ! même si celle-ci s'arrête dans la prochaine arène. » Le choc fut rude, je dus cligner plusieurs fois des yeux afin de comprendre ce qu'il venait de se passer. Avalon Sweenage venait de prononcer certains mots que j'avais toujours rêvé d'entendre dans d'autres circonstances, et pourtant elle le faisait dans une expression de dégoût qui me transperçait de part en part. Avant que je n'eut le temps de réagir Avalon s'élança dans la forêt, me laissant les bras ballants devant des phrases que je n'avais pas encore pris le temps de comprendre.

    « AVALON !! » Ma voix se perdit dans l'immensité de la forêt et je dû réagir à la vitesse de l'éclair afin d'analyser la situation. Mes jambes se mirent à courir d'elles-mêmes et je m'élançais à sa suite sans savoir où mes propres pas allaient me mener. Tout ce que je savais c'est qu'il fallait que je la rattrape, peu importe ce qu'il m'en couterait, peu importe si il fallait que j'y passe toute la nuit, peu importe si on me trouvait. Une branche cachée me fit perdre mon équilibre et je me retrouvais à terre, je sentis le sang sortir de mon genou mais mon envie de retrouver Avalon fut plus forte que tout, si bien que me relevais sans prêter attention au saignement ni aux égratignures. Il fallait que la retrouver avant qu'un malheur de s'abatte sur elle, avant qu'elle ne fasse quelque chose de stupide ou que quelqu'un la trouve avant moi. C'est dans ma course de folle que j'entendis un sifflement qui me passa au-dessus de la tête et toucha l'arbre voisin, la vitesse à laquelle je courrais me fit tomber dans mon élan et je me retrouvais à terre avant même d'avoir pu analyser ce qu'il se passait. Le choc fut encore plus rude, ma tête heurta le sol sans que je n'ai le temps de réaliser, un soudain bourdonnement pris place dans mes oreilles comme si mes tympans avait été percés avec une aiguille. Je n'étais pas entraîné pour ça, à l'instar de Rumer ou de d'autres de mes compagnons, je n'avais pas été élevé pour survivre et combattre, je n'étais pas prêt. « Bregstone. » J'aurai sans doute pu reconnaître la voix d'Hunter entre mille, il était l'un des pacificateurs les plus craint de tout Panem et pendant un court instant nous avions étaient amis, je m'étais jouer de lui dans la plus grandes pièces de théâtre, me faisant passer pour un pro-Capitol afin de lui soutirer des informations. Il ne fallu pas plus d'une seconde pour que je me remette en course, ma tête me faisant toujours d'une souffrir d'une manière incommensurable. Un deuxième coup de feu fut expédié par le pacificateur et me huerta sur le côté, laissant une trace rougeâtre dans ma peau.

    J'avais couru, je ne sais combien de temps avant d'apercevoir la silhouette d'Avalon à quelques pas devant moi, je saignais plus que d'ordinaire et je dus faire un effort titanesque pour avancer jusqu'à elle. « Avalon … » Je l'attirais à moi par la taille, la faisant vaciller sous notre poids afin de rejoindre le sol au plus vite, essayant de nous dissimuler derrière des buissons et des arbres. J'étais essoufflé, le corps tremblant encore du coup de feu que je venais de recevoir, mais il fallait que je trouve cette force pour nous sortir de là avant qu'Hunter nous retrouve et fasse de nous des martyrs sur des buchers. « Il faut …. sortir de la forêt. » Je voulu me remettre debout mais la souffrance me tira un cri que je du retenir en me mordant le bras avec force, je n'avais plus la force de prendre les devants et je ne savais pas où nous nous trouvions ni même si Hunter n'était pas déjà derrière nous, l'arme visé en plein dans ma tête. « Je connais … un endroit … Il faut que tu partes … Avalon. »
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