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 psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise

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AuteurMessage
Pepper-Swann Heavensbee
DISTRICT 6
Pepper-Swann Heavensbee
△ correspondances : 569
△ points : 25
△ multicomptes : alexiane, hunter (leevy)
△ à Panem depuis le : 03/10/2011
△ humeur : go fuck yourself
△ âge du personnage : trente ans
△ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive


can you save me?
statut: célibataire
relationships:


psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Vide
MessageSujet: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeDim 13 Sep - 19:05



PEPPER-SWANN HEAVENSBEE
❝ WHO ARE YOU, REALLY ? ❞
« Pepper ? Il y a beaucoup de choses à dire sur elle, tout dépend de quelle facette de la jeune femme vous souhaitez aborder.

Pepper-Swann Heavensbee, c’est un nom bien compliqué pour une jeune femme qui l’est tout autant. Ses parents faisaient partie des quelques familles aisées du district six, ils ont jugé utile de la nommer de façon à ce que cela se ressente, sans penser à la difficulté pour la gamine de porter un nom aussi farfelu. On pourrait croire qu’elle préfère que l’on écourte son identité, mais ce n’est pas le cas. Peut-être parce que son nom est la dernière chose qu’elle tient de ses parents. Pepper-Swann, c’était la gentille voisine qui se faisait discrète. C’était l’intellectuelle de sa bande d’amis, celle qu’on remarque que quand on a besoin d’elle. Mais ça lui convenait, elle n’a jamais cherché à vivre une vie plus excentrique qu’elle ne le souhaitait, sous prétexte que sa famille avait les moyens de se nourrir chaque soir. Pepper-Swann, c’était la gamine amoureuse de son meilleur ami, trop timide et effacée pour oser dire quoi que ce soit, et se contentant de l’observer en secret, de rêver, puisque cela lui était permis. Parce que Pepper, elle n’avait que quatre inscriptions à son nom dans le bocal maudit des Hunger Games, alors personne pensait qu’elle serait tirée au sort. Pas elle, pas la gosse de riches du district, pas la gamine un peu inutile et si fragile en apparence, mais dont la détermination n’avait d’égal que l’air innocent plaqué sur son visage. Pas Pepper-Swann, c’était la dernière à laquelle on pensait quand on pariait sur la tribut féminine du district six.

Mais Pepper fut la tribut féminine du district six lors de la soixante-sixième édition des Hunger Games. Tirée au sort quelques jours après avoir soufflé ses seize bougies, en compagnie de son meilleur ami, River. Et pour gagner, elle l’a achevé à coups de pierre après qu’il se soit retourné contre elle. Elle croyait à leur alliance, elle n’aurait pas dû. La gosse s’est découverte un atout, sa force. Sa force de caractère, sa détermination, mais également sa force physique. Qui aurait pensé que l’intello de la bande allait réussir à surpasser tous les autres, allant jusqu’à tuer le garçon pour lequel elle éprouvait des sentiments depuis des années ? Elle savait pas maitriser une arme, Pepper, alors elle a utilisé ses petits bras qui se sont transformés sous l’instinct de survie. Et Pepper, elle a survécu.

C’était toujours une gentille fille à sa sortie de l’arène. Du moins, elle n'a pas cédé à la folie. Elle a vécu les jeux, on ne peut pas attendre d’elle qu’elle soit la même, mais elle ne s’est pas transformée en sociopathe ou en poupée brisée, non, elle s'est simplement affirmée. Elle n'était plus l'adolescente discrète qui se contente d'approuver d'un signe de la tête. Elle était un peu plus sauvage, indomptable, égoïste. Et surtout, elle avait gagné une confiance en elle qui ne l'a plus quittée durant des années, faisant d'elle une personne avec des valeurs, certes, mais qui éloignait les autres par son ton pinçant et exécrable. Elle s'est sentie pousser des ailes, elle a voulu jouer avec le feu et elle l'a payé très cher. Elle avait envie de s'amuser, Pepper, alors quand des rebelles se sont mêlés à son cercle, elle n'a pas bronché, elle ne les a pas repoussés, elle s'est même amusée de la situation. Et quand le Capitole a su qu'elle fricotait avec eux, bien qu'elle n'ait jamais été investie dans la cause à cette époque-là, le Président a ordonné l'exécution pure et simple de la famille de la jeune gagnante pour lui donner une bonne leçon. Une jeune gagnante qui a côtoyé la mort de si près dans l'arène, qui lui a laissé de nombreuses cicatrices sur le corps, rendant celui-ci si étranger à sa propre personne, ne doit plus vouloir côtoyer celle-ci. Erreur de calcul de la part de Snow. La jeune fille a affiné son jeu, s'est perfectionnée et s'est découvert un goût pour la manipulation, puis est entrée dans cet engrenage infernal duquel elle n'est sortie que récemment, de la plus douloureuse des manières.

Elle était quelqu'un, Pepper. Elle avait gagné les Jeux, elle avait sa place au Capitole et elle agissait pour l'ennemi sans même que personne ne la soupçonne. Elle n'avait plus à se cacher derrière les autres.

C'était facile pour elle, d'apprécier le Capitole. Elle aimait le luxe, Pepper. Elle voulait vivre dans la simplicité au district, mais quand elle a connu le Capitole, ce nouveau monde, elle a succombé. Des plats délicieux qu’elle pouvait se permettre de goûter sans avoir honte, des vêtements la mettant parfaitement en valeur sans qu’elle n’essaie de cacher sa féminité. C’était une jeune gagnante agréable, à l’aise dans son rôle, qui n’avait aucun problème à s’afficher aux bras des hommes les plus puissants de la capitale. Elle était la petite poupée du Capitole, la nouvelle attraction docile qui prenant son statut à cœur. Qui jouait son rôle à la perfection.

Pepper, elle a pas supporté les Jeux. Elle a pas supporté de tuer River pour le divertissement d’une poignée de citoyens. Elle a pas supporté qu’on ne prête pas attention à elle, la jeune fille, mais qu’on se concentre que sur la gagnante. Mais Pepper, plutôt que de sombrer dans la folie ou de plonger dans le mutisme, elle a mis au point sa propre stratégie pour se venger.

Pepper, elle voulait voir le Capitole sombrer, alors elle a prétendu être l’une des leurs durant toutes ces années. Elle est déterminée, elle est intelligente, elle a utilisé ses capacités pour se fondre dans la masse du Capitole. Elle a mangé à se faire mal au ventre, elle a vomi grâce aux pilules magiques. Elle s'est vendue elle-même et a accepté d’être la compagne d’une nuit, d’une semaine, d’un mois, des hommes les plus importants de Panem pour se faire une place dans cette sphère si privée. Elle a acheté des centaines de futilité made in Capitole pour se faire connaître de tous les commerçants importants. Elle a transformé son corps pour convenir aux excentricités, bien qu’elle ait toujours été qualifiée de relativement simple aux yeux des habitants de la Capitale. Elle a participé à chaque émission consacrée aux Hunger Games, elle n’a jamais bronché quand il fallait raconter ses jeux à elle avec un énorme sourire. Pepper, c’était le produit le mieux réussi des Jeux.

Sauf que Pepper, elle était rebelle. Elle est. Elle ne sait plus. Tout ce qu’elle sait, c’est que son combat lui a couté tous ceux qu’elle aime. Qu’elle a aimé.

Elle était une figure importante de la Rébellion du district six. Elle était redevable à ce district, redevable à ceux qui ne l’ont pas jugée malgré le meurtre de son meilleur ami. Redevable à ce district où elle a grandi et qu’elle ne pouvait laisser tomber entre les mains manipulatrices du Président Snow. Alors Pepper elle a mis un point d’honneur à détruire le Capitole depuis l’intérieur. Elle a collaboré avec des dizaines de figures importantes dans la Rébellion, elle a même accepté de s’enfermer dans les souterrains du treize pour collaborer avec eux, bien qu’ils soient lâches de se cacher, de son point de vue. Pepper, elle essayait de recruter dans les rangs des pacificateurs, parmi les habitants du Capitole. Elle a jamais fauté. Elle avait jamais fauté. C’était une fille fiable, qui parvenait à repérer les éléments utiles à la Rébellion tout en conservant son double-jeu. Elle infiltrait des traitres au Capitole, parmi les Pacificateurs, parmi les Vainqueurs. Elle était douée, Pepper. Elle était un des meilleurs éléments de la Rébellion.

Mais celle-ci a échoué. Des morts par dizaines. Des morts parmi ses infiltrés, ses amis, qui s’ajoutent à celles de ses parents et de sa petite sœur.

