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Sujet: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Jeu 10 Juil - 21:28
mandatory supervision # Kallel T. Ashmore & P.A. Heavin Jacker
Les yeux rivés sur l'écran télévisé installé dans le fond de ma boutique de joaillerie, j'attends, anxieuse, l'heure des interviews. J'appréhende le passage de mes deux tributs, Bloom et Jade. Devant l'écran, quelques Capitoliens excentriques se sont regroupés. C'est une tradition au Capitole. Les habitants sortent de chez eux et viennent siéger dans des lieux publics, simplement pour afficher devant les autres leur frénésie pour les Hunger Games. Depuis que je me suis installée dans une rue principale, j'en fais les frais. J'aurais pu m'en passer. Les quelques Capitoliens sont rivés sur le poste, quand retentit le sigle de Capitole TV. J'ai le cœur qui bat à toute allure. Je sais que c'est la partie la plus importante pour un tribut. Pour se démarquer, se faire repérer, et pour acquérir des parachutes dans l'arène, signes de survie. J'entends déjà les clients crier, euphoriques, tels des bêtes sauvages dans une foire. Avec le boucan qu'ils font, ils masquent même le son de l'émission. Mais l'image compte davantage. De toute façon, je reverrai le programme avec les nombreuses rediffusions que nous propose le gouvernement de Panem. Caesar Flickerman apparait à l'écran, fidèle à lui-même avec son sourire culte et ses cheveux électriques. Il semble, comme à chaque année, faire une petite introduction sur les 24 tributs. Puis vient l'heure de la première interview. Les Capitoliens crient, fous d'impatience. Bloom est le premier à passer. C'est mon tribut. Je tiens fortement à lui et j'espère qu'il va parvenir à graver son nom dans cette toute nouvelle édition des jeux. Même si je n'entends rien, j'aperçois sur les quelques extraits qui montrent la foule en liesse, ces habitants qui ont réussi à obtenir une place parmi le public, qu'il fait son effet, avec quelques vagues de rires. Il semble bien se débrouiller en show. J'aurais dû être là-bas pour le soutenir, mais avec toute l'organisation autour de ces Hunger Games, je trouve que je laisse beaucoup trop en péril. Il faut que je m'en occupe davantage. Et puis Tywin devrait être là-bas, et ils savent agir seuls. Ils agissent peut-être mieux que je ne le fais moi-même. Le temps d'interview de Bloom Folk-Snyder est écoulé. Il doit maintenant laisser place à sa cotribut, Jade. Soulagée de la réussite apparente de Bloom, j'entame l'interview de Jade plus sereine, toujours en arrière fond les cris effrayants que les Capitoliens poussent en furie. La grande porte de mon commerce étant ouverte, je parviens même à entendre les habitants à l'extérieur de la boutique. J'imagine que toutes les grandes rues du Capitole doivent être identiques à celle-ci. Je me décale légèrement du comptoir où je me trouve depuis déjà plusieurs heures, afin d'avoir une vue assez dégagée de la rue par les vitrines lumineuses.
C'est là que je l'aperçois. Combinaison, casque, gants blancs. L'arme bien rangée dans son étui. Il se tient de l'autre coté de la rue. Même si sa tenue lui permet de camoufler son visage intégralement, je ne doute pas une seule seconde de la figure sévère et plus froide qu'un mort qui se cache dessous. Même en cette période festive, ils ne me lâcheront jamais, ces pacificateurs. Depuis que je sais que mon père rebelle a été exécuté par le Capitole, ils ne cessent de me mettre sous surveillance, sans arrêt. J'ai l'impression qu'il a remarqué que je l'ai découvert. Je n'ai aucune idée de l'impact que ça aurait. Je me suis toujours sentie très à l'écart de la justice et des pacificateurs, car après tout, il n'existe aucune justice dans ce pays. Je suis tentée de quitter ma boutique et d'aller arpenter les rues du Capitole, pour voir si c'est vraiment moi qu'il surveille. Je jette un coup d'œil aux clients, toujours vissés sur mon écran, à regarder l'interview de Jade, que j'ai déjà manqué en grande partie. Si je veux fermer ma boutique, je ne parviendrais jamais à les faire sortir de là. Quoi que Caesar Flickerman les tient tellement en haleine, qu'ils ne s'apercevront même pas de mon absence. D'ailleurs, en jetant un regard circulaire à la pièce, je m'aperçois que personne ne s'intéresse à mes produits. Et puis, ce sera une question de quelques minutes. Je sors discrètement de ma boutique, tout en tachant de paraitre naturelle face à ce pacificateur, puis me dirige vers le grand parc qui longe la rue quelques mètres plus bas, d'un pas flottant. Je lâche un rapide coup d'œil vers l'arrière, me confirmant ce que je pensais déjà. Il me suit bien. Je suis déroutée. Je ne sais pas quoi faire. Je me tenterais bien d'aller le voir, de lui demander ce qu'il me veut, pourquoi il me suit, ou même qui lui en a donné l'ordre. Si je fais ça, qu'est-ce que je risque au fond ? Je suis certaine que beaucoup de Capitoliens doivent questionner les pacificateurs. Leur parler n'est à ma connaissance pas interdit. Je me retourne et lui fait face. Il se tient à une trentaine de mètres, immobile. Je me dirige vers lui d'un pas assuré. Je ne crains plus le Capitole aujourd'hui, je suis même prête à le défier. Quand j'arrive devant lui, je ne sais d'abord pas trop quoi lui dire, puis les mots viennent tous seuls.
