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 don't do sadness → ANSLEYA

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MessageSujet: don't do sadness → ANSLEYA   don't do sadness → ANSLEYA Icon_minitimeLun 19 Mar - 0:10

Ansley et moi nous étions retrouvés plusieurs fois pour continuer notre devoir, après les cours ou pendant les pauses. Il ne semblait pas avoir d'amis particulièrement proches avec qui passer son temps et cela m'arrangeait : cela en laissait pour moi. Nos moments passaient ensemble devenaient beaucoup plus agréables, et je me détendais de plus en plus en sa compagnie. J'avais moins peur de ses réactions et m'autorisais à dire ce que je pensais, ce qui n'était pas particulièrement méchant ou agressif. J'avais parfois peur de passer pour une grosse tête et me contenais sur tous les faits dont je voulais l'informer. Au lieu de me révéler ses éventuels défauts et faire baisser mon sorte de béguin pour lui, tous les moments en sa compagnie ne faisaient que raviver cette petite flamme. Je lui trouvais encore plus de qualités, et le fait qu'il soit si gentil avec moi me faisait croire qu'il appréciait réellement le temps passé en ma compagnie. Je partais désormais, le matin, le sourire aux lèvres à l'idée de revoir Ansley et de sentir sa présence derrière moi. Et parfois, nous avions la chance de nous retrouver à côté et je résistais pour ne pas répondre aux mots qu'il m'envoyait. Ce n'était rien comme on pouvait imaginer, nous étions loin de nous envoyer des mots amoureux. Il n'y avait rien de cette nature dans notre relation. Je ne savais même pas si nous étions un semblant d'amis. En tout cas, nous pouvions bien nous amuser.

Ce jour là, j'étais arrivée en cours et l'avais attendu devant l'établissement. Je n'avais eu aucun commentaire désagréable : cela me faisait du bien. Mais c'était comme ça depuis qu'Ansley était intervenu et je ne pouvais que le remercier pour cela. N'ayant pas de montre, je ne pouvais que me fier aux élèves qui arrivaient encore. Et puis, tout était désert. Je m'inquiétais : Ansley était rarement absent. Au bout de dix minutes, je m'obligeais à rentrer dans l'école pour aller en cours. Je dû m'excuser auprès du professeur pour mon retard, mais il ne me fit pas trop de réprimandes puisque c'était la première fois que ça m'arrivait. J'étais une élève modèle, pire, exemplaire. Finalement, j'eus à passer toute la journée sans parler à personne. Bien que cela m'arrivait régulièrement avant que je ne parle à Ansley, cela me fit, cette fois-ci, tout bizarre. J'avais perdu l'habitude. Cela me permit de me concentrer sur mes cours .. Ou en tout cas, c'était ce que j'avais prévu. Je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi il n'était pas venu. Et ce fut la même chose le jour d'après, et les deux jours suivants. Finalement, je décidais de me rendre chez lui après la fin des cours, même si cela me faisait très peur. Personne ne savait ce qu'il avait, s'il était malade ou quoi. Nous n'avions évidemment pas de téléphone pour nous tenir au courant sans nous déplacer.

Je n'étais jamais allée chez lui : tout ce que je savais, c'était qu'il n'habitait pas si loin de moi que ça. Ainsi, après avoir rangé mes affaires dans mon sac, je me mis en route. Mon ventre était tordu à cause de l'angoisse : je ne savais pas ce qu'il penserait de moi, venant jusqu'à chez lui pour juste quelques absences. Si cela se faisait, il allait croire que j'étais trop investie dans notre relation. Que j'étais une stalkeuse. Ou encore pire ! Mon imagination s'emballa et j'inventais les pires scénarios. Finalement, je revins dans la réalité dans la rue où il habitait, et je m'accrochais à mon sac pour me donner un peu de forces. Une minute plus tard, j'étais devant sa porte. J'entendais du bruit : il y avait donc quelqu'un. Peut-être le père d'Ansley ? Mais il devait travailler, à cette heure-ci. Je jetais un coup d’œil par la fenêtre mais des « rideaux » m'empêchaient de voir grand chose. Finalement, je frappais doucement sur la porte et attendais. Cinq minutes passèrent et je me rendais compte qu'on ne devait avoir rien entendu : je décidais de mettre un peu plus de force. « Ansley ? C'est Arya ! De l'école. » Je serrais les dents. Je doutais qu'il connaisse une autre Arya, de toute façon.
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MessageSujet: Re: don't do sadness → ANSLEYA   don't do sadness → ANSLEYA Icon_minitimeLun 19 Mar - 20:34

