✤ TOURNEE DU VAINQUEUR les jeux sont désormais terminés, place à la tournée du vainqueur qui met à l'honneur andro graham ! plus d'informations ici. ✤ INTRIGUES panem ne cesse de changer avec de nombreux événements inouïs. découvrez le volume 6. ✤ MISES À JOUR une nouvelle règle a été instaurée. merci de prendre connaissance de celle-ci ainsi que les autres nouveautés ! ✤ MISSIONS ET QUÊTES toutes les missions ont été lancées ! rendez-vous dans ce sujet pour toutes les découvrir. ✤ SCENARIOS voici quelques scénarios qui n'attendent que vous: rebelles. liam hemsworth pacificateurs. boyd holbrook district 13. cobie smulders & chris hemsworth vainqueurs. gemma arterton & elle fanning d'autres scénarios gagnants de la loterie à venir !
Sujet: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 1 Juin - 1:32
Elle s’approcha de la fenêtre, regardant le paysage défiler. Elle avait l’impression d’être dans ce train depuis des heures. Le dîner lui avait semblé tellement long, elle qui ne mangeait pas beaucoup, ou peu, encore plus depuis qu’Avery l’avait kidnappée. Elle avait beau regarder la nourriture aussi longtemps qu’elle le voulait, il lui était impossible de manger. Elle n’en avait pas envie. Bambi tenta d’ouvrir un peu la fenêtre, laissant passer l’air dans ses cheveux fins, regardant la lune avec suspicion et admiration, un peu curieuse et envieuse de sa beauté. Elle se repassait les derniers évènements en boucle dans sa tête, et mentalement c’était plus que le chamboulement. Que lui avait-il pris, bon dieu ? Elle aurait pu être simple. Lui dire adieu, ne plus le croiser dans le train, lui demander pourquoi il était si distant. Ses doigts vinrent frôler ses lèvres. Elle l’avait embrassé. Embrassé. Elle était encore sous le choc de son geste, ne s’en sentant pas capable. Elle devait avoir beaucoup pour être ainsi capable d’embrasser Yorell, son ami d’enfance. Même s’il avait tant changé.
Elle sortit de sa chambre après avoir refermé la fenêtre, suivie par un Pacificateur. Les quatre n’avaient pas besoin d’être là, mais l’un d’eux la suivait partout. Cependant, lorsqu’elle entra dans le grand salon réservé au district huit, il resta et attendit sur le pas de la porte, stoïque et silencieux. Bambi s’approcha de la banquette, pour y deviner une silhouette, allongée. Yorell. Gênée, elle tenta de prendre un autre chemin pour l’éviter, mais à priori, elle était obligée de passer devant cette fichue banquette. Alors elle passa, presque en courant.
Mais c’était sans compter sur la main de Yorell qui attrapa le poignet de la jeune fille, dont les joues s’étaient soudain empourprées. Bambi se figea, redoutant ce qui allait se passer, redoutant la réaction de Yorell, redoutant tout. Elle voulut juste retourner dans sa chambre, s’enfoncer dans son lit et ne plus jamais en bouger. Peut-être voulut-il simplement l'arrêter, mais Bambi était trop frêle. Trop fragile. Elle tomba... et ses yeux fixèrent ceux de Yorell, à peine à dix centimètres des siens. Elle était tombée sur lui. Sur lui. Aussitôt, elle rougit, bien trop gênée par la situation.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 1 Juin - 13:31
There's no hope without fear