Alors Pepper a perdu la foi. Elle a continué d’agir, mais le cœur n’y était plus. Et Pepper a vu revenir dans sa vie River, sauvé d’entre les morts par le treize. Anéantie par de multiples défaites, par une conviction ébranlée à force de se battre pour que les résultats soient l’inverse de ceux qu’elle espérait, plongée dans la solitude qui est la sienne depuis la sortie de l’arène, elle a baissé sa garde pour la première fois, à vingt-neuf ans, plus de dix ans après sa victoire. Elle s’est autorisée un écart de conduire, qui lui a coûté cher.

Elle a voulu y croire, elle s’est raccrochée à ce retour de River dans sa vie. Car le treize a sauvé des tributs, sans pourtant l’ébruiter. Il avait tous les éléments, il a tout prouvé. C’était juste un très bon manipulateur, qui a fait tomber la jeune femme de son piédestal. Désormais, Pepper est une fugitive dans cette belle cité de Panem, fuyant une mort qu’elle avait réussie à tromper dans l’arène, n’ayant plus aucun espoir auquel se raccrocher, meurtrie par les coups des Pacificateurs et déstabilisée par la poudre aux yeux servie par le nouveau Président. »

about games and relative.
(choisissez au moins cinq questions qui sont les plus pertinentes pour la présentation de votre personnage, et supprimez les autres ainsi que le spoiler. répondez en un minimum de cinq lignes.)


