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 78HG — sujet de la zone 6

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Caesar Flickerman
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Caesar Flickerman
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MessageSujet: 78HG — sujet de la zone 6   78HG — sujet de la zone 6 Icon_minitimeDim 13 Juil - 15:43


78ème Hunger Games
" zone 6 "

Ce sujet est mis à votre disposition pour mettre en scène votre tribut dans la zone si vous n'avez pas besoin d'en faire tout un sujet avec un autre membre. Il restera pendant toute la durée des jeux, c'est pourquoi nous vous demandons d'indiquer avant votre message le jour et l'heure où se déroulent les actions que vous décrivez.

Cela ne remplace pas les sujets obligatoires que nous vous demanderons de faire.


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MessageSujet: Re: 78HG — sujet de la zone 6   78HG — sujet de la zone 6 Icon_minitimeLun 28 Juil - 11:46

- Jour 2, vers 18h

J'ai repris la route très tôt ce matin, je me suis levé avec le soleil qui filtrait à travers les épais feuillages des arbres autour de moi. Rien ne scintillait plus. La forêt ne s'illuminait que la nuit, dans le noir complet, ou presque. Je trouve ça plus dangereux qu'impressionnant, mais peu importe. J'avais eu beaucoup de mal à dormir, mais j'étais vraiment épuisé, déjà parce que la nuit précédente, je n'avais pas fermé l'œil, et parce que ce premier jour des jeux avait été intense. Entre ma course à la corne d'abondance, puis jusqu'à la chute, et ma difficile tentative d'atteindre la rivière et de la traverser, les longues heures de marche qui avaient suivi, et l'annonce de la mort d'Hailee, je n'avais plus aucune force, physique ou mentale. Je m'étais donc laissé aller aux bras de Morphée, craignant tout de même qu'un tribut me tombe dessus à l'improviste et me tue dans mon sommeil, ce qui ne s'était finalement pas produit. J'avais presque réussi à oublier la chaleur pendant un temps, déjà parce que j'avais pu me rafraîchir plusieurs fois, parce que j'avais coupé mes cheveux, et parce que la température avait légèrement baissé pendant la nuit, quand le soleil n'était pas là pour me faire cuir. Mais l'humidité était restée bien présente. Mes vêtements me collaient encore plus à la peau que la veille, c'était vraiment très désagréable, surtout au niveau de l'entre-jambes, hm. Mais il fallait bien faire avec. Après avoir avalé quelques biscuits sur lesquels j'avais déposé de petits fruits secs, et bu quelques gorgées d'eau, je m'étais remis en route, vers ce que je pensais être le Nord. Il fallait que je trouve une source d'eau potable pour remplir ma bouteille, car j'en étais déjà presque arrivé à la moitié, vu sa taille, et j'aurais aussi besoin de nourriture plus consistante si je voulais survivre. Il me faudrait chasser, ou du moins, trouver un moyen de le faire alors que je ne l'avais encore jamais vraiment fait. Je suis boucher, il est vrai que j'ai gardé les vaches pendant quelque temps, et que j'ai travaillé à l'abattoir, mais je n'ai jamais capturé ou chassé un animal pour de vrai, en pleine action. Je m'attendais donc à ce que la tâche s'avère plus ardue qu'elle n'y paraissait, mais je devrais pouvoir m'en sortir, du moins, je l'espérais.

[...]