Je posai mon verre d'eau sur la table, mes yeux rivés sur le paysage qui s'offrait devant moi. Je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Pourtant, j'avais l'habitude des voyages en train. Je faisais toujours l'aller-retour en hiver pour rejoindre ma mère au Capitole. Sauf que cette fois-ci, c'était différent. Evidemment, j'allais retrouver Diana, mais dans des circonstances différentes. C'était moi qu'elle allait devoir habiller pour les jeux cette année. Était-elle triste que je fusse devenu tribut ? Ou était-elle animée par cette même fierté à mon égard ? Elle misait tellement gros sur moi. Je poussai un soupir à cette simple pensée. Je ramenai mon châle sur les épaules, resserrant mon poing autour de la petite broche que Bambi Poezyn m'avait donné il y a quelques heures à l'hôtel de ville. Mes doigts frôlèrent mes lèvres. Je me souvenais encore de ce baiser. C'était allé tellement vite, je n'avais pas eu le temps de réagir. Je fis dériver mes yeux sur les alentours du petit salon. La nuit s'était abattue depuis longtemps sur Panem, et le dîner avait été vraiment long. A regarder mes mentors, ma co-tribut, l'hôtesse maudite... J'étais content de trouver du temps pour être seul. Ici, assis sur cette banquette. D'ailleurs, je décidai de m'y allonger, passant un bras derrière ma tête. Je soufflai sur ma mèche de cheveux pour dégager mon visage, et je levai mon autre bras pour regarder intensément la broche en or. Devais-je vraiment la porter dans l'arène ? Devais-je dire oui à un passé que j'avais renié ? Tout se bousculait dans ma tête. Sans le savoir, je perdais le contrôle. Mais ma carapace de glace me protégeait de tout débordement d'émotion. Mes yeux étaient mélancoliques, eux seuls capables de trahir mon visage de marbre. La réalité de ma situation me fendait la cœur. Tout comme les bruits de pas qui me tirèrent de mes pensées assassines.
Je jetai un regard sur le miroir. Nyctalope, voir la nuit ne me posait aucun souci. J'étais beaucoup plus accommodé à l'obscurité. Je pus distinguer la silhouette de Bambi. Que faisait-elle levée à une heure pareille ? Ne pourrais-je donc jamais trouver la solitude en paix ? Je reportai mon regard sur la broche. Je la resserrai dans ma paume, reposant ensuite mon poing sur mon buste. Je l'entendis bouger. Rapidement. Je plissai les yeux et agrippai soudain son poignet. J'avais besoin de réponses. J'avais besoin de savoir pourquoi. Pourquoi elle avait fait tout ça, et pourquoi elle allait recommencer. Je la sentis défaillir et tomber sur moi. Je poussai un gémissement de surprise avant de la décaler brusquement, sans pour autant lui faire de mal. Je me redressai ensuite, lui redressai le menton et lui présentai sa broche du bout des doigts. « Tu vas m'expliquer maintenant. Tu vas m'expliquer pourquoi tu refais irruption dans ma vie. Moi qui n'ai pas besoin de toi pour mourir dans l'arène. » Je plantai mon regard de glace dans le sien confus. Il était hors de question que je la laisse repartir en me laissant submergé de questions. Je devais savoir. Savoir pourquoi elle s'accrochait tant alors que la mort planait au-dessus de ma tête. Alors que la mort nous séparerait dans un avenir tout embrumé.
