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(78th) J5 - 21h10: Red rain and red tears (PV Ambre, Callum & Sky)
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Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
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Sujet: (78th) J5 - 21h10: Red rain and red tears (PV Ambre, Callum & Sky) Sam 16 Aoû - 10:44
(78th) Red rain and red tears
Ambre, Callum, Sky feat. Yorell T. Moon
Le mépris est la forme la plus subtile de la vengeance. Δ
Elle était là, son corps gisant dans son propre sang mêlé à la boue du sol glissant et de la pluie diluvienne, dans des gémissements de douleur et des sanglots de supplication. Et je n'avais que mes yeux pour la regarder. Que mes mains pour trembler. Que mes jambes pour courir. Et que ma bouche pour hurler en direction de l'ombre qui s'éloignait lentement de la scène, me moquant éperdument de réveiller l'arène et d'attirer l'attention d'autres tributs. « Toi... Connasse !! » Dans l'obscurité de la nuit, je pouvais très distinctement voir des cheveux blonds flotter dans l'air avant de retomber lourdement contre son dos. Je l'avais reconnue. Et je la haïssais depuis la seconde où j'avais découvert la lutte sanglante. Je m'en voulais terriblement. Si cette pluie ne nous avait pas séparés, Sky et moi, mon alliée serait peut-être encore sur ses deux jambes, sa langue claquant son palais comme elle avait l'habitude de faire pour me réprimander. La pluie avait effacé toutes traces de lutte, la boue camouflant les filets de sang luisant de la fille du Douze. Putain. J'avais désespérément marché pendant plus d'une demi-heure pour tenter de retrouver la trace de mon alliée, et le pire était arrivé. Depuis l'instant où j'avais fait le rapprochement entre l'agonie de Sky et la blonde prenant les jambes à son cou, j'avais fait tomber ce masque de froideur et d'indifférence qui me caractérisait tant. Mes yeux étaient fous. J'étais devenu fou. Et pour la première fois de toute ma vie, je m'étais donné tout entier à une colère sans nom, semblable à un volcan en éruption. Mon sang ne fit qu'un tour. Je m'élançai furieusement de mes jambes de gazelle jusqu'à l'assaillante de Sky, la rattrapant sans difficulté. Elle était tout proche, encore quelques pas et je pourrais voir son visage et ainsi être sûr de son identité. Avant de prendre la revanche de Sky. Oui, elle méritait vengeance. Car sans réellement m'en rendre compte, la brune avait perforé mon cœur d'un amour indescriptible.
Ça ne devait pas se passer comme ça. Non, ça ne devait pas déjà se terminer. Sky Sanders avait encore tant de choses à accomplir dans sa vie d'orpheline. Il lui avait fallu de nombreuses longues années pour enfin retrouver son père biologique. Un père dont j'en méconnaissais l'identité. Je ne blâmais pas mon alliée pour cela, tout le monde avait ses secrets... Moi-même je m'abstenais de lui dévoiler un peu trop ma vie. De toute façon, elle était bien insignifiante à côté du parcours semé d'embûches de ma partenaire. Alors c'était moi qui aurais dû finir dans la boue, le crâne ensanglanté et suppliant quelqu'un d'achever mes souffrances incommensurables. Au lieu de cela, je venais d'agripper fermement la tignasse blonde de mon ennemie, la freinant ainsi dans sa veine course. Je la vis partir en arrière, à la limite de me percuter dans sa surprise. J'avais perdu mon esprit analytique au profit d'un instinct primaire semblable à celui d'un prédateur. Je tirais sèchement sur la chevelure dorée que je maintenais à la base de sa nuque, avant de voir de mes propres yeux le visage d'Ambre Galeoni. La fille du Sept que j'avais croisé deux jours plus tôt à la corne d'abondance. Si ce jour-là je fus plus clément avec elle, ce soir était carrément l'inverse. Je n'avais qu'une seule envie, rien qu'une seule: lui exploser la figure, comme elle venait de faire à Sky. J'avais soif de vengeance. J'avais soif de sang. J'avais soif de meurtre. Je resserrais ma poigne déjà durement tenue sur sa nuque, mon visage déformé par la colère qui m'habitait. De ma main libre, je m'appuyai sur l'arbre le plus proche de nous deux, puis je frappai. Je frappai violemment son visage criblé de tâches de rousseur contre la surface rugueuse du tronc une première fois. « Tu... » Puis une deuxième fois. « ... n'avais... » Et puis une troisième fois. « ... PAS LE DROIT !! » Au bout de la quatrième et dernière fois, je déversai mon flot d'adrénaline sur sa pauvre figure, relâchant ensuite ma prise avant de haleter, mes bras engourdis. Je n'en avais pas fini avec elle. Et alors que la fille du Sept semblait sonnée, gisant contre l'arbre ensanglanté, je sautai sur son cou pâle. Et je serrai. Je serrai du plus fort que je pus. Je la voulais morte. MORTE. Je désirais ardemment que le coup de canon retentisse pour cette fille. Qu'elle rende son dernier souffle de mes propres mains. La mort était désormais l'unique issue pour Ambre, à mes yeux: elle était la nuit de ce jour inquiet qu'on appelait la vie. Une vie que je comptais rendre cauchemar.