J'avais ainsi marché pendant plusieurs heures sans rien remarquer de particulièrement intéressant, si ce n'est peut-être une montagne qui surplombait la forêt. Les bruits étaient différents dans ce coin, j'avais l'impression qu'il y avait des animaux, bien plus bruyants et imposants, surement des singes, j'en avais déjà vu et entendu à la télévision, mais je n'avais pas encore eu de confirmation visuelle. Et dans le fond, ce n'était pas plus mal, ces bêtes pouvaient très bien être des mutations génétiques, ou simplement agressives de nature, je ne préférais donc pas trop les approcher. Et puis, tenter d'attraper un singe serait compliqué puisque j'ai cru comprendre qu'ils vivaient en bande. Si je m'attaquais à l'un d'eux, une bonne vingtaine pourrait me tomber dessus, alertée par les cris du pauvre animal. Et puis, je me serais mal vu manger du singe, on dirait presque des hommes. J'avais donc renoncé à l'idée d'aller voir s'il s'agissait bien de ce que je pensais, et j'avais continué de marcher, ni trop vite, ni trop lentement, à un rythme constant, régulier. J'avais chaud, terriblement chaud, je transpirais, et j'avais presque l'impression que mes habits se mettaient à fusionner avec ma peau. J'avais dû boire encore quelques gorgées d'eau. Si demain, je ne trouve pas un endroit pour remplir ma bouteille, je serais vite à sec, et je risque de mourir de déshydratation, ce qui serait moche. À la rigueur, je pouvais me passer de nourriture pendant un certain temps, je ne mangeais pas vraiment à ma faim chez moi, même si j'avais parfois la chance de pouvoir ramener d'assez beaux morceaux de viande à la maison. Mais je ne voulais pas y penser, à la maison, au district dix. Cela me rappelait trop ma famille et Hailee. Morte, elle était morte. Et... Non, il ne faut pas y penser. Il faut se concentrer sur ce que je vois, autour de moi. Le décor commence à changer. On dirait une espèce de marécage. En tout cas, le sol devient boueux, les arbres sont différents, et il y a une forte odeur de pourriture qui flotte dans l'air. Comme si la chaleur et l'humidité ambiante ne suffisaient pas. Je pousse un soupir. Génial, ça pue. J'ai l'impression d'avoir passé ma vie dans des odeurs bizarres et repoussantes, comme cette charmante odeur qu'est celle de la bouse de vache. Celle qui agresse mes narines à l'instant n'est pas franchement pire, cela dit, et je suis très bien capable de la supporter, au moins le temps de franchir ce marécage, ou plus s'il le faut. Je me résigne donc à avancer dans des conditions qui empirent toujours plus. Il faut chaud, humide, et ça pue. Et. Putain. De. Merde. C'est quoi ce truc qui bouge dans l'eau boueuse là-bas ? J'ai vu un truc bouger, j'en suis sûr. Pas comme hier, avec la liane que j'ai prise pour un serpent, là, je suis certain de l'avoir vu. Je m'en approche doucement, bien que la discrétion ne soit pas mon fort. Je distingue une longue queue, un corps couvert d'écailles, des pattes pourvues de griffes, et une gueule grande comme mon bras d'où sortent un nombre impressionnant de crocs. C'est quoi déjà le nom de cette bestiole, hm... Un crocodile, un alligator ou un caïman ? Oui, ça doit être ça. Un caïman. Seul, mais même comme ça, il est, sans aucun doute, dangereux. J'hésite. Est-ce que je m'approche et je tente de le choper avec mon lasso ? Ou pas ? J'ai l'impression qu'il n'est pas très mobile, peut-être qu'il dort. Disons que j'aimerais bien, ça serait plus facile, mais à la minute où il va sentir la corde autour de son cou, il va s'agiter, c'est certain. Il faut toujours que je pèse le pour et le contre avant de prendre une décision. Alors, pour : si j'y arrive et que je parviens à le dépecer, ça me fera de la viande pour un bon bout de temps, de plus ça attirera l'attention des sponsors, et ça peut effrayer quelques tributs de voir un cadavre de caïman dans les parages, en supposant qu'il pense que c'est l'un de nous qui l'a tué; contre : je pourrais être blessé, voir mourir. Hm. Donc, le choix n'est pas bien compliqué. Je n'ai pas peur de la mort, je veux juste qu'on la remarque, si je suis ici, dans ces jeux, ce n'est pas pour crever comme un minable, et une mort après un combat contre un caïman, c'est plutôt classe. Enfin, il me semble. Je finis donc par me lancer, après avoir pris une profonde inspiration. Je tourne autour de la bête, le plus silencieusement possible. Les bruits de la forêt couvrent un peu mes pas, et je crois qu'il ne me remarque pas immédiatement. J'essaye d'avoir une meilleure vue de sa tête. Si j'arrive à lui passer la corde autour du cou, et que je tire, il y a de bonnes chances que j'arrive à l'asphyxier avant de le ramener