Dès le moment où son prénom a été pigé parmi des centaines d’autres, elle en était certaine : sa mort, elle surviendrait dans l’arène et nulle part ailleurs. Elle n’était pas entraînée depuis sa tendre enfance et n’avait jamais connu ni la faim ni la soif et encore moins le froid. Elle a affronté la mort à plusieurs reprises dans l’arène, son corps meurtri fait office de preuve. Elle n’a qu’à s’observer dans le miroir pour se souvenir de la façon dont la mort lui a tendu la main, à plusieurs reprises, durant ses jeux. Il y a d’abord la cicatrice qui lui strie la gorge en deux, souvenir laissé de son meilleur ami, lors de sa tentative de prendre le dessus sur elle. Pendant une fraction de secondes, elle a eu envie de le laisser faire, de se laisser saigner comme un vulgaire morceau de viande, pour quitter cette arène, pour ne plus affronter la violence gratuite dans laquelle elle a été propulsée contre son gré. Mais être égorgée, ce n’est pas une belle façon de mourir. Quitte à être le divertissement du peuple, autant qu’elle puisse avoir un minimum de maitrise sur ce point. Alors elle s’est ressaisie, elle a pris le dessus sur River, et tout ce qu’elle garde de lui aujourd’hui, du vrai River, c’est cette cicatrice que les meilleurs maquilleurs de la Capitale parvenait à cacher, et qu’elle est désormais obligée d’affronter à chaque fois qu’elle croise son reflet. Il y a aussi celles qui ornent son abdomen et sa poitrine, vestiges du combat final qui lui a permis de décrocher cette victoire. Certaines ont pu être dissimulées, d’autres resteront gravées dans sa peau. Mais, étonnement, celles-ci, elle les aime. Parce qu’elles lui montrent qu’elle a survécu, et qu’elle survivra à ce qui l’attend. Tout comme celles infligées dernièrement par un pacificateur dont elle ne prononcera jamais l’identité, mais dont le visage est inscrit dans sa mémoire. Celui qui l’a laissée boitante, presque désarticulée après s’être occupé d’elle, et dont les souvenirs laissés sur sa peau oscille entre brûlures et marques d’armes blanches.
Autrefois, la jeune femme aurait pu mourir pour la cause qu’elle mettait tant d’entrain à défendre, à savoir celle des rebelles. La Rébellion fut sa priorité durant une dizaine d’années, elle était prête à mourir en martyr si cela permettait une évolution au sein de l’organisation du pays. Mais Pepper n’a jamais été dupe, elle a toujours su que la mort d’une seule personne ne changerait rien, à moins qu’il s’agisse directement de celle du Président. Or, elle n’est arrivée que bien tardivement, et de façon naturelle (du moins officiellement) la cause qui lui tenait à cœur n’y est donc pour rien, et c’est bien dommage. Aujourd’hui, la jeune femme tient un tout autre discours. Elle n’est pas prête de mourir pour quelqu’un et encore moins pour la cause qu’elle a tant défendue. Après avoir accumulé déception sur déception, elle ne voit plus l’intérêt d’être prête à se sacrifier pour Alma Coin, d’autant plus que celle-ci n’a jamais envisagé la solution de se sacrifier elle-même pour libérer Panem du joug de Snow, préférant faussement déplorer des pertes humaines par dizaines. Désormais, la seule personne pour qui elle pourrait mourir, c’est bien elle-même, quand elle l’aura décidé.
Elle pourrait répondre son intelligence, bien que celle-ci ait été mise à mal dernièrement, suite à la manipulation dont elle a été victime, de la part d’un des conseillers des Snow. Elle se doutait bien que certains se cachaient dans l’ombre, mais elle ne pensait pas être naïve au point de ne pas les reconnaître. Alors quand ce Clyde est entré dans sa vie, sous l’apparence de River, qu’il avait toutes les cartes en main pour lui faire croire à son histoire de tribut sauvé d’entre les morts par le treize et ce, pour plusieurs raisons. Déjà parce que le district treize n’a jamais ébruité, pas même à ses propres éléments, l’identité des tributs sauvés, mais aussi parce que Clyde avait peaufiné son dossier durant des mois. Il avait enregistré chacun des détails de la vie de River, certains détails que Pepper elle-même avait occultés. Il l’appelait par le surnom trouvé par River, il possédait les mêmes cicatrices que lui, cicatrices obtenues lors de leurs nombreuses aventures au cœur du district six. Alors bien que ce Clyde ait été particulièrement doué et impliqué dans sa mission et qu’une majorité de personnes se seraient laissées bernées à leur tour, Pepper l’a très mal vécu, elle dont l’intelligence lui avait permis de tenir son double-jeu durant une décennie. La seule chose bénéfique qui est ressortie de cette expérience, c’est qu’elle est désormais nettement plus vigilante. On pourrait également citer la manipulation, Pepper maîtrisant parfaitement cet art, avant d’être dépassée par Clyde. Durant des années, elle a manipulé des habitants du Capitole, certains membres de l’organisation des Jeux, des Pacificateurs, ou même de simples civiles qui la renseignaient. Et elle ne s’est – presque – jamais laissée submergée par les émotions et l’attachement. Il y a bien ces Pacificateurs, Karel et Landon, qu’elle appréciait et qu’elle n’a pas pu se résoudre à trahir et dont elle se sent responsable de la disparition puisqu’elle les a impliqués dans sa cause. Et à côté de ça, il y a des habitants du Capitole qu’elle a manipulé et dont l’amitié n’a jamais été vraiment réciproque. Elle pourrait citer Owain Starkweather, un styliste dont elle fut longtemps proche, qui certes était très sympathique et réussissait à la divertir, mais qu’elle n’a pourtant pas hésité à vendre à la première occasion, provoquant sa mort. Un dommage collatéral parmi tant d’autres. Mais si elle peut encore comprendre l’engagement chez les Pacificateurs par instinct de survie, elle ne pourra jamais pardonner aux Capitoliens d’être ce qu’ils sont.
Contrairement à la majorité de ses amis d’enfance – qui ne le sont plus à l’heure actuelle – elle n’a pas vu des proches partir aux Jeux, année après année. La seule personne proche d’elle qui a participé à cette barbarie se nomme River. Il s’agissait de son meilleur ami, bien que secrètement il fut plus pour la jeune femme et peu importe si elle répète le cliché de l’adolescence amoureuse en secret de son meilleur ami, bien trop aveugle pour le remarquer et elle bien trop timide pour l’avouer. Mais Pepper n’a jamais ressenti le besoin de franchir le pas avec lui, du moins à l’adolescence, car leur amitié l’épanouissait pleinement et était particulièrement importante pour elle. Il était sa moitié, il la complétait, il était le seul qui parvenait à la voir comme une adolescente comme les autres et non pas comme une simple gosse de riches dénuée de tout intérêt. Ils ont fait les quatre-cents coups ensemble, certaines cicatrices désormais presque invisibles sont là pour rappeler à Pepper que grâce à lui, elle avait l’impression d’être quelqu’un, et pas juste une gamine riche qu’on évite car elle fait des envieux. Elle se sentait bien avec lui, comme jamais avec personne. Et leur amitié s’est détruite de la plus symbolique des façons, grâce aux Hunger Games, puisqu’il fut appelé en même temps que lui. Et comble du malheur, elle a dû se charger elle-même de lui ôter la vie, raison pour laquelle, avec le temps, elle s’est persuadée d’être indigne de son amitié. Et quand il est – parait-il – revenu dans sa fiche, peut-être que son aveuglément était en partie dû à son besoin de se rattraper auprès de lui.
Est-ce qu’elle apprécie de regarder un écran durant des heures sur lequel les images d’adolescents se faisant torturer, empaler, égorger passent en boucle ? Non. Ce serait d’ailleurs un comble qu’elle apprécie un tel visionnage alors qu’elle a mis tant d’énergie à tenter de mettre un terme à cette barbarie télévisée. Elle n’apprécie pas le visionnage des Jeux bien que jusqu’à l’an dernier, elle fut obligée de s’en accommoder pour assumer son rôle de mentor. Si elle n’avait pas même suivi le parcours de ses tributs, elle n’est pas certaine de mériter le titre de mentor. Pour autant, Pepper ne détourne jamais les yeux ou ne rend jamais son repas, malgré la barbarie qu’elle peut visionner. Et dieu sait que parfois, certains adversaires sont particulièrement cruels. Mais cela fait partie du jeu et Pepper l’accepte sans broncher, ce n’est pas quelque chose qui la hante durant des semaines, elle déteste ce spectacle, mais parvient à faire la part des choses.
Échouée, en voilà un terme encore bien difficile à digérer des mois, voire des années après celle-ci. Il est impensable que la jeune femme s’en réjouisse puisqu’elle a mis tant d’énergie à combattre le gouvernement de Snow depuis l’intérieur. Alors forcément, elle le vit comme un échec, le plus terrible qu’elle ait connu. Et encore, le terme est bien faible par rapport aux regrets qu’elle nourrit. Ils auraient pu faire plus, ils auraient pu être mieux organisés, ils auraient pu demander plus d’aide de la part de Coin. Avec des si, ils auraient pu changer le monde. Alors maintenant que la révolte est morte et enterrée, la demoiselle n’a plus que ses regrets et ses interrogations en espérant être mieux préparée pour la suivante, si suivante il y a. Elle ne l’avouera pas, mais elle continue d’espérer, secrètement, au fond d’elle, qu’ils parviennent enfin à instaurer une démocratie exemplaire à Panem, même si à l’heure actuelle elle ne semble plus posséder une once d’espoir. Mais plus que le gouvernement qui a survécu à leurs attaques, la jeune femme déplore surtout le nombre de pertes humaines, bien qu’elle n’ait pas pleuré celles des Pacificateurs – ou presque, si l’on fait abstraction de ses infiltrés – ou des riches privilégiés qui se cachent dans la Capitale. Des civils, des rebelles, des soldats, tous sont morts pour porter Alma Coin au pouvoir. Et celle-ci n’a pas eu un seul mot de sympathie pour tous ceux qui se sont sacrifiés pour sa cause, de quoi mettre en doute, aux yeux de Pepper, la légitimité de la dirigeante du mouvement. Certes, la brune accepte tout à fait l’idée qu’il est impossible de sauver tout le monde durant un tel combat, pour autant Alma Coin semble être dénuée de toutes émotions en plus de son bon sens qui commence sérieusement à lui faire défaut. De quoi convaincre la jeune femme que la prêtresse ne vaut certainement pas mieux que l’homme qu’elle considère comme son ennemi, peut-être parce que justement, il est son alter-ego.
À l’étroit, bien évidemment. Pepper se doute bien qu’il est difficile pour chacun de vivre dans un lieu aussi exigu et dépourvu de toute lumière naturelle ou de verdure rafraichissante, mais pour elle qui a grandi dans un confort loin d’être sommaire, le changement est particulièrement brutal. Sa maison au district six – celle dans laquelle elle a grandi – n’a certes rien à envier aux locations du Capitole ou à sa maison acquise grâce à son statut de vainqueur, mais elle était tout de même agréable et plus spacieuse que celles de ses amis. Et par la suite, la jeune femme se perdait dans sa nouvelle demeure ou dans les allées des plus beaux hôtels du Capitole, alors forcément, quand elle devait se rendre dans les souterrains du treize pour une raison ou pour une autre, il lui était difficile de ne pas succomber à la crise d’angoisse à l’idée d’être confinée dans un espace aussi minuscule. Enfin, tout est relatif puisque les souterrains s’étendent sur des dizaines et des dizaines d’étages, mais quand tout est gris, sommaire et artificiel, il est difficile de s’épanouir. Elle ne garde pas de bons souvenirs de ses séjours là-bas, et bien qu’il serait évident pour elle d’y retourner pour sa propre sécurité maintenant qu’elle n’a plus aucun endroit à elle, elle ne sait pas si elle serait prête à établir définitivement ses quartiers sous terre.
Il serait hypocrite de dire qu’elle ne les aime pas, cela impliquerait forcément de dire qu’elle-même n’est pas en mesure de se supporter puisqu’elle entre dans cette catégorie. Pour autant, elle ne les considère pas comme des proches, mais plus comme des collègues de travail qu’elle doit supporter, heureusement qu’une fois par an. Le seul vainqueur dont elle fut réellement proche est son propre mentor, Richard Huntsman, peut-être parce qu’elle lui doit en partie la vie, peut-être parce qu’il ne s’est jamais retourné contre elle ou peut-être parce qu’ils sont similaires sur certains points ; notamment sur leurs dons de faire fuir les autres. Et bien qu’il y ait eu une autre gagnante du district six après elle, elle n’a jamais tissé de liens avec Gemma Mubstin, sûrement pour une sombre histoire de jalousie, à l’idée que la jeune gagnante lui ait piqué son mentor. De manière générale, la plupart des vainqueurs la laissent totalement indifférente, à l’exception de ceux communément appelés carrières, dont elle ne peut évidemment pas se sentir proches étant donné leur interprétation différente de leur passage dans l’arène. Et parmi ceux qui ont les mêmes sentiments à l’égard du gouvernement, elle se contente de les admirer en secret pour leur détermination, notamment le plus connu d’entre tous, Julian Kennedy-Fawkes, bien qu’elle ne l’avouera jamais puisqu’officiellement, elle ne peut pas le supporter.
