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 don't you dare give up on us ♣ avalon.

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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
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△ points : 2
△ multicomptes : - j. baÿs-galor
△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeMar 29 Mai - 12:22


I wanna return but all you will do is turn to leave
If I can find my way home, will you take hold of me?



La douleur s'en est allée. Chaque moments que je passe à respirer et comme un renouveau, une bouffée d'air s’apparente à la résurrection de l'homme que j'étais autrefois, de cet homme qui aurait tout donné pour une cause bien plus grande que lui. Je redeviens moi, peu à peu, oubliant les chemins tortueux qui m'ont conduis ici, oubliant tout ce qui faisait de moi un être apeuré et à moitié fou, celui qui ne supportait plus le regard des autres et qui se renfermait sur lui-même dès que quelqu'un osait lui adresser la paroles. La douleur est partie, je peux enfin me regarder en face sans éprouver cette honte d'être encore en vie alors que d'autre ont périt par ma faute. C'est comme de reprendre une grande bouffée d'air après une longue apnée qui nous aurait presque coûtée la vie. Le petit bracelet de plastique est encore placé contre mon poignet mais je m'en fiche bien, il faut savoir se rappeler des erreurs commises pour pouvoir se trouver un autre chemin à suivre. Je n'ai plus peur. Mes nuits se renferment plus de cauchemars dans lesquels mes proches se font décimés les uns après les autres, le sommeil s'initie en moi comme un vieil ami et m'oblige à fermer les yeux sans un mot. Je suis libre. Alors je profite de tous les instants que la vie m'offre, en retour de quoi j'agis comme un bon petit soldat et je me prête à toutes les activités qui s'inscrivent sur mon poignet. Les médecins approuvent mes résultats, ils m'encouragent à suivre la bonne voie tout en considérant le fait que ma façon d'agir n'est peut-être qu'un renie de la vérité. Je crois être libre, n'est-ce pas un moyen de me faire bien plus de mal ? Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent de moi, de mon état et de ce sourire que j'affiche dès que je les croises, moi je sais qui je suis, et je n'ai plus peur de vivre ma vie. Mes entraînements sont limités, bien que mon instructeur est autorisé ma réhabilitation on me regarde toujours du coin de l’œil, certains attendent de me voir fléchir ou fondre en larmes, d'autres se demandant si je ne vais pas leur sauter dessus pour les achever. Je fais ce qu'on attend de moi, ce qu'on me dit, ce qu'on m'ordonne, moi qui voulait vivre une vie sans cauchemars je me mets à vivre une vie de pantin, l'ironie du sort.

Cela fait maintenant plus d'une semaine que j'ai quitté les locaux de l'infirmerie, on m'a attribué l'une de ces petits chambres sans saveurs et sans couleurs comme il en courent partout dans les sous-terrains du district treize. Je n'ai pas d'affaires personnelles, rien qui mériterait d'être caché dans les tiroirs à l'abri des regards, rien du tout. Alors je reste dans cette chambre en comptant le nombre de mes erreurs, on laissant tomber le voile du gentil petit garçon qui se plie à toutes les règles, je laisse la douleur m'envahir seulement lorsque que je suis seul, pour ne pas montrer aux autres que tout ça n'est qu'une grande mascarade. J'essaye de voir Billie et Kathleen le plus souvent possible, mais nos emplois du temps respectifs sont loin d'être coordonnés. Leurs présences m'apaise même si j'ai encore beaucoup de mal à regarder Billie droit dans les yeux, elle à se trait commun à la sororité Sweenage et chaque fois que mon regard se porte dans le sien c'est une nouvelle partie de mon cœur qui vole en éclats. J'ai du mal à ne pas y penser, mettre un mot sur ma douleur ne fait que renforcer mon envie de partir d'ici pour la retrouver, parce que c'est à cause de moi tout ça, malgré tout ce que les médecins et psychiatres peuvent bien me dire. Son image s'impose à moi, partout, tout le temps, à chaque heures du jour et de la nuit. Je n'ai plus peur, certes, mais j'ai encore bien du mal à me faire à l'idée que plus jamais ses yeux ne poseront dans les miens, sa main ne trouvera jamais plus refuge dans la mienne, et ça me tue rien que d'y penser. L'éclat de mon existence à disparu, alors je me contente de vivre une vie fade et sans intérêt. Parce que la vie ne mérite pas d'être belle si elle n'est pas à mes côtés.

Je marche dans les couloirs avec cet air ahuri sur le visage, pour faire croire à tout le monde que tout vas bien dans mon monde, que la peur n'est plus la seule chose qui me guide, et tout le monde y croit. Je n'ai plus peur de me montrer sous un jour nouveau mais je suis terrifié à l'idée que quelqu'un découvre ce que je manigance au fond de moi. Mes amis doivent se douter de quelque chose mais la plupart se taisent sur le sujet, car ils savent que je peux replonger à tout instant et je ne suis pas sur de pouvoir m'en sortir une deuxième fois dans damages. Mon emploi du temps tracé à l'encre sur mon avant-bras m'indique une réunion imminente avec quelques représentants du gouvernement, que peuvent-ils bien avoir à me dire de si important ? Je croise des visages connus aux détours des couloirs et leur adresse un signe de tête sans pour autant les saluer. À peine ai-je franchie la porte qui me sépare du centre de commandement qu'on m'ordonne de m’asseoir et de prêter attention. « Soldats, si je vous ai fait venir ici c'est que nous avons une mission à vous confier, à vous et d'autres soldats également présents. » Mes yeux se ferment d'eux-même sans savoir pourquoi, dans l'attente d'un joug qui s’abattrait sur moi sans raison. Qu'ai-je fais pour me retrouver ainsi coincé entre deux sergents du district treize, entouré par d'autres soldats dont je ne connais pas le nom ? « Nous avons repéré une activité étrangère au district, des hommes, dont nous ignorons le nombre, se dirigent droit vers les ruines. Une information nous indique qu'il s'agit d'alliés et non pas d'ennemis. » J'ignore qui ils sont et il semblerait que je ne sois pas le seul à être dans le flou complet quant à cette intrusion. « Vous allez devoir tenir prêt à les recevoir afin de faciliter leur entrée dans les sous-terrains . » On m'envoie sur le terrain, pour la première fois depuis mon réhabilitation à l’entraînement. Je ne suis pas prêt à me battre, je ne suis prêt à rien sauf à faire semblant d'aller bien. « Bregstone, Shlutter et Caridan, vous attendrez à l'intérieur. » On me pousse vers la sortie d'un geste sur alors que mes pensées s'envolent bien au-dessus de tout ça. Je ne suis pas prêt.

Je me tiens penaud, les épaules voûtées et le dos courbé, mes jambes flagelles sous le poids de ma peur, terrifiante, abreuvé par les sueurs froides qui coulent dans mon dos. On nous ordonne de ne pas bouger, de nous tenir assez loin de l'entrée pour ne pas nous faire remarquer, mes mains tremblent et mon regard se fait distant, apeuré. « Très bien, nous y allons, tenez vous prêts.» Une tonne de scénario différents s'infiltrent dans mon esprit, et si ces gens n'étaient pas ceux que j'attendais ? Mon imagination me joue des tours, les secondes paraissent des heures et pourtant j'ai l'impression que le temps passe à une vitesse folle. Au bout de dix minutes d'attente nous tendons l'oreille, alertés par un bruit sourd qui s'engouffre dans le tunnel, mes jambes menaces de me lâcher mais je tente de conserver une posture droite et d'avaler cette boule qui m'obstrue la gorge. À mesure que le bruit nous parvins nous distinguons également des silhouettes, mon sang se mets à bouillonner dans mes veines et je manque par plusieurs fois de perdre conscience. J'aurai du leur dire que je n'étais pas prêt, j'aurai du faire quelque chose pour empêcher tout ça d'arriver. « Bregtsone, on se réveille, occupe toi de la fille, c'est la moins amochée. » Mon corps entier se tend comme la flèche d'un arc tandis que mes yeux s'arrêtent sur le sergent qui viens de m'ordonner quelque chose que je n'ai pas eu le temps d'entendre, j'ouvre la bouche pour lui répondre quand mon regard se bloque sur la personne qui se trouve à ses côtés. Un monde tout entier s'écroule autours de moi, j'ai l'impression de sentir mon cœur qui s'arrête de battre et le sang dans mes veines, qui bouillonnaient quelques instants plus tôt, se figer. Les yeux dans lesquels mon regard se fixe, je pourrai le reconnaître dans la plus grande des obscurité, c'est Avalon qui se tient devant moi, c'est mon monde qui s'écroule à nouveau.

crédits : hparrish & geaimoqueur (tumblr) ; the fray - i can barely say



Dernière édition par Aiden S. Bregstone le Mer 30 Mai - 8:31, édité 1 fois
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeMar 29 Mai - 21:20


« Avalon... » J'étais finalement tombée dans un sommeil léger lorsque je sentis une main se poser sur mon visage pour me réveiller tout en douceur. Je savais pourquoi on venait me voir cette nuit alors que le soleil était encore caché bien loin du district, je savais aussi pourquoi je m'étais isolée pour soit disant me reposer avant le grand départ. Je ne voulais pas partir d'ici. Le Neuf, c'était la maison et tous les souvenirs qui s'y rattachaient. J'étais bien consciente que nous n'étions plus en sécurité, encore plus depuis que Clay nous avait rejoint, puis Julian et Rumer m'avaient affirmée que plus rien de bon ne restait ici. Sans parler de ces souvenirs auxquels je m'accrochais tant, des souvenirs funestes qui n'étaient là que pour me détruire à petit feu. Mais toutes leurs raisons, tous ce qu'ils m'avaient dit n'était que de l'égoïsme. Je les avais entendu parler, s'inquiéter de mon état de santé qui empirait de plus en plus. Je n'avais plus aucun goût à rien, même pas à la nourriture. Et alors ? C'était mon problème. Pas le leur. Ils pouvaient bien me laisser dépérir ici, au moins ils n'auraient pas à supporter mes pleurnicheries récurrentes qu'ils seraient sûrs de retrouver dans le Treize. Mais puisqu'ils voulaient conserver ce petit plaisir, j'étais bien obligée de les suivre. « Ava... Réveille-toi... » Oui oui c'est bon j'allais me lever ! Un peu de patience était trop demandée ? Je ne pouvais même pas être tranquille pour les dernières secondes que j'allais passer dans cette chambre miteuse ?! Je me levai alors sans aucune considération pour Rumer qui avait pris le soin de ne pas me brusquer. Elle savait bien que je n'avais aucune envie de partir, elle souhaitait seulement garder un squelette ambulant à ses côtés pour se donner bonne conscience.

Elle quitta alors la salle, comprenant que sa présence dérangeait. Elle avait bien raison ! Je lui avais tout dit, je lui avais avoué même les choses les plus gênantes de ma relation avec Aiden, et en remerciements je devais tout quitter et aller dans un endroit peut-être pire que celui-là. C'était très gentil de sa part. Aucune compréhension. Aucun considération pour cette relation fragile et pourtant si cruelle. Comment aurait-elle réagi si cela avait été Julian ? Qu'on lui avait dit de partir loin et de ne plus jamais repenser à lui ? Aurait-elle accepter ? Non. Certainement pas. Mais je voyais déjà le blabla venir, dire que ce n'était qu'un triste événement de la jeunesse. Mais non ! Aiden n'était pas une petite amourette de gamins ! Cependant Rumer ne voyait rien d'autres que ses petites affaires. La révolte était au centre de son attention, en excluant la partie où elle s'extasiait devant l'autre du Sept. Je savais bien que supporter les jérémiades d'une gamine n'était pas le passe-temps préféré des gens, mais elle n'avait jamais été là quand j'avais besoin d'elle, quand je me réveillais de ces cauchemars horribles qui hantaient toutes mes nuits depuis maintenant deux mois. Comment voulait-elle que je sois en forme quand mes temps de sommeil n'excédaient pas une heure et que j'avais perdu goût au peu de nourriture que nous avions ? Je savais mon cas désespéré. Que ce soit physiquement ou mentalement. Je n'avais plus envie de me battre, ayant préféré de loin être achevée par ce psychopathe qui m'avait laissé dans une salle désaffectée de la Centrale. Et c'était sans oublier mon entêtement qui me pourrissait la vie à envoyer les gens voir ailleurs alors que j'avais désespérément besoin d'eux. Paradoxale ? Moi ? Pas du tout.

Je pris alors le peu d'affaires que je voulais emporter avec moi. Rumer m'ayant laissé un sac la veille, j'avais pu y mettre deux ou trois petites choses pour partir le plus rapidement possible cette nuit. Je vérifiai plusieurs fois que tout était bien en place, prêt pour le grand départ. Il ne me restait plus qu'à dire adieu à toute cette vie, et partir dans notre toute nouvelle prison pleine de rebelle. L'horreur. Je pris la bague dans ma main, la serrai et sortis de la chambre. Il était l'heure de partir. Julian, Rumer et Clay, il étaient déjà prêts. Je les suivis alors vers la sortie de la maison, et nous étions fin prêts pour quitter définitivement cet endroit de malheur. Rumer nous entraîna vers les limites du district, Julian aidant son frère à prendre la route. Ce ne fut qu'en abandonnant les rues désertes que je ressentis pleinement ce que signifiait fuir le Neuf. Ce n'était pas vraiment les amis qui allaient me manquer, certes, mais j'avais peur d'oublier Aiden. Que son souvenir s'efface avec le temps et que je ne sois même plus en mesure de redessiner son visage dans mes cauchemars. Oui. J'en étais presque rendue là. Apprécier des rêves terribles juste pour revoir son visage encore une fois. Puis je me sentais tellement coupable de laisser son père encore plus seul qu'avant. La révolte lui avait fait perdre beaucoup, sauf sa vie. Le Capitole devait sûrement penser qu'il était plus facile de manipuler un maire désespéré, si bien qu'il n'avait reçu aucune représailles pour les actions de son fils. Je ne le connaissais pas véritablement, juste croisé quelques fois de temps en temps. Mais je me souvenais de ce jour. Il était venu à la maison alors que Rumer n'était pas là. C'était après la... après la disparition d'Aiden. Il voulait vérifier que j'allais bien, ayant entendu les pires choses sur ce qui m'était arrivé. Bien entendu tout avait été exagéré par les commères du district, mais le fond était tout de même réel. Oui j'avais souffert. Mais je tentais de l'oublier. J'étais pourtant reconnaissante de voir qu'on accordait encore un peu d'importance à ma vie. Bref. Il était venu me donner quelque chose, souhaitant me léguer quelque chose qui selon lui me revenait de droit après ce qu'Aiden lui avait laissé comprendre sur moi. Je ne compris pas sur l'instant, mais lorsqu'il me mit l'objet dans la main ce fut une toute autre histoire. Je refusai longuement ce présent, il était hors de question qu'on m'offre une bague si chère ayant tant de signification pour la famille Bregstone. Il avait tort, ce bijou ne me revenait aucunement. Il avait certainement appartenu à la femme du maire précédemment, et Aiden était destiné à l'offrir un jour à une femme, mais... Non non ! C'était pas possible ! Aiden était mort de toute façon ! Il ne pouvait plus jamais l'offrir, et cette bague resterait sans propriétaire avant que quelqu'un ne la retrouve chez le maire dans de nombreuses années. Cependant, M. Bregstone avait tellement insisté que je dus céder pour ne pas me torturer encore plus. Alors que je la regardai pour la première fois, je sentis les larmes envahir mes yeux et couler abondamment sur mes joues. Cette bague représentait tout ce qu'Aiden aurait pu m'apporter si je n'avais pas tout gâcher avec mes doutes et mes fuites incessantes. Mais voilà, le piteux résultat était là. Je sentis alors une étreinte réconfortante puis vis le maire partir pour ne plus jamais le revoir.

Avant de nous enfoncer dans l'obscurité de la forêt, je me retournais sur le district totalement vide en cette heure tardive. Je serrais toujours la bague dans ma main, comme si j'avais peur qu'on ne m'enlève la dernière chose qui me rattachait à la vie. Puis je fondis en larmes. Quitter tout cela était la seule chose que j'avais refusé à Aiden, et pourtant maintenant qu'il n'était plus là, j'avais accepté. Je me lamentais alors sur mon sort en silence, mon corps refusant de faire un pas de plus pour quitter irrémédiablement le Neuf. Mais c'était sans compter sur la vigilance de mes compagnons. « Ava... On doit partir. » Je croisai furtivement le regard de Rumer avant de suivre ses ordres. Puisqu'il fallait partir, autant ne pas perdre de temps.

Après de longs moments de marche et des pauses indénombrables qui me parurent durer des semaines, on annonça que l'objectif était en vue. J'avais beau regarder partout autour de moi, je ne voyais rien. Des ruines ? Oui, j'en voyais. De la végétation un peu partout montrant l'état d'abandon ? Idem. Mais certainement pas l'entrée d'une habitation ou un truc du genre. La fatigue devait lui monter à la tête pour nous sortir cela... Mais bon, ne sachant pas où aller d'autre et ne souhaitant pas mourir ici, il fallait bien que je le suive. C'est donc avec la plus grande lassitude que je continuai le chemin à l'aveuglette, ne cherchant même pas à savoir s'il y avait vraiment une entrée dans le coin. Après tout, nous pouvions bien crever ici, les gens du Treize devaient bien s'en moquer. Bizarrement, je ne sentais pas de fatigue en cet instant, juste de l'indifférence. J'étais comme vide de tout sentiment et toute pensée. Mais je fus coupée de mon atonie en voyant de soldats s'avancer pour nous conduire dans une sorte de tunnel, alors que je n'avais même pas remarqué l'entrée. Très bien. Je rectifiai ce que j'avais pu dire. Ils n'étaient peut-être pas si débiles dans ce district fantôme. On nous emmena dans les profondeurs de ce qui semblait s'apparenter à des sous-terrains. C'était donc comme ça ? Mais je ne passai pas une seconde de plus à regarder tout ça, me demandant comment des gens avaient pu vivre dans ces trous à rats pendant des décennies. Une phrase attira toute mon attention. Et même pire, elle happa tout mon esprit qui n'avait qu'un seul mot à répéter. « Bregtsone, on se réveille, occupe toi de la fille, c'est la moins amochée. » Bregstone. Bregstone. Était-ce... ? Était-il possible que d'autres Bregstone vivaient ici, dans le Treize ? Certainement. Oui. Oui. Ça devait être ça. Ça ne pouvait être que ça. Aiden était mort. Le pacificateur l'avait tué. Il me l'avait dit. Il me l'avait décrit même. Mais il avait menti...

Il se tenait devant moi. Et je sentis toute la fatigue me retomber dessus comme on prend un seau d'eau dans la figure. Bregstone. Ce nom retentissait encore dans ma tête à une allure folle. J'avais tellement rêvé ce moment, j'avais même espéré mourir pour le retrouver plus vite, et voilà que tout ce que j'avais fait n'avait encore une fois que servit à nous séparer. J'aurais dû accepter le Treize plus tôt, j'aurais même dû y partir seule s'il avait fallu. Mon cœur battait la chamade à m'en faire mal dans tout le corps. Sans parler des tremblements qui m'avaient soudainement pris et qui ne me laissaient presque pas tenir debout. Je sentis les larmes abonder à mes yeux, jusqu'à me brouiller la vue. Mon cœur commençait sérieusement à me faire mal, et mes jambes ne tenaient plus d'elles-mêmes, en tout cas plus pour longtemps. La fatigue avait bien choisi son moment pour reprendre ses droits. Je luttais pour ne pas m'effondrer, tentant désespérément de conserver les yeux ouverts. Mais le choc avait anéanti toute la résistance que je pouvais avoir. « Aiden... c'est vraiment toi ? » Voilà les seules choses que j'avais réussi à dire avant de me sentir partir. Enfin, je n'avais même pas entendu ma voix, peut-être qu'aucun son n'avait pu s'échapper de ma bouche pour laisser entendre ces maigres paroles.
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeMer 30 Mai - 18:41

Mes jambes s'étaient misent à trembler sous mon propre poids, c'était comme de nager à contre courant dans une eau des plus agitée. Je tentais, en vain, de faire fonctionner mes poumons de la meilleure des façons, une inspiration, une expiration et ainsi de suite, cependant, mon organisme en avait décidé autrement, si bien qu'il m'était de plus en plus dur de respirer convenablement. Je pouvais sentir l'air atteindre mes poumons enflammés mais cet air n'arrivait pas à ressortir, j'étais comme bloqué dans mon propre corps. Les deux autres soldats qui se tenaient à mes côtés ne semblaient pas touchés par ma folie, ils étaient sérieux, on pouvait lire la détermination sur leur visages. J'avais honte de me tenir à leurs côtés, d'être aussi faible devant l'inconnu, devant l'arrivée imminente de ceux qui avaient été repérés par le gouvernement du district treize. Ma réhabilitation avait été trop rapide, je n'étais aucunement prêt à affronter tout ça, je ne voulais pas affronter tout ça, pas seul. Mes pensées s'envolèrent vers Kathleen et Billie, mes amis disparues puis retrouvées au hasard des sous-terrains, j'aurai tant voulu qu'elles se tiennent à mes côtés dans ce que je voyais comme une épreuve des plus rudes. Elles auraient sans doute trouver les mots pour redresser la barre, pour me faire voir que j'étais bien plus fort que ce que j'avais toujours pensé. Mes mains se mirent à trembler d'elles-mêmes, j'essayais de me montrer fort en présence des deux autres soldats avec qui j'étais supposais couvrir les arrières de nos sergents, cependant je les voyais déjà s'échanger des regards moqueurs sur ma situation. La honte mais aussi la colère s'initièrent en moi comme une grande vague, mes dents s'enfoncèrent dans la chaire de ma langue, comme j'en avais eu l'habitude durant mes jours de captivité au district un. Je pouvais sentir le sang qui commençait à affluer dans ma gorge et je du réprimer un haut le cœur qui m'aurait valu de nouveaux regards de la part de mes « collègues. »

J'essayais de contenir les tremblements qui s'étaient emparer des mes mains et de mon corps en entier, lentement, comme on le fait pendant une longue désintoxication, en encrant dans ma tête l'idée que ça n'était qu'une mission de routine et que, de toute façon, ces gens étaient nos alliés et non pas nos ennemis comme j'osais le croire. Les bruits que le tunnel amplifie de façon considérable se font de plus en plus proche et je peux sentir l'échéance arriver à toute allure. Qui est-ce ? Sont-ils réellement les personnes que mon esprit imagine ? Et si ça n'était ni Julian, ni Rumer ou ni même aucun de mes alliés mais juste des adolescents apeurés par l'annonce des jeux ? D'une certaine façon, et très égoïstement, j'espère que ça n'est pas cette dernière catégorie, parce que tout ce que je souhaite c'est de voir un visage familier sortir de ce tunnel. J'entends le bruits de bottes appartenant à mon sergent, celui qui me traite comme un soldat et non pas comme un moins que rien. Je lui voue une certaine admiration, même si elle reste silencieuse, mais cet homme aux tempes grisonnantes m'inspire de la confiance et de la bravoure, il est l'un des seuls à se préoccuper de mon état de santé et des efforts qui je fournis à chaque entraînements. Les souvenirs de ma dernière session s'imposent à moi, je me revois soulever des poids et courir à en perdre haleine le long de salle d'entraînement. Il sait que je fais des efforts considérables pour enfin me trouver une place dans les sous-terrains, il me respect et je l'apprécie. Le bruit se faire de plus en plus proche et je suis toujours dans mes pensées quand ils sortent du tunnel, le sergent me cris quelque chose que je n'entend pas et mes yeux n'arrivent pas à distinguer ce qu'il se passe autours de moi. Et puis, comme une baffe qu'on se prendrait en pleine gueule, j'aperçois ces yeux que je connais tant et qui on tant de fois fait chavirer mon cœur d'adolescent. Avalon. Elle se tient devant moi, elle est bel et bien là. Je dois déglutir plusieurs fois avant de me rendre compte que tout ça est bien réel, que je ne suis pas en train de faire un de ces cauchemars sordides où sont visage m’apparaît. À ma droite je croise rapidement le regard de Julian, mon ami, mon frère. Je tente de lui faire comprendre que tout ça n'a pas de sens, que je suis sûrement plonger en pleine rêve, mais on m'arrache à sa présence par un dur retour à la réalité. Avalon, elle est en vie.

