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 let the fear control you | erin

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Bloom Rajaël
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Bloom Rajaël
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MessageSujet: let the fear control you | erin   let the fear control you | erin Icon_minitimeMar 7 Juin - 17:48

let the fear control you

I'm gonna show you where it's dark, but have no fear. Kavinsky.

J'avance. Le couloir est silencieux. Désert. Monotone. Son insécurité étranglante écorche mon esprit. Frappé de convulsions. J'ai peur. J'ai trop peur. Et même s'ils ne sont pas là. Juste derrière moi. Prêts à bondir comme des fauves enclins à la rage. Je les sens. Je sens leur présence chimérique. Comme un rêve, un cauchemar plutôt. Mes bras sont en sang. Mes joues aussi. Je me suis griffé pour me calmer. Mais c'est une guerre sans fin contre moi-même. Et le sang perle. Glisse jusque mes vêtements et les envahit.
Et puis, un déboule. Dans le couloir de gauche. Il est vieux, et porte son uniforme. Ses armes invisibles m'encerclent. Petit à petit. Il s'approche de moi. Petit à petit. Que veut-il me faire ? Que va-il me faire ?

— Tu dois partir mon garçon. Tu as échoué à ton test. Tu n'as plus rien à faire ici, c'est interdit ! il crie, grinçant.

Et je me mets à pleurer. Les larmes coulent. Suivent mes traits creux, comme l'eau verdâtre et sinueuse glissant d'un fleuve jusque sa source la mer, étendue sans fin. Les larmes ravivent la douleur des griffures sur mes joues. Et nous nous regardons. Nous nous dévisageons. Une pointe de rivalité flotte dans l'air frais qui nous encercle. Nos regards se trouvent. Se mesurent. Nos yeux se défient. Et nous sommes comme deux charognards prêts à se battre pour un bout de viande délaissé par son précédent assassin.
Alors une autre question se pose d'elle-même. Qui ? Qui de nous deux fera le premier pas ? Qui de nous deux déclenchera les hostilités ? Ce n'est plus un jeu. Ce n'est plus un jeu depuis qu'ils m'ont renvoyé d'ici. Depuis que j'ai échoué à la formation de pacificateur. Depuis que je suis redevenu fantôme.
Alors, pour tout ça, je décide d'attaquer la première. Mon poing se lève de lui-même. Mes phalanges se crispent d'elles-mêmes. Je ne contrôle plus rien. Et en instant j'autorise toute la rage qui m'envahit sans cesse à surgir. Ma gorge me fait mal. Mon crâne semble avoir muté en une bombe à retardement. Mes muscles se parent de braises brûlantes. J'ai beau n'être qu'une garçonnet esseulé, je me sens capable de mener un révolution.
Quand mon poignet prend son envol vers son visage assassin, il me repousse. Comme un vent balayerait aisément des feuilles mortes. Un vent d'automne. Un vent frais qui nous réhabitue peu à peu à la froideur hivernale qui s'invite à nous. Mon bras craque une première fois. Sous la pression de ses doigts puissants et malfaisants. Je hurle. J'ai mal. Je secoue la tête et un tourbillon de lumière me brouille la vue. Entame sa chorégraphie dès le départ. La douleur réveille des vertiges. Vient les piquer un à un. Les ramènent à la vie. Je sens toujours la pression de ses doigts sur mon poignet. Je ne sens plus que ça. Je ne le distingue plus. Uniquement son casque, blanc. Beaucoup trop blanc. Il lâche enfin prise. Je me sens libre. Je veux crier encore plus fort. Je veux me jeter sur lui. Le griffer. Le tuer. En finir avec toute la souffrance qui me tord. Perpétuellement. Mais je ne fais rien. Je ne bouge pas. La peur me paralyse. Comme une drogue. Alors c'est avec facilité qu'il me saisit par les épaules. Qu'il me piège encore une fois. Qu'il m'enchaîne de ses liens artificiels. Il m'oblige à reculer. Me pousse plus loin dans le couloir. Qui ne ressemble désormais plus qu'à une masse sombre, un tunnel flou aux contours adoucis. Je ne sais même plus pourquoi nous nous battons quand j'entends mes omoplates claquer contre une surface froide et dure. La douleur vient après. Vive et intense. Et je ne crie plus. Je ne peux plus, rien ne sort de ma bouche. Je pleure. Je m'effondre. Je me fige. Ankylosée.
Un instant, je ferme les yeux. Et je ne dispose plus que d'un sens. L'ouïe. Alors, j'écoute. J'essaye en vain de deviner les sons qui m'entourent. Mais personne ne viendra. Personne ne nous trouvera jamais dans ce couloir. Pas un pacificateur. Pas un seul recrue. Rien. Je n'aurais pu trouver mieux pour mourir. C'est un bel endroit, magnifique en fait, pour un taré.
Il hurle que je dois partir. Que c'est devenu un endroit interdit pour moi. Que je suis illégal. Mais il ne comprend pas que je dois rester. Que j'ai une mission ici. Que j'ai un père ici. Et je décide d'affronter enfin la réalité. J'ouvre les yeux. Déploie mes paupières, enveloppes protectrices. Le monde alentour n'a pas changé en ce laps de temps éclair. Et quelque chose de plus puissant que mon irascibilité me forcerait bien à me donner de nouveau à la pénombre mère. À garder les yeux clos jusqu'à la fin. La toute fin. Mais je n'en fais rien. Égoïste. Naïf. Têtu. Follement épuisé. Mes prunelles euphoriques continuent de pointer leur cible.
Et, face à lui. J'aperçois ma mère. Ma mère qui débarque ici. Dans le QG des pacificateurs. Juste pour leur dire. Leur seriner. Leur expliquer que je n'y suis pour rien. Que je dois à tout prix rester ici. Que je suis un bon garçon. Que je suis honnête et motivé. Que je suis là pour retrouver ma force. Ma bravoure. Ma vie passée. Retrouver mes racines. Retrouver mon père. Pour renouer avec moi-même. Avec le monstre que je suis devenu.
Mais j'oublie que ma mère n'aspire pas à ça. N'aspire pas à tout ça. Elle ne veut pas que je devienne pacificateur. Elle ne veut pas que je retrouve mon père. Sûrement parce qu'elle ne veut plus jamais le voir elle-même. Et j'oublie que tout ça est un mirage. Un simple mirage. Et que dans ce couloir il n'y a que nous deux. Moi et le pacificateur. Le pacificateur et moi. Pour une fois, je comprends que mes envies divergent de celles de ma mère. Oui. Je dois voir mon père.
Alors, je me cambre. Et l'adrénaline me fait oublier. Oublier que mon poignet et mon omoplate sont en bouillie. Oublier que je suis incapable de guerroyer contre un pacificateur expérimenté. Mais je le repousse de mes deux mains. Il chancèle. Je hurle. Je jappe.