C’est presque une insulte que de poser la question à la jeune femme. Bien-sûr qu’elle a pris part aux événements – contre le Capitole plus précisément –, elle a pris part à chaque événement pensé par les rebelles et ce, depuis plus d’une décennie. Si au départ elle est restée sur la touche, qu’elle se contentait de diffuser des informations, elle s’est toujours plus investie, jusqu’à être un élément indispensable pour la cause. Elle n’a jamais pu se permettre de combattre directement, de façon à préserver son double-jeu, mais le Capitole a été infiltré par de nombreux traitres, jusqu’à ses plus importantes instances, grâce à ses soins, et chaque détail concernant la sécurité ou les potentielles attaques de la Capitale ont été divulguées par la jeune femme au district treize, pour s’assurer l’avantage des rebelles une fois le moment venu. Elle a infiltré des Pacificateurs, des organisateurs des Jeux, des mondains, et c’est un élément non-négligeable bien qu’elle n’ait jamais été directement confrontée au combat, ou du moins, pas au combat physique. Mais à l’heure actuelle, elle ne prendrait plus part au moindre événement, suite aux nombreux échecs, au manque de considération flagrant de Alma Coin et, bien évidemment, à son statut de fugitive. Sa vie est désormais plus importante que le reste, et tant pis si cela fait d’elle une égoïste.
Oui et non. La vie au district six n’est évidemment pas des plus difficiles, ils sont plutôt bien lotis par rapport à d’autres. Pour autant, ce n’est pas acceptable. Elle veut l’égalité, Pepper, que les grands de ce monde renoncent à leurs privilèges acquis simplement parce qu’ils sont nés au bon endroit, afin que ceux qui s’entassent à quinze dans une petite pièce et qui doivent se partager les restes du chat domestique puissent entrevoir une lueur d’espoir. Mais s’il fallait parler que de son district, sans prendre en considération les facteurs qui font qu’elle s’est engagée dans la lutte aux côtés des rebelles, elle pourrait dire qu’elle est satisfaite. Le district six est un endroit agréable, où bien que les maisons ne soient pas dotées de quinze chambres, elles ne tombent pourtant pas en ruine. Rares sont les mendiants qui écument les rues à la recherche d’un maigre pécule pour s’acheter une livre de pain. Les citoyens savent qu’ils ne sont pas les plus à plaindre, ainsi sortir dans les rues ne relèvent pas de l’inconscience. C’est un district où il faut bon vivre. C’est un district auquel elle est attachée. C’est un district qu’elle défendra jusqu’à son dernier souffle pour le libérer de l’emprise du Capitole.  
À première vue, ils représentent tout ce qu’elle déteste ; ils sont les pantins derrière lesquels Snow se cachait, et désormais Ulysses. Ils sont ses ennemis, ceux qu’elle doit abattre, ceux qui jurent de protéger Panem et donc de laisser la cité comme elle est. Mais bien qu’à première vue rien ne les rapproche d’eux, elle est toutefois en mesure de comprendre qu’ils ne sont pas si différents. Eux aussi se battent pour une cause qu’ils croient être parfaite, eux aussi sont des hommes et des femmes devant faire des choix pour sauver leur peau, bien qu’à ses yeux ils aient choisi la solution de facilité qui consiste à se ranger du côté du Capitole pour préserver sa vie. Elle essaie de ne pas les blâmer même si une part d’elle estime qu’ils sont lâches. Malgré tout, ils n’étaient pas prioritaires sur sa liste d’ennemis à abattre et ce grâce à deux Pacificateurs en particulier, un ami d’enfance et un autre qu’elle a rencontré au cours de sa mission d’infiltration interne du Capitole, deux êtres qui l’ont touchée à leur façon et qui lui ont fait ravaler son jugement initial sur les gardiens de la paix. Mais à côté de ça, il y a ceux qui sont nés dans des districts riches et qui usent et abusent du pouvoir conféré par leur uniforme. Bien que la majorité des Pacificateurs se content de faire sagement leur travail, une minorité s’estime au-dessus des lois et en profitent nettement pour martyriser le petit peuple. Et si Pepper ne colle pas parfaitement au schéma qui veut qu’elle défende la veuve et l’orphelin, ce n’est pas pour autant qu’elle accepte une telle situation, d’autant plus depuis qu’elle a elle-même été victime des griffes d’un Pacificateur sadique. Depuis cet événement, ils sont officiellement ses plus grands ennemis, d’autant plus qu’elle est en cavale, sentiment qui n’a fait que renforcé celui qu’elle avait en elle suite aux disparitions de Landon et Karel, orchestrées par des hommes de leur propre rang.
Non. Difficile d’y croire dans un pays comme Panem. Difficile d’y croire quand on choisit pour se battre devant les caméras, pour risquer sa vie afin que les privilégiés s’amusent. Difficile d’y croire quand des innocents, des femmes et des enfants, meurent chaque jour pour diverses raisons toutes liées à l’inégalité. La faim, le froid, l’abus de pouvoir du gouvernement. Enfant, pourtant, Pepper y croyait, parce qu’elle avait toutes les clés en mains pour y croire. Une famille plutôt aisée, une jolie maison, de la nourriture, une enfance passée à s’amuser plutôt qu’à travailler, quelques amis agréables, un meilleur ami pour lequel elle aurait tout donné. Et l’arène est passée par là, brisée chaque petit morceau d’elle bien qu’elle ait mis un point d’honneur à les reconstituer pour ne pas laisser le Capitole gagner. Mais dans cette nouvelle vie, dans cette vie d’objet à date de péremption, Pepper n’a jamais trouvé le bonheur, et n’a même jamais imaginé qu’il puisse exister. Confrontée à la réalité du pays, il lui était difficile d’accepter celle-ci. Son bonheur, elle a tiré une croix dessus il y a quelques années et elle ne pense pas qu’elle le retrouvera un jour. Celui du pays, lui, semble être une notion qu’on ne retrouve plus que dans les livres d’histoire.
Pepper-Swann ne sait plus qu'en penser. Si auparavant son avis sur la question était parfaitement évident ; il est désormais obstrué par l'arrivée au pouvoir d'un nouveau Président. Du temps de Snow, difficile de trouver les mots pour retranscrire sa haine du Président et de son gouvernement dictatorial. Bien qu'elle ait été élevée de façon à accepter les choses telles qu'elles sont – surtout du haut de son statut de privilégiée – lorsqu'elle a été envoyée dans l'arène, la jeune femme s'est forgée sa propre opinion sur le gouvernement. Servir d'amusements pour les plus riches, au prix de sa vie, ce n'est pas quelque chose qu'elle était prête à accepter. Et quand elle a été confrontée à ce monde de luxe – agréable, il est vrai – mais surtout de mesquinerie et de constante exagération, alors que d'autres sont prêts à se nourrir de cafards pour survivre et doivent payer de leur vie pour divertir le Président, elle a su qu'elle ne pouvait plus cautionner une telle organisation. Il fallait l'abattre, et ne pas s'asseoir sur des échecs. Une amélioration était possible, elle en était certaine. Ils en avaient les ressources, les compétences ainsi que le soutien de la majorité du peuple. Maintenant, la question de la bonne organisation, ou non, de Panem, reste en suspens suite à l'élection d'Ulysses Deverell. Il semble posséder toutes les qualités que l'on peut attendre d'un Président, pour autant Pepper ne sait guère comment interpréter les nombreuses réformes de l'homme le plus puissant de Panem. Un jour il tend la main aux districts ; le lendemain aux habitants du capitole. Un jour il annonce un temps de travail revu à la baisse ; le lendemain il décrète que les districts doivent augmenter leur production pour une soirée. À force de vouloir plaire au plus grand nombre, il mettra le pays dans une situation des plus inconfortables et Pepper ne se hâte pas d'observer les dégâts quand ce jour arrivera. À choisir, la jeune femme préférait encore la dictature de feu Snow, où les choses étaient clairement établies.
Vide. Anxieuse. Impatiente. Elle ne sait pas réellement. Une confusion des sentiments qui ne présage rien de bon. Impatiente, non pas parce qu’elle apprécie les Jeux, mais parce que plus vite la moisson a lieu, plus vite les Jeux se déroulent et, par conséquent, finissent et elle peut ainsi mettre cette période de l’année derrière elle. Elle ne fait pas partie de ces mentors qui s’en veulent pour la mort de leurs poulains et qui passent le reste de l’année à écumer les bars. Elle est touchée, évidemment, mais elle passe rapidement à autre chose. Elle avance. Anxieuse, car elle a forcément peur pour ces deux innocents qui n’ont rien demandé, dont la simple faute est d’être né dans un district plutôt qu’au Capitole. Et aussi parce que chaque année, elle essaie de se surpasser, enfin essayait de se surpasser, pour préserver la vie d’au moins un des deux tributs, mais elle y parvient rarement. Et enfin vide, parce qu’il s’agit de la meilleure attitude à adopter. Rester impassible, laisser les choses se faire, accepter le sort funeste de deux adolescents. Ne pas se laisser envahir par des émotions provoquant inévitablement une faiblesse. Elle ne peut pas se le permettre, alors elle tente de rester impassible, et tant pis si cela fait d’elle une mentor désagréable. Elle n’est pas là pour leur rendre la vie plus douce, de toute façon.
La question ne se pose plus, la jeune femme a prouvé qu’elle était tout à fait apte à le faire. Cela a commencé dans l’arène, quand elle n’a eu d’autres choix que de tuer River pour assurer sa propre survie. Il l’a attaquée ; elle a répliqué. Peut-être qu’elle aurait pu le raisonner. Sûrement qu’elle aurait pu. Mais tout s’est passé si vite. Ils discutaient, et soudain, il a surgit derrière elle pour lui ouvrir la gorge. Alors, après quelques secondes de doute, elle a lutté, elle l’a entraîné avec elle dans sa chute. Et une fois à terre, alors qu’il tentait de terminer le travail, elle a décidé de le laisser faire, de l’aider à lui découper la gorge pendant qu’elle cherchait quelque chose pour l’arrêter. Et ce fut une pierre. Alors qu’il avait désormais mis la moitié de son cou à vif, elle l’a frappé pour le déstabiliser. Elle aurait pu s’arrêter là, mais elle a continué et lui a ôté la vie. Il n’a pas été sa seule victime durant les Jeux, elle pourrait s’attarder sur les tributs dont elle a dû se débarrasser pour accéder au rang de vainqueur, mais ils ne sont d’aucune importance à ses yeux. Et elle a continué après cela. Non pas pour le plaisir, mais parce que c’était nécessaire pour la cause qu’elle défendait. Alors elle a tué, elle s’est débarrassée de ceux qui risquaient de contrarier les plans des rebelles, de ceux qui étaient un obstacle sur son chemin. Elle ne l’a jamais fait avec plaisir, mais elle n’a pas non plus émis de regrets. Elle a simplement fait le travail de tout bon soldat impliqué dans la Rébellion.
C’est cliché de dire à la paix, mais c’est la vérité. Elle s’est battue toutes ces années pour espérer la voir régner, mais cela n’est jamais arrivé et son plus grand rêve, si elle peut se permettre d’en avoir un, c’est bien de quitter ce monde en sachant que la démocratie a gagné sur la dictature. Elle n’a jamais connu un monde en paix, bien qu’il n’ait pas toujours été bousculé par des révoltes sanglantes, ce serait un événement que de goûter à cette notion qui lui apparait pour l’instant bien utopique. À côté de cela, elle aimerait bien goûter à nouveau au bonheur. Celui qu’elle connaissait quand elle était gosse, le bonheur d’être insouciante, de se réjouir de petits événements, de ne pas avoir le poids du monde sur ses épaules. Et, si elle est gourmande, peut-être qu’elle peut se permettre de rêver d’une famille, d’un homme à ses côtés pour traverser les événements, ou simplement de quelqu’un avec qui partager ses peines et ses joies, bien qu’à l’heure actuelle il s’agisse principalement de peines.
Pepper, c'est un savant mélange du pire des péchés capitaux. L'orgueil, la colère, la luxure. Pour ce dernier, elle peut remercier le Capitole qui l'a élevée comme un digne fille de la Capitale, la faisant succomber au luxe hors-catégorie des grands de ce pays. Elle était plus ou moins habituée au luxe, dans son district, Pepper, puisqu'elle a eu la chance de naître dans une famille aisée. Mais ce n'est rien de comparable avec celui dont bénéficie la Capitale. Elle a goûté à des mets dont elle ignorait jusqu'à l'existence, s'est vêtu dans des tissus qu'elle pensait simplement tenir de la légende et s'est pavanée aux bras d'hommes dont la beauté était irréelle. Elle y a pris goût, à ce petit confort. Elle n'a pas eu besoin de se forcer pour avoir l'air d'une vraie capitolienne. Dormir dans un lit si confortable qu'il épouse la forme de son corps, cela lui manque évidemment quand elle doit se rendre au district treize. Mais elle a tiré un trait, avec regrets il est vrai, sur cette vie que lui offrait le Capitole le jour où sa véritable appartenance a été mise à jour. Ceci dit, elle le referait s'il le fallait. Puis, il y a la colère et l'orgueil. Pepper n'a jamais été réputée pour son bon caractère, du moins depuis sa sortie de l'arène. Elle n'aime pas qu'on la contredise, qu'on ne l'écoute pas et qu'on ne suive pas ses ordres, sans quoi elle devient rapidement exécrable au point de rayer de son carnet d'adresses toute personne osant la rendre susceptible. Ce n'est pas pour rien qu'à ce jour, elle n'a plus personne sur qui compter, après avoir mis autant d'énergie à les éloigner.