Je ne sais pas si je dois me jeter dans ses bras ou bien m'évanouir, à cet instant je n'ai absolument rien en commun avec l'homme qu'elle à vu la dernière fois. L'eau à coulée sous les ponts depuis ce jour tragique où nous nous étions quittés, je n'étais plus un adolescent de dix-neuf ans animé par des ambitions bien plus grandes que lui, j'étais à présent un homme d'une vingtaine d'années qui s'était fait arraché aux siens de force et qui avais subit de longues tortures. « Aiden... c'est vraiment toi ? » La voix de la jeune femme me rappel à l'ordre et j'oblige mes yeux à se fixer dans les siens. J'aurai voulu pouvoir la rassurer, lui dire des choses qui nous aurait tout deux sortis de cette chose que l'on pourrait assimiler comme une illusion, Avalon avait sans doute besoin de moi autant que j'avais besoin d'elle, mais les paroles n'arrivaient pas à sortir de ma gorge. Je me haïssais d'être aussi faible, de rester planté là devant elle alors qu'elle attendait certainement un geste de ma part pour lui prouver que oui, c'était bien moi, celui que tout le monde croyait enterré depuis longtemps. Même si mes paroles ne se firent pas entendre je sais que le tambourinement de mon cœur était plus qu'audible et c'est alors que je vis Avalon pâlir à la vitesse de l'éclair et, comme dans un geste d'habitude, je m'élançais vers elle sans attendre. Mes bras, tremblant jusqu'alors, se firent forts et soulevèrent le corps d'Avalon avant même que je puisse m'en apercevoir. Tout mon corps était en alerte, comme plongé au plein milieu du champ de bataille sous le tirs ennemies, je laissais mes pas me guider sans savoir quelle porte j'allais franchir mais avec toujours la même volonté, être présent pour celle que j'avais toujours aimé. « Accroche toi à moi. » Ce fut les premiers mots que je lui adressais, des mots qui étaient sortis d'eux-même et dont j'ignorais la signification certaines, les avais-je adresser pour Avalon ou juste pour ma propre personne, pour me convaincre que tout cela était bel et bien en train de passer ? Je l'ignorais, tout comme j'ignorais les regards inquisiteurs qui se posait sur Avalon et moi-même à mesure que j'avançais dans les couloirs du district. Tout le monde autours de moi semblait avoir disparu et je me fichais pas mal des paroles que l'on pouvait m'adresser, il fallait que je m'occupe d'elle, c'était ma seule motivation.

Mes pas me guidèrent vers une salle dont j'ignorais tout, se trouvant au rez-de-chaussé du district treize je n'avais jamais reçu l’habilitation pour y entrer. La salle était épurée, très étroite, mais disposait d'un évier, d'une salle de bain complète et d'un lit recouvert de draps blancs immaculés, sans doute l'un des dortoirs pour les soldats qui devaient se lever aux aurores afin de partir en mission. Je déposais Avalon sur le lit d'un geste doux et souple avant de me rendre réellement compte ce qui était en train de se passer. Elle était présente, ici au district treize et ne semblait par porter les traces d'une quelconque torture, bien qu'elle avait cependant maigri depuis les trois mois qui nous séparait de notre dernière rencontre. J'ouvrais le robinet d'un geste brusque, ne sachant que faire dans ce genre de situation, et je laissais l'eau couler sous mes doigts, m'aspergeant le visage d'un grand jet d'eau. Mes mains trouvèrent refuge sur le rebord de l'évier et tremblaient de plus belle. Que fallait-il faire dans ce genre de situation ? Que devais-je dire à la jeune femme qui se trouvait derrière moi et qui m'avais cru mort pendant de longs mois ? Je tirai inconsciemment sur mon petit bracelet de plastique, convaincu que tout ça n'était qu'un test, une illusion sordide de mon esprit qui essayais de me faire flancher une fois de plus. D'un geste let je me tournais vers Avalon et tentais de fixer mon regard dans le sien, je pouvais sentir les larmes me monter aux paupières mais il ne fallait en aucuns cas que je me montre faible, pas tant qu'elle avait besoin de moi à ses côtés, elle qui avait cru me perdre. « C'est vraiment moi. » Ma voix était plus faible qu'à l'habitude, si bien que je n'eus même pas conscience de prononcer ces paroles. Je laissais mes pas me guider une fois de plus, si bien que je me retrouvais à genoux devant Avalon, fuyant son regard sans pour autant y parvenir.

« Avant que tu ne me frappes ou que tu ne partes en courant il faut que je te dises quelque chose. » Je serais des poings contre le cadre du lit, essayant d'adopter une voix des plus rassurantes. J'aurai voulu pouvoir la toucher, pour me rendre compte encore une fois que je n'étais pas en pleine cauchemars, pourtant mes mains ne quittèrent pas la barre en fer du pauvre lit. « Je devais le faire. Tout le monde devait y croire. » La cicatrice qui courrait de mon oreille à mon menton semblait brûler sous l'impact de mes mots, me rappelant toutes les épreuves que j'avais traversées pour arriver jusqu'ici. « Il fallait que je sois mort pour … pour que les pacificateurs ne cherchent à vous avoir …. Il fallait …. » Je n'arrivais plus à comprendre mes propres paroles, les mots restaient bloqués dans le fond de ma gorge et j'avais cette impression d'évoluer entre rêve et réalité. J'allais me réveiller à tout instant et constater que j'étais seul, dans la chambre qu'on avait attribué, et qu'Avalon ne se tenait pas à mes côtés sur ce lit immaculé. « Je suis tellement désolé. » Les larmes avaient commencer à se frayer un chemin entre mes iris, abattant sur moi un joug que j'avais tant de fois redouté. Ma main droite s'approchait lentement du visage de la jeune femme mais je ne voulais pas la toucher, j'avais tellement peur qu'elle s'évapore sous mes doigts que je du retenir mon geste. Tous ces jours, toutes ces nuits à m'être inquiéter de sa santé, de savoir si elle était encore en vie et si personne n'avait oser lever la main sur elle. Je me sentais lâche, sale, indigne de me tenir dans la même pièce que celle qui avait du subir des choses dont j'ignorais tout. Le poids du mes erreurs s’abattit sur mes épaules et je lui concédais mes larmes et mes regrets, les deux genoux à terre face à Avalon, face à celle pour qui j'aurai donné bien plus que ma propre vie.
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Avalon R. Sweenage
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeJeu 31 Mai - 15:27


A l'instant où je voyais les soldats du district Treize, je ne savais pas à quoi m'attendre. Qu'allais-je découvrir dans ce lieu inconnu ? Comment allait-on nous traiter ? Peut-être que nous avions été totalement dans le faux, pensant qu'ils agissaient pour notre liberté, alors qu'ils se terraient ici depuis des années sans apporter la moindre aide aux pauvres gens des districts qui mourraient de faim et qui devaient envoyer leurs enfants dans un abattoir pour le simple plaisir du spectacle. Mais de toute façon je n'avais pas d'autre choix que de les suivre. Et puis, Julian semblait être assez confiant face à cette situation. Devais-je donc en déduire qu'il était déjà venu dans le coin ? Sûrement. Il nous cachait tellement de chose celui-là que j'en venais presque parfois à douter de son honnêteté envers Rumer. Mais avais-je une autre solution que celle qu'il nous proposait ? Non. Et je n'allais pas courir vers l'inconnu alors qu'un endroit un minimum accueillant était prêt à mous recevoir. Je trouverais bien un autre moyen de lui faire du tort. Je ne manquais jamais de ressources quand il s'agissait d'embêter tout le monde. Ils auraient dû le savoir. Cependant, pour le moment, j’acquiesçais toute décision, bien qu'on ne me demandait pas vraiment mon avis. Je suivis alors ces soldats, dont un qui semblait me destiner à être secourue par quelqu'un d'autre. Pourquoi ne s'occupait-il pas lui-même de moi ? Aucune idée. Peut-être parce qu'il était le chef de cette petite escapade devant nous aider. Mais bref, cela ne m'intéressait guère d'en savoir plus. Surtout lorsque je saisis vers qui on m'amenait. Un simple nom de famille suffit pour alerter tous mes sens et déclencher cet état de fatigue que j'avais repoussé sans m'en rendre compte. Puis un court regard, et une silhouette tellement familière. Il était là, devant moi. Et pourtant il était déclaré mort depuis des mois.

J'étais moi-même tellement paralysée par le choc de le revoir que je ne remarquai même pas qu'il était dans un état aussi préoccupant que le mien. Il avait dû en vivre des horreurs, c'était sûr. Et bien pire que les miennes. Et pourtant j'étais en plus grande faiblesse que lui en cet instant. Penser l'avoir perdu était abominable, le revoir l'était encore plus. Il était mort pour moi, et j'avais commencé par accepter l'idée bien que ce fut la plus regrettable des choses. Mais le voir devant moi faisait rejaillir toutes mes souffrances passées, avec un retour encore plus violent et inimaginable. J'avais perdu toutes mes forces, du moins celles qui me restaient, et ressentais une profonde honte pour tout ce que j'avais pu faire ou dire, alors qu'il avait été là tout ce temps. J'eus alors peu de temps pour prononcer des paroles irréfléchies avant de sentir le froid se répandre dans tous mes membres et m'annoncer que le choc doublé de ma fatigue avaient eu raison de ma volonté à rester debout. Pourtant, à ma grande surprise, je ne rencontrai pas la dureté du sol qui devait arrêter ma chute. Je sentis des bras m'entourer et me soulever du sol en en temps très limité. Je reconnaissais cette puissance et ce corps contre lequel j'étais maintenant. C'était Aiden, bien qu'il ait changé depuis tout ce temps. Je sentais son cœur battre à un rythme aussi effréné que le mien, mais cela m'apaisait plutôt que de m'inquiéter. Il était là et c'était tout ce qui comptait pour moi. « Accroche toi à moi. » J'avais toujours cet étau autour de moi qui me rendait quasiment hermétique à tout ce qui se passait, toutefois les paroles d'Aiden me vinrent pour me rassurer encore plus. Il pouvait être certain que je ne comptais pas le lâcher à présent, mais n'ayant pas la force de passer mes bras à son cou, je ne fis que poser ma tête contre son épaule pour éviter les hauts-le-cœur qui me prenaient tout à coup. Ce n'était pas vraiment le moment de flancher encore plus et de lui rendre la tâche plus difficile.

Je ne remarquais même pas les larmes qui coulaient toujours sur mes joues, tellement habituée maintenant de cette sensation. Je ne faisais pas non plus attention à l'endroit où Aiden me menait, ni même aux gens que nous pouvions croiser. Nous allions être la nouvelle attraction pendant un petit moment, il fallait nous y faire, c'était normal quand l'on arrivait dans un endroit déjà installé. Mais cette nouvelle préoccupation ne devait pas me faire angoisser plus, j'en avais déjà bien assez pour le moment. Je pensais avoir perdu quelque peu connaissance lorsque je sentis un mouvement délicat m'étendre sur un lit. J'ouvris sensiblement les yeux, la fatigue me submergeant de plus en plus, et redécouvris Aiden qui me regardait avant de se retourner pour partir à d'autres occupations. Il allait encore me laisser, sûrement pour aller discuter avec les deux abrutis qui devaient être de mèche avec lui depuis le début. J'aurais dû les voir venir avec « c'est ce qu'aiden voudrait » et blablabla. Ils auraient mieux fait de me le dire depuis le début qu'il était là ! Mais non. Il fallait toujours qu'ils aient leurs petits secrets de rebelles. Parce que, bien entendu, je n'étais pas digne de confiance. Enfin bref, ils n'avaient peut-être pas tort du ce dernier point. Qui avait dénoncé des rebelles ? Pas eux, c'était sûr. Je fus alors coupée dans mes prévisions de vengeance en remarquant qu'Aiden n'avait aucune intention de partir de cette sale pour me laisser seule. Je voulais l'appeler pour qu'il revienne vers moi, mais les mots ne voulurent pas se transformer en parole. Je n'entendais que l'eau qui s'écoulait, sûrement Aiden qui essayait de se remettre les idées en place. Ce fut seulement après quelques temps qu'il se retourna enfin vers moi en tentant bien malgré lui de me regarder. Je le voyais sur le point de flancher, à moindre effet que moi antérieurement, mais il était tout de même dans un sale état. « C'est vraiment moi. » Je compris à peine sa phrase tellement ses paroles furent faibles. Mais il ne me fallut pas attendre qu'il s'approche de moi pour fondre en larmes à nouveau. Il était finalement là devant moi, après tout ce temps d'absence, et je n'avais même pas été fichue de me comporter comme je le devais. Je m'étais effondrée sans même lui adresser le moindre signe bonheur. Je venais de le retrouver et ne passais mon temps qu'à pleurer ou à trouver les coupables de cette situation horrible et pourtant si merveilleuse. Il fallait que je me reprenne ! C'était le moment de lui laisser penser que je n'étais plus aussi bête qu'avant.

Cependant Aiden me doubla. « Avant que tu ne me frappes ou que tu ne partes en courant il faut que je te dises quelque chose. » Voilà comment il me percevait depuis le début, et il n'avait pas tort. Après m'être enfuie je lui avais finalement jeté un tissu plein de sang au visage juste parce qu'il s'était moqué de moi. Je ne pouvais pas lui en vouloir de penser ça de moi puisque je ne lui avais jamais montré l'inverse. Et pourtant, aujourd'hui, je n'avais aucune envie de m'enfuir pour échapper à cette situation qui m'angoissait tout autant qu'elle me ravissait. Mais je voyais encore une fois sa peur de me voir filer une nouvelle fois, s'accrochant désespérément au lit où il m'avait déposé quelques minutes avant. « Je devais le faire. Tout le monde devait y croire. » Il se torturait pour rien, j'avais toujours su que cette situation était des plus probables, je lui avais même dit que s'il devait avoir à choisir entre fuir ou rester avec moi, ce n'était que la première solution qui était viable pour lui. Je m'en souvenais comme si c'était hier. Je m'étais maudite d'avoir dit ça, me disant que tout cela n'était que ma faute, mais pourtant c'était la vérité. Le Treize avait été pour lui l'unique solution à ses problèmes, tant pis si je ne faisais plus partie de l'équation. C'était désolant, mais nous ne pouvions pas vraiment dire que la vie dans les districts étaient juste. « Il fallait que je sois mort pour … pour que les pacificateurs ne cherchent à vous avoir …. Il fallait …. » Visiblement, il n'avait pas remarqué les traces de brûlures qui restaient incrustées sur ma joue. Peut-être s'étaient-elles effacées avec le temps, je n'y avais même plus fait attention de toute façon. Mais ce n'était sûrement pas le meilleur moment de lui faire remarquer. Je me voyais bien lui sortir : « Raté pour toi ! On m'a attrapée en même temps que toi, et j'étais tellement naïve et lâche que j'ai lâché deux noms ! ». Non, ce n'était décidément pas le moment de lui avouer qu'il avait retrouvé une traître à la place de la jeune fille. Alors je le laissais continuer ce qu'il avait à me dire, même si les mots semblaient être de plus en plus compliqués à attacher les uns aux autres. « Je suis tellement désolé. » Non, il n'avait pas à être désolé. C'était à moi de l'être pour ne pas l'avoir rejoint plus tôt. Mais je vis les larmes commencer à monter à ses yeux, qui relancèrent les picotements dans les miens.

Pourquoi avions-nous toujours ce besoin de nous excuser l'un envers l'autre ? Nous avions tellement de difficultés à garder cette relation dans un état de stabilité, toujours séparés par des forces extérieures, ou bien par nous-mêmes. Je vis sa main s'approcher de moi pour redécouvrir un contact qui m'avait tant manqué. Mais il arrêta son geste, sûrement apeuré que je le repousse, ou bien ne croyant tout simplement pas à ma présence. Après tout, j'aurais cru moi aussi à une hallucination si je n'avais pas entendu le soldat du Treize prononcer son nom. Je n'avais aucun doute de croire en sa présence, alors que lui en avait plein pour douter de la mienne. Il avait pourtant bien dû voir Julian, Rumer ou même Clay. Bref, il était temps pour lui de savoir que j'étais vraiment là, et que je ne comptais pas m'échapper à cette situation stressante. Je me relevai un peu du lit, comprenant que mes forces étaient un peu revenues après le choc de voir en face de moi, et pris doucement sa main pour la poser sur ma joue. Je sentis mon cœur se remettre à battre plus rapidement, et les larmes remonter de plus belle. Je ne pouvais décidément pas me contrôler plus de quelques secondes. Puis la détresse des premiers jours de l'annonce me reprit en m'arrachant des mots encore une fois impulsifs. « Ne me laisse plus jamais seule... » Je n'eus même pas le temps de sentir les sursauts de mon cœur reprendre encore plus fortement que je m'étais déjà élancée dans ses bras en fondant en larmes. « Tu m'as tellement manqué Aiden... » Le sentir contre moi était une sensation si étrange puisque je m'étais faite à l'idée que je ne le reverrais plus jamais. Cependant, mon esprit retourna vite les choses pour m'y faire croire à nouveau, bien qu'il me faudrait du temps pour accepter pleinement son retour dans ma vie. Je présentais que le Treize était bien plus mystérieux que toutes les choses que nous avions pu croire depuis l'annonce de son retour dans la révolte.
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Aiden S. Bregstone
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeJeu 31 Mai - 19:22

L'instinct, c'était sans doute l'une de mes principales qualités de rebelle. J'étais doté d'un instinct presque immédiat qui m'avait si souvent permis de ne pas prendre de risque dans une mission ou ne pas agir de telle ou telle façon. Pourtant, à cet instant précis dans ce tunnel de fer froid, cette qualité m'avait manqué. Mon corps tremblant était la preuve que tout ce que j'avais pris pour acquis au cours de mes différentes missions c'était juste envolé avec le temps, disparu l'instinct et cette facilité que j'avais à me tirer des plus dures situations, tout ça était parti à l'instant où Avalon avait posé son regard dans le mien. J'aurai du prévoir ce genre de chose, j'aurai du le sentir au plus profond de mon être, après tout on dit que lorsqu'on partage un lien spécial avec quelqu'un on peut ressentir ce que l'autre endure, c'est à croire que j'ai perdu toute connexion avec celle que se tenait devant moi. Non, ça ne pouvait pas être possible. J'avais passé toute mon enfance à essayer de l'attirer vers moi et quand, enfin, j'avais réussi à lui faire comprendre mes sentiments il fallait que ce lien cède sous la pression de mes erreurs, sous la distance qui s'était mise entre nous pendant ces trois derniers mois. Je ne pouvais pas perdre ça, c'était bien l'une des seules choses qui maintenait encore les battements de mon cœur. La présence d'Avalon s'imposa à moi, créant un chamboulement à l'intérieur de mon être, moi qui croyait devoir passer une vie fade en emplie de rien dans les sous-terrains du district treize je me retrouvais en présence de la personne qui comptais le plus à mes yeux et que j'avais eu l'impression de perdre pour toujours. Sa voix me rappela à l'ordre, me sortant de mes pensées profondes. Tout ça ne pouvait être réel, et pourtant je croisais furtivement le regard de Julian et j’aperçus la silhouette de Rumer, ils ne pouvaient pas tous faire parti du même cauchemar. Le corps d'Avalon bascula sous le poids du choc émotionnel, chose qui était plus que compréhensible après ma soudaine résurrection, et d'un mouvement familier, presque anodin, je m'élançais vers elle pour empêcher son corps de tomber sur le sol froid du tunnel qui l'avait amené jusqu'à moi.

Cette sensation, celui de son corps contre le mien, n'avait que renforcer le réalité de cet instant. Elle était là, avec moi, je n'étais pas en train de perdre la tête une fois de plus. Mes pas nous guidèrent vers une salle dont j'ignorais tout mais qui m'avait semblé être le meilleur des endroits pour nous confronter à cet instant qui allait sans doute nous faire beaucoup de bien comme de mal. Je me fichais pas mal des paroles que les gens avaient pût avoir sur nous à mesure que je traversais les couloirs, j'étais comme transporté dans un univers extérieur où seul moi et Avalon avions la possibilité de nous rendre. La jeune femme avait déposée sa tête sur mon épaule pendant un instant et je tentais de calmer mon cœur devenu fou par tant d'émotions contradictoires. Je déposais son corps amaigri sur le lit avant de me diriger vers l'évier qui se tenait devant moi, mon bracelet de plastique frottant contre la peau de mon poignet, comme pour rappeler que j'étais toujours considéré un instable aux yeux des médecins du district. Est-ce une illusion de mon esprit fatigué ? Je laissais l'eau s'emparer des mes mains tremblantes avant d'en couvrir mon visage, il fallait que je retrouve un semblant de calme et de sérénité, non pas pour moi mais pour la jeune femme qui se tenait derrière moi et qui devait sans doute faire face à de nombreuses émotions elle aussi. Dans un geste lent, contrôlé et presque saccadé, que je me retourne vers elle, mon regard fuyant encore le sien comme si nous n'étions que des étrangers l'un pour l'autre. Ma voix se fait faible, presque inaudible et pourtant je sais qu'Avalon à compris mes mots puisque des larmes coulent lentement sur son visage, il n'en faut pas plus pour réveiller un moi cet instinct protecteur que j'ai toujours eu envers elle, cet amour qui brûle au fond de mes veines et qui porte son nom.

On pouvait lire dans le regard de la jeune femme cette inquiétude mêlée à ce éclat de culpabilité que j'aurai pu reconnaître entre mille, j'aurai voulu pouvoir m'élancer vers et la prendre dans mes bras sans cette peur constante qu'elle s'arrache à moi qu'une quelconque façon. Je ne voulais pas la perdre, je ne pouvais pas, pas maintenant qu'elle se tenait bel et bien devant moi et que mon corps tout entier était attiré par sa présence. À la place d'une action se fut des paroles qui me vinrent en tête, j'adressais à Avalon tout ce que j'avais sur le cœur, tous ces mots que j'avais voulu lui dire pendant tant de temps et que j'avais si longtemps répété dans mon esprit. Mon regard avait de moins en moins de mal à se fixer dans celui de la jeune femme et pourtant j'osais à peine lever les yeux sur son visage, de peur de ne la voir s'enfuir devant moi et mes paroles qui devaient faire jouer un elle une tripotée d'émotions différentes. J'étais lâche, je m'en rendis compte à l'instant où mes mots avaient franchit la barrière de mes lèvres. Tout ce passé dans le district treize à me lamenter sur mon propre sort alors que d'autres m'avaient cru mort, j'aurai partir à sa rencontre et fuir loin de ces sous-terrains qui m'avaient rendu prisonnier. Je ne méritais en aucun cas de me tenir à ses côtés, tout ce que j'avais à lui donner à cet instant était un homme affaibli par ses propres tribulations mentales, fatigué de courir sans aucune raison, faible de surcroît. Mes genoux lâchèrent de nouveau sous le poids de ma culpabilité, de ma peur et de mes doutes. Encore une fois je me montrai faible face à celle qui avait endurée bien plus que je n'osais imaginer. Ma main s'éleva à hauteur du visage de la jeune femme afin de retrouver ce contact qui m'avait tant manqué pendant notre séparation, mais rien ni fit, j'étais incapable de continuer mon geste sans cette peur qui me tordait les tripes, sans cette impression que tout ça n'était qu'une illusion de plus.

Avalon s'empara de ma main et la porta d'elle-même à sa joue, ce contact, fin, léger, eu le don de précipiter mon cœur dans un tambourinement audible même à cents mille lieux de là. D'un geste du pouce j’effaçais les larmes qui s'écoulaient sur les joues de la jeune femme, cet instant, à lui seul, réussi à me faire comprendre que tout était bien réel, que je n'avais rien inventé. Un long soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres tandis que mes larmes en firent de même, il n'y avait sans doute pas mot pour décrire la sensation qui s'initia en moi à cet instant, magique, forte, incontrôlable. « Ne me laisse plus jamais seule... » Une infinité de secondes s'écoula entre cet instant et celui où Avalon se jeta dans mes bras, transit par la passion et par ce manque qui nous avait tués à petit feu l'un comme l'autre. Je reçu son étreinte comme le plus des cadeaux que la vie ne m'avait jamais offert, resserrant mes bras autours de son corps, ma tête reposant sur le haut de la sienne, comme auparavant, comme quand nous étions « nous. » « Tu m'as tellement manqué Aiden... »  Je laissais mon cœur me guider à l'entente de cette phrase, ma main cherchant à rapproché son corps du mien afin de ne plus jamais avoir à douter de sa présence à mes côtés. Je ne voulais en aucun cas séparer nos deux corps, pas après toutes les épreuves que nous avions endurer durant un laps de temps de trois mois, je voulais rester avec elle et ne penser à rien d'autre qu'à nous, parce que cela avait toujours été la seule chose en laquelle j'éprouvais une infime confiance. Elle, moi, tout le reste était indigne intérêt.