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 1 Juin - 15:11
Tout s’est passé si vite. Elle n’a pas eu le temps de réagir, qu’elle s’était retrouvée sur lui, ses lèvres bien trop près des siennes. Encore une fois. Mais elle n’allait pas faire la même erreur, elle en avait déjà pris pour elle-même. Elle ne voulait pas recommencer. Mais elle savait pertinemment que Yorell n’allait pas la laisser partir comme elle était sortie, à l’hôtel de justice. Ici, leur entrevue ne se limitait pas à cinq petites minutes. Ici, il pouvait la questionner, et elle le redoutait. Plus que tout. Les joues rougies, elle attendit, elle guetta sa réaction. Elle guetta sa réaction et tomba. Il l’avait poussée, et elle tomba, à genoux devant lui. Elle baissa les yeux, choquée, surprise. Yorell n’aurait jamais fait ça. Du moins, l’ancien Yorell. Celui qu’elle connaissait. Elle baissa les yeux, profondément blessée par ses gestes. Il lui prit le menton, la fixa et Bambi détourna les yeux, se mit à trembler. Elle aperçut sa broche, que le jeune homme mit à sa hauteur, et elle voulut se libérer. Se libérer de cette emprise qu’elle ne voulait pas, sans pouvoir bouger. « Tu vas m'expliquer maintenant. Tu vas m'expliquer pourquoi tu refais irruption dans ma vie. Moi qui n'ai pas besoin de toi pour mourir dans l'arène. » Elle croisa ses beaux yeux, et se mordit la lèvre inférieure, posant sa main sur le bras de Yorell, les yeux baignés de larmes. « Tu me fais… tu me fais peur, Yorell… » Elle essaya d’appuyer sur son bras pour qu’il la libère et qu’elle puisse s’en aller, mais il ne lâchait pas et Bambi n’avait aucune force. Malheureusement. « Pourquoi tu as... tant changé ? »
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 1 Juin - 16:09
There's no hope without fear
Elle avait raison. Je faisais peur. Je faisais peur parce que c'était mon choix. Je faisais peur parce que je préférais être craint plutôt qu'être aimé. Je confrontais mon regard de glace au sien inquiet et effrayé. Elle me faisait tellement pitié. Pourquoi devait-elle être aussi...faible et fragile ? J'avais envie de la secouer. De la réveiller. De lui montrer que la vie n'était pas rose et facile. Je poussai un soupir et dégageai mon emprise de son menton. Je ramenai mes genoux contre mon buste, mes pieds nus au bord de la banquette. Je tournai ensuite la tête vers la grande baie-vitrée que j'admirais depuis plusieurs minutes maintenant, observant le paysage. Pourquoi avais-je changé, hein ? Cette fois-ci, il n'y avait plus de temps limité. Mais Bambi allait partir. Parce que je lui faisais peur. Je frottais mes doigts contre la broche en or, n'accordant plus un regard à Bambi. Qu'elle parte si elle ne voulait pas voir la vérité en face. Je n'allais pas lui en empêcher. Bien sûr, je voulais savoir moi. Savoir pourquoi le temps nous avait rapprochés si rapidement. Ce n'était pas une chose dont j'avais peur.
« J'ai changé pour que tu n'aies pas à me pleurer une fois que le coup de canon retentira à ma mort. » C'était la vérité. C'était vraiment ce qui m'avait poussé à me retrancher derrière une forteresse d'indifférence et de froideur. Parce que Keira m'avait fait prendre conscience que toutes les bonnes choses avaient une fin. Que quand on était originaire d'un district comme le huit, on ne pouvait pas vivre sans penser à l'imminence de notre mort. Afin de ne pas manquer aux autres, afin de ne pas être pleuré d'eux, j'avais décidé de m'éloigner de tout. Ma famille était les seules personnes que j'avais continué à aimer et protéger. Pour ne pas provoquer un grand vide et une immense peine dans les cœurs. Bambi ne méritait pas de souffrir. Elle ne méritait pas de souffrir par ma faute. Parce que je n'avais pas été capable de survivre et de me battre. Dans cette réalité abjecte, avec une chance sur vingt-quatre de sortir de ce tunnel sombre. Non, elle ne méritait pas de pleurer la mort d'un homme qui n'allait probablement jamais marquer les esprits.
