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| don't leave me ◉ pv rumer | |
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Avalon R. Sweenage △ correspondances : 13212 △ points : 2 △ multicomptes : dely, ridley, dahlia △ à Panem depuis le : 23/04/2011 △ humeur : mélancolique △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : garde d'enfants
| Sujet: don't leave me ◉ pv rumer Sam 17 Sep - 15:47 | |
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don't leave me ~ rumer&avalon Il était deux heures lorsque je regardai ma montre. Cela faisait maintenant des heures que j'essayai de m'endormir, dans mon lit de fortune où le sommeil venait bien rarement se joindre à moi. Je ne me souvenais même plus la dernière fois que j'avais passé une nuit digne de ce nom. Entre la tristesse qui m'envahissait, et la peur qui paralysait mon esprit, je n'arrivais pas à fermer les yeux bien longtemps. Ma sœur suppliant les autres tributs d'abréger ses souffrances, plutôt que mourir dans d'atroces souffrances, brûlée ou massacrée sous les coups des horribles tributs de Carrière ou encore pire, des mutations génétiques, était omniprésente dans mon esprit. Ou alors, mon père se prenant une série de balles dans tout le corps, étendu sur le sol à se noyer dans son sang sans aucune présence. Je savais très bien qu’ils n’étaient pas morts de ces façons, mais le sommeil ravivait toutes mes peurs et mes traumatismes. Une chance que je n’ai pas connu ma mère, sinon j’aurais du revoir sa mort sans cesse dans mes cauchemars. C'est d'ailleurs à cause de ceux-ci que j'ai découvert les activités de ma sœur. Plusieurs fois je l'ai entendu quitter la maison en pleine nuit, prendre les armes cachées de notre père pour aller chasser dans la pénombre avec Aiden Bregstone, le fils du maire. Tout cela était de sa faute, si je perdais ma sœur pour me retrouver seule, tout serait de sa faute et jamais je ne pourrais lui pardonner.
Je passais donc la nuit dans mes pensées, à m’imaginer ce qu’il m’adviendrait si je finissais seule, sans ma sœur, dans cette maison-taudis, sans aucune épaule sur laquelle me reposer et déverser mes flots de larmes. Mais il ne fallait pas que je pence à cela. J’allais encore passer une nuit entière à me torturer l’esprit, pour des choses qui n’arriveraient jamais. Je décidai alors d'aller prendre une petite douche pour rafraîchir mon esprit et mon corps, je sentais la sueur couler dans mon dos. Non pas qu'il fasse trop chaud à cette période de l'année, bien au contraire, je transpirais à cause de la peur et de la fatigue. Cependant, ce qui nous servait de salle de bain était dans un bien mauvais état, la douche, ou plutôt le filet d'eau qui coulait d'un tuyau dans un piteux état ne donnait pas vraiment envie de se laver, mais il le fallait bien. Et à cet instant-là, mon esprit en avait besoin. Je pris donc quelques minutes brèves pour redonner un peu de vigueur à mon corps et en pris la sortie, totalement dénudée. De toute évidence, ma sœur n’était pas là. Et si elle s'était réveillée, elle aurait entendu l'eau couler et ne serait pas entrer. Ma voilà donc à me mettre les premiers vêtements que je trouvais dans une armoire sentant le vieux. C'était un petit t-shirt trop ample pour ma taille fine, ainsi qu'un pantalon en toile assez épaisse, mais pas assez pour garder la chaleur de mon corps. Ces habits me rappelaient trop mon père mort au travail. Je poussai un petit cri suraigu de douleur et de plainte, je ne supportais plus cette situation. Je n'en pouvais plus de notre exploitation, mais j'étais bien incapable de me rebeller, et puis de toute façon Aiden m'avait fait comprendre qu'il ne voulait pas de moi. Il voulait sûrement être seul avec Rumer... Je n'étais que la petite chieuse de service qui ne voulait pas les voir partir par égoïsme à son avis, cela se lisait dans ses yeux quand il m'adressait la parole, c'est-à-dire une rare fois tous les six mois.