« Tu ne sera plus seule, plus jamais. Je te le promet. » Et je comptais m'y tenir à cette promesse. Je lui avait déjà fait une fois lors de ce jour tragique où nous avions été arrachés l'un à l'autre sans aucune compassion, et cette fois-ci j'étais prêt à me battre contre tout ceux qui oserait nous séparer. Sa présence m'apaisa, comme elle l'avait toujours fait, et ma cicatrise s'arrêta de brûler soudainement. « Tu n'imagines pas à quel point tu m'a manqué. » Je fermais les yeux, presque automatiquement, et laissai cette étreinte renforcer ce lien que j'avais pensé perdu et qui, finalement, être toujours bien présent. Ma main se glissa dans les cheveux blonds de la jeune femme alors que je déposais un baiser, enfantin, presque peureux de lui faire du mal, sur le front, dans un signe de protection mais aussi pour lui assurer que j'étais toujours là et que mes sentiments n'avaient pas changés depuis la dernière fois où nos regards s'étaient croisés. J’appréhendai énormément la réaction d'Avalon quant à mon retour soudain en plein milieu du district treize, district que j'avais toujours imaginé découvrir avec elle à mes côtés. Cependant, je laissai de côtés mes doutes et mes appréhensions pour me concentrer sur le moment présent, celui qui s'offrait à nous et que dont j'avais tant rêvé. « Pardonnes moi. » J'avais bien conscience que ce genre de paroles, dans un moment comme celui-ci, était d'un égoïsme exacerbé, mais je voulais pouvoir être en mesure de me regarder en face après ce que je lui avait fait traverser comme épreuve, je voulais qu'elle soit toujours avec moi, toujours à moi. « C'était tellement dur sans toi …. Je ne veux pas vivre une vie où tu n'es pas là. » Mes pensées s'orientèrent vers cet instant où j'avais voulu m’ôter la vie suite aux tortures répétées contre mon corps et mon esprit, ce laps de temps où j'avais visualisé la fin de ma propre existence. Non, je ne pouvais pas penser à ce genre de chose alors qu'Avalon était logée contre mon corps, je ne voulais plus jamais avoir à faire à cette sensation de manque profond et lourd qui vous fatigue et qui fait de vous une âme en peine. Jamais.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeVen 1 Juin - 14:52


Tous ces mois passés sans lui m'avait paru si longs, prenant un malin plaisir de me rappeler toutes les erreurs que j'avais pu commettre. Nous avions perdu tellement de temps à nous ignorer, ou plutôt j'avais perdu trop de temps à le détester pour des choses qui n'avaient aucune valeur. Enfin, détester était un bien grand mot pour définir ce que j'avais toujours ressenti en réalité sans même m'en apercevoir. Et le résultat de tout cela avait bien malheureusement été pitoyable. Des tortures, des trahisons, des morts. Tout ça causé par le simple égoïsme d'une seule personne, moi. Il ne fallait pas chercher plus loin les raisons pour lesquelles on m'avait tenu éloignée de cette révolte dans le Neuf. J'avais à peine approché Aiden quand toute cette catastrophe avait commencé. Elle commença par ses blessures dans la forêt, pour s'enfoncer de plus en plus tragiquement vers sa mort. J'en étais presque venue à me dire que si j'avais tenu moi-même l'arme qui l'avait achevé, ma culpabilité n'aurait pas été plus grande. Mais toute cette souffrance que j'avais accumulée avait été vaine et stupide lorsque nous étions finalement arrivés au Treize, dans ce tunnel presque sombre. Le choc avait été terrible, presque autant que d'apprendre sa « mort ». J'en avais même failli perdre connaissance à cause de la fatigue qui s'était accumulée ces derniers jours, et même semaines. Le sommeil m'avait totalement quittée depuis le premier jour, pour m'envahir de cauchemars atroces qui me faisaient vivre et revivre sa mort, et la mienne. Si seulement j'avais su qu'il était là, depuis tout ce temps.

J'avais finalement été sûre qu'il était bien là et que mon esprit ne me trompait pas quand je sentis ses bras autour de moi. Malheureusement je n'avais plus les idées en place, je ne pus presque pas profiter de ces instants dans ses bras qu'il m'avait déjà déposée délicatement sur un lit. Je me demandais bien où il m'avait emmené, cela n'avait rien d'un hôpital où il était logique que je sois vu mon état qui aurait pu s'avérer préoccupant. Cependant, je sentis mes forces revenir pour me permettre de comprendre un peu mieux ce qui m'entourait et ce qu'Aiden faisait à côté de moi. Je n'avais même pas pensé que lui aussi avait dû supporter un choc en me voyant, alors que j'avais toujours dit que je refuserais tout le temps de partir au Treize. Il devait penser que sans lui c'était encore moins probable. Et pourtant je m'étais trouvée en face de lui en cette journée bien spéciale. Il avait encore les mains humides par l'eau qui était censée le réveiller de cette sorte d'hallucination réelle lorsque je l'avais approché de moi. Je ne voulais pas le laisser dans l'incapacité de réaliser que j'étais bien là en face de lui, après tout c'était plus à moi d'en douter puisque ce n'était pas moi qui avait disparu en me faisant passer pour morte. Les secondes se firent alors plus longues pour me laisser apprécier ce contact avec lui. Il effaça délicatement les larmes qui coulaient sur mes joues, me rappelant toutes les fois où il avait déjà fait ça quand je n'étais pas capable de refréner ma tristesse ou ma culpabilité face à ce que je lui faisais subir à longueur de temps ou à mes simples sentiments que je n'arrivais pas à gérer. Je vis aussi quelques petites larmes s'échapper sur ses joues, mais je me retins de sourire timidement, comprenant qu'il avait tout aussi été bouleversé que moi, peut-être même plus. Il me rendit mon étreinte, me serrant comme s'il ne voulait plus jamais me quitter. J'aurais pu croire que nous étions de retour dans le Neuf, chez lui alors qu'il était finalement guéri de ses blessures. Cependant la situation était devenue bien plus compliquée.

« Tu ne sera plus seule, plus jamais. Je te le promet. » Ces paroles me suffisaient pour me faire oublier tous ces mois de torture à le penser mort et enterré à l'autre bout de Panem. Il avait le don de me consoler par quelques simples mots auxquels je n'avais aucun mal à croire puisqu'il était toujours honnête avec moi. Même quand il avait toujours su que je ne voulais pas entendre parler du Treize, il l'avait fait parce que c'était nécessaire, et je m'en étais toujours voulu d'avoir réagi vivement à chaque fois. Pourtant il n'avait jamais semblé m'en vouloir pour ces écarts, à vrai dire il avait vécu bien pire venant de ma part. « Tu n'imagines pas à quel point tu m'a manqué. » Je pouvais me douter à quel point cela avait dû être horrible pour lui. Moi, au moins, j'étais fixée sur son sort, même si le savoir mort n'était pas vraiment la plus grande joie, et je n'étais pas sortie dans un état physique trop lamentable de ma torture. Alors que lui, je pouvais voir la fatigue morale qui s'était incrustée en lui, et l'énorme cicatrice qui parcourait son visage semblait me donner raison sur les horreurs qu'il avait dû endurer lors de sa torture. Après tout, il avait toujours eu un grand rôle chez les rebelles du Neuf, il était malheureusement inévitable qu'on lui fasse subir le pire pour le punir de cette trahison envers notre gouvernement si merveilleux. Il passa alors sa main dans mes cheveux, en me déposant un doux baiser sur le front. Cela me rappela les moments tendres que nous avions partagés et que je n'avais jamais regretté, même après ces malheureux événements. Je fermais les yeux pour savourer encore plus ce moment, de peur qu'il me soit arraché par un autre pacificateur qui voulait nous rendre fous. « Pardonnes moi. » Le pardonner ? Mais pour quoi ? Il n'avait rien fait de mal, au contraire. S'enfuir dans le Treize était la plus judicieuse idée. Ici il était sain et sauf, pouvait reprendre un entraînement qui reformerait son corps comme avant, continuerait d'agir pour les rebelles comme il avait toujours voulu et pourrait se reconstruire une nouvelle vie. Je devrais presque lui être reconnaissante de ne pas avoir pris de risques en voulant me retrouver, ou d'autres choses dans ce genre qui lui auraient cette fois-ci coûté la vie.

« C'était tellement dur sans toi …. Je ne veux pas vivre une vie où tu n'es pas là. » Je sentais encore les larmes vouloir s'échapper de mes yeux quand il disait cela. Il ne pouvait pas me rendre plus heureuse en exprimant toutes ces choses, le fait qu'il ne pouvait pas vivre sans moi effaçait tous les doutes que le pacificateur avait réussi à me faire croire, me disant qu'Aiden ne m'avait jamais aimé et qu'il s'était servi de moi tout ce temps. Je commençais à me rendre compte de ma grosse erreur, celle de l'avoir cru alors qu'il n'avait fait que me troubler pour que je cède plus rapidement à ses offensives. Et il avait réussi. Mais j'oubliai rapidement cette épisode, ne voulant pas gâcher ces retrouvailles qui me semblaient miraculeuses. « On est ensemble maintenant... » Je le regardai dans les yeux, même s'il était difficile de contrôler mes émotions pour parler clairement. J'avais besoin de le rassurer après toutes les fuites dont j'étais coupable, il était normal et censé de sa part de ne presque plus me croire quand j'étais auprès de lui. Pourtant je l'aimais de tout mon cœur et je n'avais jamais voulu le blesser avec mes peurs. « Je suis là je m'en irai pas. » Je me souvenais de notre dernière conversation, ou devrais-je dire notre dispute, avant que tout ne tourne en notre défaveur. Il avait cru que je n'avais pas confiance en lui et notre relation, j'avais même réussi à le mettre dans une colère noire qui m'avait tant effrayée par sa violence. J'avais eu peur de le perdre à jamais, à cause de quelques mots maladroits. Et même si ce n'avait pas été ces mots qui nous avaient séparés, je m'en étais toujours voulu que notre « histoire » se termine de cette façon, sur une dispute sans valeur qui marquait seulement mon angoisse de le perdre à jamais alors que nous essayions de faire au mieux.

Je restai dans ses bras, voulant rattraper tout le temps que nous avions perdu éloignés l'un de l'autre. Pas tant que ça en y repensant quand on voyait la petite distance qui séparait le Neuf du Treize. Dire que nous aurions pu nous retrouver beaucoup plus tôt... Cependant je me séparai de lui. Je souhaitais le revoir, son visage et même lui tout entier. Il m'avait tant manqué, et, même si j'en avais quelque peu honte, nos contacts physiques aussi. Je le regardai dans les yeux, et souris par la joie qui commençait à chasser tous les sentiments mélangés qui s'étaient imposés à moi en l'espace de quelques secondes seulement. J'effleurai sa joue du bout de mes doigts, malheureusement ceux auxquels ils manquaient toujours des ongles dont la repousse n'était pas encore complète. Mais je ne prêtai pas attention à ce détail. « J'arrive pas à croire que tu... » ...n'es pas mort ? Ce n'était certainement pas la meilleure façon de lui exprimer mon bonheur de le retrouver après tout ce temps. Il fallait alors que je trouve une expression plus floue sur le sujet qui ne remettrait pas les mauvais souvenirs dans nos esprits. « ...que tu es là. » Je sentais les larmes qui revenaient à la charge, mais mon sourire brisait toute valeur dramatique. Il était là, devant moi. Je regardai alors sa cicatrice, vraiment pas jolie qui avait dû lui arracher des souffrances que je ne préférais pas imaginer, y passait mes doigts délicatement en espérant ne pas lui faire mal. Puis mon regard changea de trajectoire pour redescendre vers son corps qui avait dû lui aussi en prendre un coup, mais qui semblait tout de même avoir repris des forces et des formes. Je laissais mes doigts parcourir son t-shirt, ne cherchant même pas à savoir si cela le dérangeait ou non. Ce fut alors à ce moment que je découvris l'espèce d'étiquette qui était accrochée à son poignet. Les gens du Treize étaient vraiment bizarre pour coller des mots aux gens comme cela, mais je ne pus me retenir de lire ce qu'Aiden pouvait bien avoir et que tout le monde devait savoir en cas de nécessité. « Mentalement instable ». A cette lecture je me sentis soudain mal à l'aise. J'avais sûrement sous-estimé ce qu'on lui avait fait, toutes les horreurs qu'il avait subies. J'évitai alors de rencontrer son regard, bien que ce fut la seule chose qui pouvait me rassurer et me dire qu'ils s'étaient tous trompés à le prendre pour un fou. C'était Aiden, je le connaissais, il ne pouvait pas avoir sombré à ce point.
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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
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△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeVen 1 Juin - 16:54

L'eau avait coulée sous les ponts depuis notre dernière rencontre, à vrai dire – et bien que je me rappelai avec exactitude nos derniers moments passés ensemble – j'avais comme cette impression de recommencer à zéro. J'étais de nouveau sur la ligne de départ et il nous faudrait du temps avant de réussir à se retrouver entièrement, j'en étais plus que conscient. Mais rien de tout ça ne comptait à cet instant, à mes yeux il n'y avait rien de plus magique que cet instant et, bien qu'il m'avait tétanisé sur le moment, il restait sans doute l'un des plus beaux de ma maigre existence. Toutes ces journées passées sans sa présence à mes côtés m'avait fait prendre conscience que je n'étais pas capable d'évoluer dans une vie où elle n'était pas là, avec moi, sa main dans la mienne et mon regard dans le sien. La vérité était telle que je ne pouvais décemment me passer d'Avalon, toutes les personnes qui avaient essayées de m'en dissuader – comme les médecins et autres psychiatres – étaient bien malchanceux de ne pas connaître ce sentiment qui me rattachait à la jeune femme. Je ne souhaite à personne de se retrouver seul sans cette moitié qui vous comble et vous permets d'être heureux, épanoui, personne ne devrait avoir à subir de ce genre de manque. À mesure que mes pas me guidaient vers la petite salle je prenais conscience de ce qui était en train m'arriver, de nous arriver, et j'étais incapable de mettre un mot sur cette sensation qui c'était initiée en moi alors que la jeune femme avait posée sa tête contre mon épaule. Tout était différent, mon monde semblait avoir repris des couleurs que je pensais perdu à jamais.

La protocole aurait sans doute exigé que j'amène Avalon le plus vite possible à l'infirmerie du district treize, mais c'était dans un pur sentiment égoïste que mes pas me guidèrent autre part, dans cet endroit qui ne m'étais pas familier mais qui convenait à nos retrouvailles. Je voulais la garder pour moi, rien qu'à moi, personne n'avait le droit de se mettre entre nous alors que nous avions passé tant de temps loin l'un de l'autre. Mes pensées redevinrent claires alors que j’aperçus la jeune femme étendue sur le lit, cependant mon esprit avait décidé de me jouer le plus grands des tours de passe-passe en prétextant que tout ça ne pouvait être vrai, que j'étais sûrement plongé en plein rêve. J'allais sans doute me réveiller en suer, tremblant devant la vivacité de ce cauchemar, j'allais reprendre ma vie fade et sans intérêt et Avalon ne serait pas là quand mes paupières s'ouvriraient. Avalon était au district treize, elle qui m'avais toujours refusé cette opportunité, quelque chose d'important avait du la décider à partir, à suivre Julian & Rumer que j'avais furtivement croiser à la sortie du tunnel. Était-ce ma prétendue mort qui avait décidée la jeune femme à se rendre dans les sous-terrains ? Etait-je responsable de tout ça ? Je sortie de mes pensées en apercevant les larmes de la jeune femme qui commencées à couleur le long de ses joues et je fus pousser par une sensation familière, parce que je m'étais promis d'être toujours présent pour sécher ses larmes, d'être toujours là pour elle. C'est dans un mouvement presque inconscient que je la rejoignais, mes genoux lâchant sous mon propre poids, me retrouvant à quelques centimètres de celle qui m'avait cru mort pendant tout ce temps. Avalon porta ma propre main à sa joue et je fermais les yeux pour apprécier ce contact à sa juste valeur, tout ça était bien réel, ça n'était pas un cauchemar. Mes lèvres se fendirent dans un soupir de soulagement tandis que j'essuyais ses larmes d'un revers du pouce et, dans la seconde qui suivit, le corps d'Avalon se projeta sur le lien. Je reçus cette étreinte sans attendre, enserrant mes bras autours de la jeune femme, ma laissant aller à un instant de bonheur pur, simple, comme j'en avais rêvé pendant toutes ces nuits sans elle.

Mes paroles tentèrent de se faire rassurantes alors que quelques larmes firent leur apparitions sur mes joues, traversant mes iris pour venir s'écraser sur mes pommettes. J'avais tellement attendu ce moment que je ne voulais pas m'en défaire, rien au monde n'aurai pu me faire lâcher prise sur le corps d'Avalon, je voulais la garder pour moi, contre moi, et ce pour l’éternité. Je lui adressais des mots aussi sincères que je l'avais toujours été envers elle, sa présence nourrissant le vide qu'elle avait laissé alors que nous avions été forcés de nous séparer. Ma main parti dans ses cheveux, laissant retomber toute la pression que j'avais accumulée lors de ces derniers mois et qui m'avait rendu complètement fou, fou d'inquiétude, fou de regrets et de remords. Je voulais qu'elle me pardonne pour tout ce que j'avais fait, pour ne pas avoir pris l'initiative de partir à sa rencontre et de lui faire comprendre que j'étais encore en vie, qu'il ne fallait pas qu'elle s'inquiète de ma santé. Certes le treize m'avait fortement aidé quant à ma reconstruction physique, mais qu'en était-il de mon mental ? Je ne pouvais exprimer avec certitude que j'avais retrouvé l'entière coordination de mes idées, après tout j'étais toujours un patient des psychiatres et des médecins du district. La vie avait tellement était dur sans elle, ces trois mois passés sans sa présence à mes côtés m'avait coûté mes dernières forces et, jusqu'à son arrivée, je m'étais laissé tomber dans un spirale dévalorisante qui s'était emparée du reste de ma pauvre existence. « On est ensemble maintenant... »  La voix d'Avalon me sorti de mes pensées et je fixais mon regard dans le sien, un maigre sourire sur les lèvres. Oui, nous étions bel et bien ensemble à présent, et il n'en fallait pas plus pour me rendre heureux. Je savais pertinemment que la jeune femme tentais de me rassurer, de me faire comprendre que tout ça n'était pas que l'illusion de mon esprit rendu faible par les tortures. Je fermais les yeux sous l'emprise de sa voix, cherchant un moyen de me défaire de cette impression que j'étais en train de nager en plein cauchemar. Non, c'était bien réel, elle était là. « Je n'en doute plus à présent. » Mon regard se posa de nouveau dans le sien et je lui adressais un sourire sincère, heureux, représentant ce bonheur pur que j'éprouvais de la sentir dans mes bras, logée contre mon corps. Fini les mauvais rêves.

« Je suis là je m'en irai pas. » Ses mots firent échos à cet instant tragique qu'avais été notre dernière rencontre, j'avais tellement doutais de sa sincérité que je lui avait même proposé de mettre un terme à notre relation. Mes pensées s'égarèrent pour revenir à la dernière fois où nos regards s'étaient croisés, mes doutes avaient bien failli me coûter ma relation comme la jeune femme et cela me faisait mal rien que de penser à cette dispute qui avait marquée nos adieux. Je secouais la tête, essayant d'effacer ces souvenirs de mon esprit, ce qui comptait c'était l'instant présent et je ne voulais pas en perdre une seule miette. « Je ne te laisserai jamais partir de toute façon. » Un autre de mes sourires sincères s'afficha sur mon visage, étirant mes lèvres dans un rictus que je n'avais plus l'habitude de montrer depuis mon arrivée au district treize. Avalon resta logée dans mes bras, mon menton reposant de temps à autre sur le sommet de sa tête, rien ni personne n'aurait pu me tirer de cette situation, et je ne voulais en aucun cas que cet instant ne se finisse. Ce fut la jeune femme qui s'éloigna quelque peu de moi dans un mouvement et, bien que mes mains restèrent positionner prêt de son corps, je la laissai se dérober afin que son regard puisse se fixer dans le mien. Mes yeux ne voulaient pas quitter les siens, plus jamais je ne voulais avoir à fuir le bleu de ses iris qui, à eux-seuls, dessinaient ma vie entière. Un sourire s'étira sur les lèvres de la jeune femme et, dans un mouvement automatique, j'en fit de même, ne souhaitant pas laisser passer cette occasion de lui rendre tout ce qu'elle pouvait bien m'offrir en cet instant. Avalon passa le bout de ses doigts contre la peau de ma joue, son touchée m'apaisa et j'en profitais pour relâcher mes muscles, toujours tendus depuis que je l'avais reconnu dans ce tunnel. « J'arrive pas à croire que tu... » Sa phrase resta en suspens et, même si je devinais la suite de ses paroles, je ne dis rien cependant, ne voulant pas la brusquer. « ...que tu es là. » Mes lèvre s'étirèrent de nouveau tandis que je déposais mon front contre le sien. Non, moi non plus je n'arrivais à pas y croire, et pourtant nous nous tenions tout deux dans cette même pièce.

« Et pourtant c'est bien moi … en un peu moins beau je te l'accorde. » Je lui adressais un autre sourire, comme dans un automatisme, c'était sa présence qui me faisait sourire, c'était cet instant qui rendais mon existence magique. Tout mon corps était attiré par le sien, sa présence avait tant manqué à ma vie qui je ne pouvais résister à la tentation de la toucher, de sentir sa main dans la mienne et mes doigts s'entremêlant au sien, chose que je fis sans attendre une quelconque réaction de sa part. C'était apaisant que de la savoir enfin saine et sauve dans un endroit où j'étais également et j'avais cette impression magnifique que nous ne serions plus jamais séparés. Avalon déposa ses doigts contre la chaire meurtrie de ma cicatrice, c'était bien la première fois que je laissais quelqu'un toucher à ce genre de déformation que m'avait infligée mes jours de torture dans le district un, et, bien que j'acceptais son geste, il me fut difficile de ne pas serrer les dents de peur de faire fuir la jeune femme devant cette chose qui barrait mon visage. Cependant, Avalon ne semblait pas dégoûtée par ma cicatrice, et même si tel était le cas elle n'en dit rien, ce qui m'apaisa un peu plus. « Cadeau d'un pacificateur qui n'aime pas vraiment les rebelles. » Je redeviens moi, petit à petit, et c'est à grande parti grâce à la présence de celle que j'ai toujours aimé, je redeviens cet homme qui tire du bon de chaque situation, elle ne le sait sans doute pas mais Avalon bien de redresser en moi le peu de vie qu'il me restait. Puis, son regard s'orienta vers mon corps qui, même après avoir considérablement fondu, avait retrouvé un semblant de force depuis ma réhabilitation à l'exercice et aux entraînements du district treize. Ses doigts descendirent sur mon torse sur lequel était tendu mon tee-shirt réglementaire fourni par le district, je fermais les yeux à ce contact surprenant sans pour autant déranger son geste, après tout j'en avais fait de même en attrapant sa main dans la mienne.