JE VIENS D'UN MILIEU FAVORISÉ, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE EST ABONDANTE. DU COUP, MON NOM N'A AUCUN RISQUE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J’EXERÇAIS LE MÉTIER DE MENTOR ET POUR TOUT VOUS DIRE, JEM'EN FICHAIS PAS MAL. JE SUIS DANS LE SIXIÈME DISTRICT. AYANT VINGT-NEUF ANS J'AI DÉJÀ PARTICIPÉ  AUX HUNGER GAMES ET JE ME FICHE DE LA PROCHAINE MOISSON. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.



reality is here.

Après avoir longuement hésité sur le sort de Pépita, j'ai décidé de lui donner une seconde chance  psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3686848491  

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Pepper-Swann Heavensbee
DISTRICT 6
Pepper-Swann Heavensbee
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△ multicomptes : alexiane, hunter (leevy)
△ à Panem depuis le : 03/10/2011
△ humeur : go fuck yourself
△ âge du personnage : trente ans
△ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive


can you save me?
statut: célibataire
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeDim 13 Sep - 19:05

tell us your story.


(2300 - district six, centre de recherche)

Pepper se faufile dans un fin trou du grillage, tentant de rattraper son retard sur River, mais ne pouvant s’empêcher de jeter régulièrement un coup d’œil derrière elle. À mesure qu’elle s’éloigne du grillage, elle pense aux sanctions qui vont tomber sur eux si les Pacificateurs les surprennent hors du district. « Je ne suis plus sûre que ce soit une bonne idée. » Murmure-t-elle, inquiète. « Trouillarde. » Elle a déjà quinze ans, mais elle ne peut qu’approuver, tandis qu’il soupire avec le sourire, avant de s’emparer de sa main pour qu’elle le suive. Elle se laisse faire, car s’il y a une personne en qui elle a confiance, c’est bien River. Il lui a fallu la sermonner durant des heures pour qu’elle accepte de le suivre, mais il est parvenu, et il sait qu’elle ne reculera plus maintenant qu’il a réussi à la convaincre. C’est son talent : il parvient toujours à l’embarquer avec lui dans ses coups fourrés, malgré la grande prudence de la jeune fille. La nuit se fait de plus en plus sombre, et ils arrivent enfin à destination. Cachés derrière les buissons, River observe l’horizon durant quelques minutes. « Il est là-bas derrière, tu vois, vers le grillage à droite ? » Pepper acquiesce en silence, portant son regard sur le point que désigne son ami. « Dans deux minutes, les gardes prendront leur pause, durant dix minutes. Il faut qu’on soit rapide, mais surtout t’approches pas de la porte à moins de deux mètres, sinon l’alarme va sonner. On doit juste aller vers la cage, compris ? » Elle soupire et grimace légèrement. « Tu te souviens que c’est moi qui t’ai expliqué tout ça ? » Il lui ébouriffe les cheveux, bien-sûr qu’il s’en souvient, c’est sa manie de taquiner la demoiselle, en s’appropriant ses réflexions. Les deux minutes écoulées, ils courent le plus silencieusement possible, se faufilent entre les buissons et parviennent jusqu’au grillage. River est le premier à sauter au-dessus de celui-ci, Pepper suit péniblement. Elle reste sagement en haut, comme c’était prévu, anxieuse à l’idée qu’on puisse l’apercevoir, sachant qu’elle est en première ligne. « Dépêche-toi ! » Elle compte les secondes dans sa tête et le temps défile. Finalement, il arrive avec le chiot dans ses bras, essaie de grimper au grillage mais chute, son épaule amortit celle-ci. La demoiselle s’inquiète, mais il se relève rapidement, reprend le chiot contre lui et parvient à lui le donner depuis son perchoir. Une fois tous les deux à terre, ils se dépêchent de reprendre le chemin des buissons, puis du district, le chiot sagement caché sous un pull. « Ce sera le tien, tes parents pourront s’en occuper. Mais j’exige un droit de visite. » Elle n’a pas besoin de répondre, il sait qu’il aura le droit à son droit de visite. Le chien rejoint la famille Heavensbee, loin des expériences médicales qui l’attendaient, et sera nommé Humphrey, par la petite sœur de Pepper.

✤✤✤
(juillet 2301 - district six, moisson des soixante-sixième hunger games)


Passant délicatement ses mains sur les pans de sa robe pour donner forme à celle-ci, elle s’observe un dernier instant dans le miroir. Elle croise le regard de sa mère derrière elle, le sourire bienveillant, ravie de voir sa fille aussi belle en ce funeste jour. Madame Heavebsee est connue pour son optimisme à toute épreuve, contrairement à son mari, et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Elle n’a pas glissé mot à sa fille tandis que celle-ci prend le chemin de la Grande Place pour confirmer sa présence dans les registres. C’est inutile, après tout, de faire une cérémonie de « pré-adieux ». Pepper-Swann ne va pas été sélectionnée lors de cette quatrième moisson pour elle, la mère autant que la fille le savent pertinemment. Il ne s’agit pas d’une confiance trop présente chez la jeune fille ; mais de ce que les faits laissent présager. Depuis ses douze ans, on lui répète qu’elle n’a rien à craindre, que s’il y a quelqu’un qui peut se permettre de se rendre à la moisson le cœur léger, c’est bien elle. Faisant partie d’une des familles les plus riches du district, elle n’a jamais eu et n’aura jamais à prendre des tesseraes, ce qui la soulage d’un poids. Il lui reste évidemment les inscriptions obligatoires, qui sont au nombre de quatre pour cette moisson, mais qu’est-ce que représente quatre misérables bouts de papier, en comparaison des vingt-six de la voisine ou des cinquante-deux de la fille de la boulangère ? Rien, n’a-t-on pas cessé de lui répéter, au point que l’idée s’est frayée un chemin dans son esprit et que l’inquiétude ne passe jamais par elle en ce jour maudit.

Peut-être aurait-elle dû s’inquiéter.

Elle tente de rassurer ses camarades aussi bien que les circonstances le lui permettent. Elle a toujours été cette gentille fille, présente pour les autres, discrète mais sachant trouvant les mots réconfortants, et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Elle est là pour ces jeunes filles, peu importe ce qu’il se passe. Et elle sera là après, pour celles qui viennent de dire au revoir à une amie proche. La jeune fille se sent coupable de bénéficier d’un statut privilégié, ainsi tente-t-elle de faire de son mieux pour ne pas paraître plus à l’écart qu’elle ne l’est déjà. Elle est là pour eux, ils le savent tous. Mais la réciproque n’est pas vraie, et elle en fait l’expérience d’une douloureuse manière.

