Ma tête tourne, et je m'appuie contre le mur de pierre. J'ai l'impression d'être plongé entre le sommeil et la vie. Pourquoi je suis là, au fait ? Pourquoi tout tourne autour de moi ? Et pourquoi... Adrian est avec moi ? Tout se mélange dans ma tête. Je m'assieds sur le petit perron, et fourre ma main dans la poche de ma veste. Elle rencontre d'abord une... substance ? Erk. Je sors mon téléphone, et essaie de visualiser l'heure. J'arrive à peine à distinguer les numéros, mais j'arrive à déchiffrer qu'il est environ deux heures du matin. À cette heure-ci, je devrais déjà être en train de dormir, ou de m'apitoyer sur le sort de mes tributs. Mais non. Je suis là, complètement saoule, sur le perron d'un homme que je ne connais pas. Attendez... Adrian... Adrian Evans ! Un ami de quand j'étais plus petite. Mais ça n'explique toujours pas ce que je fais là. Quand j'essaie de me relever, je sens l'alcool remonté, et je porte ma main à la bouche. Je penche la tête, et, sans surprise, je vomis par terre. Je sens mes joues s'empourprer, et je tourne la tête vers Adrian, espérant qu'il n'ai pas assisté à ce spectacle déplorable. Mais ses yeux bleus sont rivés sur moi, et je me sens honteuse. Qu'est ce que je donnerais pour disparaître, à ce moment là ? Alors, je ferme les yeux, concentrant mes force pour essayer de me souvenir de ce qui  s'est passé la veille. On était à une soirée, je crois, ou du moins à ce qui y ressemblait. Combien de verres ai-je bu ? Je ne m'en souviens plus, mais en tout cas, pour être dans cet état pitoyable, je n'ai pas dû en avaler qu'un. Je n'ai presque jamais été saoule. ❝ Merde...❞ J'essaie de me relever tant bien que mal, mais je réussis juste à me cogner la tête contre le mur, et a tituber jusqu'à Adrian, qui me prends par la taille pour me maintenir droite. Je lui souris, et entre deux gloussements, je lui murmure ❝ Merci, bel Adrian ! ❞ Mes yeux se posent sur ses yeux bleus. On pourrait se perdre dedans. Un bleu comme l'océan. Comme celui du district quatre. Ou alors comme le ciel. Pas comme celui du capitole, trop pollué. Le ciel au-dessus d'une prairie. Ses cheveux blonds seraient les tournesols. Tournés vers le soleil, aussi beau que l'or. Je me rends soudain compte de mon sourire niais. ❝ Quand j'étais petite, ma soeur m'avait écrite une chanson. Je l'adorais. ❞ C'est fichu. Il doit me prendre pour une déréglée mentale qui lui parle d'une comptine à une heure du matin, totalement bourrée.