Son geste s'arrêta net sur le bracelet de plastique qui pendait à mon bras depuis mon arrivée dans le sous-terrains et qui était là pour rappeler aux autres que je n'étais pas forcément en état. L'inscription « mentalement instable » était tracée à l'encre noire sur le bracelet et, bien que j'avais fait de nombreux efforts durant les dernières jours, j'étais toujours convié à me rendre à l'infirmerie une fois par semaine. « Je l'ai depuis longtemps, à vrai dire il ne me sert plus à grand chose maintenant. » J'attrapais son menton au creux de mes doigts et la forçait à plonger son regard dans le sien d'un geste doux et assuré. Il fallait que je trouve un moyen de la rassurer sur mon état, de lui faire comprendre que tout allait mieux depuis quelques jours. « Quand je suis arrivé ici après que … après m'être échappé … » Une boule obstruait ma gorge et j'en ignorais la raison, mais j'avais toujours été sincère envers Avalon, ça n'était pas le moment de manquer à cette règle que j'avais toujours appliqué. « Je n'allais pas très bien quand je suis arrivé. Je dormais très peu et j'avais arrêté de me nourrir mais …. ça va mieux maintenant … Je te le promet. » Une forte hésitation s'empara de moi à cet instant et, bien que mon envie fut grande, je ne voulais pas bouleverser un peu plus Avalon, elle qui venait de me voir renaître sous ses yeux. D'un geste hésitation j'appuyais ma paume contre sa joue et m'avançais vers elle, mes lèvres se hissèrent à hauteur des siennes et je les capturai en une fraction de seconde, laissant le poids de l’hésitation s'envoler. Ce baiser était, pour moi l'un des plus beaux que nous ayons échangé jusque là, si bien que je le laissai s'étaler sur le temps, ne souhaitant pas mettre fin à cet instant qui était supposé nous reconstruire. Ce ne fut qu'après une poignée de minutes que je mis fin à cet instant de pur bonheur, entremêlant de nouveau mes doigts aux siens, ce fut que lorsque que je touchais la main d'Avalon que je me rendis compte qu'à la place d'ongles il n'y avait plus que de la peau. Je portais sa main à hauteur de mon visage dans un geste rapide et ce que je vit à cet instant me mis dans une colère sans égale, ça ne pouvait être les traces d'un simple accident, plusieurs de ses ongles avait était arraché violemment. Mon regard se fit de plus en plus inquiet et une tonne de scénario s'écoula de mon esprit. « Avalon, qu'est-ce qui c'est passé ? » Je ne voulais pas m'imaginer que quelqu'un avait osait lever la main sur elle et, si c'était le cas, cet homme périrait de ma main, après tout j'avais déjà tué une fois.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeDim 3 Juin - 0:20


Je n'avais aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis que j'avais croisé le regard d'Aiden dans ce tunnel. C'était comme si peu de secondes séparaient ces instants, et pourtant j'avais l'impression d'être avec Aiden depuis très longtemps, presque même que notre séparation avait été éphémère et infime. Mais le bonheur qui m'emplissait quand je me retrouvais dans ses bras me rappelait que nous nous étions vraiment quittés, beaucoup trop longtemps et qu'il m'avait terriblement manqué. Il s'était tout d'abord excusé de ce qui s'était passé, de son absence auprès de moi et de tout le district, de peur sûrement que je saute à sa gorge pour lui faire payer cet abandon qu'il croyait lâche et indigne. Cependant, il avait totalement tort là-dessus. Je ne lui en voulais pas, bien que je l'aurais presque souhaité. Mais non. Je lui étais quasiment reconnaissance d'avoir perdu trois mois pour nous en offrir beaucoup d'autres ensemble. C'était un risque que je connaissais dès le départ, que j'avais bien sûr mis de côté pour ne pas pourrir cette relation de l'intérieur. Malheureusement mes efforts avaient été vains, mes mauvais penchants reprenant le dessus. J'étais d'un entêtement et d'un pessimisme affligeants. Et bien que c'était faux, je pensais que j'avais une grande part de faute dans tout ce qui nous était tombé dessus. La vie aurait été si différente si nous n'avions pas croisé la route de ce pacificateur en forêt, ou si Aiden n'avait pas été dénoncé. Mais tout cela c'était passé, et rien ne pouvait y changer.

J'essayais à mon tour de le rassurer sur le fait que j'étais bel et bien là, au Treize, avec lui. Au vu de son état, ce n'était pas une chose gagnée d'avance, mais notre étreinte avait dû lui suffire, tout comme mes paroles. « Je n'en doute plus à présent. » Je le voyais me sourire et me regarder comme avant. Plus aucun doute ne pouvait s'immiscer en moi pour me faire croire qu'il n'avait jamais rien ressenti pour moi et qu'il se fichait bien de ce que je devenais. Cependant il n'y avait aucun doute que lui aussi pensait à nos derniers moments où la dispute avait éclaté, et qui aurait pu me faire douter quant à mon comportement en ce moment-même. Mais il m'avait bien prouvé que tout cela n'avait été guidé que par nos angoisses et qu'il ne fallait aucunement y prêter de la valeur. Maintenant que nous étions ensemble, il ne fallait pas que l'on continue à gâcher du temps inutilement par toutes ces choses. Et puis, apparemment nous ne risquions plus rien dans ce district fantôme... « Je ne te laisserai jamais partir de toute façon. » Il sourit, mais je restai blottie dans ses bras, sans vraiment y répondre. Nous savions tous les deux que j'étais la plus faible de nous, que la moindre petite chose pouvait me faire déguerpir à la vitesse de la lumière, et cela m'attristait terriblement. Il me voyait comme j'étais vraiment, et m'appréciait tout en sachant ces mauvais côtés, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir coupable pour toutes ces fuites et tous ces problèmes que je lui avais causés. Il douterait toujours de ma loyauté envers lui, et je en pouvais pas le supporter. Sans parler qu'il me faudrait un jour lui avouer que j'avais trahi la cause rebelle dès qu'il n'avait plus été là pour m'empêcher de dérailler.

Je voulus ensuite le redécouvrir, voir comment il était devenu après toutes ces choses et ce temps qui était passé. Je voyais bien qu'il avait changé, et mes doigts ne me dirent pas le contraire suite à quelques contacts. Il me rendit mon sourire sans attendre, chose qui me rendit confiance et me dit que je n'allais peut-être pas avoir un comportement déplacé. « Et pourtant c'est bien moi … en un peu moins beau je te l'accorde. » Il m'adressa un nouveau sourire, presque rieur. C'était bien le Aiden que j'avais quitté quelques mois auparavant. Toujours à rendre légères des choses qui étaient pourtant graves. Mais nous ne devions plus nous soucier de ça, il fallait voir l'avenir plutôt que de repenser à ces horreurs. Je me ferais un plaisir de l'aider s'il voulait en parler un jour, mais je n'allais certainement pas l'obliger, ni même parler de ma propre expérience. Je préférais de loin l'oublier, et effacer toutes les paroles misérables qui avaient été prononcées. J'aurais voulu lui répondre quelque chose digne de son sourire en ne plombant pas l'ambiance, mais je m'abstins par crainte de faire l'inverse et de fondre en larmes devant lui, comme je faisais tout le temps. Il attrapa alors ma main pour y loger la sienne et entremêler nos doigts, comme lorsque nous étions encore deux innocentes jeunes personnes. Je serrai sa main pour lui faire comprendre que cette fois-ci je n'étais pas prête de le lâcher, pour rien au monde. Je passai mon autre main sur sa cicatrice, mais ne fit pas durer le contact par peur de lui faire mal, ou de le mettre mal à l'aise face à cette chose. Oui, j'avais beau supporter cette trace, elle n'en restait pas vraiment très belle. Mais je préférais largement ça à le savoir enterrer dans une fosse commune loin du Neuf. « Cadeau d'un pacificateur qui n'aime pas vraiment les rebelles. » Je lui souris pour lui faire croire que ses paroles me réconfortaient un peu, mais au fond, je ne faisais que retenir de nouvelles larmes qui brûlaient d'envie de s'écouler sur mes joues. J'appréciais sa volonté de me mettre à l'aise, et peut-être faisait-il aussi ça pour lui, pour se convaincre que tout était passé, mais entendre parler d'un pacificateur m'était insupportable. Et je me doutais bien que cette cicatrice devait s'avérer bien petite par rapport à toutes ses autres blessures, qu'elles soient physiques ou mentales.

Je baissai le regard, pour le fuir, je devais l'avouer, mais aussi parce que je voulais sentir par moi-même ce qu'il était devenu. Je ne cherchais pas à savoir si cela le dérangeait, et si cela était le cas je ne m'opposerai pas à sa volonté. Ne ressentant cependant aucun refus de sa part, mes doigts se tracèrent un chemin pour terminer sur ce bracelet en plastique pas vraiment esthétique. « Mentalement instable. » L'expression était forte, même s'il n'était pas indiqué à quel point il était « atteint ». Je n'eus pas vraiment le temps de partir dans d'innombrables scénarios qu'il entreprit déjà de m'expliquer tout ce dont j'avais besoin de savoir pour comprendre ces inscriptions. « Je l'ai depuis longtemps, à vrai dire il ne me sert plus à grand chose maintenant. » Il attrapa mon menton pour relever mon visage à son niveau et me contraindre à ne pas le quitter des yeux pendant ses explications, tout en délicatesse. J'avais conscience qu'il allait certainement me dire des choses difficiles à entendre, mais aussi à dire, et je ne comptais pas lui ajouter le poids de mon refus de l'écouter. Après tout, j'avais provoqué ces réponses en m'intéressant à cette inscription, je ne pouvais pas me dérober. « Quand je suis arrivé ici après que … après m'être échappé … » Cette situation atroce provoquait à nouveau des larmes, que je retins du mieux que je pouvais. Je ne voulais pas lui rendre le moment encore plus terrible, mais j'avais ces images de sa mort qui me revenaient, celle que j'avais vu sans cesse toutes les nuits. Celles qui me faisaient recevoir son sang sur moi et qui m'obligeaient presque à y goûter. Je ne voulais plus de ces horreurs devant moi. Mais je contenais tout ça pour qu'il puisse dire ce qu'il avait de si important à partager pour me mettre en confiance sur son état. « Je n'allais pas très bien quand je suis arrivé. Je dormais très peu et j'avais arrêté de me nourrir mais …. ça va mieux maintenant … Je te le promet. » C'était fou comme je me reconnaissais dans ces paroles. Nous avions eu les mêmes maux, pour des tortures qui semblaient pourtant bien différentes. Je secouai alors la tête pour lui faire comprendre que j'étais sûre qu'il allait bien, enfin, qu'il n'était pas fou, et que je n'avais aucune raison de m'inquiéter pour ce que j'avais pu lire sur ce papier sans intérêt.

Je n'eus même pas le temps de réfléchir à ce qu'il faisait qu'il s'était déjà rapproché de moi pour me donner ce qui équivalait à un second premier baiser. Et même en y réfléchissant plus longuement, notre premier baiser n'avait pas été merveilleux puisque j'y avais coupé court rapidement pour m'enfuir bien loin de lui par honte de devoir lui avouer la vérité en le regardant en face. Cependant cette fois-ci je ne l'écourtai pas, et le laissai même durer pour ne pas briser la passion qui s'était installée. J'aurais même douté de la suite si nous n'avions pas été dans une salle si impersonnelle et que nous nous étions retrouvés depuis plus longtemps, mais ce n'était vraiment pas le moment pour ce genre de choses. Je lui rendis tout de même son baiser le plus amoureusement possible, ne voulant pas refaire la même erreur qu'auparavant, mais aussi parce que j'en brûlais d'envie. Cependant Aiden brisa cet instant, qui prenait vraiment de l'ampleur et qu'il était sûrement plus judicieux d'arrêter maintenant. Il attrapa alors ma main pour y entremêler ses doigts une nouvelle fois, mais à la place il y découvrit les quelques ongles qui n'étaient pas encore repoussés entièrement. Je le sentis tirer ma main vers lui pour examiner de plus près... Les baies de Clay n'auraient pas pu fonctionner ? Non ?! La dernière preuve qui restait sur mon corps de cette torture et de cette trahison n'avait pas échappé à Aiden, bien sûr. J'allais devoir tout lui dire, c'était clair qu'il ne me laisserait pas tranquille tant qu'il ne saurait pas tout. Et de toute façon, me connaissant, il savait bien que je finirais par lui céder les informations qu'il voulait tant connaître. « Avalon, qu'est-ce qui c'est passé ? » Son regard était passé du stade bienveillant à une colère et une inquiétude qui ne me laissaient pas le choix. Je devais lui dire la vérité, il le méritait bien. Mais je redoutais tellement qu'il se mette en colère contre moi pour ce que j'avais fait, comme la dernière fois que nous nous étions vu. J'avais tellement eu peur que son animosité déborde et qu'il s'en prenne à moi, et ce que j'avais fait été impardonnable. Non. Je ne pouvais pas lui dire la vérité, c'était trop risqué. Il fallait que je me trouve un mensonge à lui raconter, et vite.

Je sentais les larmes venir s'imposer à mes yeux, et les tremblements d'angoisse me prendre. Je ne voulais pas qu'il découvre ce que j'avais fait. J'allais le perdre c'était sûr et cela m'était insupportable. Mais en même temps nous nous étions promis aucun mensonge. La torture en devenait double. Je balbutiai quelques mots avant de pouvoir aligner une idée correctement. « C'est... c'est rien... Je... Mes doigts... Ils se sont coincés... dans une porte... » J'étais toujours aussi douée pour mentir. Pathétique. C'était tellement crédible que des ongles soient arrachés à cause d'une porte... A cause d'une porte ?! J'aurais pu au moins trouver mieux que ce mensonge abominable et honteux. Je me dégoûtais presque à rester devant lui. Je dégageai ma main de son emprise très rapidement, trop rapidement pour laisser croire que je n'avais rien à cacher. Cependant mes angoisses me prirent et je me mis à fondre en larmes. J'avais tellement honte de tout ce que j'avais fais, et que je faisais encore maintenant. Je trahissais encore une fois sa confiance. Voyant son regard inquisiteur se poser sur moi, mes nerfs lâchèrent. Lui mentir était le pire des affronts. C'était encore l'une de mes provocations puériles qui voulait à tout prix m'éviter de prendre en charge les responsabilités. Il fallait donc que je lui dise, que je m'explique avant qu'il ne me laisse pas le temps pour m'abandonner à mon sort ridicule. « Je suis désolée Aiden... J'ai jamais voulu faire ça... » J'avais baissé le regard, fuyant certainement pour la dernière fois la personne que j'aimais et qui allait me haïr pour mes faiblesses. Mes sanglots brisaient mes paroles, engloutissaient quelques mots, mais je tenais bon pour tout lui dire. « J'avais trop mal... Il... Il m'a dit que... que t'étais mort, qu'il t'avait tué de ses propres mains. Que t'étais faible et... et... que tu m'avais jamais aimé... » Je m'arrêtai à peine quelques secondes pour contrôler des sanglots qui se faisaient encore plus dérangeants et douloureux à supporter. « Quand il m'a attachée, mon poignet a lâché sous mon poids, alors il l'a presque broyé avec ses mains et... il m'a déboîtée l'épaule pour que chaque mouvement soit horrible... Il me frappait et... il m'a brûlée avec sa cigarette, deux fois, et... après... je voulais rien dire alors... il... il s'est mis à m'arracher les ongles... Je suis désolée Aiden, je voulais pas faire ça, je suis désolée... ça faisait trop mal... je supportais pas... alors je.. je lui ai dit des choses... et maintenant il est mort à cause de moi, et j'imagine même pas ce qui va arriver à skann... je voulais pas... et je l'ai même supplié de m'épargner... j'ai tellement honte, je suis dégoûtée de moi-même... » Les sanglots étaient encore présents et me prenaient une bonne partie de mon énergie. J'étais fatiguée, j'avais envie d'en finir avec cette vie pourrie que je me construisais petit à petit. « Laisse-moi... Tu devrais retourner avec les autres. Perds pas ton temps avec moi... » Je gardai mon visage dans mes mains, essayant désespérément de ne plus recroiser le regard d'Aiden pour y trouver du mépris et du dégoût.
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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
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△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeLun 4 Juin - 17:32

Le temps qui nous avais séparés Avalon et moi m'avait semblait bien plus long et désagréable que celui que j'avais passé enfermé dans le district un. Toutes ces secondes passées à me faire torturer, autant physiquement que mentalement, n'étaient rien comparés à la douleur d'avoir eu à vivre sans sa présence à mes côtés. Le pire avait toujours été cette sensation horrible et déconcertante de l'imaginer morte ou subissant pire tortures encore que celles qui m'avaient été infligées. Je n'avais eu aucuns moyens de m'assurer de son état, chaque jours passé dans le district treize m'avait de plus en plus éloigné d'elle, si bien que mes nuits étaient emplies de cauchemars et mes journées emplies de doutes. Si seulement j'avais eu ne serait-ce la moindre chance que de me rendre dans le district neuf, chez moi, juste pour m'assurer de sa sûreté, mais les psychiatre m'avaient toujours affirmé qu'il s'agissait là d'une très mauvaise idée, après tout personne ne pouvait assurer que je n'aurai pas été tenter de la rejoindre par tous les moyens, brisant ainsi la couverture que je m'étais approprié en m’autoproclamant mort. Tant de fois j'ai voulu m'élancer à sa rencontre, l'apercevoir juste un instant dans le carreau de sa fenêtre, mais mon état mental ne m'aurait sans doute pas permis de faire quoi que se soit. « Mentalement instable ». Ces deux mots ne voulaient plus rien dire à mes yeux, cette période était de loin révolue, terminée les instants de peur panique où je rêvais de mourir afin de ne plus avoir à vivre une vie dénuée de tout, dénuée de sa présence. Tout ça était maintenant bien derrière moi, même bien avant que je croise son regard dans ce tunnel j'avais mis un point d'honneur à ne plus laisser mon état mental me dicter mes actions. Mais tout avait changé lorsqu'Avalon s'était jeté dans mes bras ouverts, mon monde avait pris une autre tournure, un autre sens et j'étais pleinement conscient que sa seule présence valait tous les psychiatre et médecins du monde. Je n'avais besoin de rien de plus qu'elle, tout le reste me semblait bien dérisoire à côté.

Pendant un court instant je doutais encore de la situation dans laquelle nous étions plongés, tout cela était-il bien réel, n'étais-je pas en train de rêver à nouveau ? Son corps blottit contre le mien, les paroles qu'elle m'avait adressée et les battements de son cœur que je pouvais clairement entendre m'avait confortés sur le fait que tout ça était bel et bien en train de nous arriver, nous étions en train de nous retrouver. Il n'y aurait pas pu avoir moment plus heureux dans toute ma vie que celui-ci, au delà même de nos dernières retrouvailles qui c'était finalement soldée par un épisode tragique. Je ne voulais pour rien au monde avoir à quitter cette étreinte qui était synonyme de tellement de chose, pour moi comme pour Avalon. Je fermais les yeux, cherchant un moyen de contrôler les larmes qui essayaient de se frayer un passage entre mes iris mais, je n'avais aucuns doutes quant à ce que pouvais bien ressentir la jeune femme à cet instant puisque j'étais moi-même assailli de sentiments bien plus fort les uns que les autres. Amour, passion, réconfort, soulagement, tout ces émotions étaient en train de se bousculer à l'intérieur de mon être et je me fichais pas mal d'être sur le point de frôler le choc émotionnel, Avalon se trouvait à mes côtés, rien ne pouvait être plus que cet instant. Mes lèvres s'étirèrent dans un sourire alors que je la rassurai sur le fait que j'étais bien là, à ses côtés, retrouvant petit à petit ce côté de moi que je pensais perdu à jamais. En l'espace d'un simple instant j'avais retrouvé cette ancienne partie de moi, ce jeune homme rieur, presque insouciant qui, malgré les épreuves traversées, ne s'attardait que sur le bon côté de la vie. C'était étrange, que de se retrouver soi-même, mais cela faisait parti de ce moment magique, c'était la présence d'Avalon qui réussissait à me remettre sur pieds. Je serrais sa main dans le mienne, chose qu'elle fit également, comme pour me prouver qu'elle partageait mes sentiments et qu'elle comprenait tout ce que mon regard essayait de lui dire. Du bout des doigts elle traça son chemin lentement sur la cicatrice qui me parcourait le visage et dont j'avais refusé toutes modifications. Ma mâchoire se crispa d'elle-même à mesure que la jeune femme passait ses doigts sur la chaire meurtrie de mon visage, un instant j'eus même peur que cette vision ne l'effraie, après tout ma cicatrice n'était pas particulièrement agréable à regarder, encore moins à toucher, mais Avalon ne se déroba pas sous le contact, bien qu'elle ne l’éternisa pas.

Puis, ses mains partirent à la rencontre de mon corps, affaibli pendant un certain temps avant que je ne commence mon entraînement en tant que soldat du district treize. J'avais repris des forces depuis quelques jours, ma masse musculaire était redevenue à la normale et, même si j'avais encore du mal à me familiariser avec les exercices physiques, j'avais fait de nombreux efforts pour redresser la barre. Avalon déposa ses doigts autours du bracelet de plastique qui était censé définir mon état mentale et je pu lire dans son regard une pointe d'inquiétude mêlée à un mal aise qu'il lui était si familier. D'un geste doux j'attrapais son menton entre mes doigts, la forçant presque à fixer son regard dans le mien afin de lui expliquer clairement que cette période était bel et bien fini, que tout allait pour le mieux depuis quelques temps, et encore plus depuis qu'elle se trouvait à mes côtés. J'essayais de faire en sorte qu'Avalon comprenne au mieux mes mots mais je ne pu m'empêcher de remarquer qu'elle avait bien du mal à retenir ses larmes, chose qui me brisa quelque peu mais dont je fis abstraction afin de ne pas gâcher l'intensité de nos retrouvailles. Pourtant la jeune femme semblait consciente des efforts que je faisait pour essayer de la convaincre que mon était n'était pas si grave, elle m'adressa un signe de tête discret qui dressa un nouveau sourire sur mes lèvres. Je ne pouvais empêcher mon corps d'être indéniablement attiré par celui d'Avalon, toutes ces journées passées sans elle n'avait fait que renforcer l'amour que je pouvais bien lui portait, et il n'y avait pas de chose plus puissante que ce sentiment que me brûlait les veines et qui faisait battre mon cœur dès que la jeune femme se trouvait dans mon champ de vision, si bien que je ne pu retenir mes lèvres de saisir les siennes. Ce baiser était pour moi comme une résurrection, tout mon être était plongé dans ce baiser, dans cet instant, il n'y avait rien de plus important qu'elle et moi, réunis après tant de moments passés loin de l'autre à ne pas savoir comment vivre. Une poignée de minutes s'écoula entre cet instant et le moment où je décidai de mettre un terme à ce baiser qui, dans un moment incontrôlé, aurait pu prendre une ampleur qui n'aurait pas été judicieuse alors que nous venions à peine de nous retrouver. J'adressais un sourire amoureux à Avalon alors que ma main attrapait la sienne pour y entrelacer nos doigts, mais j'y découvris alors quelque chose qui m'inquiéta au plus haut point, à la place d'ongles Avalon n'avait plus que de la peau sur trois de ses doigts, chose qui m'effraya. Je portais sa main à hauteur de mon regard alors qu'une tonne de scénario défilaient dans mon esprit, cela ne pouvait pas être un accident, les ongles de sa main avait été arrachés par le même ustensile qui m'avait soustrais de quelques temps dents lors de ma torture.

Je vit les larmes s'engouffrer dans les yeux d'Avalon, déclenchant en moi un sentiment que colère profond, si quelqu'un avait osé lever la main sur elle …. Je ne voulais pas y penser, l'image de la jeune femme en train de se faire torturer s'imposa à moi de nouveau, comme lors de mes cauchemars qui avaient été si récurrents depuis mon arrivée dans les sous-terrains. Je restais ainsi assis, attendant les réponses qu'Avalon voudrait bien me donner, avec cette colère au fond de moi qui n'avait de cesse de grandir au fur et à mesure des secondes. « C'est... c'est rien... Je... Mes doigts... Ils se sont coincés... dans une porte... » Je me retournais vers elle d'un geste rapide, ne sachant que dire devant ce mensonge qui ne faisait que renforcer cette rage que je pouvais sentir battre dans mes tempes. « Ne me mens pas, je t'en pris. » Ma voix c'était faite faible et on pouvait facilement y déceler toute l'inquiétude que je ressentais à cet instant et qui jouais avec mes nerfs. Avalon cessa le contact de sa main dans la mienne d'un geste rapide, trop rapide pour me faire croire que c'était bel et bien une porte qui lui avait arraché les ongles de la sortie. La jeune femme fondit en larmes alors que je me levai avec hâte, cherchant un moyen de calmer cette fureur qui battait dans mes veines et qui allait sans doute me faire faire quelque chose d'idiot dans les minutes à suivre. Je tournais en rond dans la petite pièce où nous nous étions retrouvés, mes doigts tirant sur le bracelet de plastique autours de mon poignet, j'étais en train de retomber dans la folie, je pouvais la sentir s'initier en moi à mesure que j'attendais les paroles d'Avalon. « Je suis désolée Aiden... J'ai jamais voulu faire ça... » Faire quoi ? Qu'avais-il bien pu se passer après notre arrestation qui puisse lui falloir des châtiments de la sorte ? Mes pensées s'égarèrent, imaginant les tortures qu'on avait pu lui infliger, les choses qu'elle avait du être contrainte de faire pour tel ou tel pacificateur égocentrique et psychopathe, il n'en fallu pas plus pour déclencher en moi une explosion de rage. « J'avais trop mal... Il... Il m'a dit que... que t'étais mort, qu'il t'avait tué de ses propres mains. Que t'étais faible et... et... que tu m'avais jamais aimé... » Un joug terrible s'abattit sur mes épaules, si bien que je du trouver appuie sur l'évier qui se trouvait dans mon dos, le pire des scénarios c'était réalisé, quelqu'un avait oser s'en prendre à elle et je n'avais rien fait pour empêcher ça.