— Je suis du Capitole, ne me touche pas !

Et je reprends ma course. Folle. Effrénée. Haletante. Je tourne. À droite. Puis à gauche. Je cours. Sans pouvoir m'arrêter. Mon souffle est saccadé. Et un nouveau mirage s'invite à moi. Devant. Droit devant. Un autre pacificateur. Je ne sais pas si je dois m'arrêter. Si je dois fuir. Si je dois frapper. Je ne sais plus. Et mon cerveau ne gouverne plus mon corps. Plus rien ne contrôle mon corps. Alors, mes pas s'emmêlent, trop vifs. Trop labiles. Et ils stoppent d'eux-mêmes leur course. Quand je chavire à mon tour. Et je tombe. Entier. Sur le sol abrupt et âpre. Je roule sur le côté. Suffoquant. Blessé. Un loup égaré. Pris dans un piège. Et je remarque que le pacificateur est une pacificatrice. Jeune. Peut-être une recrue. Sa peau est pure. Comme la neige. Sa crinière dorée fait d'elle un ange. Ange rédempteur. Ange maléfique.

— Aidez-moi. désormais, je prie.

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Erin Leventhorpe
DISTRICT 2
Erin Leventhorpe
△ correspondances : 1251
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△ à Panem depuis le : 30/12/2015
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△ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.


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MessageSujet: Re: let the fear control you | erin   let the fear control you | erin Icon_minitimeVen 24 Juin - 11:55


BLOOM & ERIN
let the fear control you


Erin rôde dans les couloirs de l’école. Elle vient à peine de fêter ses vingt ans. Encore quelques mois la séparent de la fin de sa formation et enfin, enfin elle pourra partir loin du Deux pour sa première mission. Partir où ? Elle ne sait pas, elle n’y a pas encore vraiment pensé… Tout ce qu’elle veut, c’est tout simplement partir loin.

A cette heure-ci tout le monde est occupé, et la jeune femme se délecte de ce silence et de ce calme si inhabituel. Elle croise une ou deux nouvelles recrues perdues, qui regretteront sûrement dans quelques minutes d’avoir pris tant de retard. Elle sourit. Les deux années de sa formation sont passées à une vitesse folle. Dans quelques mois, elle portera fièrement l’uniforme blanc en dehors de l’Ecole. Enfin fièrement… elle secoue la tête et pense à sa mère, qui a foulé ces couloirs plusieurs années auparavant. Etait-elle heureuse à cette époque ? Etait-elle fière de devenir pacificatrice ? Peut-être qu’elle n’avait pas le choix ?

La jeune femme s’arrête subitement. Un cri strident. Puis deux. Une voix qui se brise dans le silence environnant. Elle s’élance sans réfléchir, son rythme cardiaque s’accélère rapidement, l’adrénaline monte dangereusement dans ses veines.
Enfin elle l’aperçoit au bout du couloir, le jeune homme se tord dans tous les sens, les mains plaquées contre son crâne. Erin s’approche doucement de lui, les paumes vers le haut, tout en lui murmurant qu’il ne faut pas bouger, que tout va bien et qu’elle va s’occuper de lui. Il se cambre, comme de douleur et se remet à hurler : « Je suis du Capitole, ne me touche pas ! ».

L’homme la repousse violemment. Malgré ses bras fins et son corps frêle, elle sent la force et la fureur le transcender. Elle tombe contre un mur, se cogne doucement. Il se remet à courir, sans s’arrêter, dans une course folle. Il chancelle, tâtonne, on dirait un lion en cage. Erin se relève et se massa doucement l’arrière de la tête avant de se lancer à sa poursuite.
Elle le retrouve quelques couloirs plus loin, au sol. Il se roule en boule, suffoque, implore. On dirait qu’il manque d’air. La jeune blonde se penche vers lui et prend son visage entre ses mains. « Aidez-moi. », pleurniche-t-il doucement. Erin lui caresse doucement le front du bout de ses doigts, tente de le rassurer tant bien que mal. Elle le jauge rapidement. Se plonge dans ses yeux bruns allongés par la peur. Ses traits fins sont tirés et il tremble comme une feuille. Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver pour le mettre dans un tel état de peur ou de terreur ? Qui avait bien pu lui infliger cela ? La jeune pacificatrice lève les yeux et regarde autour d’elle mais personne ne vient. Elle reporte à nouveau ses yeux sur le mystérieux jeune homme et chuchote doucement pour le rassurer :

« Ne t’inquiète pas. Il ne peut rien t’arriver ici… je vais m’occuper de toi d’accord ? Mais tu dois me dire ton nom, et ce qu’il se passe ! »