Il était près de cinq heures lorsque j'entendis du bruit à l'extérieur de la maison. Qui venait? Rumer était-elle démasquée et venait-on m’annoncer qu’on l’avait exécutée sur la grand-place? Qu'en était-il d'Aiden alors? Lui aussi avait reçu une balle dans la nuque pour faire comprendre que rien ne sert de tromper le Capitole? Je ne supportais pas cette idée, je me réfugiai dans un coin en espérant au plus profond de moi-même que ce n'était qu'une bête qui venait rôder dans le coin. Mais mon esprit se brouilla lorsque j'entendis la porte s’ouvrir. Je fondis en larmes, poussant un petit cri inaudible mais qui me brisa la cœur et serra mes entrailles. Cependant, j'entendis une voix qui m'était familière. Rumer revenait sûrement de sa partie de chasse et n’avait pas pris la peine de m’en informer la veille. Je tentai en vain d'effacer les larmes et la peur sur mon visage. Rumer connaissait trop bien mes émotions, mes sentiments envers n’importe quoi ici. Elle avait vu ce qui s’était passé lorsque l’on nous avait envoyé au Capitole pour un soi-disant repas de bienveillance. On nous avait empoisonnées comme de vulgaires bêtes, juste pour le plaisir de nous faire comprendre que nous n’étions que des pions dans leur vie. Mais ils avaient peut-être oublié que, sans leurs pions, ils ne pourraient plus jouer. Loin de moi l’idée de me rebeller, mais je ne voulais plus que Rumer se démène en vain, pour rendre le Capitole encore plus cruel et se faire tuer. Elle avait très bien entendu aussi mes cris de détresse qui appelaient Aiden lorsque le poison faisait effet.
« Tu étais encore avec eux... ? » Depuis qu'un message du Treize avait filtré dans le réseau de télévision, elle ne cessait de quitter la maison à des horaires les plus fous. Cependant, je ne les nommai pas. Déjà que Rumeur prenait des risques inconsidérés et totalement stupides, je ne souhaitais pas la livrer sur un plateau d'argent aux Pacificateurs qui pouvaient rôder dans le coin. Ou pire, d'autres habitants qui seraient partis la dénoncer, ainsi que ses compagnons. Je ne tenais pas à me retrouver à côté d'elle, Aiden et d'autres, à genoux sur la place, me prenant une balle dans le crâne.
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| Sujet: Re: don't leave me ◉ pv rumer Jeu 22 Sep - 18:49 | |
| Le statut de rebelle de Rumer commençait à se répandre à travers le District Neuf. Comme une trainée de poudre poussée par le vent. Chaque chuchotement, chaque fois que les femmes et les hommes faisaient du bouche à oreille. Étrangement, de savoir que sa réputation commençait à se fonder au sein de ses voisins, ne l’incitait pas à prendre du recul au sein mouvement illégal auquel elle se rattachait. Il n’y avait que cette voix au fond de sa tête qui lui répétait sans cesse dès qu’elle franchissait les limites grillagées de cette cage qui leur servait de village, de faire attention. Pas à elle, pas à ses paroles, ni ses gestes. De faire attention à ne surtout pas mettre sa petite sœur dans une mauvaise position. Peut-être que c’était ce qui la poussait instinctivement à ne pas se cacher comme certains hommes qui travaillent à l’usine d’hydroélectricité qu’on ne soupçonnerait jamais de comploter contre le Capitole. Peut-être que, chaque fois qu’elle arrivait avec des prises non-déclarées aux agents formé dans le Deux au marché noir et qu’elle allait les revendre à un prix plus avantageux pour Avalon et elle, elle se disait que c’était une façon – certes très dangereuse et risquée – de la protéger. Si elle s’affichait suffisamment pour être identifiée comme une personne aux occupations douteuses et que jamais sa sœur n’était vue dans de pareilles situations, le poids de ses implorations pourrait faire pencher la balance en sa faveur lorsque, à genoux sur la Grand-Place, elle serait menacée de mort pour tous ses crimes, elle jurerait que sa sœur n’a rien à voir avec tout ce que, elle, elle fait. Ce serait la vérité en tout cas et, qui sait, peut-être même que la colère et l’insatisfaction des habitants du district rassemblés autour du pilori lui permettrait bel et bien d’épargner la vie de la seule famille qui lui restait.