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 1 Juin - 17:17
Les mots éclatent. « J'ai changé pour que tu n'aies pas à me pleurer une fois que le coup de canon retentira à ma mort. » Sourds. Froids. Impénétrables. Et si justes. Ils atteignent le cœur de Bambi, et ça fait boum. La bombe implose. Tout n’est plus que poussière. Tout ce qu’elle avait voulu éviter, toute la vérité lui éclate devant les yeux. Et elle ne peut rien faire, la poupée trop discrète. Elle subit. Elle subit ce qu’elle ne veut pas subir, elle subit tout, tout le temps. Et elle imagine l’overcraft emmenant le corps de Yorell. Alors les larmes se retiennent de couler. Au fond, elle sait qu’il a raison. Elle sera blessée en voyant sa mort. Mais il n’est pas encore mort. L’espoir. Elle n’a plus que ça. Elle baisse les yeux, parce qu’elle ne sait pas quoi faire d’autre. Les Jeux font partie de sa vie. Silver lui a appris à les aimer, et son dégoût du sang ne l’empêche pas de les regarder. Elle le fait pour Silver. Pour ses parents. Pour qu’ils soient fiers. Mais jamais encore une personne qu’elle connaît n’est allée dans l’arène ; jamais encore elle n’a subit la douleur de voir partir quelqu’un, jamais encore elle n’a vu mourir un de ses amis sous ses propres yeux. Alors oui, elle a peur. Oui, elle pleurerait. « Tu peux gagner. Tu peux gagner les Jeux, Yorell, il suffit d’y croire… » Elle prend son menton, l’oblige à la regarder. « Notre monde n’est pas si sombre que ça. Pourquoi oublier tes souvenirs heureux alors qu’ils pourraient te donner de la force ? » Elle a parlé avec une espèce de hargne qu’elle ne sort de nulle part, ça en lui ferait presque peur, mais est-ce que Yorell est encore bon à sauver, ça, ce n’est pas à elle d’en décider…
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 1 Juin - 17:42
There's no hope without fear
L'espoir. C'était une notion à laquelle j'aspirais tant. Je n'étais pas défaitiste de nature. Je n'étais pas mon père. Je n'étais pas son ombre. J'étais moi. Avide de lumière d'espoir. Sauf que ce soir, je n'arrivais pas à espérer. Dans l'obscurité de la nuit, dans ce salon plongé dans le noir. Je resserrai mes genoux contre mon buste alors que mon regard revint percuter le sien. Je pouvais déceler à présent de la hargne. De la rage de vaincre. Quelque chose de nouveau chez Bambi. La petite fleur commençait doucement à s'ouvrir et à prendre conscience de la réalité des choses. J'avais envie de lui sourire et de lui dire qu'elle avait raison. Que l'espoir était toujours là, dans nos cœurs. Je me détachai de son emprise, frottant doucement mon menton. Je ramenai la broche entre nos deux visages. « Je la porterai dans l'arène, si ça peut te faire plaisir. » Qu'elle garde espoir, comme moi je le voulais. Je voulais croire que je pouvais sortir de l'arène vivant. Survivant. Pas en gagnant. Il n'y avait aucune gloire à survivre contre son gré. Je replongeai ma main dans la poche de mon châle pour ranger la note de musique en or. Puis je dérivai de nouveau ma tête pour observer la nuit dévorante de mystère.