HRP:
Ce rp est la suite de Red rain. Malheureusement, par manque de temps, ce rp est sujet à quelques spoils du précédent rp. C'est par manque de temps que j'ai finalement décidé de le lancer, pour ne pas bloquer Caesar dans son émission avec le passage en phase 3 !
Fuir. Encore. Toujours plus loin, toujours plus vite. Ne pas s’arrêter. L’arrêt signifiait la mort. Fuir au hasard, à l’aveuglette. Mais fuir quand même.
A l’instant même où Ambre entendit sa voix résonner dans les méandres de la jungle, elle sut qu’elle était fichue. Elle ne l’avait déjà que trop bien entendue lors de la brève altercation du troisième jour où, rappelons-le, elle s’était révélée être complètement impuissante et inutile dans sa propre survie. Yorell Moon. Lui et son fichu neuf, sorti tout droit d’un district à la noix. Alors qu’elle revenait peu à peu à elle, les jambes encore engourdies à force de serrer le corps inerte de Sky, elle se rendit compte qu’elle s’était trompée dans ses calculs. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ces deux-là avaient fait équipe, leurs traits antipathiques trouvant sans doute réconfort dans le visage de l’autre. Et tandis qu’une douleur fulgurante à la cuisse gauche lui rappela l’intérêt immédiat de ses jambes, elle constata avec horreur l’étendue des dégâts. La voix se rapprochait. Un frisson parcouru son échine, la glaçant de terreur de la tête aux pieds. Lâchant alors la pierre ruisselante de sang, Ambre se releva tant bien que mal ; prête à déguerpir en vitesse. Elle avait tué, et allait devoir en payer le prix. Elle avait frappé à plusieurs reprises. Encore et encore. Même quand l’autre ne lui en portait plus en échange. Surtout à ce moment-là. Combien de fois, en tout ? Elle avait mal, mais la douleur en devenait risible.
Sa vue était brouillée par la pluie qui crachait de plus belle, et elle glissa souvent dans sa course, mélangeant bientôt sang et boue dans une harmonie parfaite. Elle savait son sac tout près. Ambre n’avait pas le choix, il fallait qu’elle le récupère : il lui avait trop coûté pour qu’elle l’abandonne en mains ennemies. Ce sac ; qui représentait à lui seul à la fois sa porte de sortie et bien des sacrifices. Et cette voix qui se rapprochait toujours. Elle ne courrait déjà plus, trottinant à la place. Sa jambe l’empêchait de continuer, et le corps-à corps précédent l’avait épuisée. Au moment où elle reconnut enfin les lieux, district huit débarqua. Lui qui était d’ordinaire si transparent lui apparut comme ivre de rage. Elle recula précipitamment en le fixant, s’emmêlant les pieds dans les hautes herbes. Les battements de cœur s’interrompirent brièvement pour reprendre à nouveau, cognant frénétiquement dans sa cage thoracique. Ce cœur si pressé de vivre ses dernières secondes. Ce cœur qui en redemandait. Freaks n’eut pas le temps de sortir le couteau de sa poche dans un ultime geste désespéré qu’il fondit sur elle tel un rapace, l’empoignant par les cheveux. Ce geste la fit définitivement s’arrêter de réfléchir. Elle réagirait à l’instinct ou ne réagirait pas du tout. Le second choc à la tête acheva de la placer dans la seconde catégorie. Il criait sous les vrombissements de la pluie mais elle n’en perçu pas les mots, sa tête se contentant de balloter d’avant en arrière, encaissant les coups. Lui arrachant un gémissement plaintif au troisième. Ne ressentant plus rien au cinquième. Et alors qu’elle se mit à espérer qu’il en eut bientôt fini avec elle, son corps se souleva. Les yeux à demi clos, elle senti ses mains enserrer sa gorge. Elle se débattit un moment pendant quelques vaines tentatives, lui raclant la peau sous les ongles dans quelques griffures maladroites. Ambre regardait le visage de son agresseur pendant que la vie la quittait, et bientôt, ce visage ne lui disait plus rien du tout.