vers moi. Je porte la main à ma taille et détache mon lasso fait de mes propres cheveux -qui ne sont pas forcément propres, mais passons. Je l'empoigne bien fermement dans une main, mon couteau toujours dans l'autre, et je prends mon temps pour former une boucle comme j'ai eu l'habitude de le faire quand je gardais des bœufs. Je m'avance lentement vers la bête qui a les yeux clos. Je crois qu'il a senti ma présence. Il relève la tête sans pour autant me lancer de regard. Je me dis que c'est le moment où jamais. Je fais tournoyer la corde au dessus de ma tête tout en continuant d'avancer d'encore quelques mètres avant d'envoyer mon lasso dans la direction du caïman. Depuis le temps que je le fais, je n'ai aucun mal à réussir ce coup-ci, même si la bête que je cherche à attraper est différente cette fois. Il rouvre les yeux d'un coup, et commence à se débattre. Mauvaise idée. La corde se resserre automatiquement autour de sa gueule, ce qui l'empêche de la rouvrir pour me mordre, c'est parfait. Je commence à le tirer dans ma direction. Il est robuste, mais pas autant qu'un bœuf. La boue me fait glisser par moment, mais bientôt, je me retrouve à quelques centimètres à peine de la bête qui continue de s'agiter. Je ne sais pas quoi faire à présent. Il faudrait que je lui grimpe dessus pour le poignarder dans le dos. Dit comme ça, ça fait très mesquin, et horrible, mais je me vois mal passer le bras sous sa gueule pour l'égorger comme je le ferais avec un bovin. Je tiens toujours fermement la corde, et je me décide à lui passer sur le corps. Je plaque ma main sur sa gueule que je maintiens ainsi close, en plus du fait qu'elle soit retenue par la corde, et lui grimpe dessus, sautant à moitié sur son dos, contractant mes cuisses, les serrant bien contre son abdomen pour essayer de le tenir en place. Il est à peine plus grand que moi et il est plus fort que je ne l'aurais pensé. Rien ne se passe comme je l'avais prévu. La corde n'a pas atteint sa gorge, et n'a pas pu l'affaiblir en le faisant manquer d'air. Et il se débat si fort. Il parvient presque à faire céder le lasso. Je n'arrive d'ailleurs plus tellement à le garder en main, et il me glisse entre les doigts. Merde, putain. Saleté d'humidité. L'animal libère sa gueule alors que je tente de rattraper ma corde, comme un con, au lieu de la laisser où elle est et de poignarder le reptile. Je sens ses crocs se refermer sur mon bras. Chacune des ses dents tranchantes qui me découpent la chair, les muscles, et si je ne fais rien, qui me briseront les os. Malgré la douleur, je ne crie pas, et je rassemble mes forces, et le peu de courage que je trouve. Je lui assène plusieurs coups de couteau répartis entre sa tête et le haut de son dos, puisque je suis à califourchon sur le reste de son corps. Au début, sa peau est tellement dure et épaisse que je n'arrive à rien, mais bientôt, je vois son sang jaillir des blessures que je lui ai infligées. Je continue jusqu'à ce qu'il ne se débatte plus, et que je sente ses mâchoires se desserrer. Je n'ai plus mal, et c'est étrange parce qu'il vient tout de même de salement me mutiler. Je pense que ce sont les endorphines et l'adrénaline, ces petites hormones relativement utiles par moment, qui font effet, et plus ça durera, mieux ce sera. Il ne bouge plus. J'ai réussi, je crois. Je bascule sur le côté, m'affale dans la boue, lâche mon arme ensanglanté. J'ai le souffle court, le cœur qui bat à une vitesse incroyable. J'ai un goût de sang dans la bouche, il a dû éclabousser mon visage, que ce soit le mien ou celui du monstre. Mais peut-être que c'est moi le monstre ? Je ne sais pas. J'ai déjà tué des animaux imposants auparavant, mais cette fois c'était bien plus intense, ça n'avait rien n'a voir avec une exécution en abattoir, non, vraiment rien. C'était une exécution nécessaire à ma survie dans ces jeux de la faim. Je ferme les yeux, le plus fort possible. Quand ça ira mieux, que je me serais calmé et reposé un peu, j'essaierai de le dépecer et de récupérer tout ce qui pourrait m'être utile : la viande, que je devrais cuire même si faire un feu n'est pas forcément une bonne idée, les crocs, et les griffes, éventuellement, on ne sait jamais. Mais il faudra surtout que je soigne ma blessure, que je la panse. Je pourrais peut-être me servir des manches de ma chemise comme bandages. Je ne sais pas. Pour l'instant, j'espère surtout qu'aucun autre ennemi ne va débarquer, parce que je ne suis pas en état d'assurer un nouveau combat. Mais je suis fier de moi. Je suis blessé, épuisé, assoiffé, j'ai chaud, je me sens mal, je sens déjà la douleur me monter dans le bras, mais ça va. Je suis toujours vivant, donc ça va.