- Dites, si vous me suivez, j'aimerais bien savoir à qui j'ai affaire sous ce casque !
Sujet: Re: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Ven 18 Juil - 23:56
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Sujet: Re: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Mar 22 Juil - 21:26
mandatory supervision # Kallel T. Ashmore & P.A. Heavin Jacker
J'ai la rage en moi. Je reviens des districts où j'ai du subir des mésaventures déplaisantes. Je suis contrainte d'habiller des futurs cadavres pour leur arène qui les attend. J'ai du même redémarrer ma vie de zéro. Lancer seule ma carrière, rendre plaisante ma vie, car le Capitole s'est personnellement chargé de salir l'image des Jacker. Le Capitole m'a tout pris, si bien que je ne le porte absolument plus dans mon cœur et mon esprit. Et après tout ça, ce passé, le gouvernement ose encore envoyer des pacificateurs se pointer devant ma boutique. Je veux lui cracher à la figure. Je n'ai jamais été autant envahie d'une rage telle que celle-ci. Je me sens renaitre, revivre d'un nouveau souffle. Enfin oser ce dont j'ai toujours eu peur. La défiance. Mais dans un autre sens, je sais qu'afficher ouvertement mon dégout envers le régime actuel signifierait la fin de mon être, de mes mouvements, de mon âme. Une balle au beau milieu du visage. Et ce pacificateur pourrait très simplement s'en charger. Je l'imagine parfaitement exécutant un rebelle à genoux, les yeux rivés sur le sol, leur dernier point d'attache, avec le désir, l'espoir qu'un jour peut-être cette rébellion vaincra. Comme mon père a très bien pu être exécuté.
Je ne détourne pas la tête, par peur de ne pas conserver le casque du pacificateur dans mon champ de vision. Même si je ne le vois pas en raison de sa visière teintée, j'imagine très bien une brute sous ce casque, avec des traits indélicatement dessinés, et cette soif de puissance qui peut se lire dans le regard. Mais quand le casque tombe, je suis agréablement surprise. Il est plus grand et plus imposant que moi dans sa tenue de pacificateur. Je suis contrainte de lever les yeux pour observer son visage. Il a les cheveux et les yeux bruns. Les traits de son visage ne sont pas grossiers. Il sourit même, d'un beau sourire qui se veut charmeur. Il me regarde aussi. Puis il prend la parole d'un ton sympathique.
- Kallel, enchanté. Vous suivre est un bien grand mot. Je garde un œil sur vous, on ne sait jamais, vous pourriez être en danger.
Son air est faux, comme la plupart des habitants de la capitale. L'image que j'ai dans l'esprit des pacificateurs ne correspond absolument pas à celui qui se tient face à moi. Ses propos me font sourire.
- En danger, je répète en le fixant toujours.
La façon dont il tourne ses propos me fait rire intérieurement. Il tente de me faire croire que le Capitole craint pour ma vie. En réalité, il m'envoie ses petits chiens de garde pour me surveiller, pour voir si moi aussi, comme mon père, je vais sortir de la droite route pour emprunter le clandestin chemin de la rébellion. Il n'a pas tort. Et à l'heure qu'il est, une certaine Ruby Poezyn parle de moi chez les rebelles. Je fais un pas en arrière puis lève les bras.
- Eh bien qu'attendez-vous pour me sauver ? lui dis-je en élevant la voix.