Elle se sentit perdre connaissance alors qu’elle tentait de lui faire lâcher prise. Plus elle tentait et plus chaque essai devenait impossible à réaliser. Ce n’était pas si difficile de mourir, tout compte fait. Il suffisait de ne pas lutter, de se laisser aller. Son cerveau s’embrumait déjà tandis que ses doigts à lui offraient toujours le même point de pression. Elle se sentit partir. Ses muscles se détendirent et son corps se fit mou, pantin informe parmi les marionnettes. Un goût métallique lui vient en bouche, et elle lui cracha une bonne giclée de sang au visage. Son geste parut le décontenancer, car il la lâcha presque aussitôt. Elle s’écroula à terre, se massant le cou tout en reprenant son souffle. L’air moite et tiède de l’arène lui parut être un véritable coin de paradis. Elle avait quelques instants pour revenir à la réalité. Quelques instants pour inverser la tendance. C’était plus qu’il ne lui en fallait. Quand il l’attrapa par le pan de son manteau afin de l’achever, elle était prête. Et lui enfonça la lame droit dans la chair aussi loin qu’elle put. Saleté de connard asiatique. Crève.
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: (78th) J5 - 21h10: Red rain and red tears (PV Ambre, Callum & Sky) Sam 23 Aoû - 10:09
(78th) Red rain and red tears
Ambre, Callum, Sky feat. Yorell T. Moon
Le mépris est la forme la plus subtile de la vengeance. Δ
Cet homme qui enserrait la maigre gorge de la blonde, ce n'était pas moi. Non... Ce n'était pas moi. C'était ce que je refoulais depuis le début de ces jeux. Ce que je craignais le plus à force de me confronter à la mort. Cet homme était un monstre. Et j'étais un monstre. Et plus mes doigts appuyaient sur son cou, et plus je me laissais aller dans cette folie meurtrière. Ambre n'avait eu aucune pitié à mettre à terre mon alliée, mon unique allié. L'unique fille pour laquelle j'avais accepté d'ouvrir un peu plus mon cœur si froid. Ambre avait tué le moindre zeste d'amour que je vouais à Sky Sanders. Alors sa mort était irrémédiable. Alors je continuais de maintenir une pression forte sur sa gorge, sentant au bout de mes doigts la vie lui échapper progressivement. Et puis, une giclée de sang atterrit sur mon visage, me couvrant la joue et les yeux. Je relâchai ma prise, plus surpris qu'autre chose. Je frottai mes mains contre mes paupières pour essuyer les minces filets de sang coulant le long de ma peau, se mêlant à la pluie diluvienne qui s'était abattue sur l'arène. J'avais chaud. J'avais si chaud. Et j'avais l'impression que mon cœur allait perforer ma cage thoracique tellement je souffrais. La vision de Sky agonisant dans son propre sang là-bas, plus loin, me fit arracher un râle de désespoir. Je ne voulais pas la perdre. Et je ne voulais pas laisser la fille du Sept s'en échapper à si bon compte. Je rouvris mes yeux presque instantanément en reprenant conscience de la situation, puis je cherchais ses cheveux blonds du regard. Elle ne pouvait pas m'échapper. Elle ne pouvait pas échapper à la rage qui m'animait. A la vengeance que je réclamais.