Lorsqu’elle entend son prénom, la jeune fille qu’elle tient dans ses bras se défait de son étreinte aussi rapidement que possible, s’éloignant de celle dont le sort est désormais scellé ; c’est la dernière fois que l’on aperçoit Pepper-Swann Heavensbee au district six. Un espace se forme entre elle et les autres, comme si l’on vient d’annoncer qu’elle a la rage, et personne, pas même celles qu’elle vient pourtant de réconforter, n’esquisse le moindre geste en sa direction, ni même un regard de soutien. C’est irrémédiablement seule qu’elle se fraie un chemin jusqu’à l’estrade, où l’attend une hôtesse presque effrayante avec son accoutrement coloré qui dénote avec l’ambiance dans la foule. Du moins, c’est ce qu’elle espère, mais elle voit déjà les sourires sur les visages des jeunes filles qui bénéficient d’un sursis d’une année ainsi les larmes de bonheur du côté de leur famille. Ils n’essaient même pas de se cacher, mais elle peut comprendre. Elle essaie de comprendre. Elle cherche sa mère du regard, mais celle-ci s’est déjà effondrée et a disparu sans un dernier regard à sa fille chérie.

La jeune fille tente de rester digne malgré les circonstances, mais elle ne parvient pas à retenir les quelques larmes qui glissent le long de ce jour. Et il lui est difficile de ne pas éclater en sanglots quand on annonce le nom de son co-tribut, un adversaire plus qu’un allié, qui n’est autre que River. Son River, son meilleur ami. Il la rejoint sur l’estrade, le visage fermé, mais elle le connait et parvient à lire la douleur à travers son langage corporel.

Elle se préparait à ce que leurs chemins se séparent, mais le destin a souhaité que la séparation soit douloureuse.

Et qu’elle se fasse dans le sang.


✤✤✤
(juillet 2301 - arène, cinquième jour des jeux)

Elle ne sait pas comment elle a fait ; mais elle est toujours en vie.

Pepper n’a jamais su utiliser une arme, ni même se battre, elle n’est pas quelqu’un de stratège et ne sait pas différencier les plantes des unes des autres. Rien d’étonnant à ce qu’elle ait écopé d’une piètre note lors de son passage devant les juges ; elle n’a aucun talent si ce n’est sa détermination. Mais celle-ci, à son entrée dans l’arène, ne lui semblait pas être d’une grande utilité, or il s’avère que si elle est encore là aujourd’hui, vivante et en un seul morceau – pour l’instant – c’est bien grâce à sa détermination qui ne l’a pas quittée depuis la fin du compte à rebours. Sa détermination et sa soif de vivre. Pourtant, elle s’est préparée à mourir dès les premières heures des Hunger Games, n’ayant jamais bénéficié du moindre entraînement et n’ayant pas la chance d’être suffisamment charismatique pour s’attirer l’intérêt des sponsors. Elle s’est préparée à cette issue fatale dès l’annonce de son nom, lors de cette sombre moisson. La jeune fille a fait ses adieux à son père, lui a donné ses dernières directives, l’a prié d’embrasser sa mère pour elle. Et puis, elle était partie, pensant succomber dès le coup d’envoi de cette soixante-sixième édition des Hunger Games. Mais, cinq jours après, elle est toujours en vie. Faible, affamée, assoiffée, blessée, mais toujours en vie, alors qu’elle en a ôté tant d’autres de son côté. Elle n’aurait jamais pensé être capable de tuer, elle espérait laisser les autres s’entretuer sans participer au massacre, mais il faut croire que sa raison a décidé de s’adapter au contexte dans lequel elle évolue, et d’abandonner cette valeur qu’elle mettait pourtant tant d’acharnement à défendre.

Elle observe la silhouette de River partie dans les buissons pour aller chercher un lapin, des baies ou même des insectes pouvant satisfaire leurs estomacs qui se tordent depuis la veille, au matin. De son côté, elle s’affaire à passer l’eau au tamis de fortune confectionné par ses soins. Elle essaie de rester sur ses gardes, mais un coup de canon la fait sursauter et la déconcentre. Elle s’inquiète, elle se lève brusquement, s’apprête à partir dans la direction prise par River quelques instants auparavant pour s’assurer que le coup ne le concerne pas, mais le portrait s’affichant au ciel lui confirme qu’il est toujours sain et sauf. Elle n’aime pas qu’il disparaisse trop longtemps, elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter. Pourtant, il est bientôt temps pour eux de prendre des chemins séparés. Elle n’aurait jamais dû s'allier à lui, mais elle fut incapable de se raisonner. Elle ne pouvait concevoir de le percevoir comme un adversaire et non pas comme son plus fidèle allié. Égoïstement, elle avait besoin de le savoir près d’elle pour avancer dans ses Jeux. Mais l’étau se resserre et ils ne sont plus qu’une poignée pouvait prétendre à la victoire, et son pire cauchemar serait de se retrouver face à lui lors de l’ultime combat. Ils doivent se séparer avant qu’il ne soit trop tard.

Et il semblerait que River partage son opinion et qu’il ose même lui l’imposer.
Douloureusement et violemment.

Elle a tourné les talons pour rejoindre leur cachette de fortune, mais elle n’est pas parvenue à l’atteindre. La jeune fille se retrouve attirée en arrière, par une force qu’elle ne parvient pas à contrer, et qui la maintient fermement au niveau du cou. La pression autour de celui-ci se resserre de plus en plus, l’air commence à manquer, la panique à la gagner. Elle se débat de toutes ses forces, ses pieds heurtent le mur humain derrière elle, ses ongles s’affairent à arracher la peau de son bourreau et, finalement, dans un ultime effort, ses dents viennent rencontrer l’avant-bras de son agresseur. Il n’est pas décidé à lâcher, elle sent son corps faiblir, sa respiration s’apaiser, la douleur faire place à la détente. Elle sent son âme quitter son corps, mais malgré la sensation de bien-être que cela lui procure, elle ne cesse pas de se battre et continuer à ancrer ses dents dans la chair de son bourreau, ne bronche pas quand le sang remplit sa bouche, ni même quand elle parvient à arracher la peau et les muscles, obligeant son agresseur à la libérer de son emprise.

Elle tombe lourdement au sol, reste à terre quelques instants, tandis que la douleur envahit à nouveau tout son être. Elle pourrait s’arrêter là, dire stop, décidé du moment de sa mort, bénéficier de ce seul pouvoir que le Capitole lui permet d’acquérir. Abandonner le combat, rester au sol, attendre qu’il vienne finir le travail. Ce serait tellement plus facile, tellement plus agréable, tellement moins douloureux que de continuer à se battre sans être certaine qu’elle ressortira vivante de cette arène. Sans s’inquiéter des rêves qui vireront au cauchemar, de son insécurité qui se transformera en paranoïa, de sa gloire nouvellement acquise qui cachera une manipulation parfaitement exercée de la part du Capitole. Elle pourrait. Mais elle ne le veut pas.

Elle se retourne rapidement pour faire face à son agresseur ; mais ce n’est plus la détermination d’en finir avec lui qui prédomine, mais son incompréhension en réalisant qu’il s’agit de River. La jeune fille n’ose plus bouger, elle cherche une explication dans le regard de son ami, qui sourit. Elle pense à une plaisanterie, elle se relève et sourit à son tour. Il ne peut pas lui faire ça ; pas à elle. Pas après tout ce qu’ils ont vécu, ici et en-dehors. Elle essaie de se rassurer, elle interprète les expressions sur son visage de la façon dont cela l’arrange. Il ne s’est pas retourné contre elle, tout ceci n’était qu’une plaisanterie, de mauvais goût, mais une plaisanterie. Elle s’approche, confiante et réalise son erreur de jugement quand le sourit de son camarade disparaît au profit d’un regard noir, et qu’il l’attrape par la nuque pour la rapprocher de lui et qu’une douleur brûlante, comme jamais elle n’en avait connue auparavant, l’oblige à percer son vœu de silence et à hurler, au risque d’être repérée par les autres tributs.

Au sol, le poignard encore ancré dans sa chair, elle tente de reprendre ses esprits et de ne pas céder à la solution de facilité. Il essaie de reprendre son bien ; elle ne peut pas le laisser faire au risque de se vider de son sang. Dans un ultime effort, elle frappe violemment sa rotule à l’aide de son pied pour obliger son ami, son allié, désormais son adversaire, à se mettre à son niveau. Elle empoigne la pierre à ses côtés, et elle frappe sa tête. Une fois, pour l’assommer, pour qu’il s’endorme et qu’elle parte loin de lui. Elle ne peut pas le tuer, elle se sait incapable de le faire, quelqu’un doit s’en charger pour elle. Mais River est plus fort qu’elle, et les coups engourdissent tout son corps. Elle essaie de frapper avec son arme de fortune. Pepper perd la notion du temps, elle ne sait guère combien de temps elle a vécu cette scène d’horreur, combien de fois River l’a frappée, l’a poignardée.

Quand elle reprend ses esprits, la seule chose dont elle se souvient, c’est d’avoir frappé, encore et encore, sans jamais s’arrêter, sans même écouter le dernier murmure de son ami au creux de son oreille.

Le corps de River est étendu à côté d’elle, méconnaissable, le visage n’était plus qu’un amas d’os brisés et de sang.