« Quand il m'a attachée, mon poignet a lâché sous mon poids, alors il l'a presque broyé avec ses mains et... il m'a déboîtée l'épaule pour que chaque mouvement soit horrible... Il me frappait et... il m'a brûlée avec sa cigarette, deux fois, et... après... je voulais rien dire alors... il... il s'est mis à m'arracher les ongles... Je suis désolée Aiden, je voulais pas faire ça, je suis désolée... ça faisait trop mal... je supportais pas... alors je.. je lui ai dit des choses... et maintenant il est mort à cause de moi, et j'imagine même pas ce qui va arriver à skann... je voulais pas... et je l'ai même supplié de m'épargner... j'ai tellement honte, je suis dégoûtée de moi-même... » C'était comme si mon monde entier venait de s'arrêter de tourner, j'avais l'impression d'être plongé dans un grand vide émotionnel, rien dire, rien faire, je ne pouvais pas bouger ni même faire sortie le moindre mots d'entre mes lèvres, tout semblait s'être éteins en moi. Mes jambes lâchèrent sous mon propre poids et je me retrouvais à terre, le regard aussi vide que les limbes, un trou béant dans la poitrine. Ils avaient osés, les salauds, ils s'en étaient pris en elle en sachant pertinemment que sa torturer me pousserai à la vengeance, je les avais défiés en m'engageant dans les rebelles et, aujourd'hui, ils me le faisait payer en touchant à la personne qui comptait le plus à mes yeux. « Laisse-moi... Tu devrais retourner avec les autres. Perds pas ton temps avec moi... » Les paroles d'Avalon me sortir de ma léthargie mais aucuns mouvements ne s'empara de moi, comme un pantin sans marionnettiste mon corps ne réagissait plus à aucune des mes pensées. Je pouvais sentir la colère se dissoudre dans mes veines, se transformant petit à petit en une envie de vengeance et de sang, celui qui avait fait ça allait payer pour ses actes. « Qui ? » Ma voix était teintée d’agressivité et de rage, chose qui ne me ressemblait en aucuns points. Ça n'était pas moi, je n'étais pas du genre à m'emporter aussi facilement mais ils avaient touchés à la seule chose qui me faisait battre mon cœur, Avalon, si bien que ma fureur n'avait plus aucunes limites.

Les sanglots de la jeune femme vinrent alors me rappeler à l'ordre et, même si elle attendais de moi qui je sorte de cette pièce pour ne plus jamais la revoir, je m'avançais vers elle à tâtons, dans un mouvement lent et désordonné. Je ne pouvais pas la laisser seule, jamais je ne pourrai faire une chose pareille quant bien même elle me supplierais à genoux, elle faisait partie de moi, pour tout dire elle était même la meilleure partie de mon être. Mes bras l'entourèrent sans que je sache pourquoi ou comment, mais j'étais sur qu'il s'agissait de la bonne chose à faire dans un instant comme celui-ci. Mon regard était toujours perdu et je ne forçais pas Avalon à fixer ses yeux dans les miens, tout ce que je voulais c'était réussir à la calmer un tant soit peu. « J'aurai du être là. » Le ton de ma voix était faible, bien plus calme que lorsque que lui avait adressé cette question avec colère et agressivité, ma tête trouvant refuge contre sa tempe. « La douleur physique c'est …. c'est bien pire que ce à quoi on s'attend. Ça nous détruit de l'intérieur … ça nous brûle à petit feu. » D'un geste lent et contrôlé j'attirais le corps d'Avalon contre le mien, comme je l'avais fait en la prenant dans mes bras lorsqu'elle était apparue au bout de ce tunnel. « Skann il …. C'est un garçon intelligent bien qu’immature quelques fois … Il va s'en sortir, je le connais... Il est assez fort pour ça. » J'essayais, tant bien que mal, de rassurer la jeune femme sur le fait que tout ça était sans importance, mais pour tout dire j'avais bien du mal à me faire à l'idée que l'un des mes amis rebelle avait été mis dans une situation de la sorte, cependant je ne pouvais pas blâmer Avalon d'avoir livrer des informations, elle qui n'avait rien demandé à personne. « Tu as fait ce …. ce que tu avais à faire pour vivre. » D'un geste de la main je tentais de mettre un terme aux larmes de la jeune femme, cherchant un moyen de la rassurer un peu plus pour ne pas avoir à la perdre définitivement. « Quand j'étais dans le … le district un … » Une boule se forma au niveau de ma gorge, obstruant les quelques mots que j'aurai voulu rajouter à cette phrase. C'était la première fois que j'évoquais ma torture à quelqu'un d'autre qu'un médecins ou un psy, mais il fallait qu'Avalon se calme, qu'elle prenne conscience que ce qu'elle avait fait lui avait servi à rester en vie. « J'ai eu tellement mal que j'ai … j'ai essayé de mettre fin à ma vie. » Une larme coula de le long de ma joue et je n'y prêtais aucune attention, mes bras enserrant le corps d'Avalon un peu plus fermement, comme pour ne pas la laisser partir. « Et puis quand … quand je me suis échappé j'ai du … J'ai … J'ai tué quelqu'un. » Mon regard se fit vide à nouveau alors que j'avais commencé, inconsciemment, à balancer nos deux corps dans un mouvement lent qui me rappelait tant la folie que j'avais enduré à mon arrivée ici. « On va s'en sortir. » J'adressais ses mots pour Avalon mais également pour ma propre personne, il fallait qu'on s'en sorte, on allait y arriver, ensemble.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeVen 8 Juin - 1:29


Aiden m'avait emmenée dans cette salle qui semblait si impersonnelle et dénuée de toute vitalité. Je me dis au premier abord que ce devait être tout simplement parce qu'elle était inhabitée, mais mes conclusions ne me paraissaient pas correctes. En voyant la tenue grisâtre d'Aiden, qui ressemblait bien plus à un uniforme, j'en déduisis que les règles étaient peut-être plus strictes que tout ce que nous avions pu imaginer jusque là. Dans un sens, pour vivre cacher pendant des décennies dans des sous-terrains comme ceux-là, il fallait inévitablement une bonne organisation sous peine de dépérir progressivement. Et apparemment la rigueur devait être l'une de leurs qualités puisqu'ils avaient réussi à se relever pour lancer des appels pirates sur les chaînes du Capitole, du moins la chaîne que nous recevions dans le Neuf pendant la Moisson ou tout reportage propageant leurs idées stupides. Cependant, l'état actuel et même l'histoire de ce district m'importait peu en l'instant, pour ne pas dire que je m'en fichais totalement. Tout ce que j'avais en tête était le « retour à la vie » d'Aiden. Je l'avais cru mort pendant des mois, et pourtant il s'était trouvé face à moi quasiment dès mes premiers pas dans ce district inconnu. Nous avions partagé notre surprise, mais aussi notre joie face à ses retrouvailles miraculeuses. Nous avions presque réussi à rire de nos malheurs, enfin surtout lui, mais je ne lui en voulais surtout pas de tourner tout cela de cette façon. Je lui en étais même reconnaissante, de toujours voir le bon côté des choses et d'en tirer ce qui pouvait être drôle ou ridicule pour nous défaire de cette atmosphère morose qui tournait autour de nos derniers mois passés l'un sans l'autre. C'était l'une de ces choses que j'avais longuement cru détester alors qu'elle m'apportait un réconfort inestimable dans les moments les plus durs et douloureux.

Puis je reçus avec surprise mais aussi plaisir un baiser, le premier depuis bien longtemps. J'étais incapable de repenser au dernier que nous avions échangé, vraisemblablement effacé de ma mémoire ou bien enfoui bien loin à cause de l'arrestation d'Aiden qui avait tout gâché dans notre relation à peine naissante. Mais ce n'était surtout pas le moment de me remémorer ces souvenirs terribles qui avaient eu de très lourdes conséquences. Je restai alors totalement présente dans cette pièce avec Aiden, profitant de tout ce qu'il m'offrait en l'instant qui me prouvait bien que j'avais eu bien tort de douter de son amour après les paroles du pacificateur qui n'avait voulu que me soutirer des informations, et me faire du mal en option. Mais le jeune homme y mit fin pour en pas aller plus loin, mais aussi parce que nous avions plein de choses à nous dire, ou tout simplement besoin de temps simplement dans les bras l'un de l'autre. Je lui rendis son sourire, arborant un air timide, passant presque pour ingénu, et la situation devenait parfaite. C'était pourtant sans compter sur l'esprit vif d'Aiden qui ne prit pas une seconde de plus à remarquer les ongles qui n'avaient pas eu le temps de repousser entièrement depuis ma torture. Je ne pus lui répondre qu'un gros mensonge honteux en premier lieu, et sa réaction ne se fit pas attendre. Comme s'il avait besoin que je lui sorte ce genre de choses, j'avais déjà assez méprisé sa confiance sans le vouloir... « Ne me mens pas, je t'en pris. » Même si sa voix était calme, je sentais l'inquiétude mais surtout la colère qui montait en lui. Je lui mentais ridiculement, c'était pathétique à voir. Mais j'avais tellement peur qu'il se mette en colère et qu'il me rejette pour avoir trahi ses amis et ce pour quoi il se battait lorsqu'il était encore dans le Neuf. Je ne pus alors pas résister à la pression de ses paroles, de son regard, mais aussi de ma propre culpabilité à lui mentir alors qu'il avait plus que le droit de savoir ce qui m'était arrivé.

Je lui racontai alors tout. Les détails étaient présents, pas non plus à la seconde près et aux mouvements près, mais l'essentiel était là. Mes blessures, ma trahison. Mes paroles venaient n'importe comment, ayant du mal à suivre un enchaînement logique, mais je parvins tout de même à lui faire parvenir ce qui s'était passé. Je le sentais perdre pied à l'entente de mes paroles, et je m'en voulais encore plus de lui infliger cette nouvelle torture, mais il m'avait demandé... Et je ne pouvais plus garder tout cela pour moi encore plus longtemps. Je savais pourtant que c'était l'un de ses cauchemars, chose que j'avais compris lorsque nous étions dans la forêt et que je l'avais senti bouillonner de rage lorsque le pacificateur avait compris qu'Aiden n'était pas seule et que j'étais l'une des cibles potentielles pour l'atteindre. Mais, tout comme le Treize, j'avais accepté certains inconvénients d'une relation avec un rebelle. C'était toujours mieux que de passer son temps à se plaindre et à pourrir la vie de sa sœur ou des autres qui s'approchaient trop près de moi. « Qui ? » Sa voix froide et agressive me sortit quelque peu de mes larmes pour me donner maintenant peur d'être dans la même salle que lui alors que je venais de le mettre une nouvelle fois en colère, et que cette fois-ci il n'était plus aussi stable mentalement... Fallait-il vraiment que je lui donne une réponse ? J'étais persuadée que ce n'était pas la bonne chose à faire, surtout que le nom que j'avais à lui donner n'était pas vraiment des plus agréables à entendre. Ce psychopathe, je l'avais croisé deux fois et rien que la première m'aurait suffi pour comprendre son problème psychologique. Mais d'après ce que j'avais compris, Aiden l'avait connu pendant quelques temps, et savait très bien à quel point il pouvait être horrible. Il était clair qu'il ne fallait pas que je le dise pour éviter de le voir partir vers les districts avec l'envie de l’éviscérer sur place. Cependant, j'avais tellement peur qu'il s'en prenne à moi et que sa colère éclate comme la dernière fois où il avait dû casser des choses dans sa salle de bain... « C'était... celui de la forêt... » dis-je dans une voix hésitante et apeurée des représailles d'Aiden qui m'avait pourtant prévenue qu'il ne fallait pas provoquer ce pacificateur qui se faisait un plaisir d'entendre les cris de douleurs de ses victimes. Je fondis en larmes, dégoûtée par ce que j'avais fait par lâcheté, mais aussi par crainte qu'Aiden parte loin de moi parce que je n'étais même pas digne qu'un rebelle prête attention à ma simple présence. Et pourtant, sa réaction ne fut pas celle à laquelle je m'attendais après lui avoir demandé de partir de cette pièce.

Aiden s'était rapproché de moi pour finalement m'entourer avec ses bras et me faire comprendre qu'il n'avait aucunement l'intention de me laisser seule dans cette salle pour me morfondre sur mes erreurs passées. Je n'avais cependant pas le courage d'affronter son regard, et non plus la force de contrôler ces larmes qui m'envahissaient en repenser à toutes ces choses que j'avais vécu et que j'avais longtemps garder pour moi par honte et peur de tout avouer à ma sœur. « J'aurai du être là. » Sa voix s'était soudainement calmée. Peut-être avait-il perçu mon malaise face à sa colère qui semblait amplifier avec le temps, ou alors il voulait seulement me réconforter et me dire que lui aussi était désolé de ce qui m'était arrivé. Mais je compris qu'il se disait plutôt cela à lui, parce que qu'est-ce que cela pouvait changer pour moi ? Il n'avait pas été là, et ce n'était pas sa faute. J'avais été torturée, mais Rumer avait su m'aider assez pour que je ne sombre pas dans les jours suivants, même si je devais avouer que les premiers jours avaient été terribles. Si Aiden avait été là, ça voulait dire pas d'arrestation, et donc pas de torture pour moi, ni pour lui. Et maintenant que je me trouvais dans le Treize, j'étais bien contente qu'il n'ait pas été là. Sinon cela signifiait qu'il aurait pris des risques fous pour revenir me voir après sa torture, alors qu'il avait besoin de soins et de protection. « La douleur physique c'est …. c'est bien pire que ce à quoi on s'attend. Ça nous détruit de l'intérieur … ça nous brûle à petit feu. » Il m'approcha lentement pour que je sois contre lui, et que je calme mes crises de larmes petit à petit, sans pour autant me brusquer pour me faire arrêter toutes ces faiblesses. Ses dernières paroles semblaient tellement vraies, et je me rendis compte à quel point j'étais stupide de pleurer pour avoir trois ongles en moins alors qu'Aiden avait dû souffrir bien plus, rien qu'en voyant la cicatrice qu'il avait au visage. Je m'en voulais encore une fois d'être si égoïste et de ne penser qu'à mes petits problèmes, mais le dégoût que je ressentais pour ma trahison était tel que je devenais totalement insensible au reste. « Skann il …. C'est un garçon intelligent bien qu’immature quelques fois … Il va s'en sortir, je le connais... Il est assez fort pour ça. » Skann était tout sauf intelligent, nous le savions très bien tous les deux. Il était immature, évidemment, mais il ne semblait pas prendre au sérieux son statut de rebelle, j'en venais presque à croire parfois qu'il était capable de s'en vanter tellement il était bête. Mais je n'avais que mon avis de petite fille qui se faisait tout le temps persécuté par cet abruti et sa copine – ou pot de colle – que je n'étais pas vraiment objective. Je laissais donc le bénéfice du doute à Aiden. Cependant ce dernier semblait oublier un détail, j'avais tué quelqu'un. Tomas était mort, par ma faute, parce que je l'avais dénoncé et que cet idiot n'avait même pas été fichu de se prendre en main alors qu'il avait tout juste informé les pacificateurs sur l'endroit où s'était trouvé Aiden quelques semaines après l'incident dans la forêt. Je ne savais pas comment cela s'était passé, s'il s'était présenté en tant que rebelle prêt à trahir ses amis, ou en simple habitant qui voulait « aider la communauté ». Mais je pouvais bien y réfléchir pendant des mois, le résultat était le même. Il était mort. Enfin, torturé sur la place publique, puis disparu chez les pacificateurs, ce qui était plus ou moins synonyme de mort dans le Neuf. « Tu as fait ce …. ce que tu avais à faire pour vivre. » Je préférais largement ne pas vivre que de supporter ce poids de la trahison, et maintenant j'allais devoir le porter toute ma vie, et jamais je en pourrais vivre comme avant avec Aiden. Je l'avais trahi au même titre que tous les autres, même ceux du Treize. Qu'allaient-ils penser qu'ils savaient qu'ils venaient d'accueillir une fille qui avait dénoncé l'un des leurs ?

Aiden passa sa main sur mes joues pour effacer les larmes qui venaient inonder mon visage. Mais d'autres reprirent leurs droits bien rapidement qu'il était presque vain d'essayer de les effacer. Cependant, j'appréciai la volonté du jeune homme de me laisser croire qu'il tenait encore à ne pas me voir souffrir. J'aurais voulu me serrer contre lui pour me sentir protégée et soutenue après tout ce que je venais de lui avouer, mais j'eus trop peur qu'il ne l'accepte pas que je restai passive devant ses choix. Et celui qui vint ensuite m'étonna encore plus encore. « Quand j'étais dans le … le district un … » Le district un ? Il allait donc me parler de ce qui s'était passé de son côté après son arrestation ? Je ne savais si j'avais le courage d'entendre cela maintenant, ou même si j'allais lui être d'un grand secours dans mon état, mais si c'était ce qu'il voulait, qu'il se décharge de ses mauvais moments lui aussi. Je n'étais certainement pas en mesure de l'en empêcher ou de me défiler parce que je n'avais pas envie d'entendre un seul mot de son histoire. Je lui devais bien ça après ce qu'il avait entendu de ma bouche. « J'ai eu tellement mal que j'ai … j'ai essayé de mettre fin à ma vie. » Le choc d'entendre cela, venant d'Aiden, était bien trop dur pour réprimer un battement de cœur plus retentissant et une respiration plus difficile. Pour qu'il en arrive à ce point, sa torture avait vraiment dû être atroce, je n'osais même pas imaginer jusqu'où ils avaient pu aller pour lui faire dire des noms, ou bien des plans de prochaines attaques. Qu'avait-on bien pu lui dire, lui faire pour qu'il en vienne à essayer de se tuer ?! La cicatrice qui parcourait son visage devait être si peu par rapport à toutes les blessures qu'on lui avait infligées loin de la maison. Pour nous rassurer tous les deux, Aiden me serra encore plus, me prouvant qu'il avait le don de me pardonner les plus grandes offenses, alors qu'il aurait été bien plus aisé pour tout le monde que l'on s'oublie. Mais qui avait dit que notre relation était simple ? Malheureusement c'était tout l'inverse, passant d'une dispute à une preuve d'amour en quelques secondes... « Et puis quand … quand je me suis échappé j'ai du … J'ai … J'ai tué quelqu'un. » Nous étions vraisemblablement au temps des révélations... Comment était-il possible que nous soyons devenus des assassins en quelques jours seulement ? Puis je m'en voulus terriblement d'avoir cette pensée à l'instant où il m'avoua ce... crime. Moi qui l'avais toujours insulté en insinuant qu'il passait son temps à tuer des gens pour sa cause ridicule et qu'il mettait tout le monde en danger, en particulier ma sœur. Il était clair qu'à l'entendre dire ça, il n'avait jamais ôté la vie à un être humain. J'aurais voulu lui dire que ça ne changeait rien pour moi, et que c'était le prix à payer si on voulait retrouver la liberté que nos ancêtres avait connue. Mais à la place mes larmes continuèrent de couler, et je sentis qu'il avait enclenché un mouvement, sûrement inconscient puisque j'avais souvent eu le même réflexe lorsque j'étais seule dans mon lit et que j'avais besoin de retrouver un semblant de sérénité.

« On va s'en sortir. » A ces mots, je me décidai enfin à me serrer contre lui. J'avais besoin de lui, comme il avait besoin de moi. Je restai cependant en pleurs dans ses bras, je ne pouvais pas m'empêcher de laisser sortir toute cette culpabilité de toute ce qui s'était passé. Bien sûr ça n'avait pas été moi qui l'avait torturé dans le district un, et je n'avais rien demandé non plus, mais il fallait avouer que j'avais une bonne part de faute dans cette histoire. « Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé Aiden... » Mes excuses englobaient tout, vraiment tout. De ma fuite dans la forêt, en passant par mes doutes dans le sous-sol de la mairie, jusqu'à ma pitoyable trahison. Sans oublier le fait que j'avais tué Tomas, même si c'était indirectement. Mais je ne préférais pas m'attarder sur son souvenir alors que nous étions dans une période d'aveux. Je ne tenais pas réellement à me voir lui avouer que c'était lui qui l'avait trahi et engendré toutes ces morts et torture. Je ne voulais pas voir Aiden repartir dans une colère qui je ne pouvais pas du tout contrôler. « Si seulement je pouvais retourner dans la forêt... quand tu m'as embrassée... je changerais tout. » Un seul choix différent et nos vies auraient changé du tout au tout. Nous serions encore à la maison, au Neuf. Il serait encore un rebelle en activité. Nous n'aurions pas toutes ces blessures physiques mais surtout mentales. Tout serait différent. Mais pour cela il aurait fallu que je lui rende son baiser, ou du moins que je ne m'enfuisse pas n'importe où. « Je suis désolée de tout le mal que t'as dû supporter à cause d'une seule erreur, si ça se trouve j'ai gâché toute la révolte du neuf... » Toujours cette culpabilité qui me rongeait petit à petit pour faire durer la douleur et m'empêcher de voir une issue à ces problèmes. J'avais fini par ne plus avoir goût à cette vie, et maintenant qu'Aiden était là, j'avais dû lui avouer ce que j'avais fait et jamais plus il ne pourrait accepter d'être à mes côtés. « J'aurais pas dû céder, je veux pas d'une vie si je dois supporter tout ça, et savoir que je t'ai déçu. » J'étais toujours contre lui, et soudainement je sentais que la fatigue m'avait repris malgré les larmes. Sans parler des maux de tête qui venaient s'installer parce que j'avais bien trop pleuré. Pourtant je me retins de tomber de sommeil dans ses bras, ne voulant pas l'abandonner à son sort lâchement comme je l'avais trop fait. Il fallait que je combatte cette envie, ou ce besoin, pour rester auprès de lui même si notre conversation était loin d'être agréable.
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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696
△ points : 2
△ multicomptes : - j. baÿs-galor
△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


can you save me?
statut:
relationships:


don't you dare give up on us ♣ avalon.  Vide
MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeDim 10 Juin - 20:51

Quelqu'un de bien. Durant toute mon enfance j'avais toujours tout fait pour arriver à cette distinction de l'espèce humaine. J'avais obtenu les meilleurs notes lorsque, encore enfant, je m'asseyais sur les bancs de l'école aux côtés de mes amis. J'avais toujours été un garçon calme, patient, indépendant, entreprenant et, alors que ma mère était partie apeurée par la pression que lui infligeait le poste de mon père, j'étais resté un enfant des plus souriant. Jamais je n'avais fait en sorte de désobéir à quoi que soit, les règles étaient pour moi les remparts entre le bien et le mal et, entant que fils du maire, je ne devais pas franchir ses remparts. J'avais toujours voulu devenir quelqu'un de bien. Au fil des années mon envie de justice et cette instable picotement de rébellion m'avait poussé à outrepasser des limites que je m'étais moi-même imposées. Pourtant, malgré cette envie constante de faire évoluer les choses, j'étais restée du côté des « bons ». Le district treize avait changé cette notion de bonté que je m'étais faite dans ma tête d'adolescent bien trop rêveur, tout ce que le district faisait n'était pas forcément empli d'une justice impartiale et loyale, il y avait des choses qui méritaient même une punitions des plus fortes et pourtant, personne ne faisait rien pour changer la donne. Les médecins avaient ramenés de jeunes gens à la vie, les faisant devenir aussi fou que possible et bien plus encore, ils avaient tentés des expériences afin de réanimer des personnes qui auraient sans doute préférées mourir plutôt que de revivre des cauchemars toujours plus intenses, rien de tout ça n'était bon à mes yeux et pourtant je ne m'y étais jamais opposé. J’espérais, quant bien même, avoir réussi à fausser leur jeu lorsque j'avais refusé toutes aides pour effacer mes cicatrices, eux qui avaient tant l'habitude qu'on leur obéissent. Et de nouveau lorsqu'Avalon était apparue à l'entrée de ce tunnel j'avais agit égoïstement en l'emmenant dans cette pièce plutôt que de la conduire à infirmerie comme me l'avait précisé mes supérieurs. À vrai dire je me fichais pas mal du nombre de personnes qui s'étaient, ou pas, lancées à ma recherche, tout ce que je voulais s'était pouvoir la prendre dans mes bras pour ne plus jamais avoir à la quitter.