à suivre...

Spoiler:
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MessageSujet: Re: 78HG — sujet de la zone 6   78HG — sujet de la zone 6 Icon_minitimeMer 30 Juil - 15:16

Day 2 - 23h50

Je me sentais plus en confiance dans l'obscurité de la nuit. Le jour, j'étais plus susceptible de tomber sur un tribut, la visibilité plus abordable sous les rayons du soleil. Mais moi, ce que je préférais, c'était le confort du noir. Je m'étais accommodé à l'atmosphère froide et mystérieuse de l'univers de la lune, et ce depuis que j'étais tout petit. Gamin, je vouais un culte sans faille au trépidant soleil de la nuit, avec sa pluie d'étoiles. Et ce n'était pas à cause de mon nom de famille. D'ailleurs, ce rapprochement me faisait souvent sourire. C'était une belle coïncidence. Quand je ne me sentais pas en sécurité, un regard vers la mère lune me procurait un bien-être indéfinissable. Ce soir ne dérogeait pas à la règle. Cela faisait quelques heures désormais que Sky et moi nous étions installés sur un coin de verdure entre les marécages, pensant que les autres tributs ne braveraient pas le danger de ces lieux pour nous attaquer. J'avais pris le premier tour de garde, et la fatigue se faisait bien ressentir au bout de ce deuxième jour dans l'arène. J'observais de mes yeux de lynx les alentours, attentif au moindre bruit, mais aussi au moindre geste suspect. Je ramenai mes genoux contre mon buste, posant mon menton contre eux. Mes yeux étaient en constante agitation. Je chassai la fatigue de mon esprit et me concentrai sur ma mission actuelle: veiller sur le sommeil de la demoiselle du Douze.

Pourquoi avais-je accepté de la prendre en tant qu'alliée ? Je dérivai mon regard sur elle qui semblait si bien dormir, comme si les ravages de l'arène ne l'avaient jamais atteinte. Je me surpris à esquisser un léger sourire, comme charmé par le bout de femme qu'elle était. Sky Sanders, une alliée que je n'espérais pas autant apprécier. Nous étions pareils, elle et moi. Silencieux, renfermés, insolents. Les heures où nous marchions pour ne jamais rester sur une même position, seuls les bruits de la nature alimentaient notre promenade saugrenue. J'avais bien conscience que c'était soit elle, soit moi qui sortirait de l'arène vivant, si je ne prenais pas en compte les autres tributs. Pourtant, l'attachement que je lui portais était étrangement sincère. Je ne lui voulais pas de mal, tout comme elle ne m'en voulait nullement. Etait-elle devenue une...amie ? Je secouai vivement ma tête avant de me concentrer sur les marécages. Je n'avais pas envie de penser au pire. Pas pour l'instant du moins.

En cette fin de deuxième journée dans l'arène, rien n'était à déclarer. Pas de coup de canon, donc pas de mort. Je mordis ma lèvre inférieure. Nous étions bien coriaces cette année. D'habitude, beaucoup plus de tributs tombaient les deux premiers jours. Je resserrai mes bras autour de mes genoux. La nature n'avait pas encore repris ses droits, et durant notre escale, Sky et moi n'étions tombés sur aucun adversaire. Nous avions longé le lac, contournant ainsi les petites îles qui ravissaient l'eau claire du lac. Nous faisions attention à nos provisions, et même si la faim creusait mon estomac, je me faisais violence pour ne pas vider mon sac à dos. Finalement, ce fut une journée relativement calme. J'en avais presque oublié que la mort me pendait au nez. Mais je n'étais pas à l'abri du moindre danger. Une seconde d'inattention et c'était tout un monde qui s'écroulait. Je redoutais les prochains jours. Ceux où j'allais tôt ou tard me confronter à ces autres gamins qui se battaient autant pour leurs vies que moi pour la mienne. Certains n'avaient clairement pas leurs chances. D'autres, au contraire, étaient bien plus capables de gagner ces jeux que moi. Mais je n'étais pas défaitiste. Je n'avais pas encore perdu espoir. Je pouvais encore faire la différence. Je pouvais encore prouver la légitimité de ma survie. Dans l'obscurité si rassurante de la nuit, je posai mon regard de glace devant moi. Dans le silence du noir le plus total, je serrai mes dents. La vie était la seule chose au monde pour laquelle il valait la peine de mourir. Et la détermination était la seule chose qui nous permettait de mériter pleinement la victoire.