C’était devenu une habitude pour la blonde de s’éclipser aussi silencieusement qu’une ombre de la cabane qu’elle appelait ‘maison’ et de traverser le quartier pauvre du village. Des réunions clandestines organisées aussi secrètement que possibles à des heures où, à part quelques hiboux perchés sur leur branche, ils avaient la certitude de n’être écoutés par personne. Rares étaient les nouvelles têtes parmi ceux qui se joignaient braconniers, la peur avait le dessus de leur envie de faire quelques dollars de plus, mais le groupe préférait tout de même prendre quelques mesures de sécurité. Des rencontres organisées afin de chasser, oui, aussi une bonne occasion de vérifier si les pièges avaient fonctionnés et d’en poser de nouveaux si ça avait été le cas, mais la chasse n’était qu’une prétexte ou bien une nécessité trop grande pour être éloignée ne serait-ce qu’une fois par semaine. Le véritable prétexte de ces réunions était la rébellion, bien sûr. Partager les rares nouvelles en provenance des autres districts, décider qui serait partant pour la prochaine excursion en dehors du Neuf, … Ce fut une bonne nuit pour Rumer, décidément. Si elle brillait par la qualité de ses tirs et de sa capacité à viser avec justesse lorsqu’elle chassait avec son arc, elle ne pouvait pas en dire autant sur ses pièges. Au sol, dans les arbres, des trous dans le sol ou bien montés avec une corde, ils n’étaient jamais très efficaces et elle avait plus l’impression que les rares fois où elle attrapait un peu de viande fraîche grâce à ceux-ci, il s’agissait d’animaux malades ou blessés qui s’étaient échoués pile au bon endroit par coïncidence. Mais elle tâchait de s’améliorer. Elle n’avait pas le choix. Il y avait des fois où les pacificateurs semblaient avoir reçu l’ordre d’appliquer plus sévèrement les règles et de se promener avec son arc et son carquois sur l’épaule aurait été une trop grande provocation. Elle dépendait de ses pièges et, par le fait même, Avalon aussi. De ne pas manger, Rumer pouvait l’accepter. Mais elle ne se pardonnait jamais les fois où elle revenait les mains absolument vides et où elle ne pouvait pas mentir à sa cadette en lui assurant avoir mangé suffisamment dans la forêt et sur son chemin du retour. Mais quatre de ses pièges avaient fonctionné. Trois lapins et un écureuil. Un sourire satisfait apparaissait sur ses lèvres alors qu’elle nouait sa corde à nouveau.