Je ne parvenais pas à me dire que j'étais un tribut. Que j'étais dans ce train parce que j'allais bientôt mourir. Le doute me rongeait. L'espoir me quittait. Je jetai un rapide coup-d’œil à Bambi qui avait gardé cette même mine hargneuse. Elle me fit sourire légèrement. La fragile fille Poezyn réussissait à égayer de nouveau le cœur du fils Moon. Comme avant. Mais ce n'était pas définitif. Ma froideur habituelle m'habita de nouveau, les songes me capturèrent. Espérer, c'était trouver un subterfuge à la peur. Espérer, c'était trouver une solution pour contrer la peur. Cette peur, celle qui envahissait les cœurs et anéantissait la rage de vaincre. Je n'avais pas peur. Je n'avais pas encore peur en fait. Je ne m'étais pas encore mis à espérer à une vie après les jeux, en tant que vainqueur. Pourquoi s'accrocher à des souvenirs heureux ? Pourquoi... Pourquoi trouver de l'espoir dans un passé que j'avais décidé d'oublier ? Bambi ne pouvait pas comprendre. Elle ne pouvait pas me comprendre. Je lui offris un large sourire désabusé, penchant ma tête sur le côté. Sourcils arqués, je laissai une maigre larme couler le long de ma joue, discrètement. « Il n'y a pas d'espoir sans peur. »
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Lun 2 Juin - 21:08
Si elle avait cru l’espace d’un instant ressentir une rage de vaincre dont elle ne s’aurait jamais pu sentir capable, elle avait eu tort. Le destin jouait bien avec elle, la tourmentait, l’enivrait. Dans ses mains elle devenait poupée, dans ses bras soudain elle changeait. Mais jamais elle n’était fière, combattante. Elle était trop fragile. Elle était le faon blessé, l’ange décharné, elle était le yin mais aussi le yang, elle était l’enfant subtilisée. L’enfant bercée. Elle danse sur l’autel du blasphème, Bambi, elle se croit fière et tout s’écroule, elle entrevoit la fin du monde et dans ses bras meurt l’espoir. Bercée d’illusions. Elle n’a jamais vu un district, alors pourquoi est-elle venue ? Quelque part, elle savait qu’il allait être tiré. Elle ne voulait simplement pas. Elle refusait d’y croire. Elle jeta un coup d’œil vers sa broche. La petite note de musique scintillait dans l’ombre. Elle était faite en or véritable, évidemment, et les initiales B. P. y étaient gravées, comme signant par la douce Bambi. « Je la porterai dans l'arène, si ça peut te faire plaisir. » Elle hocha doucement la tête, baissa les yeux pour regarder le sol. Elle ne s’était pas relevée et ses genoux étaient quelque peu endoloris. Pourtant elle ne bougea pas, regarda Yorell. « Il n'y a pas d'espoir sans peur. » Il faisait un peu sombre mais Bambi devina la larme qui s’échappa de l’œil de son ami. Elle la sécha de son pouce. « L’espoir est la seule chose plus forte que la peur. » Elle voulait le prendre dans ses bras. Elle voulait se blottir dans ses bras, oublier tout le reste et se perdre dans la tendresse. Mais elle comprenait sa manière de voir. Elle commençait à comprendre ce mur si froid qu’il avait construit pour se protéger, et elle ne pouvait pas lui en vouloir. Alors elle resta ainsi, les genoux endoloris, le regard perdu dans les yeux de Yorell, et elle lui prit la main, ne se préoccupant pas de sa réaction. Sans doute allait-il encore l’envoyer paître, mais elle s’en fichait. « Je… je ne veux pas que tu meures, et… et peu importe comment tu es. Peu importe que tu sois… si froid, ou que tu sois comme avant. »
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Lun 2 Juin - 21:51
There's no hope without fear
Dès que cette larme fut déversée sur ma joue, je ne pouvais plus jouer au mec insensible. Plus devant elle. Et pourtant, je m'efforçais à le rester. J'avais beaucoup trop de fierté pour la ravaler. J'avais mis tellement de temps à enterrer mon passé de gamin insouciant. Et cette larme coulait toujours, mes yeux rouges et la gorge nouée. Parce que c'était dur. C'était dur d'être fort et d'emmerder la peur. Une fois qu'elle s'emparait de vous, il était extrêmement difficile de s'en défaire. Alors je repensai à cette lumière au bout du tunnel. Cet espoir que je m'évertuais à m'attacher. Cet espoir que Bambi croyait dur comme fer. Je le voyais, dans ses yeux. Ces yeux innocents, loin de la cruauté des jeux, loin de cette fin qui m'attendait. Elle n'avait rien à craindre, elle. Et elle était encore plus malade que moi. Je n'arrivais pas à la comprendre. Je ne pouvais pas la comprendre. Et ma main dans la sienne, je ne savais pas comment le comprendre. J'entrelaçai mes doigts aux siens, sans écraser la finesse de sa paume. Fragile qu'elle était. Je me contentais de l'écouter, noyant mon regard de glace dans le sien chaleureux. Elle ne voulait pas que je meure. Elle s'attachait encore à nos souvenirs, ceux que j'avais décidé d'oublier. Quand pourrait-elle comprendre qu'il y avait une différence majeure entre nous ? Je venais du district huit, un de moins aimés de la capitole où Bambi était née et avait grandi. Le simple fait que nous nous fûmes rencontrés relevait d'un exploit: celui de ma mère. Car Diana avait toujours eu de l'ambition et au prix de nombreux sacrifices elle était parvenue à ses fins. Moi aussi, je devais faire des sacrifices. Et cela incluait Bambi. Mais là voilà en train de refaire irruption dans ma vie. Et j'avais de plus en plus de mal à la rejeter.