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MessageSujet: Re: 78HG — sujet de la zone 6   78HG — sujet de la zone 6 Icon_minitimeVen 29 Aoû - 23:54




Sponsor pour Levi
Nature: Jaime Walker lui fait parvenir une petite bouteille d'eau de 25cl et un petit pain qu'il a pu lui obtenir grâce aux sponsors.
Message: "Courage"
Instructions: La réception du parachute se fait lors du jour 5.

Puisse le sort vous être favorable!


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MessageSujet: Re: 78HG — sujet de la zone 6   78HG — sujet de la zone 6 Icon_minitimeSam 30 Aoû - 13:44


Jour Cinq, 15h30


Il avançait prudemment. La sueur perlant sur son front, et le soleil écrasant lui brûlant l’épiderme doucement. Il passa sa main dans ses cheveux, essoufflé. Il avait beau avancer avec une certaine lenteur, l’eau stagnante et les algues rendaient chaque pas plus difficile que le précédent. Son initiative d’explorer l’arène et de ne jamais rester au même endroit lui paraissait soudain être la plus stupide qu’il avait jamais eu.

Il voyait la surface de l’eau onduler à certains endroits, et il n’avait pas envie de découvrir ce qui pouvait bien se cacher dans les fin fonds de ces marécages. Il continua d’avancer en soupirant, ne voulant pas prendre le risque de voir sortir de l’eau une bestiole capable de mettre fin à ses jours en quelques instants.

Il était en train d’accélérer le rythme quand un objet scintillant attira son regard. Il leva le regard, utilisant sa main comme visière.

Il sursauta presque en reconnaissant la forme singulière des petits parachutes des sponsors. Il regarda autours de lui, bêtement. Mais il était bien la seule personne ici. Ce parachute était donc… Pour lui ? Il se demanda s’il ne rêvait pas, ou n’hallucinait pas à cause de la chaleur… Cela lui paraissait impossible qu’il obtienne des sponsors. Il n’était pas le genre de tributs en qui on avait confiance, à qui on envoyait de quoi tenir le coup.

Pourtant il fit trois grands pas vers l’objet et tendit la main pour le recueillir de justesse. Le métal froid le fit frissonner, et il ouvrit l’objet avec précaution, les doigts tremblants. Son cœur battait la chamade. Il n’avait jamais vu de ces petits parachutes de ses propres yeux, et il osait à peine l’ouvrir. Pourtant il le fit, et un sourire de soulagement se dessina sur son visage quand il reconnut une bouteille d’eau fraîche, et un petit pain tiède qui lui paraissait pourtant énorme, surtout pour son estomac qui ne faisait que grignoter des baies et fruits qu’il trouvait sur son chemin.

Il y avait aussi un papier. ‘Courage’. Juste ‘Courage’, de la part de Jaime. Cela lui réchauffa le cœur, même s’il n’avait pas été particulièrement proche de son mentor lors de la préparation des jeux. Il glissa le papier dans sa poche, et accrocha le parachute à son épaule. Il prit une petite gorgée de la bouteille pour s’hydrater un minimum puis la rangea à son tour. Il garderait son petit pain pour ce soir, quand il trouverait un endroit à peu près sûr pour passer la nuit.

Il reprit sa route, avec un peu plus de détermination que quelques minutes auparavant.
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Yorell T. Moon
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MessageSujet: Re: 78HG — sujet de la zone 6   78HG — sujet de la zone 6 Icon_minitimeDim 31 Aoû - 15:48

(78th) Arena: Marécage
Day 7 - 10h50
Callum Chilton (PNJ)
feat.
Yorell T. Moon


 

 



 

 

Notre salut et notre perte sont en nous-mêmes. Δ

J'entrouvris lentement mes yeux, les maigres rayons du soleil perforant ma rétine dans cette jungle pesante. Combien d'heures avais-je dormi ? Probablement pas assez. Niché au creux d'un tronc d'arbre, je sortis ma tête de ma cachette, les cheveux en bataille. Callum et moi nous étions abrités de la pluie soudaine survenue dans la nuit. Mais depuis, je n'avais aucune nouvelle du garçon. Je l'avais vu s'éloigner vers un autre tronc d'arbre vide, mais même avec ma nyctalopie, la pluie m'avait empêché d'en savoir plus sur la direction qu'avait pris le tribut du district douze. J'aurais dû abandonner mon refuge pour partir à sa recherche. J'aurais dû oui, mais je ne le fis pas. Car je fus suffisamment idiot de croire que Callum pouvait s'en sortir tout seul. C'était mon allié. Involontairement, je l'avais rallié à ma cause. J'avais eu pitié de lui et de ses yeux innocents. Comment un gamin comme lui avait-il pu survivre aussi longtemps dans l'arène ? Il m'étonnerait toujours. Alors, je m'étais conforté dans l'idée que le garçon se trouverait non loin de ma position, prêt à quitter sa cachette dès que la pluie cesserait. Dès que l'arène se calmerait. Comme le calme avant la tempête.