Je n'avais jamais fait de cauchemars. Jamais je ne m'étais réveillé en pleine nuit, effrayé par une simple invention de mon cerveau, jamais je ne m'étais levé avec le corps encore tremblant de terreur. Et pourtant, je commençais à en faire. Au départ, ils n'étaient que des visions que très peu sympathiques - généralement mon frère écrasé par le train sur la voie ferrée - mais assez rationnelles pour que je puisse me calmer. Pourtant, au fur et à mesure, ils devenaient pire. Sans raison, parfois, ma mère revenait et me disputait, m'insultant de noms d'oiseaux que je n'avais jamais entendu auparavant. Parfois, mon frère disparaissait et me revenait morceaux par morceaux. Et puis aussi, je rêvais d'Arya. Et ces cauchemars là étaient sans doute les pires. Je ne savais d'ailleurs pas pourquoi - peut-être parce que j'avais récemment passé beaucoup de temps avec elle - mais c'était tout autant épuisant. Heureusement, le matin revenait bien assez tôt et j'allais en cours vérifier qu'elle n'était morte, tabassée par cette brute de Trevor. Elle et moi étions à présent... amis. Oui, je crois bien que c'était exactement ce qui pouvait nous définir le plus parfaitement. Notre travail sur le Capitole nous avait en quelque sort beaucoup rapproché, et je ne pouvais pas m'en plaindre : sa compagnie était plaisante et elle était tellement.. différente des autres filles que je ne pouvais que l'apprécier. Elle était intelligente, jolie, posée, douce, calme et discrète, et plus je passais du temps avec elle, moins je pouvais comprendre comment on pouvait vouloir lui faire du mal. C'était comme s'attaquer à un chaton. Qui oserait faire du mal à un chaton ? Parallèlement, plus ma relation avec Arya s'améliorait, plus celle avec mon père se détériorait. Alors qu'au départ nous n'échangions des mots uniquement sur l'avenir de mon petit frère, nous parlions - enfin, je me faisais insulter - de plus en plus fréquemment, et je pouvais très bien voir que c'était la boisson qui avait cet effet là sur mon géniteur. Heureusement, les disputes ne survenant que le matin, les cours pouvaient me soulager un peu et m'octroyer du temps loin de ce climat malsain. Le soir, lorsque je rentrais, il était déjà endormi, ou bien parti quelque part dépenser l'argent que son fils et moi avions gagné en nous tuant à la tache. Tant que ça pouvait l'éloigner de la maison... J'acceptais. Progressivement, ses mots devenaient plus durs. J'avais beau me sentir terriblement mal, je blâmais l'alcool pour son comportement. Avec la perte de ma mère, c'était sa manière de se remettre et d'oublier un peu tout ça. Et puis un jour, je répondis à ses insultes en le menaçant de prendre mon cadet sous le bras et de le laisser seul. Le coup partit immédiatement. Il m'avait frappé. Il m'avait frappé !