✤✤✤
(été 2304)

Passant d’un bras à l’autre, la jeune femme ne bronche pas et exerce son rôle à la perfection. Elle n’a rejoint la haute sphère de la population que depuis trois ans, mais elle a très vite compris ce que l’on attendait d’elle et a appris très vite à se fondre dans le rôle de la parfaite petite poupée sage et docile. Du moins, en apparence. Contrairement à bon nombre de ses prédécesseurs, Pepper n’a pas sombré dans la dépression ni dans la folie à la suite de son expérience dans l’arène. Elle, elle a préféré la vengeance, à travers le mouvement rebelle.

Elle n’avait pas songé sérieusement à les rejoindre. Au départ, il s’agissait d’une distraction appréciée de la part d’une demoiselle à la recherche de son identité, interdite d’être la jeune fille, obligée d’être la gagnante. Flirter avec les limites imposées par le gouvernement est ce qui se rapprochait le plus de l’adrénaline procurée par les Jeux, à laquelle elle a honteusement pris goût. Pepper ne souhaitait plus être la jeune fille discrète et effacée. Elle avait acquis un statut particulier par la seule force de sa détermination ; elle comptait bien en profiter. Le Capitole représentait ce qu’elle détestait le plus (des bourreaux qui l’ont obligée à commettre des actes irréparables, avant de lui enlever sa famille pour la dresser), mais également ce à quoi elle aspirait secrètement depuis des années (le privilège de ne plus être contrainte par les lois), ainsi était-elle en mesure de jouer sur les deux tableaux sans tromper son monde, apparaissant le plus sincère possible. Car dans sa démarche d’aimer le Capitole, il n’y avait pas plus sincère qu’elle. Ni dans sa volonté de le voir réduit en cendre.  

L’homme insiste pour apercevoir sa longue cicatrice imprimée sur sa gorge, vestige de son ultime combat qui a failli lui coûter, et elle se dénude le cou sans broncher. C’est nécessaire, se dit-elle. Il n’y a que cela qui les intéresse. Il est satisfait, s’émerveille, touche sa peau d’un geste brutal, fait mine de lui faire revivre la scène. Elle glousse, prétend être satisfaite de son interprétation, et regretter qu’il ne soit pas retrouvé en face d’elle dans l’arène, parce qu’il lui aurait laissé une plus jolie cicatrice. Il apprécie son répondant. Ce soir, ce conseiller va lui donner des informations dont le mouvement rebelle a besoin, sans même qu’elle n’ait besoin d’outrepasser ses limites.


✤✤✤
(10 juin 2312 - district six)

Impassible, elle observe la scène. Aucune émotion ne transparaît sur son visage, à l’exception d’une neutralité dissimulait parfaitement ses vrais sentiments quant à la scène qui commence à s’offrir à elle et dont elle connait déjà l’issue. Tristesse. Haine. Dégoût. Impuissance. Révolte. Elle n’écoute pas le discours, elle se contente de fusiller du regard l’homme en blanc, bien qu’il soit incapable de la repérer dans cette vaste foule. Il termine son discours, et alors qu’une majeure partie de la population ferme les yeux, fixe un point invisible à côté de l’estrade ou préfère observer leurs chaussures, Pepper, elle, continue à regarder droit devant elle. Elle ne baissera pas le regard, elle ne va pas fuir devant l’horreur, comme tous les lâches autour d’elle. Ils font monter les hommes, elle les observe un par un, affiche un léger rictus de soutien quand elle croise le regard de certains qu’elle reconnait. En réalité, elle les connait tous. Mais certains sont sur cette estrade par sa faute, lui répète une petite voix dans son esprit. Elle s’est sentie coupable, durant un temps. Et puis, elle a refusé de prendre l’entière responsabilité de leurs actes. Elle a déverrouillé la porte ; ils ont choisi de l’ouvrir. Elle n’a jamais pointé d’arme sur leur tempe pour les obliger à suivre son idéologie et le mouvement qui lui tient tant à cœur. Ils ont accepté de leur pleine conscience, pour le meilleur comme pour le pire. Et aujourd’hui, ils sont confrontés au pire.

Elle est triste. Triste de perdre ses éléments de la rébellion, triste de réaliser que des enfants vont se retrouver orphelins et des femmes veuves. Triste que leur vie s’arrête de la plus brutale des façons ; alors qu’ils avaient encore tant à vivre.

Elle a la haine, elle a la rage, de les voir aligner ainsi et sachant qu’ils vivent leurs derniers instants. Elle est haineuse envers le Capitole, envers les Pacificateurs, qui font durer le suspense pour le simple plaisir de marquer les mémoires, de montrer encore une fois qu’ils auront toujours le dessus sur eux-tous.

Elle est dégoûtée. Dégoûtée que la révolte ait échouée, alors qu’ils avaient placé tant d’espoir et d’énergie en elle. Ils étaient parvenus à conquérir des districts, à prendre momentanément le pouvoir, à se battre, à contrer le Capitole, à offrir une lueur d’espoirs au district. Et puis, sans crier gare, la situation s’était inversée.

Elle est impuissante. Elle ne peut qu’observer la scène, les soutenir et les appuyer durant leurs derniers instants, alors que leurs amants et amis ont détournés le regard. Ils savaient qu’ils auraient des dommages collatéraux, mais cela ne rend pas la situation agréable pour autant.

Elle est révoltée. Plus que tout, elle est révoltée. Ils ont perdu une bataille, mais ils n’ont pas perdu la guerre. Ces exécutions de masse ne font que la conforter dans son idée ; le Capitole et Snow doivent périr. Elle mettra tous les moyens en son pouvoir pour mener à bien cette utopie, et redoublera d’efforts dès aujourd’hui.

La voix du maire du district six s’élève. Un, deux, trois, les coups de feu s’enchaînent tandis que les corps s’effondrent et les gémissements percent la docilité de la foule. Pepper observe, jusqu’au bout. Elle reprend son compte. Quatre-vingt-quinze, quatre-vingt-seize, quatre-vingt-dix-sept. Quatre-vingt-dix-sept vies sacrifiées au district six. Quatre-vingt-dix-sept morts de trop. Quatre-vingt-dix-sept personnes à venger.


✤✤✤
(septembre 2314)

Elle suffoque. Elle ne sait pas pour quelle raison, mais elle suffoque. Elle essaie de respirer, mais l’air refuse d’entrer dans ses poumons. Elle aimerait pouvoir s’assurer que son cœur bat, mais ses poignets sont entravés et empêchent un quelconque mouvement. Elle se débat, elle tente de se défaire de ses chaînes. Elle panique. Elle remet difficilement en place le puzzle dans sa tête. Il lui faut quelques minutes pour calmer son esprit ; mais Pepper y parvient et comprend. Il l’a dénoncée. River l’a dénoncée. Non, pas River. Ce n’était pas lui, mais un imposteur qui s’est joué d’elle depuis le début. Et, naïve, seule et sans espoir, elle a foncé tête baissée dans le piège. Depuis le début, il travaillait pour eux. Elle doit reconnaître qu’il a été persévérant, elle ne lui a pas offert ses confessions sur un plateau d’argent. Il a dû attendre des mois, perfectionner son histoire comme jamais auparavant, s’y prendre à une centaine de reprises pour obtenir ne serait-ce qu’un mot de sa part. Un seul mot prouvant son implication dans la Rébellion, et c’en est fini d’elle.

Car elle va mourir.
Car si elle suffoque, c’est que sa tête est placée dans un sac qui l’empêche de respirer.
Car si ses poignets sont entravés, c’est pour mieux la rouer de coups sans qu’elle n’essaie de se défendre.

La jeune femme n’a pas peur, elle ne voit pas sa vie défiler devant ses yeux, et pourtant il y en aurait des choses à voir une dernière fois avant de pousser son dernier soupir. Elle ne hurle pas. Elle ne pleure pas. Elle ne supplie pas.

Elle se maudit.

Elle se maudit d’avoir été si stupide, d’avoir baissé sa garde quand il ne le fallait pas. Au fond d’elle ; elle savait pertinemment que River ne faisait pas partie des tributs sauvés par le district treize. Ils ne l’auraient pas gardé caché si longtemps et il l’aurait informée. Même si elle n’est pas une parfaite petite soldate comme Coin les fabrique si bien, elle a lutté à leur côté durant tant d’années, qu’ils lui devaient bien cette révélation. River n’a jamais voulu retourner au district six, son district tant aimé ; prétextant ne pas vouloir prendre le risque d’être reconnu. Il n’a pas non plus voulu retourner au district treize après s’y être échappé ; estimant qu’ils lui faisaient plus de mal que de bien. Il voulait juste vivre avec elle. Juste eux deux, comme avant. Elle a été naïve, mais il avait toutes les cartes en mains pour réussir son coup. Il avait joué son rôle à la perfection ; la propre mère de River aurait cru faire face à son fils. Il avait son intonation grave quand il était contrarié ; il avait son tic de se faire craquer l’articulation de son majeur quand il était nerveux ; il avait cette longue cicatrice sur l’épaule, fruit d’une escapade interdite qui avait mal tourné ; il avait cette habitude de passer sa main dans ses cheveux pour les coiffer ; il avait ce sourire en coin à chaque fois qu’il prépare un mauvais coup. Mais plus que tout, il avait une femme vulnérable et perdue face à lui ; la mission n’en était que plus facile.