Elle tente de se relever mais le jeune brun s’accroche à ses bras avec force et l’attire vers lui dans un geste désespéré. Elle l’enlace doucement, ne sachant trop comment réagir face à sa détresse. Erin n’avait jamais été très tactile et câline, pourtant elle était bouleversée de voir autant de peine et de douleur dans les yeux d’une si jeune personne. Il ne pouvait pas être une recrue, il était trop frêle, trop « précieux » pour devenir pacificateur. De plus, il disait venir du Capitole. Personne du Capitole ne venait jamais perdre son temps au Deux, si ce n’était pour les Jeux ou pour une toute autre raison. Erin secoua la tête et prit à nouveau le visage de son interlocuteur tourmenté entre ses mains. Si jamais un de ses camarades avait fait souffrir le jeune homme, il le regretterait amèrement, elle s’en faisait la promesse !  

« Je suis la recrue Leventhorpe… Appelle moi Erin s’il te plait. Calme toi… ça va aller », lui murmura-t-elle les yeux dans les yeux.

Spoiler:
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Bloom Rajaël
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MessageSujet: Re: let the fear control you | erin   let the fear control you | erin Icon_minitimeLun 27 Juin - 17:42


let the fear control you







Je joue à Cola Mayar avec des anges et des démons. lomepal


Je baisse le regard. Baisse la tête. Mon corps traîne toujours à terre. Simplement reposé le long du tunnel. Orphelin. Sacrifié. Déchet jonchant le sol glacé. Les épaules voûtées, je me laisse pour mort. La fille se baisse. Tout près de moi. Elle pose ses mains sur la peau suintante de mon front. Dans une caresse singulière qui me brûle. Puis elle glisse ses phalanges sur mes joues nues et amochées. Peu à peu, elle me vainc. Je n'ai plus d'armure. Je n'en ai plus depuis des années déjà. Elle s'arrête et laisse ses doigts posés sur mon épiderme blafard. Son regard céruléen se plonge dans le mien. Sombre et morbide. Mes prunelles, souveraines de la peur. De l'effroi. De la démence.

— Je vais m'occuper de toi d'accord. Tu dois me dire ton nom, et ce qu'il se passe ! elle me murmure. Elle desserre son étreinte. Tente de se redresser. Mais je me raccroche à elle. Pour l'éternel. Pour mon existence entière s'il le faut. Tantôt que je puisse vivre. Survivre. Vaincre. Et je mugis de douleur. De détresse. Alors ses mains reprennent leur course. Naviguent le long de mon cou. Pour l'enlacer. L'étouffer. Je reste inerte. Je suis la recrue Leventhorpe... Appelle-moi Erin s'il-te-plaît. Calme-toi. Ça va aller. Mais je n'écoute déjà plus. Le sang navigue sur mes pommettes. Coagule. Vient briser ma carnation de carrare. Elle relie mon visage. À ses cartilages contrôlés. Paisibles. Elle m'oblige à m'animer. À reprendre vie. À adosser mon corps chétif sur mes deux jambes. Je prends appui sur la paroi délabrée. Du long couloir. Je n'aspire plus qu'au sommeil éternel. Erin me relâche. D'un regard, je remarque un élément qui me glace le sang. Là. Juste au bout de cette galerie. De ce dédale infini. D'où je viens. Il n'y a rien. Pas d'hydre obsessionnel. Pas de monstre chimérique vêtu du blanc. Le couloir reste vide. Et j'entends toujours ses pas. Les pas du monstre de blanc vêtu. Les pas du barbare qui a broyé mon poignet. Mon omoplate. Les pas qui approchent. Vite. Trop vite. Les pas qui martèlent le sol dans une vésanie meurtrière. Alors. Où ? Où est-il ? Où est-il passé ? D'où vient-il ? Je tourne lentement mes deux prunelles luisantes. Vers le mur. Vers le bout du couloir. Puis vers Erin.

