Ce sujet est mis à votre disposition pour mettre en scène votre tribut dans la zone si vous n'avez pas besoin d'en faire tout un sujet avec un autre membre. Il restera pendant toute la durée des jeux, c'est pourquoi nous vous demandons d'indiquer avant votre message le jour et l'heure où se déroulent les actions que vous décrivez.

Cela ne remplace pas les sujets obligatoires que nous vous demanderons de faire.

Tout allait vite, beaucoup trop vite. Il avait réussi à trouver Eurydice et l'avait embarquée, malgré elle. Sa main s'était mêlée à la sienne et ils avaient couru jusqu'à la Corne d'abondance. Ethan devait être en train de hurler devant la retransmission mais ce n'était pas grave. Sans au moins un objet, ils ne pourraient pas s'en sortir, dehors. Il fallait qu'il attrape quelque chose, c'était vital, pour lui comme pour Eurydice. Alors, il avait regardé tout autour de lui, tous ces enfants qui couraient, certains qui se débattaient. Dans ce tumulte, il n'avait même pas entendu la détonation. Trop occupé à penser à récupérer Eurydice. Trop occupé à penser qu'il se devait d'aller à la Corne pour y récupérer la première chose qui lui passerait sous la main pour se protéger. Il n'avait pas entendu la détonation. Il n'avait pas vu la chair exploser. Il n'avait même pas fait attention au sang qui avait éclaboussé bon nombre des tributs. Il s'en rendrait sûrement compte. Mais pas pour le moment. Sa main serrait fermement celle de la petite blonde, l'obligeant à courir à son rythme. La Corne était là, juste là. Tout ce qu'il voulait, c'était éviter les carrières. Le carrière. Quinn. Courir jusqu'à la Corne, attraper quelque chose et partir. Mais partir où ?

Ils étaient les premiers sur place. L'espace d'un instant, il lâcha la main d'Eurydice et empoigna une hache. C'était tout ce dont il avait besoin pour la protéger. Il la souleva sans peine et récupéra aussi une gourde et un paquet, certainement des galettes. C'était suffisant. Ils n'avaient plus le temps. Andro reprit la main d'Eurydice :

" - Cours ! ".

Il n'était pas tendre. Il criait, il la malmenait et la faisait courir dans tous les sens mais c'était pour son bien.Enfin. Enfin il avait vu : la forêt. Ce n'était pas leur forêt mais, pour l'instant, c'était tout comme. Et il y avait un arbre, un arbre immense. C'est là-bas qu'ils iraient.

CORNE D'ABONDANCE - JOUR 1 (13h05)
79TH HUNGER GAMES

La corne d'abondance n'avait jamais été aussi propre. Même les pièces ensanglantées du corps sans vie de la fille du Dix avaient été minutieusement retirées de la pelouse fraîche par les hovercrafts. J'avais observé la scène d'un peu plus loin, alors que je faisais mon tour de repérage aux alentours de la corne. Je ne l'avais pas quittée depuis le bain de sang de ce matin. Tout le monde avait fui les lieux. Certains avaient pu se servir, d'autres n'avaient pas eu le temps ou le courage de s'approcher. C'était une réelle satisfaction de savoir que j'avais tous ces objets rien que pour moi, à ma disposition. Mais je ne me reposais pas sur mes lauriers, parce que je savais que c'était le début et que j'avais encore beaucoup de chemin à parcourir pour prétendre un jour à la victoire. Bientôt, si le sort m'était favorable, je sortirais d'ici en vie. Mais je ne me faisais pas trop d'illusion, le chemin était long et difficile. Beaucoup de sang devrait couler pour que tous les autres tributs soient éliminés. Et si le mien devait également se répandre dans l'arène, ainsi soit-il.