Après avoir passé au vote, les rebelles décidèrent que Rumer serait la prochaine à quitter le district. Elle avait l’impression de pas l’avoir fait depuis une éternité et, malgré qu’elle passe la plupart de son temps au grand air, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression d’étouffer. Le groupe se dispersa au bout de quelques heures et, chacun leur tour, Aiden et Rumer glissèrent sous la clôture alimentée de manière experte et retournèrent, comme des bêtes bien dressées, à l’intérieur de leur cage. Sur le porche de la maison, le fils du maire et Rumer continuèrent leur discussion, principalement orientée sur le fameux District Treize, durant une dizaine de minutes avant que leurs paupières ne finissent pas s’alourdir par leur tardive. Avant qu’il parte, la blonde insista pour qu’il reparte avec au moins un de ses gibiers. Par courtoisie. Parce que, même s’il ne risquait pas de manquer de nourriture, Rumer n’aimait pas l’impression qu’il reparte les mains vides, ayant lui aussi donné sa candidature pour la prochaine excursion. Elle cacha son arme et mis à l’abri la nourriture. Elle devrait aller la vendre au boucher le plus tôt possible dans la matinée. Elle entra finalement dans la maison, uniquement pour être accueillie par sa sœur. « Tu étais encore avec eux…? » Rumer sursauta, croyant qu’Avalon serait encore endormie à son retour. Elle soupir silencieusement avant d’avancer vers sa sœur, un sourire accroché aux lèvres. « Ça doit être mon jour de chance, j’ai eu quatre bonnes prises… ». Elle avait cru préférable de mettre sa sœur de bonne humeur avant de lui annoncer qu’elle allait bientôt s’absenter. « Le boucher risque de me faire de bons prix, tu sais comment il aime la viande de lapin. » Ses yeux fuyaient désespérément ceux de sa sœur, ne remarquant même pas les corridors des larmes qui brillaient à la lumière de la lune qui éclairait doucement la pièce.
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| | | Avalon R. Sweenage △ correspondances : 13212 △ points : 2 △ multicomptes : dely, ridley, dahlia △ à Panem depuis le : 23/04/2011 △ humeur : mélancolique △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : garde d'enfants
| Sujet: Re: don't leave me ◉ pv rumer Lun 3 Oct - 17:22 | |
| Je commençais à me lasser de ses sourires ayant pour but de me charmer et ainsi, éviter de me dire la vérité. Je lui demandais quelque chose, la réponse était à côté. Qu’elle fasse ses excursions avec d’autres, qu’elle sorte en pleine nuit pour chasser je ne sais quoi, cela passait. Mais qu’elle me prenne pour la plus grande des abrutis… ce n’était plus possible. Comme à son habitude, elle me cachait tout, je ne savais rien de ce qu’elle faisait avec les autres, Aiden, ou encore même ce type qui venait du district sept si j’avais bien compris. Il semblait compter plus que les autres pour elle, mais, à ce moment-là, je m’en fichais totalement. Ce que je voulais, c’était être considéré comme une sœur, à qui, normalement, on dit tout. Bon, il était vrai que j’étais loin de lui avoir tout dit sur moi-même, mais la question n’était pas là. Je me sentais perdre les dernières personnes qui comptaient à mes yeux, sans parler de la fille qui était partie pour les jeux. Je l’avais connue, pas très bien, mais assez pour regretter sa mort. J’avais eu peur pour ma peau à la moisson, et je n’avais même pas pris le temps de penser aux personnes que je ne voulais pas voir partir. Le pire de tout, c’était qu’elle partait pour le Capitole avec Nolan Keynes, son mentor, mais aussi celui qu’elle aimait. A croire que le sort aimait vraiment voir les gens se déchirer devant leurs écrans. Je m’étais même demandée si les organisateurs n’avaient pas trafiqué le tout pour que son nom soit tiré. Nous connaissions tous le fait que les enfants de vainqueurs étaient souvent choisis, alors pourquoi les personnes aimées par les vainqueurs ?