— Fuis ! Fuis ! je hurle. Nerveux. Tremblant. Incontrôlable. Mes ongles viennent à la rencontre du mur. S'enfoncent dans sa chair bétonnée. S'érodent. Le mur bétonné. Transi. Où j'appuie tout mon poids. Mon poignet m'envoie des décharges à chaque mouvement. Le pacificateur fou l'a cassé. Je vois l'allée en double. Deux mondes parallèles se chevauchant. Se frôlent. S'attirent. Deux corps sensibles et timides qui s'appellent. Se happent. Mais se fuient à chaque regard. Je suis prisonnier de ce temps. De cet entre-deux-monde qui me conduit en un lieu inconnu. Mes paupières se referment, cocon rassérénant. Et dans le noir total qu'elles m'offrent, je ne distingue plus aucun monde. Pas même le mien. Quand j'ouvre les yeux. Tout reste vide. Mon souffle s'accélère. Bruyant. Incoercible. Et je plonge dans une démence passagère. Au zénith de l'épouvante. De ténébreux vertiges s'emparent de moi. Je suis sous l'emprise de ma déraison. Je me lève enfin. Me redresse sur mes deux pieds. Je dois courir. Pour fuir. Pour survivre. Mais je reste planté là. Léthargique. À côté d'Erin. Mes pupilles enflammées quêtent une aide. Dans son regard. Mais rien. Je ne vois rien. Nul part. Une aide ne viendra pas. Elle ne viendra jamais.
Je repose mes doigts fatigués sur mes joues égratignées jusqu'aux os. Mon squelette profané gémit. Se tord de souffrance. Et si tout. Tout était un piège. Si cette Erin était le pacificateur assassin. Si les deux n'étaient en fait qu'un. Un seul et même corps. Une seule et même enveloppe. Si l'ange qui se tient là. N'est en réalité que l'ombre d'un ensorceleur. Un meurtrier sans foi ni loi.
Alors. Pourquoi ? Pourquoi convoite-elle mon trépas ? Pourquoi désire-t-elle une chose pareille ? Je suis bête. Tellement stupide. Je ris nerveusement. Enragé. Des raisons de se débarrasser de moi. Ça ne manque pas.
Et je préfère affronter une migraine monstre. Échapper d'entre ses griffes carnassières. Plutôt que d'y laisser mon âme. Mon corps futur cadavre putrescent. Mais je me résigne. Je ne peux pas filer. Ni m'évader d'ici.
Je ne peux même pas faire un pas. Ma tête bourdonne tant. Je dois m'appuyer sur le mur pour ne pas perdre l'équilibre. Mais ça va passer. Ça doit passer. J'hésite à me faire vomir. M'exorciser. Faire disparaître le démon qui m'ensorcèle. Qui m'embaume.
Quelque chose vient tendrement me chatouiller la joue. Je me rends compte qu'une larme s'échappe de mon œil. Je pleure. J'ai peur. De moi. De ce qui m'arrive. Puis mon cœur se met à tambouriner. Si fort. Que j'ai la sensation que mon assaillant va l'entendre. Mon assaillant fantôme. Quand bien même il ne s'agisse pas d'Erin elle-même. Mes organes cognent contre ma poitrine, m'arrachent l'épiderme. J'ai mal. Je veux japper. Je veux mordre. Je veux tuer. M'arracher les membres. Mais je fais un pas en avant. Je trouve une force en moi, incompréhensible. Et je me rends compte que je suis envahi par une rage salvatrice. Pour quoi ? Pour qui ? Seulement animée par la nécessité de retrouver mon père ? Mes ongles se détachent du béton. Et je tombe. À genoux. Et mon pantalon noir trop large se déchire. Quand je relève la tête. Je le vois. Je vois Ange. Mon frère. Mon jumeau. Dans sa superbe. Vêtu d'un costard impeccable. Révélant la musculature saillante de son corps d'apollon. Tandis que je porte des haillons sur mes épaules effondrées. Il arque un sourcil. Me sourit. Mielleux. Trop mielleux. Presque fier que je sois prosterné devant lui.

— Erin... je souffle. Car désormais les cartes du jeu ont été mélangées. Un nouveau protagoniste s'est invité dans le scénario. Et si Ange était le pacificateur tueur. Et si Erin n'était alors qu'un gardien rédempteur. Et ma mère. Ma mère qui est apparue. Ma mère qui a disparu. Là-bas. Plus loin. En un battement de cils. Je regarde mon frère me détruire du regard. Je me souviens encore. De ses paroles sirupeuses. Ses paroles qui franchissent les lèvres. Ses paroles que je répète dans un murmure fantomatique : « Tous te détestent au Capitole, Bloomy chéri. Tous. » Et je m'aperçois qu'il a les mains dans le dos. Et un de ses bras se meut. Se tend vers moi. Tend vers moi quelque chose de métallique. De glacial.

Ange pointe son arme vers mon crâne. Il va m'abattre.

— Ange, non s'il-te-plaît ne me tue pas. Ange ne me tue pas, c'est moi Bloom. Je t'aime ! je supplie. Je hurle une fois encore. Je referme les yeux une seconde. Attends le coup. Bang bang. Et plonge dans les méandres de ma folie. Ange est faux. Ange est faux. Il n'est pas là. Il est au Capitole. Il n'est qu'une illusion. Une illusion. Et le coup ne viendra pas. Au lieu, c'est mon cœur qui détonne. Je me relève. D'un bond. Je me tourne. Je m'accroche à Erin. Aide-moi. Aide-moi ! Et quand je fais volte-face. Il n'y a plus personne. Plus Ange. Plus que moi. Moi et Erin. Que je sers fort. Erin est réelle. Mais qui est-elle ? Mon regard se plisse. Se plonge vers le fond du couloir. Car je sais. Je sais qu'il y a encore une autre personne ici. Quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui a brisé les os de mon poignet. Je n'ai pas pu me faire ça seul. Je n'ai pas pu me faire ça seul ? Alors, une masse se distingue plus clairement. Tout au bout. C'est lui. C'est lui. Il n'est pas un spectre. Comme tous les autres. Il est réel. J'attrape les mains d'Erin. Mes doigts se perdent dans les siens. Comme un môme donnerait la main à sa mère. Erin. je murmure. J'entends les pas de l'homme. Les pas du monstre qui arrive. Les pas qui approchent. De plus en plus. Erin. Sauve-moi Erin. Cache-moi ! Il veulent tous me tuer. Tous ! et je crois pleurer encore. Quand je sens qu'une autre goutte vient caresser mes lèvres. Mais je me rends compte que c'est de la sueur. Mon visage est embaumé de sueur.

J'ai bien aimé ton rp I love you j'espère que papa LR va rapidement être pris, tout comme maman Rajaël, on pourra faire un repas de famille let the fear control you | erin 1881463262

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MessageSujet: Re: let the fear control you | erin   let the fear control you | erin Icon_minitimeMar 19 Juil - 11:50


BLOOM & ERIN
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Erin passa une main dans ses cheveux, les remit doucement en ordre. Le front du jeune homme perlait de sueur et tous ses membres tremblaient à l’unisson. « Fuis ! Fuis ! », se mit-il à hurler. Elle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle, cherchant vainement une explication à la panique de l’inconnu, mais il n’y avait rien. Ils étaient terriblement seuls dans ce couloir. Pas un bruit, pas une âme. La jeune pacificatrice lui attrapa les mains et siffla entre ses deux pour le calmer. Les yeux fermés, il semblait lutter contre des démons intérieurs, apparemment coriace et déterminés à le rendre fou. Ou peut-être était-il déjà fou ? La jeune femme se ravisa. On ne devait jamais juger un livre sur sa couverture, c’est ce qu’on lui avait appris depuis deux ans déjà. Que ce soit en bien ou en mal, une personne ne devait jamais être jugée trop vite. Il fallait lui laisser une chance. L’aider ?