Et puis soudain, une vive douleur me fit courber le dos en avant. Je me sentis tiré en avant par ma veste. Mon regard descendit progressivement jusqu'au visage boursouflé de tâches de rousseur de mon ennemie. Je n'avais pas vu son couteau, et elle venait d'enfoncer sa lame dans ma hanche gauche, du plus profond qu'elle put. Je m'appuyai contre l'arbre de ma main droite, ramenant la paume de ma main gauche contre la garde du couteau. Mes lèvres tremblaient. Je n'avais pas si mal que ça, car l'adrénaline faisait encore son petit effet. Mais les prochaines heures allaient être interminables. Heureusement pour moi, cette petite enflure avait raté mes organes vitaux. Et alors que j'essayais d'extraire le couteau de mon corps bouillonnant de rage, je la vis s'échapper, attrapant au passage son sac à dos. Je tournai ma tête vers elle, tirant lentement la lame de ma peau perforée. Je la portais à mes yeux pour observer mon propre sang se mêler aux gouttes d'eau de pluie s'écrasant sur la lame usagée. Il était déjà trop tard pour la rattraper. Ambre Galeoni s'enfonçait dans la jungle étouffante de l'arène du plus vite qu'elle put, tanguant par les coups que je lui avais assénée précédemment. J'avais échoué. J'avais perdu. J'étais faible.
J'aurais pu courser Ambre encore longtemps malgré la plaie qu'elle m'avait flanqué, mais une autre urgence m'appelait: Sky dépérissait derrière moi, et Callum m'en avertit dans un sanglot quasi inaudible. Je soufflai un bon coup avant de poser ma main sur ma blessure et de revenir à pas de géant vers le duo du district Douze. Je pus poser un regard plus long sur la brune gisant à terre, tremblant de douleur. Je finis par tomber à genoux près d'elle, mon corps autant secoué de spasmes qu'elle. Je ramenai mes mains sur son visage, prenant soin à dégager ses cheveux et le sang qui parsemaient sa peau si douce. Je ne pleurais pas. Je ne sanglotais pas. J'avais terriblement mal à l'intérieur. Je sentais mon cœur se fissurer à chaque plainte poussée par Sky. Je ne faisais même pas attention au petit Callum qui retenait péniblement ses larmes, le poing serré sur ses genoux et les lèvres closes. Il savait autant que moi que c'en était fini de notre partenaire. Je n'arrivais pas à m'y résoudre. Et je ne pouvais pas la laisser là, à attendre que la mort la prenne avec agonie. Non, je ne pouvais pas lui faire ça. Lentement, je dégainais de ma ceinture le poignard que j'avais récupéré le premier jour au bain de sang. Ce même poignard avec lequel je l'avais menacée avant de baisser ma garde, comprenant que notre alliance avait toujours été sincère. Et que cette même alliance allait prendre fin ce soir, sous cette forte pluie. Je voulais qu'il en fusse autrement. « Ne parle pas... Ok ? Je vais... Je vais apaiser tes douleurs. » fis-je d'une toute petite voix, me rendant bien compte que c'était bien réel. Qu'elle allait partir. Que le coup de canon retentirait pour elle. Je glissais doucement la lame de mon poignard contre sa poitrine qui se soulevait bruyamment, l'air ayant du mal à parvenir à ses poumons. Je n'avais pas le choix. Et je ne l'aurais jamais. Car ce n'était pas comme ça qu'on survivait dans les hunger games. Le Capitole nous imposait l'issue. Il nous poussait à la nécessité. Et la nécessité nous délivrait de l’embarras du choix.
Alors c'était donc comme ça que ça se passait, hein ? Durant toutes ces années, nous courrions tous après quelque chose que l'on appelait communément la « vie », sans même nous poser de questions à son sujet. Une vie qui en faisait pourtant souffrir plus d'un, ne serait-ce qu'au travers de ces actes de violences qui se perpétuaient dans les districts, jour après jour, et qui nous meurtrissaient chaque fois un peu plus. Une vie durant laquelle le mot d'ordre était la Peur. Peur de mourir ou de voir un autre mourir, Peur d'être seul. Pourtant... pourtant... là, tout de suite, le fait de m'en aller me semblait être la chose la plus confortable au monde. Quelle idiote avais-je été d'avoir attaqué cette fille de la sorte, sans réfléchir... quelle imbécile ! Voila comment on se retrouvait à se vider de son sang... et je n'avais même pas d'excuse valable à donner pour justifier ma stupidité. Dans l'immédiat, le regret d'abandonner la partie si vite m'accablait donc, mais quelque chose était néanmoins là pour apaiser efficacement la souffrance aiguë dans laquelle ma blessure profonde m'avait plongée ; le simple fait de me dire que tout cela serait terminé d'ici quelques minutes.