Le petit parc qui côtoyait ma boutique était désert, ce qui n'était pas à son habitude. Mais en ce moment, tous les Capitoliens sont rivés devant les écrans de télévision, pour suivre en direct les scores des tributs de cette nouvelle édition. Ce qui ne laisse que nous deux dans ce lieu isolé. Je ne crains pas de parler haut et fort, ni de choquer le moindre passant par mes propos, car hormis ce pacificateur, ce Kallel, personne n'aura à entendre ce que je dis. Je ne crains pas de parler ouvertement à cet individu, même si je suis consciente qu'il représente tout de même un risque conséquent. Il pourrait m'exécuter sur le champ. Mais j'ai envie de parler. J'ai besoin de dire haut et fort ce qui me tourmente, ce que je pense depuis des mois, seule, solitaire. J'ai tant de haine en moi que je veux faire évacuer mes pensées. Je fais quelques pas, m'éloignant ainsi de lui, et me retourne à nouveau vers lui, m'appuyant sur un des nombreux arbres exotiques qui découvraient ce parc, pour lui faire face. Le visage fermer, l'air interdit, je lui intime de ne pas tenter de faire ami-ami avec moi.
- Je suis en danger permanent, vous savez, lui expliquais-je. Le Capitole me tuerait s'il le pouvait, à cause de ce qu'à fait mon inconnu de père. Mais qu'y pouvais-je, je n'étais qu'une enfant ?
Je le dévisage, dans l'attente d'une réponse. Mais je ne lui laisse pas le temps. J'ai peut-être été un peu trop loin. Pour ce que je viens d'annoncer, le gouvernement tyrannique pourrait sévèrement me punir. J'ai d'ailleurs de la chance d'être tombée sur un pacificateur pas trop hystérique. Je ne dois pas faire croire aux autres que je suis une rebelle, ce que je ne suis pas. Au contraire, cet homme doit penser de moi que je suis une capitolienne comme une autre, que je chérie ce capitole qui m'a tant donnée et sans lequel je ne serais rien aujourd'hui.
- Le Capitole gère à merveille ce pays, repris-je avec un ton plus reposé, mais il ferait bien de ne pas se méfier des personnes comme moi, et de traquer les vrais rebelles, ces vérités traîtres. Ma vie est ici, et je ne renoncerai jamais aux joies du Capitole.
Ces mots ont arraché mon cœur. Tout ce que je viens de dire n'est que pur mensonge, mais en parlant je l'ai regardé droit dans les yeux, sans un clignement d'œil. Au Capitole, l'art du mensonge et de l'hypocrisie sont enseignés avant même d'apprendre à lire et écrire. Mais je ne veux pas m'arrêter là. Je veux que ce pacificateur comprenne. Comprenne le monde, comprenne ce que je vis chaque jour qui passe. Je ne suis pas idiote. Je sais pourquoi il est là. Je l'ai tout de suite su. Tout comme je sais que son air sympathique m'agace. Nous ne sommes pas amis. Je ne pourrais jamais être amie avec un pacificateur.
- Et puis arrêtez de m'afficher ce sourire idiot, je sais parfaitement que tous ceux qui seraient prêts à mourir pour le Capitole, les pacificateurs en premier, ne portez que de la haine à mon égard.
Je me décolle de l'arbre et m'avance vers lui, dans l'attente d'une moindre réaction, même la plus violente.
Sujet: Re: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Ven 8 Aoû - 17:51
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Sujet: Re: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Jeu 14 Aoû - 21:13
mandatory supervision # Kallel T. Ashmore & P.A. Heavin Jacker
Je le regarde. Et je n'ai jamais été aussi désemparée de toute ma vie. C'était qui, ce pacificateur ? Il y a quelques secondes encore, je m'étais imaginée recevoir un coup de crosse au visage ou dans la nuque. Je n'ai jamais rien dit d'aussi risqué pour ma survie, et bien qu'on soit seuls tous les deux dans ce parc, je me doute bien qu'on ne l'est jamais vraiment. Et puis face à moi se tient tout de même un pacificateur. Les chiens de garde du Capitole, les premiers prêts à agir lorsqu'un traitre se dévoile au grand jour. Je ne suis pas une traitre à proprement parlé, mais je ne rentre pas dans le moule que le gouvernement prépare pour chacun des habitants de Panem. Normalement. Les pacificateurs sont d'ordinaire à l'affut de la moindre petite erreur. Mais pas ce Kallel. Il ne m'a même pas écouté. Il se tient là, face à moi, si prêt que lorsqu'il me tend un morceau de papier blanc je pourrais l'attraper en tendant le bras. Mais je n'en ai pas envie. Je me fiche bien de ce qu'il me demande, de sa réclamation. Un gars qui ne prend même pas la peine d'écouter celle qu'il doit protéger ne mérite même pas d'être regarder. Je devrais éviter son regard, lui paraitre agacée par son idiotie. Mais mon arrogance de capitolienne me force, m'oblige à supporter son regard. Mais aussi à affronter son sourire idiot, toujours plaqué sur son visage qui, naturel, est plutôt avenant. Je marche vers lui jusqu'à ce que nos épaules se frôlent. Puis je tourne la tête vers la sienne, et décompose chacune des petites lueurs de ses yeux, de mon regard le plus noir possible.