Le cœur d’Erin se serra quand l’inconnu rouvrit les yeux. Elle y vit la détresse, la douleur. La peur. Une peur grandiose. Immense. Impérieuse. Elle eut envie de le serrer contre elle et de sécher ses larmes de détresse qui roulaient le long de ses joues blanches. Erin observe religieusement son poignet enflé entre ses mains, et constate que chaque mouvement arrache un petit rictus de douleur au jeune homme.

Il avait l’air bien jeune pour quelqu’un avec un air aussi triste et tourmenté. Les traits tordus par la douleur et la peur, il gisait ainsi, sur le sol froid de l’Ecole. Erin s’assit discrètement à ses côtés et l’observa silencieusement. Les ongles plantés dans le mur, on aurait dit un animal sauvage. Pris au piège. Etait-il battu ? C’était peut-être pour cette raison qu’il était venu jusqu’au Deux, pour trouver de l’aide et fuir ses détracteurs au Capitole ?!
Erin entreprit de vérifier sa théorie et se pencha doucement sur lui. Il suffisait d’un seul bleu, d’une seule ecchymose. Elle défit un bouton de son col, et le souleva d’un seul doigt, de peur que le jeune homme ne comprenne son manège. « Erin », soupira-t-il subitement. La jeune blonde sursauta à son propre nom. La tristesse dans sa voix, l’angoisse. Elle reconnu immédiatement ce ton. Elle se revit quelques années auparavant, dans les bras de sa mère. Elle était « malade », elle refusait de se lever et d’aller au travail depuis des semaines. Ou des mois ? Elle ne savait plus. Elle était bien trop petite, bien trop innocente et douce pour comprendre toute cette douleur. Mais maman ne sortait jamais du lit, elle restait tapie dans l’ombre. Elle ne sortit plus jamais à vrai dire.
« Ange, non s'il-te-plaît ne me tue pas. Ange ne me tue pas, c'est moi Bloom. Je t'aime ! », hurla-t-il encore.
Erin scruta une nouvelle fois le couloir, mais il n’y avait toujours personne, ce qui l’étonna – car avec le boucan que le jeune inconnu faisait, cela aurait du alerter la moitié de l’Ecole. Il se relève, la jeune pacificatrice tente de l’en empêcher, s’accroche à lui de ton son poids, mais il l’emporte. « Aide-moi. Aide-moi ! », dit-il dans un bond. La jeune femme l’observa calmement, les yeux écarquillés. « Qu’est-ce qui se passe ?! Je suis là ! Je suis là pour t’aider ! », lui murmura-t-elle doucement. Elle lui fit un petit sourire compatissant, compréhensif, mais il n’en était rien. Elle était perdue, perdue dans la folie du jeune homme. Perdue dans un océan d’incompréhension. Elle ne savait plus quoi lui dire, plus quoi faire. Elle essayait désespérément de le rassurer, d’apaiser ses tourments. Mais rien n’y faisait. Il s’agitait devant elle, hurlait, pleurait. Elle sentit un malaise s’installer en elle. Elle n’était pas prête, elle n’avait pas les nerfs assez solides.
Erin entendit subitement des pas à l’autre bout du couloir, les pleurs du jeune inconnu avaient du finalement alerter d’autres recrues ou le personnel administratif qui travaillait non loin de là. Elle soupira de soulagement. Quelqu’un de qualifié allait enfin pouvoir prendre la relève.

« Erin. Sauve-moi Erin. Cache-moi ! Ils veulent tous me tuer. Tous ! », pleure-t-il doucement, attrapant les mains de la blonde au passage. Il les serre fort contre lui, bien trop fort. La jeune femme comprit rapidement qu’il n’est pas prêt de la lâcher. Erin se mordit la lèvre inférieure, perplexe. Deux choix s’offraient à elle, soit elle le laissait planté là et d’autres allaient prendre la relève. Soit elle restait auprès de lui le temps qu’il se calme. Si c’était seulement possible qu’il se calme… Option deux bien trop risquée. Elle avait des tas de choses à faire encore aujourd’hui, et la manière douce n’avait pas du tout eu d’effet sur ce mystérieux jeune homme. Il fallait qu’elle s’en débarrasse au plus vite. Mais ces deux grands yeux bruns la scrutaient, la suppliaient en silence. La curiosité l’emporta une nouvelle fois, et elle le traina de force jusqu’à un petit débarra. Elle plaqua une main sur la bouche du jeune torturé et lui intima de se taire. Les pas s’effacèrent progressivement dans le couloir. Ils se retrouvèrent à nouveau seuls. Livrés. Face à l’autre. Erin plissa le front et se pinça l’arrête du nez, visiblement soucieuse.
« Il faut que tu te calmes, explique moi… Qui est Ange ? », soupira-t-elle. « Qui es-tu ? Pourquoi est-ce que tu cries comme ça ? Qui veut te tuer ? », poursuivit-elle. Elle commença à faire les cents pas dans le cagibi minuscule puis se laissa retomber par terre, excédée. Qu’est-ce qui lui avait encore pris ? Elle allait devenir pacificatrice, représentante des forces de l’ordre, bon sang ! Pas Mère Térésa ! Sauver la veuve et l’orphelin ? Encore une brillante idée Erin ! « Ici tu es en sécurité d’accord ? C’est notre forteresse. Personne ne te fera du mal tant que je suis ici avec toi, c’est compris ? », lui dit-elle les yeux dans les yeux.