Je ne savais pas quoi lui dire. Plusieurs minutes de silence s'étaient écoulées depuis qu'elle avait réouvert la bouche. Elle ne voulait pas que je meure. Peu importait mon caractère renfrogné. Elle m'aimait encore. Ou du moins, elle avait continué à aimer le petit garçon que j'étais par le passé. Mais les temps avaient changé, et elle l'avait bien dit: je lui faisais peur. Pourquoi s'attachait-elle encore à moi ? Pourquoi s'évertuer à vouloir retrouver ce qu'on avait perdu ? J'osais croire qu'il y avait une chance pour moi de revenir vivant. Je l'apercevais dans son regard de biche. Je l'attirai lentement contre moi, lui offrant une place contre mon torse et ramenant mon châle sur son dos. Je posai mon menton contre le haut de son crâne, replongeant mon regard sur le salon plongé dans l'obscurité. Nous étions seuls. Rien n'avait changé. Le train semblait inhabité. Les autres avaient probablement trouvé le sommeil. Mais pas moi. Pas nous. « Ne dis rien. Juste... Reste. » Je ne me l'étais jamais avoué, en vérité. Mais putain, j'avais besoin d'elle pour continuer à espérer.
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Dim 8 Juin - 21:23
Et soudain, Bambi Poezyn ressentit la paix. Elle sentit que le masque s’était dévoilé, à mesure qu’elle-même voyait revenir les traits du Yorell qu’elle avait connu, enfant. La froideur s’en allait peu à peu, et avec elle, le sombre dans lequel Yorell s’était mis, afin de se protéger de tout. De tout, même du bonheur et de la joie, de l’amour, de l’espérance. De l’espoir. Tout ce qui aurait pu lui servir dans l’arène semblait avoir disparu. Et elle ne savait pas réellement quoi faire pour qu’il se sente enfin l’âme guerrière, pour qu’il montre au monde qu’il n’allait pas se laisser tuer sans se battre. C’était tout ce dont elle avait besoin. Qu’il se batte. Elle ne supportait pas l’idée de le voir mourir pour rien, de le voir mourir sans au moins essayer de vaincre la faux de la Mort. Et elle sentit les doigts du jeune homme enlacer les siens, et ses joues s’empourprèrent. Et puis, tout s’accentua, d’un coup. Elle ne sut pas réellement comment elle se retrouva couchée sur Yorell, leurs mains enlacées, elle ne sut pas réellement comment elle se retrouva la tête posée sur son torse, écoutant simplement les battements de son cœur. Elle ne sut pas réellement ce qu’elle ressentait alors que son cœur se mettait à battre soudain plus fort, alors que le menton du jeune homme était sur sa tête, alors qu’ils étaient couchés l’un sur l’autre, seuls dans ce salon, n’étant qu’à peine observés par le Pacificateur de Bambi. Elle se sentait bien. « Ne dis rien. Juste... Reste. » Elle ne dit rien. Elle resta ainsi, ses frêles mains dans celles du tribut, blottie dans ses bras sans un mot. Une larme roula simplement sur sa joue, venant s’écraser sur la poitrine de Yorell.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
can you save me? statut: mort, éternel célibataire relationships:
Sujet: Re: (IV,1) There's no hope without fear ➸ Yorell. Lun 9 Juin - 14:19
There's no hope without fear