« Avez-vous peur de la mort, Kallel ? »
Parce que moi j'ai peur de la mort. Et c'est pourquoi je m'inquiète autant sur mon sort, mon avenir dans ce pays. Et que je m'en plains surement un peu trop. Mais j'ai le sentiment de ne pas en avoir fini de la vie que l'on m'a proposée à ma naissance. J'ai le sentiment que je peux encore réaliser de nombreuses actions, voire même de belles choses. Mais je me rends compte que continuer à parler de moi à ce pacificateur ne sert strictement à rien. Que je parle à un mur. Un bloc de pierre qui est assez borné et étroit d'esprit pour ne pas voir la longue liste des crimes et méfaits du capitolienne, ne pas mépriser un tel gouvernement. Et pour ne penser qu'à son plaisir personnel de l'instant. Du chocolat. Jamais de toute mon existence je n'aurais imaginé qu'un pacificateur puisse me demander du chocolat. Je me recule de quelques pas, installant ainsi entre nous un vide de quelques mètres. Puis je m'attache à observer chaque partie de son uniforme blanc. La couleur de la paix. Une paix voilée, inexistante, dans un pays qui à bien failli partir en flammes. Mon regard se pose à nouveau sur celui de Kallel. J’étudie la situation. Ça ne sert à rien de lui parler, puisque mes monologues ne l’inspirent pas, bien au contraire. Toute bonne Capitolienne que je suis, j'ai toujours tout ce qu'il faut sur moi. J'avais acheté quelques articles ce matin, avant de m'affairer à ma boutique. De quoi grignoter et tenir jusqu'au repas. Des barres céréalières. Et du chocolat. Mais pourquoi je lui donnerais ? Qu'a-t-il fait en retour. A-t-il seulement fait une seule chose positive à mon égard. Mais la situation m'amuse, car je n'ai jamais aperçu quelqu'un en manque de chocolat. Ce n'est pas au Capitole qu'on croisera quiconque en manque de quelque chose. Sauf peut-être les plus pauvres, retirés de la société. Si je lui donne, il devra me donner autre chose en échange. Mais que peut-il me donner qui vaille un carré de chocolat ? La situation devient burlesque. Mais une ébauche d'idée me traverse l'esprit. Et je me dis pourquoi pas. Après tout, je ne pourrais pas paraitre plus idiote qu'un pacificateur en manque de chocolat. Et si ça marche, ça me fournira des éléments non négligeables. Je me rapproche de lui, presque aussi proche qu'il y a quelques secondes. Mais cette fois-ci je ne le dévisage pas comme si j'en voulais à sa vie. Mais plutôt comme un chasseur avec sa proie. Si proche, mais si loin à la fois. J'essaye de le séduire. Puis d'une voix cristalline, je dis enfin.