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Bloom Rajaël
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Bloom Rajaël
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△ à Panem depuis le : 27/07/2015
△ humeur : Perdu
△ âge du personnage : 24 insomnies
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MessageSujet: Re: let the fear control you | erin   let the fear control you | erin Icon_minitimeLun 1 Aoû - 10:21

Let the fear control your body
Erin & Bloom
Était-ce bien la mort ? Je m'étais imaginé une nuit plus noire, un silence plus lourd ▬ ZOLA + theme song

J'entends les pas. Les pas ouatés de muses en odyssée. Les pas des muses qui fuient. Qui s'abandonnent. Qui s'offrent aux charognes. Désobéissant aux dieux leurs pères. Là-bas. Aux cieux. Les pas qui martèlent le sol jonché d'horreurs passés. Des horreurs lamentées. Des horreurs sacrifiées. Des secrets. J'ouvre grand les yeux translucides. Alerte au moindre bruit. Mais je m'effondre. Je me noie. Je coule. Je meurs. Dans l'océan de larmes qui embaument mon corps. Ma poitrine. Comme on embaumait les dieux pharaons. La sueur m'étouffe. Le sang invisible, irréel, coagule. Mon coeur s'essouffle. Et les pas approchent. Les pas enténèbrent déjà de leur murmure. Le murmure des titans et damnés. Je suis déjà trop haletant. Trop suintant. La silhouette bondissant au bord d'un précipice. Tressaillant sur les abysses.
Je ne respire plus. Et je ressers l'étreinte de mon poignet autour du sien. Les sanglots moirés aux aguets. En fait. Je ne suis même pas sure qu'il s'agisse d'un humain. C'est vrai. Peut-être. L'endroit regorge de bestiaux primitifs et de simulacres fautifs. Tous prêts à vendre père et mère pour m'égorger vif. Pour me faire souffrir le martyre. Simplement parce que je suis né pour ça. Pour souffrir. Pour faire souffrir. Ils sont là pour ça. Qui suis-je ? Que suis-je ? Rien. Personne. Si je crevais en vrai. À qui je manquerais ? Aux marginaux du coin ? Dans les bas-fonds capitoliens ? Qui seraient contraints à se sevrer des exctas ou de la coke qu'ils me vendent ? Ma mère ? Mon frère ? Il serait abattu ? Étranglé ? Atteint d'un coup de fouet ? Non. Il est comme moi. Il est un diable dépourvu de sentiments. Alors je doute. Je doute une seconde que son âme s'éteindra en harmonie avec la mienne.
Les cartilages d'Erin chevauchent. Ma poitrine sous le tissu. Fouaillent un instant ce teint de carrare. Qui miroite ma sombre silhouette déchue de l'acmé vandalisée. Elle m'embarque loin. Loin. Elle m'embarque. Dans la réalité de cet amas de prières qui me brise. Les os. À chaque mouvement. Qui arrache un cri strident de douleur à chacune des tentatives. Pour extirper mon corps appauvri de là. Je souffre. Comme un forçât. Je pleure. J'ai peur. Et j'aimerais tant quitter cette terre. Ce territoire nu d'invasion. Là où je n'ai de place. Là où il n'y a plus de place. Là où même les plus riches rois son chassés. Condamnés. Exécutés. Je ne sens plus rien de mon corps. Sinon mon crâne, mon buste. Mes deux bras et mon ventre. Rien. Un amas de débris. Une montagne de dépouilles. Là, un squelette abandonné de sa chair. Sinon une montagne de membres disloqués. Et de veines asséchées. La poitrine. Faible, opprimée, trop opprimée pour respirer. Trop même pour suffoquer. Boum boum. Je vis. Mon coeur tressaute. J'halète. Le souffle est saccadé. Le cœur est forcé de repousser une tonne de roches leurrées pour pouvoir se gonfler. Inspirer. Expirer. Boum boum. Et j'en peux plus. Vraiment. Peut-être le môme écervelé aurait-il préféré crever sur le coup. S'évader. Se décomposer vers la nouvelle vie que les dieux et les démons lui ont offerte. Boum boum. Et ça me rend incontrôlable. Labile. Erin plaque mes bras le long de mon corps. Elle me saisit par le col. Me traîne de force. Comme on traîne un clebard. Vers l'inconnu. Quelque part entre la nuit et du jour. Entre les vivants et les morts. Je pousse les gens tout autour de moi sur mon passage. Cette foule qui m'asphyxie. Mais ils s'en contrefichent. Ils sont irréels. Une peuplade. Une armée de chimères. Ils doivent tous être dans le coup. Alors, je tente de les mordre. Et je jappe. Je joute. Mais ils esquivent d'une telle facilité que ça me fait geindre. Encore. Encore. De ces coulées de sanglots je pourrais déteindre. Ils font battre mon crâne contre le mur.  Mais il n'y a personne. Personne dans ce couloir. Personne dans le tunnel. Personne. Moi. Erin. L'allochtone qui m'émiette égaré plus loin dans le dédale. Bloom, Erin, l'inconnu. Nous trois. Et je serre les dents pour ne pas hurler davantage. Alors qu'elle plaque elle-même sa paume sur ma bouche. Mes vertiges me donnent la sensation de voyager au milieu de milles teintes qui dansent autour de moi. De mon essence esquintée. Tout est flou. Tout est paranormal. Et je sens qu'Erin me pousse au sol. Je tombe sur mes hanches. Et mon corps chétif éprouve trop de difficultés à supporter tant de douleurs putrescibles. Je sens mes os au bord de la rupture. De la tragédie céleste. Et je vois déjà mon squelette m'abandonner. Me réduisant à un amas de peau flasque et ivoirine. Je divague. Je rêve. Je suis peut-être faux. Je suis peut-être fou. Aussi. Tout est noir autour de moi. Les ténèbres ont eu raison de moi.  Mes orbes se referment d'eux-mêmes. Et les pas approchent toujours. Parmi cette foule mondaine. Cette foule modèle. Cette foule manichéenne. Cette foule surhumaine. Il n'y a plus personne. Je suis seul. Avec moi-même. Avec Erin. Et ça m'angoisse. Je ne sais pas où je suis. Aux confins des enfers. Au centre de la terre. Au tréfonds de l'univers. Peut-être un local. Ou un cagibi. La pièce baigne dans l'ombre. Je crie. Je bats le sol des talons. Je piétine. Et à tâtons, je trouve le mur. Glacial. Méprisable. Façonné dans le marbre. Mes phalanges le longe. Le dompte. Et la poignée d'une porte vient se glisser toute seule entre mes doigts désarticulés. Mais je ne l'abaisse pas. Je reste figé. Je reste éreinté. Le trépas sonnant comme le glas. Je décide de m'asseoir à même le sol. Et mes ongles viennent à la rencontre de mon épiderme. Je dois me calmer. Alors je commence par me griffer tout le bras. Et j'arrête quand je sens des perles de sang jaillir sous le bout de mes doigts souillés. J'attrape mon visage entre mes mains. Et plante mes ongles dans mes joues. Je respire. Souffle fort. Comme une bête. Mais j'ai du mal, comme si quelque chose barrait l'air à mes poumons. Et ça me blesse. Ça me fait torture. Je me recroqueville sur moi-même. Fœtus désincarné. J'attends. J'attends qu'on vienne me sortir de cet endroit. Mais personne ne viendra. Alors. Qu'est-ce que j'attends ? Puisque rien n'est à attendre. Ni personne. De toute manière, je suis presque mort. Mort d'utopie. Mort d'euphorie.