Encore une fois, je ne lui en tenais pas rigueur, lui trouvant une énième excuse. Je crois que je ne pouvais simplement pas accepter que mon père, celui pour lequel j'avais toujours eu du respect et une certaine fierté, pouvait faire du mal à quelqu'un - son propre fils ! Mais les faits étaient là. Je ne pouvais plus compter sur lui - ou même faire sembler de lui faire confiance. Et si, alors que j'étais en cours, il en profitait pour faire du mal à mon frère ? Et si il sortait de la maison et qu'il tabassait quelqu'un ? Les Pacificateurs viendraient et le tortureraient sans doute, le rendant encore plus fou qu'il ne l'était déjà. Pendant plusieurs jours, je continuais d'aller en cours, bien qu'un peu absent, me demandant si c'était vraiment une bonne chose que de laisser mon père en proie à ses démons. En restant sur les bancs de l'école, je doutais pouvoir y faire grand chose. Le soir même, en rentrant, j'eus un semblant de discussion avec mon père, qui s'acheva par un énorme coup de poing dans mon arcade sourcilière. Le choc tapa sans doute une veine, puisque je me retrouvai quelques heures plus tard avec un bleu pas très beau à voir. Je compris alors qu'il n'était plus question de laisser le petit seul avec mon géniteur. A part si je tenais à le voir aussi mort que dans mes cauchemars. Le lendemain, je restai à la maison, gardant un oeil sur mon père, qui passa la majeure partie de la journée à roupiller sur son lit. Le bleu vira en une teinte verdâtre écoeurante. Heureusement que je n'étais pas allé en cours. Arya se serait sans doute inquiétée et aurait cherché à comprendre le pourquoi du comment.

Pile au moment où je pensais à elle, j'entendis plusieurs coups sur la porte. Oubliant momentanément mon bleu-vert, je me précipitai vers l'entrée, priant que le bruit n'ait pas réveillé mon père. Juste avant d'entrouvrir la porte, je l'entendis grogner et reprendre ses ronflements de poivrot de plus belle. Ouf. Je pris une grande inspiration, prêt à prendre mon plus beau sourire pour ouvrir. Sourire qui se transforma en un bien plus sincère en voyant qu'Arya était venue jusqu'à chez moi. « Salut toi ! » Je lui fis signe d'entrer pour pas qu'elle ne prenne froid, et refermai la porte doucement après elle. « Tu es ici parce que je ne suis pas venu en cours aujourd'hui? » Mon esprit trouva rapidement une explication parfaitement plausible à cela. « Je suis un peu malade. J'ai le nez qui coule et des frissons, du coup je suis resté pour ne pas te contaminer. J'ai pris de quoi me soigner dans la réserve de ma mère, donc tu n'as pas à t'inquiéter. » Je la regardai, constatant qu'elle avait l'air un peu mieux que la première fois que je l'avais réellement remarquée. « Tu vas bien j'espère? » Je fronçai les sourcils. « Trevor a profité de mon absence pour te faire la misère? »
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MessageSujet: Re: don't do sadness → ANSLEYA   don't do sadness → ANSLEYA Icon_minitimeMar 20 Mar - 20:33