Le baiser que nous avions échangés avait rappelé à moi des souvenirs, certains heureux comme lorsque nous nous étions retrouvés dans la pièce souterraine que disposais la mairie et que nous avions partagés bien plus que je ne l'aurai pensé, d'autres moins bienveillant comme – lors de ce même jour – Avalon et moi nous étions disputés avant de finir séparés et éloignés l'un de l'autre. Mais le temps n'était pas aux souvenirs, je voulais pouvoir fixer mon regard dans le sien et me rendre compte de la nouvelle vie qui s'offrait à nous, après tout nous étions tout deux aptes à reconstruire ce que j'avais cru pendant un instant. C'était elle, c'était moi, tout le reste n'avait aucune importance à mes yeux. La jeune femme me rendit ce baiser, le premier d'une sorte de nouvelle vie, si bien que cela conforta mes idées comme quoi elle et moi pouvions repartir de zéro sans se méprendre sur les aventures qui nous avait séparés. Elle me souriait, plus belle que dans mes souvenirs, ceux-ci étaient devenus flous après de trop longs jours de torture et de « folie », je ne pouvais empêcher mon regard de dévier sur son visage qui m'avait tant manqué et qui c'était initié jusque dans mes rêves les plus profonds. Je voulais rebâtir ma vie à ses côtés, plus rien ne pouvait m'empêcher de croire que nous allions réussir à nous en sortir, parce que c'était nous et qui nous avions connu bien pire que ça dans le passé. Cependant, lorsque mes doigts s'attachèrent aux siens pour serrer nos deux mains jointes, je découvris avec stupeur et une inquiétude forte qu'il lui manquait plusieurs ongles à cette même-mains, ongles qui ne pouvait pas avoir été séparés d'une manière naturelle, j'avais assez de connaissances en matière de torture prodiguée par les pacificateurs pour reconnaître la marque de l'un d'entre eux. Sans que je ne m'y attendes mon monde s'obstrua de nouveau, plus rien n'avait l'éclat des quelques minutes précédentes, tout était devenu sombre et inquiétant. Je m'en voudrais sûrement le reste de mon existence si quelqu'un de mal attentionné avait touché à la jeune femme, jamais plus je ne pourrai me regarder en face sans éprouver une honte et un dégoût pour moi-même de l'avoir ainsi abandonner alors que j'aurai certainement pu la rejoindre pour lui éviter tout ça. Le regard d'Avalon se fit fuyant, un regard que je ne connaissais que bien trop et qui n'indiquait rien de bon dans les moments à venir. Et puis, elle laissa les mots s'échapper de ses lèvres, un joug des plus horrible s’abattit sur mes épaules bien trop fragiles.

Au fils des ses paroles des images s'implantèrent dans mes esprits, mes cauchemars prenaient vie dans la mots de la jeune femme. Mes jambes lâchèrent sous mon propre poids et je sentis la colère prendre place dans mes veines, battant de plus belle conte mes tempes et dans mon cœur qui ratât sans doute quelques battements à l'entente du récit d'Avalon. Ils avaient osé. Ils avaient touché à la seule chose pour laquelle j'étais prêt à me damner jusqu'aux enfers, ces fils de catin avaient trouvé le moyen de me rendre encore plus fou que je ne l'étais déjà. Ma voix se fit forte et pleine de rage lorsque je quémandais presque à la jeune de savoir de qui avait été l'auteur de cet acte, celui qui allait périr de ma main une fois que j'aurai trouver le moyen de sortir d'ici sans attirer une horde de soldats à mes trousses. La peur pouvait se lire dans les yeux d'Avalon, cette peur qu'elle éprouvait envers ma fureur, envers moi-même et pourtant je me fichais pas mal de ses émotions, tout ce que je voulais c'était un nom, une description de cet homme qui avait osé lever la main sur celle que j'aimais. « C'était... celui de la forêt... » Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. « Hunter ». Ma voix se fit sifflante, presque comme possédée par quelqu'un d'autre que moi. Il avait trouvé le moyen de m'atteindre après l'humiliation que je lui avais fait subir en me jouant de lui, ce salaud avait trouvé le moyen de me briser. Je perdis pieds alors qu'Avalon versait de nouvelles larmes entre quelques sanglots des plus bouleversants, mon regard se fit fuyant, semblable aux réactions que j'avais à mon arrivée dans le district treize, ces réactions que m'avaient valu mon petit bracelet de plastique et ma condition d'instable. Je pouvais sentir ce tambourinement dans ma tête qui me criait vengeance et qui avait soif de sang, le sang de ce pacificateur qui n'avait pas hésité une seule seconde avant de s'attaquer à la seule chose capable de faire battre mon cœur. Pour la première fois dans ma vie j'étais sous l'influence d'une vengeance si forte que je m’apprêtais à prendre la porte, quitter ces souterrains et me rendre là où il se trouvait. Je voulais le voir souffrir, je voulais qu'il me hurle de l'achever au plus vite, je voulais voir le sang jaillir de ses artères, de ses veines, de chaque parties de son corps, je voulais le réduire en miette pour avoir s'en être pris à Avalon. Je voulais sa mort.

Les sanglots de la jeune femme me rappelèrent à l'ordre, me sortant de cette spirale vengeresse sur laquelle je n'avais aucun contrôle. Je ne pouvais pas la laisser, pas une deuxième fois, pas comme ça. Elle avait besoin de moi plus que jamais et tout ce que à quoi je pensais c'était m'enfuir loin d'ici afin de laisser libre cours à mon envie de sang et revanche, elle avait besoin de moi. Dans un mouvement lent, désordonné et presque hésitant, je m'approchais d'elle afin de l'entourer des mes bras, retrouvant peu à peu la raison, mon regard se faisait de plus en plus présent. Avalon se leva son visage vers le mien mais tout ça n'avait pas d'important, je me devais d'être là pour elle quant bien elle voulait me voir partir. Mes bras se firent fort sans pour autant l'étouffer, je voulais qu'elle sente ma présence sans pour autant avoir peur d'un autre de mes accès de colère. Il n'y avait alors plus que nous, tout le reste semblait avoir disparu de mon esprit, il fallait que je réussisse à la calmer, à sécher les larmes qui couvraient encore son visage, il fallait que je sois là pour elle bien plus que toutes les autres fois. J'approchais son corps du mien sans pour autant la serrer plus fort, de peur qu'elle ne se dérobe à mon étreinte ou qu'elle prenne peur devant moi, ma main venait chasser les larmes qui s'étaient emparées de ses yeux mais de nouvelles faisaient leur apparitions à chaque fois. Je cessais alors ce geste pour ne pas la brusquer, positionnant ma main contre son bras tout en y décrivant des cercles de mon pouce. Les paroles me vinrent alors presque automatiquement, jamais encore je n'avais évoqué ma propre torture à quiconque, jamais personne n'avait entendu les mots que je prononçais à l'encontre de la jeune femme. Je voulais qu'elle sache que sa soi-disant trahison ne m'était d'aucune importance quant bien même j'avais de mon côté fait des choses dont je n'étais pas fière. Le corps d'Avalon se crispa contre le mien lorsque j'évoquais ma tentative de suicide qui s'était soldée par un échec, et je tentais de la rassurer en appuyant légèrement contre son bras, comme pour lui faire comprendre que c'était période se situait bien derrière moi et que c'était idée n'était plus la bienvenue dans mon esprit. Mon regard se fit lointain à nouveau alors que mon corps se mit à se balancer de lui même, Avalon toujours serré contre moi. Il fallait que l'on s'en sorte, ensemble, comme on l'avait toujours fait, je devais y croire et si la jeune femme ne voulait pas en faire de même alors je prendrais cette charge pour nous deux. On allait s'en sortir.

En réponse à mes inquiétudes Avalon serra son corps contre le mien, elle qui avait été si passive pendant mon discours se décidait enfin à me donner raison, elle voulait qu'on s'en sorte elle aussi, j'en étais sur. Les larmes s'étaient de nouveau incrustées dans le regard de la jeune femme mais j'avais la sensation qu'elle en avait besoin, que c'était un moyen pour elle de laisser couler toutes les souffrances qu'elle avait pu endurer ces dernières semaines. J'essayais de forcer son regard à plonger dans le mien tout en serrant sa main dans la mienne, pour lui montrer que quoi qu'elle dise je serais toujours là à ses côtés, parce qu'elle avait besoin de moi, parce que j'avais besoin d'elle, parce nous étions nous. « Je suis désolée pour tout ce qui s'est passé Aiden... » Ses paroles me troublèrent, il n'y avait rien dont elle devait s'excuser auprès de moi et, pourtant, je sentais que ces mots étaient bien plus dur à prononcer que tous ceux jusqu’alors. Ma main ne lâche pas la sienne, mon corps resta droit et blottit contre celui de la jeune femme, dans l'attente de ses paroles. Je voulais entendre ce qu'elle avait à me dire quant bien j'éprouvais une forte envie de contredire ses derniers mots, elle n'avait pas à s'excuser devant moi. « Si seulement je pouvais retourner dans la forêt... quand tu m'as embrassée... je changerais tout. » Un sourire pris place sur mon visage, non pas pour me moquer d'elle, jamais je ne me permettrais cela, simplement car l'évocation de ce souvenir dressa un maigre rictus sur mes lèvres. C'était là la première fois que nous avions réellement parlé, que nous nous étions confiés l'un à l'autre presque sans peur, c'était la première fois que mes lèvres avaient rencontrés les siennes. C'était nous pour la première fois. « Je suis désolée de tout le mal que t'as dû supporter à cause d'une seule erreur, si ça se trouve j'ai gâché toute la révolte du neuf... » La révolte du neuf, celle que j'avais entrepris entre les murs de la mairie qui m'avait vue grandir, celle que j'avais bâti avec mes espoirs, mes idéaux et mes rêves de jeune adolescent. Mes pensées s'envolèrent vers tous mes amis qui se trouvaient encore là-bas et qui, même sans moi à leurs côtés, avaient sans doute continuer à faire rugir les pacificateurs de fureur. Ça ne meurt pas une rébellion, peut important les gens qui essayent de nous briser. « J'aurais pas dû céder, je veux pas d'une vie si je dois supporter tout ça, et savoir que je t'ai déçu. » Je sentis le corps d'Avalon s’affaisser contre le mien, ses yeux étaient emplis de fatigue et de larmes qui ne cessaient de couler, j'essuyais l'une d'entre elle avant de déposer un simple baiser sur son front.

D'un geste contrôlé et bien plus calme, je me saisi de son corps et le déposa sur le lit de draps blancs qui se trouvait à nos côtés. Je pris place à ses côtés sans pour autant la gêner dans ses mouvements, déplaçant une de ses mèches de cheveux rebelles que j'avais toujours affectionnées. « Tu n'as pas à être désolée, crois moi, rien de tout ça n'est ta faute. » Je fis glisser ma main le long de sa joue avant de prendre place au fond du lit, toujours sans déranger le moindre de ses muscles afin de ne pas la fatiguer plus qu'elle ne l'était déjà. D'un geste je remis en place mon genou, celui que les médecins avaient été obligés de remplacer par une prothèse de métal qui faisait grincer chacun de mes pas. « Et si tu changeais quoi que se soit à cette journée dans la forêt alors ça ne serait pas nous. » Un maigre sourire s'afficha sur mes lèvres alors que je retirais ma main de sa joue, la plaçant à ses côtés. « Je ne veux pas d'un autre nous. Je nous trouve très bien comme ça malgré les erreurs ou les doutes. » Les doutes, ils m'avaient emplis le cerveau pendant de nombreuses années, ils ne m'avaient jamais quittés et j'étais persuadé que, quelques part, ils avaient fait de moi l'homme que j'étais aujourd'hui. Les doutes et les erreurs nous forgent, ils nous construisent bien malgré nous et ils nous changent, à tout jamais. « Ne t'en fait pas pour la révolte du neuf, on est bien plus fort que tout ça. L'espoir ne meurt jamais. » J'étais bien plus calme qu'auparavant, Hunter avait quitté mes pensées et plus rien ne se dressait entre moi et mon envie d'être là pour Avalon, plus rien ne pouvait m'empêcher de prendre soin d'elle, de la serrer contre moi lorsque les cauchemars viendraient s'emparer de ses rêves, plus rien. « Sache que tu ne m'a pas déçu, au contraire …. d'autres auraient vendus père et mère pour se sortir de là... certains auraient proposés leurs services contre la pitié...et tu n'a pas fait ça... tu n'as rien dit sur Rumer alors que c'est le premier nom qu'il voulait que tu sortes. » L'aînée des Sweenage, maintenant qu'elle était présente elle aussi à mes côtés les chefs rebelles du district neuf n'allaient pas tarder à refaire leur apparitions sous les regards étonnés. « Tu as été bien plus forte que tu ne le crois. » Ma main repris place sur la joue de la jeune femme et une forte envie de glisser mes lèvres sur les siennes s'empara de moi, cependant je n'en fit rien, incertain de l'effet que cela pourrait avoir sur la jeune. Tout ce qui comptait à présent c'était nous, nous allions nous reconstruire peu à peu, nous allions aller mieux, ensemble.
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeJeu 14 Juin - 2:21


Je nous revoyais au district Neuf, alors que nous étions encore des enfants innocents. D'un côté on pouvait remarquer Aiden, toujours souriant et agréable, trouvant les mots justes et faisant preuve d'une certaine intelligence pour un garçon de son âge. Il était souvent, pour ne pas dire tout le temps, accompagné par des personnes aussi appréciés que lui, comme Kathleen ou même Billie, et personne n'osait venir embêter le fils du maire. A l'inverse, on pouvait me remarquer dans cette même école même si j'étais à un niveau inférieur. J'avais toujours été réservée, bien souvent seule dans son coin, sans vraiment de raisons apparentes. Étais-je trop timide, trop bizarre ? Sûrement un peu des deux. Skann et son acolyte Silka avaient décidé que j'étais une cible, et depuis que je me prenais toutes leurs railleries, je n'allais certainement pas réussir à changer l'étiquette qu'on m'avait collée sur le front. De toute façon, je n'en avais aucune envie. Et puis, tout avait empiré suite aux malheurs successifs. Tout d'abord ce fut Billie, puis notre père, et Kathleen. Je n'avais jamais été souriante, du moins je ne me souvenais pas l'avoir été un jour, mais tous ces événements m'avaient rendue encore plus méfiante et renfermée. A quoi servait de s'attacher aux gens si on devait les voir partir aussi violemment, du jour au lendemain ? Je m'étais alors promis de ne plus jamais éprouver la moindre sympathie pour quiconque, et mon esprit s'était petit à petit fait à l'idée qu'il fallait détester ceux qui pouvaient m'atteindre. Skann recevait ce qu'il méritait pour se moquer perpétuellement de moi, et Aiden subissait mon propre aveuglement. La situation avait toujours été comme ça, et je n'étais pas allée voir plus loin que mes propres malheurs. Et pourtant, Aiden aussi avait perdu sa mère, Skann lui avait perdu sa sœur... Kathleen avait elle aussi perdu toute sa famille avant de partir pour l'arène à son tour. Mais plutôt que de leur rendre la vie plus facile avec une gentillesse bienvenue, j'avais fait ce que je savais faire le mieux : m’apitoyer sur mon sort et mépriser tous les autres.

Cette fois encore, mes propres problèmes m'avaient aveuglée sur l'état d'Aiden. Je n'avais vu que ma propre souffrance, et une fois partie dans mes larmes il n'était plus possible de redevenir lucide devant cette situation qui nous avait brisé tous les deux. Pire encore, j'étais devenue effrayée face à sa colère dirigée vers l'auteur de mes blessures, mais aussi peut-être contre moi et mes erreurs. A sa question agressive et sifflante, je répondis timidement et pleine de peur de représailles. « Hunter » Un simple mot suffisait à résumer l'animosité du jeune homme. Il avait ce même regard haineux que la dernière fois que nous nous étions parlé, peut-être même pire et cela ne m'inspirait aucun réconfort d'être seule avec lui. Je le voyais bouillonner de rage, avec une envie d'ôter la vie qui transparaissait tellement elle était forte. Lui qui était toujours calme, maître de ses émotions, il avait une deuxième fois cédé à la pression par ma faute et je n'avais aucune idée de la façon dont je pourrais le faire sortir de cette colère. J'avais tout déclenché en racontant ma torture, peut-être aurais-je dû sélectionner les moments à lui raconter, m'en tenir à quelques simples blessures pour lui en dire plus quelques temps plus tard ? Cependant, je sentis Aiden se rapprocher pour tenter de calmer les différentes émotions qui se bousculaient en moi, ayant lui même réussi à contrôler les siennes après quelques instants. Il m'entoura de ses bras, et comme toujours me serra contre lui pour calmer mes peurs et m'assurer une nouvelle fois qu'il ne comptait pas m'abandonner ou s'enfuir face aux nouvelles difficultés que j'avais apportées en me présentant devant lui, dans ce tunnel. J'avais décidément de la chance d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés, toujours prêt à faire abstraction de mes plus grands défauts pour ne voir que les meilleures choses qui pouvaient nous unir. Moi qui lui en avais fait voir de toutes les couleur, je ne pouvais maintenant plus me passer de sa main effaçant mes larmes, ou de ses doigts effleurant mon bras. J'avais besoin de lui comme jamais, mais je compris vite que je n'étais pas la seule à qui la présence de l'autre faisait tant de bien, ou de mal à raviver d'anciens souvenirs.

Comme pour me consoler et me dire que je n'avais peut-être pas été la pire de nous deux, Aiden se mit à me raconter ses propres mésaventures. L'arrestation n'avait été qu'un petit avant-goût sans intérêt pour ces pacificateurs qui se faisaient une joie de nous voir souffrir de martyr, que ce soit physiquement ou mentalement. Il avait dû subir les pires sévices pour se retrouver avec ces cicatrices, cet esprit désordonné et une envie de mettre fin à sa vie. Cependant, je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir eu cette idée, et même d'avoir essayé de la rendre réelle, moi-même ayant eu des envies similaires. Le jeune homme me rassura en me faisant comprendre que ce n'était qu'un état passager qu'il avait dépassé et qu'il n'était pas prêt de retrouver. Je n'avais aucun problème à le croire, lui accordant bien plus de confiance qu'à n'importe qui, d'autant plus que s'il était toujours là aujourd'hui, il n'avait plus aucune raison de quitter cette vie. Il fallait que nous nous reconstruisions après toutes ces horreurs et ce sang coulé injustement, et je ne comptais pas le laisser seul dans ce combat qui réclamait toutes les forces dont nous disposions. Il fallait alors que je lui exprime tous les remords et regrets que j'avais eu depuis le début. Tout ce que je n'avais pas eu le temps de lui dire parce qu'il n'avait plus été là, ou parce que j'avais été trop lâche pour m'avouer que la seule chose qui gâchait notre relation était ma peur de le voir partir sans pouvoir agir. Aiden me garda auprès de lui pendant ces quelques instants où j'essayais de me décharger de toute cette culpabilité qui me rongeait depuis trop longtemps que je n'avais pu exprimer à personne d'autre. Mais je sentis la fatigue reprendre ses droits sur mon corps qui ne tenait plus debout que par quelques maigres forces qui menaçaient de me quitter à tout instant. Je ne sentis que la tendresse d'un bref baiser sur mon front avant de me retrouver dans les bras du jeune homme qui avait compris ma fatigue.

Avant même de m'en rendre compte, Aiden m'avait déjà portée dans le lit aux draps éclatants sur lequel il m'avait déposée quelques minutes auparavant. Il s'installa à côté de moi sans attendre, moi-même ressentant déjà un manque de ne plus être dans ses bras alors qu'il m'avait tant manqué ces derniers mois. Il remit en place l'une de mes mèches qui avait le don de toujours me barrer le visage à n'importe quel moment de la journée. « Tu n'as pas à être désolée, crois moi, rien de tout ça n'est ta faute. » Aiden glissa lentement sa main sur ma joue avant de s'étendre dans le lit pour que nous soyons le mieux installé possible. Je le vis bouger son genou dans un geste assez peu commun, devais-je donc en déduire qu'il avait subi une lourde opération suite aux déchirements de sa chair ? Je ne préférais pourtant pas m'attarder sur cette question, tout comme celle de son évasion qui m'intriguait. Nous avions tellement de temps devant nous dorénavant pour raconter nos histoires. Pour la première fois depuis quelques instants, je fixai mon regard dans le sien, ne voulant plus le laisser croire que j'étais trop faible pour écouter ce qu'il avait à dire. D'autant plus que ses paroles n'avaient pour but que de me réconforter. « Et si tu changeais quoi que se soit à cette journée dans la forêt alors ça ne serait pas nous. » Il m'adressa l'un de ses sourires qui me donnaient envie de pleurer tellement ils m'avaient manqué. Cependant peut-être que, si j'avais changé quelque chose dans cette forêt, nous n'aurions pas été le nous que nous connaissions, mais un autre. Éventuellement mieux, ou moins bien : mais nous aurions tout de même été un 'nous' qui m'aurait tout autant satisfaite si aucune de nous deux n'avait perdu la vie. « Je ne veux pas d'un autre nous. Je nous trouve très bien comme ça malgré les erreurs ou les doutes. » Il était vrai que, malgré les moments difficiles, je ne regrettais en rien ce que nous avions pu partager avant d'être séparés. Nous n'étions pas parfaits, loin de là, mais notre histoire était unique et je ne l'aurais échangé pour rien au monde. Peut-être un peu plus de tranquillité, mais nous savions que ces risques pesaient sur nous, et le fait qu'ils arrivent prématurément nous avait sûrement libéré de cette épée de Damoclès qui menaçait de détruire cette petite histoire depuis le tout début.

Les doutes. Il était plus qu'évident que notre relation avait été pourrie dès le départ par mes incertitudes, ou plutôt mes peurs quant à la solidité de ce lien face à toutes les épreuves que nous aurions à traverser. Mais aujourd'hui encore, Aiden me prouvait que je n'avais aucune raison de ne pas lui faire confiance alors qu'il me pardonnait même d'avoir trahi ses amis. « Ne t'en fait pas pour la révolte du neuf, on est bien plus fort que tout ça. L'espoir ne meurt jamais. » La première chose gentille que je lui avais dite dans cette forêt concernait ma confiance envers lui et les autres rebelles qu'il guidait du mieux qu'il pouvait. Malgré les apparences, j'avais toujours espéré qu'ils puissent réussir un jour, même si j'avais une peur atroce que Rumer arrive un jour à la maison en m'annonçant qu'ils n'avaient pas pu combattre et qu'Aiden était resté au sol. Par ces paroles, je finis par croire qu'il avait finalement pardonné ma trahison, et celle-ci n'était pas moins excusable parce que Tomas était un traître, non. Je ne savais pas quand j'ai donné son nom que c'était lui qui avait vendu des informations. « Sache que tu ne m'a pas déçu, au contraire …. d'autres auraient vendus père et mère pour se sortir de là... certains auraient proposés leurs services contre la pitié...et tu n'a pas fait ça... tu n'as rien dit sur Rumer alors que c'est le premier nom qu'il voulait que tu sortes. » Rumer... Jamais plus je n'aurais pu supporter de vivre si j'avais dénoncé ma propre sœur à ce pacificateur sanguinaire et psychopathe. Il lui aurait fait des choses que je n'osais même pas imaginer, l'aurait sauvagement assassinée et aurait jeté son corps dans je ne savais quel endroit infâme du district Neuf. Je devais arrêter immédiatement de penser à ce qui se serait passer si j'avais dû endurer quelques minimes souffrances de plus, si j'avais dénoncé les seules personnes qui me restaient. « Tu as été bien plus forte que tu ne le crois. » Les paroles d'Aiden suffisaient presque à me faire croire que j'avais agi avec courage face à ce Hunter, alors qu'en réalité ce n'était en rien glorieux. Cependant, je n'avais pas dévié mon regard depuis le début de ses paroles, et je sentais qu'il était convaincu par ses dires si bien qu'il réussit à me décrocher de nouvelles larmes, accompagnée d'un mince sourire, qui n'avaient pas pour cause la tristesse ou la honte, mais le soulagement de savoir que je n'aurais plus à porter ces souvenirs et actes en un fardeau si lourd.