Je n’étais donc pas dans un état psychologique favorable à la sympathie. Je l’écoutais à peine parler de ses fichus lapins. Qu’est-ce que cela pouvait bien me faire ? On aurait une ou deux pièces de plus, mais notre vie serait toujours aussi pourrie. Nos parents seraient toujours six pieds sous terre, accompagnés de notre pauvre sœur victime de ce qui nous fut envoyé à cause de rebelles. Rumer voulait vraiment empiré notre situation, ma situation comme elle s’empressait de dire à chaque fois… Elle ne cessait de dire qu’elle faisait tout cela pour moi, mais si elle m’écoutait vraiment, elle ne ferait rien de dangereux et notre vie ne s’en porterait que mieux, j’en étais sûre. Pourquoi ne voulait-elle pas que je vienne avec eux quand l’envie de leur pourrir la vie m’en prenait ? Parce qu’elle voulait rester avec ces petits copains à courir dans les forêts juste pour le plaisir de se prendre une balle un jour, sur la place. Ah ça oui, elle pensait sûrement à moi dans ces instants. Qu’est-ce qu’elle faisait là-bas avec le gars du sept, avec Aiden… ? Seuls eux savaient, et j’avais bien compris que je ne le saurais jamais. Je remarquai cependant qu’elle prenait bien soin d’éviter mon regard. Cherchait-elle à me cacher quelque chose ? C’était tellement évident que je ne lui en voulais même pas. C’était à se demander comment on ne lui avait pas tranché la tête vu sa magnifique façon de mentir, de cacher quoi que ce soit.
« Tu as quelque chose à me dire ? Je sais que c’est pas dans tes habitudes de me raconter ce que vous faites, mais, depuis quand les lapins font partie de tes sujets favoris ? » je tentai de paraître la moins froide possible. Je me doutais bien qu’elle ne faisait pas ses escapades nocturnes uniquement pour le plaisir, mais je ne supportais plus cette situation à cet instant précis. Je voulais des réponses, et après tout, il n’y avait pas de mal là-dedans. Qu’avait-elle à dire, ou à faire ? Ce ne pouvait être pire que ce qu’elle avait déjà fait auparavant. Je me souvenais alors de ce jour, au Capitole, où on nous avais empoisonnés. Serait-il possible que les organisateurs eut été au courant des actions de Rumer, ce pourquoi nous aurions été envoyée toutes les deux vers une mort quasi certaine si nous n’avions pas eu le chance de nous trouver quelques bonnes âmes pour nous sauver de notre stupidité ? Alors, je lui devais la vie ? Pas si sûr si on n’y réfléchissait à deux fois…
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| Sujet: Re: don't leave me ◉ pv rumer Jeu 27 Oct - 18:32 | |
| Qui était la plus bornée des sœurs Sweenage? D’une part, il y avait la cadette qui refusait catégoriquement de montrer – et peut-être même de ressentir – une quelconque gratitude envers son ainée pour ce qu’elle fait, ce qu’elle risque afin de se battre pour elle, pour les autres aussi. De l’autre côté, il y a celle qui continue de foncer dans la rébellion, chaque jour prenant de nouveaux risques, chaque jour s’y enfonçant un peu plus profond, sans pouvoir faire demi-tour. En bloquant tous les signes et indications négatifs de sa cadette. Pensait-elle savoir mieux qu’Avalon se qui était préférable pour elle? Peut-être. Mais ça faisait partie de son rôle de grande sœur, non? Elle avait toujours été la seconde figure d’autorité dans la maison, juste derrière leur père, et elle avait prit son rôle de modèle féminin très à cœur. Si elle était la seule à avoir eu la chance de connaître leur mère, elle s’assurerait au moins de tâcher d’offrir à Billie et Avalon se qui s’en rapprochait le plus, bien que tous ses efforts, ses caresses affectueuses ou ses paroles réconfortantes ne pourraient jamais remplacer la perte de celle qui leur avait donné la vie. Si Rumer filtrait les informations qu’elle divulguait ou non à sa cadette, ce n’était pas intentionnellement méchant. C’était sa façon, peut-être trop étouffante ou maladroite, de la protéger. Plus Avalon était loin de ses activités à elle, mieux Rumer se sentait. De mettre sa propre vie en péril pour sa sœur lui semblait parfaitement naturel, mais jamais elle ne pourrait accepter de mettre celle de sa sœur en danger aussi. Si Rumer était démasquée et accusée sur la Grand-Place, ils se rendraient rapidement compte qu’Avalon n’est pas une partie du groupe de rebelles, qu’elle ignore ce qu’ils font et qui ils sont, pour la plupart. C’était la seule pensée qui pouvait apporter un réconfort à Rumer et lui permettre de fermer l’œil la nuit venue.