— Il faut que tu te calmes, explique-moi... Qui est Ange ? Qui es-tu ? Pourquoi est-ce que tu cries comme ça ? Qui veut te tuer ? elle tourne en rond. En rond. Et mes phalanges viennent suivre la trace des plaies rougies à la surface de ma propre chair. Comme s'ils suivaient un chemin corrosif. Abrasif. Mes prunelles sont rivées sur les lacérations. Fascinées. Médusées. Écorchées.  Ici, tu es en sécurité d'accord ? C'est notre forteresse. Personne ne te fera du mal tant que je suis ici avec toi, c'est compris ?

— Non... je murmure fantôme esseulé. Entre deux sanglots arrachés. Entre deux effrois effrontés. T'es avec eux. et je le sais. Car je n'ai pas d'alliés dans ce monde. Dans cet asile incommensurable. Parce qu'une créature béotienne comme moi ne mérite rien d'autre que la guerre patricienne. Que le châtiment le plus pure. La guerre mère. Mère. Tout puissant. À qui je dois ma liberté. À qui je dois me dévouer. Une force invisible en laquelle peu croient. En laquelle j'ai jeté mon surcroît. Le soupçon d'une brève foi. Erin je vais me rattraper je le jure, je veux pas échouer ! je me suis levé. Pour m'effondrer à genoux. À ses pieds. Vaincu. Soumis. Un esclave répudié clamant sa rédemption la plus vandale. Pauvre de sens et d'esprit. J'erre. Je divague. Je m'égare. Comme dans un volute d'effluves de chanvre. De champagne. Je dois rester ici ! je tonne. Banalité cassante, insuffisante, ballante. Mais dans le regard, les étincelles ont disparu. Des flammes orangées mordent désormais quiconque observerait l'homme détruit, piqué en plein cœur. Non, je ne me méprends pas. Je n'ai plus aucune carte à poser sur le tapis. Je sait que l'horreur a anéanti pour l'éternel l'homme que j'ai pour conscience. Que cette enveloppe tranchante va ulcérer sa vie. Sa chair, son âme entière. Et va emporter avec elle ses envies. Sa rage de vie. Dans les méandres de l'enfer. Sans regarder l'homme de la conscience. Sans l'écouter. Sans partager une quelconque détresse. Il se lève, part. Et me quitte à jamais. Mon deuxième moi. Ma fantaisie. Double je. Je suis pas fou. Pas comme ils disent ! et les cartilages calleux remontent d'eux-même sur l'ombre d'Erin. Dans un ballet d'accros. Mes doigts s'accrochent à ses vêtements. Escaladant le tissu qui voile son corps. Grimpent jusque son thorax. Reposant. Enterré. À son entière merci. Je veux juste savoir la vérité... J'ai besoin. je murmure. À présent. Comme si je n'étais pas là. Car je ne suis pas là. Je suis las. Mais l'autre Bloom. Enfiévré. Empuanti de pourriture. L'autre corps étrange ne peut plus passer à travers la lame acérée. Pas sans en ressentir la douleur. La douleur des organes transpercés. Montrés, dévoilés aux regards d'étrangers. Une marche de la honte qui déferle sur son corps vêtu de sang. Mon propre sang. Celui de mon cœur asphyxié. Endolori. J'en ai besoin pour vivre. j'achève. Je tue. J'assassine.


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Erin Leventhorpe
DISTRICT 2
Erin Leventhorpe
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△ multicomptes : avery j. hawthorne
△ à Panem depuis le : 30/12/2015
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△ âge du personnage : vingt-six ans
△ occupation : apprentie charpentier - a abandonné sa formation de Pacificatrice au bout de presque deux ans.