Ce n'était pas comme ça que cela devait finir. C'était contre mes principes. Et j'avais beau lutter, je ne pouvais pas rester froid et austère avec Bambi Poezyn. Je resserrai mon étreinte, mes bras autour de son corps. Sa joue s'écrasait contre mon torse à peine dénudé. Mes yeux se perdaient dans la pénombre de la nuit, croisant ceux de la pacificatrice de par le miroir. Que pensait-elle de cette situation ? L'héritière capitolienne entichée d'un tribut condamné à l'arène, avec une chance sur vingt-quatre d'en sortir vivant et certainement pas indemne. Le scénario le plus improbable du monde. Je me maudissais. Je me maudissais de l'avoir connue par le passé, d'avoir suivi aveuglément les traces de ma mère Diana. En réalité, j'aurais dû rester tapi dans l'ombre du district huit, avec Kallista et mon père. La folie des grandeurs m'avait happé. J'en voulais plus. Je voulais découvrir la capitale, voir de mes propres yeux si toutes les rumeurs sur elle étaient bien fondées. Et maintenant, j'étais de nouveau confronté à la douleur de perdre les gens auxquels je tiens. Une chose que j'avais fui dès la mort de Keira. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus. Je ne me comprenais plus.
Lentement, je m'apaisais. J'avais chassé toutes mes idées noires de mon esprit. J'étais à présent mieux disposé à trouver le sommeil. Une absence chez Morphée de courte durée, car dans quelques heures le train arriverait à bon port, et il serait temps de faire des courbettes et des petits sourires pour s'attirer les faveurs des sponsors. Les sponsors. Je misais tellement sur eux. En moi, je n'étais pas forcément assuré de mes capacités. Je n'avais aucune expérience du combat, et l'homme était d'une imprévisibilité à toute épreuve. Or, ce n'était pas dans mon caractère de sourire naturellement. De cambrer le dos et faire plaisir aux autres. Les sponsors n'avaient donc pas le choix: ils devaient aimer ma froideur et tout le mystère que je transmettais. J'étais comme l'eau. Calme. Trop calme. Mais une fois énervé, animé par l'impensable, j'étais comme un torrent: destructeur. Dangereux. Je ne pouvais pas dire que j'étais faible. Non. J'étais fort à ma manière. Et Bambi l'avait bien compris, avec l'espoir que je cherchais intensément. Je la repoussai doucement pour ne pas lui faire de mal, puis je m'écartai de la banquette, me levant et ramenant rapidement mon chandail sur les épaules. Je toisai la pacificatrice encore là, droite comme un piquet, au visage aussi imperturbable que le mien. J'éclaircis donc ma gorge, une de mes mains se perdant dans mes épais cheveux sombres pour dégager ma mèche de mon visage. « Ton chien de garde s'impatiente. Je vais enfin pouvoir dormir paisiblement. » J'enfonçai mes mains dans les poches de mon gilet de laine, mes doigts heurtèrent la broche d'or en forme de note de musique. Je resserrai mon poing autour de celle-ci, traversant le petit salon d'un pas rapide et discret, silencieux. Je frôlai la pacificatrice en affrontant une dernière fois son regard de poisson mort, puis je m'arrêtai alors que j'allais emprunter le couloir pour rejoindre ma chambre. « Merci. » Ce fut la dernière chose qui sortit de ma bouche. Je n'attendis pas sa réponse ou même sa réaction. Bambi Poezyn était de nouveau rayée de mon champs de vision. Je disparus aisément dans le noir, l'esprit léger mais mon cœur lourd d'incertitude. Qui étais-je vraiment ? Allais-je pouvoir fuir la réalité perpétuellement ? Une chose était sûre: la peur que j'éprouvais au départ s'était transformée en une rage contrôlée. La rage de vaincre.