Fini. Une bonne fois pour toutes. Ce serait fini. J'allais simplement m'endormir et... et je ne sais pas pour la suite, mais il ne pouvait pas y avoir « rien » après la mort, n'est-ce pas ? Rien de pire que tout ce que j'avais vu jusqu'à présent, tout du moins.
Le sol détrempé et de l'arène me semblait devenir enfin plus frais que d'habitude, ce qui, en soit, était ma seule consolation face au Mal lancinant qui me déchirait le corps tout entier depuis quelques secondes. J'avais clairement envie de hurler ma douleur jusqu'à en perdre la voix, mais cela aurait attiré l'attention des autres tributs et en sachant que j'avais du monde près de moi, je fis tout mon possible pour ne pas les mettre en danger plus qu'ils ne l'étaient déjà. Un regard sur le côté me permit d'identifier Callum à qui je n'avais jamais vraiment adressé la parole, mais c'est surtout des bruits de pas précipités qui attirèrent mon attention dans l'autre direction. Voila. Voila qu'il arrivait juste trop tard... ou alors juste à temps pour assister à quelque chose que j'aurais préféré lui éviter. Sous cette pluie, ma vision ne me permettait pas de décrypter l'expression sur le visage de Yorell, mais son hurlement soudain me donna néanmoins une indication sur son état émotionnel. Bon sang... et dire que je le lâchais déjà maintenant. C'était prématuré...
La silhouette du jeune homme disparu. Quand à moi, je fermais les yeux, incapable de bouger, tout simplement car je ne sentais plus mes membres. Vite... plus vite...
Une plainte déchirante s'échappa de mes lèvres malgré moi, bien que je tentais de l'étouffer au maximum. Et puis le temps s'arrêta, ne laissant place qu'au ciel gris ainsi qu'à la pluie qui l'accompagnait, ceci jusqu'à ce qu'un visage familier entre à nouveau dans mon champ de vision trouble et me ramène à l'instant présent. Face au tribut du huit, je ne pus m'empêcher de planter mes yeux clairs droit sur les siens pour ensuite ne plus couper le contact, ne serait-ce qu'une seconde. Impossible d'articuler quoi que ce soit dans cet état, mais j'étais tout aussi coupable de l'abandonner maintenant qu'effrayée par la situation. Il n'avait pas à me voir comme ça, il n'avait pas à se mettre dans un émoi pareil parce que j'avais agi sans réfléchir, à cause de ma peur. J'étais tellement désolée que ça se termine ainsi. « Ne parle pas... Ok ? Je vais... Je vais apaiser tes douleurs. » Bien que je ne compris pas tout de suite où le blond voulait en venir, voir la lame de son poignard briller sous la lumière du soir, puis contre ma poitrine provoqua une accélération subite de mon rythme cardiaque. Même si je comprenais son geste, cela restait... contre le principe de la survie humaine de se laisser ainsi planter un couteau dans la chair. Il fallait que je me calme. Il fallait que je respire... mais cet échange ne me donnait pas envie de lâcher prise aussi facilement et cette main encore posée sur mon visage, je voulais bêtement pouvoir en profiter encore quelques instants, car elle me rassurait. Voila donc... il avait suffit que Yorell se présente dans le périmètre pour que l'instinct reprenne le dessus sur moi et me fasse changer d'idée sur mon acceptation de la situation. J'avais envie de me relever et de continuer ces jeux, à tel point que je tentais un mouvement plus désespéré qu'autre chose afin de me redresser, en vain. Le corps ne suivait plus.... le corps... ne suivait plus. « Par... don. » Je n'aurais donc rien fais de plus pour lui dans cette arène.
Après quelques longues secondes d'hésitation, mes paupières se fermèrent finalement, puis j'inspirais profondément. Il fallait que je lâche prise et que je montre un peu plus de courage, ici. Oui... c'était ça, une bête question de courage.