« D'accord. J'arrête de vous endormir avec mes histoires déprimantes. Et je vous offre le chocolat que j'ai avec moi. »
Je m'approche encore de lui, en faisant un pas en avant. Puis je sors la petite tablette de ma veste en velours pour le lui montrer. Et dans un souffle, je chuchote près de son oreille :
Sujet: Re: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Dim 17 Aoû - 2:41
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Sujet: Re: mandatory supervision → Kallel T. Ashmore Mer 27 Aoû - 21:11
mandatory supervision # Kallel T. Ashmore & P.A. Heavin Jacker
Je m'éloigne de quelques pas de Kallel, en remettant la tablette de chocolat dans ma poche, là où je l'avais rangée. Puis, je reporte mon attention sur le pacificateur qui reste de glace, en dépit de son sourire qui me parait simplet. Je ne pas croire qu'il soit indifférent. Je ne suis pas la plus belle de Panem, et de loin j'imagine. Mais je ne suis pas rien non plus. Je repense au nombre de fois où, pour aider ma mère dans son business, j'ai du séduire ses clients. Et ça fonctionnait tout le temps. Je le fixe longuement. J'aimerai savoir ce qu'il pense de moi. S'il m'imagine comme une traitre, ou comme une riche et naïve fille du Capitole. Un petit moment s'écoule dans le silence, où nous nous regardons. Je me demande s'il ne garderait pas son sérieux uniquement parce qu'il se trouve dans le cadre d'une mission. Sa mission. Mais quel en est son but exactement ? Il me dit qu'il est là pour me protéger. En l'espace d'un instant, je me demande quels dangers je pourrais, à moi toute seule, faire encourir au Capitole. Rien, je ne peux rien faire. Et même ce que je pourrais faire, je ne le ferais pas, par manque de courage, d'audace. Je suis une lâche. Je n'ai pas le sang de feu mon père le traitre qui coule dans mes veines. Soudain, le gouvernement me semble encore plus faible que moi je le suis, à être contraint de faire surveiller des personnes aussi peu dangereuses que moi. J'émets sans vraiment le vouloir un petit ricanement, à peine audible. Puis je reprends le peu de sérieux qu'il me reste pour faire face à ce pauvre Kallel, qui je le sens préférerait mille fois être ailleurs. N'importe où, mais pas là, à faire du baby-sitting, et qui plus est à une personne qui ne lui offrira pas d'action aujourd'hui. Quoi que, j'apprécierais fortement coller mon poing sur sa joue pour effacer son sourire, et pour qu'il arrête de me parler quand il m'explique comment il voit la justice.
- Sinon, pour le chocolat, j'attends votre requête ! Si, celle-ci est faisable, j'y répondrais, sinon je passerais mon tour pour le chocolat !
Je le regarde. Une nouvelle lueur a envahit mon regard. Il n'a pas dit non. Et je sais déjà ce que je compte lui demander. Je le sais depuis le début. Mais je ne sais pas s''il voudra. Nous sommes loin d'être amis, et entre nous la confiance n'est pas non plus à son plus fort. Nous ne nous connaissons que depuis quelques minutes. Je m'avance vers lui, pour tenter à nouveau une stratégie de séduction. Mais il reprend la parole.
- Je vous avouerai qu'on m'a assigné à vous, mais je ne sais même pas ce que vous faites dans la vie ? Cette boutique est à vous ?
Je ne peux pas m'empêcher de rire. Comment peut-il daigner s'intéresser à moi alors qu'en réalité il doit me haïr au plus haut point. Je reprends brusquement mon sérieux quand j'aperçois une vieille femme ignoblement maquillée qui, en se promenant seule dans le parc, s'approche un peu trop de nous à mon gout. D'un geste de la main, j'entraine le pacificateur plus loin dans le parc, sans me dire un instant que je suis en train de diriger la personne censée me surveiller. Je finis par m'installer sur un banc joliment verni. Et je le fixe.
- J'aimerais savoir ce qui est prévu pour moi chez les pacificateurs, ou bien ce qui se dit sur moi.
Je sors une seconde fois la tablette de ma veste et la lui lance. Puis je détourne la tête vers un petit lac, à quelques mètres de nous. Je sais que ce que je lui demande ne vaut clairement pas une vulgaire tablette de chocolat. Mais que puis-je lui offrir en échange ? Je n'ai rien qui puisse l'intéresser.
- Je suis Heavin Jacker, styliste du Un, et optionnellement joaillère. Si un jour vous avez besoin d'un bel accoutrement, je vous invite volontiers à venir faire un tour dans cette boutique qui est effectivement la mienne, et je vous offrirai un costume.
Je me lève et le regarde, sans vraiment le voir. Il est clair que pour un pacificateur, ce que j'ai à lui donner en retour n'est clairement pas à la hauteur de ce que je lui demande. Alors, je conclus en lui disant d'une voix douce et forte à la fois :
- Si vous entendez des conversations sur moi dans vos rangs, j'aimerais en être informée. Et si à mon tour je peux vous offrir autre chose que du chocolat qui vaille ce service, dites-le-moi.
Puis, je m'effondre à nouveau sur le banc. Je n'ai plus envie de jouer avec lui, de mon montrer forte. Désormais, je ferai tout ce qu'il me demandera pour qu'il accepte ma proposition. Car il s'agit de ma survie. [/color]