La moisson avait été poignante, déchirante. D’une part, elle pouvait respirer à nouveau : Avalon avait échappé aux Jeux une année de plus. Mais, d’autre part, ce fut aussi douloureux que de recevoir un coup de poignard de voir la jeune Kathleen monter sur la scène. Personne pour prendre sa place. C’était comme de revivre la moisson de Billie. Rumer trop vieille pour se proposer, rendue trop vieille pour protéger ceux qui méritent de vivre. Elle était fâchée que personne ne se soit proposé pour prendre sa place. Mais qui? La jeune Harper devait bien être une des plus susceptibles du district de ressortir gagnante – mais les chances n’étaient pas avec elle. Elles n’étaient avec personne du Neuf, en fait. Mais ses années à chasser dans le bois n’avaient pas suffi à la garder en vie dans l’arène. Si les Jeux avaient pour but de faire peur aux habitants de Panem, de faire taire ceux qui commençaient à parler trop fort en brandissant le poing à la face des autorités, ils avaient plutôt eut l’effet opposé sur Rumer. Comme de l’huile sur le feu, sa conviction avait été renouvelée. Elle se battait pour Avalon, pour s’assurer qu’elle ne passerait pas par là, mais elle se battait pour venger les vingtaines de meurtres d’enfants inutiles, pour venger sa sœur et maintenant pour venger une amie.
Elle devait sans doute mal s’y prendre avec Avalon, mais comment agir devant sa froideur? Comment lui dire la vérité sur ses allées et venues quand elle ne faisait qu’attiser à sa colère. Lui mentir n’était sans doute pas mieux, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’être sur la défensive quand sa cadette lui répondait sèchement. « Tu as quelque chose à me dire ? Je sais que c’est pas dans tes habitudes de me raconter ce que vous faites, mais, depuis quand les lapins font partie de tes sujets favoris ? » Le corps de Rumer se raidit. Elle serra la mâchoire, sentant qu’elle se mettait instinctivement sur la défensive. N’était-elle pas la grande sœur? Celle qui était responsable de la plus jeune. Elle n’avait pas de compte à lui rendre. Elle savait bien que oui, en fait, mais sa frustration s’occupait à merveille de faire taire sa raison. « Depuis que ne pas te laisser crever de faim c’est une de mes priorités. » Les mots avaient sortit sèchement de sa bouche. Peut-être trop. Mais c’était une tension qui était bien présente entre elles. Elles qui ne se disaient jamais les choses entièrement. « Tu me remercieras quand tu auras assez d’argent pour te nourrir pendant ma prochaine mission. » Définitivement pas la façon elle avait prévu de lui annoncer qu’elle allait partir. Rumer regretta les mots aussitôt qu’ils avaient franchit le cap de ses lèvres. Elle était trop impulsive. |
| | | Avalon R. Sweenage △ correspondances : 13212 △ points : 2 △ multicomptes : dely, ridley, dahlia △ à Panem depuis le : 23/04/2011 △ humeur : mélancolique △ âge du personnage : vingt-deux ans △ occupation : garde d'enfants
| Sujet: Re: don't leave me ◉ pv rumer Ven 11 Nov - 15:53 | |
| Je passais mes journées à ne rien faire, n’ayant pas vraiment de formations spéciales, à faire le ménages chez les plus riches ou à rendre quelques petits services futiles, ce qui nous rapportait bien peu d’argent. Cependant, je faisais de mon mieux. A côté de cela, il y avait Rumer. La jeune femme courageuse, toujours prête à se dresser contre les injustices, rapportant de la nourriture pour aider les plus pauvres et nous assurer quelques semaines de plus à chaque retour de ses expéditions à risques. Comment pouvais-je me sentir bien, me sentir utile dans ce monde alors qu’on me comparait toujours à elle ? C’est pourquoi, Snow et le Capitole, je m’en fichais totalement. A quoi servait de tenter de se rebeller, quand on se savait condamner ? A tout moment, on pouvait se prendre une bombe, et on n’existait plus. Alors, je restais passive, peut-être tout simplement par égoïsme ou par crainte d’y perdre ma vie, je ne savais pas. Ce qui était sûr, c’est que je n’acceptais pas le fait que Rumer et ses compagnons risquent leur vie alors que d’autres prenaient leurs aises en brûlant des calories bien trop nombreuses en fouettant des enfants dont le seul crime fut de chercher de la nourriture dans une poubelle. A vrai dire, ma frustration n’était pas contre ma sœur, Aiden, Julian et les autres, mais plus contre l’injustice de ce monde. Cependant, je ne pouvais nullement l’exprimer autrement que de mauvais mots envers eux. Et même si je voulais changer, on m’avait fait comprendre que je n’étais pas la bienvenue.
Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que pendant leurs longues promenades comme on avait l’habitude de les nommer, je m’entrainais. A quoi ? Aucune idée. Peut-être que je redoutais les jeux, et que la forêt du district me semblait comme une seconde arène où je pouvais m’adonner à un entraînement intensif ayant pour but de me sauver la vie si jamais mon nom était tiré l’année prochaine alors que j’eus été dans ma dernière année d’éligibilité. Il était aussi possible que, inconsciemment, je voulais faire partie de leurs expéditions et jouer un rôle dans le district. Mais cela ne me convenait pas, je refusais cette possibilité. Je savais que c’était seulement pour montrer que je valais quelque chose aux yeux de ma sœur et d’Aiden. C’était tellement stupide, je n’avais pas besoin de me rendre encore plus vulnérable pour prouver ce que je valais. Je leur en voulais donc pour cela. Je me sentais inutile, et ils ne me faisaient pas comprendre que je me trompais. Mais comment pouvaient-ils le comprendre alors que j’étais toujours à critiquer leurs faites et gestes ?
Rumer répondit alors aussi froidement que fut ma question. «Depuis que ne pas te laisser crever de faim c’est une de mes priorités. » Après tout, je le méritais. Mon ingratitude envers elle devait faire pitié à voir, j’étais sûrement la pire des sœurs. Au fond, elle aurait sans doute préféré que Billie soit là. Pas moi. C’est alors qu’elle me sortit aussi froidement sa véritable réponse. «Tu me remercieras quand tu auras assez d’argent pour te nourrir pendant ma prochaine mission. » Cela me glaça le sang, bien qu’inconsciemment je savais très bien qu’elle allait m’annoncer une mission ou quelque chose dans le genre. J’étais stupide, et encore, le mot était bien faible pour exprimer mon sentiment. Je passais mon temps à me plaindre, chose que je faisais très bien d’ailleurs, mais je ne me souciais même pas de ma sœur en tant que personne. Je la voyais toujours en tant qu’une grande personne adulte, peut-être devenue bien trop rapidement femme à la suite d’une enfance chaotique, qui agissait, sans me poser la question de ses propres sentiments. J’avais honte de mon aveuglement, et ne savais quoi lui répondre. Pour le coup, elle avait gagné le combat de la froideur. Je repris donc mon habituel ton impassible qui masquait mon esprit. « Tu me donneras tes vêtements quand tu iras te laver. Je les laverai. » Je baissai le regard, toute honteuse de mon comportement infantile et capricieux, et décidai de sortir de cette pièce pour aller je ne savais où, mais quelque part où je n’avais pas à supporter le jugement de ma sœur. Je n’arrivais jamais à montrer une touche de sympathie, alors je tentais au moins de lui faciliter la vie dans les toutes petites choses que je savais bien faire, si minces soient-elles.
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