Lorsque mes yeux se rouvrirent, la lueur angoissée qui caractérisait mon regard s'était ainsi massivement athénée pour faire place à mon expression fermée habituelle. J'étais prête. Mes yeux fixes le confirmèrent et la dernière chose que mon organisme m'autorisa à faire fut de lever suffisamment une main afin de venir effleurer les lèvres de mon allié, puis de poser mes doigts sur les siens, au niveau de la garde du poignard, afin de l'encourager à faire ce qu'il avait à faire. J'attendis finalement sa confirmation implicite, puis détournais mon attention vers le ciel que je pris le temps de contempler entre deux spasmes. À quoi pensait Clyde, là-bas, au Capitole ? À quoi pouvait-il bien penser ? Je ne l'aurais vu que quelques heures, finalement... tout une vie de recherche pour ça.
Au moins, mon unique objectif avait été atteint ; j'avais retrouvé ma famille et ici, dans cette arène létale, je ne me sentais enfin plus seule au monde. Des regrets et des envies futiles, j'en avais, malheureusement, oui, car j'étais un être humain, mais la présence précieuse de mes camarades, en cet instant, me fit oublier tout ce qui existait en dehors du moment présent.
Et pour une fois, pour une dernière fois.
Je souris.
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: (78th) J5 - 21h10: Red rain and red tears (PV Ambre, Callum & Sky) Dim 24 Aoû - 10:13
(78th) Red rain and red tears
Ambre, Callum, Sky feat. Yorell T. Moon
Le mépris est la forme la plus subtile de la vengeance. Δ
Je voulais retourner en arrière. Retourner en arrière et retrouver la trace de Sky bien plus tôt, avant son altercation avec Ambre Galeoni. Je voulais... Je voulais empêcher que le pire n'arrive. Et je ne voulais plus la voir agoniser au sol. Son regard bleu électrique planté dans le mien aussi noir que la nuit qui s'était abattue sur l'arène me faisait frissonner d'effroi. Je pouvais nettement percevoir la douleur dans ses iris colorés. Elle avait mal. Terriblement mal. Et pourtant, elle était si forte, à réprimer quelques plaintes depuis ses entrailles. Son souffle était court, et mon poing serré sur sa poitrine pouvait nettement ressentir son rythme cardiaque élevé. Je savais qu'elle n'avait pas peur. Je savais qu'elle regrettait, et son excuse étouffée dans un sanglot d'impuissance me fit secouer légèrement la tête, mes lèvres s'étirant dans un sourire maladroit. Je n'étais plus habitué à sourire. C'était une notion bien trop abstraite pour moi. Toutes ces années sans décrocher le moindre sourire à qui que ce soit... Je le lui devais bien. Une dernière fois. Avant que le noir ne s'empare d'elle à jamais, et qu'elle trouve la paix dans l'au-delà. Et la pluie qui tombait encore et encore... Je la maudissais. Et je maudissais les jeux.
Callum restait aussi muet qu'une tombe, tremblant comme une feuille. Il était fort, à contenir ses émotions dans des reniflements exagérés, les yeux gonflés de larmes. Mon regard restait focalisé sur Sky, afin de retenir ces dernières images d'elle. Ces dernières secondes avant que je ne lui ôte la vie. Je n'arrivais pas à trouver la force d'abattre la lame de mon poignard dans sa peau blanche. Lentement, ses doigts parcoururent mes lèvres humides par la pluie. Je glissai ma main libre sur la sienne afin de soutenir ses caresses. J'en voulais encore. J'en voulais plus. Encore un peu, juste un peu. Quelques minutes, quelques heures, quelques jours ! Je pourrais faire tout ce que le Capitole voulait. Je la vis fermer ses yeux, pour méditer sur sa macabre destinée. Je pinçai mes lèvres vivement, dents serrées et sourcils froncés. J'étais désespéré. Je levai ma tête vers le ciel, comme Sky venait de faire. Pitié, un parachute... Quelque chose pour la sauver ! Je ne pouvais rien faire pour la soigner, je n'avais pas réussi à récupérer une trousse de secours deux jours plus tôt à la corne d'abondance, à mon plus grand damne. Je me mis à prier vainement qu'un petit cliquetis distinctif de parachute parvienne jusqu'à nos oreilles. Et pourtant, rien. Juste le bruit de la pluie s'abattant sur le sol boueux de l'arène et les reniflements significatifs de Callum. Je poussai un soupir entre mes lèvres tremblantes, les sourcils arqués. Puis, Sky entrouvrit de nouveau ses yeux, et je pus voir la détermination l'animer. Elle était prête. De quoi avait-elle réfléchi durant ces longues secondes où la douleur lui lancinait le crâne ? Je ne voulais pas le savoir, c'était une chose qui devait rester dans sa tête. Sa main se posa sur mon poignard, comme pour me transmettre tout le courage dont elle faisait preuve en ce moment-même. Elle savait que je n'avais pas envie de faire ça. Elle le savait très bien. Cependant, ce n'était pas une question d'envie. C'était une question de devoir. Oui. Je devais le faire. Pour qu'elle ne souffre plus. Pour qu'elle parte l'esprit tranquille. Pour qu'elle sache que sa mort ne serait jamais impunie. Je traquerais cette pétasse de blonde. Je la traquerais et lui offrirais une mort encore plus sanglante et douloureuse que Sky. Je m'en fis la promesse, au plus profond de mon cœur déchiré.