Aiden déposa à nouveau sa main pour ma joue dans un nouveau geste tendre et amoureux. Je sentis un instant d'attente que je ne saisis pourtant pas. Je ressentais une nouvelle fois le besoin de lui faire part de ma peur qu'il lui arrive quelque chose par ma faute. Bien sûr, le district Treize n'allait pas le faire pendre pour cela, mais je ne tenais pas non plus à ce qu'on lui retire le droit d'être un rebelle ou une chose du genre. « Aiden, je veux pas que tu aies des ennuis en me gardant là... » Ma fin de phrase s’essouffla dans ma fatigue. Je me doutais bien qu'on n'avait pas demandé au jeune homme de m'emmener dans une salle comme celle-ci, totalement à part et sans aide médicale ou autre organisation stricte d'un district que je croyais rayé de la carte depuis bien longtemps. Mais cette phrase avait tout de même quelques sonorités fausses. Certes, je ne voulais en aucun cas qu'il ait des problèmes suite à cette décision peu commune, mais je ne le blâmais pas pour m'avoir gardée auprès de lui seul, au contraire. Je n'avais pas envie de me retrouver entourée de personnes inconnues qui me poseraient des questions sans se soucier des conséquences sur ma santé mentale. Aiden lui avait été délicat, et même son instant de colère m'était plus juste et familier que les plus grands sourires qu'un inconnu pouvait me donner. Je le regardais dans les yeux, cherchant un moyen de lui faire comprendre que je voulais rejoindre les autres sans le blesser, mais mon esprit perdait sa vivacité avec la fatigue. A la place, ma main rattrapa la sienne qui était sur ma joue depuis quelques secondes et qui s'attardait. Mon corps me semblait si froid à son contact, j'eus du mal à garder mes yeux ouverts à cause de la fatigue, tout comme j'eus du mal à les garder fermer, ne voulant pas quitter le jeune homme des yeux. Ma main se fraya ensuite un chemin lent et hésitant vers son visage. Sa cicatrice m'intriguait toujours autant, si bien que mes doigts la parcoururent encore une fois avant de s'attarder sur les traits de son visage que le temps avait commencé à effacer de ma mémoire. Il était toujours aussi attirant, malgré les blessures et les autres marques visibles de sa torture. Je voulais goûter une nouvelle fois à ses lèvres et sentir l'enivrement qui me faisait en vouloir toujours plus, et encore plus. Et je ne pus résister une seconde de plus à ce désir qui montait en moi. Je lui donnai un baiser aussi tendre qu'amoureux et laissai la raison hors de cet échange, quitte à me perdre dans ses bras.
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeLun 18 Juin - 18:12

Pendant plusieurs années mon monde avait tourné de la meilleure des façons, après tout j'étais né fils de maire et ma situation était bien supérieure à celle des mes amis avec qui je partageaient les bancs de l'école et qui avaient toujours eu beaucoup moins de chance que moi. Quelque part je ne regrette aucunement de n'avoir eu aucun frère et sœur, j'étais le seul enfant des Bregstone et c'était pour moi bien une chance, jamais je n'avais eu à regarder un membre de ma famille s'en aller pour les jeux, jamais ils ne pourraient me prendre ma fratrie car j'étais seul, il n'y avait que moi et personne d'autre. Cette absence avait été comblée par les amis, ces frères et sœurs de cœur en qui j'avais toujours placé une confiance inestimable. Il y avait d'abord eu Kathleen, cette jeune fille au tempérament bien marqué qui m'avait entraîné dans des aventures plus rocambolesques les unes que les autres, avec elle j'avais découvert le goût du risque et de l'aventure, cette palpitation dans le cœur qui vous pousse à faire des choses pour lesquelles vous ne pensiez pas avoir la force. Nous avions vite formé un duo détonant, toujours en train de patauger dans la forêt à la recherche d'une prise qu'elle pourrait ramener chez elle afin de nourrir sa famille, par maintes fois je lui avait proposé des denrées que je possédais par centaines et qui auraient servies à nourrir sa famille, mais Kathleen avait toujours refusé, non pas par méchanceté mais parce qu'elle avait, encrée en elle, une forte envie de se battre pour elle et de ne pas dépendre des autres. J'avais rencontré Billie, cette jeune gamine blonde qui avait liée une forte amitié avec Kath, elle ressemblais tellement aux deux autres Sweenage que j'avais toujours eu beaucoup de mal à soutenir son regard. Ces deux personnes résumaient à elles seules mon enfance heureuse et insouciante, jusqu'à ce que la dure réalité reviennes nous pourchasser comme dans un mauvais rêve. Billie nous avait été enlevée, un jour à jamais gravé dans ma mémoire, puis Kath l'avait été à son tour et je m'étais retrouvé seul, moi et les souvenirs de mon enfance qui remontaient à mon esprit dans des jours trop sombres.

C'était étrange que de penser à ça alors que je me tenais face à Avalon, face à celle qui avais toujours eu don de me faire perdre pieds, trois mois que nous nous étions pas vus et les seuls souvenirs qui transperçaient mon esprit était ceux de mon enfance, notre enfance qui nous avait été arrachée trop vite et trop durement. Je voulais retourner chez moi, tirer un trait sur les problèmes et les tortures – autant mentales que physiques – que nous avions pu subir tout deux, je voulais que tout ça s'efface et que nous puissions vivre une vie digne d'être vécue, une vie où personne n'oserait lever la main sur celle qui avait toujours été la seule dans mon esprit. Ma colère n'avait pas d'égale, jamais je ne m'étais senti dans une rage aussi puissante que celle-ci, même mes propres blessures me paraissaient bien maigres face à celles que j'allais infligée à Hunter une fois qu'il se trouverait dans la même pièce que moi. Je voulais courir, loin de ce district qui n'avais fait que me rendre encore flou, loin de cette ambiance terne et maussade, de ces couloirs qui empestent la misère et la mort, il fallait que je sorte d'ici, que je retrouve le pacificateur et que je lui colle moi-même une balle entre les deux yeux. J'avais toujours été un garçon des plus calmes, jamais nerveux on m'avait même beaucoup de fois évoqué mon incapacité à prendre parti, cette façon que j'avais de toujours vouloir relativiser les problèmes, et pourtant c'était une fureur sans nom qui me transperça quand Avalon m'appris le nom de celui qui l'avait torturé. Hunter, il n'avait jamais vraiment apprécié le petit jeu dont il avait fait parti à son insu, ce jeu qui m'avait permis de récolter des informations sur les actions des pacificateurs dans le district neuf et qui l'avait mis dans une rage folle quand il avait appris la vérité. De tous les pacificateurs de Panem il était sûrement le plus craint, celui qui colle une frousse bleue pour le reste de vos jours, et pourtant je n'avais pas hésité une seule seconde avant de lui tenir tête, récoltant par la même occasion les conséquences de mon entêtement et de ma rébellion. Il avait touché à la jeune femme et jamais je ne pourrait me le pardonner.

Mes bras entourèrent son corps lorsque que je remarquais la distance qui séparais nos deux corps, ma colère m'avait aveuglée et les sanglots d'Avalon m'avaient ramenés à la réalité. Elle était, entre choses, l'une des raisons pour lesquelles j'avais décidé de démarrer une rébellion, parce qu'elle méritais une vie bien meilleure que celle qu'elle avais toujours eu, parce qu'elle était le moteur de mon envie, la chose qui me faisait me battre contre l'injustice dominante de ce monde. Ma voix avait pris des intonations plus douces qu'auparavant, j'étais redevenu ce jeune homme amoureux qui ne voulait pour rien au monde laisser tomber la jeune femme. Je savais au fond de moi que mes accès de colère avaient le don de la terrifier, son regard changeait du tout au tout et je ne supportais qu'elle voit de cette façon ou bien qu'elle pense que je pourrai, un jour, lui faire du mal par inadvertance. Je ne pouvais pas laisser la colère nous séparer, après tout ce que nous avions traversé pour nous retrouver enfin je n'étais pas en droit de me laisser aller à ce genre de pensée, il fallait que je sois là pour elle, pour nous. Ma propre torture, que je n'avais encore raconté à personne, me parue alors la meilleure chose à raconter à Avalon, je voulais qu'elle sache que ce qu'elle avait fait n'avait aucune importance, du moins pas pour moi, après tout j'étais celui qui avait voulu mettre fin à ses jours pour ne plus avoir à endurer les coups répétés contre mon corps et mon esprit. Je sentais son corps se détendre sous le mien mais elle ne m'adressa aucunes paroles, aucuns regards, anéantie par la fatigue, par ce voyage qui avait du être bien trop longs et par tous les événements qu'elle avait vécue. Mes cicatrices semblaient brûler sous le poids de mes mots, je pouvais le sentir se mettre à chauffer en dessous du tee-shirt réglementaire que l'on m'avait fourni, sur mon visage balafré par les pacificateurs, elles me brûlaient, comme pour me rappeler que, même si ma torture était terminée, j'aurai à vivre avec le poids de mes erreurs. Mon esprit s'en était allé bien loin de cette pièce lorsque les paroles d'Avalon résonnèrent dans la petite chambre, son corps serré contre le mien elle évoquait toutes les erreurs qu'elle pensait avoir commises, toutes ces choses qu'elle ne m'avait jamais dites et qui devait la hanter chaque jours. Ses paroles sonnèrent faux à mes oreilles, simplement car pour moi elle ne possédait aucuns tords, même ses moindres défauts n'arrivaient pas à me faire changer d'avis, elle était l'une des personnes les plus fortes que je n'avais jamais connu et ça n'était pas prêt de changer.

Je déposais son corps sur le lit dans un mouvement lent, cherchant à ne pas la brusquer ou la faire repartir dans une nouvelle crise de larmes qu'elle ne contrôlait pas et pour lesquelles je ne pouvais rien faire. Mon corps se positionna ses côtés sans pour autant la toucher ni empiéter sur son espace, incapable de faire autre chose que de fixer mon regard dans l'immensité blanche du plafond qui se trouvait au dessus de nos têtes et qui prenaient tout d'un coup un sens que je n'aurai jamais soupçonné. Je tentais, par mes paroles, de lui faire comprendre que rien de ce qu'elle avait fait ne m'avait déçu, que je pouvais comprendre plus que quiconque les mots qu'elle m'avait adressé, que rien de tout ça n'était sa faute. Pourtant, quelque part au fond de moi, une émotion étrange et nouvelle s'était développée, je ne pouvais la comprendre mais elle agissait sur moi comme un grand coup de fatigue, comme si quelque chose c'était fermé à l'intérieur de mon être, quelque chose que je ne pourrai jamais rouvrir. La torture nous touche, bien plus que ce qu'on pourrait croire, et mes semaines passées dans le district treize m'avaient fait comprendre que rien n'est jamais acquis, que tout peut s'écrouler du jour au lendemain, et je ne pouvais pas supporter cette impression de ne rien contrôler. Ma main était toujours sur la joue de la jeune femme quand je sentis les larmes me montaient aux yeux sans que je ne sache pourquoi, je venais de lui tenir un discours des plus optimistes, j'avais défendue notre cause, mes mots étaient censés la rassurer sur le fait qu'elle n'avait pas été faible, qu'au contraire elle était bien plus forte que ce que tout le monde croyait au district neuf, pourtant une impression de vide c'était initiée en moi. À ma dernière parole je croisais le regard d'Avalon, un maigre sourire s'affichant sur son visage eu le don de me faire oublier cette impression de rien que j'avais ressenti quelques instants avant. Tout allait bien se passer, nous étions ensemble maintenant.

Mon regard se planta de nouveau dans le plafond que nous abritait, ce moment ne pouvais pas durer et c'était sans doute de là que venais cette impression de vide, parce qu'au fond de moi je savais pertinemment que nous ne pouvions par rester éternellement dans cette petite salle. Avalon avait besoin de soins, aussi basiques soient-ils, elle avait besoin de médecins, pas de moi. « Aiden, je veux pas que tu aies des ennuis en me gardant là... » Ses paroles me heurtèrent, si bien que ma main – qui était toujours appuyée contre sa joue – fut prise d'un tremblement que je ne pouvais expliquer. Mon regard se fit fuyant, de nouveau, alors que je pouvais sentir les larmes qui me montaient aux yeux en l'espace d'un instant. Avalon n'avait pas besoin de moi, derrière ses mots je pouvais y lire un double sens que j'étais sans doute assez fou pour croire vrai, elle voulait s'en aller d'ici, me quitter alors que les minutes n'avaient pas été nombreuses depuis nos retrouvailles. La jeune femme essayait de fixer son regard dans le mien mais que je ne faisais que le fuir, incertain des mots que je devais lui adresser en réponse aux siens. Elle voulait partir, qu'elle parte, qu'elle me laisse seul, après tout c'était son choix, sa décision, je n'avais aucun droit de l'en empêcher. Ma main se détachait de son visage lorsqu'elle l'attrapa dans la sienne, continuant alors ce contact que j'avais voulu briser mais qui me faisait pourtant le plus grand bien. D'un geste lent ses doigts s'appuyèrent sur ma tempe, là où courrait ma cicatrice partant de mon oreille pour finir dans le creux de mon cou, cette cicatrice que j'avais refusée d'enlever. Pour la première fois depuis de longues seconde je laissais son regard entrer en contact avec le mien, bien qu'il fut sur le point de céder sous le poids des larmes qui s'y étaient frayer un passage à mon insu. Sans que je ne m'y attente ses lèvres touchèrent les miennes et je ne pu refouler ce sentiment d'amour et de manque que j'avais tant ressenti sans elle à mes côtés. Je me laissai aller à ce baiser quant bien même mon esprit était occupé par ses dernières paroles, j'essayais de faire abstraction de ces dernières secondes afin de ne pas gâcher l'intensité de ce moment. Mon corps n'en était que plus attiré par celui de la jeune femme, comme lors de ce fameux jour où nous nous étions livrés l'un à l'autre sans aucune retenue, si bien que je prolongeais son baiser dans le plus grand des désirs.

J'essayais tant bien que mal de laisser mes pensées en dehors de cet instant et pourtant elles me rattrapèrent sans que je n'eus le temps de comprendre. D'un geste lent je mis fin à ce baiser qui, pourtant, m'avais plus comblé, conscient qu'il fallait que j'exprime mes pensées à la jeune femme sous peine de perdre le reste de ce moment. « Je suis désolé. » Les mots sortirent avec difficultés de mes lèvres, je me redressais dans un mouvement brusque, incapable de tenir une seule seconde de plus face aux pensées qui m'assaillaient de toutes parts. Mes doigts s'entourèrent autours du petit bracelet de plastique toujours accroché autours de mon poignet, geste que j'avais eu l'habitude de faire lorsque je n'étais plus sur de rien, lorsque la folie reprenait le dessus sur mon esprit. « Tu as raison … Je n'aurai pas dû être aussi égoïste … Tu as plus besoin d'un médecin que de moi …. » Mes propres mots sonnaient faux dans ma tête et pourtant je ne pouvais m'empêcher de croire que j'avais tout faux, dans le fond je voulais qu'elle me dise que j'étais la seule chose dont elle avait besoin, que le manque de ma présence l'avait rendue folle comme il l'avait fait pour moi, mais je ne pouvais pas me montrer aussi égoïste, pas après tout ce qu'elle avait vécue. « L'infirmerie c'est … dans le niveau inférieur. Il y a un escalier au bout du couloir. » Je m'en voulais de réagir de cette façon, de n'être pas capable de la regarder dans les yeux alors que je lui adressais ses paroles, mes doigts tirèrent de plus en plus fort sur le petit bracelet qui commençait à irriter ma peau et laisser un traînée rougeâtre sur mon épiderme déjà meurtri. D'un geste nerveux je passais rapidement une main dans mes cheveux, incapable de comprendre ce qu'il était en train de m'arriver, j'étais en train de gâcher nos retrouvailles après toutes ces journées passaient à ne désirer que sa présence, j'étais toujours celui qui gâchais tout. Je voulais courir, loin, m’enfermer dans un mutisme et ne plus jamais en ressortir, égoïsme, je n'étais qu'égoïsme. « Tu m'excusera de pas t'accompagner mais … les médecins ne m'aiment pas vraiment depuis que j'en ai frappé un. » Encore et toujours des mots pour dédramatiser cette situation sur laquelle je n'avais aucune prise, mais qu'est-ce qui était en train m'arriver ? Le sang perla sur mon poignet tandis que je tirai de nouveau sur mon bracelet, la folie me regagnait, jamais Avalon ne me pardonnerai d'avoir gâcher cet instant. J'étais indigne de tout.
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Avalon R. Sweenage
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeMer 20 Juin - 2:22


Nous étions partis du Neuf comme des voleurs. Personne n'avait été prévenu, pour leur sécurité mais surtout pour notre sécurité. J'osais au moins espérer que Rumer avait averti le père d'Aiden que nous allions quitter le district pour ne sûrement plus jamais revenir. Même si nous n'avions aucun lien personnel avec lui, je voulais au moins qu'il n'ait pas le souci de croire que les pacificateurs avaient finalement décidé de nous faire disparaître de Panem par notre présence trop dérangeante. Je ne doutais cependant pas que les rebelles, eux, étaient au courant depuis bien longtemps, peut-être même avant que je ne l'eusse été moi-même. Le rebelle du Sept et ma sœur s'étaient bien gardés de m'en parler pour éviter tout scandale de ma part ou une autre manifestation de mon rejet de l'idée qui aurait anéanti leurs espoirs de voir un jour les souterrains du Treize. J'avais pourtant cédé, après maintes et maintes discussions qui avaient réussi à me convaincre qu'il était mieux pour tout le monde que je les suive, même si je ne voyais que le mal dans cet abandon. Mais dorénavant je voyais clair dans leur petit jeu. Toutes les raisons stupides qu'ils avaient pu avancer, tous les discours faux qu'ils avaient prononcés... Tout cela n'avait été que mensonge pour me cacher une seule et unique vérité qu'ils m'avaient cachée pour je ne savais quelle raison encore plus absurde : Aiden était là-bas, au Treize, en vie. Pourquoi m'avaient-ils caché cela ? Par plaisir de me voir pleurer quelqu'un tout en sachant pertinemment que ces larmes n'avaient aucun sens ? Par peur de me voir crier sur tous les toits qu'il n'était pas mort et que tous les pacificateurs n'étaient que des pions stupides du Capitole incapables de venir à bout d'un jeune homme de la vingtaine qui n'était pas spécialement plus fort qu'eux ? Que Julian me l'ait caché, cela pouvait encore passer. Mais Rumer ? Ma propre sœur ? Elle qui croyait avoir perdu un ami proche, et qui savait que j'étais éperdument amoureuse de lui... elle ne m'avait rien dit ? Mais bref. Je ne voulais pas gâcher la seconde chance qui m'était donnée de retrouver Aiden et de lui dire tout ce que je n'avais pas eu le temps de lui faire comprendre. Il ne fallait pas que je perde mon temps dans le passé à repenser à d'anciennes bêtises qui nous faisait gaspiller un présent si précieux.

Depuis l'instant où j'avais entendu son nom prononcé par l'un des habitants du Treize, tout le monde extérieur s'était écroulé pour ne laisser place qu'à lui dans mon esprit. Aiden n'avait pas finalement reçu cette balle dans la tête comme le pacificateur me l'avait dit, il ne l'avait pas non plus frappé jusqu'à le rendre méconnaissable ou fou à lier. Tout ce qu'il avait raconté n'avait été que mensonge, encore un, pour me faire avouer que je savais des choses, contrairement à ce que je ne cessais de répéter. Et il avait réussi. Je n'en étais pas fière loin de là, mais je dus tout de même raconter toute cette histoire au jeune homme qui était en face de moi et qui s'inquiétait de voir des marques encore présentes sur mon corps. Je déclenchai chez lui une colère noire, non pas dirigée vers ma pauvre trahison, mais vers l'auteur de mes blessures qui semblaient encore une fois avoir visé juste en s'attaquant à moi. Cependant, même si cette colère n'avait aucune raison de m'atteindre physiquement, je redoutais qu'Aiden perde le contrôle, surtout après tout ce qu'il avait vécu. Finalement, je ne m'en étais pas si mal sortie de cette torture ; j'avais perdu trois ongles, reçu quelques coups, subi deux minces brûlures et eu quelques articulations maltraitées, mais le pacificateur n'avait pas fait couler le sang abondamment pour me tuer. Il voulait seulement des noms, et peut-être serait-il revenu me voir pour en obtenir d'autres. Mais Aiden finit par se calmer, sous la pression de mes pleurs incessants probablement, ou tout simplement parce qu'il avait réussi à lutter contre cette envie de détruire tout ce qu'il pouvait bien trouver pour décharger cette envie de vengeance. Et il fit tout ce pour quoi il était si différent des autres jeune garçon du district Neuf, ce pour quoi je l'avais toujours aimé. Il effaça mes larmes, me serra contre lui et se dévoila en toute franchise sur sa propre torture. Il n'en avoua pas les détails, mais je sentais bien que ce n'était pas le moment de lui en demander plus, que les mots qu'ils prononçaient avaient été durs et que j'étais peut-être la première à entendre. Après de nouvelles étreintes pour me consoler et s'assurer l'un et l'autre que nous n'étions pas en train de rêver, je sentis la fatigue me rattraper, assez pour que le jeune rebelle le remarque pour m'étendre à nouveau sur le lit. Cette fois-ci il me rejoignit, sans pour autant me garder contre lui et m'adressa de nouveaux mots réconfortants.

En réponse à tout cela, je n'eus la force que de lui sourire. Aucun mot ne pouvait exprimer ce que je ressentais quand il me réconfortait et effaçait mes idées infondées, ou quand il réussissait à arrêter ces larmes qui ne cessaient de couler pour m'empêcher de le regarder distinctement. Je ne pouvais que lui offrir un mince sourire qui pourtant lui disait que malgré tout ce que nous avions vécu, il restait encore des choses qui valaient la peine, et j'étais sûre que notre relation faisaient partie de celles-ci, même si nous allions devoir nous battre pour retrouver une stabilité qui était déjà précaire avant notre séparation. Je finis tout de même par lui dire que je m'inquiétais des retombées de cette isolement. Et à la seconde où mon dernier mot s'échappait de mes pensées, je compris que j'avais fait une erreur. Alors que j'arrivai enfin à le regarder dans les yeux sans malaise, je le sens me fuir pour la première fois en voyant son regard dévié et sa main s'échapper de ma joue. Il avait sûrement mal interprété ce que je venais de dire, mais il fallait dire que ce n'était pas vraiment clair. J'avais seulement voulu lui dire que je ne voulais pas qu'il ait de problèmes, que ça ne devait pas lui coûter sa place en tant que rebelle ou quelque avantage dans le genre que je savais indispensable pour lui. Ce n'était en aucun cas une manière cachée de lui dire que je ne voulais plus être avec lui ou tout autre chose dans le genre qui était totalement fausse. Cependant, il finit par accepter de partager un regard, qui fut pourtant marqué par des larmes grossissant remarquablement dans ses yeux et qui me faisait à peine imaginer toute la douleur qu'il avait accumulé ces derniers mois. Je ne me laissai néanmoins pas troublée par ces sentiments confus qui nous traversaient l'un et l'autre, et je l'embrassai. Il devait sentir que, même après tous ces jours innombrables, j'étais encore à ses côtés et que mon amour n'avait pas failli sous le poids de la tristesse. Aiden me rendit ce baiser, avec autant d'amour que je pouvais lui donner en cet instant, et il le prolongea sans pour autant me déplaire. Cependant mes craintes se justifièrent rapidement.