Je croquai mes dents dans une pomme originaire d'un petit ballotin dans la corne d'abondance. Un petit vent s'était levé sur la plaine, je voyais l'herbe onduler gracieusement. C'était beau, pour de la synthèse quand même. Je poussai un soupir. Là, tout seul, avec tout à ma portée, je m'ennuyais. Je me doutais bien que personne ne viendrait mettre les pieds ici le premier jour. Beaucoup trop risqué. Mais je n'avais pas d'alliance. Je n'avais personne à qui me "fier" dans l'arène. On m'avait souvent dit que c'était mauvais, la solitude. Il ne s'agissait pas de confiance envers une personne, mais les alliances étaient souvent rapides, éphémères, pour se débarrasser plus vite d'un tribut tenace. Un tribut comme moi en somme. Je n'avais que moi-même pour assurer mes propres arrières en réalité. J'allais devoir redoubler de vigilance, ou alors considérer la possibilité de m'allier avec quelqu'un, même si on finirait par s'entretuer au final.

Je reportai mon regard sur la grille où les armes de jet étaient disposées. Là, à l'intérieur de la corne, j'avais fait mon premier mort. La fille du Six n'avait pas eu de chance, et surtout pas de jugeote. Elle s'était attendue à quoi, face à un carrière ? Je saluais son courage et sa détermination, mais c'était du suicide sur tous les points. Je me rapprochais des caisses que la fille du Six avait fait tomber en se débattant entre mes bras tout-à-l'heure lorsqu'un bruit sourd à deux pas de la grille m’interpella immédiatement: je n'étais pas seul. Je fronçai mes sourcils et attrapai un petit couteau que je gardais avec les autres précieusement sur ma ceinture, sourcils froncés. Une caisse tomba quelques secondes plus tard à mes pieds. Je remarquais l'ombre de la silhouette sur le sol. Ah, un invité surprise. Je m'approchai, calme et détendu, poussant d'un coup la caisse pour y découvrir un garçon recroquevillé, tenant fébrilement une trousse de secours entre ses petites mains, pour cacher son visage rongé par la peur. Le co-tribut du Six. C'était donc pour ça que la fille ne s'était pas poussée... Je comprenais beaucoup mieux à présent. Elle voulait protéger son partenaire. Une tentative vaine qui était vouée à l'échec. Je poussai un soupir et m'accroupis à la hauteur du pré-adolescent qui reculait du plus loin qu'il pouvait, sauf qu'il était bloqué contre les parois de la corne. Il était pris au piège, dans sa propre cachette. « Elle a quand même su te cacher trois heures, c'est pas mal. » lui fis-je sur un ton neutre, le visage inexpressif. Je me relevai en faisant tournoyer mon couteau dans ma main. Il pensait pouvoir se défendre avec cette simple trousse de secours ? Je la lui arrachai des mains sans difficulté, la posant sèchement sur la caisse que j'avais déplacé plus tôt. « Sais-tu ce qui est le pire, dans tout ça ? » poursuivis-je en jouant avec la lame aiguisée du couteau, pensif. Je braquai ensuite mon regard assassin sur le sien dévoré par « C'est qu'elle s'est sacrifiée pour rien. » J'attrapai ensuite le petit Joe par sa tignasse noire. Il s'agrippa à mon bras en me suppliant de l'épargner, trop jeune pour mourir. Mais il pouvait me remercier, il éviterait de mourir plus tard de faim ou de soif. Dans un dernier regard qui se voulait rassurant, je plantai mon couteau dans la nuque du tribut qui se cambra sous la douleur vive, mais il mourut quelques secondes plus tard. Rapide, propre, efficace. Le coup de canon retentit dans l'arène. Je tirai le corps du tribut en dehors de la corne pour permettre à l'hovercraft de le récupérer plus facilement, tandis que je nettoyais le couteau que j'avais utilisé pour abattre le garçon. Neutre. Calme. Effrayant. Et quelques minutes après avoir de nouveau répandu le sang, je repris ma pomme pour finir de la manger, comme si de rien n'était.

Les gens, depuis leurs écrans, pourraient être horrifiés devant cette mise à mort plus qu'immorale.
Mais tout ce qu'ils verraient de moi dans ces jeux, c'était le monstre que j'étais devenu.

