Elatha Fuath Byrn

❝ LOOK INTO MY EYES, ITS' WHERE MY DEMONS HIDE ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je n'y ai jamais réfléchi mais je dirai pour venger mon père. Apres tout, ne dit-on pas 'chacun meurt comme il a vécu' ? De ce fait, si ma mort peut apporter à la rébellion, à la destruction de la dictature, des jeux, j'en serais satisfait. Après, je suis un éternel solitaire. J'agis pour moi, et non au coeur de la  révolte, je n'ai personne pour qui je pourrais mourir. Plus personne en tout cas.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Je l'appréciais. Pour être honnête, j'ai suivi les 77eme hunger games avec soin. Dépensant mon argent, mon temps, soutenant mes favoris. Je ne voyais pas le mal. Mais la mort de mon père, et tout son travail pour faire ouvrir les yeux aux habitants du capitole, a au moins servi à me faire me rendre compte de l'horreur de la situation. Alors non, je n'apprécie pas le visionnage des jeux. Je souhaite que la mort de mon père ne soit pas vaine, alors j'ai repris les recherches. Si je suis coach sportif pour les jeux, c'est uniquement en ce but. Trouver la faille, être le grain de sable qui bloquera la machine. Et qui la fera exploser. Boom.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Ils m'intriguent un peu à vrai dire. Le capitole est assez naïf pour les accueillir en son sein après leur victoire, comme si avoir gagner les jeux faisait d'eux des pro-capitole. Quelle blague. Je suis persuadé qu'ils seront ceux qui vont causer la perte de la dictature actuelle et j'espère être aux premières loges pour assister au spectacle. Cependant, j'évite de me faire voir à leur côté pour éviter qu'on m'associe trop à eux. Je tiens à la vie nan mais !

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Oui, je crois. Enfin, j'y aspire en tout cas. Bien malgré-moi, j'ai été aspiré dans cette vague de colère. Ce besoin de vengeance. Et j'espère pouvoir m'en sortir. Trouver une vie plus stable, être de nouveau en harmonie avec moi-même. Et.. Oui. Trouver le bonheur. Mais j'ai cette conviction que je pourrais pleinement aspirer au bonheur une fois que ma vengeance sera accomplie. Pas avant.

➺ QUEL SERAIT LE PÉCHÉ CAPITAL QUI TE REPRÉSENTERAIT LE MIEUX ?

C'est plutôt easy peasy comme question. La colère. C'est ce à quoi je carbure depuis la mort de mon père. Mon ancre. Mon mojo. Et la plus fidèle représentation de la personne que je suis actuellement. Il y a six mois, et si j'avais eu assez de recul sur moi même, j'aurais sans doute répondu la luxure. Parce que comme tout bon habitant du capitole qui se respecte, je fonctionnais à la fête, aux excès, et à l'ignorance. Mais maintenant, je ne suis que colère. Bon. Peut-être un peu orgueilleux aussi, je l'avoue.

tell us your story.

How will we ever get out of this labyrinth of suffering ?

La fête battait son plein, les baffles crachant la dernière musique à la mode au capitole tandis que des dizaines de corps se mouvaient sur la piste de danse. Et j'étais là, immobile, mon verre à moitié plein dans les mains, un faux sourire aux lèvres qui trompaient tout le monde. De bien des manières, les habitants du capitole se contentait étrangement bien des faux-semblant, ce qui m’arrangeait bien à vrai dire. Pourtant, tout dans ma posture indiquait que je ne souhaitais pas être là, que la raison pour laquelle le tulle était le nouveau textile à la mode ne l'intéressait absolument pas, le dégoûtait même. Non, la seule chose qui important était le sourire qu'il abordait et les mots qui sortaient de sa bouche. Uniquement.

Alors je me trouvais avec un petit groupe de ses idiots, avançant des arguments, commentant la musique, racontant des ragots tandis que mon esprit était ailleurs, passant et repassant cet événement qui ne quittait plus mes pensées. La mort de mon père, et plus particulièrement, le pourquoi était-il mort. Je savais dès le départ que cette histoire d'accident n'était pas logique. Alors j'avais fait des recherches, fouiller dans ses affaires. Et c'était ce qui me travaillait depuis des heure. Ma découverte.

☙

Des cartons remplis de feuilles encombraient l'intégralité de la pièce. Et pour cause. Quelques jours venaient de s'écouler depuis la mort de mon père, et je devais déjà remettre les dossiers de ses recherches aux autorités. Ce que j'avais trouvé franchement perturbant. Que ses patrons veuillent les récupérer, je comprends, mais là, il ne s'agissait pas seulement des comptes du nombre de poissons importés du district 4 pour que les têtes pensantes de Panem s'y intéresse. Ça a été le déclic. La mort de mon père n'était pas accidentelle. Mon père cachait des choses, des choses assez grosses pour s'être mis le gouvernement à dos. Assez pour s'être fait tuer. Et la réponse était obligatoirement dans cette pièce, que je fouillais au peigne fin depuis l'aube.

Oh. Oh. Je m'arrête brusquement. Les mots s'imprimant dans mon cerveau, tandis que les pièces du puzzle s'assemblent enfin. Les jeux. Je savais qu'il ne les appréciait pas tant que ça. Mais je ne m'imaginais pas qu'il était profondément contre. S'étale devant moi un véritable réquisitoire contre eux, contre le gouvernement. Contre cette 'dictature' comme il dit. Un réquisitoire qui me prend aux tripes, me fait tourner la tête et qui donne envie à chacun de mes organes de sortir de mon corps. Comment ai-je pu un instant trouvé plaisir à regarder l'abomination que dépeint mon père ? Mon dieu. Et ce n'est pas tout. S'en suit une liste de noms, que je reconnais comme les dernières morts et disparus à Panem, cette dernière année. Et je comprends soudainement. Mon père n'est pas le seul à avoir été supprimé, parce que trop bruyant, trop gênant, trop.. lucide. Nous ne sommes que des têtes vides et les autorités prennent soin d'éliminer chaque personne sachant réfléchir par elle-même. Je réprime un haut-le-coeur tandis que je me réveille enfin de ma léthargie, le fameux dossier toujours en main. Réveillé.

Je le garde avec moi, le cachant précautionneusement avec mes propres affaires tandis que je fais une promesse muette. Les pensées bourdonnantes, trop d'informations en tête, une seule en résulte de ce capharnaüm. Je reprendrais ces recherches. Plus discret. Je démantèlerai les jeux, le gouvernement. Je vengerai mon père. On sonne. Ils sont là, près à prendre tous les cartons. Et je leur ouvre, un sourire factice sur le visage. Le double jeu à démarrer. Et j'en sortirai gagnant.