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MessageSujet: Re: let the fear control you | erin   let the fear control you | erin Icon_minitimeJeu 1 Sep - 13:51


BLOOM & ERIN
let the fear control you

Erin continua d’observer calmement le jeune homme qui sanglotait devant elle. « T’es avec eux… », lâche-t-il soudain. La jeune recrue ouvrit la bouche, comme pour s’expliquer, mais aucun mot ne sortit. Elle resta muette. Muette et perdue.  
« Erin je vais me rattraper je le jure, je veux pas échouer ! Je dois rester ici », ajoute-t-il en se levant. Elle lui attrapa le bras, instinctivement, comme pour l’immobiliser, mais se ravise rapidement. Elle a vu à quel point le jeune homme était puissant et torturé. Inutile de l’apeurer d’avantage ! Toujours sans un mot, elle se rapproche de lui et lui lance un petit regard timide, qui se veut rassurant. Mais la jeune femme est dépassée, elle-même ne sait toujours pas comment gérer la situation. Comment le gérer lui. Cet inconnu tourmenté. « Je suis pas fou. Pas comme ils disent ! », piaille-t-il en s’accrochant à ses vêtements. Erin eut un mouvement de recul, un hoquet de surprise. « Je sais ! Je sais ! », scande-t-elle en l’implorant du regard. « Je veux juste savoir la vérité... J'ai besoin… ». La jeune Leventhorpe plonge ses yeux bleus dans ceux de l’inconnu. Elle cherche désespérément une conscience, un éclair de lucidité auquel s’accrocher… mais rien. Les larmes et la sueur ruissèlent sur ses joues. Il était comme possédé. La jeune femme pouvait sentir les battements de son cœur à travers ses mains tremblotantes. La panique s’empara d’elle aussi. Elle ressentit la peur qui l’habitait. « J'en ai besoin pour vivre », conclu-t-il d’une voix morte.

Erin l’étreignit une nouvelle fois. Brutalement. Sans réfléchir. Elle l’aspira contre elle et lui caressa silencieusement le dos. Elle ressentait l’effroi, le vide, la douleur. Ses muscles se mirent à la faire souffrir subitement. Comme si à chacun de ses souffles, elle recevait un autre coup. Unis. Ils étaient là. Ils souffraient en silence. Elle se souvint de sa mère, de ses hurlements de douleur et des crises dont elle était prise chaque nuit à la fin… Elle aussi était folle. C’est ce qu’ils disaient. Elle avait fini par céder, par se laisser aspirer par la noirceur. La corde au cou, elle avait rendu un dernier souffle, comme un dernier cri. Chaque soir Erin revoyait le corps sans vie de sa mère qui pendait au dessus de son lit, et c’est avec cette image macabre que la jeune fille avait dû trouver le sommeil depuis.
Sa mère, elle aussi était une pacificatrice de renom dans le Deux, et le Dix, où elle avait officié pendant un temps. Mais alors que la petite Erin allait avoir sept ou huit ans – elle se souvenait à peine – sa mère sombra dans une folie sans nom, qui la dévora. C'était à son tour.

« J’aimerais que tu m’expliques. Je suis désolée si je t’ai fait peur… Mais non. Je ne suis pas avec eux. », dit-elle du bout des lèvres, les mains plaquées de part et d’autre du visage du gamin. « Tu vas pas mourir. Je suis avec toi, regarde… ». Erin attrapa une de ses mains et y déposa un baiser bienveillant, sans arrière pensé. Un baiser, comme une promesse, comme un soutien. L’inconnu, ses pleurs, il n’était encore qu’un enfant. Il était là où elle s’était tenue deux ans plus tôt, face à ses gens malveillants qui vous scrutent et vous notent. A force elle aussi s’était usée, elle aussi avait déjà pensé à baisser les bras. « C’est quoi, ton nom, pour commencer ? », reprit-elle d’un ton encourageant. Garçon du Capitole, enfant abandonné.
Erin s’assit en tailleur face à lui, et l’invita à faire de même, et n’oublia pas de fermer le loquet de la porte derrière elle, afin de rassurer le jeune homme.  « Tu vois ! Ils ne peuvent plus rentrer maintenant… Il n’y a que toi et moi… ». Elle s'arrêta brusquement. Des pas passèrent près de la porte mais continuèrent leur route jusqu’au bout du couloir, qui redevint rapidement silencieux. A l’abri de ce petit cagibi, elle aussi se sentait en sécurité et tranquille. Elle subirait certainement les remontrances de ses professeurs et supérieurs pour son comportement, mais pour le moment, elle était seule face à ce mystérieux capitolien à la recherche de la vérité… Mais quelle vérité ? Elle fronça les sourcils. Peut-être était-il vraiment fou ? Non, elle n’allait pas porter de jugement trop hâtif comme les autres.
Elle allait le rassurer, l’apprivoiser comme un animal sauvage. Elle allait le ramener à la raison et le faire parler. Ses reflexes de pacificatrice reprirent le dessus rapidement. Il n’était pas un témoin ou un suspect ! Nul besoin de l’interroger comme tel ! Erin secoua la tête. Il parlerait s’il en avait envie, elle devait d’abord le laisser se calmer et gagner sa confiance. Elle lui tendit une main, un sourire timide se dessinant sur son visage : « On va recommencer les présentations qu’est-ce que tu en dis ? Je m’appelle Erin, j’ai vingt ans. Je viens du Deux et je vais bientôt terminer ma formation… et devenir pacificatrice… même si tu t’en doutes ! », dit-elle en haussant les épaules d’un air faussement léger, comme le faisait habituellement son père. Cette pensée lui serra l'estomac. Elle retint un petite rire jaune.

Et là ils étaient, face à l'autre. Deux corps meurtris et deux coeurs brisés. Deux destins.

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