Après mes mots, j'entendis quelqu'un s'approcher de la porte. Ou alors ce n'était que mon imagination qui me jouait des tours. Après avoir entendu la poignée tourner et entendre la porte grincer, je fus rassurée de savoir que je n'étais pas totalement folle. Bientôt, je pus voir Ansley dans l'encadrement dans la porte, et après avoir répondu à son sourire magnifique, mon regard dériva sur l'étrange marque verte à son œil. Pour avoir eu un père qui s'occupait de gens blessés, je savais qu'il avait eu cette blessure lors d'un combat, d'une bagarre .. Je me sentis coupable, tout d'un coup. Et s'il s'était finalement battu avec Trevor, à cause de moi ? S'ils s'étaient jeté sur lui, et il avait peur de revenir en cours ? Ansley ne me semblait pas être le genre de garçon à avoir peur, au contraire. Je l'avais toujours imaginé -et vu- très courageux, même lorsque la cause ne le concernait ni de près ni de loin. J'étais heureuse qu'il ne m'accueille pas avec un air inquiet ou triste, mais avec le sourire que j'aimais sur son visage. Il n'avait pas l'air faux. Mais j'étais tellement crédule qu'on aurait pu me manipuler sans que je n'y comprenne quoi que ce soit. Il me fit signe d'entrer et, lentement, je m'exécutais. Soucieuse de ne pas paraître trop malpolie, je n'observais pas la pièce dans laquelle je me trouvais. Je ne regardais qu'Ansley ce qui, pour être tout à fait honnête, me suffisait amplement. Je me retournais vers lui et m'efforçais de ne pas avoir l'air trop inquiète pour sa blessure. Le problème était que je ressentais tout l'inverse. Il me posa une question et ne me donna pas le temps de répondre, se justifiant par rapport à son absence. Malade ? Je savais à quoi ressemblait une personne malade. Et lui, ne l'était pas pour un sou. Il avait tout de même de la chance, s'il avait conservé des médicaments de sa mère. Moi, je n'avais plus rien. Ma mère avait absolument tout vendu pour que l'on .. pour qu'elle ait un peu d'argent. Moi, je n'en avais pas du tout profité. Je devais me reposer sur le tesserae. Semblant passer rapidement sur lui même -qui était la principale raison de ma visite-, il revint vers moi pour me demander si j'allais bien. Même ajoutant un petit peu d'humour. J'essayais de rire mais n'y arrivant guère, je baissais les coins de mes lèvres.

Est-ce que cela lui faisait mal, de froncer les sourcils comme cela ? Qui avait bien pu lui envoyer un coup dans l’œil, ou l'arcade sourcilière ? Je ne faisais que l'observer en fronçant moi même les sourcils. Je me faisais trop de soucis, ce n'était pas normal. Je le savais. Mais en même temps, j'avais l'opportunité de ressentir ce genre de chose pour quelqu'un d'autre de mes parents, enfin, de ma mère à présent, pour une fois. C'était tout nouveau pour moi. Je me demandais si, dans la situation inverse, il se serait inquiété pour moi : j'aimais penser que oui. Et puis, on parlait d'Ansley, il devait sûrement s'inquiéter pour les inconnus qu'il croisait dans la rue. « Je vais bien. Aucun problème. » J'avais prononcé ces deux petites phrases très rapidement, en marmonnant presque. A vrai dire, je n'avais pas envie de parler de moi particulièrement, mais de savoir de A à Z ce qui lui était arrivé. « Ansley, tu n'es pas malade. » Je mis ma main sur son front pour voir s'il avait de la fièvre : nada. Au passage, je caressais doucement son œil au beurre noir, et, gardant ma main dessus, je lui disais : « ça te fait mal, là ? » je semblais perdue dans mes pensées quand, sursautant soudain, je ramenais ma main près de mon corps. Nous étions peut-être des ..« connaissances positives », mais ça ne me donnait pas le droit de le toucher sans lui demander. J'entendis un bruit venant d'une autre pièce et sautais littéralement sur place : d'où est-ce que ce bruit venait ? Définitivement de l'intérieur de la maison. Je tournais la tête vers Ansley pour le regarder avec des yeux ronds : avais-je halluciné ?

« Il y a quelqu'un d'autre que nous, ici ? Tu as entendu ça ? Peut-être que quelqu'un est entré par ta fenêtre pour te voler, nous devrions .. nous devrions .. tu as une poele ? Je n'ai pas beaucoup de force mais je pourrais essayer de le taper sur la tête .. quoi que tu devrais peut-être le faire ? Pas que j'aie peur d'aller affronter ce voleur mais, je pense que ce serait plus efficace si tu le faisais ! Oh mon dieu. Et s'il avait une arme ? S'il te blessait ? Nous devrions rester ici. Appeler quelqu'un ? Tes voisins sont-ils là ? »
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