Pepper ignore son identité, sa vraie identité. Une petite voix dans sa tête lui murmure que cela n’a plus d’importance, plus maintenant qu’elle va périr aux mains d’un Pacificateur, peut-être plus, s’ils sont furieux qu’elle se soit jouée d’eux durant toutes ces années. Et pourtant, c’est la seule qui la maintient éveillée, sa détermination à connaître le nom de ce traître, pour mieux le briser à son tour. Son unique détermination pour sortir d’ici vivante. Il n’y a plus de cause rebelle qui tienne, il n’y a plus que lui, lui et son identité mystérieuse, lui et la vengeance qu’elle doit réclamer, lui et la mort qu’elle doit lui offrir. S’il y a une vie qui doit être sacrifiée, ce sera celle de cet homme et non la sienne. Et peu importe les plans du Pacificateur qui vient d’entrer dans la pièce, elle parviendra à mener le sien à bien.

Un geste brusque et la scène se dessine. Ce n’est plus noir, incomplet, inconnu. C’est gris, humide, petit. Elle ose croiser le regard de son futur bourreau et lui sourire. Un sourire provocateur, un sourire qu’elle ne maîtrise que trop bien.

Il veut la faire parler, il veut des noms, il veut connaître l’identité de tous ceux qu’elle a infiltré aux Capitole, mais surtout, parmi ses rangs à lui. Il veut qu’elle lui conte son histoire, qu’elle avoue ses fautes, qu’elle admette son appartenance, qu’elle dise le mot.
Mais il se heurte un mur des plus déterminés. Elle sourit, sereine, et le défie du regard. Fais-le si tu l’oses. Elle est trop importante pour être tuée, elle le sait. Elle en connait bien plus que lui sur ses collègues, sur ses alliés à elle, sur les plans qu’ils élaborent depuis des semaines. Elle sait tout, mais ne dira rien. Et lui, il ne pourra pas la tuer, pas avant d’avoir obtenu ce qu’il souhaite.

Alors elle est sereine.

La torture débute, les couteaux s’aiguisent, l’arme se charge. Les os se brisent, la chair se déchire, le sang coule, mais sa raison, elle, résiste. Elle a survécu à l’arène, elle a survécu à la purge, elle a survécu à l’ère de Snow.

Elle survivra encore aujourd’hui.


✤✤✤
(21 novembre 2314)

« (…) il est maintenant l'heure de vous annoncer l'ouverture de procès concernant les Pacificateurs. (…) Des punitions vont tomber, n'ayez crainte. Panem doit connaître le changement et la crainte doit faire place à la paix et, ensemble, nous y arriverons. »

Pour la première fois depuis des semaines, un sourire s’est glissé sur les lèvres de Pepper. Un sourire pourtant crispé, de ceux que l’on affiche face à l’adversité. Depuis des mois, Ulysses inonde les ondes de Panem de discours bienveillants, rassurants, apaisants. Et si dans la plupart des districts ceux-ci sont accueillis par une joie que les citoyens n’essaient plus de contenir, Pepper reste dubitative. Elle a placé les maigres espoirs qu’il lui restait en Ulysses durant la campagne présidentielle ; mais il a rompu cette confiance dès son élection. Les discours se suivent, ne se ressemblent pas, mais, plus que tout, se contredisent. Il prône des valeurs qui ne sont pas compatibles entre elles, acceptant de ponctuer sa victoire de grande festivités, obligeant ainsi les districts à suer sang et eau pour satisfaire l’Élite, tout en imposant une réduction du temps de travail pour préserver la populace qui pourtant, permet au Capitole de se remplir l’estomac jusqu’à plus faim. Il souhaite une égalité totale dans tout le pays ; pourtant des pauvres âmes continuent à mendier de vulgaires miettes de pain. Il souhaite développer un système de santé digne de ce nom ; aucun médecin ne figure dans les institutions prônées à cet effet. Il a annoncé une grande réforme des Pacificateurs pour que ceux-ci exercent enfin leur rôle de protecteur en remplacement de celui de bourreau ; Pepper n’a pourtant pas échappé aux coups violents sur son corps qui en ressorti meurtri. Alors, elle sourit.

Ulysses Deverell peut annoncer des sanctions à l’encontre des Pacificateurs, ponctuation d’un combat mené pour ériger Panem au statut de démocratie, le fait est qu’il n’arriverait pas à changer Panem. Ni lui, ni aucun autre. La terreur est bien trop ancrée dans les esprits de chacun pour qu’un changement soit réellement possible. Il n’y a qu’eux qui pouvent exercer ce changement. Eux, avec leur combat, leur sacrifice, leur espoir. Et leurs pertes. Eux, les rebelles.  

Le combat n’est pas terminé.

« Ainsi, je lance un appel public à nos anciens ennemis, qui peuvent, s'ils le souhaitent, devenir nos alliés. (…) Alors prenons le temps de discuter autour d'une table et, peut-être de trouver la paix afin que vous soyez à nouveau ce que vous étiez : des citoyens comme les autres. »

Pourtant, les rebelles n’ont pratiquement plus aucune raison d’exister avec l’envie de Deverell de renforcer la paix dans le pays. Il lui a pris ses espoirs ; il lui prend maintenant sa cause. La dernière chose à laquelle elle se raccroche péniblement. Il n’aura pas le dessus sur eux. Il ne s’agit que d’une illusion pour s’assurer la domination totale sur le pays, sans aucun ennemi pour le lui enlever, maintenant, ou dans dix ans. Il veut bénéficier de la main mise sur ce Panem qu’elle a tant défendu auparavant, et elle n’est pas décidée à le lui laisser si facilement. Elle n’a aucune confiance en lui et son jugement lui fait rarement défaut. Même seul contre tous, elle met un point d’honneur à mettre en avant l’inconstance du Président, tentant de respecter la puissance d’un groupe en souhaitant rendre l’égalité possible dans l’autre. C’est incompatible. Il a un pied au Capitole, l’autre dans les districts. Tôt au tard, il devra faire un choix. Et ce choix s’avérera dévastateur.

Quittant le coin dans la Grande Place où elle est cachée, elle siffle doucement le vieux Humphrey pour rejoindre leur cachette du moment.

Le combat, en réalité, ne fait que commencer.
À la différence que cette fois-ci, elle le mènera seule.




Dernière édition par Pepper-Swann Heavensbee le Ven 19 Fév - 16:29, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeDim 13 Sep - 21:38

Encore heureux que tu donnes une seconde chance à Pepita psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3060284711  psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3060284711
Thybalt est même un peu content qu'elle reste dans les parages d'ailleurs, mais si tu lui demandes il niera en bloc ça va de soit psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3277391291  psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 4105294623

(re)bienvenue chez toi en tout cas Dorian  psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 2774444739
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeLun 14 Sep - 9:52

Elle ressemble trop à Juju pour qu'ils se détestent comme ça psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 1559427923

Bonne chance pour cette nouvelle fiche I love you
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeLun 14 Sep - 20:43

Pépitaaaaa psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 2608535200
Bonne chance avec cette nouvelle fiche, je suis bien contente que tu l'abandonnes pas psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 846282082
(t'as pas le droit de finir ta fiche avant moi psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3060284711 /me va s'occuper de celle de Dely psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 4033319482)
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeMer 16 Sep - 20:36

Une nouvelle vie pour Pépitaaaa au chocolaaaat !! chou psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 173490454 chou

J'ai hâte de lire la suite. psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 1147778360
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeVen 18 Sep - 22:51

Merci tout le monde psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 4055343764 psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 4055343764 psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3686848491
Thybalt devrait lui sauter dans les bras pourtant, je vois pas pourquoi il le fait pas psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 4033319482 et pour Juju, si tu demandes à Pépita, elle dira que c'est sa faute à lui, et qu'il est trop compliqué psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 1559427923
Et Ava, il me reste plus que l'histoire psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 4083136502 psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 1147778360
Puis je vais sûrement parler de Aileen la vilaine psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 716432964
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeDim 20 Sep - 23:19

Reuh OwO ♥♥♥
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitimeLun 23 Nov - 20:31

Merci Adodo psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3209753523 (avec un peu de retard What a Face)

ET RÉÉCRITURE TERMINÉE psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 351208288 psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 351208288
Je m'auto-valide psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise 3514124053
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MessageSujet: Re: psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise   psh ~ sick of all these people talking, sick of all this noise Icon_minitime

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