Aiden mit fin à ce baiser. Il n'avait plus été avec moi pendant les dernières secondes, perdu dans des pensées qui devaient inonder son esprit et qui ne me disaient rien de bon. Je masquai tout de même mon inquiétude face à cet rupture non plus brutale mais inattendue qui me faisait redouter ses prochaines paroles. « Je suis désolé. » Le choc fut dur à encaisser, d'autant plus que le jeune homme se releva brusquement pour ne plus être à côté de moi. Je sentais la peur de ses mots s'incruster en moi, tout comme les milliers de scénarios qui le faisaient s'excuser. Etait-il possible qu'il ait fini par ne plus rien ressentir pour moi et que notre ancienne relation n'ait plus aucun sens pour lui ? Avait-il fini par me haïr pour avoir dénoncé l'un de ses amis rebelles, et tué celui qui l'avait trahi ? Je ne voulais pas imaginer qu'il avait fini par se décider à me repousser en remarquant enfin qu'il méritait bien mieux qu'une fille comme moi qui ne savait pas faire grand chose à par gâcher la vie des autres. Pourtant je ne dis rien pour le laisser m'exposer le problème, mais aussi par peur d'éclater en sanglots en m'imaginant qu'il allait dire qu'il ne voulait plus me voir. « Tu as raison … Je n'aurai pas dû être aussi égoïste … Tu as plus besoin d'un médecin que de moi …. » Non je n'avais pas raison ! Je n'avais certainement pas besoin d'un médecin, sauf si ceux du Treize étaient dans la capacité d'effacer la fatigue par un simple médicament, ce dont je doutais fort. La seule chose dont j'avais besoin c'était lui et de savoir qu'il n'allait jamais me laisser partir pour de nouvelles raisons stupides. Je n'étais pas malade, ni blessée, et tout ce que j'avais voulu dire était que je ne voulais pas être la cause d'un nouveau problème. « Aiden c'est pas ce que... » Je ne finis même pas ma phrase, il ne s'occupait plus de ce que je pouvais lui dire, trop obnubilé par cette première phrase malheureuse qu'il avait mal interprétée. « L'infirmerie c'est … dans le niveau inférieur. Il y a un escalier au bout du couloir. » Son ton devenait froid, et je ressentis chez lui comme une envie de me voir partir le plus vite possible pour tout détruire dans la salle comme il l'avait déjà fait dans la salle de bain du sous-sol de son résidence au Neuf. Je m'étais relevée tout comme lui pour me mettre à son niveau et tenter de comprendre pourquoi il réagissait tout à coup comme cela. La seule chose que je remarquai était cette manie qu'il avait de tirer sur son bracelet en plastique qui semblait lui pourrir l'existence par sa signification, et son habitude de se passer la main dans les cheveux quand il était stressé ou déboussolé. Devais-je croire ses paroles ou les prendre comme preuve d'un égarement de sa pensée qui justifiait l'inscription qu'il gardait autour de son poignet ? « Tu m'excusera de pas t'accompagner mais … les médecins ne m'aiment pas vraiment depuis que j'en ai frappé un. » Il avait tellement changer. Depuis quand frappait-il n'importe qui pour simple raison qu'il ne lui plaisait pas ? Jamais il ne s'était comporté de cette façon dans le district Neuf. Aiden s'était totalement détourné de moi, en temps normal je me serais peut-être énervée de le voir si aveuglé mais la situation était tellement différente. Il avait beau m'avoir dit que ce bracelet ne signifiait rien du tout, et qu'il était aussi sain d'esprit qu'avant, je comprenais maintenant pleinement qu'il avait pris de lourds coups qui l'avaient consumé de l'intérieur. Sa description de la douleur physique n'avait pas été qu'une théorie inventée de toute pièce pour me réconforter. Non. Il l'avait ressenti, et à un degré certainement beaucoup plus élevé que moi. Le déclencheur de ces doutes sur moi était ma phrase maladroite, mais surtout sa peur de me voir disparaître, devenir aussi absente que ces derniers mois où nous n'avions pas eu de nouvelles. Il fallait que je lui dise qu'il avait tort de penser cela, que tout était dans sa tête et que je ne comptais pas partir de cette salle, encore moins sans lui.

Je retenais mes larmes, ne voulant pas qu'il se croit coupable de m'avoir blessée alors que ce n'était pas le cas. J'étais affligée de le voir si brisé, perdu jusqu'à s'imaginer que je préférerais la présence d'inconnue qui me traiteraient comme une pauvre fille qu'il fallait soigner juste à cause de quelques petits coups de fatigue. N'était-ce pas normal d'être fatiguée après des mots de sommeil difficile et des jours de voyage à marcher dans des environnements hostiles à l'homme ? Je devais pourtant rassurer Aiden sur l'évidence. Il n'y avait que lui qui comptait, et l'idée de le laisser seul ne m'avait pas effleuré l'esprit une seule seconde. « Non, c'est pas ça, je voulais pas dire ça Aiden, et encore moins te blesser. » J'essayais de m'approcher de lui en douceur, craignant qu'un contact trop prématuré le fasse me rejeter violemment sans aucun retour possible. Je devais lui dire qu'il n'avait pas compris ma phrase de la façon dont je pensais la dire, et que ce n'était en aucun cas dans mes projets de partir, sans même lui demander son avis. « C'est juste que je veux pas que tu aies des problèmes à cause de moi, mais je veux pas m'en aller d'ici. Je veux rester avec toi. » Il était étonnant de voir à quel point notre relation s'était définie par nos doutes, et qu'elle n'avait toujours pas changée malgré les obstacles. Il fallait toujours que nous prouvions à l'autre notre amour sincère et véritable, et quand l'autre faiblissait nous faisions en sorte de rendre sa confiance par tous les moyens. « Aiden, ne me laisse pas toute seule. » Je ne voulais plus être seule, je l'avais trop été depuis qu'il avait disparu. Seule tous les jours à regretter mes erreurs, seule toutes les nuits à refaire les mêmes cauchemars où je ne voyais que sa mort sanglante et violente. Je n'avais plus la force de vivre un seul instant sans qu'il soit à côté de moi pour me prendre la main dès que je commençais à vaciller sous le poids du passé. Je glissai délicatement ma main dans la sienne, et remarquai quelques gouttes de sang qui s'échappaient d'une plaie causée par ses mouvements saccadés à cause de la pression. Je voulus détacher ce bracelet qui lui faisait si mal, tant moralement que physiquement, mais je me dis que s'il le portait encore, ce n'était sûrement pas à moi de l'ôter. « Tu m'as dit que c'était pas toi, ça... Laisse-moi croire que c'est vrai. » Sous-entendu : oui, Aiden avait changé malgré ce qu'il pouvait me dire, mais je ne voulais pas croire qu'il m'avait menti. Il était humain de conserver des blessures après des moments si horribles, et je en lui en voulais certainement pas, puis je me doutais que vivre avec une inscription telle à son bras n'arrangeait pas non plus son cas. Mais je voulais croire qu'il restait un peu du Aiden que j'avais connu et aimé au Neuf, et que malgré ses appréhensions, il y avait toujours une place pour nous deux. « Je t'aime, je veux pas te perdre encore une fois. » Si après tout ce que je disais il n'était toujours pas convaincu de la véracité de mes paroles et n'acceptait pas de comprendre qu'il s'était trompé sur mes pensées, je ne savais plus quoi faire. Je n'avais plus rien à lui donner, plus rien à lui offrir qu'il avait déjà eu. Il était tout pour moi, il le savait très bien, alors à quoi bon douter encore et encore pour nous faire perdre du temps ? Je savais que ce n'était pas de sa faute, qu'il ne contrôlait pas tout ce qu'il ressentait, mais je gardais quand même en moi une petite pointe de déception face à ce couple qui ne semblait résister à rien. Sans savoir si ma présence le dérangeait ou non, je décidai de me relancer à son contact une deuxième fois. Mon regard se porta dans ses yeux furtivement, jusqu'à se balader un peu partout par hésitation. Devais-je vraiment l'embrasser maintenant ? Je pouvais risquer beaucoup s'il refusait, mais au moins je serais fixée sur ce qu'il pensait de nous deux. Une nouvelle fois, je partis à la rencontre de ses lèvres, passant ma main dans son cou qui effleura son épaule avant de descendre sur son bras et de repartir à l'assaut de son dos. Je sentis un désir monter en moi, que j'espérais partagé sous peine de perdre la personne que j'aimais le plus.
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Aiden S. Bregstone
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: don't you dare give up on us ♣ avalon.    don't you dare give up on us ♣ avalon.  Icon_minitimeVen 22 Juin - 18:38

La décision avait été des plus difficiles à prendre, jamais auparavant je n'avais du faire face à une prise de risque aussi importante que celle-ci. Prendre le risque de tout perdre, de tout remettre en cause, de causer du mal à des personnes qui m'étaient chères, jouer sa vie et la confiance que tout le monde peut vous portez, tout ça sur un coup de tête, tout ça pour l'illusion d'un bonheur qui n'existe sans doute que dans les contes que l'on lit aux enfants les soirs d'orage. J'avais pris le plus grand risque de mon existence, faire croire à tout le monde que les pacificateurs avaient enfin eu ma peau, me faire passer pour mort. C'est dans la salle obscure propice à ma torture que j'avais pris cette décision, que je m'étais promis de faire en sorte que plus personnes n'auraient à souffrir pour moi et pour mes envies de rébellion. Si, par chance, je réussissais à m'en sortir et à échapper à la garde des pacificateurs, alors personne ne devait se trouver au courant de mon statut de santé, personne. Et puis Julian était apparu dans l'encadrement de la porte alors que mes seules pensées étaient d'en finir avec la vie et de me laisser aller à une mort certaine, il était venu pour moi, avait traversé tant de districts et tant de danger, tout ça pour me sauver, moi. La reconnaissance et l'amitié que je pouvais lui porter n'avait pas de limite, il demeurait à tout jamais l'homme qui m'avait sauvé la vie, mon frère d'arme. Le chef rebelle du district sept était un homme d'honneur et de parole, j'avais pu compter sur lui tout au long de ma propre existence et c'était moi, contre toute attente, qui lui avait fait promettre de ne rien révéler à personnes concernant notre fuite, concernant ma propre vie. Je savais pertinemment que Julian s'empresserait de rejoindre Rumer dès l'instant où il m'avait déposé sur ce lit d’infirmerie dans les sous-terrains du treize, après tout qui mieux que moi pouvait comprendre l'appel désespéré d'un homme amoureux. Il fallait qu'il aille la trouver, parce que c'était comme ça qu'il agissait, parce que nous nous ressemblions bien plus que je ne pouvais le voir, et je savais qu'il ne dirait rien, parce qu'il m'en avait fait la promesse. J'étais le seul responsable de ma propre « mort », toute cette cachotterie était tirée de mes pensées et, un jour, il faudra que j'avoue tout ça à Avalon, parce que je suis incapable de lui mentir pour quoi que se soit.

Par plusieurs fois je m'étais demandé ce qu'avais bien pu engendrer l'annonce de ma mort. Les pacificateurs avaient-ils fêté cette nouvelle par une chasse aux rebelles ? Mon père avait-il pleuré mon absence ? Ma mère avait-elle était mise au courant de cette histoire ? Je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ça, bien que cela fut d'un égoïsme inhumain, mais toutes les questions qu'on se pose lorsque l'on es loin de chez soi et que tout le monde nous croit disparu c'est simplement de savoir si notre perte à causer du chagrin. Je n'arrivais pas à m'imaginer la peine qu'avais pu ressentir Avalon, et je ne le voulais pas, j'avais déjà bien trop souffert que de la savoir loin de moi alors que j'étais incapable de faire quoi que se soit pour lui venir en aide, alors quand elle était apparue à la sortie de ce tunnel, toutes mes angoisses étaient retombées comme d'un seul homme. Elle était là, en vie, et la seule chose dont je me souciais était de savoir si elle m'en voudrait d'avoir jouer au mort pendant tout ce temps. Encore une fois j'étais bien indigne de l'avoir dans ma vie, elle qui avait souffert bien plus que tout ce que j'avais bien pu imaginer au cours de mes nombreux cauchemars. La colère m'aveuglait, plus que jamais j'éprouvais cette envie de quitter les sous-terrains pour courir jusqu'aux terres que foulaient Hunter Blackbird-Crowley. Je savais au fond de moi que j'étais capable du pire lorsque l'on s'attaquait de force aux personnes chères à mon cœur, et je l'avais prouvé à nouveau en me noyant dans la rage lorsqu'Avalon m'avait conté sa torture, elle qui était la meilleure partie de moi-même. Se fut les sanglots de la jeune femme, apeurée par mon attitude qui me sortirent de cette fureur qui n'avait pour raison que ce bâtard de pacificateur, mais le temps n'était pas à la vengeance mais à la reconstruction. Il fallait que mon esprit se focalise sur elle, sur cette jeune femme pour qui je donnerai bien plus que ma propre existence, parce que sans elle je n'étais plus rien qu'une âme condamnée à dériver dans un néant des plus total. Mes bras se resserrèrent sur son corps affaibli par tant de fatigue et de douleurs, effaçant ses larmes de mon pouce je lui dicté à mon tour les épreuves que j'avais du traverser, pour lui faire se rendre compte que tout ça n'avait plus aucune importance, qu'elle était tout sauf une faible.

Je déposais son corps fatigué sur le lit, m'allongeant à ses côtés sans pour autant la toucher, de peur de la voir se briser à nouveau sous mes doigts. J'avais tant besoin d'elle que le simple fait de sentir son souffle chaud sur ma peau avait le don de rassurer ma colère qui s'éteignait peu à peu. Son visage n'avait pas changé, il portait toujours ces traits qui m'avaient tant de fois rendu fou d'amour, son regard se fixa dans le mien alors qu'elle afficha un maigre sourire, sans doute apaisée par mes paroles rassurantes. J'osais croire que tout ça ne ferait que renforcer ce couple pour lequel je m'étais tant battu, après tout rien de plus horrible ne pouvait nous arriver tant que n'étions ensemble, serrés l'un contre l'autre, sa main trouvant refuge dans la mienne. Certes il fallait reconstruire ce que nos tortures respectives avaient abattues, mais que je croyais en nous plus qu'en n'importe autre chose, parce que jamais je ne pourrai me faire à l'idée de ne pas vivre à ses côtés. Pourtant, la jeune femme prononça des paroles qui initièrent en moi une nouvelle vague de doutes et de tristesse, cas dès que son dernier mot fut lâché mon regard changea du tout au tout, se faisant plus distant, plus torturé. Je venais de comprendre l'intensité des paroles de la jeune femme et je me haïssais d'avoir été si égoïste en la conduisant dans cette pièce plutôt qu'à l'infirmerie, après tout elle avait sans doute besoin de soin après tout ce qu'elle avait vécue et je ne m'étais même pas rendu compte que mon acte allait sans doute avoir de nombreuses répercutions sur la santé de la jeune femme. J'aurai voulu me frapper la tête contre l'un des murs de la pièce, un des trait de caractère stupide que j'avais hérité de mon père, mais à la place je fis le vide dans mon esprit, essayant de trier mes pensées pour ne pas gâcher ce moment que j'avais tant attendu depuis des moi. Avalon déposa ses lèvre sur les miennes et je pouvais sentir tout ce désir que nous avions déjà éprouvé l'un pour l'autre et qui s'était soldé par l'un des moments les plus important de mon existence. Je répondis à ce baiser avec tout l'amour nécessaire mais fut de nouveau rattraper par les pensées qui se bousculaient dans mon esprit. Avalon avait-elle vraiment besoin de moi ? Je me redressais d'un geste rapide, brusque, totalement contraire au calme dont j'avais toujours fait preuve dans toutes les situations, m'excusant auprès de la jeune femme de ne pas avoir réussi à répondre à ses attentes mais surtout de me comporté de cette façon indigne. Ça n'était pas moi, tout ça, jamais je n'avais agis de cette façon avec quiconque, encore moins avec celle qui avait toujours été la meilleure partie de ma vie. J'aurai voulu pouvoir fixer mon regard dans le sien mais le seul refuge que je trouvais à cette situation fut de tirer à nouveau sur mon bracelet de plastique, geste dont j'avais perdu l'habitude depuis quelques semaines et qui semblait s'être de nouveau imposé à moi sans aucunes raisons. Je ne voulais pas redevenir le Aiden fou à lier qu'on avait enfermé à l'infirmerie, je ne pouvais plus être cet homme là, pas maintenant que la jeune femme était avec moi.

Mes paroles n'avaient aucuns sens, je voulais qu'elle reste à mes cotés, je voulais pouvoir la prendre dans mes bras et me lier à elle plus que jamais, et pourtant mes mots exprimaient l'envie de la voir partir. Quel genre d'homme était-je à cet instant ? J'avais pris les paroles d'Avalon de plein fouet et m'étais mis en tête que tout ce qu'elle voulait c'était être loin de moi et loin de ce mal que je lui avait infligée en laissant la colère me dominer quelques instants plus tôt. « Aiden c'est pas ce que... »  Avalon ne prit même pas le temps de finir sa phrase, sans doute consciente que mon esprit était déjà à cent mille lieux de là, perdu entre mon envie de fuir et cet amour que j'éprouvais à son égard et qui semblait de plus trouver le moyen de s'exprimer. La brûlure que je m'infligeais à l'aide du petit morceau de plastique entourant mon poignet ne faisait que me plonger dans une marre de sentiments différents, ce bracelet me hantait tout comme il était en train de reprendre possession sur ma vie et j'allais bientôt me mettre à délirer complètement, quitte à croire que tout ça n'était qu'une illusion alors qu'Avalon m'avait prouvé à maintes reprises qu'elle était bel et bien là. Je ne voulais pas la perdre et pourtant j'étais en train de risquer notre couple, l'amour qu'elle pouvait bien me porter, tout ça pour une phrase que j'avais sans doute mal interprétée. Indigne, je n'étais qu'un lâche. « Non, c'est pas ça, je voulais pas dire ça Aiden, et encore moins te blesser. » Les paroles de la jeune femme me parurent lointaines et si proches à la fois, je pouvais sentir sa présence qui se faisait de plus en plus en proche et je ne fit rien pour la fuir de nouveau, luttant intérieurement contre mes pensées et mes douleurs psychiques. Il fallait que je réussisse à combattre ce mal, pas seulement pour moi, mais aussi pour celle qui se tenait à mes côtés et qui essayait de faire recouvrer la raison. J'aurai voulu pouvoir lui parler, répondre à ses dires mais aucuns mots ne me semblaient dignes d'être répondu, je voulais seulement entendre sa voix et la sentir près de moi, rien de plus ne pouvait réussir à me calmer. « C'est juste que je veux pas que tu aies des problèmes à cause de moi, mais je veux pas m'en aller d'ici. Je veux rester avec toi. » Un soupire de soulagement s'échappa de mes lèvres lorsque j'entendis les dernières paroles de la jeune femme qui venaient contrer mes doutes les plus profonds. Elle n'allait pas me laisser comme j'y étais attendu, sa phrase n'était en aucun cas un moyen de me dire qu'elle préférait se trouver le plus loin possible de moi. J'avais été tellement stupide de croire l'inverse. « Je ne veux pas que tu partes. » Ma propre voix était faible, saccadée, et pourtant bien emprise de sincérité que les dernières que je lui avait déclarées. Cependant j'avais toujours autant peur de fixer mon regard dans le sien, si bien que je continuais de tourner mon bracelet le long de mon poignet, celui-ci étant en train de percer ma peau peu à peu.

« Aiden, ne me laisse pas toute seule. » À l'entente de cette phrase mon regard se porta de lui-même dans les yeux de la jeune femme, je pris alors conscience que mes paroles l'avait sans doute blessée bien plus que ce que j'aurai pensé. Sans vraiment le vouloir j'avais réussi à faire du mal à Avalon, à la personne que j'aimais plus que tout. « Jamais. » La jeune femme glissa alors délicatement sa main dans la mienne, comme pour me faire comprendre qu'elle avait besoin de moi plus que jamais auparavant. Je serrais sa main, entremêlant nos doigts comme nous l'avions toujours fait, bien décidé à ne plus jamais laissé la folie s'étendre dans mon esprit et m'emplir de doutes tous plus stupides les uns que les autres. « Tu m'as dit que c'était pas toi, ça... Laisse-moi croire que c'est vrai. » Ses yeux se portèrent alors sur les quelques gouttes de sang qui commençaient à perler de la plaie que j'avais ouverte à cause de mon bracelet de plastique tourné et retourné dans tous les sens. J'arrêtais ce mouvement brusquement tout en me focalisant sur le fait qu'il ne dicterais plus ma vie à partir de maintenant, mais je ne répondis pas à Avalon, ne sachant pas vraiment quoi lui dire pour lui faire comprendre que tout ça ne se reproduirais plus, me contentant de fixer mon regard dans le sien. Dans quelques jours je serais débarrassé de cette maudite inscription qui gâchait non pas seulement mon existence mais aussi les moments que nous pouvions passer ensemble Avalon et moi. « Je t'aime, je veux pas te perdre encore une fois. » Un maigre sourire s'afficha sur mon visage alors que mes doute s'évaporèrent d'un seul coup, convaincu par les paroles de la jeune femme je me sentais comme libéré d'un joug qui s'était trop souvent abattu sur mes épaules. Elle venait encore une fois de me prouver que tous mes doutes n'avaient en rien ébranlé l'amour qu'elle ressentait à mon égard, chose qui avait toujours le don de me rassurer bien que je n'avais jamais douté de la sincérité de la jeune femme. « Je t'aime. Tu ne me perdra jamais. » Emplie de ma plus grande sincérité mes paroles, bien que maigres comparé au discours de la jeune femme, servaient à exprimer tout l'amour que je pouvais ressentir pour elle, pour ce couple si atypique que nous formions, pour nous. Avalon s'empara de mes lèvres et je ne refusais en rien ce contact, pire, j'en avais besoin comme d'une bouffée d'oxygène. Je laissai ce désir, qui ne m'était maintenant plus étranger, prendre place en moi et répondis à son baiser de la plus forte des manières, me laissant totalement prendre par l'amour que je pouvais ressentir à cet instant. La main d'Avalon parti alors à la rencontre de ma peau, frôlant mon cou, mon épaule et mon bras avant de diriger vers le bas de mon dos. Des frissons prirent place sur mon échine, affirmant tout ce désir de l'avoir rien à moi encore pour quelques instants, conscient que je ne pouvais en aucun cas y mettre fin comme quelques minutes auparavant.

Mes lèvres se glissèrent dans le cou de la jeune femme tandis que mes mains agrippèrent sa taille dans un mouvement délicat, je ne pouvais déjà plus me passer de sa présence et le contact de sa peau contre la mienne de faisait qu'attiser les sentiments que j'éprouvai envers Avalon. Bien rapidement mes lèvres se raccrochèrent aux siennes, laissant libre cours à mes envies les plus profondes, à ces envies qui m'avaient déjà pris lorsque nous étions tout deux sans le sous-sol de la mairie. Je mis fin à ce baiser non pas parce que je n'en avais plus envie mais parce qu'une subite peur de voir quelqu'un entré dans la salle pris place dans mon esprit. « Attends. » Je me relevais d'un geste lent, m'approchant de la porte fermée qui se tenait devant moi, un simple verrou était là pour protéger la pièce de toute intrusion, rien d'étonnant dans un district aussi angoissant que le treize. D'un geste rapide je fermais le verrou qui se trouvait sous la porte, un maigre sourire accroché aux lèvres, mes pas me conduisirent de nouveau vers Avalon, toujours assise sur le simple lit que contenais la pièce. Je reprise ma place à ses côtés, laissant traîner au passage mes lèvres dans son cou avant de lui attraper les mains dans un geste doux et de les placer en dessous du tee-shirt gris que l'on m'avait donné quelques jours plus tôt. Là où ses mains étaient placées elle pouvait aisément sentir les cicatrices qui courraient sur mon torse et sur mon dos, ces marques que j'avais refusé d'enlever et qui faisait maintenant parties de moi, je voulais être sur que cette sensation n'allait pas refréner ses envies, chose que je pouvais comprendre si tel était le cas. Je plongeais mon regard dans le sien quelques instants, mon esprit toujours gouverné par ce désir qui avait grandit en moi et qui ne faisait qu'augmenter à mesure que je me trouvais à ses côtés. Mes lèvres s'approchèrent des siennes afin de reprendre ce baiser auquel j'avais moi-même mis fin, je fus alors envahit par une nouvelle vague d'émotion, me poussant à prolonger cet instant afin de ne plus jamais avoir peur de la perdre, mon corps se coucha de lui même sur le sien, sans pour autant se faire lourd et imposant, tandis que mes lèvres n'avaient pas quittées les siennes. « Pardonnes moi. » Mes paroles faisaient échos à cet instant où j'avais perdu la raison, cet instant où elle avait réussi, a elle-seule, à me faire oublier mes doutes les plus profonds. Avalon était la seule, l'unique, il n'y avait aucuns doutes à avoir là-dessus.
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