JOSHUA
VOLUME VI, CHAPITRE 03 (JEUX, JOUR 01, 10H12) ~ CORNE D'ABONDANCE

Tout s’était bien passé trop vite : le compte à rebours, l’explosion de la jeune femme handicapée, les sauts des tributs sur le socle, la course, le sang fusant d’artères et veines, les mains s’agrippant de toute fougue et de toute rage aux objets et armes signant une chance de survie ; toutes ces choses étaient plus compliquées à vivre plutôt qu’à regarder : c’est ce que ce dit Joshua, revenant vers la corne d’abondance, quelque peu essoufflé par la peur et l’angoisse d’y retrouver déjà des carrières ayant terminés leur massacre, ayant repris leurs esprits, ayant commencés collaborations ou tortures entre eux. Il plonge à terre sur l’un des ponts faisant parcelle entre périphérie et corne d’abondance. Il regarde, désormais agenouillé, si rien ne vient – rien ni personne. Et il n’y a rien. C’est sa chance. Il se lève et commence à courir, un peu baissé, se disant sûrement intérieurement que ça lui permettrait d’être moins vu alors qu’il n’en est rien, seulement un placebo inconscient ne faisant de lui qu’un piètre coureur et non l’homme invisible.

Le jeune homme entend un fracas à l’intérieur de la boîte d’acier. Il prend peur, se lève complètement et court vers la chose de métal avant de se jeter contre son mur. L’idiotie de vengeance fraternelle de Joshua l’avait amené à poursuivre Diane et Emerald, au sud de la corne, alors qu’il était prévu dès le départ de traquer l’avancée d’Evkjaä Lovecraft, qui s’était dirigée vers le nord. Le même nord que la blonde Eurydice, alliée de fortune – du moins dans la conscience du garçon du neuf. Le même nord qu’Andro Graham. Et maintenant, Joshua se retrouve assis au milieu de l’île de la corne d’abondance, le dos contre la paroi de la chose, haletant des mètres de trop qu’il a couru pour une imbécilité. Pourquoi est-il là ? Pourquoi suis-je ? Il aurait pu faire le tour de l’arène par la périphérie. Mais son instinct lui avait craché dessus dès cette première pensée. Pour lui, la périphérie grouillait des tributs reprenant leurs souffles après une rude bataille au bain de sang. L’instinct de Joshua s’était dit que la corne d’abondance, même regroupant des carrières, était bien plus sûre, dès lors que ces derniers allaient parler entre eux, reprendre leurs esprits, torturer leurs dernières victimes, faire le plein d’arme…

Les carrières. Mirant sa poitrine gonfler et dégonfler par les actions ventilées de ses poumons, Joshua y pense. Cette année semble être sa chance : les carrières sont des moins que rien. Ou presque. Il lui semble avoir croisé les hurlements de Blair. Emerald était à sa portée d’effusion de sang. Ivory est grand mais lui a attiré honteusement sympathie et compassion. Quinn sent le grand colosse aux pieds confectionnés de l’argile des solitudes. Seul Heda l’a inquiété. Mais ils sont seuls, tous, chacun. Cette année, ils n’ont même pas conversé, ne se sont même pas approchés. Joshua trouvera Evjkaä, puis Eurydice – et Andro, se dirigera directement vers le district un avant qu’il ne puisse s’affilier à qui que ce soit ; il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud.

Les bruits dans la corne de métal s’entendent de nouveau. Joshua agrippe une trousse de secours, se lève et court de l’autre côté du pont. Sa conscience lui hurle de ne pas tourner la tête, mais arrivé à quelques mètres du prochain passage vers la périphérie, il se retourne et perçoit une silhouette. Le quatrième. Il trébuche sur une lance, s’écroulant sur le sol, roulant avec elle, et tombant dans l’eau qui borde l’île. Il vient de fuir, de se réarmer, et se confirme les pensées perverties de manipulation : vendre le meurtre du district quatre au district un allait être une carte à jouer.

Son corps se relève sur la berge, mouillé de la tête au pied, et se remet à courir plein nord.