Je resserrai ma poigne sur la garde de mon poignard, avant de poser mon autre main sur celle fine de mon alliée. Je l'observai avec attention, levant nos bras dans un premier temps. Mes bras tremblaient violemment. Je mordis ma lèvre inférieure. Je ne devais pas faillir. Je ne devais pas renoncer alors que de nous deux, c'était Sky la plus forte. Je portai mon regard sombre sur sa poitrine haletante. Juste là, entre ses deux seins. Je visai avec précision, puis nos bras s'abattirent au plus profond de sa chair. Je sentis le sang encore chaud de la brune couler entre nos doigts, tâchant ses vêtements d'un rouge très distinctif. Mon corps s’abattit sur le sien parcouru de spasmes, ma tête baissée au creux de mes bras. Recroquevillé contre son buste, je sentis que progressivement la vie la quittait. Et enfin, lorsque sa cage thoracique ne se soulevait plus, je redressai ma tête ensanglantée par le sang de Sky. Ses yeux s'étaient fermés, et un petit sourire s'était étiré sur ses fines lèvres. La seconde d'après, le coup de canon retentit dans la jungle. Fini. C'était fini. J'avais tué Sky Sanders. Et je le regrettais déjà. Lentement, je me redressai avant d'approcher mon visage du sien. Sa peau était déjà froide, sans vie, ce qui me fit arracher un frisson dans tout le dos. Ma main rouge de son sang glissa le long de ses cheveux bruns, dans des caresses bien trop douces après l'horreur que j'avais commis. Mes lèvres se posèrent doucement sur son front découvert, lui offrant un baiser des plus sincères. Un dernier adieu. « Je t'aimais... » murmurais-je contre sa peau blanche. Je reniflai une première fois alors que mes yeux clignèrent plusieurs fois, voulant chasser les larmes qui montaient. Je reculai ensuite, me relevant et m'éloignant de quelques pas. Callum fit de même, toujours aussi silencieux. Je ramenai le sac à dos contre mes épaules, glissant mon poignard ensanglanté sur ma ceinture. Je reniflai une nouvelle fois. « On s'en va. » fis-je sèchement au garçon du Douze. Ce dernier ne se fit pas prier. Je marchai en tête de file, le dos tourné au cadavre de la femme que j'avais osé aimé ne serait-ce que quelques jours. Dans quelques instants, un hovercraft pointerait le bout de son nez pour l'évacuer loin de la barbarie des jeux. Qu'elle puisse se reposer en paix, enfin. Elle le méritait. Et moi je marchai, les yeux dans le vide. Je marchai, les lèvres serrées, et la pluie déferlant sur mon corps encore chaud. Je sentis une goutte plus chaude couler le long de ma joue. Cette goutte, c'était une larme. Je quittai les lieux, mais pas indemne. Je savais désormais que les rêves les plus fous s'écrivaient à l'encre du cœur. J'avais vécu là où les souvenirs se formaient à deux, à l'abri des regards, dans le secret d'une seule confidence où elle régnait encore... Même sans elle, je ne serais plus jamais seul, puisqu'elle existait quelque part.