D'aussi loin que je me souvenais, la pluie ne m'avait jamais dérangé. Le district huit possédait un climat propice aux précipitations. Mais depuis que je foulais le sol de l'arène, depuis que j'avais regardé la mort en face, je la haïssais. J'avais le cœur aussi lourd que l'air étouffant de la jungle. Lourd de regrets. Lourd de tristesse. Lourd de rage. Je n'avais que très peu dormi depuis que je fus contraint de me séparer d'elle. Et la nuit dernière fut trop longue, car elle me rappelait ce qu'il s'était passé plus tôt. Les images du massacre apparaissaient en flash dans ma tête. Je me souvenais très bien des plaintes distinctives poussées par Sky. Je me souvenais parfaitement bien du bruit sourd de la tête blonde de cette pétasse d'Ambre cogner contre l'écorce dure de l'arbre. Je pouvais aussi me souvenir de la douceur mais surtout de la froideur de la peau de Sky avant son trépas. Et son sang qui s'était écoulé entre mes doigts. Et cette pluie interminable. Oui, je haïssais la pluie désormais. Car je me remémorerais éternellement l'instant où je dus ôter la vie de la personne que j'avais osé le plus aimer dans ma misérable vie.

Je m'extirpai du creux de l'arbre dans lequel j'avais passé la nuit à fuir l'humidité de la pluie. Mes premières pensées allèrent droit vers Callum: je devais me mettre à sa recherche. Je m'accroupis au sol, ramenant la bretelle de mon sac à dos jaune sur l'épaule. De mes doigts arachnéens, je tâtais la terre et les feuillages à la recherche de traces laissées par le garçon. Mes sens en alerte, je me sentais comme chez moi, au district huit, quand je chassais pour ma famille. J'avançais pas à pas, mes doigts retraçant les empreintes de pas que j'avais récemment découvert. Il avait couru vite, dans la précipitation. Je fronçai les sourcils lorsque je perdis la piste de mon allié. La terre semblait avoir glissé par la pluie. Lorsque je relevai les yeux, je fus surpris de constater que tout un pan de la jungle avait dérivé de plusieurs mètres plus bas. Un glissement de terrain, c'était ce que je conclus à première vue. Si Callum était parti par là, avait-il eu le temps de prendre la fuite avant l'incident ? Je poussai un soupir de lassitude avant de ramener une main sur ma machette qui pendait sur ma ceinture. Je l'avais définitivement perdu, et je m'en voulais. Je le savais, il avait besoin de moi... Enfin, je voulais y croire. Je voulais me sentir utile à quelqu'un. Je ne m'étais jamais senti aussi seul que maintenant. Maintenant que Sky était là-haut, je ne savais pas ce qu'il allait advenir de moi. Mais je devais vivre. Le plus longtemps possible. Avoir le temps et surtout l'occasion de la venger. On disait souvent que la vengeance favorisait la survie. Je voulais survivre, mais j'étais déjà mort. Au fond de moi, je n'étais devenu plus que l'ombre de moi-même. J'étais devenu quelqu'un d'autre. Un assassin. Un monstre. Le cœur déchiré, l'esprit envolé, les monstres et les fantômes existaient. Ils vivaient à l'intérieur de nous, et parfois ils gagnaient. Ils avaient d'ailleurs déjà gagné en moi. Je pouvais bien passer ma vie à construire des barrières au-delà desquelles je m'interdisais d'aller, mais derrière il y avait tous les monstres que je m'étais créé. Je les croyais terribles, invincibles, mais ce n'était pas vrai. Dès que je trouvais le courage de les affronter, ils se révélaient bien plus faibles que je ne l'imaginais. Ils perdaient consistance, s'évaporaient peu à peu. Au point que je me demandais, pour finir, s'ils existaient vraiment. Oui, ils existaient vraiment. Car ils m'avaient possédé dès l'instant où j'avais fait couler le sang.
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